LE JUGEMENT DES NATIONS 1972

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Matthieu 25 31-46

« Toutes les fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, vous ne me l’avez pas fait à moi non plus. » — Verset 45.

Ayant donné à Ses disciples de nombreuses paraboles illustrant ce qui devait arriver aux membres de l’Eglise, de la classe du Royaume, au cours de leur développement et de leur préparation pour les honneurs de ce Royaume, il était éminemment convenable que Jésus donnât la parabole, objet de notre étude, pour illustrer l’œuvre du Royaume après son établissement, pour montrer son but et son effet sur le genre humain.

Nombre d’entre nous, dans le passé, ont lu la Bible avec trop d’insouciance. Notre esprit était paresseux pour ce qui concernait les choses spirituelles. Notre leçon d’aujourd’hui était par exemple, en un certain temps, appliquée à l’Eglise. Nous ne remarquâmes absolument pas qu’elle ne souffle mot de l’Eglise, mais qu’elle s’applique entièrement au monde, aux nations, aux païens. Pendant des siècles, les Juifs étaient accoutumés à se considérer comme la nation de Dieu, le peuple de Dieu. Tous les autres humains, ils les appelaient païens, Gentils, les gens, les nations ; et dans les prophéties, Dieu traita ce sujet de ce même point de vue. C’est pourquoi, lorsque l’Israël spirituel fut reçu dans la faveur divine comme sacrificature royale, nation sainte, peuple particulier, tout le reste du genre humain fut, avec assez d’à-propos, considéré et décrit comme « les nations », « les Gentils ».

Suivant cette ligne de pensée, notre Seigneur parle dans cette parabole de ce qui doit arriver après que Son Royaume aura été établi, après la sélection de la classe de la véritable Eglise appelée à devenir l’Epouse, la femme de l’Agneau et la cohéritière de Son Royaume, de Son trône. Cela, nous le remarquons, est très clairement affirmé par le Seigneur, dans ces paroles : « Quand le Fils de l’Homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il s’assiéra sur le trône de sa gloire ». Qui, après un examen convenable, dira que ces paroles s’appliquent au passé ? Qui constestera qu’elles sont une description du Royaume du Messie faisant suite à Sa « parousia » et à Son epiphania », lors de Sa Seconde Venue ?

APPLICATION DE CETTE PARABOLE

Vient ensuite la description de l’œuvre de l’Age Millénaire. « Toutes les nations seront assemblées devant Lui ». Ces paroles se réfèrent à tous les peuples du monde, hormis la nation sainte de l’Eternel, Son peuple particulier, l’Eglise. Tous les gens du monde, à l’exception de l’Eglise, se tiendront devant Son grand trône blanc de justice, de miséricorde et d’amour ; ce sera le temps de leur jugement.

Il y a six mille ans, Adam et toute sa race furent jugés en Eden, et la sentence qu’ils encoururent fut la mort. Aucun membre de la race humaine n’est digne de la vie éternelle. Tous les hommes sont des pécheurs. En temps voulu, Dieu envoya Son Fils mourir pour le péché d’Adam en sorte que, « puisque la mort [de la race humaine entière] est par l’homme, c’est par l’homme [Jésus] aussi qu’est la résurrection des morts » [de la race humaine entière] ; « car, comme dans l’Adam tous meurent, de même aussi dans le Christ tous seront rendus vivants ; mais chacun dans son propre rang. » 1 Corinthiens, 15 : 21, 22, Darby.

Les premiers à être rendus vivants en Christ sont les membres de l’Eglise, appelés hors du monde, séparés, « engendrés de nouveau » par l’Esprit Saint. Ces membres passent actuellement leur jugement, leur épreuve, pour la vie éternelle ou pour la mort éternelle. Dignes de leur élévation, le caractère formé, agréables à Dieu et acceptés par Dieu, ils seront tout à fait prêts à former la classe de l’Epouse du Messie, à être héritiers avec Lui dans Son Royaume et dans Son œuvre de jugement du monde. Il a promis que tous les fidèles seront assis avec Lui sur Son trône — sur le trône même auquel se réfèrent les paroles de notre texte — sur le trône devant lequel seront rassemblées toutes les nations, tous les peuples, exception faite de l’Eglise.

Le rassemblement du monde résultera de la diffusion de la connaissance. Le temps de détresse conduira à une époque de grandes lumières au cours de laquelle s’ouvriront les yeux de tous les aveugles, se déboucheront les oreilles de tous les sourds, et pendant laquelle la connaissance de la gloire de Dieu remplira la terre entière. Il s’en trouvera certains qui, résistant à cette connaissance, refuseront d’accepter Christ et n’entreront pas dans ce jugement ; après cent années de résistance, ils seront détruits.

Ceux auxquels se réfère la parabole, objet de notre étude, sont ceux qui accepteront les conditions que fixera Christ, et qui désireront subir le jugement, ou épreuve, pour la vie éternelle. Ce jugement affectera tous ceux qui reposent dans les tombes ; ils en sortiront, nous dit le Maître, non pas tous en même temps, mais graduellement. Le Royaume du Messie exercera son pouvoir et propagera la connaissance de Dieu et de la justice, dans le but d’encourager, d’aider et de relever tous ceux qui Lui obéiront et qui seront bien disposés envers Lui. Tous ceux-là se relèveront de plus en plus des conditions du péché et de la mort, de l’imperfection d’esprit et de corps, et ils abandonneront de plus en plus leur conduite immorale pour parvenir à l’image complète de Dieu, telle que la possédait Adam au commencement.

C’est en cela que consistera l’œuvre de l’Age Millénaire entier. La justice régnera alors, comme le péché règne maintenant. Cela veut dire qu’elle sera au pouvoir, son influence prédominera ; quiconque péchera alors en souffrira promptement. Aussi toutes les nations s’abstiendront-elles du péché. Alors le monde en général sera une grande place où « il ne se fera ni tort ni dommage » (Esaïe 11 :l 9), où « l’habitant ne dira plus Je suis malade » (Esaïe 33 : 24), une place d’où la malédiction disparaîtra graduellement et où il n’y aura plus ni cri, ni douleur, ni mort, une place où prévaudra la bénédiction de Dieu qui apportera la perfection. « O l’heureux jour ! », nous exclamons-nous. Et assurément, ce sera un heureux jour ; en effet, tous ceux qui vivront d’un bout à l’autre de ces mille ans obtiendront une grande bénédiction.

LA LOI DES CHATIMENTS SERA EN VIGUEUR

Mais, questionneront certains, qu’adviendra-t-il des péchés du monde ? Des châtiments, des punitions ne seront-elles pas infligées pour ces péchés ? Nous répondrons qu’il sera tout aussi juste pour Dieu de pardonner au monde ses péchés, du fait de Christ, qu’il a été juste pour Lui de pardonner à l’Eglise ses péchés, du fait de Christ. Si l’une de ces choses est juste, l’autre le sera aussi ; Dieu, en effet, ne fait pas acception de personnes, et Il est tout aussi disposé à pardonner au monde ses péchés qu’à pardonner à l’Eglise les siens, et c’est ce qu’Il fera lorsque le monde, se repentant du péché, s’en détournera et acceptera Christ comme son Rédempteur.

Cela ne signifie cependant pas que la justice doit être ignorée. Notez que, chez les membres de l’Eglise, les péchés de la jeunesse peuvent laisser leur cicatrice et leur dard jusqu’à la fin de la vie de ces membres. Ainsi, nous pouvons raisonnablement admettre que le monde subira certains coups, ou punitions, exactement de la même manière, pour ses faiblesses et ses défauts. Ce sera de ces faiblesses et de ces défauts que les hommes seront graduellement relevés jusqu’à la perfection durant ces mille ans bénis du Royaume de Christ, au cours desquels Satan sera lié pour qu’il ne puisse plus induire en erreur qui que ce soit.

Mais qu’en sera-t-il de la condition du cœur ? Si se conformer à la loi divine pour la forme procurera des bénédictions à tout le monde, n’existera-t-il pas cependant une différence entre les gens, puisque les uns s’accorderont avec le Père de tout leur cœur, tandis que les autres d’une manière extérieure seulement, parce que cette harmonie extérieure sera pour eux le chemin qui mènera au rétablissement, à la perfection ?

Ce raisonnement est sans nul doute correct. C’est dans cet ordre d’idées que se développe l’enseignement de la parabole que nous étudions.

L’apparence et la conduite extérieures des « brebis » et des « boucs » se ressembleront beaucoup, excepté aux yeux du Juge, du Roi, qui lira dans les cœur s et qui, finalement, montrera à tous qu’une réelle différence de cœur existait entre ces deux classes, dont tous les membres auront été à l’épreuve pendant un millier d’années, recevant des bénédictions du Royaume.

LA BASE DU JUGEMENT

Pendant tout ce temps, chaque individu se formera un caractère. Ce caractère sera parfaitement estimé par le grand Juge et l’individu sera classé soit comme « brebis », soit comme « bouc ». La classe entière de brebis sera admise à la droite du grand Jéhovah, et tous ceux de la classe des boucs seront classés comme indignes de Sa faveur, même si, entre-temps, ils auront bénéficié des bénédictions du Royaume Millénaire et rendu une obéissance extérieure à ses lois.

La décision du Juge ne sera pas rendue publique avant la fin du Millénium. Grande sera alors la surprise que provoquera cette décision chez ceux de la classe des « brebis » comme chez ceux de la classe des « boucs ». Aux « brebis » à sa droite, Il dira « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père [qui êtes du genre auquel mon Père se plaît à accorder Sa bénédiction et la vie éternelle Venez] prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde ». (Verset 34). Lorsque Dieu posait les fondements de la terre et qu’Il la préparait pour en faire l’habitation de l’homme, Son dessein était de vous la donner. Le temps est maintenant venu pour vous d’entrer dans ce royaume et d’en prendre possession.

Ce royaume n’est pas le même que celui du Messie. C’est au contraire le royaume que Dieu donna à Adam, qu’Adam perdit par sa désobéissance et que Christ racheta par le sacrifice de Lui-même. Ce royaume sera donné seulement à ceux qui se seront formé un caractère semblable à celui de Dieu, à ceux qui seront devenus les « brebis » du Seigneur durant le Millénium.

Ensuite, envers l’autre classe, envers les boucs de la parabole, la condamnation suivante sera prononcée « Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel ». (Verset 41). Vous avez profité des privilèges, des bénédictions et des expériences que vous ont apportées mille années de contact avec la justice, la Vérité et l’Esprit de Dieu, et vous avez, il est vrai, manifesté une obéissance extérieure, mais vous ne vous êtes pas accordés avec Dieu du fond de votre cœur. Je ne puis vous reconnaître comme mes brebis. Je ne puis vous présenter au Père irrépréhensibles et irréprochables. Il faut que vous soyez détruits votre punition est la Seconde Mort, « la destruction éternelle ». La pénalité qui vous frappe est éternelle parce qu’aucun arrangement supplémentaire n’est prévu pour votre rédemption ou votre résurrection de la Seconde Mort. Vous serez comme si vous n’aviez jamais existé. Vous n’êtes nullement parvenus à apprécier la bonté de Dieu et à faire de votre caractère une copie du Sien. La vie éternelle est réservée uniquement à ceux qui possèdent la ressemblance à Dieu et l’Esprit de Dieu. « Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande ». (Jean 4 : 23).

Les deux classes, les « brebis » et les « boucs »furent surpris après avoir entendu le Roi, le Juge, déclarer ce qui constituait la base de Son jugement. Aux brebis, Il dit « J’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m avez donné à boire ; j ‘étais étranger, et vous m’avez recueilli ; j ‘étais nu, et vous m’avez vêtu j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi. » A la classe des boucs, Il déclara « J’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j ‘ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j ‘étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli ; j’étais nu, et vous ne m avez pas vêtu ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité. »

Les « brebis » de même que les « boucs »rétorquèrent qu’à leur connaissance, ils ne s’étaient pas conduits ainsi. Quand avons-nous pourvu à Tes besoins ? Quand avons-nous omis de pourvoir à Tes besoins ? La réponse à leurs questions fut Chaque fois que vous avez fait ces choses, ou que vous ne les avez pas faites, à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez ou que vous ne les avez pas faites.

LES CARACTERISTIQUES DE LA CLASSE DES BREBIS

Mais qui sont ceux en rapport avec lesquels seront éprouvées la classe des brebis et celle des boucs ? Est-ce que ce seront des gens malades, affamés et en prison, durant le Millénaire ? Le Seigneur désire-t-Il nous faire comprendre qu’il y aura alors des gens malades, affamés et en prison ? Nous avons, au contraire, toujours admis comme vrai que la maladie, la pauvreté, la faim et les prisons auront alors disparu à jamais. Que signifient donc les paroles du Maître ?

Leur signification est claire. Avec l’établissement du Royaume Millénaire, tous ceux qui s ‘accorderont avec le Royaume auront le grand privilège de faire quelque chose pour aider les autres. Le monde est actuellement [au sens spirituel, trad.] aveugle et mourant, par manque de nourriture spirituelle et de l’onguent de la Vérité servant à oindre les yeux. Si les bénédictions millénaires pleuvront sur ceux qui accepteront les conditions du Seigneur, il y aura d’autres personnes qui auront besoin d’aide. Ceux qui posséderont l’Esprit de Dieu, l’esprit d’amour, se feront une joie de transmettre à toute l’humanité le message céleste de la réconciliation ; ce sera une joie pour eux que d’appliquer sur les yeux des aveugles l’onguent de la Vérité, une joie que de déboucher les oreilles des sourds, une joie que d’aider les « malades du péché » à revenir à l’harmonie avec Dieu, que de leur indiquer les bénédictions du Royaume du Messie, le moyen qui permettra de les obtenir ; et que de les aider à recouvrir leur nudité [au sens figuré, trad.] du mérite de Christ.

Tous ceux qui prendront plaisir à ce travail montreront qu’ils possèdent l’Esprit de Dieu et qu’ils sont Ses collaborateurs. Tous ceux-là seront les brebis. D’un autre côté, tous ceux qui négligeront le vœu qu’ils auront fait au Seigneur et qui ne seront occupés qu’à profiter des bénédictions Millénaires, ceux-là seront de la classe des boucs ; ils se marqueront ainsi eux-mêmes comme « boucs » et, en conséquence, se priveront de la faveur du Roi des rois, leur Juge, le Seigneur de Gloire.

LA RESURRECTION DU MONDE

La prison mentionnée dans cette parabole est indubitablement la grande prison de la mort, dans laquelle sont déjà enfermés approximativement vingt milliards d’êtres humains. Ils doivent tous en sortir. Mais les Ecritures déclarent qu’ils n’en sortiront pas tous en même temps, mais « chacun en son rang ». Seule l’Eglise aura part à la Première Résurrection.

Durant le Millénium, le réveil du sommeil de la mort, la sortie de la prison s’effectuera par la puissance divine, naturellement, mais nous croyons que ce sera en réponse à des prières. Chaque cercle familial, à mesure que ses possibilités lui permettront de s’occuper des préparatifs pour le retour d’un des siens, et d’un autre encore, le fera avec plaisir et priera pour ce retour. Ainsi la race humaine sortira-t-elle de la prison dans l’ordre inverse dans lequel elle y est entrée, et chacun sera mis au courant de ce qui se passe, et identifié, par ses amis, ses parents qui s’occuperont de lui.

Si la bénédiction du Seigneur pourvoira à une abondance de tout pour tous, nous pouvons néanmoins présumer sans crainte que cette bénédiction, pour ceux qui seront réveillés de la mort, passera par les mains de leurs amis. Ce seront les « brebis » qui, priant pour ceux qui sont enfermés dans la grande prison de la mort, faisant pour eux les préparatifs voulus, témoigneront envers eux un intérêt particulier. En employant ainsi leur temps et leur énergie, ces « brebis » manifesteront un dessein, une volonté en harmonie avec celle du Créateur. La volonté de Dieu est que tous ceux qui sont dans les sépulcres en sortent au commandement de Jésus (Jean 5 : 28, 29), et ceux qui sympathiseront avec Dieu et avec Christ, collaboreront avec Dieu dans l’accomplissement de l’œuvre pour laquelle Christ mourut. Chez celui qui ne s’intéressera pas à cette œuvre, l’Esprit de Dieu fera défaut, et c’est justement ce qui est reproché à la classe des boucs.

Celui qui est assis sur le trône, ayant racheté les hommes et ayant pourvu à la résurrection de tous ces rachetés, les considère dans un certain sens comme Ses représentants, ainsi qu’Il le dit dans la parabole : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j ‘étais malade et en prison, et vous m’avez rendu visite », vous m’avez servi et aidé.

Il emploie un langage similaire dans le reproche qu’Il adresse à la classe des boucs ; à ceux-ci, Il déclare Vous ne vous êtes pas intéressés aux affaires de Dieu. Vous ne vous êtes intéressés qu’à votre propre personne, égoïstement. Vous avez profité des bénédictions de ces glorieuses mille années, et ces bénédictions sont tout ce que Dieu a pourvu pour vous. Vous n’êtes pas du genre auquel Il lui plaît d’accorder la vie éternelle. En conséquence, vous mourrez. A un degré plus ou moins grand, vous possédez l’esprit d’égoïsme, qui est l’esprit de Satan et, puisque la destruction est ce que Dieu a réservé à tous ceux qui ne seront pas en communion d’esprit avec Lui, cette destruction, qui est la Seconde Mort, sera votre lot.

Le feu éternel mentionné dans cette parabole est le feu de la jalousie, de la colère de Dieu, qui brûle et détruit tout ce qui s’oppose à Sa justice (Sophonie 1 :18 ; 3 : 8). Cette expression est, bien entendu, figurative ; elle représente la destruction complète.

W. T. 5530 – C.T.R. 1914

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