LE LIEMENT DE SATAN 1972

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« Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le Diable, Satan, et il l’enchaîna pour mille ans. Il le jeta dans l’abîme, et il en ferma l’entrée, qu’il scella sur lui, afin qu’il ne séduisit plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis. Après cela, il faut que Satan soit délié pour un peu de temps. » — Apoc. 20 : 2, 3.

Les conceptions anti scripturaires que nous eûmes jadis à propos de l’enfer, nous conduisirent naturellement à des points de vue anti scripturaires sur Satan. Lorsque nous entretenions l’idée que l’enfer était une vaste fournaise de feu — dont le lieu nous était inconnu et se situait, nous disait-on, « hors des limites de l’espace et du temps —trompés, nous fûmes amenés à croire que Satan se trouvait en ce lieu éloigné et qu’il y remplissait la fonction de maître des cérémonies, à la tête d’une armée de démons incombustibles, employés principalement à causer d’indescriptibles peines et souffrances à des milliers de millions de membres de la famille humaine. Ceux-ci seraient passés sous son autorité conformément à la prescience et à l’intention divine, et le nombre des nouveaux arrivants s’élèverait approximativement à quatre-vingt-dix mille par jour. Le supposant très éloigné de nous et plus qu’affairé, nous ne pouvions nous imaginer Satan en train de consacrer particulièrement son temps et son attention au nombre comparativement petit d’humains toujours vivants.

Mais lorsque nous saisissons l’idée scripturaire sur l’enfer et comprenons que les termes Sheol et Hadès désignent la condition de mort et d’inconscience auquel sont réduits tous les hommes, bons et mauvais, au moment de la mort, et duquel doivent être ressuscités les justes comme les injustes, lors de la Seconde Présence de Christ, cette compréhension projette une lumière différente sur tout ce sujet. Quant à l’expression « feu de la Géhenne », symbole de la Seconde Mort — de la destruction complète de l’incorrigible — si elle est bien comprise, on se rend compte que les flammes qui y sont mentionnées ne sont pas plus littérales que celles des « épreuves ardentes » lesquelles, comme le Seigneur l’a promis, devaient fondre sur tous Ses fidèles afin de consumer toutes leurs impuretés et, sous la surveillance divine, les préparer en vue du Royaume Céleste. Puisque nous comprenons clairement que Satan et les anges déchus, ses associés et serviteurs, ne sont pas occupés à alimenter une fournaise, cela nous prépare à prendre note de ce que les Ecritures ont à dire à leur sujet, au sujet de ce qu’ils font actuellement, de leurs rapports avec le genre humain et de leur avenir. Nous ferons bien, également, de rappeler que nous n’avons pas de connaissance personnelle sur ce sujet, que nous nous confinons aux Saints Ecrits pour toute information sur ce point.

« Un chérubin protecteur »

Les Ecritures enseignent très distinctement que Satan est une créature au caractère malveillant. Elles montrent clairement, en outre, qu’il n’est pas un autre dieu qui existerait depuis l’éternité, mais qu’il est une créature dépendante de l’Eternel. Etant donné que la Bible déclare que « Son œuvre est parfaite », l’œuvre de Dieu (Deut. 32 : 4), il s’ensuit que Dieu n’a pu créer Satan dans la condition dans laquelle celui-ci se trouve actuellement, adversaire de Dieu et de la justice. En accord avec cette pensée, les Saints Ecrits nous assurent que Satan, quand il fut créé, était un ange d’un rang très élevé ; c’était un chérubin il était beau, doué de sagesse, et assumait une grande autorité, mais il permît à l’ambition, à l’orgueil, de germer dans son cœur et de l’entraîner au mal en le rendant infidèle envers son Créateur. Le moment où ses projets ambitieux commencèrent à prendre forme fut indubitablement celui où il aperçut nos premiers parents en Eden, il s’établit autour d’eux pour se les accaparer et en faire ses sujets. L’Ecriture le représente, disant en son cœur : « Je monterai aux cieux, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu [je serai supérieur à d’autres anges, je serai un capitaine, un chef]… je serai semblable au Très-haut [je ressemblerai au Très-haut dans ce sens que je serai un gouverneur indépendant, non soumis à Lui]. » — Esaïe 14 : 12-14 ; Ezech. 28 : 16.

Lorsque Satan vit que nos premiers parents possédaient la faculté de la procréation, le pouvoir de produire une race qui leur ressemblât il se rendit compte que c’était là quelque chose qui ni lui ni les anges du plan spirituel ne possédaient. Et il comprit que capturer le cœur du premier couple humain le rendrait gouverneur du monde. Le succès qu’il remporta par sa tromperie n’a pas besoin d’être dit. La désobéissance de nos premiers parents et l’accomplissement en eux de la sentence divine : « mourant, tu mourras », se sont étendus à une race dont le nombre total, depuis la création de l’homme, selon toute probabilité, s’élève approximativement à vingt milliards d’individus. Ils se sont étendus à une création gémissante qui souffre sous cette sentence de mort dont les effets s’exercent sur l’esprit des gens, sur leur moral et sur leur système physique. Ainsi notre Seigneur Jésus déclare-t-Il à propos de Satan :

« Il a été meurtrier dès le commencement ; et il n’a pas persévéré dans la vérité ». (Jean 8 : 44). Il mentit à nos premiers parents, et par ce mensonge il attira sur eux la sentence divine de mort. C’est de cette manière que Satan est le meurtrier de la race humaine entière.

Il ne nous est pas nécessaire de préciser que le mensonge originel de Satan fut décidé en toute connaissance de cause dans le but de dénaturer les faits. Satan déclara à nos premiers parents qu’il serait un véritable ami pour eux et qu’il les amènerait à plus de connaissance. Il leur donna à entendre que Dieu, leur Créateur, était égoïste et que l’interdiction qui leur était faite de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal a été délibérément voulue par Dieu pour les empêcher d’acquérir une connaissance utile et profitable. Dieu ne désirait pas, leur suggéra-t-il, qu’ils parvinssent à une sagesse proche de la Sienne. Il est possible que, comme l’homme qui rompt l’accord avec l’Eternel se séduit lui-même dans son esprit, de même Satan, dont l’esprit était empoisonné par l’orgueil et l’ambition, a pu parvenir à cette fausse conclusion que Dieu travaillait réellement contre les meilleurs intérêts de nos premiers parents et de leur descendance. Peu importe le point de vue que nous adoptions, dans 1’un ou l’autre cas Satan fut un menteur et un séducteur et, par là, il fut notre meurtrier comme l’indiqua notre Seigneur.

« Les anges qui péchèrent »

Satan risqua tout quand il adopta cette ligne de conduite qui, non seulement le détourna de Dieu dont il devint l’adversaire, mais le sépara aussi de tous ceux qui demeuraient fidèles au Créateur. Aussi voua-t-il tout son temps et toute son énergie à l’édification de l’empire humain qu’il projetait d’établir. Il n’avait reçu de Dieu aucune autorité pour gouverner le genre humain mais, en entraînant les hommes dans le péché, en les éloignant de leur Créateur, il put d’autant mieux s’assurer le contrôle sur eux. Aucune sentence de mort n’avait été prononcée à son encontre et il n’expérimentait aucune altération de ses facultés et de sa vitalité propres. Les hommes, au contraire, sous le coup de la sentence de mort, perdirent rapidement leur capacité mentale, morale et physique pour pouvoir se mesurer avec lui.

Durant les 1.656 années qui s’écoulèrent de la création d’Adam jusqu’au déluge, certaines communications furent permises entre l’humanité et les anges. Le dessein de Dieu, dans la permission de ces rapports, était d’enseigner une leçon de valeur et d’éprouver la fidélité des anges. Cette leçon devait montrer que le péché est très contagieux. Les relations entre les anges et les hommes avaient pour but le relèvement du genre humain, mais il en résulta une plus grande déchéance. L’influence du mal gagna beaucoup d’anges qui abandonnèrent, comme le déclarent les Ecritures, leur propre demeure. Ayant reçu la permission de se matérialiser et de s’associer au genre humain, certains d’entre eux, gagnés par une tentation à caractère sensuel, préférèrent le plan humain d’existence, péchant ainsi et transgressant l’arrangement divin relatif à leur nature angélique.

Le récit de la Genèse nous informe, très brièvement, que ces fils angéliques de Dieu, voyant les belles filles des hommes, s’en éprirent et en prirent pour femmes, ce qui eut pour résultat d’introduire dans le monde une nouvelle race composée de « géants », « d’hommes de renom ». Une fois la leçon donnée et la fidélité des anges envers Dieu éprouvée, cette dispensation se termina ; le déluge du temps de Noé anéantit la race hybride amenée à l’existence et tous les membres de la famille humaine, à l’exception de Noé et de sa famille. Au sujet de Noé nous lisons qu’« il était parfait parmi ceux de son temps » (Gen. 6 : 9, Darby). Lui et sa famille étaient issus de la souche adamique pure ; ils n’étaient pas contamines. Ce fut en ce temps-là, selon St. Pierre (2 P. 2:44) et St. Jude (6), que Dieu mit au ban les anges déloyaux, les consignant dans le « Tartarus », dans l’atmosphère de notre terre (le mot « Tartarus »est mal traduit par « abîme » dans certaines versions).

La sentence divine prononcée contre ces anges qui ne gardèrent pas leur premier état ne fut cependant pas une sentence de mort, comme dans le cas de l’homme. Elle eut pour effet de les garder « dans des chaînes d’obscurité » « pour le jugement du grand jour ». L’Apôtre indique ainsi qu’en temps voulu, un jugement futur, ou décision doit être rendu par Dieu à propos de ces anges ; cela s’effectuera en liaison avec l’inauguration du Jour Millénaire, de la septième époque de mille ans de l’histoire de l’humanité. Entre-temps, privés de communion avec Dieu et avec les saints anges, empêchés de se matérialiser et n’ayant donc pas de rapports avec le genre humain comme précédemment, ces anges déchus —appelés dans les Ecritures démons — ont indubitablement vécu des temps fâcheux depuis maintenant plus de quatre mille ans. De Satan il est dit qu’il est leur prince ou conducteur ; et, de fait, la Bible ne stipule en aucun endroit qu’ils occupent un rang ou une position aussi élevée que la sienne, ou qu’ils encourent une responsabilité pareille à la sienne.

Il est juste de penser que certains d’entre ces anges déchus se repentent et regrettent leurs péchés et qu’ils n’enfreignent plus les règlements divins. Aussi subissent-ils une opposition spéciale de la part de Satan et des autres anges déchus. L’Apôtre nous montre distinctement que la mort et la résurrection de notre Seigneur Jésus devinrent pour ces anges déchus un grand sermon. Ce sermon les renseigna sur l’amour et la compassion de Dieu envers Ses créatures humaines, sur Son pouvoir de ressusciter les morts et sur l’empressement qu’Il mit pour récompenser Jésus en L’élevant hautement en raison de Son obéissance. Cette leçon sur le véritable caractère de Dieu devint pour certains de ces anges déchus une leçon d’espérance, et leur permit de pressentir que s’ils se détournaient du péché et se montraient fidèles à Dieu, Il pourrait leur accorder la bénédiction du pardon dans leur jour de jugement. L’Apôtre Pierre parle d’eux dans son épître, déclarant que Christ prêcha aux esprits en prison qui désobéirent à Dieu jadis, dans les jours de Noé, lorsque l’arche se construisait (1 P. 3:19, 20). Ce sermon ne fut pas prononcé au moyen de paroles audibles; ce fut un discours exprimé en pantomime. Comme on le dit parfois, « les actes parlent plus fort que les paroles ». Ainsi les faits, dans le cas de notre Seigneur — Sa mort en sacrifice et Sa résurrection opérée le troisième jour par la puissance divine — constituèrent une grande leçon, un grand sermon pour ceux qui jusque-là étaient privés d’un fondement sérieux qui leur eut permis d’espérer la délivrance.

«Doctrines de démons»

En tout état de cause, sans connaître la proportion de ceux qui sont favorablement disposés, nous savons par les faits qu’ils sont légions les anges déchus qui, sous la direction de Satan, sont les ennemis directs de la race humaine : ils amènent les tentations, fourvoient, séduisent, présentent la lumière comme ténèbres et les ténèbres comme lumière. Selon toute apparence, entièrement imprégnés de l’esprit de Satan, ils travaillent comme ses associés. N’ayant pu se matérialiser dans le passé, ils ont cherché à communiquer avec le genre humain, ils ont fait de l’humanité leur proie. Ayant compris qu’on les craindrait si leur véritable caractère était connu, ils ont personnifié des êtres humains décédés, soutenant ainsi et corroborant le mensonge originel de Satan:

«Vous ne mourrez nullement. »

Diverses tromperies enseignées à l’humanité lui a fait croire que ses membres, au lieu de mourir quand ils paraissaient mourir, devenaient en réalité plus vivants que jamais. Ce point de vue se propagea avec succès parmi les nations païennes. Mais à Israël, Dieu donna des informations spéciales lui apprenant que les morts étaient morts, qu’il ne fallait pas les adorer ni prier pour eux; et il a été commandé aux Israélites de ne pas permettre au sorcier, au magicien ou au nécromancien de vivre parmi eux. Il leur a été dit que leurs morts étaient effectivement morts et que l’espoir que ceux-ci vivent de nouveau reposait en la résurrection qu’accomplirait le Messie promis. Il leur a été clairement signifié que « les morts ne savent rien », que leurs fils étaient honorés, et ils ne le savaient pas, qu’ils étaient méprisés, et ils ne s’en apercevaient pas (Eccl. 9 : 5 ; Job 14: 21). Il leur a été recommandé de faire avec leur force ce que leurs mains trouvaient à faire, parce qu’il n’y a ni sagesse, ni connaissance, ni pensée dans le Sheol, la tombe, l’état de mort, le Hadès, où le monde va.— Eccl. 9:10.

Jésus chasse des démons.

Les anges déchus réussirent à exercer une influence considérable sur les Israélites, malgré les mesures de protection dictées dans la Parole de l’Eternel en faveur de ces derniers, de sorte qu’au temps de notre Seigneur était courante la forme de démence résultant de l’obsession pratiquée par ces mauvais êtres spirituels qui prenaient possession de l’esprit, du cerveau d’une personne. Nombre de miracles de notre Seigneur et de Ses disciples consistèrent à chasser ces démons; en une circonstance, ils étaient une légion à posséder un pauvre homme, le rendant fou. Les enseignements de notre Seigneur et des Apôtres relatifs aux morts et consignés dans le Nouveau Testament concordent pleinement avec ceux de l’Ancien Testament dispensés au cours de l’Age judaïque. Notre Seigneur nous dit que durant Sa Seconde Présence tous ceux qui gisent dans la tombe entendront Sa voix et en sortiront. Les approuvés de Dieu en sortiront parfaits, ayant part à la résurrection de vie. Les autres en sortiront imparfaits, afin de participer à une résurrection qui s’effectuera par des jugements, des châtiments et des coups qui auront pour but de les aider, s’ils le désirent, à se relever graduellement jusqu’à la pleine perfection. Rien ne suggère ici que les morts soient vivants; il est indiqué au contraire qu’ils sont dans leurs tombeaux, qu’ils sont morts. Notre Seigneur, quand Il réveilla Lazare, dit d’abord aux sœurs de ce dernier qu’en Lui résidait la résurrection et le pouvoir de vie. Et Il n’appela pas Lazare du ciel, ni d’un purgatoire, ni d’autre part,n mais simplement de la tombe.

Notre Seigneur Lui-même déclara que personne n’est monté au ciel (Jean 3: 13). L’Apôtre Pierre, lorsqu’il parla de la résurrection de notre Seigneur et indiqua de quelle manière elle fut prédite par le Prophète David ayant déclaré : « Tu n’abandonneras pas mon âme au shéol [à la tombe] » (Ps. 16 : 10, D.), ajouta incidemment que « David n’est pas monté dans les cieux » (Actes 2: 34) ; il était toujours dans son sépulcre. L’Apôtre Paul déclara que s’il n’y avait pas de résurrection d’entre les morts, tout le genre humain avait péri, même ceux qui se sont endormis en Christ (1 Cor. 15: 17, 18). Ainsi la voix unifiée des Saints Ecrits concorde avec les faits tels que nous les voyons: la sentence prononcée par Dieu à l’encontre de notre race fut une sentence de mort qui affecte tout le monde; cependant, comme résultat du sacrifice de notre cher Rédempteur, existe l’espoir d’une résurrection à la fois des justes et des injustes. Une résurrection des morts implique que ces derniers sont morts, et non vivants. —Actes 24: 15.

Satan et les démons ont travaillé contre cette vérité enseignée par les Ecritures, trompant le genre humain et favorisant les doctrines du purgatoire et des messes pour les morts. Ils nous ont ainsi amenés à blasphémer le saint nom de Dieu en nous faisant croire que les morts seraient dans les tourments, en un certain lieu, et ils ont de cette façon aveuglé l’esprit et le cœur de la vaste majorité des gens, même dans les pays civilisés. Même les gens civilisés craignent Dieu, et ils ne peuvent L’aimer, à cause des fausses représentations qui leur sont faîtes de Lui. De cette manière a progressé l’œuvre de Satan et de ses armées de démons. L’étonnant est que le démonisme n’ait pas accompli plus que les terribles choses que nous connaissons de lui. Il a favorisé le péché sous toutes ses formes, et il n’est pas déraisonnable de croire que dans le nombre imposant de malades renfermés dans les asiles d’aliénés, une bonne moitié sont des personnes obsédées par de mauvais esprits, l’autre moitié étant composée de gens simplets, ou souffrant d’un dépérissement de l’intelligence et de dérangements physiques qui affectent l’esprit.

Le règne du péché et de la mort.

Lorsque l’on jette les regards sur le monde païen et que l’on y remarque les ténèbres de l’ignorance aveuglant les esprits — certains croient en de nombreux enfers, d’autres en la transmigration des âmes, etc. —, et lorsque l’on porte les yeux sur la Chrétienté avec ses multiples erreurs témoignant de l’effort déployé par les hommes pour se libérer de l’ignorance et des superstitions issues des Ages de Ténèbres, il y a de quoi être terrifié. Quel pouvoir Satan a exercé! Comme l’homme a été faible entre ses mains! Ce n’est que dans la proportion où la Parole et l’Esprit de Dieu ont apporté lumière et force qu’une mesure de liberté a pu être arrachée à l’Adversaire. L’Apôtre nous rappelle la ruse de notre Adversaire, quand il dit : « Nous n’ignorons pas ses desseins » (2 Cor. 2: 11), ni ses fables habilement conçues. Il déclare que Satan est devenu le dieu ou gouverneur de ce monde en raison de ses tromperies qui ont aveuglé l’esprit des hommes sur ce qui a trait à la lumière de la Vérité. Il nous assure que comme Chrétiens, nous ne luttons pas contre la chair et le sang seulement, et que derrière ces adversaires de la véritable Eglise il y a l’Adversaire lui-même, avec sa sagesse et son habileté, et ses nombreux agents. Il affirme que nous ne combattons pas contre la chair et le sang, mais contre les esprits mauvais occupant de hautes positions. — Eph. 6: 12 ; 2 Cor. 4: 4.

Depuis que le Seigneur commença à lever le voile de l’ignorance et à accorder la lumière, en provoquant l’invention de l’imprimerie et, plus tard, celle de la machine à vapeur et de l’électricité, notre Adversaire est plus affairé qu’auparavant. Puisqu’il est le prince des ténèbres et que toute son œuvre de séduction de la famille humaine est favorisée par l’ignorance, par les ténèbres et par des conditions semblables, ainsi tout ce qui tend à lever le voile des Ages de ténèbres, tend à libérer le genre humain des pièges de Satan qui ont pour nom ignorance, superstition et mensonges. Nous pouvons donc croire que notre Adversaire est extrêmement actif, qu’il l’est de plus en plus dans les pays civilisés, et que même parmi les païens il est nécessairement plus actif, plus vigilant qu’auparavant.

Le liement de l’homme tort.

Dans une de Ses paraboles, notre Seigneur représente Satan comme maître de maison au temps présent; le monde entier constitue sa maisonnée, son empire sur lequel il exerce son pouvoir. Cette image est semblable à celle dont s’est servi l’Apôtre quand il décrit Satan comme prince de ce monde, comme dieu et gouverneur de ce monde. Notre Seigneur, faisant allusion à Sa Seconde Venue, au rassemblement de l’Eglise et à la mise en pièces des institutions présentes, qui devaient s’effectuer à la fin de cet Age, déclare que si le maître de maison (Satan) savait à quelle heure viendrait le voleur, il serait sur ses gardes et prendrait les mesures voulues pour empêcher la spoliation de sa maisonnée et de ses biens. C’est la raison pour laquelle beaucoup de choses liées à la Seconde Venue de notre Seigneur ont été gardées secrètes jusqu’au moment fixé pour leur accomplissement.

Notre Seigneur, cependant, montre qu’au temps fixé par le Père Il viendrait et lierait tout d’abord l’homme fort, Satan, et ensuite Il pillerait ses biens, renverserait son dispositif et ses institutions, trompeurs sous tant de rapports, afin d’apporter dans ce bouleversement, en qualité de nouveau Roi, de Prince de la Lumière, à tous les esclaves du péché, des superstitions et des ténèbres, la lumière et les bénédictions prédites depuis si longtemps dans la Parole de Dieu, espérées par tous les saints et sollicitées par eux dans cette prière « Que Ton Règne vienne, que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » — Matth. 6 : 10.

Notre opinion est, chers amis, que nous vivons dans ces circonstances particulières au temps présent, que le Prince de la Lumière a déjà commencé l’œuvre de liement du Prince des ténèbres. Nous ne devons pas nous attendre à ce que Satan se soumette docilement. Nous devrions plutôt comprendre que si ce nom, Satan, s’applique à notre Adversaire en personne, au diable, il recouvre dans un sens général, toutes les influences dans le monde poussant au mal et à l’injustice, quelque ignorants que soient à cet égard certains de ses dupes. C’est pourquoi, lorsque nous lisons les lignes relatives au liement de Satan, ce vieux serpent, le Diable, nous devrions justement avoir à l’esprit toutes les mauvaises influences, toutes les tendances pécheresses, toutes les injustices et toutes les erreurs qui asservissent le genre humain depuis des siècles.

Tout ce qui libère la lumière de la Vérité, lie en même temps les ténèbres, dans des proportions semblables. C’est pourquoi nous pourrions dire que, dans une certaine mesure, cette libération de la lumière et ce liement des ténèbres est en cours depuis trois siècles, mais ce n’est que dans nos jours que l’affaire parvient à son point culminant. Ce point culminant n’a pas encore été atteint, en aucune manière, mais nous croyons qu’il le sera dans très peu d’années. Le monde entier prend conscience de tous les maux qui l’ont opprimé. Ainsi, par exemple, l’opposition à l’ivresse se déploie non seulement dans ce pays [il s’agit des Etats-Unis d’Amérique, trad.], mais aussi à l’étranger. Une vague d’opposition contre toute injustice s’y déploie aussi, favorisant les intérêts de tout le peuple puisqu’elle s’oppose aux intérêts du petit nombre enclin à exploiter les masses pour son propre avantage…

Nous ne voulons pas dire que tout ce qui est dit en faveur de l’abstinence totale est conforme à la vérité, que tout ce qui est dit et fait en faveur des peuples et contre les magnats, les aristocrates et les bureaucrates fortunés est honnête. Nous n’avons pas l’intention de discuter sur le fait que beaucoup de libertés sont recherchées et désirées, pour lesquelles beaucoup de peuples ne sont pas encore préparés, [écrit au début du siècle, trad.]. Mais nous attirons l’attention sur ces choses indiquant que la puissance des ténèbres perd de son influence, ses maillons se brisent dans les esprits des hommes. Nous ne disons pas que cela signifie en fin de compte ce que les Ecritures décrivent comme un temps de détresse tel qu’il n’y en a jamais eu depuis qu’il existe des nations (Daniel 12: 1). Nous disons que l’homme fort, l’Adversaire, et ses nombreux alliés retranchés dans le pouvoir et les privilèges, s’y cramponneront avec acharnement, et cela signifiera beaucoup de souffrances pour toutes les parties concernées. Mais nous sommes reconnaissants de voir, au-delà de ce terrible temps d’anarchie si clairement esquissé par les Saints Ecrits, l’Age d’Or, le Royaume Millénaire, le Règne de justice, de paix et d’amour, c’est-à-dire la bénédiction de toutes les familles de la terre.

Non seulement nous pouvions nous attendre à ce que l’Adversaire et ses divers agents fussent intensément actifs au temps présent, mais les Saintes Ecritures nous avertissent spécialement qu’il en sera ainsi, et que le Seigneur, qui pourrait autrement écraser l’Adversaire, permettra son activité dans un but particulier; ce sera en partie pour l’épreuve et le criblage de l’Eglise, en vue de la sélection des vrais élus, et en partie pour accorder au monde en général des leçons qui lui serviront de discipline. Ainsi par exemple, l’Apôtre, parlant de nos jours, déclare: « Dieu leur envoie une énergie d’erreur pour qu’ils croient au mensonge, afin que tous ceux-là soient jugés qui n’ont pas cru la vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice [à l’erreur]. » — 2 Thess. 2 : 11, D.

A mesure que nous approchons de ce temps, nous voyons que personne n’est hors d’atteinte de la puissance de l’Adversaire, de l’influence des démons, excepté celui qui se tient du côté de l’Eternel, qui Lui est consacré et qui est protégé par Lui, conformément à Sa promesse. Nous nous rendons compte que la protection de Dieu nous sera assurée dans une grande mesure par l’octroi de la connaissance, de la lumière qui nous gardera des ténèbres. Ainsi, ceux qui savent que les morts sont morts, et qu’ils resteront morts jusqu’à la résurrection, et qui savent que ceux qui représentent les morts par le moyen des esprits médiums, etc., sont les démons, ceux-là sont protégés d’une manière spéciale, par leur connaissance, contre nombre de mensonges qui séduisent des milliers et qui, pour finir, feront tomber des milliers dans des erreurs préjudiciables. De plus, les Saintes Ecritures donnent à entendre que, d’une certaine manière, au temps présent, l’Eternel permettra aux anges déchus de trouver, par des détours artificieux, un moyen grâce auquel ils pourront se soustraire à l’interdiction qu’Il leur a faite de se matérialiser. Ainsi donc, nous pouvons nous attendre à ce que des matérialisations surviennent, de la part de beaucoup de ces démons, et à ce que ceux-ci exercent une action énergique, une influence pernicieuse. Il est consolant de savoir, l’Eternel le garantit, qu’à la fin du combat Satan sera complètement lié, enfermé, scellé, afin qu’il ne séduise plus les nations.

«Jusqu’à ce que les mille ans soient accomplis.»

La félicité du Jour Millénaire, dépeinte d’une manière si vivante dans les prophéties et dans le Nouveau Testament, ne saurait être imaginée, dans la mesure exceptée où nous saisissons cette pensée que Satan, le trompeur, sera maîtrisé; il ne lui sera pas permis de séduire davantage l’humanité. En lieu et place, brillera la glorieuse lumière du Jour Millénaire, le Soleil de la Justice, Christ et Son Eglise élue dans la gloire, pour dissiper toutes les ténèbres et la superstition, pour illuminer le monde de la lumière de la Vérité divine et couvrir la terre de la connaissance de l’Eternel, comme les eaux couvrent le fond des mers. — Esaïe 11: 9.

Quel temps béni! Quel temps glorieux! N’apprécierons-nous pas, nous qui avons été appelés du Haut Appel pour hériter avec Christ, en tant que membres de Son Eglise élue, de la classe formant Son Epouse, en tant que Ses cohéritiers dans le Royaume, n’apprécierons-nous pas correctement les choses appartenant aux ténèbres et celles appartenant à la lumière, et ne placerons-nous pas tout le poids de notre influence et tout notre temps du côté de l’Eternel, du côté de la Vérité? Ne pouvons-nous pas être ainsi employés par l’Eternel, dans une certaine mesure, pour faire briller la lumière qui lie l’Adversaire contraint le mal ? Comme l’Apôtre le suggère, mettons de côté tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement et courons avec patience notre course en vue du prix de notre Haut Appel en Christ-Jésus.—Héb. 12 :1.

Les Ecritures déclarent clairement qu’à la clôture de l’Age Millénaire, l’Eternel accordera à Satan une courte période de liberté, à l’effet d’éprouver ceux qui durant l’Age Millénaire auront reçu la connaissance et auront été élevés à la perfection, pour que personne d’entre la famille humaine ou d’entre d’autres êtres, ne passe au-delà de ce temps ni n’obtienne la vie éternelle, à l’exception de ceux qui du fond de leur cœur obéiront à l’Eternel et se soumettront à Ses justes exigences. Les versets suivant le texte choisi pour notre étude ne parlent pas seulement de la Première Résurrection, celle des membres de l’Eglise, et du règne de ces derniers, avec Christ, pendant un millier d’années ; ils nous montrent aussi comment le monde, durant les mille ans, pourra s’élever jusqu’à la perfection de la vie et vivre dans le sens véritable de ce mot, à la fin du Millénium. Ensuite viendra le temps d’épreuve auquel nous avons déjà fait allusion, et ceux qui se révèleront infidèles à l’Eternel seront considérés comme commissionnaires et collaborateurs de Satan et, avec lui, ils seront détruits dans l’étang de feu, qui est la Seconde Mort, la destruction complète.

Hâtez-vous, âges de gloire! Hâte toi, Heureux temps où Christ paraîtra!

Oh, puissé-je digne être trouvé De régner avec Lui un millier d’années!

« Sermons du pasteur Russell », page 94.