LE LIEMENT ET LE DÉLIEMENT DE SATAN (1969)

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« Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans. Il le jeta dans l’abîme, ferma et scella l’entrée au-dessus de lui, afin qu’il ne séduisît plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans fussent accom­plis. Après cela, il faut qu’il soit délié pour un peu de temps. ». Apoc. 20 2.

L’examen attentif de ce verset éveille des questions d’importance auxquelles sont à même de répondre seuls ceux qui ont une connaissance générale du Plan révélé de Dieu. A ces derniers, ce texte donne une claire compréhension de la profonde philosophie de ce Plan.

Pourquoi a-t-il été permis à Satan, le grand séducteur et tyran de l’humanité, d’exercer un pouvoir ? Pourquoi, quand et comment doit-il être lié, jeté dans l’abîme, et l’entrée au-dessus de lui doit-elle être fermée et scellée ? Dans quel but doit-il être délié de nouveau avant d’être détruit, et pourquoi n’est-il pas détruit au commencement des mille ans, au lieu d’être lié et ensuite délié pour un peu de temps ?

Puisque la première de ces questions a été examinée en détail dans les ETUDES des ECRI­TURES, vol. 1, chapitre VII, auquel nous ren­voyons le lecteur, nous attirons simplement l’at­tention, ici, sur le fait que Satan, bien qu’il s’ef­force depuis six mille ans d’accomplir ses propres desseins, comme rival du Tout-Puissant, faisant usage de son libre arbitre, travaille en réalité, à son insu, à l’accomplissement du Plan de Dieu. Dieu est capable de faire en sorte, et Il le fait, que la colère même des hommes et des démons le loue. Il manifeste Sa puissance, Sa sagesse et Son habileté supérieures aux leurs, en faisant contri­buer leurs mauvaises actions à l’accomplissement effectif de Ses desseins, tandis que eux pensent qu’ils déjouent Ses Plans et accomplissent les leurs. Sous le long exercice du pouvoir de Satan, le monde subit une discipline.. et .des expériences nécessaires sous ce pouvoir, les membres de la phase terrestre du Royaume de Dieu ont été éprouvés, formés et se sont montrés dignes de leur future récompense, et les membres de la phase céleste ont passé et passent par des épreu­ves analogues dans le même but. (Voyez les ETU­DES DES ECRITURES, vol. 1, chapitre XIV). Pendant tout ce temps, le mal s’est développé dans des proportions extrêmes, et ses auteurs — Satan et ses agents — sont grisés par ce triomphe appa­remment durable. Maintenant même, alors que l’heure de leur défaite est si proche, ils ne se dou­tent pas que leur triomphe est si près de sa fin et qu’il se terminera par un échec ignominieux.

Le temps prévu pour le liement de Satan est fixé à la fin de l’Age de l’Evangile, c’est un temps antérieur au Règne millénaire de Christ ; ce liement doit être effectué par le « Messager de l’Al­liance en qui vous prenez plaisir », par Celui qui « a les clés de la mort et du séjour des morts », par notre Seigneur Jésus à Son second avène­ment « Puis je vis descendre du ciel [c’est là Son second avènement] un ange [un messager, « le Messager de l’Alliance », Christ Jésus], qui avait la clé de l’abîme et une grande chaîne dans sa main. IL saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et Il le lia pour mille ans.

(Apoc. 20 :1, 2 ; 1 18 ; Mal. 3 1.) Ce liement a évidemment pour but de libérer les hommes de leur asservissement à l’Adversaire et de les intro­duire dans les conditions favorables du Règne de Christ. Rien ne les empêchera alors de progresser vers le plein rétablissement à la faveur et aux bénédictions divines ; rien ne s’opposera alors à eux ni n’entravera leurs progrès dans cette voie.

D’après les versets cités plus haut (Apoc. 20 :1, 2), le liement de Satan ne pouvait commencer avant que l’Ange fût descendu, avant 1874, date du Second avènement de notre Seigneur ; en véri­té, il ne pouvait commencer avant 1878, date à laquelle le Seigneur assuma Son pouvoir de Roi des rois. (Voyez les ETUDES DES ECRITURES, vol. 2. page 252). Remarquez comment depuis s’opère le processus du liement. La puissance de Satan. c’est la puissance des ténèbres, de l’igno­rance et de la superstition (Luc 22: 53 ; Col. 1 :13). A mesure que la lumière de la Vérité pro­gresse, la puissance qui ne peut oeuvrer que dans les ténèbres régresse. Aussi est-ce la raison pour laquelle la vérité sur tous les sujets, mais spéciale­ment la Vérité Divine, a toujours rencontré de l’opposition de la part d’agents que le grand adver­saire a séduits. La Vérité, par conséquent, est le p:incipal instrument qui doit effectuer le liement complet de Satan. Jusqu’à un certain point, la Vérité a pendant de nombreux siècles entravé le cours de l’erreur, de l’influence de Satan dans le monde — la vérité enseignée par la nature aussi bien que celle enseignée par la religion — mais elle n’a jamais lié Satan ni ne l’a privé de sa puis­sance. Si elle l’a empêché d’agir dans une direc­tion, il s’est jeté sur elle, employant la persécu­tion d’une sorte ou d’une autre, ou bien, ne réus­sissant pas dans cette voie, il en a choisi une autre où il a réussi à merveille. Mais la Vérité qui doit accomplir le liement de Satan est décrite par le Révélateur comme étant « une grande chaî­ne » dans les mains du nouveau et légitime Roi de la terre. Les vérités en rapport direct avec le Plan de Dieu ne constituent pas à elles seules cet­te chaîne ; s’y rattachent aussi tous les traits de la vérité relative aux droits et aux privilèges des hommes. Bientôt cette puissante chaîne enserra complètement l’influence et l’autorité du diable, et la grande armée de l’Eternel la serrera si for­tement qu’elle neutralisera entièrement le grand ennemi. Et le Seigneur le jettera, avec tous ses néfastes mensonges, dans le puits de l’abîme qui sera scellé pendant mille ans. La claire connais­sance qui prévaudra alors réduira à néant son pouvoir de tromper les hommes et de se les assu­jettir. Amèneront ce résultat à la fois les leçons que les hommes apprendront dans l’affliction ter­rible qui accompagnera le renversement final de la puissance de l’Adversaire, et le grand calme et le grand rafraîchissement qu’apportera le Règne de Christ qui suivra. Les hommes seront com­plètement dégoûtés du règne de Satan et de ses mensonges, et ils se soumettront avec joie au Royaume de Christ (Esaïe 2 : 3). La compréhen­sion universelle des causes qui sont à l’origine de la dépravation humaine, et le changement sou­dain et général des sentiments du public en faveur des voies qu’indiquera le Seigneur et des ordon­nances qu’Il dictera, constitueront le sceau qui retiendra le grand adversaire pendant mille ans dans le puits de l’abîme.

Mais ici se presse dans notre esprit la troi­sième des questions que nous nous sommes posées plus haut : Pourquoi Satan, au lieu d’être empri­sonné, n’est-il pas détruit à ce moment critique pour lui ? Sans nul doute, on ne peut espérer qu’il en viendra un jour à obéir à Dieu et à pra­tiquer la justice ; c’est un provocateur rebelle à l’oeuvre depuis six mille ans au moins et, s’il n’était pas lié, il persisterait dans ses abomina­bles machinations, auxquelles il reviendra dès qu’il sera délié. Sa destruction à la fin des mille ans est de plus clairement prédite. (Voyez Héb. 2 :14 ; Apoc. 20 : 9, 10, 14). En conséquence, la seule conclusion qui s’impose est que Dieu a une raison s’il permet à Satan d’exister encore et s’Il prévoit de le délier à la fin de l’Age Millénaire.

Quelle est donc cette raison ? Réfléchissons un peu sur les principes qui font agir Dieu, et la réponse à cette question s’imposera d’elle-même. Nous avons vu que le principe de Dieu est tou­jours de respecter la liberté d’action de l’hom­me. L’être humain, mise à part la souillure pro­duite en lui par le péché, est une noble créature; il a été créé à l’image de Dieu. Il n’est donc pas une simple machine ; il possède une intelligence et un libre arbitre. Aussi Dieu, dans Ses rapports avec l’homme considéré individuellement, respec­te-t-Il les facultés dont celui-ci est doté et agit-Il en conséquence. Il éclaire toujours quelqu’un avant de le tenir responsable de l’usage que ce dernier fait de sa volonté, le degré de responsa­bilité étant proportionné au degré de lumière reçue et à l’aptitude possédée par l’individu pour accomplir la volonté de Dieu. Ainsi en a-t-il été dans le cas d’Adam, dans celui du Seigneur Jésus quand Il était être humain, dans celui des patriar­ches et des prophètes, et ainsi en est-il dans le cas des membres de l’Eglise de l’Evangile, les seuls à être soumis à une épreuve individuelle au cours de l’Age de l’Evangile. Tous ceux-ci ont d’abord été éclairés par Dieu, et ensuite éprou­vés pour démontrer leur fidélité ou leur infidé­lité envers Lui.

Ce principe étant bien établi, principe sur lequel se fonde la conduite de Dieu, il nous faut nous attendre à le voir appliqué dans l’Age Mil­lénaire, lorsque les masses de l’humanité seront mises à l’épreuve. Cette ligne de conduite sera adoptée, comme nous le voyons d’après les des­criptions que Dieu nous donne dans Sa parole. Si Satan est lié au commencement du Millénium, pour qu’il ne puisse plus séduire ni égarer les hommes, si le Royaume de Dieu est établi en puissance et en grande gloire, si la connaissance de l’Eternel remplit la terre à la manière des eaux couvrant les mers, si la « verge de fer » est appli­quée, provoquant chez certains une obéissance au moins extérieure, et s’il est fait de la justice un niveau et de la droiture une règle, il nous est facile de nous rendre compte que les circonstan­ces qui prévaudront alors seront des plus propi­ces à l’homme pour lui permettre de faire de rapides progrès dans la voie de la justice.

Lorsque Satan sera lié, les grandes contrefa­çons du Christianisme n’existeront plus il n’y aura plus de contrefaçon du Royaume de Dieu l’erreur ne sera plus présentée comme étant la Vérité ; l’iniquité ne sera plus récompensée et la justice ne sera plus persécutée ; le vice ne tendra plus ses pièges pour attirer à lui les êtres faibles et capricieux ; les bars et d’autres mauvaises choses, autorisés par la loi aujourd’hui, n’existe­ront plus non plus. La « règle de fer » de la justice n’accordera pas la moindre faveur à ceux qui feront le mal, même si l’humanité faible et déchue la réclame à grands cris. Le chemin de la justice et de la vie sera accessible à tous. Même l’être le plus humble le reconnaîtra facilement et aura l’aptitude voulue pour y marcher aisément. Tous, à mesure qu’ils progresseront sur ce chemin, seront aidés par des encouragements appropriés, par l’octroi rapide de récompenses et aussi par certaines contraintes salutaires qu’ils auront à subir. Leurs faiblesses feront l’objet d’égards spéciaux ; et ainsi, avec cette assistance éduca­tive et sous la merveilleuse influence de cet Age d’Or, Age de bénédictions, les hommes pourront tous parvenir à la perfection effective, morale, mentale et physique.

Lorsque le monde entier aura ainsi été éclai­ré, éduqué et discipliné pendant un millier d’an­nées, tous les hommes auront eu pleine possibilité de parvenir à la perfection effective ; en consé­quence, la perfection effective sera exigée d’eux. A la fin des mille ans, Christ doit remettre entre les mains du Père l’oeuvre qu’Il aura achevée (1 Cor. 15: 24, 25). Et cette oeuvre, une fois ter­minée, doit être complète et parfaite, rien ne doit y manquer ; autrement, elle ne serait pas acceptée par Dieu.

Ainsi, à la fin du Millénaire, quand Christ aura achevé Son oeuvre de Rétablissement — de Reconstruction — une épreuve finale doit avoir lieu pour démontrer si chaque individu de la race humaine est digne ou indigne de continuer à vivre dans les âges de gloire qui vont suivre. Et c’est à cet effet, pour l’épreuve finale de l’humanité entière, qu’est prévu le déliement de Satan, sa sortie de prison pour un peu de temps.

Comment cela pourra-t-il s’accomplir ? Par le relâchement de la rigueur de l’autorité de fer qui aura jusque-là rendu obligatoire l’obéissance à la Loi divine, et qui se sera manifestée par une prompte punition pour toute infraction et par une prompte récompense pour toute obéissance à cette loi. Ici Satan aura l’occasion de tromper de nouveau ceux qui voudront mettre à exécu­tion des plans contraires à la volonté de Dieu ou aux principes de la stricte justice ; il leur suggérera l’idée qu’ils peuvent maintenant agir à leur guise sans risque d’être punis, que rien n’est moins certain que les punitions pour la désobéis­sance et les récompenses pour l’obéissance à la Loi divine. Séduits de cette manière, ceux qui ne seront pas fidèles à Dieu dans le fond de leur coeur, et qui, jusque-là, se seront laissés gouver­ner principalement en raison de la force et de la rigueur de loi du Royaume, ceux-là manifeste­ront la disposition réelle de leur coeur. Se mani­festeront en même temps ceux qui auront appris à aimer la loi de Dieu, qui prendront leur plai­sir en elle et qui ne s’en écarteront pas au moin­dre degré, même si aucune punition n’était attachée à son inobservance. Ces derniers seulement, qu’ils soient en grand ou en petit nombre, sont ceux que Dieu, en vertu de Sa Loi, désignera comme dignes de la vie permanente. Les autres préférant agir selon leur propre volonté, mon­treront par là qu’ils sont indignes de cette vie et, avec Satan, ils doivent être retranchés, détruits (Matth. 25 : 41-46).

Il ne nous est pas dit quel nombre composera l’une ou l’autre de ces classes. D’un autre côté, il ne nous appartient pas de spéculer ni de faire montre d’une connaissance plus grande que celle qui est révélée dans les Ecritures. Lorsque pre­cisément quelqu’un s’adressa au Seigneur avec cette question : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? », le Seigneur répondit simplement : « Efforcez-vous d’entrer par la por­te étroite. Car, je vous le dis, beaucoup cherche­ront à entrer, et ne le pourront pas. » Ce qui voulait dire : Cela ne vous regarde pas ; cela regarde Dieu. Efforcez-vous d’affermir votre pro­pre appel (le haut appel) et votre élection avant qu’il ne soit trop tard. Ce qui nous est demandé de faire, c’est de courir fidèlement notre course et d’employer généreusement toute notre influen­ce à l’assistance des autres, mais le résultat de nos efforts, il nous faut le laisser à Dieu, qui fait bien toutes choses, qui attribuera sûrement la faveur de la vie à toute âme vraiment fidèle et obéissante, et qui paiera, tout aussi sûrement, le salaire du péché, qui est la mort, à tous les autres. Nous savons que Satan cherchera à séduire tous les hommes, dont le nombre sera comme le sable de la mer ; mais il ne réussira pas à les séduire tous, et nous espérons qu’il n’en séduira que très peu. Si nous sommes fidèles à Dieu, nous approu­verons sans réserve la destruction finale de tous les infidèles, de tous ceux qui se rebelleront con­tre Son gouvernement juste, qu’ils soient nom­breux ou peu nombreux, après que leur seront accordés tous les privilèges et toutes les faveurs du Millénaire, leur temps d’épreuve.

Cette oeuvre accomplie, la victoire de Christ sera complète. Le Seigneur verra le fruit du tra­vail de Son âme, et Il sera satisfait après avoir amené à la glorieuse possession d’un caractère parfait. accompli, à l’image de Dieu, tous ceux qui aimeront la justice et désireront revenir à l’har­monie avec Dieu. Il sera satisfait quand Il aura mis tous les autres, Ses ennemis, sous Ses pieds quand Il les aura détruits — (« Il faut qu’Il règne jusqu’à ce qu’Il ait mis tous les ennemis sous Ses pieds ») et quand, dans un univers imma­culé, des sujets libres, intelligents, justes et obéis­sants à la loi divine, de nature humaine de même qu’angélique, seront présentés au Père et rece­vront en récompense la vie éternelle. Suivra ensuite le « monde sans fin » où abonderont les bénédictions et les faveurs que le Ciel accordera à tous les fidèles fils et héritiers de Dieu, aussi bien à Ses fils de nature humaine qu’à ceux de nature angélique, ainsi qu’aux membres du Petit Troupeau qui formeront le Corps de Christ et seront fils et héritiers de nature divine.

Epreuve à la fin du Millénaire

Le moyen qu’il sera permis à Satan d’utiliser parmi les hommes pour les tromper, les séduire, n’affectera pas, remarquez-le bien, la question du bien et du mal ; en effet, la connaissance de Dieu — de Sa juste loi, des bénédictions que cette loi aura apportées, de la misère que la désobéissance à cette même loi aura fait venir sur la race humaine entière, et du grand prix fourni pour le rachat des hommes —remplira alors toute la terre. La séduction, par conséquent, doit être sem­blable à celle dont a été victime Eve en Eden; ce seront des arguments trompeurs à l’effet de faire douter que Dieu est capable ou qu’il est vraiment décidé de mettre à exécution une punition prononcée précédemment déjà, à l’endroit du péché commis sciemment contre la loi divine par quel­qu’un ayant eu pleine capacité d’observer cette loi. Et, bien que Dieu ait clairement annoncé Son intention de détruire de tels méchants hommes (Voyez Ps. 145 : 20 ; Héb. 2 : 14 ; 10 : 26-31), cer­tains, poussés par le désir d’accomplir leur propre volonté, sans se soucier de la volonté de Dieu, seront trompés, comme le fut Eve, en acceptant l’idée que le châtiment ne leur sera pas, ne pourra leur être infligé. Eve nourrissait d’abord le désir de désobéir à Dieu, et ce désir la prépara à croire au mensonge de Satan, qui lui dit que même si elle désobéissait, elle ne subirait pas la punition annoncée par Dieu. En conséquence, comme elle méritait cette punition, parce qu’elle entretenait l’iniquité dans son coeur, Dieu permit qu’elle fût séduite, et cette séduction, loin de mettre obstacle à son libre arbitre, et de la faire agir contre son choix réel, oeuvra en fait dans le sens de ce choix. Eve voulait pécher; la peur seule la retenait. La séduction permise sur elle la débarrassa simple­ment de cette peur, et la laissa libre d’agir selon sa volonté. Mais comme elle était encore inexpé­rimentée, Dieu projeta de la racheter de la des­truction de la mort, de lui montrer par une expe­rience personnelle quelles sont les récompenses et les punitions entraînées par l’obéissance et la désobéissance à Sa loi, et de lui donner une secon­de épreuve pour la vie, dans laquelle l’expérience précitée lui sera d’un secours durable.

Mais à la fin de l’Age Millénaire, le monde aura acquis une expérience parfaite en toutes choses; il sera parvenu à l’entière connaissance de la loi de Dieu et aura pleine capacité pour s’y conformer. C’est pour cela qu’il ne reste plus de sacrifice pour les péchés (Héb. 10 : 26), et ceux qui pécheront alors volontairement, après avoir reçu pleine lumière et toute facilité pour revenir à Dieu, devront mourir de la seconde mort, de laquelle il n’y aura pas de résurrection. Certains, au lieu de se réjouir humblement de la faveur de la vie et de la vigoureuse santé d’esprit et de corps dont ils auront joui pendant des siècles, commenceront probablement à se sentir indépen­dants de Dieu, l’Auteur de la grâce qu’ils auront reçue, et à développer l’orgueil en eux. Il est pos­sible qu’ils prétendront que les magnifiques per­formances auxquelles ils seront parvenus, physi­ques et morales, sont le résultat de leurs propres efforts et d’un processus d’évolution naturelle, auxquels la rédemption par le Précieux Sang de Christ est tout à fait étrangère. Ils croiront peut-­être que la vie qu’ils posséderont alors est néces­sairement éternelle, qu’en conséquence Dieu Lui­-même, ou bien ne pourra ou bien ne voudra la détruire. Comme certains aujourd’hui, ils se fie­ront trop peut-être à l’amour de Dieu et sous­estimeront Sa justice et, mus par de telles présomptions, ils se mettront à agir suivant leurs propres désirs sans tenir compte des conseils divins.

Puissent les fidèles enfants de Dieu ne jamais oublier le fait que Satan a toujours offert l’espé­rance de la vie à ceux qui désobéissaient à Dieu. A Eve, il affirma : « Vous ne mourrez point cer­tainement. » (Genèse 3: 4, Darby.) A ceux qu’il conduit maintenant au reniement de la rédemption par le Précieux Sang de Christ, il prêche dili­gemment le salut universel et leur fait mépriser l’idée d’une seconde mort. Sa tromperie, à la fin du Millénaire, prendra probablement la même tournure. Et remarquez que, comme dans le cas d’Eve, le mensonge auquel alors certains se lais­seront prendre n’entravera pas leur libre arbitre mais au contraire les aidera à manifester leurs désirs réels.

W.T. 1233 — CT.R. 1890.

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