Ministère de «rétablissement».
Elisée succède à Elie. ‑ La signification typique de cette succession. ‑ Il assainit la source. Rencontre de jeunes moqueurs. ‑Il prononce une sentence contre eux; leur punition. ‑ La foi de la veuve récompensée. ‑ Le général Naaman guéri de la lèpre. ‑Naaman le consulte au sujet de sa conduite future. (2 Rois 4 et 5).
« Je suis l’Eternel qui te guérit » (Ex. 15 : 26.).
Depuis plus de six mille ans, la terre que nous habitons est sous la condamnation divine à cause du péché d’Adam et de sa propagation dans la postérité de ce dernier, et à cause de la sentence de Dieu contre le péché. Telles sont, d’après l’Apôtre, les raisons pour lesquelles notre monde a été sous le règne « du péché et de la mort » (Rom. 5 : 1419). Et il continue à l’être, car la malédiction, c’est-à‑dire la punition, n’a pas encore été levée. Dieu merci, la Bible abonde en précieuses promesses annonçant que l’aube d’un jour meilleur va luire bientôt ! Cette époque glorieuse doit s’inaugurer par le Règne du Messie, pour l’avènement duquel Jésus apprit aux seins à prier. « Que ton règne vienne; que ta volonté soit faite, comme dans le ciel, aussi sur la terre» (Matth. 6 : 10.) Alors un changement merveilleux se produira dans le monde. Satan sera lié pendant mille ans. Le règne du Péché et de la Mort cessera pour faire place à un règne de Justice et de Vie.
Ce règne doit durer mille ans. Nous avons la parole de Jésus même qu’« il n’y aura plus de malédiction » (Apoc. 22 : 3), et que l’humanité sera délivrée de toutes les peines et les maladies qui frappèrent le monde, en punition du péché d’Adam, etc., Dès le début du Règne du Messie, la bénédiction de Dieu commencera à s’étendre sur le monde par Son intermédiaire, faisant disparaître au fur et à mesure la malédiction, mais la pleine mesure de bénédiction ne sera atteinte, et la dernière trace de malédiction ne s’évanouira définitivement que vers la fin du Millénium. Ce sera une bien grande tâche. La promesse de Jésus est qu’Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine, car les premières choses (péché et mort) auront passé, et Il fera toutes chose nouvelles, comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs (Apoc. 21 : 4, 5 ; 19 : 16 ; 1 Cor. 15 : 26, 54).
L’oeuvre d’Elysée, un type des bénédictions du rétablissement.
Nous avons montré dans un précédent article que la carrière d’Elie, telle que la comprennent ceux qui étudient la Bible, a été un type des expériences de l’Eglise dans la chair, prenant fin avec la glorification. Par rapprochement, on pourrait s’attendre à ce qu’Elisée, le compagnon d’Elie, sur qui tomba le manteau de puissance et d’autorité d’Elie, en tant que représentant du Seigneur, fût lui aussi la figure d’une classe. Notre pensée est qu’il fut le type de deux classes; d’abord, un type de ceux qui maintenant sont associés avec la classe d’Elie; et ensuite, après l’enlèvement d’Elie et après avoir traversé le Jourdain pour revenir, un type de ceux qui auront la charge de dispenser les bénédictions du rétablissement durant le Millénium—Voyons d’un peu plus près un certain nombre de ses actes, dans leur sens figuratif.
Eau épurée ‑ Vérité épurée.
(1) L’eau qui alimentait les environs de Jéricho, au séjour si agréable par d’autres côtés, était « malsaine». Elisée prit une cruche remplie de sel, se rendit « à la source d’où venait l’eau et y jeta le sel en disant : « Telle est la parole de l’Eternel : Je vais rendre ces eaux salubres. » (2 Rois 2 : 19‑22 ZK.) En cherchant à cet acte une signification type dans le Millénium, on se rappelle qu’un cours d’eau représente un courant de vérité; l’eau malsaine représenterait donc des doctrines impures. La purification de l’eau à sa source représenterait très bien ce que le Seigneur a promis par le Prophète en parlant du jour du Messie : « Alors… je gratifierai les peuples d’un idiome épuré, pour que tous ils invoquent le nom de l’Eternel et l’adorent d’un coeur unanime. » (Soph. 3 : 9 ZK.)
Ce sel jeté dans l’eau nous rappelle les paroles du Maître, concernant Ses véritables disciples : « Vous êtes le sel de la terre » (Matth. 5 : 13.) Ce sera par le moyen de ce « sel de la terre » glorifié que viendra la bénédiction : les torrents de Vérité qui rafraîchiront les humains pendant mille ans. « La terre sera pleine de la connaissance de la gloire de Dieu, comme l’eau abonde dans le lit des mers. » (Es. 11 : 9‑Hab. 2 : 14 ZK.) ,
La leçon d’une attaque par les ours
(2) Comme Elisée poursuivait la montée vers Bethel, des gamins coururent après lui en criant : « Monte, chauve ! ». C’étaient de «jeunes garçons», non plus des enfants ni des bébés. Elisée se retourna vers eux, les menaçant d’une correction ‑ ce qui, dans notre texte, est traduit par malédiction. Il leur signala la méchanceté de leur conduite, leur annonçant qu’ils allaient être punis. La punition ne se fit pas attendre. Deux ours se jetèrent sur eux et les déchirèrent, les blessèrent. Il n’est pas dit que les bêtes les dévorèrent, ni même qu’elles les tuèrent : mais quarante‑deux des jeunes chenapans ne se tirèrent de leur rencontre avec les ours qu’avec des déchirures ou autres blessures; telle fut, semble‑t‑il, la punition de leur méchanceté.
C’est par des procédés de cette sorte que les jugements s’exerceront sur le monde pendant le Millénium; corrections pour toute mauvaise action, récompenses pour tout acte de justice. C’est ainsi, par des châtiments, appelés dans la Bible des jugements, que le bien et le mal seront enseignés au monde pendant mille ans, selon qu’il est écrit : « Lorsque tes jugements éclatent ici‑bas, les habitants du globe apprennent la justice. » (Es. 26 . 9 ZK.) C’est pour cette raison que l’Age Millénaire est appelé le jour du jugement du monde. Saint Pierre explique que pour le Seigneur « un jour est… comme mille ans » (2 Pi. 3 : 8). Et saint Paul nous dit, en Actes 17 : 31, ‑ que Dieu a établi un jour ‑ mille ans ‑ auquel Il doit juger en justice la terre habitée. Le jugement consistera en récompenses et en punitions sagement administrées, afin que les gens apprennent la justice et abhorrent le péché.
De l’huile.. en mesure de la foi
(3) Une pauvre veuve, se trouvant dans la détresse à cause d’une dette, vint appeler le prophète Elisée à son aide. Elle lui expliqua que ses ressources étaient complètement épuisées, si ce n’est qu’il lui restait un peu d’huile d’olive. Il lui fit prendre tous les vases ou récipients qu’elle avait et lui dit d’en emprunter chez ses voisins, puis d’y verser l’huile jusqu’à ce qu’ils fussent remplis : «Va vendre cette huile, lui dit‑il alors, et avec l’argent que tu en retireras, paie ta dette et tu vivras avec le surplus. » (2 Rois 4 : 7.)
Cette histoire peut nous fournir un exemple des bénédictions que le Seigneur accordera en récompense de la foi durant le Millénium. En vérité, elle fait ressortir le principe général d’après lequel le Seigneur opère. Il y avait la dette à payer. Il y avait un acte de justice à remplir ; et s’il fallait un miracle, il devait consister, de préférence, à bénir une chose possédée, déjà. C’est indubitablement ce procédé qui sera adopté pendant le Millénium. Le Seigneur bénira ce que les hommes auront, en mesure même de la foi avec laquelle ils en useront conformément à Sa volonté ; et ce qu’ils auront prospérera, se multipliera en même temps que leur foi, afin de pourvoir pleinement à tous leurs besoins.
Notre Seigneur Jésus a donné des exemples de cette manière de procéder dans quelques‑uns de ses miracles; et nous ne devrions pas oublier qu’Il a clairement fait comprendre que Ses miracles typifiaient, figuraient d’avance sa venue dans la gloire et la majesté de l’oeuvre du Royaume (Jean 2 : 11). L’un d’eux a consisté à nourrir cinq mille personnes avec la petite quantité de poissons dont il disposait. Chacun possède quelque chose, soit en talent, soit en bien. La leçon à en tirer est celle‑ci : Employons ce que nous avons, en demandant la bénédiction de Dieu, et efforçons‑nous d’en user en harmonie avec Sa Parole, en ne doutant de rien. Le Seigneur récompense toujours la foi. Dans le Cas, de cette veuve, il y eut juste assez d’huile pour remplir les vases qu’elle avait empruntés en plus des siens propres, et 1’huile s’arrêta.
Un général syrien guéri de la lèpre.
(4) La lèpre est une des maladies les plus redoutables qui sévissent ; elle est considérée, en général, comme incurable. L’Ecriture, quand elle fait mention de la lèpre, semble l’indiquer comme une figure ou un type du péché, parce qu’elle est incurable, à moins d’une intervention divine. Naaman, commandant en chef des forces du roi de Syrie, était lépreux. Dans sa famille, vivait une petite servante israélite, qui avait été ramenée captive après une incursion des, Syriens sur le territoire d’Israël. Elle avait remarqué l’état de son maître, et elle parla à sa maîtresse du grand, prophète d’Israël, Elisée, lequel, croyait‑elle, pouvait faire quelque chose. Elle leur suggéra de s’adresser à lui.
Le propos pouvait paraître futile, mais le général Naaman saisit la proposition comme dernière et unique chance de salut. Il obtint de son roi une lettre d’introduction auprès du roi d’Israël, conçue à peu près en ces termes : « Je t’envoie cette lettre par mon général en chef Naaman, qui est lépreux et je voudrais te prier de faire en sorte de le guérir. » Le roi d’Israël fut atterré. Il savait qu’il n’avait aucun pouvoir contre une maladie comme ‑ celle‑là, considérée comme incurable. Il en conclut que le roi de Syrie lui cherchait une querelle, ce qui signifiait guerre et désolation de toute sorte. Il déchira ses vêtements extérieurs, selon la coutume du temps, en signe de grande affliction. Le fait fut rapporté au prophète Elisée qui fit dire immédiatement au roi de ne pas se troubler, mais d’envoyer le général chez lui. Et, ainsi il fut fait.
En arrivant à l’entrée de la demeure du Prophète, le général, qu’accompagnait toute une caravane de serviteurs, porteurs de riches présents, etc., fit dire au Prophète ce qui l’amenait, ajoutant qu’il avait été envoyé chez lui par le roi. Elisée lui fit répondre simplement, par un envoyé, d’aller au Jourdain et de s’y plonger sept fois. Naaman se mit en colère : « Cet homme ne se donne même pas la peine de me traiter avec civilité, dit‑il. Pourquoi ne descend‑il pas me voir, ne fût‑ce que par égard pour mon rang et pour la nation que je représente ? » Puis il déclara qu’il y avait en Syrie des rivières dont l’eau valait « mieux que toutes les eaux d’Israël» et qu’Elisée voulait se moquer de lui.
La conduite d’Elisée fut indubitablement celle qui convenait en la circonstance ; elle était selon la volonté de Dieu et le résultat ne laissa rien à désirer. Néanmoins, il ne serait pas sage pour le peuple du Seigneur en général d’en prendre exemple. Dans le Nouveau Testament, les apôtres invitent les serviteurs de Dieu à être courtois envers et à rendre honneur à qui l’honneur est dû (Rom. 13 7). Cependant l’incident se termina pour le mieux. Les serviteurs du général lui firent remarquer qu’il aurait à passer le Jourdain, de toute façon pour retourner au pays ; alors pourquoi ne pas essayer ce que le Prophète avait dit. Cela ne pouvait pas lui faire de mal et lui ferait peut‑être quelque bien. En tout cas, il était visible que le Prophète n’avait pas cherché à l’exploiter en lui extorquant de l’argent ou en se faisant remettre les riches présents que le général avait apportés et qu’il aurait donnés de grand coeur pour une telle guérison. La colère du général s’apaisa. Il se baigna sept fois dans le Jourdain, suivant les instructions reçues. Le résultat fut une guérison miraculeuse.
Naaman n’était pas un ingrat. Il retourna à la demeure du Prophète pour le remercier et le presser d’accepter les présents qu’il avait apportés ; mais le Prophète n’accepta rien. Il agissait simplement comme représentant de Dieu. Ses dons n’étaient pas à vendre. C’étaient des bénédictions divines : que le général en rendît grâces à Dieu
C’est ce que fit le général Naaman. Il confessa qu’il n’y avait point de Dieu sinon Jéhovah pour accomplir un miracle de la sorte. Il était disposé, semble-t‑il, à faire la volonté de Dieu de tout son coeur et il demanda quelle devait être sa conduite à l’avenir. Le Prophète ne lui dit pas de se faire juif et d’abandonner la religion païenne de son pays, mais il l’encouragea à retourner chez lui en paix et à rester dans ses fonctions.
Le général Naaman s’enquit au sujet de sa responsabilité : s’il adorait le vrai Dieu, que faudrait-il qu’il fît quand, se trouvant en compagnie du Roi, ce dernier voudrait aller dans le temple d’un faux dieu ? La réponse d’Elisée, en substance fut que, si le général faisait pleine profession de sa foi au vrai Dieu, il n’y avait pas inconvénient pour lui à accompagner son maître au temple du faux dieu, puisque son attachement personnel à Jéhovah serait connu.
W.T. 5779 ‑ C.T.R. 1915.