LE PÉCHÉ DE CONVOİTİSE

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JOSUE CHAPITRE 7

« Sachez que votre péché vous trouvera. » – Nombres 32 : 23 – Darby

Les Israélites, pleins de foi et grisés par la victoire sur Jéricho, poursuivirent leur conquête de Canaan. Des espions furent envoyés à Aï. À leur retour, ceux-ci informèrent que la ville était petite et qu’une force de deux ou trois mille hommes suffirait pour s’en emparer. En effet, de l’expérience de Jéricho ils s’attendaient à ce qu’aucun Israélite ne soit tué, que leurs ennemis soient si terrifiés qu’ils n’opposeraient que peu ou pas de défense. Mais ce qu’ils éprouvèrent à Aï fut tout le contraire. Trente-six Israélites furent tués ; et l’armée d’Israël, s’apercevant qu’elle n’avait pas la faveur de l’Éternel, prit la fuite devant ses ennemis.

Josué et ses seconds, les anciens d’Israël, furent déconcertés par cette défaite. Ils se prosternèrent devant l’arche de l’alliance, se lamentant et craignant surtout l’impact de la défaite sur leurs ennemis : leur donnant du courage et décourageant le peuple d’Israël qui était le peuple typique de Dieu.

LES BİENS DÉVOUÉS OU MAUDİTS

Dans notre version commune [anglaise] de la Bible, le mot « maudit » est utilisé là où le mot « dévoué » aurait été préférable. L’Éternel informa Josué que la faveur divine n’était plus avec Israël à cause de leur infidélité. Lorsque Jéricho fut prise, un des soldats s’appropria une partie du butin. Mais selon les instructions de l’Éternel, tout le butin avait été dévoué à l’avance ; ainsi, ce fut une violation de leur engagement, et les armées d’Israël ne pouvaient être bénies tant que l’affaire n’était pas réglée.

Afin que la leçon puisse être apprise par tout le peuple, l’Éternel ordonna que tous les représentants de chaque tribu se présentent devant Lui, et que le sort soit tiré pour désigner la tribu à laquelle appartenait le coupable. Le même procédé fut utilisé pour chacune des familles de la tribu, et la famille fut désignée. Ainsi étape par étape le sort désigna Acan comme le coupable – la cause du trouble.

« Josué dit à Acan : Mon fils, donne gloire à l’Éternel, le Dieu d’Israël, et rends-lui hommage. Dis-moi donc ce que tu as fait, ne me le cache point. Acan répondit à Josué, et dit : Il est vrai que j’ai péché contre l’Éternel, le Dieu d’Israël, et voici ce que j’ai fait. J’ai vu dans le butin un beau manteau de Schinear, deux cent sicles d’argent, et un lingot d’or du poids de cinquante sicles ; je les ai convoités, et je les ai pris ; ils sont cachés dans la terre au milieu de ma tente, et l’argent est dessous. » – Josué 7 : 19-21.

LA PUNİTİON D’ACAN

La punition d’Acan fut la mort par lapidation, et ensuite le corps fut brûlé – cette crémation montrant symboliquement qu’il n’y avait plus d’espoir de vie future pour lui. Nous pensons cependant qu’il s’agit d’une allégorie, et qu’en réalité Acan, en tant que membre de la famille Adamique, aura finalement part, avec le reste de l’humanité, à la rédemption pourvue par la mort de Jésus. Les Sodomites, de même, furent détruits par le feu du ciel, préfigurant la classe qui mourra de la seconde mort. Mais personne ne peut mourir de la seconde mort sans avoir au préalable été délivré d’une certaine manière de la condamnation de la première mort : la mort Adamique. Ceux-ci furent simplement des types préfigurant la classe des méchants obstinés ainsi que la destruction éternelle qui viendra sur eux, comme sur de vils animaux.

Acan, de même que les Sodomites, n’eut aucune instruction ni bénédiction découlant de Jésus. Puisque les Sodomites, durant l’âge Messianique, seront réveillés du sommeil de la mort grâce à la rédemption pourvue par le mérite du sacrifice de Jésus, et que leurs conditions seront plus supportables que celles des habitants de Chorazin et de Bethsaïda (Matthieu 11 : 21), il en sera sûrement de même avec Acan (Josué 7). Comme les apôtres le déclarent, ces événements typiques du passé sont arrivés pour servir d’exemple de la destruction qui sera le châtiment ultime de tous ceux qui rejetteront délibérément, sciemment et en pleine connaissance de cause les voies du Seigneur. – 1 Corinthiens 10 : 11 ; Jude 7.

LA CONVOİTİSE DE NOS JOURS

La convoitise n’a probablement jamais été aussi prédominante dans l’histoire du monde que de nos jours. Combien peu dans n’importe quelle ville ou nation auraient agi tout autrement qu’Acan ! Si tous ceux-ci devaient être lapidés et brûlés, le monde serait un immense bûcher funéraire. Il est vrai qu’ils n’en sont pas dissuadés par la crainte d’une telle punition. Néanmoins, une grande partie d’entre eux affirment croire que les tourments éternels sont le châtiment pour de tels péchés. Oui, nombre de ceux qui sont prêts à condamner l’attitude de Josué et des Israélites qui ont lapidé Acan, sont prêts à croire que le Dieu d’amour, le Dieu de toute grâce, le Père de toutes miséricordes, serait capable de faire dix fois pire envers Acan et presque toute l’humanité – tous, exceptés les quelques saints qui sont entrés en relation vitale avec le Rédempteur.

Hélas, ô combien nos esprits se sont corrompus ! Ô combien nous nous réjouissons de la véritable lumière qui brille à présent, repoussant dans une certaine mesure les fables de l’erreur et des fausses doctrines héritées des âges des ténèbres, et qui ont longtemps été considérées à tort comme des enseignements de la Bible !

LA CONVOİTİSE CHEZ LES CONSACRÉS

Lorsque nous considérons que le Jourdain représente la consécration, et que ceux qui traversent le Jourdain représentent de manière typique ces Chrétiens qui entrent en Alliance avec Dieu et qui ont été engendrés de l’Esprit ; et lorsque nous considérons que les conquêtes de Canaan représentent les combats spirituels des consacrés et l’assujettissement et la possession de la citadelle du cœur, alors, le péché d’Acan prend une toute nouvelle dimension et signification. Il y a une ressemblance très proche avec le péché d’Ananias et de Saphira (Actes 5 : 1-11). Ils avaient dévoué, ou consacré, leur bien au service du Seigneur, puis repris une partie du prix dévoué. Ils voulaient voler Dieu. Ils voulaient dérober ce qu’ils Lui avaient donné. Cette classe est particulièrement illustrée en Acan. Il vola, non pas à ses frères, mais à l’Éternel, les choses qui avaient été dévouées à l’Éternel.

Le nom de Chrétien de nos jours a une application très large et signifie en général une personne policée. Mais le terme de Chrétien appartient en réalité uniquement à une minorité dans le monde, à ceux qui, après avoir cru au message de Jésus, ont consacré leur vie pour être ses disciples, marchant sur ses traces. Ceux-ci ont accepté ses conditions : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. » (Marc 8 : 34). C’est la classe, représentée par Israël, qui est entrée dans la Canaan antitypique, qui mène le bon combat, et considère que tous les biens conquis dans ces batailles sont consacrés au Seigneur.

Il incombe à chacun de ceux-ci de se questionner quant à sa fidélité, sa loyauté. Chacun d’entre eux devrait se demander : Est-ce que je garde ou retiens pour moi ce qui a été consacré à Dieu ? Tous ceux qui retiennent pour eux la moindre portion de ce qui a été dévoué à l’Éternel, sont en danger de faire partie de la classe antitypique d’Acan. Ils risquent d’exercer une influence néfaste sur les autres membres de l’église ; mais ce n’est pas tout, ils sont en danger de subir le même sort qui a été typiquement illustré par celui d’Acan : la destruction totale et éternelle, la seconde mort.

« LA CONVOİTİSE QUİ EST UNE İDOLÂTRİE » – Colossiens 3 : 5.

L’Apôtre déclare que « la convoitise est de l’idolâtrie ». Elle met en avant et surtout la chose convoitée ; et lorsque cette chose convoitée est contraire à la volonté divine, cela signifie que la chose convoitée est estimée plus que Dieu, est désirée plus que la faveur divine. De ce point de vue, le monde entier est aujourd’hui rempli d’idolâtrie. Les idoles les plus vénérées sont la richesse et le plaisir. Ces idoles occupent le temps et l’attention de presque tout le monde. Le temps et la vigueur, l’honneur, la virilité et la féminité sont déversés généreusement pour ces « idoles ». A l’opposé, le Dieu véritable, duquel découle tout don parfait, reçoit très peu d’attention de la foule de ses créatures. Ses lois et sa volonté, son bon plaisir et sa faveur ne sont presque pas considérés.

Quel est le résultat ? Le culte de mammon a-t-il été pour l’humanité une véritable source de joie, de paix et de satisfaction ? Est-ce que la recherche du plaisir en y consacrant temps, talents et argent a apporté une réelle satisfaction de l’âme aux masses du monde ? La réponse est non. La richesse est recherchée et vénérée par tous, mais n’accorde cependant ses faveurs qu’à un nombre relativement restreint, et ce petit nombre de privilégiés découvre que l’amertume est mêlée à ses délices. La possession de richesses n’apporte pas la joie et la paix qu’ils avaient espérées et souhaitées. Cela leur a apporté des soucis, de la perplexité et un ardent désir encore plus grand qu’ils ne savent pas comment satisfaire.

Il en est ainsi du culte et de la recherche du plaisir. C’est une poursuite continuelle à la recherche du plaisir. L’atteindre semble apporter, non pas la joie, mais le mécontentement et la faim du cœur. En fin de compte les adorateurs de mammon et du plaisir ne sont pas heureux. Le monde est mécontent et apparemment son mécontentement grandit de plus en plus avec le temps qui passe.

La nature de l’homme est ainsi constituée que ses plus beaux et nobles sentiments, qui lui apportent la plus grande satisfaction, la joie, la paix, le repos et le bonheur, sont l’exercice de son esprit et de ses talents envers Dieu. Selon l’Apôtre Paul, tous les hommes devraient, par nature, chercher Dieu et s’efforcer de Le trouver en tâtonnant (Actes 17 : 27). Mais hélas, un grand nombre des plus nobles enfants de Dieu qui ont trouvé le repos et la paix par la connaissance de la longueur, de la largeur, de la hauteur et de la profondeur de « L’Amour divin, surpassant tout autre amour » (Note du traducteur : Titre d’un cantique traditionnel chrétien), non seulement n’aident pas le monde à trouver le véritable Dieu, mais au contraire, les poussent, en réalité, dans la mauvaise direction !

Nous avons abandonné de tout cœur les monstrueuses erreurs héritées des âges des ténèbres. Et cependant, nous soutenons ces mauvaises représentations du caractère divin et de son plan devant le monde, et en faisant ainsi, nous l’éloignons de Dieu et de la Bible – pour rechercher le repos de l’âme, la paix et la joie dans le culte de mammon et la poursuite des plaisirs qui n’apportent que déceptions. Hélas, combien de temps nous faudra-t-il pour admettre ouvertement devant le monde que nous avons répudié les enseignements monstrueux de nos credo et avons accepté les enseignements de la Bible que Dieu est amour, et qu’Il a un plan miséricordieux pour que, par l’intermédiaire de Jésus, tous ceux qui le veulent puissent être rétablis et entrer dans le repos !

WT1913 p5350