LE PEUPLE MİS À L’ÉPREUVE ET ÉPROUVÉ

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« C’est l’Éternel, votre Dieu, qui vous met à l’épreuve pour savoir si vous aimez l’Éternel, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme. » – Deutéronome 13 : 3.

Dieu avait conclu une alliance avec les enfants d’Israël, en accord avec sa promesse faite à Abraham, leur père. Quatre cent trente ans après son alliance conclue avec Abraham lui-même, le Seigneur avait appelé les Israélites hors d’Égypte, hors de la maison de servitude, et avait fait d’eux une nation dans le désert. Il leur avait proposé de faire d’eux un grand peuple, élevé au-dessus de tous les autres peuples de la terre, s’ils observaient sa Loi et ses ordonnances. Ils étaient entrés dans cette alliance avec l’Eternel, et avaient déclaré être très contents d’accepter cet arrangement divin et d’avoir l’opportunité de transmettre, en fin de compte, la bénédiction divine à tous les hommes. Et maintenant, Israël était sur le point de traverser le Jourdain et d’entrer dans la Terre promise. Avant de les quitter, Moïse leur expliqua qu’il ne suffisait pas d’avoir accepté les conditions de l’alliance et d’être devenu le peuple du Seigneur : Dieu les testerait (encore) et les mettrait à l’épreuve.

Pourquoi Dieu les éprouverait-Il (encore) ? Comme peuple, ils avaient quitté l’Égypte sous la direction du serviteur choisi par l‘Eternel. Ils avaient traversé la Mer Rouge et chanté des louanges, en raison de leur délivrance. Ils avaient voyagé quarante ans dans le désert. Ils avaient (aussi) été rafraîchis par l’eau qui avait jailli du rocher frappé. Ils avaient (également) été nourris au moyen du pain du ciel (la manne). Dieu les connaissait à fond, lorsqu’Il les prit pour être son peuple. Que pouvait-Il désirer de plus ?

Ah ! Mais leurs pères s’étaient rebellés contre Dieu, et étaient tombés dans le désert à cause du péché, parce qu’ils avaient murmuré contre Celui envers qui ils s’étaient engagés, par alliance, à Le servir. Et maintenant, Moïse expliqua que Dieu désirait éprouver dans quelle mesure l’alliance serait observée par eux-mêmes, leurs enfants. Il déclara : Vous êtes entrés dans cette alliance que Dieu contracta avec vos pères. Vous vous êtes consacrés pour devenir les serviteurs du Seigneur. Aujourd’hui, êtes-vous prêts à remplir les conditions de votre accord ? «  … c’est l’Éternel, votre Dieu, qui vous met à l’épreuve pour savoir si vous aimez l’Éternel, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme. » – Deutéronome 13 : 3.

LA SOLLİCİTUDE PRODİGİEUSE DE DİEU ENVERS ISRAËL

Apprécies-tu Dieu ?, fut la question. Te rends-tu compte de la valeur de sa bonté ? L’aimes-tu vraiment de tout ton être – de toutes tes forces, ta vigueur ? T’es-tu consacré à Lui sans réserve ? « Souviens-toi de tout le chemin que l’Éternel, ton Dieu, t’a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour savoir quelles étaient les dispositions de ton cœur et si tu garderais ou non ses commandements. Il t’a humilié, il t’a fait souffrir de la faim, et il t’a nourri de la manne, que tu ne connaissais pas et que n’avaient pas connue tes pères, afin de t’apprendre que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais de tout ce qui sort de la bouche de l’Éternel. Ton vêtement ne s’est point usé sur toi, et ton pied ne s’est point enflé, pendant ces quarante années. Reconnais en ton cœur que l’Éternel, ton Dieu, te châtie comme un homme châtie son enfant. Tu observeras les commandements de l’Éternel, ton Dieu, pour marcher dans ses voies et pour le craindre. »

« Car l’Éternel, ton Dieu, va te faire entrer dans un bon pays, pays de cours d’eaux, de sources et de lacs, qui jaillissent dans les vallées et dans les montagnes ; pays de froment, d’orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers ; pays d’oliviers et de miel ; pays où tu mangeras du pain avec abondance, où tu ne manqueras de rien ; … Lorsque tu mangeras et te rassasieras, tu béniras l’Éternel, ton Dieu, pour le bon pays qu’il t’a donné. Garde-toi d’oublier l’Éternel, ton Dieu, au point de ne pas observer ses commandements, ses ordonnances et ses lois, que je te prescris aujourd’hui. » – Deutéronome 8 : 2-11.

FAVEURS SUPRÊMES ACCORDÉES À L’İSRAËL SPİRİTUEL

Quelle exhortation ! Quelle incitation à la fidélité ! Qui n’adorerait pas et ne servirait pas un Dieu pareil ! Et quelle merveilleuse application l’Israël spirituel ne peut-il pas réaliser, au moyen de ce texte sacré ! Combien étonnamment notre Dieu ne nous a-t-Il pas conduits nous, le peuple de son alliance, à travers le désert de ce monde, et n’a-t-Il pas pourvu à tous nos besoins, jour après jour ! Combien de fois, les châtiments de sa main pleine d’amour n’ont-ils pas empêché nos pieds d’errer ou, s’il nous est arrivé de tourner à droite ou à gauche, combien de fois son amour ne nous a-t-il pas fait reculer ! Et ne nous a-t-Il pas fait entrer dans un bon pays, un pays de ruisseaux, un pays de fontaines et de profondeurs, un pays d’huile d’olives et de miel, un pays où nous mangeons du pain, le pain céleste, à satiété ? En vérité, nous n’y manquons de rien. Si l’Israël d’alors avait des raisons d’exprimer toute sa gratitude et tout son amour envers Dieu, combien plus en avons-nous, nous qui sommes l’Israël spirituel !

LES DERNİÈRES PAROLES DE MOÏSE

Après que Moïse eut rappelé aux Israélites toutes les bontés témoignées envers eux par l’Eternel, ainsi que leur alliance solennelle, il leur annonça les lois du Seigneur, par lesquelles ils seraient régis, et les avertit ensuite, très sérieusement, des conséquences qu’entraînerait le fait d’oublier Dieu et de rompre leur alliance. Ce discours, dont notre texte fait part, et qui constitue la plus grande partie du livre du Deutéronome, fut prononcé devant le peuple d’Israël juste avant la mort de Moïse sur le mont Nébo – le point culminant de l’arête du Pisga – d’où l’Éternel lui fit voir tout le pays de Canaan et où il fut enterré. Dieu avait dit à Moïse qu’il ne passerait point le Jourdain, à cause de sa désobéissance aux eaux de Meriba, lorsqu’il frappa le rocher, contrairement à l’ordre de Dieu. Ce discours fut son dernier message adressé à Israël ; il est très touchant et impressionnant. Moïse termina son message au moyen de  ces paroles : « J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre ; j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l’Éternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t’attacher à lui : car de cela dépendent ta vie et la prolongation de tes jours, et c’est ainsi que tu pourras demeurer dans le pays que l’Éternel a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. » – Deutéronome 30 : 19, 20. De telles paroles furent très énergiques à un moment pareil ; Moïse, en effet, leur avait dit qu’il allait mourir et que Dieu leur donnerait un nouveau conducteur, pour traverser le Jourdain avec eux.

SEULS LES « VRAİS İSRAÉLİTES » SONT RECHERCHÉS

Á vrai dire, nous savons que les Israélites ne tinrent pas leurs engagements, comme Dieu l’avait prédit à Moïse. Ils ressemblaient à leurs pères qui moururent dans le désert. Cependant, durant les siècles au cours desquels ils séjournèrent dans le pays de Canaan, il y eut parmi eux un assez grand nombre qui, individuellement, se montra digne de la grâce et de la faveur du Seigneur. L’Apôtre Paul se réfère à ces fidèles en Hébreux, chapitre 11, et mentionne leur loyauté envers Dieu. Ils auront une « résurrection meilleure » que celle de leurs frères ou des hommes en général. L’Apôtre mentionne des personnages tels que Moïse, Samuel, David et beaucoup de prophètes et d’autres qui, sur le plan terrestre, ne furent pas aussi honorés ni aussi importants que ceux dont nous parlons, mais qui eurent l’honneur d’avoir plu à Dieu.

Se donner corps et âme au service de Dieu ne pouvait pas les justifier légalement ; ils étaient, en effet, imparfaits et souillés par la chute originelle. Mais toutes les capacités, dont ils disposaient, étaient consacrées à l‘Eternel. Ils  devinrent des héritiers de Dieu – non pas des héritiers dans toute l’acception du terme, parce que, de leur temps, cette opportunité ne se présentait pas encore. Personne ne put parvenir à cette position, qui est la plus élevée, avant que le Rédempteur ne fût venu et n’eût ouvert le chemin y conduisant. Aussi, tous ces Dignes, qui vécurent avant l’ère chrétienne, moururent-ils dans la foi, sans avoir reçu la promesse, c’est-à-dire, son accomplissement. Mais ils attendaient « la Cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur. » Et bientôt, ces serviteurs fidèles du Seigneur « se lèveront pour obtenir leur portion. »

Mais quant à nous, les membres de l’Église, il nous faut d’abord être rendus parfaits. Dans cette classe, notre Seigneur Jésus occupe la place la plus élevée ; par le sacrifice de soi-même, Il ouvrit la porte de l’opportunité à ses frères de la classe élue. Les « vrais Israélites » furent honorés de cette invitation à devenir des cohéritiers avec Christ, des fils de Dieu. Il n’y a que ceux qui aiment Dieu de tout leur cœur et de toute leur âme, qui soient de « vrais Israélites ». L’Israélite moyen, du temps de notre Seigneur, n’était pas à même de faire partie de cette compagnie élue ; seuls les « vrais Israélites » acceptèrent l’invitation. Au travers de cet âge de l’Évangile, ces véritables Israélites entrent, dans cette faveur merveilleuse, de tout leur cœur et de toute leur âme.

Ce n’est pas parce que nous sommes plus près de la perfection, quant à la chair, que nous avons obtenu cette grande faveur, mais parce que le Seigneur ouvrit la voie y menant et que nous aimions la justice et étions honnêtes de cœur. Ceux qui vivaient avant notre ère, pendant la Dispensation de l’Alliance de la Loi, et avant celle-ci, avaient aussi besoin de justification ; et le même Rédempteur, qui nous a achetés, a, par son sacrifice, pourvu à la justification pour eux, afin que ceux-ci aussi puissent, finalement, parvenir à la parenté bénie de fils de Dieu.

LA CONNAİSSANCE DE DİEU, EST-ELLE LİMİTÉE ?

La manière dont cette tournure de phrase est formulée, pourrait donner l’impression que Dieu ne connaît pas le cœur des hommes. Les Écritures nous assurent que Dieu sait parfaitement lire dans le cœur, que « tout est à nu et à découvert aux yeux de Celui à qui nous avons affaire » – aucune pensée ou intention de notre cœur ne Lui sont cachées. Mais, lorsque nous pensons au Tout-Puissant – à ce qu’Il sait ou ne sait pas – nous ne savons quelle opinion exprimer. Pour autant que nous le sachions, aucune personne ne sait exactement ce qu’elle ferait elle-même, dans une condition donnée, à l’avenir. Nous pouvons peut-être nous imaginer ce que nous ferions probablement, mais nous n’en sommes pas sûrs. Et si nous ne sommes pas sûrs de savoir ce que nous ferions, nous ne pourrons pas comprendre comment quelqu’un d’autre pourrait le savoir. Nous ne pouvons pas, par aucun processus mental, comprendre comment il serait possible à Dieu de savoir ce que peut-être, nous ferons demain, à moins qu’Il n’y contraigne notre esprit ou borde notre chemin de haies, en sorte que nous ne puissions faire qu’une seule chose.

En ce qui concerne les Temps des Gentils, Dieu permit à divers gouvernements – à Babylone, aux Mèdes et aux Perses, à la Grèce et à Rome – de régner successivement sur le monde. Nous pouvons comprendre comment Il put dire : « Vous irez jusque-là et pas plus loin. » La tendance au péché, chez la race humaine déchue, amènerait les hommes à ne reculer devant rien, si on ne les en empêchait pas. De ce point de vue, nous sommes à même de comprendre comment Dieu pourrait savoir à l’avance. Il sait, aussi, quand l’Église sera sélectionnée, étant donné qu’Il possède un plan précis à propos de cette sélection. Il savait que Satan serait mû par le désir de susciter un système anti-christ – une contrefaçon de la véritable Église. Il savait combien de saints pourraient être formés sous ces conditions, dans un temps donné, et combien de temps serait par conséquent nécessaire pour en rassembler le nombre prédestiné ; Il s’était proposé, en effet, de permettre à Satan d’opérer dans une certaine limite pour mettre à l’épreuve ceux qui se disaient être son peuple.

Il ne serait pas sage de notre part de dire qu’il y a certaines choses que Dieu ne pourrait pas savoir, qu’Il ne sait pas – ou qu’il y a quelque chose que Dieu ne sait pas – mais nous pouvons dire que nous ne sommes pas en mesure de comprendre comment Dieu pourrait savoir ce que nous penserons demain, ou la semaine prochaine. Dieu créa l’homme comme un agent moral libre ; et Il respecte toujours cette liberté d’agir, et nous fournit l’occasion d’exercer notre propre volonté. Il ne se satisfait pas d’hommes qui travailleraient comme des automates. Il nous permet de prendre nos propres décisions. Il nous a donné sa Parole, Il nous porte toute l’assistance dont nous avons besoin, et Il aidera tous ceux qui cherchent à marcher dans sa voie. Mais ces questions, nous l‘espérons, seront toutes résolues pour nous sous peu. Nous savons que Dieu éprouve ceux qui professent être son peuple et Il démontre leur attitude de cœur, exactement comme s’Il ne la connaissait pas – peut-être est-ce seulement pour fournir une preuve aux anges et aux hommes.

QUELLE EN SERA L’İSSUE ?

C’est maintenant que Dieu éprouve l’Église. Parmi ceux qui déclarent former l’Eglise de Christ, nombreux sont ceux qui n’ont jamais conclu d’alliance avec Dieu. Mais Il met à l’épreuve tous ceux qui l’ont fait, de manière à ce qu’Il sache si, oui ou non, il s’agit d’une consécration du cœur – si c’est : « moi d’abord » ou « Dieu d’abord » – si c’est la réussite dans la vie, ou l’honneur de Dieu et faire sa volonté. Il nous éprouve, parce qu’Il veut savoir qui sera digne d’une place avec son Fils sur le Trône, qui méritera de régner avec Lui dans le Royaume et qui, parmi ceux qui resteront, seront dignes d’une place dans la compagnie des Lévites anti-typiques et, finalement, qui méritera la Seconde Mort.

A nous, par conséquent, revient non seulement le grand honneur d’être fils de Dieu durant cet âge de l’Évangile, mais aussi celui d’être éprouvés pour obtenir les récompenses durables. Les Juifs qui vécurent sciemment en violation de leur Loi, perdirent simplement leur vie temporelle, mais non l’occasion d’obtenir la vie éternelle. Toutefois, s’il en est certains parmi nous qui en font autant, ils perdront la vie éternelle. Par conséquent, la manière dont Dieu nous traite va au-delà de celle employée en rapport avec l’Israël naturel. Notre responsabilité est donc d’autant plus grande, et l’issue est définitive.

Le Royaume est conçu uniquement pour ceux qui, par la grâce de Dieu, deviendront semblables au Maître, de caractère et dans leur cœur, en ce sens qu’ils aimeront l’Eternel de tout leur cœur, de toute leur âme (de toutes leurs aptitudes présentes), et seront en mesure de dire : « Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. » Aucune autre condition de cœur, que celle de la soumission totale à Dieu, en Christ, ne pourra nous rendre acceptables pour le Royaume ; nulle autre, en effet, ne représente la loyauté complète envers Dieu et l’amour total pour Lui. N’oublions pas que toutes les gloires et les bénédictions célestes, que « l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues et qui ne sont point montées au cœur de l’homme », Dieu les a préparées uniquement pour ceux qui L’aiment suprêmement – et qui prouvent cet amour. Mais sa grâce suffira à tous nos besoins.

« Alors, convions les autres à lever tout doute,

Ces doutes qui surgissent si facilement,

Et visionnons le Canaan que nous aimons,

Les yeux grand ouverts !

Puissions-nous monter là où Moïse se tenait

Et dominer du regard le paysage.

Ni le courant du Jourdain, ni le torrent froid de la mort,

Ne devraient nous faire peur, à partir de la rive ! »

WT1914 p5527

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