«LE PRINCE DE LA PAIX»

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Esaïe 8 :23 ; 9 : 1-6

Texte d’or « On l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix ». (Seg.)

Bien que le jour de Noël ne soit pas le véri­table anniversaire de la naissance de notre Sei­gneur, mais bien plutôt le jour de l’annoncia­tion ou la date de Son engendrement à la nature humaine (Luc. 1 : 28), il n’est pas nécessaire pour nous de discuter spécialement à propos de cette date, compte tenu que la célébration de la nais­sance de notre Seigneur n’est pas une chose imposée par Dieu, mais simplement un tribut de respect rendu au Sauveur. Nous pouvons donc célébrer ce grand événement le même jour que la majorité du monde civilisé le célèbre, c’est-à-dire le jour de Noël. Notre étude est, par consé­quent, très bien choisie pour la circonstance.

Le verset 23 du chapitre 8 se lit « Mais il n’y aura pas toujours des ténèbres là où l’angois­se avait régné. Comme, au temps passé, Dieu a humilié la terre de Zabulon et la terre de Neph­tali, ainsi dans l’avenir, il remplira de gloire la terre voisine de la mer, au-delà du Jourdain, le Galil [d’où Galilée] des nations. » Le Prophète écrivit ces mots probablement peu de temps après que le royaume des dix tribus, connu sous le nom d’Ephraïm, fut allé en captivité en Assyrie. Zabulon et Nephtali étaient les noms des princi­pales régions d’Ephraïm ; et Esaïe, s’exprimant prophétiquement sur ces régions, désolées de son temps, indique, sous la direction du Saint Esprit, que dans l’avenir une grande bénédiction leur sera accordée.

Ce fut plusieurs siècles après qu’Esaïe eut écrit cette prophétie que notre cher Rédemp­teur, apparaissant parmi les hommes, passa la plupart de Son temps, accomplit la plus grande partie de Ses oeuvres puissantes et fit la plupart de Ses grands miracles dans ces régions de Zabu­lon et de Nephtali qui, au temps du Prophète, avaient été dégarnies de la population juive et occupées par des émigrants de souche païenne. Ces régions furent de ce fait appelées Galilée, le « Galil des nations ». Subséquemment, ces païens se rassemblèrent dans le voisinage de la ville de Samarie et furent connus sous le nom de Sama­ritains. Ayant appris quelles étaient les espéran­ces des Israëlites, ils furent inclinés à revendi­quer une certaine part des bénédictions apparte­nant au peuple dans le territoire duquel ils avaient été introduits. Les Juif s, cependant, les considérèrent comme étant encore des païens, et ne voulurent avoir aucune relation avec eux, ainsi que l’indique l’Apôtre.

Notre Seigneur Lui-même recommanda à Ses Apôtres de ne pas aller sur le chemin des païens ni dans aucune ville des Samaritains pour parler de Lui, faisant remarquer qu’Il n’était envoyé que vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Il avait déclaré aussi une fois à une Samari­taine « Vous adorez ce que vous ne connais­sez pas ; nous [les Juifs], nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs »(Jean 4 : 22). En dehors des régions occupées par les Samaritains, la Galilée fut repeuplée de Juifs. Mais ceux-ci représentèrent généralement la classe la moins noble de la nation juive, de sorte que c’était plutôt par manque de respect que l’on appelait notre Seigneur et les Apôtres Galiléens. Nazareth de Galilée était en effet la ville où notre Seigneur avait passé Sa jeunesse, et elle était mal estimée, comme le témoigne cette expression « Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? » Notre Seigneur, cepen­dant, naquit à Bethlehem, ville plus honorable.

C’est sous la Providence divine qu’Il fut emme­né à Nazareth, afin qu’une certaine mesure d’ignominie s’attachât à Lui et à Sa cause. Ainsi, le Seigneur permet parfois qu’une certaine mau­vaise influence s’attache à la vérité, afin que per­sonne ne reçoive Son message, si ce n’est par amour pour la vérité, et afin que nul ne le reçoive sous l’influence de quelque considération terres­tre.

La lumière brilla dans la sombre vallée

Le premier verset du chapitre 9 s’adapte bien à la Galilée « Le peuple, qui marchait dans les ténèbres, a vu briller une grande lumiè­re ». Ainsi que notre Seigneur le déclara « La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’on point accueillie ». Jésus était la lumière du monde, Il était dans le monde, et le monde ne l’a point reçu. Mais nous devrions compren­dre qu’il existe dans ces paroles du Prophète une signification plus haute, plus profonde et plus large. Elles s’appliquent à tous les peuples qui ont été favorisés durant cet âge de l’Evan­gile, ceux dont les yeux de la compréhension ont été ouverts.

Le peuple de Galilée, au temps du ministère personnel de notre Seigneur, et par la suite de semblables classes de pauvres gens d’autres par­ties de la terre, ont eu plus ou moins parmi eux des représentants de la vraie lumière, mais tou­jours la lumière a brillé dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont point accueillie, comme notre Seigneur l’avait prédit. Seul un petit nombre de personnes apprécie actuellement cette lumière, parce que, comme le déclara l’Apôtre « Le dieu de ce siècle a aveuglé l’esprit des incrédules ». Ceux-ci ont les yeux de leur entendement telle­ment obscurcis par les fausses doctrines, la mau­vaise compréhension et la superstition qu’ils sont incapables d’entrevoir les glorieuses choses que l’on peut voir seulement avec l’oeil de la foi, avec les yeux de la compréhension ouverts.

Que cette prophétie ne se limitait pas au seul peuple de Galilée, cela est évident d’après le dernier membre de phrase du premier ver­set « Et la lumière a resplendi sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre de la mort ». Le pays de l’ombre de la mort est le monde entier, car l’ombre de la mort s’est abattue sur le monde entier depuis que la première transgression fut commise, celle qui eut lieu en Eden, et depuis que la malédiction ou sentence de mort fut pro­noncée contre notre race. Le Prophète David explique que le véritable peuple du Seigneur est béni quand bien même il se trouve dans la présente vallée, vivant dans l’ombre de la mort, il déclare « Même quand je marcherais dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne craindrais aucun mal ! Car tu es avec moi ». C’est sur cette classe de personnes qui marchent avec le Sei­gneur, qui se confient en Lui, que la vraie lumiè­re brille actuellement, — non pas toutefois com­me celle du Soleil de Justice, qui brillera sitôt que le Royaume millénaire sera établi, mais simplement comme celle d’une petite lampe. « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier ».

Cette lampe ne brille pas pour le monde, mais pour ceux qui forment le peuple particu­lier du Seigneur, pour ceux qui ont obtenu la lumière de Sa révélation et la lampe de l’éclai­rement. Tous ceux-ci donc qui marchent dans cette vallée, sous la direction et la protection du Capitaine de leur salut, ont vu en effet en notre Seigneur une grande lumière; ils ont vu une lumière que le monde ne voit pas. Mais, Dieu merci, le temps où le monde verra cette grande lumière s’approche et n’est plus très éloi­gné. Aussitôt que l’oeuvre actuelle de sélection de l’Eglise, de l’Epouse, des membres du corps, sera achevée, le grand Soleil de Justice, dont feront partie les membres de l’Eglise, changés et glorifiés, brillera sur le monde, lui procu­rant la lumière de la vérité, le message parlant de la miséricorde et de l’amour divins et ins­truisant dans la justice. Ceux qui constitueront ce Soleil — Christ, la Tête, et l’Eglise, Son corps seront le grand Instructeur du monde, qui instruira tous les humains, amènera les obéis­sants à la pleine communion avec Dieu et à la perfection, et détruira par la seconde mort les indignes et les désobéissants.

La délivrance de Jacob est proche

Il est évident qu’Esaïe, dans sa vision pro­phétique, tout en jetant un coup d’oeil sur la prédication de notre Seigneur et des Apôtres en Galilée, et tout en passant rapidement en revue l’âge de l’Evangile, notant comment cet­te lumière brilla çà et là comme une merveil­leuse « lampe », ne s’arrêta pas de regarder jus­qu’à ce qu’il eût atteint la fin même de cet âge. Là, dans sa prophétique vision, Esaïe semble apercevoir la fin de la détresse de Jacob — la délivrance des Israëlites de l’aveuglement dans lequel ils se sont trouvés, leur acceptation du Seigneur comme Messie au temps mentionné par un autre prophète, lorsque le Seigneur répan­dra sur eux un esprit de grâce et de supplica­tion et qu’ils regarderont à Celui qu’ils ont per­cé et pleureront sur Lui, — au temps aussi men­tionné par l’Apôtre Paul, lorsque la plénitude des païens sera entrée (la totalité des païens devant compléter le nombre fixé d’avance des membres de l’Eglise) et que la miséricorde divi­ne procédera de l’Eglise pour bénir le monde et reposera en premier lieu sur l’Israël selon la chair, « Afin que, par la miséricorde qui vous a été faite, ils obtiennent aussi miséricorde »(Rom. 11 :31).

Les versets deux et trois de notre leçon sont, croyons-nous, près de s’accomplir. Ils se lisent « Tu rends le peuple nombreux, tu lui accordes de grandes joies; il se réjouit devant toi, comme on se réjouit à la moisson, comme on pousse des cris d’allégresse au partage du butin. Car le joug qui pesait sur lui, le bâton qui frappait son dos, la verge de celui qui l’op­primait, tu les brises, comme à la journée de Madian ». La nation d’Israël est très nombreuse de nos jours. [Sa population mondiale atteignait en 1939 environ 15.750.000 personnes. — Trad.]. La joie des Israëlites ne s’est pas encore réali­sée, parce que cette grande délivrance, mention­née dans ces versets, ne s’est pas encore accom­plie. [Cet article fut écrit en 1904, donc avant la naissance de l’Etat d’Israël. — Trad.]. Leur délivrance, dont il est fait allusion plus haut, est comparée à celle qui eut lieu à la journée de Madian. Cette comparaison signifie que com­me aux jours de Madian l’Eternel, par l’intermé­diaire de Gédéon et de sa petite troupe, mani­festa spécialement Sa puissance en frappant une immense armée et en délivrant Israël de l’op­pression, ainsi, à la fin de cet âge, le Seigneur glorifié et Son Eglise glorifiée, le petit Troupeau, comme antitypes de Gédéon et de sa troupe délivreront Israël par une manifestation simi­laire de la puissance divine. [Bien qu’Israël ait acquis son indépendance comme nation, il n’est pas encore libéré du péché et de la mort, ni entiè­rement délivré de ses ennemis. — Trad.].

Cette délivrance à venir est mentionnée en particulier dans la prophétie de Zacharie ; il en est parlé comme suit « Voici qu’un jour vient, jour de l’Eternel, où tes dépouilles seront par­tagées dans tes murs. Je rassemblerai toutes les nations autour de Jérusalem pour l’attaquer ; la ville sera prise ; les maisons seront pillées, les femmes outragées, et la moitié de la ville s’en ira en captivité. Mais le reste du peuple ne sera pas chassé de la ville. Alors l’Eternel sortira pour combattre contre ces nations, comme lorsqu’il combat en un jour de bataille [comme dans l’an­cien temps, par exemple à Madian, lorsque l’Eter­nel accomplissait des miracles pour délivrer Israël]. Ses pieds se poseront, en ce jour-là, sur la montagne des Oliviers » (Zach. 14 :1-4).

Le verset quatre se lit de la façon suivan­te « ‘Toute chaussure portée par le guerrier dans la mêlée, tout vêtement souillé de sang sont brûlés et dévorés par les flammes ». La pensée de ce texte semble être qu’en ce temps-là toute guerre cessera, comme l’Ecriture le déclare. Le temps de détresse, par lequel le Mil­lénium sera introduit, servira de moyen pour le Seigneur de renverser toutes les puissances du mal, ainsi qu’il est écrit « Il fait cesser les combats jusqu’aux extrémités du monde ». Sous le juste règne qui suivra alors, les hommes n’apprendront plus à faire la guerre, mais de leurs épées ils forgeront des socs de charrue et de leurs lances des serpes. Au temps présent, c’est l’inverse qui se produit, et nous ne pouvons pas espérer que s’effectue un changement, tel que la Parole de l’Eternel le prédit ici et ailleurs, par une autre puissance que celle qui vient d’En-haut. D’où notre prière que notre Seigneur nous a apprise et qui est en harmonie avec nos espé­rances « Que ton règne vienne ; que ta volon­té soit faite sur la terre comme au ciel ».

Le gouvernement sera sur son épaule

Comme les versets deux à quatre indiquent les joies et les bénédictions à venir et la future cessation des combats, le verset cinq fait voir comment cela s’accomplira. Il le montre par le mot « car » par lequel il est introduit. Ce ver­set est le Texte d’or de notre leçon, son point central, son pivot. Il remonte aux bénédictions promises pour indiquer de quelle manière elles seront introduites.

1) Un enfant nous est né, un fils nous a été donné, — comme don de Dieu.

2) Passant sous silence la fidélité de notre Sei­gneur et Son ministère terrestre par lequel il fut éprouvé et rendu digne des faveurs qui Lui sont assurées ici prophétiquement en tant que vainqueur, la prophétie déclare que le gouver­nement sera sur Ses épaules. C’est une ancien­ne manière figurative de déclarer que l’autorité et l’honneur seront attribués au Seigneur Jésus. Cette conception se remarque encore dans les armées du monde, dont les généraux portent sur leurs épaules des épaulettes qui marquent et indiquent la dignité de leur rang. C’est ainsi que notre Père Céleste a placé sur notre Sai­gneur Jésus la dignité et la responsabilité d’être le grand Roi qui, en temps opportun, en tant que Représentant du Père et grand Médiateur glorifié, régnera pendant mille ans pour réta­blir l’ordre dans le monde, pour réprimer tou­te insubordination, pour détruire tout ennemi de la justice et de la vérité et pour élever quiconque est l’ami de ces divins Principes.

Il est à noter que cette autorité, ce droit de gouverner est conféré à notre Seigneur avant qu’il n’assume les différentes fonctions instaurées par la suite. Bien peu reconnaissent l’auto­rité de ce grand Capitaine de notre salut établi par Dieu. Par comparaison à la masse des hu­mains, seuls quelques-uns Le reconnaissent vrai­ment, Lui rendent obéissance et ne refusent pas de L’écouter, Lui qui parle du haut des cieux. Ces humains peu nombreux ont les yeux de leur entendement ouverts et voient ce que les autres ne voient pas. Ils ont les oreilles de leur enten­dement ouvertes, de sorte qu’ils entendent et comprennent ce que d’autres ne comprennent pas. Pour eux le Maître est le Représentant du Père. Il est tout en tous déjà maintenant — avant même que le temps soit venu où Il doit pren­dre Son grand pouvoir et régner, avant même qu’Il ait établi la vérité et la justice dans le mon­de. Par l’oeil de la foi, ils Le voient, Le recon­naissent, L’adorent, Lui obéissent et Le suivent.

La connaissance de Sa gloire sera universelle

Mais notre leçon enseigne bien plus que cet­te reconnaissance de notre Seigneur Jésus par l’Eglise. Elle donne à entendre que la connais­sance sera universelle, ainsi qu’il est écrit « Afin qu’au nom de Jésus, tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu, le Père ». Le gou­vernement ou autorité n’a pas été posé en vain sur Ses épaules, et le fait que notre Seigneur n’a pas exercé cette autorité, depuis maintenant presque deux mille ans après Son triomphe et Son ascension dans les lieux célestes, est sim­plement en accord avec la déclaration scriptu­raire selon laquelle le Père a fixé un temps pro­pre où le Fils prendra en mains Son grand pou­voir et régnera en association avec Son Eglise, le petit Troupeau qui est maintenant en train d’être rassemblé du milieu du monde, pendant cet Age de l’Evangile.

Le temps où le Seigneur manifestera au mon­de Son gouvernement, Son autorité, Son règne, est représenté en Daniel 12 :1, 2 par l’expres­sion « se lèvera ». « En ce temps-là se lèvera Micaël [un autre nom attribué à notre glorieux Seigneur]… Ce sera un temps de détresse, tel qu’on n’en aura jamais vu de pareil depuis qu’il existe des nations jusqu’à ces jours-là. Alors seront délivrés, parmi ton peuple, tous ceux qui seront trouvés inscrits dans le Livre. » Notre Seigneur ne recevra pas l’autorité en vain. Quand Il l’obtiendra, Il en fera usage; et l’une de Ses premières oeuvres, sommes-nous assurés, sera la suppression du mal, — non seulement la mise à l’écart de Satan, le prince de ce monde, qui agit actuellement dans les coeurs des enfants de la désobéissance, et qui, nous en avons l’assuran­ce, sera lié au commencement de ce Règne mil­lénaire, mais aussi la suppression de toutes les oeuvres du diable, de toutes les institutions du mal, morales, sociales, financières, qui portent actuellement préjudice au monde et coopèrent pour faire gémir et mettre en travail toute la création. Tout cela sera supprimé aussitôt que le temps marqué sera venu, et Celui sur les épaules duquel le pouvoir et l’autorité ont été placés pren­dra en mains Son grand pouvoir et commencera à régner. Plus aucun mal ne sera aiors toléré, nous pouvons en être sûrs; la fabrication des boissons alcoolisées ne sera plus autorisée ni permise; la vente de ces boissons, comme toute autre chose préjudiciable, ne sera pas admise pour qu’aucun dommage ne se fasse dans le saint Royaume de Dieu. — Esaïe 11 : 9.

Il arrivera, en ce temps-là, que le monde en­tier reconnaîtra peu à peu le grand Roi que Dieu aura ainsi établi sur le trône de l’empire terres­tre, pour gouverner le monde, pour le comman­der, pour le soumettre, pour le relever du péché et de la dégradation et pour le remettre en har­monie avec Dieu, comme il l’était avant la venue du péché.

«Conseiller », Puissant, Père.

Le grand Médiateur, Christ, — le Prophète, le Prêtre, le Roi, le Juge, la Postérité d’Abraham, en qui toutes les familles de la terre seront bénies, possédera des noms divers; Son caractère et Son oeuvre seront reconnus de points de vue différents. Il sera appelé Admirable, parce qu’Il manifestera en Lui-même, plus que d’autres, le caractère et la nature du Père. Il sera un Conseil­ler, un Professeur, un Instructeur, un Aide, un Guide pour le monde entier. Il sera un Dieu puis­sant, en ce sens qu’Il aura tout pouvoir et toute autorité pour s’occuper de l’humanité pendant l’Age Millénaire.

Ses lois, Ses règlements, Ses décisions seront sans appel, parce que le Père Lui a remis le juge­ment tout entier; toute affaire sera remise entre ses mains. D’un autre point de vue, Il sera aussi un Père éternel. Ayant racheté la vie d’Adam et celle de la postérité adamique par le sacrifice de Sa propre vie humaine, et ayant obtenu une nou­velle vie à Sa résurrection, notre Seigneur aura a Sa disposition la vie qu’Il racheta par le sacri­fice de la Sienne. Il l’aura dans une mesure suffi­sante pour satisfaire aux besoins de chaque mem­bre de la race d’Adam. Chaque membre de notre race, à mesure qu’il s’appropriera la connaissance qui remplira alors la terre entière, pourra obte­nir, de la part du Christ glorifié, la vie à un degré toujours plus grand, jusqu’à ce qu’il parvienne à la vie éternelle, à la vie perdue par la désobéis­sance d’Adam, et rachetée par le sacrifice de Christ.

Celui duquel doit procéder la vie pour le mon­de est bien à propos appelé le Père du monde, étant donné que le mot père signifie donneur de vie. Et comme ce Père doit donner la vie éternelle, il est tout à fait convenable qu’Il soit appelé Père de vie éternelle ou Père éternel. Prince de la Paix est un autre titre de notre Seigneur, mais ce titre ne Lui conviendra réellement que lorsque, vers la fin de l’Age Millénaire, Il aura achevé de sup­primer tout ce qui est odieux à la Justice divine, de soumettre toutes choses à Lui-même, — que lorsqu’Il aura terminé d’employer la verge de fer pour frapper les nations, pour les briser en pièces comme des vases d’argile. Il sera alors reconnu que la raison de toute cette activité contre l’injus­tice était l’introduction de la justice et de la paix éternelles, et il sera reconnu aussi que le titre de Prince de la Paix s’adapte bien à notre grand Roi.

Ce juste gouvernement n’aura pas de fin.

Le verset six de notre leçon nous donne une autre précieuse assurance. Il nous dit que ce Royaume, une fois établi par notre Seigneur, ne sera jamais livré à quelqu’un d’autre, ne passera jamais en d’autres mains. Le gouvernement de notre Seigneur et la paix qu’Il établira n’auront jamais de fin. Non seulement les Israëlites, mais tous les humains ont pu être témoins de ce que les rois les meilleurs comme les pires ont parfois abandonné la domination sur leurs royaumes, et que les meilleurs avaient quelquefois pour suc­cesseurs les plus mauvais. Combien est donc appropriée cette pensée d’après laquelle le Royau­me de ce grand Roi des rois et Seigneur des sei­gneurs ne sera jamais plus renversé par le mal, lorsque le monde sera sous Sa domination, que toutes choses seront soumises à ce Roi et que tout sera remis en harmonie avec la volonté divine

Cette phrase « Au trône de David et à sa royauté; il l’établira et l’affermira par le droit et par la justice, dès maintenant et à toujours. Oui, le zèle de l’Eternel des armées accomplira cette oeuvre », signifie que ce grand Royaume que notre Seigneur Jésus établira à Sa seconde venue, (les membres de l’Eglise étant alors associés à Lui comme membres de Son corps, comme membres de la classe du Royaume, de l’Epouse), sera le résultat, l’antitype de ce qui fut typiquement montré en Israël dans le royaume, dans le règne de David. Ainsi que nous avons déjà eu l’occasion de le voir, le nom David signifie « bien-aimé », et ce David, au sujet duquel il est dit qu’il s’assit sur le trône de l’Eternel, fut simplement un type, une figure du plus grand David, de l’Oint, du Messie. Jésus-Christ, le premier Seigneur de tous, et l’Eglise, Son corps, associée à Lui, constitue­ront l’antitypique David, l’antitypique bien-aimé de l’Eternel, dont le Royaume sera un Royaume éternel, « dès maintenant et à toujours ».

Le Royaume éternel transféré.

L’Apôtre indique en 1 Cor. 15 : 28 qu’à la fin de Son règne de mille ans, notre Seigneur (et Son Eglise associée à Lui) abdiquera le trône terres­tre. Ayant achevé l’oeuvre que le Père Lui avait donnée à accomplir pendant l’Age millénaire, l’oint de l’Eternel, à la fin de cet Age, lorsque le monde sera complètement soumis à la Loi divine, qu’il sera entièrement rétabli à la ressemblance de Dieu et que tous les transgresseurs volontaires auront été exterminés, remettra le pouvoir entre les mains du Père. En accord avec les dispositions prises antérieurement, ce pouvoir sera ensuite conféré aux humains, afin que la famille humaine parfaite, rétablie à l’image et à la ressemblance de Dieu, puisse régir le monde en harmonie avec les prescriptions divines. Mais le gouvernement ne cessera jamais, parce que le gouvernement que Christ instaurera sera le gouvernement de Dieu. Ayant remis le pouvoir entre les mains de Dieu, Christ sera même plus étroitement associé au Père sur le Trône et dans le gouvernement géné­ral de l’univers. Comme il n’est qu’une partie du gouvernement de l’univers, le gouvernement de la terre continuera donc, dans ce sens spécial, d’être supervisé par le Christ glorifié.

Le zèle de l’Eternel accomplira cette oeuvre. Ce n’est pas au moyen des armes ni par son zèle que l’homme, même le meilleur ou le mieux inten­tionné, pourrait accomplir d’aussi prodigieux changements que ceux dont fait mention la Parole de l’Eternel. C’est l’Eternel Lui-même qui accom­plira cette oeuvre. Il mettra toutes choses sous les pieds du Fils. Mais lorsqu’il est dit que tout sera soumis au Fils, explique l’Apôtre, il est bien évi­dent qu’il faut en excepter Celui qui Lui soumet toutes choses. — 1. Cor. 15 27.

Partant de ce point de vue nos regards vers le passé, sur l’histoire du monde, nous apercevons la grandeur de la puissance, de la sagesse, de la justice et de l’amour divins. Nous voyons com­ment Dieu a continuellement contrôlé les efforts de l’homme afin que, finalement, sans faire obsta­cle au libre arbitre de qui que ce soit, chaque membre de la race d’Adam soit pleinement mis à l’épreuve sous le rapport de sa fidélité à l’Eternel, et par là même sous le rapport de sa dignité à la vie éternelle. Combien magnifique est le Plan divin ! Qu’y a-t-il d’étonnant qu’au terme de son exécution, l’on entende toutes les créatures, dans le ciel et sur la terre, s’écrier « A Celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau soient la louange, l’honneur, la gloire et la force aux siècles des siècles ! »

W.T. 3468 — 1904.

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