« Faites ceci en mémoire de moi ». — 1 Cor. 11 24, 25.
Le Souper institué par notre Seigneur, en souvenir de Son grand sacrifice accompli pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier, est remarquable par sa convenance et sa simplicité. Les grands hommes de ce monde se sont toujours efforcés de trouver des moyens très divers pour perpétuer leurs mémoires. Quelle que soit la manière dont ils ont rappelé à leurs disciples leurs mérites et leur grandeur, ce ne fut sûrement pas par le souvenir et la commémoration de leur mort, surtout si, comme dans le cas de notre Seigneur, ce fut une mort ignominieuse et honteuse, subie comme malfaiteur et criminel. Il est très probable que quelqu’un d’autre, à la place du Seigneur, aurait laissé des instructions pour faire frapper des médailles à l’effet de rappeler quelques-unes de Ses puissantes œuvres, telles, par exemple, la résurrection de Lazare, la tempête en mer maîtrisée, ou bien l’entrée triomphale à Jérusalem sous les yeux d’une multitude jonchant le chemin de branches de palmiers et criant Hosanna au Roi.
Mais notre Seigneur choisit comme emblème commémoratif une chose qui représentait, à Ses yeux et à ceux de Dieu, la plus puissante de Ses œuvres, Son Sacrifice pour le péché, accompli en notre faveur, une chose que Ses véritables disciples, et eux seuls, apprécieraient plus que tout autre trait particulier de Sa mission. A vrai dire, Ses disciples auraient apprécié l’institution de choses qui auraient rappelé Ses merveilleuses paroles ou ses œuvres extraordinaires, mais les gens du monde auraient pu aussi apprécier ces choses-là. Mais il n’en va pas de même de la valeur de Sa mort soufferte comme sacrifice de rançon et constituant le fondement de notre réconciliation. Cette mort n’a jamais été jusqu’ici pleinement comprise par qui que ce soit, à l’exception des membres consacrés formant le Petit Troupeau, des élus. Et ce fut pour ceux-ci que le symbole commémoratif a été arrangé et institué. Et bien qu’un Judas fût alors présent, il reçut un morceau de pain trempé et sortit, se séparant des autres avant la fin du souper. Cela représentait sans nul doute le fait qu’à la clôture de cet Age, avant que les membres du Petit Troupeau ne soient parvenus à la fin de leur communion aux souffrances de leur Seigneur, le « pain trempé » de la Vérité deviendra si fort qu’il exclura de la compagnie et de la communion des fidèles tous ceux qui n’apprécient pas, qui ne prisent pas convenablement la rançon fournie par l’Agneau de Dieu pour ôter les péchés du monde. — 1 Jean 2 : 19.
La date du Souper pascal
La date du Souper pascal au cours duquel les Juifs mangeaient un agneau, en mémoire de leur délivrance de l’esclavage d’Egypte et du maintien en vie de leurs premiers-nés, a été naturellement établie d’après la méthode juive de calcul du temps; il s’agit du temps lunaire (Exode 12 : 2-14). Au lieu de diviser les mois comme nous le faisons, ils attendent que la nouvelle lune marque le commencement d’un nouveau mois, et la différence apparaissant entre le temps marqué par le soleil (le temps solaire) et celui marqué par la lune (le temps lunaire) s’égalisait par le fait que la nouvelle année commençait toujours avec l’apparition de la nouvelle lune aux environs de l’équinoxe de printemps. Pour la célébration de leurs fêtes religieuses, les Juifs maintiennent toujours cette méthode de calcul du temps. Et puisque notre Seigneur, les Apôtres et les membres de l’Eglise primitive suivaient cette même règle pour la détermination de la date de la célébration annuelle du Dernier Souper de notre Seigneur, nous la suivons aussi.
La première nouvelle lune après l’équinoxe de printemps, observée probablement de Jérusalem, tombe cette année, suivant le calendrier hébreu, le 3 avril. A 18 heures la veille commence le premier jour du mois juif de Nisan, premier mois de l’année sainte juive. Les Hébreux commençaient à compter à partir du premier de Nisan ; le dixième jour l’agneau pascal était choisi et retiré du troupeau. Le quatorzième jour (à la pleine lune), « entre les deux soirs » (à n’importe quel moment entre la 6ème heure du soir du 13ème jour et la 6ème heure du soir du 14ème jour de Nisan) l’agneau devait être tué et mangé. Le quinzième jour commençait leur fête de Pâque ; elle durait sept jours, le premier et le septième jours étant observés comme jours spécialement saints, comme jours de Sabbat, ou jours « élevés » (Exode 12 :16). Le seizième jour était offerte à l’Eternel une gerbe, prémices de la moisson d’orge, et cinquante jours après (le Jour de la Pentecôte) les Juifs faisaient à l’Eternel une offrande de deux pains. — Lév. 23 : 17.
Ces choses, accomplies chaque année par les Juifs, étaient, comme nous l’avons déjà vu, des types d’événements plus grands et plus élevés. Le choix de l’agneau le dixième jour signifiait que les Israélites, s’ils voulaient être bénis et acceptés comme membres de l’Eglise des Premiers-nés dans la Pâque antitypiques, devaient accepter Jésus alors, cinq jours avant cette Fête de Pâque et quatre jours avant Sa crucifixion. Et ce fut évidemment à cette date même que notre Seigneur s’offrit finalement à cette nation, quand, comme son Roi, Il entra dans la ville assis sur un ânon (Jean 12 : 12-16). Les Israélites cependant omirent d’accepter l’Agneau de Dieu ; ils furent rejetés sur le champ et cessèrent d’être des premiers-nés typiques.
Le 14ème jour était le jour au cours duquel l’Agneau Pascal devait être tué et mangé; le mode de calcul du temps employé par les Hébreux (sans aucun doute arrangé par Dieu à cet effet même) permit de manger le « Dernier Souper » le jour même où le Seigneur fut crucifié. Le souper de la Pâque, composé d’un agneau, d’herbes amères et de pain sans levain (en accomplissement de la Loi qui ne prit pas fin avant la croix), fut mangé peu après 6 heures du soir. Ensuite suivit l’institution du Souper Commémoratif, par l’emploi de pain et de vin représentant le corps et le sang de l’Agneau anti-typique. Ceci, dès lors, aussi souvent que l’occasion s’en représenterait (annuellement), devait être observé par les disciples du Seigneur, au lieu du manger de l’agneau littéral, comme commémoration de l’Agneau antitypique et de la pâque plus grande, du maintien en vie par « passage par-dessus » des premiers-nés antitypiques, rendu possible par le Sang du Seigneur.
L’action d’agiter devant l’Eternel la gerbe d’orge, comme prémices, le 16ème jour de Nisan (« le lendemain du Sabbat » ou Fête de Pâque du 15ème jour — Lév. 23 :5, 6,11,15-17), typifiait la résurrection de Christ notre Seigneur, en tant que « prémices de ceux qui dorment. » — 1 Cor. 15 :20.
Les deux pains agités de côté et d’autre, offerts le cinquantième jour, le jour de Pentecôte, typifiaient la présentation à Dieu de l’Eglise et son acceptation rendue possible par le mérite du grand Souverain Sacrificateur et attestée par l’onction du Saint Esprit survenue à la Pentecôte. En réalité, l’Eglise ne forme qu’« un seul pain » (1 Cor. 10 :17), les deux pains représentant la même chose que les deux boucs du Jour de Réconciliation. Ils indiquaient que, bien que tous ceux qui étaient présentés à Dieu Lui fussent agréables par Christ Jésus, Dieu savait cependant que tous ne se maintiendraient pas dans la condition de fidélité jusqu’à la fin. Les deux pains représentaient par conséquent les deux classes de consacrés les membres vainqueurs du Petit Troupeau et la Grande Multitude de serviteurs de Dieu, des consacrés qui ne font pas leur le « haut appel », en vainquant le monde comme ils pourraient et devraient le faire.
La méthode de calcul de la date du Vendredi Saint et du Dimanche de Pâques, en usage chez les Episcopaliens et les Catholiques Romains, diffère de ce qui précède en ceci. Ils célèbrent comme Dimanche de Pâques le premier dimanche qui suit la première pleine lune après l’équinoxe de printemps, et le vendredi précédent est reconnu comme Vendredi Saint. Cette méthode de calcul fut instituée par le Concile de Nicée, en l’année 325, au lieu et place de la méthode juive que nous acceptons. Mais on continua longtemps à employer le nom de « Pâques » (et non celui de Easter Sunday », «Dimanche de Pâques »). Le mot « Easter »fut substitué à celui de « Pâque » après que se fut établie l’influence politique de la Papauté et que les païens ignorants eurent commencé à adhérer en masse au système qui jouit de la faveur du gouvernement, et cela en raison du fait que vers le temps de la Pâque les païens avaient coutume de célébrer la fête de leur déesse Easter (la germanique Ostara) — Estera — déesse du printemps. Ce fut l’une des nombreuses méthodes adoptées par un « clergé » ambitieux pour gagner les foules et croître en influence.
Parfois les deux méthodes de calcul, la méthode juive et la méthode catholique romaine, indiquent le même jour, mais cela ne se produit pas souvent ; occasionnellement, il résulte de leur application deux journées séparées l’une de l’autre de près d’une lune, d’un mois.
Les Juifs célébreront la semaine pascale en tant que « fête » à partir du 17 avril, qui sera le 15 de Nisan, jour qui commencera le 16 avril à 6 heures du soir. Nous, dans le Souper Commémoratif, nous ne célébrons pas la fête d’une semaine de durée, mais le jour précédent, le 14 de Nisan, qui commencera dans la soirée du 15 avril, jour anniversaire de l’immolation et de la manducation de l’agneau pascal, jour anniversaire aussi de la mort de notre Seigneur, le véritable Agneau de Dieu, dont le sacrifice permet à l’« Eglise des Premiers-nés » de passer de la mort à la vie pour être complétée à la Première Résurrection. L’antitype de la semaine de festivités pascales se trouve dans la joie qu’éprouvent dans leur cœur tous les premiers-nés du véritable Israël les sept jours signifient la perfection, l’état complet de la joie et du salut.
Nous avons donné ces détails relatifs au mode de détermination du jour de la Pâque, comme réponse globale à nombre de questions posées sur ce sujet, et non en raison d’une importance ou d’une obligation primordiales qui s’attacheraient à l’observance du jour anniversaire exact. Nous n’admettons pas de contrainte pareille imposée à ceux que Christ a affranchis. En effet, bien que nous désirions observer avec bienséance le Souper Commémoratif, au jour anniversaire convenable, de la manière voulue par notre Seigneur lorsqu’il déclara : « Faites ceci [chaque fois que vous célébrerez cette commémoration annuelle] en mémoire de moi [lit., pour mon souvenir], nous le considérons néanmoins plus comme privilège que comme devoir. Si, par ignorance ou incompréhension, il nous arrivait de nous tromper dans le choix du jour, nous croyons que le Seigneur accepterait nos bonnes intentions, qu’Il nous pardonnerait notre erreur et nous accorderait Sa bénédiction. En vérité, nous croyons que le Seigneur admet et accepte les bonnes intentions d’un grand nombre de Ses enfants qui, à cause des enseignements erronés et des traditions humaines, choisissent différents autres temps et saisons pour célébrer la mémoire de Sa mort, au lieu du jour anniversaire de celle-ci, désigné par Lui. Nous sympathiserions de la même manière avec l’homme qui, mû par des intentions patriotiques, « célébrerait »l’indépendance des Etats-Unis trois, quatre ou cinquante fois par an, oubliant ou ignorant le fait que le quatre juillet est l’anniversaire de cet événement et a été fixé comme date appropriée pour sa célébration.
Cette vérité, ainsi que d’autres longtemps ensevelies sous les décombres des âges de ténèbres, Dieu la rend aujourd’hui compréhensible à Son peuple. Et tous ceux qui font vraiment partie de Son peuple désirent ardemment connaître la vérité, la vraie, sur ce sujet de même que sur tous les autres révélés dans la Parole de Dieu.
Vous annoncez la mort du Seigneur
« Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c’est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » — 1 Cor. 11 : 23-26.
Il n’est pas nécessaire à ceux qui ont l’esprit honnête de discuter à l’effet de savoir ce que veut dire et ce que ne veut pas dire l’expression « la mort du Seigneur ». D’aucuns, fuyant la doctrine de la Rançon, ou plutôt, fuyant les déductions logiques découlant de la doctrine de la Rançon, prétendent, sans se soucier de tous les versets bibliques affirmant le contraire, que notre Seigneur Jésus eut deux morts, l’une quand Il vint dans le monde et l’autre au Calvaire. Ils prétendent encore que la mort au Calvaire, de « L’homme Christ Jésus qui se donna en rançon pour tous », fut de peu d’importance, comparée à l’autre. Ils paraissent ignorer volontairement le fait que les Ecritures déclarent : « Car il est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes » (Rom. 6 10), et que cette unique mort, la seule à laquelle s’est toujours référé notre Seigneur, ou Ses Apôtres, est la mort survenue au Calvaire.
Les Apôtres déclarent que Jésus parlait de la mort qu’Il devait souffrir à Jérusalem. Cette seule et unique mort de notre Seigneur est ce qui est symbolisé par ce symbole commémoratif. Sa chair, Son corps a été rompu pour nous, et tous ceux qui obtiendront la vie éternelle devront recevoir leur part des mérites et de la vie de ce corps. « Que personne ne vous séduise d’aucune façon »sur cette importante question.
Mais comme le baptême dans l’eau n’est pas le baptême primordial, mais simplement le symbole représentant la réalité, de même la participation aux emblèmes du pain et du vin n’est que le symbole d’une fête plus importante, de notre appropriation du mérite de Christ, qui nous assure la vie éternelle grâce à Son corps rompu et à Son sang répandu. Ainsi, acceptant par la foi Son sacrifice consommé sur la croix et, par une foi similaire, nous appropriant selon Ses instructions tous les mérites, perfections et droits que possédait l’homme Christ Jésus et qu’Il a déposés dans la mort, en notre faveur, nous nourrissons réellement nos cœurs du Pain de la Vie éternelle, du Pain que Dieu envoya du ciel pour nous. C’est là le véritable Pain, et manger ce Pain procure la vie éternelle. C’est là, en premier lieu, ce que le pain littéral symbolise et signifie pour tous ceux qui y participent correctement et intelligemment. Il est un symbole commémorant la rançon fournie pour libérer Adam et sa famille de l’esclavage du péché et de la mort.
Le pain et la coupe
Une autre pensée à relever est la suivante le pain était sans levain. Le levain amène la putréfaction, c’est un élément qui occasionne la décomposition ; c’est pourquoi il typifie le péché, ainsi que le dépérissement et la mort opérés par le péché au sein du genre humain. Ce symbole donc annonce que notre Seigneur Jésus était exempt de péché ; Il était un Agneau sans tache ni défaut, « saint, innocent, sans souillure ». S’Il était issu de la souche adamique, s’Il avait reçu la vie d’un père terrestre quelconque, de la manière usuelle, Il aurait aussi été contaminé par le péché adamique, comme le sont tous les autres hommes. Mais Sa vie provenait, exempte de tache, d’une nature plus élevée, céleste, changée et adaptée aux conditions terrestres ; aussi est-Il appelé « le Pain du ciel » (Jean 6 : 41). Apprécions donc le pain sans levain, pur, sans tache, auquel Dieu a pourvu, et ainsi, mangeons-le — en « mangeant » et en « digérant » la Vérité, et spécialement Sa Vérité — en nous appropriant, par la foi, Sa justice, et acceptons-Le comme le Chemin et la Vie à la fois.
L’Apôtre, éclairé par révélation divine, nous fait part d’une signification complémentaire attachée à ces symboles commémoratifs. Il indique que le pain ne représentait pas seulement Jésus, individuellement, mais que, après que nous avons pris notre part de Lui (après que nous avons été justifiés par notre appropriation de Sa justice), nous devenons par la consécration associés avec Lui comme partie de l’unique pain rompu, une nourriture pour le monde (1 Cor. 10 : 16). Cela suggère la pensée du privilège qui nous est accordé, comme croyants justifiés, de participer maintenant aux souffrances et à la mort de Christ, condition nous permettant de devenir héritiers avec Lui des gloires futures et associés dans la grande œuvre de bénédiction de toutes les familles de la terre et de dispensation à ces dernières de la vie éternelle.
Cette même pensée est exprimée par l’Apôtre à maintes reprises et sous diverses figures, mais aucune n’est plus vigoureuse que celle montrant que l’Eglise (qui est le Corps de Christ, voyez Col. 1 : 24), avec son Chef, constitue le « seul pain » rompu au cours de l’Age de l’Evangile. C’est une illustration remarquable de notre union et de notre communion avec notre Chef.
Nous citons « Puisqu’il y a un seul pain, nous, qui sommes beaucoup [de personnes], sommes un seul corps ; car nous participons tous à un seul pain. » « Le pain que nous rompons, n’est-il pas la participation au corps de l’Oint ? » — 1 Cor 10 : 17, 16, Diaglott.
Le « fruit de la vigne » représente la vie que notre Seigneur offrit en sacrifice. « Ceci est mon sang (symbole de la vie abandonnée dans la mort), le [sang] de la Nouvelle Alliance, qui est versé pour plusieurs en rémission de péchés. » « Buvez-en tous. » — Matth. 26 28, 27, Darby.
Ce fut en raison du don de Sa vie, comme rançon pour la vie de la race adamique perdue par le péché, qu’un droit à la vie pourra être accordé aux hommes, par la foi et l’obéissance, sous la Nouvelle Alliance (Rom. 5 : 18, 19). Le sang versé constitua la « rançon [le prix de rançon] pour tous », payée pour tous par notre Rédempteur Lui-même ; mais l’acte qu’Il accomplit en tendant la coupe aux disciples et en leur demandant d’en boire, fut pour eux une invitation à participer à Ses souffrances, ou, comme l’exprime St. Paul, à accomplir « ce qui reste [encore à souffrir] des afflictions du Christ » (Col. 1 :24, Darby). L’offre qui nous était faite stipulait que si, après avoir été justifiés par la foi, nous participons volontairement aux souffrances de Christ, en épousant Sa cause, nous serons considérés par Dieu comme membres du Corps de Christ ainsi que participants aux souffrances de Jésus (2 Tim. 2 : 12 ; Actes 9: 1-5). « La coupe de bénédiction, pour laquelle nous bénissons Dieu, n’est-elle pas une participation au sang [au sang versé, à la mort] de l’Oint ? » (1 Cor. 10 : 16, Diaglott.) Puissions-nous tous comprendre la valeur de la « coupe » et bénir Dieu pour l’occasion qui nous est offerte de participer avec Christ à Sa « coupe » de souffrances et de honte Tous ceux qui la comprendront sont assurés d’être glorifiés avec Lui. — Rom. 8 : 17.
Notre Seigneur aussi attribua cette signification à la « coupe », indiquant qu’elle signifiait notre participation à Son déshonneur, à Son sacrifice, la mort de notre nature humaine. Par exemple, lorsque deux de Ses disciples Lui demandèrent de leur promettre une place glorieuse future sur Son trône, Il leur répondit : « Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ? » Recevant une réponse empressée de leur part, Il ajouta : «Il est vrai que vous boirez ma coupe. » (Matth. 20 : 22, 23). Le jus de la vigne parle non seulement de l’écrasement du grain de raisin jusqu’à ce que le « sang »en sorte, mais aussi d’un rafraîchissement subséquent; et ainsi, nous qui maintenant participons aux « souffrances de Christ », nous participerons aussi bientôt à Ses gloires, à Ses honneurs et à Son immortalité, lorsque nous boirons avec Lui le nouveau vin dans le Royaume.
« Jusqu’à ce qu’Il vienne »
Quelle est la pleine signification de cette expression ?
Puisque notre Seigneur, qui institua le Souper Commémoratif, ne fixa aucune limite à son observance, cette expression, émanant de l’Apôtre, ne doit pas être comprise comme limitant la durée du temps au cours duquel il sera approprié de commémorer la mort de notre Seigneur Jésus —notre sacrifice de Rançon — et notre consécration avec Lui pour participer au sacrifice. L’Apôtre montre plutôt qu’il ne fallait pas considérer cet arrangement comme limité à quelques années, mais que celui-ci devait être continuellement observé jusqu’à la seconde venue du Seigneur. Plongeant ses regards jusqu’à la seconde venue de notre Seigneur, et parlant de celle-ci, l’Apôtre inclut dans son expression le rassemblement de l’Eglise, ou classe du Royaume, et l’élévation de cette dernière avec Christ à l’effet de gouverner et de bénir le monde. Cette manière de parler de choses s’identifiant si étroitement les unes aux autres, et tellement dépendantes les unes des autres, est commune et convenable même jusqu’à présent. Le Christ, Tête et Corps, est en train de venir pour gouverner le monde en puissance et avec une grande gloire. La présence du Seigneur, ou Tête, est nécessaire d’abord ; ensuite viennent le changement des membres endormis de Son Corps, le criblage des membres vivants et leur rassemblement graduel auprès de Lui.
Même si le Royaume peut être considéré comme ayant débuté à partir du moment où le Roi commença à exercer Sa grande puissance (Apoc. 11 : 17), en 1878, il ne sera pas « établi », dans le sens plein du mot, avant que le dernier membre du Royaume n’ait été changé, ou glorifié, avant que le rompement du Pain, de Christ Tête et Corps, ne soit achevé. Si un membre souffre, le corps souffre ; si un membre n’est pas glorifié, le Royaume n’est pas pleinement entré dans la puissance et dans le règne.
C’est la venue de Christ, y inclus la complète élévation de Son Eglise ou Royaume, que l’Apôtre avait évidemment à l’esprit lorsqu’il dit : « Toutes les fois que vous mangez ce pain [pascal] et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur [votre espérance et votre confiance], jusqu’à ce qu’il vienne ». (1 Cor. 11 : 26). La même pensée, selon laquelle la gloire du Royaume mettra fin au symbole, peut être tirée des propres paroles de notre Seigneur, exprimées à l’occasion de l’institution de la Commémoration:
« Je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’à ce jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. » — Matth. 26 : 29.
Et assurément, s’il a jamais été convenable et opportun, pour ceux qui croient que la mort de notre Seigneur a constitué le prix de la Rançon, de le confesser — d’annoncer qu’elle est le fondement de toutes leurs espérances — cela l’est maintenant, car cette doctrine fondamentale de la Parole de Dieu est en train d’être dénigrée, dénaturée.
L’appréciation du privilège
Nous insistons pour que personne ne néglige ce privilège annuel, pour quelque cause que ce soit. Une bénédiction spéciale est attachée à son observance. Si vous êtes sujet à vous décourager, allez participer au pain rompu, en demandant au Seigneur une fraîche perception de votre justification et une nouvelle appréciation de votre consécration effectuée pour être rompu (sacrifié) avec Lui, comme membre de l’unique Pain, de Son Eglise, Son Corps.
N’oublions pas que la Commémoration est sans signification, et même pire, si elle n’est pas acceptée et appréciée de cette manière. Mais que rien ne nous empêche d’y prendre part, ni des péchés, ni la froideur, ni des sentiments d’indignité. Allez à l’Eternel et confessez-Lui tous vos manquements. Rendez-vous chez vos frères ou chez ceux à qui vous avez fait tort, reconnaissez entièrement vos fautes, qu’ils reconnaissent les fautes qu’ils ont commises envers vous ou qu’ils ne les reconnaissent pas. Mettez-vous en règle avec l’Eternel et, autant que possible, avec tout homme, et ensuite mangez, que dis-je, délectez-vous de la riche provision que le Seigneur a préparée pour tous ceux qui l’acceptent maintenant ou qui l’accepteront dans un « temps convenable »plus tardif.
Pareil examen de conscience et pareille purification étaient montrés, nous nous en souvenons, dans le type de la Pâque prescrit aux Juifs. Avant de se réunir pour manger leur agneau pascal, ils inspectaient leurs maisons entières, à la recherche de tout ce qui contenait du levain, ou qui se putréfiait, les os, les croûtes de pain, etc. Tout cela était brûlé, détruit. Et ainsi, il nous faut accomplir l’antitype en faisant « disparaître le vieux levain » de colère, de malice, de haine, de dispute. — 1 Cor. 5 : 7, 8.
Mais remarquez que ce genre de levain, le levain du péché, ne peut disparaître complètement à moins d’être brûlé; et seul l’amour peut le brûler, l’amour céleste, l’amour de Dieu. Si cet amour est répandu dans nos cœurs, il consumera tout ce qui procède du caractère opposé : la jalousie, la haine, la calomnie, etc. Débarrassez-vous de tout cela, insiste l’Apôtre, et revêtez Christ et soyez remplis de Son Esprit. Ne vous découragez pas. Tirez profit des leçons passées et repartez de nouveau avec de fraîches résolutions et une appréciation accrue du fait que, de vous-mêmes, sans l’aide du Maître, vous ne pourriez jamais gagner le prix. Le Seigneur sait cela mieux que nous; « sans moi vous ne pouvez rien faire », dit-Il (Jean 15 : 5). Ce fut parce que nous avions besoin d’aide que notre Père Céleste fit en notre faveur l’arrangement voulu. « Ayez bon courage ! » déclare le Maître à tous ceux qui désirent ardemment faire partie de la classe appelée les « vainqueurs », et qui combattent dans ce but.
Votre adversaire le diable
Les tentations paraissent être spécialement permises à cette époque de l’année. Les « racines d’amertume » semblent pousser et croître en tous temps, mais en cette saison-ci elles poussent avec une vigueur décuplée. Rappelons-nous que l’amour, et non la connaissance, constitue le test final qui décidera si nous demeurerons disciples ou non. « Je vous donne un Commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. » (Jean 13 : 34). Ce fut parce que les Apôtres n’avaient pas assez d’amour les uns pour les autres qu’ils se disputèrent, voulant décider lequel d’entre eux devait être le plus grand dans le Royaume. Chacun d’eux était à ce point résolu à ne pas céder aux autres qu’ils oublièrent de laver les pieds au Maître et Lui donnèrent l’occasion de se faire le serviteur de tous même dans une fonction servile. Ce fut ce mauvais esprit — ce manque d’Esprit du Seigneur — qui les rendit vulnérables lorsque la puissance de l’adversaire s’exerça sur eux, et qui conduisit Judas à trahir et Pierre à renier l’Oint de l’Eternel.
Prenons donc garde à nous-mêmes, veillons, prions et soyons très humbles et très affectueux, de peur de tomber dans la tentation. Depuis ce temps-là, notre grand adversaire n’a probablement pas été aussi actif que de nos jours, cherchant à nuire aux disciples de Jésus, à les faire tomber dans des pièges ou à les faire trébucher.
Tous ceux qui gardent fermement la foi en Son précieux Sang [Sa vie sacrifiée], constituant une Propitiation [satisfaction] pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres mais aussi pour ceux du monde entier, qu’ils confessent cette importante Vérité avec plus de zèle et de ferveur que jamais auparavant ! « Car Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête. » (1 Cor. 5 : 7, 8). Personne d’entre les premiers-nés nominaux ne sera épargné et ne deviendra membre de l’Eglise des Premiers-nés dans la gloire, personne, à l’exception de ceux qui, durant cette nuit, demeurent sous la protection du Sang et participent aux mérites de l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Il en sera précisément comme il en fut dans le type.
Qui peut y prendre part ?
Le Souper du Seigneur n’est pas pour le monde, ni pour de simples croyants nominaux, mais seulement pour ceux qui,
(1) acceptant Christ comme Celui qui les a rachetés et s’est chargé de leurs péchés, Lui sont
(2) consacrés, à Lui et à Son service. Mais il ne nous appartient pas —non plus qu’à n’importe quel homme ou groupe d’hommes — de décider qui peut et qui ne peut pas y prendre part. Notre devoir est d’indiquer, en nous fondant sur la Parole de l’Eternel, quelles sont les qualifications requises pour participer à la « coupe » et au « pain », et de dire ensuite, comme le fit l’Apôtre : « Que chacun s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe. » — 1 Cor. 11 : 28.
Maintenant que le Peuple de Dieu émerge des erreurs des âges de ténèbres, et que ce Souper commémoratif peut être compris plus clairement, le jugement, l’examen de soi-même peut être plus complet que jamais auparavant. Que chacun se demande :
1- Est-ce que je crois aux Saints Ecrits enseignant que, comme membre de la famille humaine, je me trouvais sous le coup de la condamnation à mort qui se transmit à tous les hommes en raison du péché originel ?
2- Est-ce que je crois que mon seul espoir d’échapper à cette condamnation du péché et de la mort résidait dans le sacrifice de rançon accompli par l’homme Christ Jésus, mon Seigneur ?
3- Est-ce que je crois que Jésus se livra Lui-même — qu’Il donna Sa chair et Son sang, Sa nature humaine — comme prix de ma rançon, répandant Son âme dans la mort, faisant de Son âme un sacrifice pour le péché, en ma faveur ? (Esaïe 53 :10, 12).
4- Est-ce que je comprends que la consécration à mort, faite au Jourdain lorsqu’Il fut baptisé, fut accomplie par le sacrifice qu’Il fit de Lui-même pour l’humanité, sacrifice ayant alors commencé et qui s’acheva sur la croix, lorsqu’Il mourut ?
5- Est-ce que je comprends que les droits offerts sous la Loi, qu’Il s’est assurés par Son obéissance à cette Loi (le droit à la vie éternelle et à la domination de la terre), étaient ce que, par ce même sacrifice, Il a légué à la race humaine déchue, mourante, à tous ceux qui, en fin de compte, accepteront les bénédictions qui seront offertes SOUS les conditions de la Nouvelle Alliance ?
6- Est-ce que je comprends que Sa chair et Son sang, sacrifiés de cette manière, signifiaient, représentaient ces bénédictions et ces faveurs acquises grâce à eux ?
7- Est-ce que je comprends que la participation au pain et au vin, symboles de Sa chair et de Son sang, signifie mon acceptation des faveurs et des bénédictions que le Seigneur acheta pour moi et pour tous les hommes, au prix de Sa chair et de Son sang ?
8- Et si j’accepte de tout cœur la Rançon commémorée de cette manière, est-ce que je consacre tout mon être — ma chair et mon sang, justifiés par la foi en cette Rançon — au Seigneur, pour être rompu avec Lui, pour souffrir avec Lui, pour être mort avec Lui ?
Si nous sommes à même de répondre affirmativement à ces questions, nous discernons clairement, pleinement, le corps du Seigneur, nous ajoutons foi à son sacrifice méritoire, et nous pouvons « manger » — nous devrions « manger » —« mangez-en tous ».
A ceux cependant qui nient qu’une rançon pour le péché et les pécheurs était exigée et fut fournie, qui ne ressentent pas le besoin de participer au mérite de Christ, qui nient que le mérite d’un être peut être attribué à un autre, qui ont rejeté la robe de noces de la justice de Christ, qui se sentent « plus heureux » et « plus libres » dans les sales haillons de leur propre justice, et qui maintenant ne considèrent plus comme saint le Sang précieux par lequel ils ont été une fois sanctifiés, ou qui le tiennent pour une chose ordinaire, à ceux-là, nous conseillons de ne pas participer à la Commémoration en laquelle ils ne croient plus ils ne feraient qu’ajouter de l’hypocrisie à leur incrédulité. Pour de tels, participer au Souper c’est se condamner soi-même ainsi que leurs théories contraires à la rançon.
La Parole de Dieu, la Vérité
Mais, qui mieux est, conseillons à ceux qui se sont laissés simplement prendre au piège et qui ont cru à cette erreur, étant séduits par les sophismes répandus de différentes façons par le grand adversaire, de rejeter toutes les vaines philosophies humaines et d’accepter de nouveau la simple Parole de Dieu, les vérités qui y sont exposées. Ces vérités enseignent que tous les hommes sont déchus et que l’unique moyen permettant notre Réconciliation et le Rétablissement, conformément à la Loi et à la sentence divines, était la fourniture d’un prix correspondant exact, complet, d’une rançon pour nos péchés. Elles indiquent aussi que Dieu ne pouvait d’aucune autre façon être juste tout en justifiant des pécheurs. Que ceux-là reconnaissent le fait que notre Seigneur Jésus, comme Agneau de Dieu, subit en Son corps, sur la croix, la pénalité méritée par nos péchés, qu’Il fournit une rançon complète pour tous.
Cette philosophie est très facile à comprendre, mais si certains ne peuvent la saisir, qu’ils saisissent au moins le fait que Dieu déclare qu’il en est ainsi, et qu’ils retournent au Seigneur qui leur pardonnera généreusement. Qu’ils sollicitent la direction de l’Esprit et l’onction des yeux, afin d’être à même de comprendre avec tous les saints cette vérité, fondement de toute la grâce que Dieu nous accorde en Christ. Ainsi, acceptant véritablement le Corps rompu et le Sang répandu —réalisant que le sacrifice du Seigneur était effectué pour leurs péchés et que Son Sang, versé, [Sa vie donnée] scelle le pardon pour tous —qu’ils commémorent le plus grand événement de l’histoire, l’effusion du précieux Sang du cher Fils de Dieu, le sacrifice de Sa précieuse vie accompli pour nos péchés. Nous savons néanmoins, par la Parole de Dieu, que ces paroles ou d’autres ne feront pas revenir au Chemin, à la Vérité et à la Vie ceux qui se sont écartés et éloignés volontairement, sciemment, du « sang de l’aspersion ». Ceux-là ne seront pas épargnés. « Il est impossible » qu’ils « soient encore renouvelés et amenés à la repentance ». (Héb. 6 :4-10 ; 10 : 26-30). Nous savons bien que même ces paroles, qui ne sont qu’un affectueux avertissement, et ces références fidèles aux Paroles inspirées seront attribuées à la haine, à la malice, à l’envie et à tout mauvais sentiment qui nous sera imputé, au lieu d’être attribuées à leur motif réel, le désir de servir le Seigneur, la Vérité et les frères ou les sœurs, quels qu’ils soient, trébuchant à leur insu.
Dans le passé, beaucoup ont participé aux emblèmes du Corps et du Sang du Seigneur sans apprécier pleinement la philosophie de la rançon ils l’ont fait néanmoins avec un sentiment de vénération et dans la compréhension du fait que la mort de notre Rédempteur nous avait purifiés de notre faute et libérés de la pénalité encourue à cause de cette faute. Ceux-là discernaient la signification réelle de la Commémoration, même si, par suite d’erreurs grossières mêlées à la Vérité, ils ne discernaient pas sa simple philosophie, comme beaucoup d’entre nous peuvent le faire maintenant.
Seulement les baptisés
Mais un frère baptiste émettra peut-être cette remarque. Vous avez oublié de mentionner le baptême comme qualification nécessaire à la participation au Souper Commémoratif.
Non, nous n’avons pas oublié le baptême. Nous convenons avec vous que le baptême est nécessaire, que le Souper Commémoratif est seulement pour l’Eglise, et que le baptême doit être nécessairement accompli avant que l’on puisse appartenir à l’Eglise. Mais nous différons d’avis avec vous sur le point de savoir ce qu’est l’Eglise. Nous affirmons que l’Eglise Baptiste n’est pas l’Eglise. Comme toutes les autres églises organisées et gouvernées par des hommes déchus, l’Eglise Baptiste contient de l’« ivraie » aussi bien que du « froment » ; mais l’Eglise contient du froment seulement. Assurément, parmi toutes les sectes de la Chrétienté, personne ne prétendra que sa secte contient tout le « froment » et pas d’« ivraie ». Mais l’Eglise, composée de ceux qui sont « inscrits dans les cieux », comprend sur sa liste tout le « froment » et pas un grain d’« ivraie ». C’est là l’unique Eglise établie par notre Seigneur et dont tous les élus doivent devenir membres — c’est l’Eglise « épargnée » — « l’Eglise des premiers-nés inscrite dans les cieux ». — Héb. 12 : 23.
Nous ne pouvons non plus admettre votre opinion relative au baptême. Le point de vue biblique est plus restrictif que le vôtre. Vous avez dans l’Eglise Baptiste des membres qui sont loin de pouvoir être acceptés comme membres de l’« Eglise des premiers-nés ». Ils ont subi votre test, celui du baptême dans l’eau, mais ils n’ont pas subi le test du plus grand baptême requis de tous les membres de l’Eglise, dont les noms sont inscrits dans les cieux. Le baptême véritable est un baptême dans le Corps de Christ — l’Eglise — ; il se réalise par un baptême, une immersion dans la mort de Christ, et une résurrection de cette mort, à Sa ressemblance. L’immersion dans l’eau est un magnifique symbole de l’immersion réelle de la volonté humaine dans la volonté de Christ, une belle illustration d’un sacrifice complet accompli même jusqu’à la mort ; mais ce n’est qu’une illustration, un symbole, tout comme le Pain et le Vin du Souper ne constituent pas les réels éléments donneurs de vie issus du sacrifice de notre Seigneur, et dont nous devons manger, mais ils en sont simplement les symboles.
Nous sommes d’accord, par conséquent, pour dire que personne, si ce n’est les membres de l’Eglise, les baptisés par immersion, ne devrait participer au Souper ; mais nous reconnaissons comme réellement baptisés par immersion tous ceux dont la volonté est morte et ensevelie dans la volonté de Christ et qui, comme Nouvelles Créatures en Lui, marchent en nouveauté de vie, attendant que leur course se termine par la mort littérale et qu’ils soient réveillés comme des êtres nouveaux effectifs à la Première Résurrection. Tous ceux-là, qui qu’ils puissent être et où qu’ils puissent être, sont les membres réels du Corps de Christ, de l’Eglise, qu’ils aient ou non accompli le symbole de l’eau enjoint. Bien entendu, lorsque ces consacrés, morts à leur volonté propre et vivants uniquement pour effectuer la volonté de Christ, en arrivent à voir que notre Seigneur, dans les exhortations qu’Il leur prodigue, recommande le symbole de l’ensevelissement, de l’immersion dans l’eau, de même que l’ensevelissement de leur volonté, ils se font un plaisir de Le suivre et de Lui obéir. Ils obéissent en toutes choses à leur Chef et Seigneur. Ils savent maintenant qu’une goutte d’eau, reçue quand ils étaient enfants, non « croyants », ne saurait d’aucune façon symboliser l’ensevelissement et la résurrection. Ceux qui voient la valeur et la beauté de cette injonction de la Parole de Dieu devraient, si possible, être immergés dans l’eau également (comme nous le montrèrent le Seigneur et Ses Apôtres) avant de participer au Souper Commémoratif. Voyez les Etudes des Ecritures, Vol. VI, Etude X, « Le Baptême de la Nouvelle Création ».
Naturellement, nous ne pouvons espérer que seul le véritable « froment » se présentera à la table du Seigneur ; nous nous attendons à ce que des grains d’« ivraie » viennent et y soient aussi présents, comme le fut Judas lors du premier rassemblement. Mais puisque nous ne pouvons juger le cœur, ni séparer le « froment » de l’« ivraie », nous remplissons notre devoir dans sa totalité en annonçant « tout le conseil de Dieu », tel qu’il est révélé dans Sa Parole sur ce sujet, et nous laissons décider celui qui professe croire au Sang opérant la Réconciliation et s’être consacré au Rédempteur, s’il doit ou non prendre part au Souper.
Comment y prendre part
S’il y a dans votre entourage d’autres personnes consacrées à Dieu, en plus de vous-même, vous devriez le savoir. Votre amour fidèle pour eux et pour la Vérité a dû vous pousser à les rechercher pour leur apporter une bénédiction en leur parlant de la Vérité, peu après que vous l’avez reçue vous-même. S’il s’en trouve de ceux-là, avec qui vous pouvez être en communion, invitez-les à se joindre à vous lors de la Commémoration ; ne les invitez cependant pas si vous savez qu’ils nient la Rançon, de peur de contribuer à amener sur eux une condamnation supplémentaire.
Rassemblez-vous en petit ou en grand nombre, selon que les circonstances le permettront. Mais il vaut mieux de beaucoup se réunir avec un petit nombre de personnes qui sauront avec vous pénétrer dans l’esprit de la Commémoration, plutôt qu’avec une foule dépourvue de l’esprit de communion et d’union en Christ.
Préparez pour la circonstance, si possible, du pain sans levain (des biscuits minces et durs) pareil à celui dont s’est servi le Seigneur et dont se servent les Hébreux aujourd’hui, parce que le pain sans levain, pur, doux, symbolise le mieux la chair exempte de péché de l’Agneau de Dieu. Celui-ci n’a pas connu le péché (symbolisé par le levain) ; Il était saint, innocent, sans souillure et séparé de la race des pécheurs. Préparez une boisson tirée du « fruit de la vigne », comme l’a ordonné le Seigneur qui, avec les disciples, s’est indubitablement servi d’un vin léger. Nous considérons que le vin est indiscutablement le symbole le plus approprié. Mais, puisque notre Seigneur n’employa pas le mot vin, mais simplement l’expression « fruit de la vigne », nous ne pouvons formuler d’objection contre l’emploi du jus filtré tiré de grains de raisin sec bouillis. Assurément, ce jus serait du « fruit de la vigne » aussi réellement que l’est le vin.
Nous n’imposons pas ce jus de raisin à ceux qui éprouvent, par scrupule de conscience, le désir de se servir de vin ; nous rappelons simplement à tous que les circonstances actuelles, notre climat, nos habitudes, etc., diffèrent grandement de ce qu’ils étaient du temps de l’Eglise primitive. Nous nous demandons vraiment si notre Seigneur voudrait que nous symbolisions Son Sang par l’emploi des nombreux vins enivrants de notre époque, et particulièrement lorsque nous pensons au fait que certains d’entre les saints ont pu hériter de faiblesses charnelles qu’une seule gorgée suffirait à réveiller ; grande serait alors la tentation pour eux. « Pensez… a ne rien faire qui soit pour votre frère une pierre d’achoppement. » (Rom. 14 : 13). Si, par scrupule de conscience, vous préférez le vin, choisissez un vin léger, ou mélangez un peu de vin à du jus de raisin.
Le service Commémoratif devrait être très simple ; il constitue principalement un moment de communion. Dressez une table au milieu de l’assemblée pour le pain et le vin. Après le chant d’un cantique, un frère devrait, en quelques mots bien choisis, exposer le but du service et lire sur le sujet quelques versets des Saints Ecrits. Un autre pourrait ensuite adresser une prière de remerciements pour le Pain de Vie, le corps rompu de notre Seigneur ; après quoi, le pain sans levain (ou un biscuit au bicarbonate de soude si c’est plus commode) devrait être passé à tous les communiants. Ici s’offre l’occasion de formuler des remarques à propos du Pain de Vie, ou de lire un extrait des l’Etudes des Ecritures, Vol. VI, Etude XI. Il y aurait lieu ensuite d’adresser une prière de remerciements pour la « coupe », et pour le précieux Sang symbolisé par celle-ci, et la coupe contenant le « fruit de la vigne » devrait être passée. Ici se présente l’opportunité d’émettre des observations sur le précieux Sang. Mais évitez des discussions à cette réunion. S’il est approprié de lutter ardemment pour la foi en d’autres occasions, cela ne l’est pas à cette occasion. Cette réunion est destinée à la communion avec le Seigneur, notre Rédempteur et Roi présent. Si quelqu’un paraît querelleur, qu’il dise ce qu’il a à dire, et que les autres s’abstiennent de discuter pour que ne soient pas gâchés les saints moments de communion spéciale avec le Maître qui les a prévus pour notre bénédiction.
Ceux qui célèbrent la Commémoration avec des cœurs loyaux, sincères, reçoivent alors une grande et consolante bénédiction ; aussi est-il bon d’avoir des moments de calme au milieu du service, au cours desquels personne ne parlera de manière à être entendu et où les cœurs de tous pourront s’unir intimement au Maître, dans la communion avec Lui. Ce sera l’occasion de se rappeler Son amour passé et présent, de renouveler le vœu accompli pour être fidèle disciple jusqu’à la mort même, d’examiner notre conduite pour voir si ce vœu a été gardé ou violé durant l’année précédente, et de décider de nouveau de courir avec patience dans la course en vue du prix de l’héritage avec notre Seigneur, auquel nous sommes invités.
Un beau cantique approprié pour la clôture de la Commémoration est le n0 276 de notre livre de cantiques [du livre de cantiques anglais, trad.]. Ce cantique intensifiera sûrement la joie que nous éprouverons par la compréhension du fait que dans toutes les parties du monde il en est qui sont mus par une foi du même prix que la nôtre, qu’ils célèbrent le même Sacrifice, cet important Sacrifice, qu’ils pensent au même gracieux Seigneur, qu’ils sont consolés et encouragés par les mêmes promesses, infiniment grandes et précieuses, qu’ils prennent la résolution, par la grâce du même gracieux Roi, d’effectuer dès lors un service plus grand et de consentir à de plus grands sacrifices à Son service et au service de Son Peuple, et qu’ils terminent la Commémoration par le chant du même cantique de louange et d’adoration.
A propos du premier Souper il est écrit « Ayant chanté une hymne, ils sortirent. » (Matth. 26 : 30, Darby). Faisons de même. Que chacun retourne chez soi le cœur comblé. Nous suggérons d’omettre à cette occasion les habituelles salutations, tout à fait convenables et faites avec tous après les réunions, ainsi que la formulation de toutes remarques et pensées banales. Nous pourrons de cette manière prolonger notre communion avec le Maître. Suivez-Le des yeux toute la journée suivante. Prêtez l’oreille à la clameur poussée par les gens contre l’Innocent. Observez-les, comme ils sont incités par le clergé de Jérusalem. Voyez le Seigneur devant Hérode et ses soldats. Regardez-Le alors qu’on le revêt, pour se moquer de Lui, de vêtements représentant la royauté ; on pose sur Sa tête une couronne d’épines, ensuite on Lui donne des soufflets et on crache sur Lui.
Regardez-Le, crucifié comme un criminel, voyez comme on se raille de Lui avec mépris en invoquant les bonnes œuvres qu’Il avait accomplies : « Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même » (Matth. 27 : 42). Souvenez-vous qu’Il aurait pu se sauver Lui-même ; qu’Il aurait pu demander et obtenir « plus de douze légions d’anges » pour Le délivrer et le protéger ; qu’Il aurait pu détruire Ses ennemis et Ses diffamateurs, au lieu de mourir pour eux, et que notre espérance en une résurrection et en la vie éternelle reposait sur l’offrande volontaire qu’Il fit de Lui-même comme prix de notre Rançon. Considérer Son amour envers nous et envers tous nous fortifiera sûrement et nous rendra capables d’endurer, en tant que Ses disciples, une rigueur sans cesse accrue, comme de bons soldats de la croix. Considérons toujours Celui qui a supporté contre Sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que nous ne nous lassions point, l’âme découragée, lorsque nous subirons les légères afflictions permises actuellement pour notre épreuve et notre discipline. Si nous les endurons fidèlement, elles produiront pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire.
W.T. 5191 — C.T.R. 1913