« Ils seront à moi, dit l’Eternel des armées en ce jour où le rassemblerai (vers. angl.) mes plus précieux joyaux ». — Malachie 3 : 17 (Martin).
Les joyaux ont une valeur qui leur est propre, une qualité intrinsèque. Abondants, ils seraient sans doute appréciés, mais ils le sont d’autant plus qu’ils sont comparativement rares. Les figures et les comparaisons employées dans les Ecritures par le Saint Esprit sont pleines de signification. Et cette figure — celle des joyaux — l’est aussi bien que les autres. Lorsque l’Eternel compare son peuple fidèle a des pierres précieuses, a des joyaux, c’est pour montrer qu’il y a e ce peuple une valeur intrinsèque, une beauté qu’Il apprécie et cela implique que de tels caractères sont très rares en comparaison du monde — un petit troupeau.»
Notre texte s’applique à la fin de l’âge de l’Evangile et non seulement il nous dit que l’Eternel ne rassemblera pas ses joyaux avant ce temps-là, mais il implique aussi que la seule classe qui sera rassemblée, à ce moment-là, sera la classe des joyaux. Nous avons ici une contradiction avec la pensée généralement admise sur ce sujet (1) Que l’Eternel a rassemblé ses joyaux tout le long des six mille ans passés, idée manifestement erronée puisqu’Il a fixé un jour à la fin de cet âge au cours duquel Il rassemblera ou réunira ses joyaux.
(2) Il expose l’inexactitude de la pensée d’après laquelle toute personne respectable, dont la conduite semble à peu près décente, doit être unie au Seigneur et participer à son Royaume, puisqu’il indique clairement que seule une classe tout à fait exceptionnelle sera recherchée et rassemblée.
La classe, décrite ici comme étant une classe de joyaux, est mise en contraste avec les autres classes du contexte (verset 15) celle des « orgueilleux » qui ont beaucoup de succès au temps actuel, et celle des ouvriers d’iniquité, qui tentent Dieu et n’ont aucun souci de Lui plaire ou de Le servir. — et c’est là évidemment la majeure partie de l’humanité. La classe des joyaux est décrite au verset 16 comme étant la classe de ceux qui « craignent l’Eternel » qui Le révèrent et « sondent sa Parole ».
Mais, demandons-nous, où trouve-t-on habituellement les joyaux ? La réponse selon cette figure, est qu’on les trouve là où l’on s’y attend le moins. Ainsi, par exemple, les diamants du sud de l’Afrique se trouvent parfois mélangés à du gravier ordinaire et quelquefois, enveloppés d’une gangue d’argile bleu-noire. Il faut, pour les trouver une recherche attentive et généralement, il faut d’abord les débarrasser de la vase qui les entoure, avant —“de les préparer à refléter la lumière. C’est ainsi que quelques-uns des « joyaux » que l’Eternel cherche maintenant pour les sortir du monde, se rencontrent sur les sentiers ordinaires de la vie, tandis que d’autres sont retirés des profondeurs de la boue du péché. Le Seigneur ne s’attend pas à trouver dans le monde, les joyaux qu’Il cherche dans un état parfait, bien façonnés, taillé, polis et prêts à être enchâssés dans la gloire .Au contraire, par les soins d’une classe de ses serviteurs, Il les rince de la boue du péché et de l’horrible abîme. Il les lave, les purifie du péché par le mérite de son Précieux Sang et par sa Parole, et, ensuite, par d’autres serviteurs et par d’autres soins providentiels, il les polit avec une habileté divine, pour qu’ils reflètent et réfractent la lumière de la gloire de Dieu — le caractère divin — la justice la sagesse, l’amour.
De même que le diamant dans son état brut, sans être taillé ni poli, n’aurait pas plus de valeur que n’importe quelle autre pierre ordinaire employée à un usage courant, ainsi ceux que l’Eternel choisit et prépare, ceux qui sont ses joyaux, doivent leur valeur finale à la taille, au façonnage et au polissage de leur caractère par la Providence divine, selon qu’il est écrit : « Nous sommes son ouvrage» (Eph. 2 : 10). Nous ne pouvons supposer que l’illustration soit parfaitement adaptée dans chacun de ses détails, cependant, nous pouvons voir facilement que, tandis que le résultat tout entier, c’est-à-dire la beauté et la grâce du joyau achevé doit être attribué à la grâce divine, celle-ci, néanmoins, n’opère que selon les principes et les conditions relevant de la loi divine. De même que les chercheurs de diamants expérimentés rejettent l’argile molle et diverses pierres dures dans leurs recherches de celles qui sont de l’espèce désirable, ainsi le grand Chercheur de Joyaux procède selon un principe dans la recherche de ses joyaux.
«Autant que le Seigneur en appellera »
La dureté du diamant peut représenter le caractère, et nous devons nous souvenir que le caractère appartient à la personne et non à Dieu. Chacun de nous doit avoir son propre caractère, et ce n’est que dans la mesure où chacun de nous a un caractère qu’il peut espérer être finalement accepté comme joyau, car ceux qui n’ont pas de caractère ne supporteront pas les épreuves. De même que le chercheur de diamants retient sur son chemin tout ce qui donne l’évidence de posséder la qualité du diamant, ainsi la grâce divine, opérant dans le champ diamantifère du monde (la chrétienté et partout où la Parole de Dieu a pénétré), retient tout ce qui ressemble à un caractère. Ce qui est mou, ce qui se plie facilement, ce qui n’est pas cristallisé, n’est pas recherché maintenant, et, au contact de la grâce divine, est laissé de côté. Ceux-là seuls qui donnent l’évidence de posséder un caractère sont estimés dignes de passer par le lavage et par l’épreuve.
La dure cristallisation du diamant correspond à l’empressement de la personne pour la justice. Tant qu’il n’y a pas cet empressement pour Dieu et pour la justice, il n’y a aucune des qualités de joyau recherchées par Dieu maintenant. Ce sont ceux dont la volonté pour la justice est formée, cristallisée, établie, déterminée, que l’Eternel cherche maintenant. Et c’est ici que la comparaison devient imparfaite ; car, tandis que les diamants sont tous d’une dureté égale, le grand Chercheur de Joyaux en accepte quelques-uns chez lesquels la cristallisation n’est pas achevée, et Il « nous aide dans nos infirmités » développant en nous, par sa Providence, en même temps qu’il nous polit, la qualité de fermeté pour la justice. — Rom. 8 : 26.
Mais, même quand le diamant brut a été trouvé, il ne serait d’aucune valeur, comme nous l’avons vu plus haut, s’il ne pouvait pas être taillé, en vérité, pour beaucoup d’usages, il serait de moindre valeur que d’autres pierres et que l’argile. Ainsi en est-il de ceux que la grâce divine trouve dans la fange du péché et qui ont, cependant, une volonté, un caractère voulant la droiture, la vérité, la bonté, la justice — « qui cherchent l’Eternel en tâtonnant » (Actes 17 :27) le grand Tailleur de Joyaux, le grand Lapidaire, doit réellement leur donner toute leur valeur par sa sagesse et son habileté à les façonner, à les tailler et à les polir. Cependant, d’un autre côté, il ne pourrait ni tailler, ni façonner, ni polir ce qui n’aurait pas la qualité ou caractère, la volonté pour la justice, qu’il est essentiel de posséder pour recevoir un tel polissage. Ceux donc qui sont dans les mains du grand Lapidaire, et qui subissent son polissage, doivent tout d’abord avoir été trouvés par la grâce divine trouvés par le Seigneur Jésus ils doivent d’abord avoir été lavés et ils doivent avoir été acceptés on raison de leur volonté désireuse d’être en harmonie avec la pensée divine. Ensuite, étant donné leur acceptation, ils peuvent prendre plaisir dans toutes les pénibles expériences et les pénibles difficultés par lesquelles notre Seigneur Jésus les fait passer, comme par différentes phases du moulage et du polissage nécessaires à leur achèvement comme joyaux de Jéhovah, pour être rassemblés à la fin de cet âge de l’Evangile et pour être enchâssés dans l’or de la nature divine, pour refléter à toujours les beautés du caractère divin.
C’est en harmonie avec cette pensée que l’Apôtre nous encourage à nous réjouir dans les tribulations, sachant qu’elles produisent en nous la patience, l’expérience, l’espérance, l’obligeance fraternelle, l’amour. — les différentes facettes du joyau. L’Apôtre s’exprime encore, au sujet des expériences les plus pénibles et les plus difficiles de la vie du Chrétien, comme étant de « légères afflictions », et il parle de la vie présente, comparée à l’éternel avenir, comme n’étant qu’un «moment», disant « nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire ». — Rom. 5 : 3-5 : 2 Cor. 4 :17.
« Ne nous abandonne pas dans la tentation »
Le lapidaire saisit fermement le joyau qu’il a déjà éprouvé et qu’il a reconnu comme possédant la qualité requise de joyau, et le sertissant dans un instrument approprié, il le presse contre une meule avec juste la pression qu’il faut pour lui enlever sa rugosité et ses inégalités et pour lui donner le façonnage et le polissage nécessaires.
Cette opération demande une grande habileté, car, autrement, par une malfaçon, une grande partie de la valeur de la pierre pourrait être perdue. C’est pour cela que des ouvriers habiles, seuls, sont employés à ce travail.
Ainsi par exemple ; le célèbre diamant Kohinoor pesait, à l’origine, près de 800 carats mais, ayant été travaillé par un ouvrier malhabile, son poids fut réduit à 280 carats. Toutefois, comme la valeur d’un diamant dépend tellement d’une taille habilement pratiquée, plus de la moitié de sa grosseur a encore été sacrifiée pour le tailler de nouveau et lui donner sa symétrie, sa beauté et son pouvoir de réfraction. Et maintenant, il pèse moins de 107 carats.
Ainsi en est-il du polissage des joyaux de l’Eternel : leur valeur dépend beaucoup d’une taille convenable et celle-ci n’est confiée qu’aux mains expertes de notre Seigneur Jésus-Christ, au sujet duquel nous sommes d’avance assurés qu’il a été tenté en tous points comme nous le sommes -— que lui-même, entre les mains du Père, a passé par des expériences semblables aux nôtres : épreuves, etc… Il sait exactement ce qu’il nous faut pour nous perfectionner afin que nous soyons agréables et acceptables par le Père pour refléter et réfracter la lumière de sa gloire quand elle tombera sur nous dans notre condition définitive. Notre étude a en partie pour objet la foi en ce grand Maître-Ouvrier auquel le Père a donné pour tâche de nous façonner et nous polir. Certains côtés de notre caractère peuvent avoir besoin de beaucoup plus de corrections que d’autres. Souvent, nous serions disposés à «nous retirer », à ne pas être entièrement soumis, à craindre que le Seigneur nous ait oubliés et abandonnés dans l’épreuve. Mais la sagesse infinie nous assure, nous garantit, qu’il n’en est pas ainsi et que, si nous nous retirions, cela nous rendrait « impropres pour le royaume ». Hébr. 13 : 5; Luc 9 : 62.
Le lapidaire terrestre fixe dans du ciment le joyau qu’il polit, excepté la facette qu’il est en train de travailler, si bien que ni lui, ni d’autres, ne le voient pendant l’opération, sauf lorsqu’il le retire, le refroidit et examine les progrès de son travail; mais il sait constamment, et avec précision, ce qui se fait, car il a un instrument, appelé « Cadran du Lapidaire » qui indique exactement la position du joyau et évite la taille défectueuse d’autrefois.
Il en est justement ainsi des joyaux de l’Eternel « le monde ne nous connaît pas» — il a vu la meule de la discipline qui a taillé les joyaux de l’Eternel pendant des siècles, mais il n’en a compris ni la nécessité, ni la valeur. Il peut même avoir un aperçu un reflet occasionnel provenant de ces joyaux, mais cela sans en tirer quelque avantage — sans que cela l’ait rendu à même de connaître le mérite réel de leur caractère et la valeur de la taille et du polissage, car les facettes, même lorsqu’elles sont achevées, sont encore tachées de ciment et de poussière provenant de la meule. Mais le grand et aimant Maître-Ouvrier et Lapidaire en Chef connaît tout cela et l’a expliqué aux «joyaux»; de sorte qu’ils connaissent en partie maintenant, et par la foi se confient en Lui quant au reste, chantant dans leur coeur : «Il sait, Il sait ! Il ne permettra pas que nous soyons tentés au-delà de nos forces, mais, avec la tentation, Il préparera aussi le moyen d’en sortir », Oui, le Seigneur sait exactement quelle pression il doit donner, — Il sait exactement combien il faut de frottements —et Il ne nous affligera pas par plaisir, ni ne permettra aucune tribulation qu’Il ne puisse et ne veuille faire concourir à notre bien. Et, étant ainsi assurés que toutes choses concourent ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu, ses vivants joyaux peuvent « se réjouir dans la tribulation », sachant qu’elle produit en eux les fruits paisibles de justice, d’amour, sachant que ces expériences sont indispensables, et que, sans elles, jamais ils ne pourraient être parmi les joyaux rassemblés,
«Quel est le fils que le père ne châtie pas ?»
Notre texte, après avoir parlé du rassemblement de la classe des joyaux, abandonne la figure et se rapporte à la même classe, comme étant celle des fils de Dieu, disant « Et je les épargnerai comme un homme épargne son propre fils qui le sert ». Nous avons ici la distinction, toujours maintenue, entre ceux qui sont serviteurs simplement et ceux qui servent comme fils, Moïse a été fidèle comme serviteur sur sa maison (L’Israël naturel), mais Christ est fidèle comme Fils sur sa maison (L’Eglise élue) — la maison ou famille des fils qui ont reçu l’Esprit d’adoption, le saint Esprit. Quoique fils, ils doivent cependant apprendre l’obéissance non moins parfaitement que s’ils étaient de simples serviteurs. En vérité, comme fils, il est d’autant plus nécessaire qu’ils apprennent les leçons d’obéissance au Père. On est en droit de s’attendre à plus, à beaucoup plus, d’un fils au service de son père que de quelqu’un qui n’est pas fils. On s’attend à ce qu’il s’engage dans le service dans l’esprit de son Père, animé par les mêmes impulsions de justice et d’amour, parce qu’il est «engendré de nouveau» par cet Esprit de Sainteté. Comme fils il a besoin d’une éducation non moins soignée, mais plus soignée qu’un serviteur : il a besoin de passer, entre les mains du Père, par une discipline plus stricte ; car, n’est-il pas son représentant, et ne doit-il pas être son héritier?— Hébr. 3:5.6:12:7; Rom. 8 :15-17.
Bien que ces fils ne doivent pas être dispensés du polissage nécessaire pour les rendre acceptables comme fils, — «acceptés dans le Bien-aimé », —néanmoins notre texte nous assure que quelque chose doit leur être épargné. D’autres passages dans les Ecritures nous montrent que doivent être épargnés, à cette classe, (1) le grand temps de détresse qui va venir sur le monde entier à la fin de cet âge: ce qui est en harmonie avec les paroles de notre Seigneur, «Veillez donc, afin que vous soyez jugés dignes d’échapper a toutes ces choses qui doivent arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’Homme ». (2) Ils doivent échapper aux mille ans de jugement ou épreuve, qui vient sur le monde, et qui a son commencement dans le temps de trouble du «temps de la fin ». C’est ainsi que l’Apôtre déclare que cette classe de fils fidèles, la classe des joyaux, «ne viendra pas en condamnation (jugement) avec le monde ». — Luc 21 : 36: 1 Cor 11 : 32; Jean 5 : 24.
Cela ne veut pas dire, toutefois, que l’épreuve ou jugement du monde sera telle qu’elle ne pourra pas être supportée; tout au contraire, nous sommes assurés qu’elle sera des plus favorables et que le Seigneur «jugera le monde selon la justice »durant l’âge Millénaire. Mais pour l’Eglise, avoir part à cette épreuve, signifierait une prolongation de la période d’épreuve: cela signifierait aussi un retard de mille ans avant d’entrer dans les joies du Seigneur dans le sens le plus complet. — un retard de mille ans avant de parvenir à ce qui est parfait. Et non seulement cela, mais comme nous l’avons vu dans d’autres versets et comme l’implique le verset que nous considérons, la classe maintenant choisie est une classe de joyaux qui diffère à beaucoup d’égards du monde en général dont chaque membre a été racheté et pour chacun il a été pourvu à un moyen pour échapper au péché et à la condamnation hérités d’Adam.
«Il produit plus tard les fruits paisibles de justice»
Nous ne devons pas supposer non plus que ceux qui sont polis maintenant par la meule de la distribution, de l’épreuve, de l’affliction, des difficultés, sont de ce fait rendus malheureux. Bien au contraire, ils éprouvent ce que l’Ecriture indique qu’ils devraient éprouver, une joie et une paix que le monde ne connaît pas, — que le monde ne peut ni donner, ni enlever. Et lorsque l’on se souvient que leurs sévères expériences et leur polissage ne sont « que pour un moment », en comparaison de la discipline plus longue de ceux qui seront éprouvés dans l’âge Millénaire, — lorsque l’on se souvient aussi que, proportionnellement à leurs épreuves et à leurs difficultés, il leur est accordé « plus de grâce » et en outre, que leur récompense sera infiniment plus grande que ce qu’ils pourraient demander ou penser, selon les infiniment grandes et précieuses promesses de la Parole divine —alors nous pouvons voir que cette maison de fils, ces joyaux maintenant préparés par le Seigneur, sont vraiment hautement favorisés par rapport à tous les hommes et qu’ils peuvent accepter joyeusement la perte de leurs biens (réputation mondaine, etc., y compris), sachant que cela produit pour eux, «au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire » — 2 Cor. 4 :17.
En parlant de nous comme de fils de Dieu, les Ecritures déclarent que nous sommes à l’école de Christ (même pensée que celle qui se trouve dans la taille des joyaux). Et au sujet de ceux qui seront finalement acceptés comme fils, elles montrent que le seront ceux qui finiront leur course avec joie, — ceux qui rempliront les conditions prédestinées, savoir que tous ceux qui feront partie de cette classe de fils (les joyaux) doivent être des copies du cher Fils de Dieu qui est Lui-même le plus grand, le plus brillant et le plus absolument parfait des joyaux. — Rom. 8 : 29-30.
Cette recherche de la maison des fils, des joyaux et leur polissage, a déjà été en cours depuis plus de dix huit siècles. Les Ecritures nous indiquent que maintenant la fin de l’âge est arrivée, le temps de la réunion ou du rassemblement de ces joyaux et de leur enchâssement dans la gloire de la nature divine, en vue de l’âge nouveau au cours duquel ils seront hautement élevés et seront la lumière du monde. En harmonie avec cela, les signes des temps indiquent clairement que le grand temps de détresse pour le monde est proche, à la porte même, pour préparer le monde aux bénédictions à venir, Nous voyons par là que si nous voulons être parmi les joyaux acceptables, parmi les fils auxquels seront épargnées les calamités qui approchent, il nous faut faire diligence et coopérer avec le Grand Maître-Ouvrier pour que le façonnage et le polissage de nos coeurs, de nos volontés, soient promptement achevés.
«Alors vous verrez la différence entre le juste et le méchant».
L’Eternel annonce par le prophète qu’il y aura un changement général dans sa manière d’agir envers l’humanité, aussitôt que les joyaux auront été rassemblés. Le verset 15 montre ce qui se passe au temps présent, pendant que continue le polissage de ces joyaux de l’Eternel : — les infidèles et les mondains semblent avoir souvent l’avantage: mais le verset 18 indique que lorsque ce polissage aura été achevé et lorsque les joyaux auront été fixés dans la grande couronne de réjouissance, à la fin de cet âge, «Alors vous verrez de nouveau la différence entre le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas ».
Actuellement, pendant que le mal domine; pendant que le « prince de ce monde» (Jean 14 : 30) règne librement, et pendant que «ceux qui tentent Dieu échappent », il serait difficile de juger, d’après les apparences extérieures, quels sont ceux qui sont les favoris de l’Eternel. En effet, ses favoris, ses « joyaux » semblent être moins favorisés que d’autres. Ils ont plus d’afflictions, plus d’épreuves, plus de persécutions, plus de difficultés et ils suivent un chemin plus étroit. Parmi eux, l’on ne trouve pas, par conséquent, beaucoup de grands, de riches ou de sages, mais l’on trouve principalement les pauvres de ce monde, riches en foi et héritiers, en perspective, du Royaume (Jacques 2 : 5). Mais lorsque ces derniers seront glorifiés avec leur Seigneur dans le Royaume — alors il y aura un changement général, un revirement complet. Les méchants et ceux qui tentent Dieu n’auront plus ni puissance, ni influence, ni prospérité, et les humbles, les débonnaires et ceux qui vivent pieusement, ne souffriront plus persécutions ni tribulations : au contraire, de ce temps où le règne Millénaire de Christ sera inauguré il est déclaré prophétiquement : «En ses jours, le juste fleurira », et le «méchant sera retranché» —Satan sera lié.— Ps. 72:7; 37:9; Apoc. 20 : 2.
«Ils se parlèrent l’un à l’autre»
Mais, revenant au contexte, nous y voyons une autre caractéristique de la disposition de cette classe de «joyaux» pendant son temps de polissage. Nous lisons, «Alors ceux qui craignent l’Eternel (qui le révèrent) se parlèrent l’un à l’autre » (verset 16). Ah oui quoi de plus naturel qu’un désir de communion avec tous ceux qui ont la « même foi précieuse », avec tous ceux qui sont, pareillement, dans les mains du Lapidaire, subissant le polissage, avec tous ceux qui ont les mêmes caractéristiques, la même disposition à l’égard de Dieu et de sa justice ? Notre Seigneur nous dit que « l’amour pour les frères» sera une disposition marquée chez tous ses fils qui le servent, car quiconque aime Celui qui a engendré aime aussi celui qui est engendré de Dieu (1 Jean 5 :1). Et l’amour mutuel des « frères » les pousse à se rencontrer fréquemment et à se parler l’un à l’autre (verbalement, par imprimés ou par écrits). L’Apôtre Paul attire particulièrement notre attention sur la convenance, et même, sur la nécessité pour cette classe de frères de se réunir entre eux. Voici son exhortation : « N’oubliez pas de vous réunir ensemble (version anglaise) et cela d’autant plus que vous voyez le jour s’approcher », C’est dans ce même but que l’une des promesses de notre Seigneur a été faite pour Son peuple se trouvant en réunion: «Où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux» — Matth, 18 : 20 ; Hébr, 10 25.
Il y a aussi une pensée dans le mot : « ensemble ». Ce n’est pas simplement une réunion que les Fils de Dieu désirent, dans laquelle le monde, la chair et le diable se mêleraient — ce qu’ils désirent particulièrement, c’est une communion de l’un avec l’autre, une communion avec tous ceux qui ont des dispositions semblables, une foi semblable dans le Précieux Sang, une consécration semblable et qui, comme eux, passent par les mains du grand Polisseur pour être préparés à être associés dans la gloire. Ce désir de communion de l’un avec l’autre n’est pas une marque d’égoïsme, ni une inconvenance; au contraire, notre Seigneur déclare que ceux qui aiment la lumière viennent à la lumière, tandis que ceux qui aiment les ténèbres évitent la lumière, et l’Apôtre demande : « Qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? » et il indique clairement que, bien que Satan et les enfants des ténèbres puissent contrefaire la table du Seigneur et la grâce de sa Vérité, il n’y a pas cependant d’harmonie réelle, ni de communion, entre leur table et la table du Seigneur sur laquelle le Seigneur Lui-même étale sa précieuse Vérité pour ceux qu’Il aime et qui sont siens, — 1 Cor, 10 21,
Quand nous lisons que ces fidèles « se parlèrent l’un à l’autre », nous nous demandons naturellement quel pouvait être le sujet de leur conversation, l’objet de leur entretien. Il n’en est pas fait mention ici, mais il en est parlé ailleurs, dans d’autres passages de la Parole inspirée. L’Apôtre indique que ceux-là « s’occupent de choses célestes », et il les met en contraste avec ceux de la terre, les terrestres, qui « s’occupent de choses terrestres » et dont le dieu est leur ventre. Leur conversation ne portera pas, par conséquent, sur les plaisirs terrestres, la nourriture et le vêtement, les ambitions de l’esprit humain, l’orgueil de la vie, etc.., mais elle portera sur « les choses qui appartiennent à leur paix », les choses qui, dans leur coeur, tiennent la place la plus élevée ; car tous ils recherchent premièrement le Royaume des Cieux et sa justice, et quant aux choses terrestres, ils « se contentent de ce qu’ils ont », — selon que la Providence du Seigneur y pourvoit.
«Le cantique nouveau dans leur bouche.
Ils ne se réunissent pas, non plus, pour se lamenter sur les épreuves et les difficultés du chemin, quoiqu’il puisse y avoir certaines occasions où la majorité d’entre eux peut « pleurer avec ceux qui pleurent ». Normalement, cependant, la condition convenable dans laquelle chacun devrait se trouver serait de vivre tellement à la lumière de la face du Père que les épreuves et les difficultés de la vie présente qui, pour le monde non soutenu par la grâce divine, seraient terribles et pénibles, ne seront pour eux, que de « légères afflictions» et comme enfants du céleste Roi au lieu de se lamenter chaque jour, ils se réjouiront — ils se réjouiront dans la tribulation et dans l’adversité, aussi bien que dans la prospérité. C’est ainsi qu’il est écrit pour explimer l’état d’esprit de cette classe : « Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une louange à notre Dieu ».
C’est en parfaite harmonie avec cette pensée que l’Apôtre prie pour quelques-uns, afin qu’ils soient rendus capables de « comprendre avec tous les saints la longueur et la largeur, la hauteur et la profondeur de l’amour de Dieu qui surpasse toute intelligence ». Ceux qui ont reçu ce « nouveau cantique» et ont compris sa signification, avec les saints en général, trouveront, dans cet amour de Dieu et dans le vaste et profond et élevé, dans le glorieux plan de Dieu du salut, de l’Eglise élue d’abord et ensuite de toute l’humanité — « de quiconque le voudra» — un thème abondant, un thème inépuisable, un thème au-dessus de tous les autres thèmes, qui remplira leurs coeurs et leurs pensées. Il exclura les sujets mondains comme n’étant pas dignes de lui être comparés. Il exclura les plaintes et les murmures comme ne convenant absolument pas de la part de ceux qui ont été les bénéficiaires de tant de faveurs divines et «d’avantages de toute manière» en ce que les oracles de Dieu, nous ont été confiés, — et spécialement en la perspective qui nous a été donnée d’être adoptés dans la famille de Dieu comme fils et « cohéritiers de Jésus-Christ notre Seigneur, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui ». —Rom. 8 :17.
«Faites accueil a celui qui est faible dans la foi»
Tandis qu’il ne conviendrait absolument pas aux consacrés de repousser ceux qui ne sont pas consacrés et qui désirent se réunir avec eux, ou d’essayer de juger les coeurs de ceux qui disent avoir foi dans la rançon et être pleinement consacré au Seigneur, toutefois, dans la mesure où ceux qui ont reçu le Saint-Esprit d’adoption font luire convenablement leur lumière et cherchent à «s’édifier les uns les autres» et à « s’aider les uns les autres pour croître dans la très sainte foi », dans cette même mesure, ceux qui ne sont pas sincères, ceux qui ne sont pas consacrés et ceux qui sont hypocrites, les attireront de moins en moins. Il en résultera, pour tous « ceux qui craignent l’Eternel et qui sondent sa Parole », plus de communion et d’édification spirituelles bénies.
Ceux que l’Apôtre qualifie de sensuels, de terrestres, n’ayant pas l’esprit du Seigneur, produisent le trouble quand ils sont parmi les vrais fils de Dieu, et ils nuisent, parce que pour eux, aussi bien que pour d’autres personnes, cette parole est vraie «C’est de l’abondance du coeur que la bouche parle », et leur coeur, rempli d’orgueil, d’égoïsme, de vaine gloire et d’ambitions, déborde par leur bouche. Leur compagnie n’est pas profitable. De ces mauvais coeurs sortent de mauvaises paroles d’envie, de calomnie de haine, de malice, de discordes, des suggestions égoïstes contraires à la Parole et à l’Esprit du Seigneur. Ils n’édifient personne; leur influence est toujours pernicieuse ils n’édifient pas dans la très sainte foi mais tendent, au contraire, à développer et à cultiver des racines d’amertume par lesquelles souvent « plusieurs sont infectés ». — Hébr, 12 :15,
Ceux qui craignent le Seigneur, qui révèrent son Nom, qui sondent sa Parole, qui cherchent à imiter ses dispositions et à être façonnés par les mains de la Providence divine, devraient veiller à ce que ceux dont nous venons de parler et au sujet desquels l’Apôtre déclare que leur envie, leur malice, leur haine, et leur esprit de dispute, etc.., sont des oeuvres du diable, n’aient pas l’occasion de donner libre cours à leurs mauvaises oeuvres. Ils devraient le faire en montrant qu’ils désapprouvent toute parole mauvaise et toute action mauvaise. Et ceux qui ne savent pas manifester leur désapprobation verbalement, par une aimable remontrance, en montrant que ces choses ne viennent pas de Dieu, mais de l’adversaire, devraient au moins la manifester en refusant tout regard de sympathie pour une telle conduite, en coupant cours à la conversation, en fuyant, d’une manière générale, la compagnie de telles personnes et en consacrant une plus grande attention à leurs propres paroles et à leur propre conduite afin qu’ils puissent ainsi «annoncer les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière, »
«L’Eternel fut attentif et Il écouta»
Dans cet ordre d’idées, il y a encore une pensée que nous ne devrions pas passer sous silence, C’est celle qui est portée à notre attention par ces mots : «Et l’Eternel fut attentif et Il écouta». Comme les fils de Dieu seraient grandement bénis, et comme souvent ils le seraient, lorsqu’ils se réunissent pour parler du Plan de Dieu, de la bonté de Dieu, de sa sagesse, de son amour, de sa justice, et pour s’aider les uns les autres, pour s’encourager les uns les autres, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels et en rafraîchissant l’esprit l’un de l’autre par les infiniment grandes et précieuses promesses qui appartiennent à ceux qui honorent l’Eternel. — comme ils seraient bénis, s’ils pouvaient toujours avoir en mémoire cette déclaration que l’Eternel est attentif, qu’Il écoute notre conversation quand nous parlons entre nous. Il écoute pour voir quels sont ceux qui, de leur bon cœur font sortir des paroles d’affection, de douceur. de pureté, de bonté, de vérité, et qui se distinguent de ceux qui ne se soucient pas de la Vérité et dont les paroles sont vaines ou frivoles ou pis encore, calomniatrices, hostiles et égoïstes.
Et même parmi ceux qui sont du côté de l’Eternel, parmi ceux qui annoncent ses vertus, qui s’efforcent de s’édifier les uns les autres dans la très sainte foi et dans les fruits et les grâces de l’Esprit, nous pouvons être certains que l’Eternel veille sur ceux qui instruisent et qui aident les autres, et qu’il prend connaissance de la pureté de leurs mobiles aussi bien que de leurs paroles; Il se rend compte s’ils cherchent à se glorifier eux-mêmes, ou a Le glorifier dans l’exercice de leurs privilèges et des occasions de service qui leur sont offertes. Si leurs paroles étaient pleines de vantardise, cela serait un signe d’orgueil dans leur cœur, un défaut dans le «joyau » qui le rendrait indigne d’être du nombre de ceux qui seront « rassemblés ». Si, par vaine gloire, quelqu’un essaie de s’approprier l’honneur qui revient au Seigneur, il se montre déloyal à Christ, son Maître. Il ferait voir ainsi qu’il n’a pas l’esprit du Maître, qui s’est humilié lui-même, et qui a rendu toute la gloire et tout l’honneur au Père, conformément aux conditions du grand salut.
Que tous les fils de Dieu se souviennent de l’importance de l’honnêteté, «la vérité dans le coeur » quand ils se réunissent comme membres du Corps de Christ, pour étudier la Parole de Dieu et pour s’aider les uns les autres, et que «rien ne soit fait par esprit de dispute ou par vaine gloire, mais que chacun considère les autres comme étant plus grands que lui-même dans la sainteté, qu’il cherche à reconnaître chez les autres, aussi loin que cela est possible ce qui est bon, ce qui est noble, ce qui est vrai.
Que chacun s’efforce de veiller sur son propre coeur et de connaître ses propres défauts ? Qu’ainsi l’humilité personnelle et l’amour pour les frères aillent de pair avec notre croissance dans la connaissance des choses divines. S’il n’en est pas ainsi, soyons assurés que nous sommes actuellement dans le temps de criblage et de séparation, et que tous ceux qui n’auront pas cet esprit d’humilité, de patience, de douceur, de bonté fraternelle et d’amour, seront séparés d’une manière certaine. —. 1 Jean 2 : 19.
Il y en a qui ne se trouveront pas parmi ceux qui seront rassemblés comme joyaux, parce que les joyaux que le Seigneur rassemblera seront pins, des diamants de « premier choix» — sans aucune tache. Ils doivent être irréprochables en amour devant le Père : et l’amour parfait ne bannit pas seulement la crainte, mais il bannit aussi l’égoïsme, l’animosité, les mauvais soupçons et la médisance, aussi bien que l’amour de soi-même, l’orgueil. O qu’ils seront beaux les joyaux de l’Eternel. Quelle est pleine de signification cette déclaration qui dit que notre Seigneur Jésus, le grand Joyau, poli par la main divine et à la ressemblance duquel nous devons être polis, «viendra pour être, en ce jour-là, glorifié dans ses Saints et admiré (Tête et Corps) dans tous ceux qui auront cru» — par tous ceux qui, durant le jour du Millenium, viendront en harmonie avec Dieu, par Christ, sous les conditions de la Nouvelle Alliance scellée par le Précieux Sang. — 2 Thess. 1 :10.
C. T. R. 1898