Le Rassemblement des Juifs. 1909

Listen to this article

(L’Eternel dit à Abraham: Lève les yeux, et du lieu où tu es, regarde vers le nord, le midi, l’orient et l’occident: car tout le pays que tu vois, je te donnerai à toi et à ta postérité pour toujours . . — le pays depuis l’Egypte jusqu’au grand fleuve, au fleuve d’Euphrate) — Gen. 13: 14-17: 15: l-2l.

Les journaux de New-York annoncent la plus grande entreprise sioniste qui ait été tentée jusqu’à ce jour avec un capital de 500 millions de francs.

Cette somme colossale a été réunie par la Société Coloniale Juive pour racheter la Mésopotamie, le pays du patriarche Abraham, pour en faire une grande colonie juive. A la tête de ce mouvement, se trouvent en pre­mière ligne le multimillionnaire Jacob H. Sehiff, de New-York, et l’auteur anglais Israël Zaugwill. On dit que la Turquie leur a laissé une grande liberté pour s’établir et diriger cette colonie, qui ne peut être que profi­table à l’empire.

Cette entreprise a de chauds appuis parmi les Jeunes Turcs. Elle pré­pare des événements prochains et l’heure ou les Israélites dispersés se rassembleront à nouveau dans le pays de leurs pères.

Malgré les résistances.

[“Je châtierai les princes et les fils de roi [les grands, les riches et les puissants injustes) . . . Je châtierai (aussi) en ce jour-là (des 40 ans de la colère de l’Eternel) tous ceux (des révolutionnaires) qui sautent par dessus le seuil (qui dépassent les limites de ce qui est juste”’ — Soph. 1: 8, 9.

Pour les militants dont les années consacrées à la propagande, à l’action révolutionnaire se sont accumulées et dont les espérances ont été bien souvent mises à de rudes épreuves, il est cependant réconfortant de pou­voir, en examinant les choses de près, constater le chemin parcouru depuis une quarantaine d’aunées (du temps de la moisson) malgré tout le déchaînement des haines et des répressions.

On est autorisé à déclarer que même les idées les plus hardies, celles que le grand public considérait comme le produit de l’extravagance déma­gogique, ont marché à pas de géant et sont à la veille de conquérir leur droit de cité.

Et la poussée a pris des proportions presque stupéfiantes!

La parole, la plume, la bataille électorale, la grève partielle ou générale, s’appuyant sur l’organisation politique et syndicale, sont et seront de plus en plus employées en vue de la transformation de notre régime politico ­économique en un régime d’égalité de solidarité et de justice.

Mais, si sur ce point les choses paraissent être demeurées matériellement identiques, combien cependant est profond le changement produit dans la mentalité générale.

Il suffit pour s’en convaincre, de parcourir avec un peu d’attention les divers organes qui se vantent de donner le la à l’opinion. Inconsciemment, ces défenseurs des “éternels principes de l’Ordre, de la Famille et de la propriété”, se laissent aller à saper par la base ce qui, jusqu’ici, leur a permis d’élever leur cruel égoïsme au-dessus de tout recours de la saine logique.

Quel n’est pas l’enseignement que les indécis pourraient retirer de la lecture de nos journaux bourgeois lançant à tout propos l’heureux béné­ficiaire d’une des plus grosses parts du legs Chauchard.

Eh quoi, organes bien pensants, est-ce que le droit de propriété serait un droit discutable comme tous les autres quand il frise se scandale? Prenez garde, qui met le doigt dans un tel engrenage risque d’y engager le restant du corps.

Et ces campagnes contre les trusts, contre le renchérissement des loyers pour un service national et général d’assurances…

Nous en passons, car les exemples fourmillent et démontrent, clair comme le jour, que les .,temps sont proches” ou le socialisme sera appelé à mon­trer et à prouver une la misère ne fut jamais que la conséquence de l’ignorance de plus grand nombre et de l’abus qu’une poignée de privilé­gies, en chacune des agglomérations humaines ou nationales, firent des armes que les premiers leur avaient si bénévolement confiées.

On le voit par ces î1uelquns citations rapides, le progrès social poursuit sa marche à travers le monde et si les peuples savent y aider par nue étroite et intelligente cohésion, l’heure de la définitive délivrance serais plus proche que les exploiteurs de partout ne le supposent.

“Humanité”.     J. ALLEMANE (député de Paris)

Les progrès de l’internationalisme.

W. M. — Mais oui, l’internationalisme est en progrès, n’en déplaise à ceux qui s’imaginent que les nations sont destinées à s’entredévorer éternelle­ment de par la volonté d’une divinité barbare qu’ils appellent le dieu des armées. Des signes certains permettent d’affirmer que l’activité humaine tisse, consciemment ou non, une quantité de fils unissant les nations les unes aux autres, créant un réseau de plus en plus serré jeté par dessus les frontières géographiques ou ethnographique. Un sentiment obscur encore, mais qui grandira avec le temps, se fait jour dans la conscience de l’homme civilisé: c’est celui qu’ont exprimé en vers magnifiques ou en paroles enflammées les poètes de la Bible et ceux du socialisme et du romantisme. Ces prophètes ont en en vision le spectacle admirable des peuples travail­lant en commun à des oeuvres pacifiques

“National Suisse”.

41 – Decembre 1909

L’antique histoire.

Dites-moi, voulez-vous, la vieille, vieille histoire,

De Jésus le Sauveur laissant des cieux la gloire

Pour venir partager nos maux, notre séjour,

Pour nous montrer, de Dieu, l’immense et tendre amour.

Racontez simplement l’incomparable histoire;

Car je suis un pécheur et je suis lent à croire.

Dites-la simplement comme pour un enfant,

Je la connais si peu, je me sens si méchant.

Parlez très lentement que je puisse comprendre,

Parlez très lentement, car je désire apprendre

Quelque chose de pur, ce remède caché,

Ce remède de Dieu pour guérir du péché.

Parlez-moi clairement de la bonté divine

Qui pour notre rançon se fit sainte victime;

Dites-moi si vraiment je suis le grand pécheur

Que Jésus racheta, qu’il est bien mon Sauveur.