LE RENVERSEMENT DE L’EMPIRE DE SATAN

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« Et il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et le lia pour mille ans… afin qu’il ne séduisît plus les nations ». — Apoc. 20 : 2, 3.

Une fable qu’on a longtemps enseignée au monde, c’est que Satan se trouve dans un lieu éloigné et inconnu appelé Enfer où il alimente des feux et cause d’indescriptibles angoisses à des millions d’êtres de notre race. Mais, de cette fable, la Bible ne dit mot. Elle représente Satan comme un être spirituel grand et puissant, « le Prince de ce monde» (Jean 14 : 30, Syn.). Elle l’appelle encore le dieu de ce siècle qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance (Eph. 2 : 2). Il a parmi les hommes un grand empire spirituel auquel, par ignorance, par superstition et par crainte, la grande majorité de la famille humaine reste assujettie. La Bible dit qu’il est un grand expert dans l’art de tromper les gens, de leur faire accepter les ténèbres pour la lumière, la fausseté pour la vérité et la vérité pour la fausseté. Elle déclare que Dieu a laissé Satan gouverner ainsi comme un prince, mais qu’Il ne l’y a jamais autorisé — que sa puissance est purement de l’usurpation basée sur ces tromperies. Elle indique pourquoi Dieu l’a laissé faire, à quoi aura servi en fin de compte cette permission du mal, comment Satan sera entravé, autrement dit lié, durant les mille ans du Royaume glorieux du Messie, et elle dit que finalement il sera complètement détruit — annihilé —. Apoc. 20 : 7, 9.

Satan à l’origine un ange glorieux

D’après le récit biblique, Satan a été créé parfait; c’était un ange de très haut rang, dont le nom était Lucifer, ce qui signifie brillant, glorieux, intelligent. Il fut la première créature de Dieu à se révolter contre l’arrangement Divin. L’orgueil et l’ambition firent taire en lui la sagesse. Il voulait devenir roi, être souverain absolu dans quelque royaume à lui, qu’il s’imaginait apparemment pouvoir gouverner plus sagement que ne le faisait l’Eternel. En voyant Adam et Eve, nouvellement créés, doués d’un pouvoir procréateur et ayant reçu de Dieu le droit de remplir la terre de créatures humaines glorieuses et parfaites, Satan conclut qu’il n’aurait jamais une meilleure occasion pour s’établir en roi puissant. S’il réussissait à détourner l’homme de son Créateur, il aurait bientôt un empire à lui. Il y parvint en tentant Adam à la déloyauté, à la désobéissance envers Dieu, et lui fit perdre ainsi la faveur divine. Mais plus tard, il s’aperçut que la sentence prononcée par Dieu « Le salaire du péché est la mort » (Rom. 6 23), n’était pas une vaine menace; et que tous ses sujets mouraient. La flétrissure du péché entachait son royaume et le seul moyen de le faire durer était de continuer ses tromperies.

En second lieu, il voulut établir une nouvelle race ayant les veines infusées d’un sang nouveau. Le fait que Dieu n’ait pas puni la déloyauté de Satan fut, sans doute, une surprise pour tous les saints anges. Il apparut comme si Satan fût trop puissant pour que Dieu pût le punir. Aussi, lorsque Satan proposa aux anges de se matérialiser comme hommes et d’engendrer des enfants de mères de race humaine, quantité d’anges se laissèrent entraîner et participèrent à cette proposition. Comme il est dit dans la Bible : «Ils n’ont pas gardé leur rang», ou condition. La Bible nous déclare que de cette union non autorisée, il résulta une race nouvelle, des géants au physique, « des hommes de renom » — forts au point de vue intellectuel, mais moralement pervertis. Le récit biblique dît encore que cette nouvelle race remplît la terre de violence, dominant, asservissant et maltraitant l’humanité.

Ce que le Déluge accomplit

Connaissant d’avance ce qui allait se passer, Dieu avait pris Ses dispositions pour un déluge, car l’humanité était devenue si corrompue sous ces influences du mal, qu’une continuation de telles conditions ne pouvait aboutir à rien de bon. La race tout entière, à part la famille de Noé qui comprenait huit personnes, fut noyée dans le Déluge. Il n’y a pas un mot dans la Bible pour dire que ces hommes antédiluviens furent envoyés dans les tourments éternels; mais tout y enseigne qu’ils moururent — qu’ils perdirent la vie entièrement. Mais comme Dieu a en vue leur délivrance finale de la mort durant les mille ans du Règne de Christ, la Bible enseigne donc qu’ils s’endormirent dans la mort, pour n’être réveillés qu’après l’aurore du Millénium et l’établissement de la justice sur la terre. Alors ils ressusciteront, pas tous ensemble, mais « chacun en son propre rang ».

Saint Pierre (2 Pierre 2 : 4) et Saint Jude (Jude 6) nous informent que depuis le temps du Déluge, Satan et les anges de moindre rang, qui avaient été séduits par lui en faisant un mauvais usage de leur puissance, sont gardés dans des chaînes d’obscurité pour le jugement du grand Jour qui est maintenant imminent. Cela signifie que leur pouvoir a été entravé, qu’ils sont dans l’empêchement de se matérialiser. Depuis lors, leurs relations avec l’humanité ne se sont plus faites ouvertement comme auparavant, mais elles se sont faites dans les ténèbres, par des tromperies, etc. Satan est appelé le Prince des Ténèbres, du mal, du péché, de l’erreur. Jésus le désigne du nom de « père du mensonge »; et, comme c’est par suite de ses mensonges qu’Adam et sa descendance tombèrent sous le coup d’une condamnation à mort, Jésus dit de Satan qu’il a été « meurtrier dès le commencement ». — Jean 8 : 44; 2 Cor. 4 : 4.

Pendant quatre mille ans environ, ce puissant et méchant prince spirituel a été non seulement le Prince des démons, c’est-à-dire des « anges qui ont péché », mais aussi, par ses tromperies, le dieu ou gouverneur de l’humanité. Son règne de ténèbres n’a pas été un règne déclaré, qui aurait indigné la race humaine, mais un règne qui s’est exercé au travers des tromperies et de la méchanceté des hommes — des « fils de la désobéissance » —Eph. 2 : 2.

L’œuvre de Satan et de ses armées de démons est manifeste parmi les peuples païens. Ainsi que le déclare Saint Paul, ils sont trompés à tel point que, dans leur ignorance, ils adorent en réalité les démons au lieu d’adorer Dieu (Actes 17 :23). L’influence démoniaque, qui les trompe, opère par les rêves, les visions et les médiums spirites.

La Chrétienté est le triomphe de Satan

Lorsque Dieu conclut avec les Israélites l’alliance de la Loi au mont Sinaï, cette Loi leur défendait expressément d’avoir affaire d’une manière quelconque avec ces mauvais esprits, dont les communications se faisaient par l’intermédiaire de nécromanciens, de magiciens, etc. Le commandement Divin spécifiait que de tels agents du Malin ne devaient pas être laissés en vie dans le pays d’Israël. Mais en faisant passer les ténèbres pour la lumière, Satan amena nombre d’Israélites sous l’influence de ses erreurs, de sorte que, au temps de Jésus, une des tâches les plus marquées de l’œuvre du Seigneur fut celle de chasser les démons de gens venus si étroitement en contact avec les mauvais esprits qu’ils en étaient obsédés. Il en fut de même des Apôtres qui, eux aussi, chassèrent des démons. Un exemple notable fut celui de la servante qui procurait à ses maîtres un gain considérable par ses divinations — en disant la bonne aventure. Saint Paul commanda à l’esprit mauvais de sortir d’elle et, à l’heure même, elle perdit le pouvoir de prédire les événements. —Actes 16 :18.

Les enseignements de Jésus et des Apôtres introduisirent dans le monde une grande lumière, et établirent de nouvelles règles de vie dans la mesure où ils furent adoptés. La Bible nous dit que les ténèbres haïssent la lumière et que, de même, ceux qui sont sous l’influence des faussetés de Satan haïssent le vrai message de Dieu, promulgué par Jésus et Ses disciples. La plupart des persécutions subies par les enfants de lumière doivent être imputées à Satan et à ses armées, ainsi qu’il est écrit «Le diable va jeter en prison plusieurs d’entre vous» etc. (Apoc. 2 : 10). Durant les dix-huit cents ans (dix-neuf actuellement — trad.) de cet Age de 1’Evangile, la lutte n’a pas cessé entre la lumière et les ténèbres, entre les faux enseignements de Satan, insidieusement imprimés dans les esprits des hommes, et les enseignements du Seigneur et des Siens, qui ont reçu ces derniers dans des cœurs bons et sincères. L’orgueil et l’ambition surgirent dans 1’Eglise; et ceux qui auraient dû être d’humbles disciples de Jésus s’égarèrent dans la pompe, ayant eu la forme de la piété, mais en en ayant renié la puissance. — 2 Tim. 3 : 1, 5.

Vers l’an 325 après Jésus-Christ, les évêques de 1’Eglise, égarés par Satan, se proclamèrent les successeurs des Apôtres en pouvoir et en autorité divine, alors que, d’après la Bible, il y eut seulement «douze Apôtres de l’Agneau» (Apoc. 21 :14). Nous voyons clairement que l’Eglise possède leur témoignage dans la Bible aussi complètement aujourd’hui que jamais; et comme le déclare Saint Paul, qui a pris la place de Judas, la Parole de Dieu est suffisante pour que l’homme de Dieu soit parfaitement accompli (2 Tim. 3:17). Les évêques égarés, au nom de l’autorité divine dont ils se réclamaient, ont introduit de nombreux changements dans les enseignements de la Bible, prétendant posséder individuellement la même inspiration que les Apôtres. Ils ont en outre renforcé leur position en tenant des conciles apostoliques et en créant des professions de foi qui, pendant plus de douze cents ans, ont entièrement supplanté la Bible.

Le premier de ces credo prétendit être une simplification de l’histoire de la Bible, rendant par conséquent inutile l’étude de cette dernière. Le symbole de Nicée fut rédigé en l’an 325 après J.-C., au concile de Nicée, auquel participèrent trois cent quatre-vingt-quatre évêques, convoqués par l’empereur Constantin qui prit en charge leurs dépenses. Ainsi qu’il l’avait promis, il soutint de son autorité ce crédo rédigé sur sa proposition. Les païens affluèrent aussitôt par centaines de mille dans les églises chrétiennes, n’ayant pratiquement aucune connaissance de Dieu ni de la Bible. Considérant qu’il était impossible de baptiser par immersion toutes ces multitudes, les évêques se contentèrent du baptême par aspersion, prétendant qu’ils avaient pleine autorité pour agir de la sorte ; et les païens, suivant leur empereur, furent, dit-on, baptisés en masse par aspersion avec des rameaux et des branches d’arbres

Pendant plus de douze siècles, toute personne trouvée en possession de la Bible, ou qui en faisait l’étude, était suspectée d’hérésie et passible de persécution ; car pourquoi étudier la Bible, puisque l’Empereur et les soi-disant évêques apostoliques avaient déclaré que le symbole de Nicée était un condensé de la Bible et qu’il contenait tout ce qu’il était nécessaire de croire ? Pendant ces douze siècles, au cours desquels ceux qui se professaient disciples de Jésus furent privés des conseils de la Bible, les prétendus évêques-apôtres se réunissaient de temps à autre en conciles, créant de nouveaux credo contenant de nouvelles erreurs — ces mêmes erreurs qui, depuis lors, n’ont cessé de troubler le monde entier et qui sont encore pour nous une cause de trouble et de confusion.

La Bible, parlant de l’influence de ces fausses doctrines dans le monde civilisé, déclare que toutes les nations «ont été enivrées du vin », des fausses doctrines (Apoc. 17 : 2). Graduellement, nous nous remettons de la stupeur de l’ivresse causée par l’erreur et qui a tellement obscurci nos facultés que nous en étions venus à panser de notre Tout-Puissant Ami et Créateur — du Dieu de toute grâce, du Père des miséricordes de qui descendent tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait — à penser de Lui comme d’un grand démon qui aurait, sciemment et en connaissance de cause, tramé à l’origine des temps de créer une race d’êtres dont la presque totalité serait destinée à passer l’éternité dans la torture.

Satan entrave la Reformation

Ceux qui sont au courant de l’histoire se rendent compte que les Catholiques aussi bien que les Protestants, de même que ceux qui les enseignent, sont depuis la Réformation plus sincères et plus nobles qu’ils ne l’étaient auparavant. Ce n’est pas à l’humanité que nous ferons grief d’avoir laissé régner les ténèbres. La responsabilité en incombe à notre grand Adversaire, comme l’indique la Bible. Il a toujours été dans ses habitudes de se transformer en ange de lumière, en chef qui défend la Vérité et propage la connaissance; alors que, en réalité, il a toujours été et persiste à être l’ennemi et l’adversaire de Dieu, cherchant à se mettre en travers de tous les traits du Plan Divin. Nul doute qu’il ait cru y réussir parfois, soit qu’il n’eût pas saisi l’esprit du Programme Divin, soit qu’il n’eût pas compris que Dieu a le pouvoir de faire tourner en bien, s’il le faut, toutes ses machinations.

Quand, au XVI’ siècle, la lumière de la Réforme commença à briller, les gens se mirent à regarder plus haut que leurs évêques et à s’enquérir de ce qu’avaient dit Jésus et les Apôtres. Ils réclamaient la Bible. Pendant un certain temps, les évêques firent de l’opposition. En l’année 1526, exactement douze siècles après la rédaction du premier symbole, le professeur Tyndale, homme pieux et savant, traduisit le Nouveau Testament en anglais et voulut le présenter au peuple britannique. Malgré l’invention du papier et de l’imprimerie, il n’arriva pas à faire publier son ouvrage en Grande-Bretagne, tant était grande la puissance des évêques. Aucun imprimeur n’osa les offenser.

Finalement, le professeur Tyndale réussit à faire imprimer son ouvrage sur des presses allemandes, dans la ville de Hambourg, et il importa ces Nouveaux Testaments à Londres. Ils parurent à l’étalage des boutiques et les gens s’en réjouirent. Mais la masse était dans l’incapacité de les lire elle-même, car l’instruction était le partage de quelques favorisés seulement. On institua donc des réunions de lecture biblique et on engagea des personnes instruites pour en faire la lecture. Mais les évêques, en apprenant ce qui se passait, raflèrent l’édition entière du Nouveau Testament de Tyndale et brûlèrent les volumes publiquement, devant la cathédrale de Saint Paul, à Londres —les évêques protestants de l’église d’Angleterre

Ils se disaient que si le peuple retournait à la Bible, il ne s’occuperait plus des confessions de foi, ni de ceux qui les avaient créées, et qu’alors ils y perdraient leur honneur et leur influence. Ils prévoyaient aussi que toutes les confessions de foi seraient mises en question par l’autorité de la Bible et qu’ils auraient à lutter pour soutenir leurs prétentions apostoliques, en présence des paroles de Jésus déclarant que ceux qui ont de telles prétentions ont été « trouvés menteurs» (Apoc. 2 : 2).

Mais le temps fixé par le Seigneur était venu où la Bible allait reprendre graduellement la place qui lui était due. Les évêques s’aperçurent qu’on murmurait contre ces agissements ; et, en quarante années, le mécontentement devint si vif qu’ils jugèrent plus sage d’éditer une traduction de la Bible. Ils l’appelèrent la Bible épiscopale, pensant par ce moyen s’attirer de nouveau la faveur du public et compenser leur brûlage antérieur du Nouveau Testament. Mais ils avertirent les gens qu’en lisant la Bible, ils devaient l’interpréter d’après les confessions de foi, c’est-à-dire d’après les credo établis par les évêques pendant les douze siècles précédents ; sinon ils seraient des hérétiques et souffriraient les tourments éternels.

La précaution réussit à souhait. Alors les catholiques se dirent « Pourquoi ne pas procéder de la même manière, et donner la Bible au peuple, en veillant à ce qu’elle soit interprétée conformément au credo ? » Et de fait on prépara, au collège de Douai, en France, la Bible de Douai, et on la donna aux catholiques avec les mêmes recommandations — qu’il y avait grand danger à la lire, et que ceux qui l’interpréteraient autrement que d’après le credo seraient des hérétiques et ne se sauveraient même pas en passant par le Purga­toire, mais iraient directement au supplice éternel.

En plus de ces entraves à la liberté de pensée, n’oublions pas que tous les réformateurs qui, réellement, appréciaient la Bible, avaient l’esprit faussé et déformé par douze siècles de déviation, au cours desquels les hommes avaient dénaturé le caractère et le Plan de Dieu, sous l’influence malveillante du « Prince de ce monde ». Aussi, même dans les traductions de la Bible généralement bien faites, on retrouve, ça et là, les traces de la mentalité particulière des traducteurs. Rien d’étonnant à cela Douze siècles d’erreurs et de ténèbres ne vont pas sans laisser bien des obscurités dans l’esprit et il faut du temps pour s’en débarrasser.

Les sectes se multiplient, en quête de lumière

De nouveau, Satan chercha à empêcher les chrétiens de progresser dans leur marche vers la lumière, en encourageant l’esprit sectaire. Il est vrai que chacune des sectes cherchait en réalité un peu plus de lumière et Satan, en sa qualité de Prince des Ténèbres, en fourvoyant les uns dans un sens, les autres dans un autre sens, réussit à maintenir et, dans une certaine mesure, à augmenter la confusion des doctrines, au point qu’au­jourd’hui la majorité de ceux-là mêmes qui professent une entière consécration à Dieu sont perplexes et troublés. Le feu de la haute critique et des théories évolutionnistes qui s’étend et gagne du terrain, en partant des établissements d’instruction, met à jour la fausse foi d’un grand nombre, comme Saint Paul avait prédit que ce serait le cas de ceux qui édifieraient leur foi avec « du bois, du foin et du chaume » des traditions humaines, et qui ne prendraient pas les soins nécessaires pour l’édifier avec « de l’or, de l’argent, des pierres précieuses » de la Vérité Divine (1 Cor. 3 :12).

L’éminent cardinal Newman a exprimé le sentiment de tous les chrétiens honnêtes et sincères dans son hymne « Lead, kindly light », qui partout a été accueilli avec faveur, et dont la première strophe, en français, serait à peu près ceci

« Douce Lumière, guide-moi,

Au milieu des ténèbres qui m’environnent;

Guide-moi dans ma marche en avant,

La nuit est sombre

Et je suis loin de la maison

Guide-moi dans ma marche en avant ».

De même que le cardinal Newman, tous les chrétiens commencent à comprendre qu’ils ont été au « milieu des ténèbres» et que d’une façon ou d’une autre, l’erreur les fausses doctrines ont été la cause de cette obscurité. Tous les chrétiens, aussi bien que le cardinal, sentent le besoin d’une lumière divine, pour guider le peuple de Dieu. Ils se rendent compte qu’ils sont encore dans la nuit sombre et que le matin des bénédictions divines n’a pas encore rayonné sur le monde. Dieu merci, pourtant, le voici qui paraît Nous sommes à l’aurore du glorieux Royaume millénaire

Bientôt se lèvera le soleil d’équité, portant le salut dans ses rayons (Mal. 4 : 2). Bientôt Satan sera lié pour mille ans afin qu’il ne séduise plus les nations (Apoc. 20 : 2). Et plus tard, selon la Parole du Seigneur, Satan et tous ceux qui alors sympathiseront en connaissance de cause avec lui dans sa mauvaise voie, et qui refuseront d’obéir à Dieu, malgré les effets en bénédiction du Royaume du Messie, seront détruits dans le feu, ou jugement, qui descendra du ciel, — la seconde mort dont il n’y aura pas de rédemption et dont on ne reviendra jamais (Apoc. 20 : 9). Saint Pierre en parle en disant qu’ils périront comme des bêtes et Saint Paul nous dit qu’ils subiront le châtiment d’une destruction éternelle.

Bien que les catholiques, les presbytériens, les méthodistes, les baptistes, les luthériens — tous —admettent, comme le prélat catholique qu’ils sont au milieu des ténèbres et qu’une nuit sombre les environne de toutes parts, chacun cependant se console en pensant qu’il n’y fait pas plus noir pour lui que pour ceux des autres sectes. Evidemment, c’est la vérité. La difficulté est que, malgré le nombre des sectes, des dénominations et de leurs subdivisions parmi le peuple de Dieu, on n’y reconnaît pas davantage l’autorité de la Bible chez les uns que chez les autres. La seule Eglise de la Bible est « l’Eglise des premiers-nés » dont les noms sont « écrits dans les cieux » (Héb. 12 : 23), « dans le livre de vie de l’Agneau » (Apoc. 21 : 27).

Le renversement de l’empire de Satan

La seule marche à suivre pour le peuple de Dieu aurait dû être de ne pas se laisser mettre sous un joug de servitude sectaire et de continuer à marcher dans la lumière de la Vérité, au lieu de se laisser lier par des confessions de foi de source humaine et de limiter le champ de leurs investigations aux enseignements de Luther, de Calvin, de Wesley et autres. Il n’est pas encore trop tard pour se dégager de tout joug humain et pour obéir au commandement de la Parole du Seigneur, qui nous dit que nous devons, non pas croupir dans les ténèbres sectaires, mais marcher dans la lumière. La Bible nous dit que « la voie des justes est comme la lumière du matin, dont l’éclat va croissant jusqu’en plein jour» (Prov. 4 : 18 ; Z. K.). Nous sommes, maintenant au commencement de ce plein jour; et tous ceux qui marchent dans la lumière et qui sont libres de tout joug humain, reçoivent des bénédictions du Seigneur, car c’est le « propre temps» (1 Tim. 2 : 6).

On peut dire sans risque de se tromper que, parmi les ministres qui enseignent dans les sectes orthodoxes, il n’y en a pas un qui croit au credo de sa propre dénomination et qui songe un seul instant à le défendre publiquement. Un ministre de Baltimore, à qui un des membres de son église demandait récemment de lui prouver la vérité de l’article de foi concernant les tourments éternels pour tous ceux qui ne croient pas en Christ, lui répondit «Georges, Georges, ce sont là des choses auxquelles je ne crois pas plus que vous Mais, Georges, je suis tenu de les prêcher. Je ne puis faire autrement

Hélas pauvre homme, quel terrible esclavage est le sien Quelle force assez puissante peut bien l’obliger à calomnier son Créateur ? Toutes les richesses du monde ne mériteraient pas la moindre considération s’il n’était possible de les acquérir qu’à ce prix. Faire si bon marché du nom et du caractère du Tout-Puissant nous paraît certainement plus odieux que ce qu’a fait Judas l’Iscariote en vendant Jésus pour trente pièces d’argent. Et puis, est-ce qu’un homme d’honneur devrait consentir jamais, même pour un prix bien supérieur, à tromper une assemblée qui lui a donné sa confiance et qui pourvoit à son existence et à celle de sa famille ? Combien faudrait-il payer à un honnête homme pour que celui-ci gardât son troupeau confiant dans l’ignorance de ses vues réelles et des enseignements de la Bible ?

Hélas ! hélas que d’hypocrisie voyons-nous percer dans le monde sous le manteau de la religion. Les ministres de nos jours ont fait le vœu de prêcher des credo auxquels ils ne croient pas et, tranquillement, ils donnent leur assentiment à ces credo et laissent croire à leurs paroissiens qu’ils y ont foi, alors que, dans la vie privée, ils avouent à leurs amis et à des particuliers de leur paroisse qu’ils n’ont aucune foi en ses enseignements. Si tel est le prédicateur, l’auditoire vaut-il mieux ? Combien de banquiers, de médecins, d’avocats bien trop intelligents pour croire aux monstruosités des confessions de foi, soutiennent cependant de leur influence personnelle et de leur argent ces mêmes confessions qui déshonorent Dieu, et qui sont la cause que des milliers de gens sensés ne fréquentent plus aucune église. Ces mêmes hommes seraient-ils aussi malhonnêtes en ce qui concerne leurs engagements d’honneur vis-à-vis de la Franc-maçonnerie, par exemple, ou de toute autre organisation humaine ? Prêteraient-ils leur appui à des choses auxquelles ils ne croient pas ? Nous ne le pensons pas.

La seule explication que nous voyions à des agissements d’une telle hypocrisie, c’est que ces braves gens ne se rendent pas compte de ce qu’ils font, et qu’ils se croient justifiés à professer le mensonge parce que d’autres le font. Certes, l’heure est venue où il va falloir se réveiller et prendre une décision. Si je suis dans le vrai en enseignant que le Royaume du Messie est proche, il est bien temps, certes, de revenir à la sobriété et de nous dégriser de l’ivresse des fausses doctrines; il est temps de nous repentir de la part que nous y avons prise ; temps de sortir de tous les systèmes où l’on enseigne l’erreur, pour nous tenir dans la liberté dans laquelle. Christ nous a placés en nous affranchissant (Gal. 5 : 1); il est grand temps de prendre le parti de la Vérité et de la défendre, elle seule

Sermon C. T. R. (R. S. 546)

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