Texte: « Que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » —Matth. 6 :10.
Les paroles de notre texte ont été répétées par les Chrétiens de toute nationalité pendant des siècles. Elles font partie de ce que nous appelons la Prière du Seigneur. Cette prière fut donnée aux disciples comme modèle, à cette demande des Apôtres : « Seigneur, enseigne-nous à prier ». Si Jésus nous apprit à demander que Son règne vienne, cela prouve : 1) Que Son règne n’était pas encore venu ; 2) Que Son royaume est l’un des traits distinctifs du Plan divin et sera établi parmi les hommes au temps marqué ; 3) Que ce Royaume est ce que doit désirer ardemment le Peuple de Dieu et ce qui est le plus désirable pour l’humanité.
LES PARABOLES DE JESUS
Tout étudiant de la Bible s’est sans doute rendu compte que presque toutes les paraboles de notre Seigneur ont trait au Royaume. La plupart des paraboles commencent par ces mots : « Le royaume des cieux est semblable à… ». Si nous comprenons que c’est un Royaume de prêtres, une Sacrificature royale qui doit être établie, tout est clair. Après que notre Seigneur Jésus eut fourni le prix de rançon, en subissant la mort, Lui juste pour des injustes, Il monta au ciel pour être notre Roi, notre souverain Sacrificateur, un Sacrificateur sur Son trône. Il appelle maintenant des sacrificateurs inférieurs à Lui, qui consentent à suivre Son exemple, à faire le sacrifice d’eux-mêmes dans la vie présente. Au temps marqué, Jésus glorifiera ces fidèles de la même gloire que la Sienne, Il leur accordera une part dans cette Sacrificature royale ; ils seront aussi des sacrificateurs sur le trône du Royaume millénaire. Jésus leur fit cette promesse : « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône ». — Apoc. 3 : 21.
Si les Chrétiens pouvaient comprendre que « l’appel céleste » de Dieu n’est pas un appel à échapper aux tourments éternels, mais un appel ou une invitation à devenir des associés de Christ dans Son puissant Royaume qui étendra sa domination sur le monde entier, « sous tous les cieux », ils liraient la Bible avec un intérêt tout nouveau; la Bible serait un livre nouveau pour eux.
Considérons certaines paraboles qui nous dépeignent les expériences de l’Eglise, non seulement celles de l’avenir, mais surtout celles du temps actuel, celles qui se rapportent à son développement, à sa préparation, à sa mise à l’épreuve nécessaire à son entrée dans le Royaume. L’Eglise, pendant sa mise à l’épreuve, est le Royaume en embryon, c’est la classe de personnes qui aspirent au Royaume. C’est maintenant le temps de l’enrôlement, de la mise à l’épreuve. Personne ne sera trouvé digne d’avoir part aux gloires et aux privilèges du Royaume futur du Fils bien aimé de Dieu, s’il n’a pas, auparavant, démontré sa fidélité, son dévouement et son amour pour le Seigneur et la Vérité, et pour tous les frères jusqu’à donner sa vie pour eux.
Dans la parabole du semeur, le message semé est la « bonne semence » du Royaume. Le blé mûr provenant de ces semailles représente les enfants du Royaume. Le rassemblement des grains de blé dans le grenier, par le changement de la nature terrestre à la nature céleste lors de la résurrection, est associé à la pensée du Royaume, car il est dit ensuite : « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur père ». Actuellement, les justes doivent faire briller leur lumière comme des bougies, afin d’annoncer « les vertus de celui qui les a appelés des ténèbres à son admirable lumière ». Ceux qui ne feront pas briller leur lumière en toute fidélité dans les conditions présentes, dans les ténèbres qui les entourent, ne seront pas estimés dignes d’occuper une place avec les fidèles glorifiés qui resplendiront comme le Soleil dans le Royaume.
Dans la parabole du filet jeté dans la mer, le filet représente l’église nominale du temps actuel ; il rassemble des poissons de différentes espèces. Le filet est amené au rivage, au temps marqué ; les poissons sont alors séparés ; les bons poissons (ceux qui sont prêts pour le Royaume) sont rassemblés dans des corbeilles, tandis que les autres sont jetés de nouveau dans la mer.
La parabole de la perle de grand prix nous fait voir les bénédictions et les privilèges qui seront accordés dans le Royaume ; on ne pourra obtenir ces bénédictions qu’en vendant tout ce que l’on possède. Les disciples du Seigneur qui désirent avoir une part dans le Royaume doivent reconnaître qu’ils ne peuvent pas faire de sacrifice trop grand pour obtenir cette bénédiction, ils doivent comprendre qu’ils ne peuvent entrer dans le Royaume qu’en renonçant à toutes leurs espérances et ambitions terrestres.
La parabole des mines et celle des talents nous enseignent que notre Seigneur est allé au ciel pour être investi de Son autorité de Roi suprême de la terre. Il sera le Souverain du Royaume millénaire qu’Il établira bientôt. Il donna les mines et les talents à Ses fidèles serviteurs pour être utilisés dans Son intérêt, en Son absence. A Son retour, la première chose qu’Il fit, fut de régler les comptes avec ces serviteurs et de récompenser ceux d’entre eux qui ont été fidèles
Il dit à l’un Tu gouverneras deux villes ; à un autre Tu gouverneras cinq villes ; à un troisième Tu gouverneras dix villes. L’octroi de l’autorité par le Seigneur à Ses fidèles serviteurs montre la part qu’ils prendront à Son œuvre, au temps de l’établissement du Royaume, à la manifestation de Sa seconde venue.
LE ROYAUME DE GLOIRE
La parabole des brebis et des boucs dépeint l’œuvre du Royaume millénaire ; elle commence par ces paroles « Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de Sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs ». (Matth. 25 : 31, 32). Cette parabole nous fait certainement voir le Règne millénaire de Christ et Son œuvre parmi les humains. Lorsque le temps sera venu, l’Eglise élue, l’Epouse de Christ, sera avec Lui sur le trône et aura part à Sa gloire ; elle jugera le monde avec Lui ; St. Paul dit « Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? ». — 1 Cor. 6 : 2.
Les prophéties de l’Ancien Testament abondent en descriptions des bénédictions qui seront répandues sur le monde pendant le Règne millénaire. Les Juifs avaient raison de croire que Dieu avait honoré leur nation, parce qu’elle était la postérité d’Abraham et qu’elle aurait une œuvre à accomplir dans le Royaume de Dieu. Puisque Israël était une nation sainte, il serait le moyen par lequel toutes les familles de la terre seraient bénies. L’attente d’Israël ne sera pas vaine, car Dieu n’a pas changé Son plan ; Il a seulement accompli une autre partie de Son plan qu’Il n’avait pas fait voir au commencement. L’Apôtre Paul parle de cette partie du Plan de Dieu, et la nomme, « le mystère de Dieu. En quoi consiste ce mystère ? Avant que les Israélites soient les agents humains de Dieu pour répandre les bénédictions sur les hommes de toute nation, de tout peuple, de toute tribu et de toute langue, Dieu fait le choix d’une classe spéciale d’humains, d’un « petit troupeau » ou Sacrificature royale, de l’Eglise ou Epouse de Christ, des membres du Corps de Christ qui formeront l’Israël spirituel. Lorsque les membres de cette classe du Royaume seront choisis, que le dernier de ces membres aura été glorifié avec Christ au-delà du voile et aura reçu la nature divine, alors la faveur divine retournera pleinement à l’Israël charnel.
Nous ne devons pas penser que tous ceux qui sont de la souche abrahamique auront le privilège d’accomplir un service spécial pour le Seigneur pendant le Millénium et seront des représentants terrestres de l’empire spirituel. Non, car ceux qui sont de la postérité d’Abraham ne sont pas tous des Israélites. Le Seigneur nous dit, par la bouche des Apôtres, qu’avant la venue de Christ, Dieu avait déjà choisi Abraham, Isaac, Jacob, tous les Prophètes et les autres fidèles mentionnés par St. Paul dans le chapitre 11 de l’épître aux Hébreux. Tous ces fidèles ont eu foi en Dieu et Lui ont obéi ; ils ont eu le témoignage qu’ils étaient agréables à Dieu. Ces anciens dignitaires, qui faisaient partie, pour la plupart, de la postérité terrestre ou charnelle d’Abraham, sont déjà préparés par l’Eternel pour être les représentants terrestres de Son Royaume spirituel. Au temps marqué, après la glorification de toute l’Eglise, par « la première résurrection », ces anciens dignitaires ressusciteront et obtiendront, non la nature spirituelle, mais la nature humaine terrestre ; ils seront des êtres humains parfaits, c’est par eux que les bénédictions et les enseignements du Seigneur seront répandus. Ces anciens dignitaires formeront la Jérusalem terrestre, et l’Eglise formera la Jérusalem céleste, la montagne de Sion. Selon les Ecritures, « de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l’Eternel » (Michée 4 : 2) pour la bénédiction de toutes les nations, afin qu’elles soient instruites dans la justice, qu’elles puissent suivre le grand chemin de la sainteté et qu’elles puissent obtenir, à la fin, la grande récompense de la vie éternelle.
Lors de l’établissement de ce Royaume qu’Israël a attendu si longtemps et pour lequel il a prié, les grâces répandues par le moyen des anciens dignitaires seront premièrement accordées à la nation d’Israël, et ensuite à toutes les autres nations, à tous les autres peuples, au fur et à mesure qu’ils auront la foi d’Abraham et qu’ils recevront les enseignements du Royaume. Les Ecritures disent « Des nations s’y rendront en foule et diront : « Venez et montons à la montagne de l’Eternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers ». — Michée 4 : 2.
L’AGE EVANGELIQUE
Pour faire comprendre certaines vérités, nous dirons que, dans le Plan de Dieu, l’Age évangélique tient la place d’une parenthèse dans une phrase. L’œuvre de Dieu à l’égard d’Israël fut interrompue par le développement de la postérité spirituelle d’Abraham, Christ et l’Eglise (Galates 3 : 29). La parenthèse sera fermée lorsque la formation de l’Israël spirituel sera complète alors Dieu poursuivra Son œuvre à l’égard de l’Israël charnel et lui accordera de nouveau Sa pleine faveur ; Il accomplira aussi une œuvre, par le moyen d’Israël, à l’égard de toutes les nations qu’Il bénira.
Ces choses sont expliquées clairement dans le 11ème chapitre de l’épître aux Romains. Là, l’Apôtre Paul parle du rejet de l’Israël charnel ; il dit que le rejet des Israélites comme nation fut prédit par les Prophètes Esaïe et David. Leur table, remplie de grâces et de promesses divines, deviendrait pour eux un piège et un filet, parce qu’elle les rendrait orgueilleux et arrogants, au lieu de les rendre humbles, est-il dit ; c’est ainsi qu’on pourrait voir que la plupart des Israélites ne sont pas préparés pour avoir une part dans le Royaume spirituel du Messie. L’Apôtre compare la nation d’Israël à un olivier, dont les racines représentent l’alliance abrahamique et les branches les Juifs. St. Paul dit que presque toutes les « branches » ont été retranchées à cause de leur incrédulité ; cette incrédulité était due à la mauvaise condition de leur cœur. L’Apôtre dit que les Juifs qui reçurent Jésus, formaient les branches qui n’avaient pas été retranchées. Il dit aussi que Dieu, pendant l’Age actuel, choisit parmi les Gentils des humains ou branches pour remplacer les branches juives retranchées, afin qu’un jour l’olivier ait le nombre complet de branches, le nombre fixé d’avance et destiné à l’orner. Quelques branches seulement de cet olivier sont des branches naturelles (ce sont les Apôtres et les Juifs qui acceptèrent Christ de tout leur cœur). Les autres branches ont été prises d’entre les Gentils et greffées. L’arbre complet représente l’Israël spirituel, le « nouvel homme » dont parle l’Apôtre et dont Christ est la Tête ; ses membres se composent d’une part de Juifs et d’autre part de Gentils transformés, renouvelés. — Eph. 2 : 15.
CEUX QUI NE CONNAISSENT PAS CE MYSTERE
St. Paul, parlant toujours sur ce sujet, dit dans le même chapitre « Je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous regardiez point comme sages, c’est qu’une partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement, jusqu’à ce que la totalité des païens soit entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit le Libérateur viendra de Sion ».
Ne croyons pas, d’après ces paroles de l’Apôtre, qu’Israël sera sauvé pour jouir des gloires célestes ou de la vie éternelle. Israël sera sauvé ou délivré de son aveuglement ; il ne sera plus rejeté par Dieu comme il le fut, en tant que nation, lorsqu’il repoussa le Messie. Le puissant Libérateur qui bénira Israël sera formé de Jésus comme Tête, et de l’Eglise comme Corps. Les membres de ce Corps seront, les uns des vainqueurs juifs, les autres des vainqueurs élus parmi les Gentils. Ce grand Libérateur qui vient de Sion est le Fils spirituel de Sion, le Messie, le Roi, le Sacrificateur royal, le Juge, le Médiateur de la nouvelle Alliance. Les premières bénédictions de Son Royaume millénaire seront accordées à l’Israël charnel, à qui le Royaume avait été enlevé. La partie terrestre du Royaume sera rendue à Israël, par le moyen des anciens dignitaires qui seront les représentants terrestres du Royaume céleste. Le Roi et Ses associés seront invisibles aux hommes, mais leurs représentants terrestres seront vus et connus de tous les humains, selon les paroles suivantes « Vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes, dans le Royaume de Dieu ». — Luc 13 : 28.
IL DOIT REGNER JUSQU’A CE QUE…
Le but du Règne de notre Seigneur est indiqué nettement dans les Ecritures, ainsi que sa durée. Jésus liera Satan, « le prince de ce monde », et renversera complètement son royaume du péché, de l’ignorance et de la superstition, auquel la famille humaine, rachetée par le sang précieux de Christ, a été assujettie. Pendant le Règne de Christ, la connaissance de l’Eternel, de Jéhovah remplira toute la terre, et toute créature pourra recevoir des bénédictions par cette connaissance qui lui sera accordée.
Les Ecritures nous disent clairement que ce Règne ne durera pas éternellement, mais pendant une période définie, c’est-à-dire pendant mille ans. Les Ecritures enseignent clairement aussi que ce qui a été détruit pendant le règne de six mille ans du péché et de la mort, (qui s’étendit depuis Adam jusqu’à la seconde venue de Christ), sera complètement réparé pendant les mille ans du Règne de justice de Christ. Combien c’est réjouissant ! Le cœur de tous ceux qui aiment Dieu et leurs semblables peut se réjouir ; tous ceux qui sont attristés en voyant les commandements de Dieu violés, tous ceux qui aiment la justice et haïssent l’iniquité, tous ceux qui comprennent que la mort, les pleurs, la dégradation et le péché qui règnent sur toute la surface de la terre sont des ennemis du Royaume de Christ, tous ceux-là peuvent être dans la joie.
Paul nous affirme qu’au temps marqué, Dieu donnera ce Royaume à Christ ; la puissance divine sera établie dans le Royaume millénaire. A la fin du Règne millénaire, Christ remettra le Royaume à Dieu le Père, l’œuvre complète et les desseins de Dieu ayant été accomplis. Paul nous dit que Christ doit régner jusqu’à ce que toutes choses Lui soient soumises, c’est-à-dire tout ce qui est contraire à la volonté divine, tout ce qui est péché ; Il doit régner jusqu’à ce qu’Il ait régénéré tous les humains, et qu’Il les ait retirés de l’épouvantable abîme du péché et de la mort.
C’est aussi ce que nous dit l’Apôtre Pierre :« Des temps de rafraîchissement viendront de la part du Seigneur, et il vous enverra celui qui vous a été destiné, Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir jusqu’au temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes » (Actes 3 : 19-21). Ce temps du rétablissement est le temps du Royaume, du Règne de Christ, le temps de la résurrection, de la régénération des humains, le temps où les humains seront relevés de l’état de péché et de mort et obtiendront la vie, la paix promise à tous ceux qui recevront la faveur du Seigneur en remplissant les conditions posées.
Sermon C.T.R.