LE SOUPER COMMEMORATIF

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Notre coutume, généralement pratiquée, de célébrer la mort de notre cher Rédempteur à son anniversaire sera, croyons-nous largement suivie cette année par le Peuple du Seigneur. La date de cette célébration sera le 31 mars après 6 heures du soir, date qui correspond au “quatorzième jour du premier mois” du calendrier juif.

Notre Seigneur, comme antitype de l’agneau pascal (1 Cor. 5:7), fut crucifié le jour qui précédait le commencement de la “Fête de Pâque”, et “la nuit même où il fut trahi” II prit du pain, représentant Sa chair, et du “fruit de la vigne”, représentant Son sang, et II en fit une nouvelle commémoration. Il l’institua pour que les Israélites spirituels célébrassent leur Pâque antitypique plus grande, assurée par Son “sang d’aspersion” qui s’applique par la foi, de même que par Sa chair qui se mange par la foi, et qui est “vraiment une nourriture”. * Jean 6 : 55.

Notre célébration n’a rien de commun avec celle des Juifs ; en effet, ce qu’ils célèbrent c’est la semaine de “Fête”, tandis que nous, nous célébrons, le jour qui précède leur Fête, la mort de l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Le jour que nous célébrons représente tout l’Age de l’Evangile au cours duquel l’Eglise entière, qui est le corps de Jésus-Christ, la Tête, doit souffrir avec Lui comme sacrifice volontaire. La semaine de fête, en ce qui nous concerne, typifie la gloire et la joie qui s’ensuivront bientôt * dans le Millénium.

Les paroles de notre Seigneur relatives à cette commémoration sont les suivantes : “Faites ceci en mémoire de moi”. Et l’Apôtre ajoute : “Ainsi, toutes les fois que vous mangez de ce pain, et que vous buvez de cette coupe, vous rappelez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne” * jusqu’à ce qu’il soit venu dans Son Royaume en puissance et vous ait rassemblé à Lui. De nombreux chrétiens ont pris la liberté de célébrer cette commémoration à des temps différents, chaque semaine, chaque mois, chaque trimestre, etc. ; mais nous comprenons, comme l’avait d’abord saisi l’Église primitive, que notre Seigneur voulait dire que nous devrions la célébrer comme nous le faisons pour tout autre événement, c’est-à-dire à son anniversaire ; c’est exactement comme si nous disions aujourd’hui : Toutes les fois que le quatre juillet se célèbre, il rappelle l’indépendance des Etats-Unis.

Ceux qui célèbrent chaque dimanche à midi la mort de notre Seigneur symbolisée dans le “dernier souper” confondent celui-ci avec le “Repas de charité” ou “Rompement du pain” pratiqué chaque semaine, le jour du Seigneur, par les membres de l’Eglise primitive en souvenir de la résurrection de notre Seigneur et de l’instant où II leur ouvrit les yeux de la compréhension en rompant le pain. Si nous comprenons bien, nous remarquerons que rien dans ces repas de joie hebdomadaire ne ressemblait à la commémoration annuelle des souffrances et de la mort de notre Maître, et que la coupe n’y est jamais mentionnée.

Les membres des assemblées prendront part au Souper commémoratif, en souvenir de la mort de notre Rédempteur soufferte pour nous, de notre passage de la mort à la vie par le mérite de Son sacrifice, et de notre consécration pour “être morts avec Lui” et pour boire à -Sa “coupe”. (…) Nous conseillons de ne pas délaisser les réunions partout où elles se tiennent, dans les maisons ou ailleurs. Aucune période ne paraît aussi favorable à ceux du peuple du Seigneur pour unir étroitement leurs cœurs en se rassemblant ; aucune autre ne paraît être comme celle-ci une heure spéciale de tentation pour tous ceux qui font profession d’être des disciples du Seigneur, et qui comme Pierre jadis, à cette même période de l’année, semblent être spécialement passés au crible.

Le conseil donné par notre Seigneur aux premiers disciples, à cette époque de l’année, de veiller et de prier afin de ne pas tomber dans la tentation, parait être encore spécialement approprié. Reconnaissant ce conseil, les systèmes Catholique Romain et Episcopal, très anciens, font encore précéder la Commémoration d’une période de jeûne ou carême qui, si elle était observée non pour la forme, mais avec piété se révélerait très utile pour beaucoup, non seulement physiquement mais spirituellement.

Le “vendredi saint” fut substitué au Souper commémoratif qui fut observé à l’origine par le Peuple du Seigneur, la méthode de compter étant légèrement changée. Les célébrations les plus fréquentes des Protestants, du Souper du Seigneur, sont basées sur la célébration papale de la “Messe”, institution qui comme fait et comme théorie est une abomination pour notre Seigneur, car telle qu’elle est, elle renie la plénitude de l’efficacité du sacrifice originel accompli au Calvaire.

Nous avons foi que ceux du Peuple du Seigneur de partout observeront le “faites ceci” en mémoire du grand sacrifice pour le péché, non seulement en le commémorant extérieurement, mais aussi et surtout en se nourrissant en même temps du Seigneur par la foi qui réside dans leurs cœurs, et qu’ils renouvelleront leur consécration pour mourir avec Lui en participant à la “coupe”.

(…) Prenons toutes nos dispositions au préalable, afin que ce temps précieux que nous passerons dans la “communion” de cœur ne soit pas dérangé par des préoccupations d’affaires. Unissons-nous non seulement dans la prière et dans la communion, mais aussi, dans la mesure où cela est praticable, dans nos chants de louanges.

W.T. 2592-1900