,,Le Temps de la fln” Dan. Xl). (Suite et fin du ch. II. du volume III de L’Aurore.)

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(Suite et fin du ch. II. du volume III de L’Aurore.)

Au peuple du continent européen. si longtemps opprimé et sucé par la prêtrise, l’Amérique devint une source d’étonnement. Elle fut véritablement la ,,liberté éclairant le monde”. Finalement, le peuple de France, opprimé par les supercheries des prêtres et l’extravagance des rois, etc., accablé de plus par le manque répété des récoltes qui l’appauvrissait et l’affamait, se leva de désespoir et accomplit la plus terrible révolution qui dura 14 ans, de 1789 à 1804.

Quelques horribles qu’aient été ces scênes d’anarchie et de violence, elles ne furent que le fruit légitime, l’effet de la réaction, du réveil d’un peuple longtemps opprimé, arrivé à réaliser sa honte et sa dégradation dans lesquelles il était tenu. Ce fut la moisson d’une tempête pour les pouvoirs civils et religieux qui avaient, au nom de Dieu et de la vérité, aveuglé et asservi à leur propre agrandissement le peuple pour lequel Christ mourut.

Il va de soi qu’une telle réaction venant d’une telle cause devait conduire à l’incrédulité sous l’influence de Voltaire et de ses disciples qui inondèrent le pays de leurs écrits, jetant le mépris et le ridicule sur la chrétienté ou plutôt. sur l’église apostate de Rome, seul christianisme que le peuple français ait connu. La France devint soudainement tout à fait incrédule. Voltaire et ses compagnons montraient les erreurs du catholicisme ses absurdités, ses hypocrisies, ses immoralités, ses cruautés et toutes ses perversités, jusqu’à ce que le peuple français devînt aussi enflammé dans son zèle pour exterminer le catholicisme (et toute religion) qu’il avait été zélé autrefois à le soutenir. Et la pauvre France abusée, qui pendant un millier l’années avait été complètement sous l’influence du papisme et qui supposait que le vrai Christ et non l’antichrist romain avait été son ignoble maître, criait avec Voltaire ,,A bas les misérables !“ — L’effort des Français pour abattre l’exécrable antichrist, amena toutes les horreurs de la révolution et fut une illustration merveilleuse de la justice rétributive, lorsque nous la mettons en parallèle avec les terribles massacres du jour de la Saint-Barthélemy et d’autres boucheries que le papisme encouragea et dont il se réjouit.

La France incrédule se leva soudainement dans toute sa force, détruisit la Bastille, lança sa déclaration des droits de l’homme, exécuta le roi et la reine, déclara la guerre à tous les rois et sympathisa avec les révolutionnaires du monde entier. Pendant ce temps les monarques des autres pays tenus en haleine et craignant que la contagion révolutionnaire n’éclatât parmi leurs sujets et n’amenât l’anarchie, s’allièrent pour se protéger mutuellement contre leurs sujets qui furent en effet à peine retenus. La France rejeta le christianisme, confisqua toutes les vastes possessions et les revenus de l’église catholique romaine, ainsi que les biens des rois et des nobles. Le sang coula de nouveau dans les rues de Paris, mais ce fut le sang des prêtres, des nobles et de leurs soutiens, au lieu d’être celui des protestants. Le nombre de ceux qui furent exécutés est estimé à 1,022,000, qui périrent par centaines de procédés inventés pour l’occasion. Durant les poursuites et les massacres, les prêtres étaient insultés d’une façon qui rappelait la manière dont les papistes avaient agi envers les protestants et leur doctrine que ,,la fin justifie les moyens”. Les révolutionnaires prétendaient que la fin qu’ils cherchaient est la liberté humaine politique et religieuse; et que la mort de ceux qui s’y opposaient était nécessaire comme le seul et sûr moyen. Comme toutes les choses de ce genre, la révolution française fut un grand mal et amena beaucoup de détresse pour des milliers de gens: mais, d’autre part, elle fut aussi un redressement partiel d’un grand tort. Cependant, comme beaucoup d’autres choses, elle fut gouvernée par Dieu pour le bien, pour l’accroissement de connaissances et l’avancement de ses desseins, ainsi que cela est montré dans les prophéties.

Nous faisons remarquer ici que la révolution française est marquée d’une manière saillante dans l’Apocalypse, qui montre clairement que ce règne de la terreur illustra la détresse finale qui doit venir sur toutes les nations de la ,chrétienté”. Cette peste d’incrédulité et d’anarchisme, qui s’étendit de la France sur le monde entier, fut entretenue et renforcée par les fausses doctrines et les pratiques anti-scripturaires de la “ chrétienté ” représentées non seulement par le papisme, mais aussi par ,,l’orthodoxie” en général. La chrétienté nominale ne peut guérir cette maladie, elle est impuissante à en conjurer sa prochaine explosion —           qui sera — la plus grande détresse que le monde ait connue et doive connaître.

L’influence des Français incrédules se répandit en Europe par les armées de Napoléon et a grandement servi à miner la puissance des rois et des prêtres. Mais le rude traitement infligé à la papauté par Napoléon agissant comme chef et représentant de la France

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incrédule, couronna le tout, et plus que tout autre chose aida à briser les chaînes de vénération superstitieuse, par lesquelles le clergé avait si longtemps retenu le ,,commun peuple” sous sa dépendance. Mais lorsque l’intrépide Napoléon, non seulement défia les anathèmes du pape, Pie VI, mais le châtia pour avoir violé ses ordres et finalement le força à abandonner à la France le territoire papal qui lui avait été donné mille ans auparavant par Charlemagne (duquel Napoléon prétendait être le successeur), cela ouvrit les yeux du peuple et des monarques de l’Europe et ils comprirent que le pape n’a aucun droit de prétendre à l’autorité. On peut observer le grand changement de l’opinion publique de cette époque, par rapport à l’autorité papale, dans le fait que Napoléon — en se proclamant empereur romain, et en prenant le titre, comme successeur de Charlemagne,) Les grandes guerres européennes de Napoléon eurent poux but de réunir cet empire tel qu’il existait sons Charlemagne. — n’alla pas à Rome pour se faire couronner par le pape, comme le firent Charlemagne et d’autres, mais qu’il commanda au pape de venir en France exécuter son couronnement. Et ce capitaine victorieux, qui plus que tout autre avait pillé, appauvri et humilié la papauté, ne voulut pas même que le pape le couronne, mais simplement que Pie VII soit présent, qu’il sanctionne et reconnaisse la cérémonie et qu’il bénisse la couronne que Napoléon prit lui-même de l’autel et qu’il plaça sur sa tête. L’historien dit: ,,Puis, comme pour montrer que son autorité était la fille de ses oeuvres, il plaça le diadème sur la tête de l’impératrice” — Le pape n’a plus jamais été appelé depuis à disposer de la couronne de l’empire romain.

Un écrivain catholique romain dit en parlant de ce couronnement:

,,Agissant d’une manière toute différente de Charlemagne et d’autres monarques qui dans des occasions semblables se rendirent à Rome, Napoléon, dans son arrogance, insista pour que le Saint-Père vint le couronner à Paris. Le pape éprouva une extrême répugnance, à se départir ainsi des anciens usages. De fait il considéra cela comme une dérogation à son rang élevé”.*) Chaire de St. Pierre, p. 433.

L’histoire (anglaise) dit concernant les humiliations accumulées sur le papisme par Napoléon :*)          Campagnes de Napoléon, p. 39, 90.

,,Un armistice avait été conclu [le 23 juin 1796] avec le pape [Pie VI] dont les termes étaient suffisamment humiliants pour le chef de l’église, jadis le plus puissant souverain d’Europe. — Le pontife qui autrefois foulait les rois aux pieds, instituait et destituait les souverains, disposait des états et des royaumes et, comme grand souverain sacrificateur et vicaire sur la terre du Tout-Puissant, établissait une autorité comme souverain seigneur et régnait sur les autres souverains, fut contraint de boire jusqu’à la lie la coupe de l’humiliation. Si le breuvage était amer, il était le même que ses prédécesseurs avaient copieusement fait boire à d’autres. Il fut obligé d’ouvrir ses ports aux vaisseaux français et d’en exclure les pavillons de toutes les nations alors en guerre avec la France; de permettre à l’armée française de conserver la possession des légations de Bologne et de Ferrare; de livrer la citadelle d’Ancône; de donner à la France 100 tableaux, bustes, vases ou statues, choisis par des commissaires envoyés de Paris à Rome, et 500 manuscrits (anciens et de grande valeur) choisis de la même manière; et pour adoucir le tout, Sa Sainteté dut payer à la République 21,000,000 de francs, en grande partie en espèces, ou en lingots d’or et d’argent.”

Pour n’avoir pas accompli promptement ces divers payements, la somme à payer fut élevée à 50,000,000 de francs et certaines parties du territoire papal durent être cédées à la France ; finalement, le pape fut fait prisonnier et amené en France où il mourut. Même Pie VII, qui avait été rétabli aux honneurs pontificaux et qui en 1804 assistait au couronnement de Napoléon, fut plus tard [en 1808—1809, par un décret de Napoléon] privé de toute parcelle de pouvoir temporel; les monuments et les trésors artistiques furent placées sous le protectorat de la France. Le langage employé par Napoléon à cette occasion fut que ,,les territoires donnés au Saint-Siège, par notre illustre prédécesseur Charlemagne, . . . Urbin, Ancône, Macerata, soient réunis pour toujours au royaume d’italie.”

La signification de cela est exprimée ainsi par un écrivain catholique romain:

,,Il fut ajouté à cela, que le pape continuerait a être l’évêque de Rome, y exerçant ses fonctions spirituelles comme l’avaient fait ses prédécesseurs aux siècles qui avaient précédé le règne de Charlemagne. L’année suivante, enhardi par le succès de ses armées, l’empereur résolut que le pape soit dépouillé de sa souveraineté nominale — qui n’était plus qu’une ombre de pouvoir temporel qui lui restait encore dans sa capitale et les districts environnants [la papauté possédait cela bien des années avant le don de Charlemagne — depuis l’an 5391. Conformément à cela, il promulgua un nouveau décret, depuis le palais de l’empereur d’Autriche, que Rome serait une ville libre impériale; que son administration civile serait dirigée par un conseil nommé par l’empereur ; que ses monuments et ses trésors artistiques seraient placés sous la protection de la France; et que le pape ayant cessé de régner, un revenu serait établi pour Sa Sainteté”.*)       Chaire de St. Pierre — p. 439, 440.

Là-dessus, Pie VII lança une bulle d’excommunication contre Napoléon et fut amené prisonnier en France, où finalement (le 25 juin 1813), à Fontainebleau, il signa le concordat de 1801, par lequel il plaçait entre les mains de Napoléon la nomination des archevêques et évêques donnant à Napoléon l’autorité d’un pape, ce que Napoléon désirait depuis longtemps.

Les écrivains catholiques romains n’ont pas manqué de noter l’importance des événements qui introduisirent le l9me siècle. Non seulement ils admettent les préjudices causés et les indignités infligées; mais ils admettent que le règne millénaire de la papauté (le millier d’années depuis le temps où Charlemagne fit présent à la papauté des états mentionnés — c. à d. en l’an 800) se termina avec le renversement de sa domination par Napoléon; et que depuis ce temps jusqu’à maintenant, il n’a plus eu que l’ombre du pouvoir. Les prétentions du papisme sont que, comme royaume de Christ, il ait accompli le règne sur les nations, prédit et mentionné dans Apoc. 20 : 1—4; que la période actuelle de détresse sur son système soit le ,,peu de temps” (v. 7 et 9), pendant lequel Satan est délié. Il n’y a que ceux qui reconnaissent le vrai Christ et la vraie Eglise et qui voient dans la papauté, le royaume de contrefaçon de Satan, qui puissent apprécier cela pleinement. Nous avons probablement fait assez de citations pour convaincre le lecteur que la période de la révolution

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française et de la puissance de Napoléon fut une période marquante dans l’histoire de la papauté; et que l’influence papale qui fut alors brisée, n’a jamais été recouvrée depuis. Bien que des faveurs aient été quelques fois accordées, elles ne furent que pour très peu de temps, suivies par des indignités renouvelées, jusqu’à ce qu’en 1870 toute autorité temporelle des papes cessât de nouveau, pour n’être plus jamais rétablie. Rappelons aussi, que ce furent les soldats de Napoléon qui mirent fin à l’inquisition, et aux tortures et exécutions publiques pour des convictions religieuses.

L’effet du brisement partiel du cléricalisme et de la superstition, tout en conduisant dans une incrédulité plus ouverte, a aussi, par ce renversement d’une révérence superstitieuse pour les hommes, amené les enfants de Dieu consacrés (dont plusieurs précédemment osaient à peine penser ou étudier les Ecritures pour eux-mêmes) à penser plus intelligemment. Ainsi, cette révolution fut favorable au développement de la vérité et du vrai christianisme par encouragement donné à l’étude de la Bible. Elle continua réellement la bonne oeuvre commencée lors de la réformation aux jours de Luther, qui avait été arrêtée par l’ignorance et la servilité des masses, et par l’amour du pouvoir, des titres, de l’autorité et de l’aisance de la part du ,,clergé”.

Nous avons ainsi montré que la période appelée le ,,temps de la fin” commença en 1799; que dans ce temps la papauté est consumée pièce à pièce; que Napoléon lui a enlevé non seulement les dons de territoires faits par Charlemagne, un millier d’années auparavant, mais que plus tard il lui a ôté aussi sa juridiction civile dans la ville de Rome. Juridiction reconnue nominalement par la promulgation du décret de Justinien en 533, mais en fait seulement à partir du renversement de la monarchie des Ostrogoths en 539 exactement 1260 ans avant 1799. Ce fut la limite exacte du temps, des (deux) temps et de la moitié d’un temps du pouvoir papale comme cela est souventes fois défini dans les prophéties. Et elle a beau y prétendre de nouveau, la papauté est aujourd’hui sans aucun vestige de pouvoir temporel et d’autorité civile, ceci est ,,consumé” pour toujours. Nu et dépouillé, ,,l’homme du péché” se vante et se glorifie encore, il marche à sa destruction, attendant le coup de grâce, dans un avenir très proche, par les masses furieuses [les agents de Dieu sans le savoir], comme cela est clairement démontré dans l’Apocalypse.

Ce ,,temps de la fin’ ou ,,jour de la préparation” de Jéhovah (de 1799 à 1914), quoiqu’il soit caractérisé par une grande augmentation des connaissances, se terminera dans le plus grand temps de détresse que le monde ait connu, tout en préparant et introduisant ce bienheureux temps promis, quand le vrai royaume de Dieu, sous la direction du vrai Christ établira pleinement un état ou gouvernement, qui sera tout à fait l’opposé de celui de l’antichrist. Comme cette période prépare le Royaume et y conduit, elle amène aussi le grand conflit entre l’ancien et le nouvel ordre de choses qui doit être inauguré. Et il est vrai que le vieil ordre de choses doit passer et que le nouvel ordre doit prendre sa place, le changement ne peut se faire sans être violemment disputé par ceux qui profitent le plus de l’ordre actuel. Le résultat sera la révolution universelle qui détruira complètement et pour toujours l’ancien ordre et alors Christ introduira et établira le nouvel ordre. Toutes les découvertes, les inventions et les avantages qui donnent à nos jours la supériorité sur tonte autre époque, sont tout autant d’éléments travaillant ensemble dans ce jour de préparation pour l’inauguration du Millénium pendant lequel les véritables et salutaires réformes et les réels et rapides progrès dans tous les domaines seront ce qu’il faut pour tous et ce que tous voudront.

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