« Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » – Matthieu 6 : 21.
Généralement, le cœur de l’homme se cherche un idéal, ou une personne sur laquelle il puisse concentrer ses meilleures attentions. Les objets de ses sentiments sont multiples et changeants, selon l’âge, l’éducation, les conditions, l’entourage et bien d’autres influences et circonstances.
Une personne ou un objet quelconque, à qui l’homme consacre ses meilleurs sentiments, à qui il pense souvent et avec plaisir, devient par la force des choses le trésor de son cœur.
Pour certains, un trésor peut s’avérer être un enfant, le mari ou la femme, une position sociale ou encore une distinction parmi les hommes etc. Il ne serait pas exagéré de dire sans nous tromper que, de nos jours, l’amour de l’argent et les plaisirs mondains constituent l’essentiel du trésor de la majorité des gens.
« L’amour de l’argent », condamné par l’Apôtre (1 Timothée 6 : 6 – 10), est devenu aujourd’hui la maladie du siècle, dont beaucoup de personnes sont affectées. Le soi-disant homme civilisé du 21ème siècle, court du matin au soir après quelque chose, dans une fiévreuse nervosité et la précipitation. Lorsqu’il est interrogé sur ce qu’il fait, il est bien souvent incapable de répondre, alors qu’en réalité la cause de l’empressement et des fiévreuses démarches de cette génération consiste à gagner toujours plus d’argent.
Au cours des siècles, bon nombre de personnes ont été convaincues de la vanité de ce trésor. Dans la grande crise actuelle (écrit en 1932), beaucoup peuvent éprouver à quel point l’argent est trompeur et fragile. Nombreux sont ceux qui ont subi des pertes plus ou moins grandes, et même toute leur fortune. Combien sont vraies les paroles de l’Apôtre : « Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et ils se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments » – 1 Timothée 6 : 10.
Combien plus heureux sont ceux dont le trésor de leur cœur consiste en une certaine activité littéraire, musicale, de création, etc. Toutefois les plus heureux sont ceux qui ont suivi la voie de l’Evangile, et dont le trésor est constitué de choses plus grandes, spirituelles et célestes. Un tel trésor ne peut être dérobé par aucun voleur, ne peut être détruit par la teigne ou la rouille, ni enlevé par la moindre crise commerciale, industrielle ou autre.
Ce trésor se concentre dans les promesses divines exposées dans la Parole de Dieu, tout particulièrement dans le Haut Appel, en vue de la participation avec Christ à la grande récompense qui est promise à ceux qui acceptent les conditions requises et qui persévèrent fidèlement jusqu’à la mort.
Plus quelqu’un développe une grande foi en ces choses, son amour pour Dieu et sa Parole, plus il discernera ce trésor par les yeux de la foi et en appréciera la grande et incomparable valeur. Celui qui médite sur ce trésor, qui y aspire et le désire de tout son cœur, le fera même au prix de grandes souffrances et de la privation de toutes choses terrestres. – Philippiens 3 : 7, 8.
Efforçons-nous donc de diriger nos meilleurs sentiments vers le trésor de l’appel céleste, redoublons d’énergie pour le gagner, et « affermissons » notre appel et notre élection. – 2 Pierre 1 : 10.
Périodique Straz 1932-12-178.