L’ÉCONOME INJUSTE

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– Luc 16 : 1-13. –

« Celui qui est fidèle dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes ; et celui qui est injuste dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes. » – v.10.

Comme les Pharisiens étaient les principaux représentants de la Loi, Jésus concentra sur eux beaucoup de ses paraboles, alors que, comparativement, Il ignorait les Juifs irréligieux – les Sadducéens, qui ne faisaient pas profession de foi. La leçon d’aujourd’hui s’accorde avec ceci. Cette parabole fut prononcée comme un reproche à la disposition d’esprit des Pharisiens qui liaient de lourds fardeaux sur les autres, mais les esquivaient eux-mêmes, en prétendant une fervente obéissance à la Loi.

Dans les temps anciens, plus qu’aujourd’hui, il était d’usage pour les hommes riches d’engager des intendants. Un tel intendant avait le même contrôle absolu des biens de son maître que le maître lui-même ; il avait, pour ainsi dire, procuration. Certains intendants étaient fidèles ; d’autres dépensiers. Celui mentionné dans la parabole de notre Seigneur était dépensier, peu satisfaisant. Son maître avait décidé de se passer de ses services et lui avait demandé de rendre ses comptes.

Dans ses livres se trouvaient les comptes de certains débiteurs qui, apparemment, n’avaient aucune chance d’honorer leurs engagements. L’intendant décida de réduire ces dettes, afin que les débiteurs puissent, selon toute probabilité, le payer avant qu’il ne cède sa charge à son successeur. C’est ce qu’il fit. Il dit à un débiteur qui avait une dette de cent mesures d’huile, qu’il pouvait la réduire à cinquante. Il dit à un autre qui avait une dette de cent mesures de blé (500 à 1400 boisseaux), qu’il pouvait la réduire de vingt pour cent. Et il passa ainsi toute la liste. Un tel usage de son autorité lui fit des amis parmi ceux qu’il avait favorisés ; et son maître le complimenta de la sagesse dont il avait fait preuve.

En appliquant cette parabole, Jésus condamna les Pharisiens d’avoir pris un cours opposé. Il avait déclaré que les Scribes et les Pharisiens étaient assis dans la chaire de Moïse, comme interprètes de la Loi mosaïque, et que, s’ils avaient suivi l’exemple de cet intendant, ils se seraient fait des amis parmi les publicains et les pauvres pécheurs en essayant de minimiser leurs faiblesses, et en les encourageant à faire de leur mieux pour se conformer aux exigences de la Loi. Au lieu de cela ils attachaient de lourds fardeaux sur le peuple et le décourageaient.

De leur part tout cela était de l’hypocrisie ; car ils ne pouvaient s’empêcher de savoir qu’eux-mêmes étaient incapables de se conformer aux exigences de la Loi, laquelle est la pleine mesure de la capacité d’un homme parfait. Une attitude appropriée aurait été de confesser leurs propres imperfections, de s’efforcer à faire de leur mieux, de faire appel à Dieu pour obtenir sa miséricorde et d’apprendre au peuple à faire de même. Ce faisant, ils auraient été mieux préparés pour être reçus dans la faveur de l’Évangile à la fin de leur Âge. Tels qu’ils étaient, à cause de leur hypocrisie, ils s’empêchaient eux-mêmes de devenir des disciples de Jésus, et de demander la grâce et le pardon de leurs péchés. Ils empêchaient aussi les autres de devenir des disciples, en prétendant qu’il était possible d’obtenir la faveur de Dieu en observant la Loi.

APPLICATION DE LA PARABOLE

Alors Jésus dità ses disciples : « Faites-vous des amis avec les richesses injustes » ; pour que, si vous échouez – à la fin de votre intendance, à votre mort – les résultats de votre bienveillance puissent faire que vous soyez reçus à la résurrection, « dans les tabernacles éternels ». – Luc 16 : 9, paraphrase.

Il y a matière à discussions en ce qui concerne les enseignements de cette parabole, mais il nous semble clair que Jésus voulait dire que la sagesse de l’économe injuste devrait être exercée par ses disciples dans leurs relations avec Mammon, les richesses de la vie présente. À partir du moment où les membres du peuple de Dieu se donnent à Lui, ils (Lui) donnent aussi leurs droits et leurs intérêts terrestres et deviennent de simples intendants de leur temps, de leur talent, de leur influence et de leur richesse, etc. « … vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ; car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu … . » – (1 Corinthiens 6 : 19, 20). Utilisez tout ce que vous possédez avec ardeur au service de Dieu.

Ces intendants de la miséricorde de Dieu ont son approbation pour utiliser toutes  choses terrestres afin de stimuler leurs intérêts spirituels ; ils ne sont pas considérés comme des gaspilleurs injustes, lorsqu’ils utilisent leurs opportunités terrestres pour faire avancer leurs intérêts célestes. Bien au contraire, ceci sera considéré comme une intendance sage ; et étant trouvés fidèles dans l’usage des choses terrestres au service de Dieu, ils pourront, en toute sécurité, se voir confier les plus grandes choses à venir. Ils seront reçus dans les tabernacles éternels et on leur accordera une part avec le Messie dans son royaume glorieux. Ils seront chargés de toutes les faveurs de Dieu qui devront être accordées à l’humanité. Leur désintéressement dans le temps présent et leur esprit de sacrifice seront la base de l’approbation divine et de la gloire à venir.

L’infidélité dans le temps présent pour ce qui concerne les choses de valeur insignifiante signifierait l’infidélité dans les grandes choses futures. Par conséquent, celui qui s’approprie égoïstement et pour lui-même les choses dont il est l’intendant, ne se verra pas confier les grandes choses futures ; et celui qui se sacrifie démontrera ainsi sa fidélité, sa loyauté envers Dieu, et c’est à celui-là que les plus grandes choses seront confiées. Dieu confierait-Il les richesses de la vie, de la gloire et de l’honneur futurs à ceux qui prouvent aujourd’hui qu’ils sont infidèles, égoïstes et cupides, en utilisant les bénédictions présentes seulement pour l’autosatisfaction ? Sûrement pas !

Jésus demande : « Et si vous n’avez pas été fidèles dans ce qui est à autrui, qui vous donnera ce qui est à vous ? » (Luc 16 : 12). Pour les disciples de Jésus toutes les choses du temps présent sont à Dieu – les choses de la vie présente appartiennent à Dieu, parce que nous les avons consacrées ou dévouées. Les choses de la vie future nous appartiennent, parce que Dieu nous les a promises. Mais il y a des conditions, à savoir notre fidélité, notre loyauté. Si nous ne sommes pas fidèles dans la gestion des choses que nous avons consacrées à Dieu, Il ne nous donnera pas bientôt celles qu’Il nous a promises sous condition. Si, alors, nous dilapidions les choses consacrées à Dieu – si nous abusions de notre intendance et utilisions ces opportunités égoïstement, pourrions-nous espérer que Dieu nous offre les choses qu’Il a promis de donner uniquement aux fidèles ?

SERVANT DEUX MAÎTRES

Il y a deux grandes puissances motrices, une mauvaise et une autre bonne. Celles-ci sont connues sous différents noms et sont en tous points opposées. Dieu est le Bon Maître ; Satan est le mauvais maître ; mais chacun a ses représentants et des intérêts différents. Ainsi, Dieu, son esprit et ses enseignements sont représentés par le mot amour, tandis que Satan et sa ligne de conduite sont représentés par l’égoïsme, la convoitise et Mammon. À cause de la chute de l’homme, le monde entier a perdu l’Esprit de Dieu et a été sous la domination de Satan pendant des siècles. Tous sont devenus plus ou moins mauvais. L’esprit d’égoïsme, de convoitise, qui conduit à l’injustice en général, s’est emparé de notre race, de sorte que, même après nous être aperçus d’avoir fait fausse route, c’est avec beaucoup de difficultés que son pouvoir sur nous peut être brisé. Nous ne pouvons pas faire les choses que nous voudrions faire.

Mais voici la proposition de l’Évangile : Dieu désire que quelques âmes fidèles soient associées à Jésus pour dispenser ses bénédictions. Il offre ce grand prix du Royaume à ceux qui démontreront qu’ils possèdent l’esprit de justice. Ce prix est une perle de grande valeur. Aucune autre considération ne peut rivaliser avec elle. Celui qui accepte intelligemment l’appel de l’Évangile se détourne du péché, de l’égoïsme et de toutes les œuvres de la chair et du Diable qui s’y rapportent, et concentre son attention sur Dieu, sur la charité et sur la justice.

Mais il ne suffit pas de faire alliance, de renoncer au monde et de marcher sur les traces de Jésus. Il ne suffit pas que Dieu accepte cette alliance et engendre une telle personne de son Esprit Saint. Plus que cela est nécessaire. Non seulement doit-elle démontrer qu’elle préfère ce qui est juste à ce qui mauvais d’une manière semblable, mais aussi qu’elle est prête à souffrir la perte de toutes choses afin qu’elle puisse être du côté de la justice, du côté de Dieu.

Puis viennent les épreuves, les tests. Elle cherche à servir Dieu et à gagner la récompense de la gloire, de l’honneur et de l’immortalité dans le Royaume, avec Jésus ; mais elle constate dans sa chair une tendance à prêter attention aux récompenses de Mammon et de l’égoïsme, et à les apprécier. Voilà ce qui entraîne le grand combat. L’un ou l’autre doit vaincre. En plus de croître en grâce, en connaissance et en amour, la nouvelle créature en Christ doit se nourrir des encouragements et des promesses divines de la Bible. Sinon, elle sera découragée et renoncera complètement à la lutte contre le monde, la chair et le Diable.

Le Seigneur a promis aux fidèles la grâce suffisante dans chaque moment de besoin. Il nous dit qu’Il sait que nous sommes poussière ; Il se souvient de notre condition et sait que nous ne pouvons pas faire ce que nous aimerions faire. Mais en même temps Il exige que nous fassions tout ce que nous sommes capables de faire, nous assurant que pour tous ceux-là sa grâce sera suffisante ; c’est-à-dire que pour tous ceux-là Il compensera l’insuffisance.

Dans notre leçon Jésus nous prévient que le choix que nous faisons doit être permanent, que la supposition que nous pouvons servir Dieu et Mammon en même temps, est une erreur. Dans la mesure où nous sommes fidèles à l’un, nous sommes infidèles à l’autre. C’est donc à nous de choisir le service de Dieu, en considérant cela comme le plus grand de nos privilèges, et ses récompenses comme les plus grandes de toutes les récompenses, et celles-ci, pour l’éternité.

Après tout, beaucoup dépendra du degré de notre foi. Si nous avons foi en Dieu, en sa promesse d’une grande récompense, si nous avons foi en la promesse du Sauveur de nous donner sa grâce et son assistance en tout moment de besoin, il nous sera tout à fait possible de mener le bon combat et de gagner la couronne que le Seigneur a en réserve pour ceux qui L’aiment par-dessus tout.

WT1914 p5436

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