LEÇONS APPRISES PAR LES FRÈRES DE JOSEPH

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Genèse 44.

Confessez donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres afin que vous soyez bénis. Jac. 5:16.

L’étude d’aujourd’hui nous montre que les frères de Joseph n’étaient plus aussi durs de cœur  qu’ils ne l’étaient quand ils projetèrent de le tuer, le laissèrent ensuite dans la fosse pour y mourir et enfin le vendirent pour être esclave. La doctrine de la dépravation totale que plu­sieurs parmis nous ont apprise dans leur jeunesse, est désapprouvée à plusieurs reprises, non seulement dans notre propre caractère, mais aussi dans nos expériences avec les autres. Celui qui considère le monde totalement dépravé s’approche de ses semblables d’une mauvaise façon. Cherchant la dépravation, sur laquelle il a fait des théories, il la trouve; ne recherchant rien de bien, il perd de vue le bien qu’il y a dans le cœur  humain.

L’assertion scripturaire est la seule correcte, à savoir que tous les hommes sont dépravés, qu’aucun d’eux n’est parfait, non pas un seul, que tous ont péché, tous ont leur part des suites du péché originel; en consé­quence personne ne répond à l’attente de la gloire de Dieu qui fut montrée dans la perfection d’Adam. La pensée scripturaire est que Dieu ne peut accepter dans sa communion que ceux qui sont parfaits. Il ne peut donner sa faveur et la vie éternelle qu’à ceux qui sont complètement en harmonie avec sa propre perfection; tous les hommes étant des pécheurs par la chute, tous ont besoin d’une rédemption; tous ont besoin d’une réconciliation.

L’occasion pour une telle réconciliation se présente pendant cet âge de l’Evangile à un nombre comparati­vement petit et sous certaines restrictions, Ils doivent être parfaits de cœur, de volonté, d’intention et, par la foi, doivent accepter le mérite de Christ comme couvrant toutes leurs fautes. A ce point de vue, Dieu les accepte comme de nouvelles créatures, ignorant les faiblesses non intentionnelles de leur chair. Par Christ, seuls les mem­bres de la vraie Eglise des croyants sont comptés comme tels, ont des relations comme fils de Dieu, ont les privi­lèges des fils de Dieu, jouissent de la communion du Père par la prière, sont assurés de la surveillance divine sur leurs intérêts, sont assurés que toutes choses concou­rent à leur plus grand bien. Même ceux-là auront besoin d’être perfectionnés par le pouvoir de la première résur­rection avant qu’ils puissent voir Dieu et être pleinement introduits dans toutes les glorieuses choses qu’il a en réserve pour eux.

La justification du monde est arrangée selon des prin­cipes totalement différents. Selon les Ecritures, le temps convenable pour cette justification sera l’âge à venir, quand le royaume du Messie liera Satan ainsi que son influence, éloignera la malédiction et apportera des béné­dictions pour notre race entière. Dieu n’agira pas avec celui qui sera de bonne volonté et obéissant alors, de la même manière qu’il agit avec le fidèle maintenant. Il sera laissé aux soins du grand Médiateur, justifié et rendu réellement juste, pendant ces mille ans. Celui qui sera obéissant et de bonne volonté, ramené à la perfection originaire d’Adam, pleinement instruit par le grand Docteur, sera tout prêt, à la fin du Millénium, pour être présenté au Père et être accepté par lui comme fils. Dans l’intervalle, tous ceux qui ne sont pas de bonne volonté et disposés à la réconciliation périront dans la seconde mort.

Le point que nous voulons faire ressortir ici, est que Dieu ne dit nulle part que l’homme est totalement dépravé, mais il dit qu’il ne peut tolérer le moindre degré d’imperfection. L’arrangement divin par Jésus, le Rédempteur et Restaurateur est qu’il comblera tous les défauts, les manquements , peu nombreux ou en grand nombre, grands ou petits de chacun de nous par le grand Rédempteur sans le sacrifice et l’aide duquel la recou­vrement de la perfection et l’admissibilité auprès du Père seraient impossibles.

LA TENDRESSE DE COEUR DES FRÈRES DE JOSEPH

Notre étude montre que les expériences de Joseph associées avec sa foi, produisirent en lui un grand carac­tère plein de sympathie et entièrement obéissant à Dieu. Au moyeu d’un procédé différent, les dix frères de Joseph furent exercés par le remords et devinrent plus sympa­thiques, plus affectueux, plus fidèles à leur père Jacob. Les conséquences de toutes les expériences de la vie l’amertume et la douceur, nos bonnes ou nos mauvaises actions — ont pour but, sous la direction de Dieu, de nous corriger et de nous être salutaires. La confiance en Dieu est cependant nécessaire comme base de chaque bénédiction semblable. Nous avons vu la confiance de Joseph; l’étude d’aujourd’hui nous montre que ses frères, quoique d’un caractère différent, reconnaissent encore le Tout-Puissant, le rêvèrent et comprennent que l’on peut s’attendre à recevoir de Lui une juste rétribu­tion pour chaque mauvaise action.

Notre étude nous dit qu’après le festin que Joseph fit et dans lequel Benjamin obtint cinq portions, les onze frères partirent, rentrèrent chez eux, très contents de leurs expériences et de la faveur du gouverneur égyptien. Avant leur départ et désirant éprouver la sympathie de ses frères pour leur père et l’intérêt affectueux de leur plus jeune frère, Joseph avait fait placer sa propre coupe d’argent à l’entrée du sac de blé de Benjamin. Après qu’ils eurent repris leur voyage vers Canaan, Joseph envoya de sa maison après eux des serviteurs pour leur dire : Pourquoi avez-vous été si peu aimables envers votre bienfaiteur?  Pourquoi avez-vous pris sa coupe d argent? Quels hommes déloyaux vous êtes! » Ils pro­testèrent de leur innocence, et déclarèrent que si la coupe était trouvée en leur possession, ils deviendraient tous volontairement ses esclaves. La recherche de la coupe, selon l’ordre de Joseph, commença par le sac du plus vieux et se termina par celui de Benjamin où elle fut trouvée. Toute la troupe retourna au palais dans une grande affliction.

De nouveau Joseph fut grave et les réprimanda, afin de leur donner l’occasion de montrer leur égoïsme et de voir s’ils abandonneraient Benjamin. Ils protestent encore de leur innocence, néanmoins ils se déclarent prêts à devenir les esclaves de Joseph. Mais lui leur répond « Dieu m’en préserve! Seulement celui qui est coupable — Benjamin — sera mon esclave, pour vous, retournez vers vos familles et votre père avec la nourriture et continuez à jouir des faveurs de l’Egypte. »

Il savait que cette proposition les éprouverait. Seraient-­ils contents d’échapper personnellement à la servitude et de retourner chez eux en laissant Benjamin comme esclave? Auraient-ils la même froideur de cœur  qu’ils avaient manifestée dans son propre cas, quand ils le vendirent comme esclave? Auraient-ils le même manque d’égards pour leur pauvre vieux père, pour ses intérêts et son bonheur.

Ce fut ce Juda, qui s’était porté garant auprès de son père du retour de Benjamin, qui fit un appel à Joseph. Il lui raconta les circonstances dans lesquelles eut lieu le départ de Benjamin — comment le pauvre vieux père s’est attaché à Benjamin et comment lui s’est porté caution pour le retour de l’enfant. Dans un élo­quent plaidoyer il demande avec supplication à être retenu comme l’esclave afin que son frère Benjamin soit libre: «  Permets donc, je te prie, à ton serviteur de

96 Décembre 1913

rester à la place de l’enfant, comme esclave de mon Seigneur et que l’enfant retourne avec ses frères. Com­ment pourrais-je remonter vers mon père si l’enfant n’est pas avec moi? Ah! que je ne voie point l’affliction de mon père!

La preuve d’un changement de cœur  était satisfaisante pour Joseph et l’est pour nous tous. Tous ceux qui aiment la justice se réjouissent dans la justice comme ceux qui aiment le péché se réjouissent dans le péché. Quand nous constatons un changement si marqué en ces hommes, nous nous réjouissons non seulement pour eux, mais aussi pour les leçons générales que leurs expériences fournissent. Nous avons la conviction qu’une grande partie du péché, de la bassesse, de la cruauté du temps présent peut être attribuée à l’héritage des faiblesses et des expériences irréfléchies; nous nous disons: Quel grand changement serait effectué par une plus grande, plus vaste, plus profonde connaissance de nous-mêmes et des autres.

Les expériences journalières ne tendent-elles pas à élargir en nous les sympathies et ainsi, à développer le caractère? Nous le croyons. Sans doute il y a des excep­tions à toutes les règles, mais nous avons la conviction qu’il reste assez de ressemblance avec Dieu dans chaque membre de notre race pour lui permettre d’apprécier de temps à autre le bon, le vrai, le noble, le pur; c’est parce qu’il est environné par le péché et l’égoïsme qu’il fait si rarement appel à l’exercice de ses sentiments de ressemblance avec Dieu.

Il semble raisonnable du supposer que, si les humains avaient cent ans d’expérience dans les conditions pré­sentes et qu’ensuite il leur soit donné un nouveau début, presque tous profiteraient largement de leurs expériences et auraient une vie plus saine et plus raisonnable; pres­que tous seraient plus généreux, aussi bien que plus justes. Nous admettons qu’il y a des exceptions. Nous confessons la grande sagesse de l’arrangement divin qui limite la vie humaine aux conditions présentes.

Certains membres de la famille humaine paraissent simplement cultiver des goûts égoïstes et exercent rare­ment des sentiments bienveillants. Pour de telles per­sonnes, vivre plus d’un siècle, leur donnerait beaucoup plus d’occasions de rendre esclaves leurs semblables par égoïsme. Dieu a pourtant la sagesse et la puissance de donner éventuellement des leçons précieuses à chaque membre de notre race, selon le principe établi par le sage Salomon : « « La justice élève une nation, mais le péché est la honte des peuples. » — Prov. 14 : 34.

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