LEÇONS TIREES DES ECHECS DE SAÜL

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1 Samuel 14 : 1-46

Les problèmes de Saül causés par une obéissance sans un esprit d’obéissance – Le royaume, retiré de la famille de Saül, donné à David, « Un homme selon le cœur de Dieu » – Saül avantagé partiellement par ses erreurs et béni en conséquence – Leçons pour tout le monde – Particulièrement pour le peuple consacré de Dieu.

« Revêtons les armes de la lumière. »

 – Romains 13 : 12 –

L’armée, qui s’était réunie autour de Saül et qui avait permis la victoire dont nous avons parlé dans no­tre dernière étude, fut dissoute. Plus tard, le roi eut une armée de trois mille hommes. Mille d’entre eux étaient sous les ordres de son fils Jonathan. Le reste consti­tuait la garde royale et était sous la direction de Saül lui-même. Le pays d’Israël semblait entièrement do­miné par les Philistins, qui avaient des garnisons ça et là. Ils se contentaient de collecter des impôts auprès du peuple, un peu comme le firent les Britanniques avec l’Inde.

Les Israélites étaient peu armés, car les Philistins ne leur permettaient pas de posséder des armes de guerre, de crainte qu’ils ne se rebellent. De la même manière, les Britanniques empêchèrent l’entrée de munitions en Inde, pour les mêmes raisons. Ainsi, lors­que Jonathan attaqua la garnison des Philistins et la réduisit à néant, cela provoqua un grand tohu-bohu, comme cela aurait été le cas si les habitants de l’Inde s’étaient élevés contre les garnisons britanniques. C’était une déclaration de guerre. Les Hébreux trem­blaient en pensant aux conséquences, tout comme les Indiens trembleraient en pensant à ce que les Britanni­ques feraient dans un cas similaire.

Les Philistins accrurent leur armée d’occupation et les Israélites, sans armes, à l’exception d’outils agrico­les, etc., étaient terrorisés par cet occupant belliqueux. L’armée de Saül, de trois mille hommes, fut réduite à six cents ; toutefois, la parole qui lui fut adressée par le Prophète Samuel disait d’attendre sept jours jusqu’à ce qu’il arrive. Son intention était probablement que le peuple ressente totalement son impuissance et crie à Dieu pour obtenir son secours. Le roi Saül fit selon ce qui lui avait été demandé ; il attendit sept jours et, alors que le délai arrivait à son terme, voyant que son armée se réduisait et que Samuel n’était pas encore revenu, il prit la responsabilité, le septième jour, d’être son pro­pre sacrificateur. Il offrit des sacrifices à Dieu sans en avoir l’autorité.

Alors qu’il venait d’achever les sacrifices, le Pro­phète Samuel apparut, le réprimanda sévèrement et lui dit que, parce qu’il avait manqué d’obéir pleinement au Seigneur, sa famille cesserait de représenter le Sei­gneur dans le Royaume d’Israël. Le roi demanda par­don, expliquant les circonstances : il considérait néces­saire de faire quelque chose, et ce qu’il fit fut la seule chose à laquelle il pouvait penser. Très peu de rois ou de généraux de nos temps seraient prêts à accomplir la volonté du Seigneur d’une manière plus scrupuleuse que le roi Saül. Très peu auraient attendu sept jours, ou auraient même prêté attention au Prophète. Très peu auraient demandé pardon au Prophète après-coup, en expliquant pourquoi ils avaient voulu offrir un sacrifice à Dieu.

Nous ne pouvons nous empêcher de penser que si le roi Saül avait eu davantage d’opportunités, il aurait graduellement appris la leçon de l’obéissance implicite à Dieu. Toutefois, notre prochaine leçon nous montrera qu’il échoua de nouveau dans les mêmes circonstan­ces. Il faut, pour certains d’entre nous, bien des expé­riences pour apprendre la leçon de confiance totale dans le Seigneur, et de pleine obéissance à l’égard de ses exigences. Peut-être, le Seigneur souhaitait-Il en­seigner une leçon particulière dans ce domaine, à sa­voir que tout roi, assis sur le trône typique du Seigneur, devait obéir implicitement, non seulement à la lettre du commandement, mais également à son esprit. En effet, les rois d’Israël représentaient dans une grande me­sure le Royaume de Christ et de son Eglise. Ceux qui seront les cohéritiers du Messie, dans son Royaume de gloire, doivent apprendre l’obéissance ; autrement, ils ne seront pas considérés dignes des honneurs du Royaume. Ils ne doivent pas uniquement obéir exté­rieurement, mais également intérieurement, à l’esprit ou aux intentions de la Loi du Seigneur.

 

Seuls les sacrificateurs pouvaient offrir des sacrifices

Au passage, nous ferons bien de remarquer pour­quoi le sacrifice d’holocaustes, effectué par le Roi Saül pour le Seigneur, fut condamné en tant que péché. C’était parce que Dieu avait édicté une loi particulière, selon laquelle seuls les sacrificateurs pouvaient offrir des sacrifices. Alors se pose la question : Pourquoi Dieu limitait-Il l’offrande de sacrifices à la tribu sacer­dotale ? La réponse est que les membres de cette tribu représentaient, typiquement, l’Eglise pleinement consacrée à Dieu et acceptée par Lui. Les Apôtres les ont assimilés aux antitypes, non seulement des rois d’Israël, mais aussi des sacrificateurs d’Israël. Pierre dit de l’Eglise en général, et pas du clergé en particu­lier : « Vous êtes une sacrificature royale. »

Dans l’antitype, tous les consacrés à Dieu sont de potentiels rois et des sacrificateurs officiants. Si ces saints chrétiens ne sacrifient pas leurs droits terrestres, leur vie présente, ils n’obtiendront pas la grande ré­compense du co-héritage avec Christ, le grand Souve­rain Sacrificateur de leur profession. Comme nous le lisons : « si nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui. » Et à nouveau, Paul dit : « Je vous ex­horte donc, frères, … à offrir vos corps comme un sa­crifice vivant… »

Ainsi, ce serait pour nous une erreur de supposer, comme le font certains, que le clergé possède au­jourd’hui un office sacerdotal particulier, et qu’il est ha­bilité à offrir des messes et des prières. Souvenons-nous qu’il n’y a qu’un seul grand Souverain Sacrifica­teur – le Seigneur Jésus – qui s’est offert Lui-même aux jours de sa chair, qu’Il est passé au-delà du voile, dans la gloire et que, depuis ce temps, Il présente en offrande ceux de son peuple consacré qui se présen­tent eux-mêmes à Lui, dans un esprit approprié de soumission et de sacrifice de soi.

La Bible ne reconnaît aucune division du peuple de Dieu en clergé et en laïcs. C’était là un piège de l’adversaire, introduit graduellement dans les troisième et quatrième siècles. L’enseignement de la Bible mon­tre que tous les enfants de Dieu, engendrés de l’Esprit, sont membres de la Sacrificature Royale antitypique, qu’ils sont tous frères et sœurs, et qu’ils sont tous or­donnés ou autorisés à prêcher le Message de la grâce de Dieu, tel qu’il est présenté dans la Parole de Dieu. Ils ne devraient appeler aucun homme sur cette terre « père », mais devraient réaliser qu’un seul est leur Père, Dieu Lui-même, et que le Seigneur Jésus est leur Grand Frère.

Désirer ardemment une seconde chance

Combien de personnes, parmi la famille humaine, ont ressenti sur leur lit de mort que s’ils avaient encore une vie à vivre, leurs leçons et expériences passées seraient d’une aide précieuse et leur permettraient de faire bien mieux ! L’homme ou la femme, qui n’ont ja­mais vécu une telle expérience d’échec et n’ont donc jamais ressenti le désir profond de surmonter les échecs et de faire mieux, ont vécu leur vie en vain, dans une grande mesure. En conséquence, encoura­geons-nous mutuellement à vouloir atteindre de grands idéaux et à ne pas nous décourager par nos échecs involontaires. Cela est bien représenté dans la courte citation que nous avons tous appris durant notre en­fance : « Si tu ne réussis pas du premier coup, essaie, essaie encore. » Ce petit message qui a touché nos esprits d’enfants était très important. Il nous a aidés à surmonter bien des découragements.

Assiégés par nos propres faiblesses innées, étant nous-mêmes entourés par d’autres personnes égale­ment faibles dans leur esprit, dans leur corps et dans leur moral, assaillis, comme nous le montrent les Ecri­tures, par Satan et les anges déchus qui cherchent à nous piéger et à nous détourner de Dieu et de la jus­tice, il n’est pas du tout étonnant que nous n’arrivions pas à atteindre nos idéaux les plus hauts et, en consé­quence, il est encore moins étonnant que nous échouions à parvenir au niveau des normes parfaites de la Parole de Dieu.

L’expression la plus simple de la Loi de Dieu est la Règle d’Or. Néanmoins, combien de personnes, qui comprennent parfaitement la Règle d’Or et son esprit peuvent-elles affirmer qu’elles vivent à la hauteur de cette règle chaque jour, à chaque heure ? « Tu aime­ras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même. » Tout ce que nous pouvons faire, c’est d’être honnêtes avec nous-mêmes, de confesser nos méfaits, de nous efforcer quotidien­nement de les vaincre et de nous conformer de plus en plus aux règles divines en pensée, en parole et en ac­tion.

Une leçon complémentaire, que seuls les Chrétiens ont pu apprendre, est qu’il est impossible de vivre à la hauteur de cette Loi et que nous avons besoin d’être recouverts par les mérites du Rédempteur – même après avoir tout remis entre ses mains afin de marcher sur ses traces – pour couvrir nos manquements et faire perdurer notre relation avec Dieu. Une autre leçon, que le Chrétien apprend, est que ceux qui persévèrent dans leur relation avec Dieu ne trouvent pas seulement le pardon pour leurs fautes commises involontaire­ment, mais aussi une grâce secourable et l’assistance dans le besoin, grâce au Sauveur.

Ainsi, le Chrétien tire des leçons de ses propres fai­blesses et de la miséricorde de Dieu, et croît en forces en combattant jour après jour pour le bien. Non seule­ment il a une seconde chance, mais il a de nombreu­ses chances successives, jour après jour, pour se re­pentir du péché et pour entamer un nouveau départ après s’être remis de sa chute, grâce au mérite de Christ.

Le roi Saül, dans notre leçon, n’a pas eu de telles expériences ; le Sauveur n’était pas encore mort et ne s’était pas encore présenté à Dieu pour effectuer une réconciliation et ouvrir un nouveau chemin de vie. C’est pourquoi, Saül ne pouvait bénéficier que de l’arrangement en vigueur pour tous les Juifs : le Jour typique de Réconciliation, annuel, servant à expier les péchés du peuple entier pour une année, incluant également la sacrificature typique par laquelle le message de Dieu leur était communiqué. Etant lui-même en partie un type, le Roi Saül devait nécessairement être traité selon la stricte justice, et le royaume a ainsi été retiré à sa famille à cause du fait qu’il a offert au Seigneur un sacrifice qui n’était pas autorisé.

Le monde dans l’avenir

Graduellement, les Etudiants de la Bible apprennent que les différents credo de la chrétienté sont faux, no­tamment ceux selon lesquels tous les païens sont voués à des tourments éternels, de même que tous les Juifs, du fait qu’ils n’ont pas cru au Seigneur Jésus-Christ et que, de plus, presque tous ceux qui ont vécu dans des pays civilisés, et qui sont morts, sont allés aux tourments éternels parce que, ayant entendu par­ler de Christ, ils ne sont pas devenus ses saints disci­ples. Ces terribles doctrines ont éloigné bien des per­sonnes de Dieu et de son Livre, à mesure qu’elles ré­alisaient ces horreurs et ces injustices.

Les Etudiants de la Bible en arrivent à discerner que Dieu prévit deux épreuves pour l’humanité. La première était en Eden, Adam étant son propre repré­sentant et celui de sa race. Cette épreuve se termina dans un désastre pour toute la race. Si Dieu n’avait pas prévu une deuxième épreuve, personne du sein de la famille humaine n’obtiendrait la vie éternelle et n’échapperait à la condamnation qui tomba alors sur l’homme. La mort de Christ servit justement à donner une seconde chance à Adam et à toute sa race, comme le déclare l’Apôtre : « Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts. Et comme tous meu­rent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang. » – 1 Corinthiens 15 : 21-23.

Durant cet Age de l’Evangile, ceux qui croient au message de l’Evangile, qui se consacrent pleinement au Seigneur et qui sont acceptés au travers de l’engendrement du Saint Esprit, ceux-là deviennent de Nouvelles Créatures en Christ, et ces Nouvelles Créa­tures subissent une seconde épreuve – leur destin étant soit la vie éternelle sur le plan de l’esprit, soit la mort éternelle. Le reste du monde est toujours sous le coup de la condamnation, ou bien, comme le dit l’Apôtre, il n’est pas encore affranchi de la condamna­tion qui pèse sur le monde. Il n’y a qu’une seule échappatoire maintenant – accepter Christ et devenir son disciple.

Toutefois, nous voyons que la deuxième épreuve prévue par Dieu inclut le reste de l’humanité qui, à pré­sent, n’écoute pas Christ, ne L’accepte pas et n’a pas été engendré de nouveau comme Nouvelles Créatu­res. Le monde en général aura son épreuve durant le Millenium. Alors, « la terre sera remplie de la connais­sance de l’Eternel ». Puis, « tous me connaîtront, de­puis le plus petit jusqu’au plus grand. » Ils ne subiront pas l’opposition de Satan, car il sera lié durant ce temps. Ils auront l’assistance de Christ et de l’Eglise glorifiée, la Sacrificature Royale.

Le but de ce Royaume Millénaire sera de relever le monde – de ramener tous ceux qui le voudront et qui seront obéissants à la perfection humaine et à la vie éternelle, et de détruire tous les incorrigibles qui refu­seront cette seconde opportunité. En liaison avec cela, nous nous rappelons des paroles du poète :

« J’aimerais tant qu’il existe un endroit merveilleux

Appelé le pays du nouveau départ,

Où toutes nos erreurs et toutes nos peines,

Tous nos pauvres chagrins égoïstes

Puissent être jetés, comme un vieux manteau délabré,

Et ne plus jamais être portés.

Les paroles du poète vont s’accomplir, en un temps qui est proche. Si, comme le croient les Etudiants de la Bible, la présente guerre en Europe [écrit en 1915, trad.] est un prélude à l’anarchie de la grande Bataille d’Harmaguédon, et le vestibule du Royaume du Mes­sie, alors, le temps de retirer le « vieux manteau déla­bré » des imperfections présentes de l’humanité en général, est proche. Certainement, tous ceux qui se sont dévêtus des immondes haillons de leur propre justice et qui se sont vêtus, par la foi, de la Robe de Justice de Christ, peuvent se réjouir de ce que le pau­vre monde bénéficiera d’une si belle opportunité ; celle-ci découle de l’amour et de la miséricorde de Dieu, manifestés au travers du grand Sacrifice accompli au Calvaire, lorsque « Jésus-Christ, par la grâce de Dieu, souffrit la mort pour tous les hommes » afin que celui qui croira en Lui, que ce soit maintenant ou dans l’avenir, ne périsse pas, mais qu’il obtienne la vie éter­nelle.

Cela va encore plus loin. Comme Jésus donna, à tous ceux qui viennent à Lui, l’opportunité de pouvoir « essayer, essayer encore » et, graduellement, de prouver et de cultiver leur loyauté envers Dieu et en­vers la justice, de même, comme l’affirme la Bible, cette opportunité sera donnée au monde en général. Durant mille ans, le monde aura l’opportunité d’essayer, d’essayer encore et, par chance, d’apprendre les nombreuses leçons requises et d’être finalement amené à un accord complet avec le Grand Roi Eternel et sa glorieuse Règle d’Or. C’est ce que les Ecritures nous affirment concernant le Millenium : « Lorsque tes jugements s’exercent sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice. » – Esaïe 26 : 9.

La foi de Jonathan récompensée

La suite biblique de notre leçon évoque l’histoire où Jonathan, et son porteur d’armes, bénis du Seigneur, ont vaincu leurs ennemis et où les Philistins, divisés en trois groupes, se sont pris entre eux pour des hébreux et se sont entretués.

WT1915 p.5638

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