L’EgIise chrétienne et sa mission.

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Il ne peut y avoir aucun doute que l’église de Christ est une ecclésia, un corps, et que Jésus-Christ est la tête de «l’Eglise qui est son corps » (Eph. 1 : 22, 23). Il ne peut y avoir aucun doute que les différents membres de l’Eglise sont appelés — attirés, par un procédé de sé­lection — d’entre les hommes. Le témoignage des Ecritures, quant au but de l’appel semble être clair également. St. Pierre dit que l’Eglise est un peuple pour un des­sein, c’est à dire, que Dieu a un but spécial en choisis­sant l’Eglise. Les membres doivent « annoncer les vertus de celui qui les a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière ; afin que les hommes puissent voir leurs bonnes œuvres et glorifier leur Père qui est dans les cieux. » — 1 Pier. 2:9; Matth. 5:16.

Si nous recherchons le but de l’éclat de cette lumière, les Ecritures répondent qu’elle produira son effet sur le monde, réprimandant l’humanité et mettant devant elle un exemple d’une meilleure manière de vivre et de penser. Ceci est-il le but final de l’appel? Les Ecritures disent non: l’Eglise est appelée pour être un peuple privilégié, qui deviendra cohéritier avec le Seigneur dans son roy­aume.

Si nous demandons en outre: Réellement, doit-il y avoir un royaume? Les Ecritures répondent: Oui, à la fin de

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Cet âge de l’Evangile, le Roi, Jésus, viendra non comme une offrande pour le péché, mais comme un grand Roi, un Prophète, un Juge pour dispenser les bénédictions assurées par sa mort. Si maintenant nous voulons connaître la part de l’Eglise au temps présent, la réponse est, que ceux qui suivent fidèlement l’Agneau dans la bonne et la mauvaise réputation, qui prennent leur croix et sui­vent Jésus, seront comptes dignes d’être ses associés dans ce Royaume.

La mission de l’Eglise.

L’Eglise sera-t-elle capable de combattre les mauvaises tendances dans le monde? La réponse est: Oui; Satan sera lié pour mille ans, il ne séduira plus les nations jusqu’à ce que les mille ans soient accomplis. Pendant ces mille ans, la mission du Sauveur sera de bénir l’humanité comme le «Soleil de Justice», ayant la guérison dans ses rayons; et l’Eglise aura une part avec Christ dans la bénédiction du monde, on pourrait objecter: mais ceci est donc une nouvelle proposition que Dieu a faite: Non; ce fut le plan et le but de Dieu, dès avant la fondation du monde. C’est là l’Evangile, la bonne nouvelle déclarée premièrement à Abraham: «En ta se­mence, toutes les familles de la terre seront bénies». —Gen. 12 : 3, etc.

Dieu projeta de bénir tous les membres de la race hu­maine, — tribus, nations, peuples et langues, — et résolut que la bénédiction leur viendrait par la postérité d’Abraham. La nation juive fut simplement la semence typique; la semence antitypique est le Christ (Jésus la tête et l’Eglise son corps) qui «bénira toutes les familles de la terre». Mais le monde doit attendre sa bénédiction jus­qu’à ce que l’Eglise soit complète, qu’elle ait passé le voile et soit assise avec Christ sur son trône.

Interrogées relativement au succès de la bénédiction qui suivra l’œuvre de l’Eglise, les Ecritures répondent que: «tout genou fléchira et toute langue confessera»; et la connaissance de Dieu remplira toute la terre. Quant à sa­voir si ceci signifie un salut universel, — si tout le monde sera sauvé — la réponse est que Dieu a stipulé, que, comme tous meurent en Adam, ainsi tous seront ren­dus à la vie, auront le privilège d’atteindre la vie éternelle par les mérites du sacrifice de Christ; mais que l’acqui­sition de la vie éternelle dépendra de la façon dont le privilège est employé. Personne ne sera contraint ou forcé.

La majorité des humains a un tel respect pour la jus­tice, que si ses récompenses étaient aussi sûres et aussi désirables que le sont celles du péché, elle préférerait incontestablement faire le bien. Beaucoup nous disent qu’ils ont été presque forcés de faire le mal. Seulement le petit nombre est disposé à renoncer au péché et à marcher dans le chemin étroit de l’obéissance et du sacrifice de soi-même, toutefois ceux qui agissent ainsi dans cet âge au­ront une récompense toute spéciale, les autres, qui aiment la justice et haïssent l’iniquité, auront toute assistance sans contrainte, sous le gouvernement du royaume de Christ, Ils seront aidés dans leurs efforts pour la justice. Cepen­dant, les Ecritures déclarent avec juste raison, que comme la mort fut la peine originelle du péché dans le cas d’Adam, de la même manière elle sera toujours la peine pour le péché; et que quiconque péchera volontairement dans l’âge futur mourra de la seconde mort de laquelle il n’y aura aucune résurrection, aucune rédemption, aucune espé­rance de rétablissement.

La terre sera l’habitation future de l’homme.

Avant l’apparition du péché dans le monde, la provi­sion divine pour nos premiers parents était le jardin d’Eden. En pensant à ceci, tournons nos regards vers l’avenir, guidés par la parole de Dieu; et dans une vision mentale, nous verrons le paradis restauré, non simplement un jardin, mais la terre entière, rendue agréable, fructueuse, sans péché, heureuse, alors nous nous rappellerons la promesse inspirée, qui nous est si familière: — « Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus; il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur»; car les premières choses du péché et de la mort auront disparu et toutes choses seront faites nouvelles. — Apoc. 21 : 4, 5.

En nous rappelant les sûres paroles de St. Pierre à l’égard de ces glorieux « temps de rétablissement de tou­tes choses dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes », nous voyons qu’au « temps mar­qué » par Dieu, la terre doit être amenée à la perfection à laquelle elle fut primitivement destinée et typifiée en Eden. Nous croyons que ce temps est très proche. Nous voyons venir, les bénédictions promises. Que sont nos grands projets d’irrigation par les puits artésiens et par les aqueducs sinon les accomplissements des prophéties appartenant au règne de Christ et à la bénédiction de la terre? « Des eaux jailliront dans le désert et des ruisseaux dans la solitude. Le désert et le pays aride se réjouiront, la solitude s’égaiera et fleurira comme un narcisse». ——Es. 35:6, 1.

Les Ecritures nous disent, qu’après que l’Eternel eut créé les différents ordres d’êtres spirituels, il fit l’homme: «un peu inférieur aux anges » (Ps. 8 : 5). La race hu­maine, commença avec Adam et Eve; ils avaient la capa­cité de saisir le sens de l’arrangement divin et de l’appré­cier, tandis que la création bestiale ne l’avait pas. Dieu fit l’homme à sa propre ressemblance. Le fait que le péché entra et amena Adam sous la sentence de mort, ne si­gnifie pas que le Père céleste avait changé son plan. Le dessein qu’il avait conçu, avant qu’aucune chose n’existât, n’a jamais changé.

Nous pouvons voir une raison, pour laquelle le monde entier, ne fut pas fait «Eden », savoir: Dieu se proposa d’éprouver la race. Selon le rapport des Ecritures, si le premier couple avait maintenu sa justice, sa sainteté, il aurait continué d’être parfait et aurait propagé une race parfaite; et si le pèche n’eût pas fait son apparition, Dieu aurait été responsable de leur entretien. Mais Dieu, prévoyant que le péché prendrait position chez l’homme, créa simplement l’Eden parfait et convint que le reste de la terre demeurerait dans une condition inachevée. En conséquence, Dieu dit à Adam: « Le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie; il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs. C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras ton pain ». —Gen. 3 : 17—19.

L’imperfection de la terre est ta bénédiction de l’homme déchu.

Dieu aurait pu créer la terre entière parfaite aussi facile­ment qu’il «planta » le petit jardin en Eden. Mais Jého­vah prévit que si la terre était parfaite, l’agonie de la mort serait plus longue et la dégradation de l’homme plus grande. La pauvreté du monde a aidé à empêcher l’humanité de commettre l’iniquité dans de plus grandes proportions. La sentence: « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton visage » fut évidemment préméditée comme une bénédic­tion, afin que l’homme puisse apprendre des leçons d’ex­périence, en luttant avec la terre, pour sa vie. Comme le Créateur le dit à l’homme concernant la malédiction de la terre: « A cause de toi [l’homme]. . .». De cette ma­nière, l’homme a appris que «le salaire du péché c’est la mort ». Le Père céleste n’a toutefois pas changé son plan. Lorsque le Royaume sera établi, la terre donnera son produit; et Dieu nous assure « qu’il glorifiera la place où reposent ses pieds». — Es. 60:13.

Edison a été l’instrument de la Providence, en nous donnant de merveilleuses inventions électriques. Bur­bank et d’autres, ont, sous la direction divine, opéré des miracles dans l’horticulture. Quels beaux fruits et quelles belles fleurs en furent les résultats! Il est difficile d’ima­giner quelque chose plus près de la perfection, soit dans

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l’ancien Eden, soit dans l’Eden qui sera établi sur le monde entier! S’en référant aux «temps du rétablissement » le prophète déclare que « la terre donnera ses produits « (Ps. 67: 6). Nous voyons les préparations pour l’accomplisse­ment de cette promesse.

Il y a quelques années, un fermier de la Virginie (E. U.) trouva une plante anormale de froment — cent quarante deux tiges, portant chacune un épi bien développé — les rejetons d’un simple grain de froment! Il est maintenant développé lentement, sous le nom de «froment mira­culeux», dans différentes parties de la contrée. La pro­duction moyenne, parait être environ douze cents grains, pour un grain. Cette même année, la même particularité fut trouvée pour l’avoine, une plante poussant à l’état sau­vage sur le bord de la route. La même providence divine guide nos chimistes dans les méthodes économiques d’ex­traction de l’azote de l’atmosphère, pour engraisser le sol et pour augmenter ainsi les bénédictions de la terre, dans l’accomplissement de la promesse de Dieu, de vouloir glori­fier son marchepied.

Pourquoi la terre n’a-t-elle pas déjà été rendue glorieuse ? La réponse est que Dieu permit d’abord à la race de se propager. Si l’humanité eut été parfaite elle aurait dû ap­prendre la leçon de la perversité du péché de la même manière que les anges l’ont apprise. Mais se hâtant de commettre le péché, elle a appris d’abord le mal et a été assujettie à toutes les vicissitudes du péché et de la mort. Les anges ont appris l’autre leçon — ce qu’est la justice, ce qu est le bien — non seulement en théorie, mais dans un sens appréciatif.

L’humanité apprendra une seconde leçon.

Dieu choisit maintenant l’Eglise. Aussitôt que l’Eglise sera complète, alors l’humanité aura l’occasion d’apprendre la leçon de la justice, la connaissance de Dieu et sera re­levée du péché et de la mort, hors des faiblesses dont elle a hérité par la chute. Ce temps de relèvement est indiqué d’une manière déterminée dans les Ecritures comme: «Temps de rétablissement» — la restau­ration de « ce qui était perdu». Puisque c’est la perfec­tion humaine et la félicité édénique qui furent perdues, l’humanité n’obtiendra pas des choses célestes, mais des bénédictions terrestres. La volonté de Dieu sera accomplie. Le monde sera amené à la perfection pendant les mille ans du règne du Messie. La partie la plus importante de l’œuvre du rétablissement concerne l’homme. Le cœur dur, insensible et égoïste que possèdent la majorité des humains n’est ni la ressemblance de Dieu, ni à la gloire de Dieu.

Dix-neuf siècles de prédication montrent que la guéri­son de cette maladie n’est pas en notre pouvoir, et qu’un petit nombre seulement désire rechercher l’esprit de dou­ceur et de tendresse du Seigneur. Mais le grand Roi de gloire est aussi le bon Médecin. Lui seul, peut guérir le malaise du péché et ses résultats. Par Jésus, la promesse de Dieu à Israël sera accomplie: « J’ôterai de votre corps, le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair » (Ez. 36 : 26). Cette œuvre commencera par Israël, et de lui, s’étendra à toutes les familles de la terre, relevant du péché et de la mort tous ceux qui sont bien disposés et obéissants; leur restituant tout ce qui fut perdu en Eden et racheté au Calvaire. Dieu soit loué, ceux qui seront mal disposés et réfractaires ne seront pas soumis à des tortures sans fin, mais auront pour par­tage la «seconde mort» — «la destruction éternelle». La terre rendue parfaite, demeurera à toujours pour l’être glorieux que sera l’homme.

L’autorité de Christ.

Dieu a projeté de faire une «nouvelle création » Par incidence, il saisit l’occasion d’appeler l’Eglise pour être associée avec son Seigneur dans la nature divine, bien au-dessus des principautés et des puissances, et de tout nom qui se peut nommer. Ainsi, éventuellement, lorsque tous les pécheurs volontaires auront été détruits, nous trouvons, comme les Ecritures l’établissent, que l’on entendra: «Toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, . . . sur la mer disant: A celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, soient la louange. l’honneur la gloire et la force aux siècles des siècles !“ (Apo. 5:13). Ainsi le Seigneur, réunira tous les fidèles, à la fois dans le ciel et sur la terre, sous l’autorité de Christ, dont la tête est Jéhovah, béni éternellement! — Eph. 1: 10.

(Trad. par A. Durieu,)

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