« Car c’est ici la volonté de Dieu, c’est-à-dire votre sanctification » – 1 Thessaloniciens 4 : 3 (KJV).
Ce n’est qu’aux chrétiens, qu’à ceux qui sont pleinement consacrés, que l’Apôtre Paul s’adresse ici. Il les incite à se développer pleinement en tant qu’enfants de Dieu, à se mettre complètement à part pour Dieu. Il leur rappelle qu’il ne suffit pas de prendre le baptême, de promettre simplement de vivre une vie sanctifiée, mais qu’il est de la plus haute importance d’accomplir leurs vœux au Seigneur, de s’acquitter jour après jour de ce qu’ils ont promis. Les chrétiens doivent abonder de plus en plus dans les fruits de l’Esprit, comme le contexte l’exige. Le mot sanctification signifie une mise à part pour un saint service. Dieu est saint, et tout instrument qu’Il utiliserait et reconnaîtrait doit aussi être saint. « Soyez saints, car moi je suis saint », nous dit-Il en 1 Pierre 1 : 16 (Darby).
L’Unique Engendré du Père était saint, sinon Il n’aurait pas pu être le Rédempteur de l’homme. L’Église doit être sainte, sinon Dieu ne s’occuperait jamais d’elle. Ce principe s’applique également aux anges ; ils doivent être saints pour avoir la faveur de Jéhovah. De même, tous les humains doivent devenir saints avant de pouvoir être agréables au Père ou d’avoir une quelconque communion avec Lui. Dieu veut que l’ensemble des humains soit sanctifié. Mais Il n’exerce pas cette volonté pour le moment ; Il ne recherche à l’heure actuelle que la classe qui doit composer l’Église glorifiée dans le futur.
Le monde ne peut être sanctifié sans le grand Médiateur. C’est pourquoi Dieu a prévu pour celui-ci le Royaume Médiatorial, par lequel il recevra ses bénédictions. Les volontaires et obéissants atteindront finalement la sainteté dans sa plénitude, la séparation complète d’avec le péché. Tous ceux qui, au cours du Règne Messianique, saisiront les occasions qui leur seront alors offertes, seront rendus irréprochables à la fin de cette période ; et s’ils résistent alors à l’épreuve finale, ils seront pleinement acceptés par le Père. C’est parce que le Père ne peut pas les accepter tant qu’ils n’ont pas été rendus parfaits, et qu’ils n’ont pas été mis à l’épreuve quant à leur affermissement dans la justice, qu’Il garde maintenant le monde à distance coupé de sa communion. Seuls les sanctifiés peuvent obtenir la communion avec Dieu et être reconnus par Lui.
LA MİSE À PART DE L’ÉGLİSE EST DİFFÉRENTE
La mise à part de l’Église est différente de la mise à part pour la droiture qu’expérimentera le monde au cours de l’Âge prochain. La mise à part de l’Église, ou sanctification, requiert la grâce de Dieu dans une large mesure, car ses membres sont appelés à mourir en sacrifice, et rien de moins qu’un sacrifice parfait ne pourrait être accepté. Pour qu’ils puissent se sacrifier ainsi, il faut une disposition spéciale pour couvrir leurs défauts. Leur perfection est donc considérée comme telle et non réelle. La difficulté de notre mise à part durant cet Âge réside dans le fait qu’elle signifie aller à l’encontre de nos propres préférences, en raison de la condition déréglée actuelle des choses dans le monde dans lequel nous vivons — condition qui se manifeste en nous-mêmes en tant qu’êtres humains. Par conséquent, la sanctification à laquelle Dieu appelle maintenant consiste à faire sa volonté dans des circonstances défavorables, au-dedans et au dehors. Ceux qui font sa volonté dans ces circonstances défavorables ont devant eux la grande récompense de devenir cohéritiers de Christ dans son Royaume, partageant sa gloire et son pouvoir.
Cette sanctification qui commence en nous au moment où nous nous consacrons au Seigneur et où nous sommes acceptés par le Père par l’engendrement de l’Esprit Saint, nous faisant ainsi entrer dans le Corps oint, doit s’accroître de plus en plus. Au fur et à mesure que nous progressons, notre sanctification devrait prendre une dimension plus large et plus profonde. Au fur et à mesure qu’un chrétien mûrit, il devrait y en avoir davantage, pour ainsi dire. Jour après jour, l’Éternel nous montre plus complètement sa volonté — des choses que nous ne voyions pas du tout au début de notre sanctification — parce que nous grandissons en grâce et en connaissance. Cette croissance en connaissance n’est pas seulement un bon signe que nous avons fait des progrès dans la grâce, mais aussi une indication que nous sommes plus complètement mis à part pour le sacrifice. Ainsi, nous avons encore plus de grâce, puis plus de connaissance, puis plus de sacrifice. Le chemin du chrétien conduit au développement complet du caractère, et le chemin accidenté devient de plus en plus cher et doux à mesure que le pèlerin avance, serrant la main de son guide invisible.
Nos expériences quotidiennes mettent nos cœurs à l’épreuve, et ce, par la volonté du Seigneur. Il sait que si nos cœurs sont loyaux, nous ferons de notre mieux pour contrôler notre chair ; et c’est notre effort sérieux, notre détermination à marcher fidèlement dans le chemin étroit, qu’Il veille à voir. Après avoir été mis à part, sanctifiés, comme un bébé en Christ, nous nous sanctifions progressivement à une échelle beaucoup plus grande. Nous nous développons dans ce processus de sanctification, devenant de plus en plus semblables à notre Seigneur.
PAS APPELÉ À VİVRE DANS UN CLOÎTRE
Être sanctifié ne signifie pas, comme certains l’ont pensé à tort, que nous devons nous séparer entièrement de tout le reste du monde, en évitant tout contact avec les autres. Ce serait se faire une idée très incorrecte de notre véritable Appel. Les possibilités de service seraient très limitées ; et il n’y aurait que peu ou pas d’occasions de cultiver la sympathie avec le monde pécheur et souffrant, que l’Église doit juger et aider dans l’Âge qui s’annonce.
Être sanctifié ne signifie pas se couper de tout contact avec le monde. Si cela avait été pour nous la voie appropriée, notre Sauveur et Seigneur l’aurait suivie. Mais au contraire, Il a cherché l’occasion d’aider et de bénir ceux qui l’entouraient, de leur indiquer le chemin de la Vie. Il était l’ami des « publicains et des pécheurs ». Il n’a jamais adopté une attitude de « plus saint que toi ». Pourtant, notre Seigneur était sanctifié, mis à part pour Dieu, dans le sens le plus absolu. Ceux qui pensent qu’ils doivent se mettre complètement à l’écart de leurs semblables n’ont pas réussi à saisir véritablement les Écritures. Nous devons éviter le péché autant que possible, mais le péché peut nous trouver dans un monastère ou un couvent aussi bien que partout ailleurs.
Le Maître se mêlait constamment aux hommes, s’efforçant de les élever et de les instruire, mais Il n’était pas des leurs. Il en est de même pour les enfants de Dieu éclairés qui suivent les traces du Maître.
En tant que chrétiens, notre plus grand travail est en nous-mêmes — soumettre notre propre chair, conquérir et déraciner nos tendances terrestres et les entraîner résolument, avec persistance, vers le Ciel. Et nous devrions être capables de voir en nous-mêmes des progrès continus dans cette direction. Le processus consistant à diriger vers le Ciel ce qui, par nature, se tourne vers la terre et les choses de la terre est douloureux ; et nous aspirons souvent au repos et à une délivrance complète. Mais réconfortons-nous et encourageons-nous mutuellement par la pensée que la lutte sera bientôt terminée et la victoire remportée, si nous ne faiblissons pas. Combien nous sommes heureux que le règne du Péché et de la Mort soit presque terminé, et que la délivrance complète des saints de Dieu soit si proche !
LES DEUX PARTİES DE LA SANCTİFİCATION
Les mots « sanctification » et « consécration » ne sont pas improprement utilisés de manière interchangeable. Ils désignent tous deux une dévotion tant du cœur que d’une vie au Seigneur et à son service. Cette dévotion, cette mise à part, est une démarche permanente, qui ne prend fin que lorsque notre sacrifice est consumé dans la mort.
La sanctification comporte deux parties. La première partie est la nôtre, et la seconde appartient à Dieu. Il ne sanctifie que ceux qui se sanctifient eux-mêmes. « Sanctifiez-vous vous-mêmes » et « Je vous sanctifierai » (selon 1 Thessaloniciens 5 : 23). Nous devons d’abord renoncer à notre propre volonté et accepter la sienne, en nous mettant nous-mêmes à part pour l’Éternel. En de tels membres, il Lui plaît d’accomplir une grande œuvre. La partie initiale de cette œuvre est l’engendrement du Saint Esprit. Celui-ci fait de nous de Nouvelles Créatures en Christ, des membres du Corps Oint. Notre sanctification commence alors.
Lorsque le Maître, dans sa prière finale avec ses disciples, a prié pour ceux « qui croiront en lui par leur parole » (selon Jean 17 : 20), Il avait manifestement à l’esprit ceux qui manifesteraient leur foi en Lui en se consacrant à Dieu. Sa requête, nous le voyons, n’était pas que le Père utilise quelque puissance miraculeuse pour amener des gens quels qu’ils soient à être convaincus de la Vérité et à un esprit de dévotion envers Lui. Ce n’est pas la pensée ; car ceux pour qui Il a fait cette demande avaient déjà atteint ce point. Son temps, pour agir envers le monde en général, n’était pas encore venu.
Lorsque le travail de sanctification commence en nous, nous sommes alors prêts à grandir, et pas avant ; car avant ce moment-là, il n’y a pas d’embryon de Nouvelle Créature, la nouvelle vie n’a même pas commencé. Mais après que le noyau de la nouvelle nature est présent en nous, nous sommes prêts à progresser, tant en grâce qu’en connaissance. Maintenant que nous sommes entrés dans la famille de Dieu, nous devons apprendre de Lui comme de chers enfants. Nous devons étudier — non pas les lois de la gravitation, l’électricité, les sciences, etc., bien que toutes les vraies lois et sciences soient de Dieu — mais la Vérité spirituelle. Le peuple du Seigneur doit être initié à la connaissance du caractère glorieux de Dieu et de sa volonté envers nous, ses enfants. Grâce à cette connaissance, nous serons en mesure de grandir à la ressemblance de notre glorieux Modèle que nous fournit le Père. Ainsi, l’œuvre de développement s’étend à toutes les parties de notre être. « Car c’est ici la volonté de Dieu, c’est-à-dire votre sanctification [complète] … » (1 Thessaloniciens 4 : 3 – KJV). L’Esprit du Seigneur doit abonder en nous.
Ensuite, les enfants de Dieu doivent aussi s’édifier les uns les autres, s’édifier mutuellement dans la très sainte Foi. L’influence des précieuses promesses et des conseils a de plus en plus un effet sanctifiant sur nos cœurs et nos vies. Cela nous conduit à une appréciation encore plus profonde de Dieu et de son amour, et de ceux qui Lui appartiennent. C’est ainsi que nous croissons en grâce, en connaissance approfondie et dans tous les précieux fruits du Saint Esprit — « amour, joie, paix, longanimité, bienveillance, bonté, fidélité, douceur, tempérance. Contre de telles choses, il n’y a pas de loi. » (Galates 5 : 22, 23). C’est la sanctification complète que Dieu veut accomplir chez tous ceux qui se mettent à part pour Lui, à condition qu’ils gardent leur sacrifice fermement attaché à l’autel jusqu’à ce qu’il soit complètement consumé.
UNE COOPÉRATİON ASSİDUE EST ESSENTİELLE
Toute cette préparation est nécessaire pour que les enfants de Dieu puissent affermir « leur appel et leur élection ». Il ne suffit pas de dire au début : « Voici, Seigneur, je m’offre à Toi. » Mais il est absolument essentiel qu’ils développent un caractère chrétien fort et endurant, un caractère cristallisé, ne pouvant être blessé ni par les doctrines d’erreur pernicieuses qui abondent dans ce « mauvais jour », ni par les vents les plus violents de l’adversité. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons être préparés à la grande œuvre que le Seigneur réserve à cette classe ointe dans le futur — au-delà du voile. Nous voyons donc clairement que si ce travail de sanctification ne progresse pas jusqu’à son achèvement, nous n’entrerons pas dans le Royaume.
Outre la Parole de Vérité, qui a un tel pouvoir sanctifiant et sans laquelle nous ne pouvons pas avoir une place avec Christ sur son Trône, le Seigneur nous donne des expériences disciplinaires. Celles-ci ont pour but de nous aider à nous maintenir dans le « chemin étroit », afin que nous ne nous égarions pas dans une mauvaise voie. Elles sont également destinées à attirer notre attention sur nos faiblesses, afin que nous puissions les corriger autant que possible. Elles ont pour but de nous développer, de nous éprouver, de nous établir dans la droiture. Ces expériences nous amènent à réaliser plus pleinement notre besoin de la puissance de la Parole et de celle de la prière. Elles nous conduisent ainsi vers la Source d’où provient toute notre aide.
Plus nous absorbons et assimilons la Parole de Dieu, plus nous serons forts en caractère. Aux fidèles, nous assure l’Apôtre Pierre, le Seigneur accordera abondamment : « … une entrée dans le royaume sans fin de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ … » (2 Pierre 1 : 11 – KJV). Celui qui néglige d’utiliser les moyens prévus pour son développement ne fait pas de progrès. La puissance sanctifiante de la Parole et de la prière doit accomplir en nous l’œuvre pour laquelle elle a été conçue ; sinon, nous n’obtiendrons jamais la récompense promise au vainqueur fidèle.
NOTRE GUİDE ABSOLUMENT SUFFİSANT
Tout enfant de Dieu devrait se méfier de tout enseignement indépendant de la Parole inspirée de Dieu, et qui prétend que Christ ou le Saint Esprit parle directement aux chrétiens avancés. Il s’agit là d’une dangereuse illusion de l’Adversaire, qui développe l’orgueil spirituel et la vantardise, rendant impuissants les avertissements et les conseils des Saintes Écritures. Les personnes trompées deviennent « possédées » de l’idée qu’elles ont progressé au-delà de la majorité des enfants de Dieu ; et que maintenant la voix du Seigneur parle à leur oreille intérieure, les guidant dans toutes leurs affaires. Satan, profitant de cette illusion qu’il a amené sur eux, les emmène captifs à sa volonté. Nous avons eu connaissance de cas semblables. Toute l’instruction que nous recevons du Seigneur nous parvient par la Parole écrite. « La Parole de Dieu est suffisante », déclare l’Apôtre, « pour que l’homme de Dieu soit parfait, bien équipé pour toute bonne œuvre. » (selon 2 Timothée 3 : 15-17). « Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la Parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau », déclare encore le même Apôtre. – Éphésiens 5 : 25, 26.
Nous n’ignorons pas les ruses de Satan et de tous les « esprits méchants dans les lieux célestes » (Éphésiens 6 : 12) qui veulent nous induire en erreur pour nous faire tomber. Soyons toujours sur le qui-vive, et restons proches de la Parole écrite, « qui peut nous rendre sages à salut » (selon 2 Timothée 3 : 15). On dit que Dieu sanctifie l’Église, et que l’Esprit de Dieu fait cette œuvre en nous. Les deux pensées sont vraies. C’est le Saint Esprit (ou puissance) de Dieu opérant par sa Parole qu’Il a destinée à cela, qui fait cette œuvre dans nos cœurs, dans nos caractères. – 2 Corinthiens 3 : 18.
En contemplant tout ce qui est aimable (Philippiens 4 : 8), tel que cela est personnifié en Christ, tout ce qui est pur, saint et beau, tel que la Bible le montre, nous sommes transformés peu à peu en la même ressemblance bénie, de gloire en gloire. Laissons ce bon travail de sanctification se poursuivre jusqu’à ce que chaque grâce orne la robe sans tache de la justice imputée que notre Père nous a donnée par Christ. Remarquons bien l’amour du Maître, sa douceur, sa patience, son humilité, son zèle, son honnêteté personnelle, son esprit d’abnégation. Remarquons bien ; puis imitons son exemple.
C’est par ce moyen que nous sommes scellés, marqués, à l’image et à la ressemblance de notre Seigneur. Ce sceau — cette marque — doit être de plus en plus net au fil des jours, jusqu’à devenir si indélébile que rien ne peut l’effacer. Veillons avec diligence à ne pas gâcher ou brouiller en aucune manière ce précieux sceau, mais à ce qu’il reste clair et lumineux. Veillons à ne rien faire qui puisse amener des remords, rien qui puisse blesser notre nouvel esprit. N’attristons pas le Saint Esprit de Christ en nous. Restons proches du Père Céleste par la prière et l’étude de la Parole. C’est ainsi que nous serons entièrement sanctifiés et « rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière » – Colossiens 1 : 12.
Je veux une crainte pieuse,
un œil vif et perspicace
qui regarde vers Toi
quand le péché est proche,
et voit le tentateur s’enfuir ;
un esprit toujours prêt,
et armé d’un soin jaloux ;
toujours sur ses gardes,
et veillant en prière.
Livre des Sermons p578