L’EPOUSE DE L’AGNEAU

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Je vous ai fiancés a un seul mari, pour vous présenter an Christ comme une vierge chaste”.

2 Cor. 11 ; 2.

L’ESPERANCE DU MONDE

Pour beaucoup de lecteurs de la Bible, il est difficile de reconnaître le but du plan de Dieu et l’ordre qui y préside. La croyance aux tourments éternels a tellement dominé leur esprit qu’elle les a empêchés de comprendre convenablement les Ecritures lorsqu’ils les lisent. Cette horrible doctrine des siècles de ténèbres, continue à produire un effet funeste là même où la lumière de la Parole de Dieu l’a discréditée.

La base de notre foi repose sur une conviction que les hommes, étant pécheurs, sont sous la sentence de la justice divine ; qu’au temps propre Christ est mort pour les injustes afin de devenir le Médiateur entre Dieu et l’homme, le Réconciliateur.

Ce premier point est généralement acquis, mais le pas suivant dans le plan divin, semble être compris par peu de gens : savoir, que le plan du salut général, au lieu d’avoir son exécution de suite à la réconciliation avec le monde, fut différé et qu’un autre trait du plan de Dieu dut d’abord être accompli, c’est-à-dire l’appel hors du monde d’un “peuple particulier”, d’un “petit troupeau” pour constituer l’Église, figurativement appelée “l’épouse”, “la femme de l’Agneau”. Il est parlé d’eux d’un bout à l’autre des Ecritures comme des “élus” ; et cela a été une erreur bien générale de supposer que lorsque le nombre de ces élus sera au complet, à la fin de cet âge de l’Évangile, le plan de salut sera terminé.

Au contraire, les Ecritures nous enseignent distinctement, qu’avec l’achèvement de l’élection, commencera un travail de “grâce libre”, de libre choix offert à l’humanité toute entière, la bénédiction de toutes les familles de la terre par “la semence d’Abraham”. Et cette semence est composée de Jésus et de l’Église, la fiancée et cohéritière — “Si vous êtes de Christ, vous êtes donc la semence d’Abraham, héritiers selon (la) promesse” (Galates 3 : 29).

UNE DES NOMBREUSES FIGURES

Diverse figures sont employées dans la Bible pour représenter cette Eglise élue. Dans l’une, Jésus est le fiancé et l’Église sa fiancée ; dans une autre, Jésus est le frère aîné et l’Église son jeune frère ; dans une autre, Jésus est le “Grand Prêtre” et l’Église la “sacrificature royale” ; dans une autre, Jésus est le Capitaine et l’Église forme les bons soldats de la croix ; dans une autre, Jésus est la principale pierre de l’angle dans le Temple de Dieu et l’Église forme les autres pierres vivantes associées avec Lui comme membres de ce temple ; dans une autre, Jésus est le bon berger et les justes sont les brebis du troupeau ; et ainsi le berger déclare : “J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là aussi, il faut que je les amène”.

Aujourd’hui nous allons considérer l’Église au point de vue de cette figure unique — comme une femme, comme l’épouse du Christ. Loin de nous la pensée que l’intention du Seigneur soit que ses disciples fassent abstraction de leur personnalité et se confondent, s’annihilent, en une seule personne. Au contraire, lorsqu’il est parlé de l’Église, c’est au même point de vue que nous parlons d’un Congrès ou d’un Parlement. Dans ces derniers, les différents membres sont chacun une personnalité ; mais ils agissent comme un seul sous l’impulsion de leur président, d’après leur organisation. Appliquant encore plus avant la comparaison nous pourrions dire que le président est la tête du corps du congrès composé de bien des membres. De même Christ est la Tête des nombreux membres de l’Église élue, son Corps, et c’est une figure semblable qui représente la Tête comme l’Epoux, séparé du corps.

LA VIERGE CHOISIE

En étudiant ce sujet, nous devons nous rappeler de deux choses : d’abord c’est l’Église de l’avenir — après la résurrection — qui est désignée comme la fiancée — la femme mariée. Secondement, nous devons nous souvenir que le mariage de l’Agneau, c’est-à-dire l’union entre le Seigneur de gloire et l’Église glorifiée, aura lieu après la fin du présent âge de l’Évangile, après qu’il aura accompli sa mission d’appeler, d’éprouver, d’établir, de choisir et de glorifier tous les membres de cette classe de l’Epouse.

Dans le temps présent il est parlé du peuple de Dieu comme de la fiancée ou de l’adoptée, jamais comme de l’épouse ou cohéritière. L’apôtre nous indique que le temps présent est notre période d’épreuve, de “noviciat” pour arriver à démontrer lesquels de nous, après avoir consacré notre vie pour lui et avec lui, au service de la vérité, tiendront fidèlement cette alliance, lesquels de nous comptés maintenant comme des membres aspirants deviendront par la fidélité des membres réels, affermissant ainsi notre appel et notre élection, et étant reçus par la première résurrection dans la joie de notre Seigneur et membres participants de son règne millénaire de l’avenir. L’apôtre indique tout ceci quand il dit que nous sommes “héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ si du moins nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui” (Romains 8 : 17), en concordance avec la déclaration de l’apôtre dans notre texte et son contexte : “Je vous ai engagés à un seul Epoux pour (vous) présenter à Christ (comme) une vierge chaste”. — 2 Cor. 11:2.

Il n’y a nulle part dans les Ecritures, aucune indication qu’il y aura plus d’une épouse — nulle part notre Seigneur n’est représenté comme polygame. De là beaucoup, évidemment se trompent, lorsqu’ils parlent de plusieurs églises de Christ – de plusieurs épouses de Christ — de plusieurs vierges fiancées. Comme il n’y a qu’un seul fiancé, il n’y a qu’une seule vierge fiancée à présent et une seule épouse ou femme mariée dans l’avenir. L’apôtre discernait déjà en son temps ce même esprit sectaire et le désapprouvait, disant : “Car lorsque l’un dit : moi je suis de Paul ; et un autre moi d’Apollos ; n’êtes vous pas charnels”, méconnaissant le plan divin comme les gens charnels sont portés à le faire ? Les mêmes termes sont applicables aujourd’hui quand vous dites : Je suis de Calvin, de Luther, de Darby, de Wesley, etc. (catholiques, protestants, salutistes, baptistes, méthodistes), n’êtes-vous pas charnels ? N’est-ce pas un défaut de vues spirituelles de ce grand fait qu’il n’y a qu’un seul Epoux, et qu’en nous enrôlant sous un autre nom nous nous exposerions à renoncer à notre adoption ? En conséquence

FEDERATION DES EGLISES

Les chrétiens, en général, inclinent à la fédération des églises ; mais même en ceci, ils montrent qu’ils sont charnels et qu’ils ne comprennent pas ce qui constitue la véritable Eglise de Christ – qui est composée uniquement de ceux qui sont parfaitement consacrés au Seigneur, n’appartenant plus à eux-mêmes — que l’Epouse n’est pas composée d’une fédération d’églises, mais par ces individus qui, par l’esprit sont unis au Seigneur dans un même esprit. “Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent” (2 Tim. 2 : 19). Ils sont Un,, bien que diverses dénominations ou systèmes puissent diviser et séparer les vrais croyants les uns des autres par les barrières des credo. Ceux-ci possèdent l’esprit du Seigneur, l’amour, la confraternité comme membres semblables, ils sont vraiment siens et absolument sans égard pour les murailles élevées par l’adversaire en vue de les séparer. Ils sont unis au Seigneur dans un même esprit et tous ceux qui sont tels seront un avec le Père, avec le Fils et les uns avec les autres. Il fut un temps où ces sectes diverses s’opposèrent violemment les unes aux autres, se dressaient des bûchers et s’appelaient mutuellement “Antéchrist”.

Maintenant, d’une humeur plus pacifique, elles fraternisent, mais elles sont toujours bien aveuglées et ne comprennent pas qu’elles sont toutes des Antéchrist — toutes opposées aux ordres et au plan divin. Que signifie que les luthériens reconnaissent Luther à leur tête ? Ne sont-ils pas aussi réellement Antéchrist que ceux de la papale église catholique romaine, qui ont les papes à leur tête, ou les catholiques grecs avec leur patriarcat, ou l’église d’Angleterre avec la reine d’Angleterre à sa tête, ou les presbytériens avec Calvin et les synodes à leur tête, comme leurs guides et leurs législateurs.

Les combinaisons ou les fédérations de ces organisations humaines contraires aux Ecritures, n’en feront pas le vrai corps de Christ — la vraie Eglise. La réunion de plusieurs erreurs combinée en une seule autorité, ne fera pas changer la valeur du tout, ni de chaque unité. Le meilleur moyen serait d’abandonner tout antagonisme et toute division sectaire et de recommencer, à l’exemple des disciples, guidés par la parole que nous ont transmise les apôtres et les prophètes dans les Ecritures. Les conditions fondamentales, comme nous l’avons dit au commencement, devraient être la foi en Christ, comme notre Rédempteur et une entière consécration à Lui comme drapeau de confraternité. Toute la chrétienté serait bien étroitement unie par une seule chose, savoir qu’une petite partie de la chrétienté seulement est vraiment consacrée à Dieu, que de tels réalisent sincèrement qu’ils sont pécheurs et que le sacrifice comme prix de leur rançon a été fait par Christ qu’acceptant ceci, ils ont fait consécration pleine et entière de leur pouvoir, de leur volonté, de leurs talents à Dieu et à son service. Ceux-là seuls sont l’Église que Dieu reconnaît.

Une quantité d’ivraie a envahi le champ de froment de notre Maître. La plupart suivent une forme impuissante de piété dans l’une ou l’autre de ces organisations nominales chrétiennes et le Seigneur, pendant des siècles, l’a permis ainsi tout en accordant à ses vrais disciples de se développer à son service dans ces différentes dénominations. Nous avons maintenant atteint le temps de la moisson prédite par la parabole (Matth. 13 : 18-43). Le blé est mis à part, séparé de toutes les sectes et l’ivraie est liée solidement en un nombre considérable de gerbes pour le jour qui les brûlera – pas pour un tourment futur, mais pour un temps de détresse qui vient sur toute la terre comme préparation à l’établissement du royaume de Dieu, l’Église glorifiée, Christ et son épouse. Dans la parabole, l’épouse, représentée par le blé, 5 la fin de la moisson sera recueillie dans le grenier, et la déclaration de notre Seigneur est : “Alors les justes brilleront comme le soleil dans le royaume de leur Père”.

Lieu soit béni que la mission de Christ et de l’Église glorieuse ne soit pas de condamner et de flétrir le reste de la famille humaine. Au contraire, elle doit être une bénédiction pour tous, en symbole, le glorieux “Soleil de la Justice” qui doit dissiper les ténèbres de la terre, lier le prince des ténèbres, Satan, et débarrasser des liens de l’ignorance, des superstitions et de la crédulité toute l’humanité qu’il avait tenue si longtemps sous sa domination. – 2 Cor. 4, 4.

L’EPOUSE ALLEGORIQUE

Nous avons vu jadis que l’apôtre nous indiquait qu’Abraham, ses femmes et ses enfants, étaient employés par le Seigneur en manière d’allégorie ou de figures de divers traits de son plan pour l’avenir. Faisons remarquer comment l’union entre Christ et l’Église, de laquelle nous nous occupons maintenant, était représentée allégoriquement dans le même rapport. Le fait qu’Isaac était employé non seulement pour représenter Jésus, mais tous les membres de l’Église, son corps (“vous frères, comme Isaac, vous êtes enfants de (la) promesse” (Gal. 4 : 28), ne contredit pas notre prétention de faire d’Isaac une représentation de notre Seigneur, et de sa femme, Rébécca, la représentation de l’Église. Au contraire, c’est en plein accord avec le fait qu’il est quelquefois parlé des fidèles disciples du Seigneur comme des membres de son corps et quelquefois comme de son épouse.

Isaac ne choisit pas son épouse ; son père Abraham fit faire le choix par son serviteur Éliézer. De même notre Seigneur Jésus ne choisit pas son épouse, mais il nous dit catégoriquement : “Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire” (Jean 6 : 44). De même, Abraham ordonna à son serviteur que la femme ne fut pas prise parmi des étrangers, mais parmi sa propre parenté. Notez combien ceci démontre le fait que les pécheurs ne sont pas appelés à être l’épouse de Christ, mais appelés à la repentance et à la conversion. L’appel ou l’invitation à être l’épouse de Christ a été faite seulement aux croyants justifiés. Tous ceux qui croient au Seigneur Jésus et ont abandonné le péché sont comptés comme parents de Dieu et non plus comme des étrangers, des gens éloignés par leurs mauvaises œuvres, mais étant justifiés par la foi, ils ont la paix avec Dieu par le Seigneur Jésus-Christ, à qui il doivent d’avoir accès à cette grâce, dans laquelle ils demeurent fermes, en se glorifiant dans l’espérance de la gloire de Dieu – accès à cette grâce ou privilège de devenir membres de la classe de l’épouse, de cohéritiers du Royaume. — Romains 5:1,2.

LA MISSION D’ELIÉZER

Le serviteur d’Abraham, envoyé pour choisir l’épouse d’Isaac, symbolise le Saint-Esprit. Ainsi pendant l’âge de l’Évangile, depuis la Pentecôte, c’est la mission de l’esprit Saint d’inviter, d’attirer au moyen de la Parole du témoignage, ceux qui peuvent devenir l’épouse du Seigneur et ses cohéritiers. Le voyage entier de Rébécca fut fait sous la conduite et par les soins d’Eliézer, comme aussi le voyage de l’âge de l’Évangile a été fait par ceux qui sont vraiment consacrés au Seigneur sous la conduite et la surveillance de l’esprit Saint. Les chameaux qui transportèrent les présents faits à Rébécca et la transportèrent elle-même dans son voyage chez Isaac représentent la Parole et les dons de Dieu, qui amènent ses fidèles serviteurs saints et saufs au terme de leur voyage, jusqu’à la fin de cet âge. Le voyage prit fin au puits de Lâchaï-roï, Isaac allant jusque là dans le désert à sa rencontre. Lorsque Rébécca aperçut Isaac, elle descendit de son chameau et se couvrit d’un voile. — Gen. 24 :62-67.

Ce trait de l’allégorie est encore à remplir de sorte que nous ne devons l’interpréter qu’avec la plus grande prudence. La signification du nom de l’endroit où eut lieu la rencontre semble inspirée “et signifie : “Le puits du Vivant qui me voit”. C’était une fontaine d’eaux vives qui semblait parler de vie des morts (Gen. 16 : 7, 13, 14), spécialement parce que ce puits était dans un lieu désert. Il suggère la pensée d’une résurrection, le glorieux changement que l’apôtre nous assure devoir être l’expérience de l’Église à la fin de cet âge – chacun de ses membres individuellement doit être “changé en un instant, en un clin d’œil” (1 Cor. 15 : 52). L’action de se voiler semble vouloir montrer le passage de l’Église au travers du voile — hors de la chair dans la condition spirituelle de la première résurrection – et la descente du chameau semble vouloir dire que l’Église ne sera plus alors soutenue par les Ecritures et les secours terrestres, si nécessaires à présent, mais passera aussitôt et complètement aux soins de l’Epoux céleste.

L’OR ET LES BIJOUX

Jetant un coup d’œil en arrière dans l’allégorie de ce récit, nous trouvons d’autres détails en harmonie avec les expériences de la vraie Eglise et les enseignements de la Parole. Le serviteur reçut l’ordre d’aller vers la famille du frère d’Abraham, Nahor, mais il n’entreprit point d’amener la famille entière ; il fit un choix. De même, parmi ceux qui croient en Dieu, un choix est fait maintenant d’une classe spéciale, pour un but spécial, un service particulier en rapport avec le grand plan de Dieu, pour bénir dans la suite toutes les familles de la terre. La jeune fille qui (fut par la suite épousée) fut trouvée au puits, puisant de l’eau, préfigure le fait que ceux qui sont appelés par le Seigneur à une consécration entière, à l’obéissance et à la co-hérédité avec le Seigneur Jésus, sont ceux qui vont fréquemment au puits – à la Parole de Dieu – pour puiser de l’eau de vérité — pour être purifiés, rafraîchis et en distribuer aux autres.

Le serviteur, agissant sous l’inspiration divine, tenta une épreuve par laquelle il reconnut que la jeune fille était digne d’être invitée à être l’épouse d’Isaac. L’épreuve fut sa bienveillance à offrir de l’eau à Eliézer; mais elle en puisa aussi pour ses chameaux. De même, ceux qui sont jugés dignes d’êtres appelés, d’être invités à être cohéritiers avec Jésus, doivent être humbles de cœur, prêts à rendre service, spécialement à servir aux autres cette eau de la vérité qu’ils ont reconnue. L’épreuve ayant été satisfaisante, le serviteur aussitôt exhiba ses trésors et présenta à la jeune fille des dons consistant en une boucle (de nez ou d’oreilles) et deux bracelets (Gen. 24 : 22). Ceci peut représenter le fait que ceux qui sont trouvés acceptables par l’esprit Saint, convenables, invités à la consécration, sont aussitôt récompensés pour tout service qu’ils ont rendu avec joie. Ils reçoivent de suite des oreilles pour écouter et leurs mains sont bénies dans leur labeur au service de Dieu.

Lorsque le serviteur eut été reçu chez Nahor, il expliqua sa mission; qu’il était le serviteur d’Abraham envoyé pour choisir une femme au fils de son maître de qui il déclara : “qu’il lui a donné tout ce qu’il possède”. C’est ainsi que l’esprit Saint nous dépeint Jésus, l’Isaac antitypique, l’héritier de toutes choses et nous informe que Dieu appelle et élit un peuple, un petit troupeau, pour porter son nom comme son épouse et être cohéritier du Royaume.

Le messager et le message furent promptement appréciés et la faveur acceptée. Rébécca fut reconnue comme étant choisie par le Seigneur pour être femme d’Isaac et il fut décidé par tous ses parents qu’elle irait vers lui. Le serviteur d’Abraham distribua encore des bijoux d’or et d’argent et des parures les uns pour Rébécca et d’autres pour les membres de sa famille. Dans cet accomplissement de l’allégorie, nous voyons la famille de la foi et son appréciation du fait de l’appel et comment ils reçurent tous des dons et des bénédictions du Saint esprit, quoique pas dans la même mesure, valeur ou degré de ceux accordés à ceux qui sont spécialement consacrés. La mission de cet âge de l’Évangile n’est que pour choisir l’Église élue, mais en même temps des bénédictions tombent également sur tous ceux qui sont à quelque degré ou en quelque mesure associés au “petit troupeau”.

La bénédiction qui vient sur les vrais élus s’étend à tous autour d’eux. Dans une mesure ils sont “le sel de la terre” et ont une influence préservatrice sur ceux qui les entourent. De ceux-ci Jésus dit : “Vous êtes la lumière du monde. . . Que votre lumière luise devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux” (Mat. 5 : 14-16). Tous ceux qui directement ou indirectement sont en contact avec ces lumières du monde, ces membres du corps de Christ, ont des bénédictions en proportion de ce qu’ils s’en montrent dignes. On ne le voit pas dans le récit allégorique ; mais le fait est clairement expliqué dans les Ecritures, que l’invitation à devenir l’épouse de Christ est un appel général adressé à chaque membre de la famille de la foi. Mais s’il y a beaucoup d’appelés, il y a peu d’élus, parce que peu auront les qualités requises par le Seigneur pour l’appel et l’élection. Les autres peuvent simplement se réjouir pour cette classe mais reculant devant une pleine consécration d’eux-mêmes, ils ne peuvent en faire partie.

OUBLIE LA MAISON DE TON PERE (PS. 45 :11)

Après s’être réjouis de ce que la faveur de Dieu était tombée sur eux en choisissant Rébécca qui était bénie, ils furent en quelque manière peines et éprouvés. Rébécca n’avait d’abord probablement aucune idée de ce que signifiait cet engagement et de ce qu’il lui coûterait : abandonner la maison de son père et ses parents pour une terre éloignée qu’elle n’avait jamais vue. Sa mère et son frère joignirent leurs instances pour que le départ fut différé pour un peu de temps, mais le serviteur d’Abraham était pressé et il remit la décision au jugement de Rébécca elle-même. Son cœur était tellement rempli d’affection pour cet inconnu auquel elle s’était engagée, qu’il lui tardait de partir pour être près de lui, et le voyage fut immédiatement décidé. Ceci montre l’épreuve offerte à tout nouveau consacré. Ceux qui lui sont le plus chers de sa parenté terrestre, tendrement s’efforcent d’empêcher le sacrifice de lui-même ou tout au moins de différer la chose et il a à combattre l’amour pour un père ou une mère, un frère ou une sœur, une maison ou une terre, ses propres aises et son confort, en antagonisme avec son amour pour l’Epoux céleste. Tous ceux qui pensent comme Rébécca diront avec l’apôtre parlant de l’Epoux céleste : “Lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie ineffable et glorieuse”. — 1 Pierre 1:8.

Reprenant cette pensée, le Nouveau Testament représente partout l’Église élue comme une chaste vierge qui ne reconnaîtra aucun autre Seigneur que Jésus et ne prendra pas d’autre nom que le sien. Les mêmes Ecritures attirent notre attention sur les faux systèmes qui doivent se développer et se dénommer du nom de leurs chefs ou maîtres ignorant jusqu’à un certain point l’Epoux céleste. Ces diverses églises qui ne sont que nominalement attachées à Christ et qui en réalité sont associées avec le monde, sont appelées symboliquement du nom de “prostituées”. Les Ecritures appellent clairement notre attention sur un grand système duquel procèdent les autres systèmes d’église, reconnu dans toute la chrétienté comme étant le système catholique romain et les église protestantes, ses filles, qui ont abandonné la maison de leur mère pour vivre pour leur propre compte. Au point de vue divin, tous ces arrangements sont prostitution et confusion, un mélange de systèmes mondains avec ce qui devrait être vrai, pur et loyal au Seigneur seul. En harmonie avec ceci, ces systèmes sont appelés “Babylone”, la “mère des prostituées” et ses “filles”.

Rien en ceci, toutefois n’implique la prostitution de la part des individus composant ces associations. C’est le système, et non les individus, qui y est dépeint. La chose est clairement démontrée dans la description de la fin de l’âge présent, lorsque le Seigneur appelle ses fidèles hors de Babylone, disant : “Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez pas à ses péchés, et que vous ne receviez pas de ses plaies” (Apoc. 18 : 4). Le grand système des églises organisées a été si trompeur, que les fidèles amis du Seigneur en ont fait partie sans s’apercevoir de ce qu’il y avait de mauvais, parce que ce n’était pas le temps fixé pour que leurs yeux fussent ouverts, jusqu’à ce que le temps de la moisson, de séparation arrivât, quand le blé est séparé de l’ivraie, quand tous ceux du peuple de l’Eternel sont appelés à sortir par la voix de la vérité — par l’exhibition des erreurs de Babylone. Et quiconque y reste après que les yeux de son entendement ont été ouverts, est sciemment coupable de complicité avec les méchants et selon la parole de notre Seigneur, il doit participer aux péchés des systèmes et partager la malédiction et les plaies qui attendent toutes ces fédérations d’églises dans “un temps de détresse tel qu’il n’y en a point eu depuis que les nations existent”. — Daniel 12:1.

LA MARIAGE DE L’AGNEAU

Comme la consécration du peuple du Seigneur et son engendrement du Saint esprit constituent ses fiançailles avec Christ, de même la glorification de la première résurrection constituera son mariage avec Lui, quand il sera semblable à Lui, le verra tel qu’il est et partagera sa gloire comme son épouse. Ceci est dépeint aussi dans l’Apocalypse, où il nous est dit que le mariage de l’Agneau se fera lorsque son épouse se sera préparée (Apoc. 19 : 7). Le temps pour cette préparation a demandé la période entière de l’âge de l’Évangile. La robe de justice de Christ imputée à chaque membre de l’Église individuellement a dû être laborieusement brodée selon le modèle qui nous est laissé avec les fruits et les grâces de l’esprit Saint. Dans cette œuvre de préparation chaque membre aide l’autre, se consolant l’un l’autre, s’édifiant et se fortifiant dans la foi la plus sainte. La même pensée est illustrée par notre Seigneur dans une de ses paraboles, dans laquelle il dépeint la fin de cet âge de l’Évangile et son rassemblement des vierges sages, avant que le repas des noces de l’Agneau ne commence et que la porte de l’opportunité, de devenir membre de cette classe élue ne se ferme pour toujours !

Dieu soit béni, la porte qui sera alors fermée ne sera pas la porte de l’espérance ni pour les vierges folles de la chrétienté, ni pour le monde païen. Au contraire, ce sera simplement la fin du chemin étroit de cet âge de l’Évangile et de la merveilleuse occasion offerte de devenir membres de la classe de l’Epouse. Au-delà de la sombre nuit de trouble qui sera alors sur le monde, l’aurore du nouveau Millenium répandra sa clarté par les bénédictions du Seigneur et ouvrira le “grand chemin de la sainteté”. Alors l’Esprit et l’Epouse diront : “Viens” à quiconque le voudra de toutes les familles de la terre, afin que tous puissent participer librement à la vie éternelle, préparée pour tous par le sacrifice de Christ.

T. G. 4/1906