LES ANCIENS DIGNES

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– Hébreux 11 : 1-19 –

« En toi se confiaient nos pères ; Ils se confiaient, et tu les délivrais. » – Psaume 22 : 5.

Dans cette leçon Saint Paul jette sur l’écran des images vivantes des miracles opérés par la foi dans les temps anciens, puis il donne une liste nominative partielle des héros de ces combats de la foi, et une description imagée et succincte de la nature de leurs triomphes. Le fondement principal de sa dissertation se trouve dans le premier verset de cette étude : « Or la foi est l’assurance (ferme conviction) des choses qu’on espère, et la conviction (démonstration) de celles qu’on ne voit pas. » (Version Darby). Comme l’eau n’est pas un solide sur lequel nos pieds peuvent voyager, hormis si elle est congelée sous forme de glace, ainsi de même la croyance, au sens ordinaire du mot, ne suffit pas comme fondement de notre confiance et de nos progrès, à moins que cette croyance ne soit consolidée, solidifiée, dans une foi substantielle.

Ainsi, nous devrions toujours faire une nette distinction entre la crédulité et la foi – la crédulité est répréhensible, et la foi est louable. Une foi cristallisée, au point de nous transporter en toute sécurité sur les sables mouvants de l’ignorance et de la superstition, et de nous amener en toute sécurité au but que Dieu nous a tracé, a besoin de beaucoup plus que les assurances humaines, que notre propre imagination ou celle des autres hommes. La véritable foi cherche un message positif du Seigneur. Elle exige d’être diligent dans les efforts pour trouver ce message. Elle devient alors une évidence, ou la preuve, des choses invisibles.

Par une telle foi en Dieu et en sa promesse de donner à Israël le pays de Canaan, les deux anciens (« chefs » en Nombres 13 : 3) envoyés pour explorer le pays en ramenèrent un bon rapport. Leurs compagnons, manquant de cette foi, ne virent que la force des Cananéens et firent un rapport défavorable. Par la foi, nous croyons en la puissance divine qui a créé les planètes et en la puissance divine qui a arrangé les âges et les dispensations des affaires humaines, pour en faire ressortir des résultats inapparents à première vue, mais visibles par l’œil de la foi.

ABRAHAM, ÉNOCH ET NOÉ

Par la foi, Abel offrit au Seigneur un sacrifice plus excellent que celui de Caïn, et il obtint le témoignage de son approbation dans l’acceptation de son offrande par Dieu. Son acceptation nous parle encore en faveur d’Abel, bien qu’il soit mort. La foi d’Abel fut sans doute le résultat d’un effort pour se rapprocher au plus près de Dieu – d’évaluer ce qu’était le péché et pourquoi la peine de mort était venue. De ce point de vue de la foi, il en vint à offrir en sacrifice des animaux qui typifiaient les meilleurs sacrifices par lesquels la réconciliation sera finalement effectuée entre Dieu et l’humanité.

En raison de sa foi Enoch a été enlevé pour qu’il ne vît pas la mort. Il « marchait avec Dieu, et … Dieu le prit. » L’histoire de l’enlèvement d’Enoch est confirmée plus d’une fois ; et, par la foi, nous pouvons l’accepter. Il n’y a aucune mention de l’endroit où il a été emmené, hormis qu’il n’a pas été pris au ciel (Jean 3 : 13). Au contraire pour autant que nous le sachions, Dieu peut avoir protégé sa vie durant tous ces siècles comme une illustration de la façon dont la vie humaine aurait pu être prolongée par la puissance divine, si Dieu n’avait pas placé la malédiction de la mort sur la race humaine. A vrai dire, Enoch ne pouvait pas être une exception à cette malédiction. Il est sous la sentence de mort et il ne pourrait parvenir à la pleine perfection et la justification divine à la vie qu’au travers du mérite du Rédempteur, comme les autres.

La foi de Noé s’est manifestée par son obéissance à (l’instruction de) construire une arche, à un moment où il n’y avait aucune raison apparente pour une telle construction, car aucune goutte de pluie n’était tombée depuis la création de l’homme jusqu’à ce moment (Genèse 2 : 5). Dieu bénit sa foi, et fit de lui un canal de bénédiction pour sa famille.

LE MANQUE DE FOI N’EST PAS ACCEPTABLE MAINTENANT

Saint Paul fait une déclaration générale : « Sans la foi il est impossible de lui [Dieu] plaire. » (Hébreux 11 : 6). Sur la base de cette déclaration, nous pouvons donc dire qu’une personne est agréable à Dieu, en proportion de la foi qu’elle possède, et Lui déplaît en proportion de son manque de foi. Certes, nous avons ici une incitation à croître dans la foi, puisque l’ensemble du peuple de Dieu désire être agréable à ses yeux.

Mais (avoir) la foi ne semble pas facile pour toute l’humanité. Certains peuvent cristalliser leur foi en Dieu et en ses promesses dans ce qui, pour eux, est semblable à une connaissance absolue, et qui, par cette connaissance (provenant de la foi), peuvent toujours plus oser faire quelque chose. Mais cela n’est pas vrai de tous. Beaucoup ont moins de foi et sont encore des enfants de Dieu qui ont besoin de prier : « Seigneur, augmente notre foi », et doivent chercher à imiter la foi des autres et être encouragés par les récompenses de la foi qui leur sont données. Il en est encore d’autres, cependant, pour qui la foi semble être absolument impossible. Ils ne peuvent pas croire quoi que ce soit au-delà de leurs propres cinq sens. Ils n’ont jamais développé le sixième sens – celui de la foi, de la confiance dans le Seigneur.

Que dirons-nous de ceux-là ? Sont-ils en raison de cet effet naturel de l’hérédité exclus de la faveur divine pour toute l’éternité, parce qu’ils ne plaisent pas à Dieu – parce que « sans la foi il est impossible de plaire à Dieu » ? Ce n’est pas l’enseignement des Écritures. Elles enseignent que l’heure vient où, sous le gracieux Royaume du Messie, quand la « connaissance du Seigneur remplira toute la terre » elle atteindra toutes les classes. Elle ne sera pas dépendante de la foi, ni seulement pour ceux qui peuvent exercer la foi. Le chemin sera rendu si clair et si simple que même un voyageur ou un nigaud ne pourront errer dans leur effort pour trouver, connaître et apprécier la Vérité.

Mais dans le temps présent la foi est, selon l’arrangement divin, quelque chose d’indispensable parce que le Père est à la recherche d’une classe particulière pour être l’associée, l’Épouse et Cohéritière de son Fils. Puisque ceux-ci seront ainsi introduits dans des positions de grande confiance, aussi bien que de grand honneur et de grand service, ils doivent nécessairement être testés, éprouvés, en tous points. Leur foi dans le Tout-Puissant doit être implicite. De même, comme nous le verrons, Dieu a prévu un travail spécial pour les Anciens Dignes mentionnés dans l’étude d’aujourd’hui ; et, par conséquent, Il n’a reconnu comme digne pour ce travail que ceux qui peuvent manifester une grande foi en Lui et en sa Parole.

ABRAHAM ATTENDAIT UNE CITÉ

Parlant d’Abraham, Saint Paul retrace les différentes étapes de la manifestation de sa foi. Il répondit à l’appel et entra en Canaan, n’en connaissant pas les détails à l’avance. Par la foi, il séjourna dans la terre promise comme étranger, habitant dans des tentes, comme le firent aussi Isaac et Jacob, ses associés dans la Promesse et héritiers par son intermédiaire. Sarah a également exercé la foi. L’Apôtre déclare qu’elle a ainsi été aidée en devenant la mère d’Isaac, et qu’elle s’identifia à cette promesse qui déclare que la postérité d’Abraham, par son intermédiaire, doit encore être semblable au sable qui est sur le bord de la mer et qu’on ne peut compter.

Résumant au verset 13, Saint Paul déclare que tous ces nobles personnages sont morts dans la foi, sans avoir reçu les choses qui leur avaient été promises. Leur joie découlait de ce qu’ils voyaient au loin par la foi. Leur foi était si forte qu’ils se sont contentés d’être des pèlerins et des étrangers – des nomades. Leur déplacement par-ci par-là montrait qu’aucune des villes ou qu’aucun des pays par lesquels ils passaient de temps à autre n’était tout à fait satisfaisant pour eux. Pourtant, ils n’étaient pas mécontents dans le sens de vouloir retourner dans leur ancienne patrie, Charan. Ils étaient simplement à la recherche d’un meilleur pays, un pays céleste, car ils « cherchaient une ville qui a de solides fondements, dont l’Architecte et le Constructeur est Dieu. »

À première vue, les paroles de l’Apôtre peuvent susciter différentes interprétations. Voulait-il dire qu’Abraham, Isaac et Jacob étaient désireux d’aller vers un pays céleste ? Voulait-il dire qu’ils étaient à la recherche d’une place dans la Nouvelle Jérusalem, comme l’Épouse, la Femme de l’Agneau, recherche cette Cité – le Royaume du Messie ?

Telle n’est pas notre pensée. Ils n’avaient pas à l’esprit des promesses célestes. Aucune Parole de Dieu ne pouvait même leur suggérer un changement de la nature humaine à l’état spirituel. Toutes leurs promesses étaient de la terre, terrestres – « tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi et à ta postérité après toi » (selon Genèse 13 : 15), etc. Selon notre compréhension le pays qu’ils cherchaient était le paradis désormais très proche, lorsque « le désert fleurira comme la rose et les lieux solitaires se réjouiront » et « les sources d’eau jailliront dans le désert » (selon Ésaïe 35 : 1, 6) et quand la bénédiction du Seigneur supplantera la malédiction du péché et de la mort. Ceci est le pays que Dieu veut donner en héritage à l’humanité en général, quand elle sera revenue en harmonie avec la volonté divine, pendant le règne de justice du Messie.

Lorsque nous lisons qu’Abraham cherchait « une cité qui a de solides fondements, dont l’Architecte et le Constructeur est Dieu » (selon Hébreux 11 : 10) nos pensées vont naturellement à la Nouvelle Jérusalem, la Cité de Dieu, qui doit finalement descendre d’auprès de Dieu sur la terre. Mais ce ne sera pas une cité littérale. Le passage entier est symbolique. La Nouvelle Jérusalem sera le Royaume Messianique. Elle sera la capitale, ou le centre du gouvernement, de l’ordre social réorganisé de la terre. De celle-ci sortira la loi de Dieu, la connaissance de Dieu, la bénédiction de Dieu. De celle-ci émaneront puissance et autorité qui, pour mille ans, domineront le monde selon la justice, renverseront le péché, la mort et tous ceux qui sont en sympathie avec le péché et élèveront tous ceux qui aiment la justice et la vérité.

La Nouvelle Jérusalem sera essentiellement l’Église dans la gloire, sur le plan spirituel, le Royaume ou l’autorité de Dieu, émanant du Messie. Mais il aura aussi ses représentants terrestres. Ceux-là mêmes à qui Paul fait ici référence, ceux qui ont été trouvés fidèles dans leur temps – Abraham, Isaac, Jacob, les prophètes et tous les Anciens Dignes, ils seront princes sur la terre, des représentants du Messie invisible et de son Épouse, soutenus par leur plein pouvoir et autorité. – Psaume 45 : 16.

Jésus parlait d’eux, en disant : « Vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les saints prophètes dans le royaume. » (selon Luc 13 : 28). Mais Lui-même a dit : « Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus. » (Jean 14 : 19). De l’Église l’Apôtre déclare : « Nous serons semblables à lui. » (1 Jean 3 : 2). Nous devons tous être changés. La chair et le sang ne peuvent hériter le Royaume des cieux sur le plan spirituel.

En substance, donc, Abraham, Isaac et Jacob, et tous les fidèles du passé, attendaient la résurrection promise des morts, qui doit s’accomplir sous l’administration du gouvernement du Messie – un gouvernement étant symboliquement représenté par une ville, telles St. Pétersbourg représentant la Russie ; Paris, la France ; Londres, la Grande-Bretagne ; Berlin, l’Allemagne ; et Washington, les Etats-Unis.

WT1913 p5188

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