(Matthieu 25 : 1‑13).
« Veillez donc ; car vous ne savez ni le jour ni l’heure. » ‑ Verset 13.
La parabole que nous prenons pour étude a été, suppose‑t‑on, adressée par notre Seigneur environ trois jours avant Sa crucifixion. Elle fut une partie de la réponse qu’il donna à la question suivante : « Quel sera le signe de ta venue et de la consommation du siècle ? » Dans le chapitre précédent, le Maître donna l’esquisse des épreuves par lesquelles devait passer Son peuple jusqu’au temps de Sa seconde venue ‑ le temps de la consommation de cet Age de l’Evangile et de l’inauguration de l’Age messianique qui se trouve juste devant nous.
En étudiant cette parabole, il est convenable de noter, tout d’abord, qu’elle ne s’applique pas à toutes les époques et dans toutes les conditions. Cela est montré par le premier mot, «alors». «Alors (en ce temps‑là) le Royaume des cieux sera fait semblable à dix vierges». De plus, il devrait être remarqué que cette parabole ne décrit pas le monde dans son ensemble, mais simplement la classe des « vierges » ‑ la classe de l’Eglise ceux qui sont purs et qui, ayant abandonné le monde, sont venus à Dieu par Christ, ont été justifiés par la foi dans le sang du Rédempteur et ont été ainsi faits membres en perspective de la classe du Royaume, de la classe de l’Epouse. Cette parabole montre ensuite qu’à la fin de cet âge une séparation ou division se fera dans l’Eglise véritable de Christ, indépendamment de ce que pourra être l’attitude du monde ou de l’église nominale.
Chez les Juifs, les fiançailles des futurs époux avaient lieu habituellement une année avant que ceux‑ci ne vinssent ensemble au festin de noces. Durant cette année‑là, les mêmes engagements que ceux du mariage devaient être tenus, et toute infidélité commise envers le futur époux viciait ou rendait nul le contrat qui était habituellement passé, non pas directement par le futur époux lui‑même avec la future épouse, mais par le moyen d’autres personnes, par des intermédiaires. De même, pendant cet Age de l’Evangile, une Eglise est fiancée à Christ. Des engagements par contrat sont pris pour le compte de l’Epoux de Christ, parti pour un «Pays éloigné». Christ conclut actuellement une alliance avec ceux qui doivent être membres de la classe constituant Son Epouse, mais cette alliance, ce contrat est fait par l’intermédiaire de frères, de ministres, de serviteurs du Seigneur et de l’Eglise.
Les Ecritures font remarquer que durant la longue période se situant entre le départ de notre Seigneur pour un « pays éloigné » et Son retour, il y eut de la part de beaucoup de ceux qui prétendent appartenir à l’Eglise de Christ une sérieuse infidélité de commise. Dans l’Apocalypse ceux‑là sont accusés de s’être livrés à la prostitution. Nous avons la certitude qu’à Sa seconde venue le Seigneur ne les acceptera pas, mais qu’Il les répudiera et les rejettera entièrement. Bien que, comme cela a été prévu, la masse de personnes qui prétend avoir conclu une alliance avec le Seigneur soit trouvée infidèle, le Maître cependant déclare clairement qu’à Sa venue il existera une classe fidèle de «vierges», de personnes pures, séparées du monde et sans souillure. C’est cette classe de personnes que décrit la parabole, celle‑ci montre accessoirement que même toutes les vierges ne seront pas acceptées comme membres de la classe de l’Epouse, et qu’en plus de la pureté, une certaine vigilance et un certain zèle seront estimés indispensables.
Parousia et Epiphania
Beaucoup d’étudiants de la Bible sont d’avis que cette parabole commença à avoir son accomplissement dans le Mouvement Millénariste qui aboutit en 1844 à une déception. Durant quelque quatorze années avant cette date, un cri retentissait dans l’Eglise, annonçant que le temps de la seconde venue de Christ était proche. L’histoire nous révèle que bon nombre de nobles caractères issus de toutes dénominations crurent à ce message et que, par la force de leur foi, ils allèrent à la rencontre de l’Epoux. Mais ils furent déçus dans leur attente, car l’Epoux tardait à venir.
Alors toutes les « vierges », les sages comme les folles, s’assoupirent et s’endormirent. Un engourdissement général, une incertitude et un assoupissement s’emparèrent d’elles. Certaines d’entre elles se mirent aussi à rêver à ce moment là et elles crurent entendre d’étranges coups. Plus tard, à minuit, l’Epoux apparemment vint, et des proclamations furent faites concernant Sa venue : « Voici l’Epoux ! Allez à sa rencontre ! «
Un nombre toujours plus grand d’étudiants de la Bible croient que ce dernier cri se fit entendre en 1874, c’est‑à‑dire exactement trente années après la déception qu’éprouvèrent les disciples de William Miller. Ils ne prétendent pas que Jésus vint alors en chair; mais, au contraire, ils comprennent qu’Il ne viendra jamais dans un corps humain, parce qu’Il n’est plus chair et qu’Il est « monté où il était auparavant » ‑ sur le plan spirituel ‑ bien au‑dessus des anges.
Ces étudiants de la Bible appellent notre attention sur le fait que la Bible fait une nette différence entre la parousia de Christ et Son, épiphania à Sa seconde venue. Le mot parousia veut dire présence, sans suggérer la moindre idée que la présence est visible. Le mot épiphania indique la révélation de celui qui est déjà présent. Ces étudiants de la Bible déclarent qu’à la fin de cet Age de l’Evangile Christ sera présent invisible aux hommes, pendant une période déterminée, accomplissant une oeuvre spécialement dans Son Eglise ‑ récompensant les fidèles comme cela est montré dans les Paraboles des Mines et des Talents, et recevant les «vierges sages» ainsi que le montre la Parabole qui fait l’objet de notre étude.
Lorsque cette oeuvre consistant à mettre à Part les vierges sages sera terminée, et après que celles‑ci seront entrées dans la joie de leur Seigneur par le glorieux changement de la première résurrection, alors viendra l’Epiphania, la révélation, la manifestation d’Emmanuel. «Quand Christ… sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire.» «Lorsque le Seigneur Jésus se révélera du haut du ciel…. un flammes de feu exerçant la vengeance. » En d’autres termes, Christ se révélera au monde après S’être d’abord révélé à la classe des « vierges sages». Les humains reconnaîtront que Jésus a pris Son grand pouvoir et commencé Son règne de justice, non pas en Le voyant dans la chair, mais en voyant le grand temps de détresse qui se sera abattu sur eux. ‑ « Un temps de détresse tel qu’on n’en aura jamais vu de pareil depuis qu’il existe des nations jusqu’à ces jours‑là. » Daniel 12 1 ; Matthieu 24 : 21.
Les lampes et l’huile.
La manière de voir de ces étudiants de la Bible a pour nous de l’intérêt. Qu’elles soient toutes acceptées ou non, leurs conclusions sont pour le moins dignes d’être prises en considération, d’autant qu’elles fournissent une interprétation de certains passages des Ecritures qui n’avaient pas été compris jusqu’alors. Quant à savoir si ces étudiants ont bien scindé les temps et les saisons, c’est une autre question, sur laquelle chaque Chrétien en particulier devrait faire usage de son propre jugement. Considérons la parabole de ce point de vue, car nous n’en connaissons pas un autre auquel les termes et les conditions de cette parabole pourraient s’appliquer.
Notons que toutes les «vierges » doivent entendre ce message : « Voici l’Epoux ! » ‑ Celui que nous attendions est venu. Il ne s’ensuit pas que toutes l’entendront en même temps; c’est plutôt au contraire qu’il faut s’attendre. Aussi longtemps que se fera entendre le « cri » que la période en soit de quarante années, ou plus, ou moins, il existera toujours une occasion d’entendre. Et toute la classe des vierges doit l’entendre.
L’« huile » de la parabole représente évidemment le Saint Esprit, tandis que les « lampes » représentent la Bible. Toutes ces vierges possèdent la Bible et tant soit peu de lumière qu’elles en tirent mais seulement celles qui sont pourvues d’une bonne provision de l’Esprit de Vérité dans leur coeur seront capables de tenir ferme. Les autres vierges verront la Lampe cesser de brûler pour elles. Elles ne seront plus capables d’apprécier et de reconnaître les prophéties bibliques relatives à la seconde venue de Christ.
Il n’existe qu’une voie pour obtenir le saint Esprit.
Répondant au message, les «vierges sages» préparèrent leurs lampes : elles se mirent à examiner les Ecritures. Comme les Béréens d’autrefois, elles « examinèrent chaque jour les Ecritures, pour voir si les choses étaient ainsi. » Ce faisant, elles eurent de la lumière dans leurs lampes et de « l’huile », le saint Esprit, dans leurs coeurs. Ce fut alors que les «vierges folles» leur dirent : « Donnez‑nous de votre huile ». Nous souhaitons pouvoir être aussi fervents que vous à étudier la Bible, mais ces choses ne nous intéressent plus. Donnez‑nous un peu de votre huile (de votre esprit) !
Cependant, le saint Esprit ne peut s’obtenir que par un seul moyen. Ce n’est que par le Seigneur que nous pouvons l’obtenir, et cela, aux conditions posées par Lui. Pour recevoir une nouvelle provision d’huile, il nous faut veiller avec soin sur notre alliance avec le Seigneur, sur notre zèle pour Lui et la Vérité et sur notre fidélité aux principes de justice. Agir ainsi coûte assez bien de temps et d’étude. Cela nécessite. Peut être l’abandon des choses de la vie présente. Cela implique le renoncement à la lutte pour la richesse et la réputation. Cela veut dire vivre tout près de Dieu.
Tout cela représente le coût de la précieuse huile qui doit donner de la lumière à ceux qui l’acquerront. C’est pourquoi les vierges sages déclarèrent, non pas toutefois dans un esprit dépourvu de générosité, quelles n’avaient pas trop d’huile du Saint Esprit pour elles‑mêmes. Puis, elles conseillèrent à leurs compagnes manquant de cette huile d’aller en chercher à Dieu par l’obéissance à Sa Parole, par l’examen minutieux des Ecritures et par une étroite Soumission à la Direction du Maître dans le chemin étroit, car l’Eternel donne à tous libéralement sans rien reprocher.
La fermeture de la porte.
Pendant ce temps, les « vierges sages » entraient les unes après les autres au festin des noces ‑ passaient au‑delà du voile ‑ jusqu’à ce que finalement la dernière d’entre elles, c’est‑à-dire la dernière du nombre fixé d’avance fût entrée aussi, après quoi il ne fut plus possible à personne d’y entrer. «Et la porte fut fermée.»
Jadis, dans notre fausse compréhension, nous pensions que cette fermeture de la « porte » après l’entrée de la classe des « vierges sages » signifiait que toutes les vierges folles de même que le reste des humains étaient exclus de toute faveur de Dieu ‑ voués aux tourments éternels. Mais maintenant nous nous apercevons que cette « porte » se referme simplement sur la classe de ceux à qui il a plu au Père de donner le Royaume, sur le petit troupeau. Les autres, en effet, ne pourront pas entrer dans ce Royaume, mais Dieu a pour eux d’autres bénédictions qui leur parviendront, précisément, par la classe du Royaume ‑ par Christ et Son Epouse.
La Parabole montre que plus tard les vierges folles se procurèrent de l’huile, le saint Esprit dans une mesure convenable et furent à même d’obtenir de la lumière de leurs lampes. Elle montre aussi que ces vierges folles, reconnaissant que la fin de l’âge était venue, désirèrent avec ardeur entrer dans le Royaume et « frappèrent » en priant pour que la porte leur fût ouverte. Mais le Seigneur leur répondit : Je ne peux pas vous reconnaître » il n’existe qu’une classe de personnes formant l’Epouse, et elles sont déjà toutes arrivées jusqu’à moi.
Etant donné cela, tous ceux qui forment le peuple consacré de l’Eternel devraient être sérieusement sur leurs gardes, être remplis de l’Esprit et avoir leurs Lampes « préparées et allumées ». Personne ne pouvait connaître ni le jour ni l’heure de l’arrivée de l’Epoux, dans le sens de Sa Parousia ; cependant, toutes les vierges devaient être au courant de Sa présence après qu’Il serait venu. Quiconque ne reconnaîtrait pas la présence de l’Epoux manquerait, sur ce point, de donner la preuve qu’il appartient à la classe de l’Epouse même les vierges folles devaient la reconnaître.
Dans la parabole, le Seigneur ne dit pas ce qu’il advint des vierges folles : mais d’autres passages des Ecritures montrent qu’elles doivent passer à travers une partie, du moins, de la grande détresse venant sur le monde et que, lorsque finalement elles seront toutes reçues par le Seigneur, elle ne sera pas comme cohéritières sur le trône, mais comme servantes honorées de l’Epouse. Elles sont mentionnées ailleurs comme des vierges, des compagnes de l’Epouse qui la suivent et qui en dernier lieu seront amenées en la présence du Roi et obtiendront une part inférieure dans l’oeuvre du Royaume (Psaume 45 : 14, 15). Ensuite, seront bénis, pendant une période de mille ans, d’abord l’Israël naturel puis toutes les autres nations de la terre, afin qu’ils soient relevés de l’état du péché et de la mort, et ramenés à la condition de justice et à la vie éternelle. Mais ceux qui manqueraient d’y parvenir, les incorrigibles, seront détruits dans la seconde mort de laquelle il n’y a point de résurrection.
W.T 5.522 ‑ l9l4