Lorsque Dieu dut sévir contre Adam en suite de sa désobéissance en Eden, il lui dit en regard de l’existence qui l’attendait en dehors du jardin d’Eden: “La terre (maudite à cause de toi) produira des épines et, des ronces . . et tu mangeras ton pain à la sueur de ton front.” C’était une mesure disciplinaire prise au plus grand bénéfice de l’homme qui, laissé aux mauvais penchants que la chute devait nécessairement amener, aurait dégénéré trop rapidement sans le correctif béni d’un travail pénible, de la lutte pour la vie.
Mais la malédiction va prendre fin. Les temps de rafraîchissement sont à la porte, le Grand Roi, le Messie va exercer sa puissance, user de son pouvoir pour relever l’humanité; le grand démoralisateur Satan et ses serviteurs dans le monde spirituel vont être liés et empêchés de faire du tort aux hommes. Dès lors “les épines et les ronces”, les difficultés de la vie, ne seraient plus qu’un empêchement pour le développement rapide de l’homme; elles absorberaient, comme la lutte contre les microbes, les insectes malfaisants, la vermine s’attaquant aux produits des champs, à la vigne, à la forêt, une trop grande partie du temps et de l’énergie de l’homme destinés à son progrès intellectuel.
Nous devons donc nous attendre à ce que des moyens soient mis à la disposition du cultivateur pour combattre victorieusement ces ennemis de son travail. La science a déjà fourni les moyens pour lutter avec quelque succès contre les insectes destructeurs; mais voici que la chimie agricole a découvert un moyen pour détruire sans trop de frais dans un champ les germes “ des épines et des ronces ”, un liquide qui les anéantit sans nuire au bon grain.
Voici ce que dit à ce propos le “ Monde technique ”: Le dommage causé par l’herbe sauvage dans les champs de blé est estimé à 20% du produit au moins. Depuis plusieurs années les chimistes se sont adonnés à des recherches pour découvrir un agent qui, répandu sur les champs, détruirait les parasites sans s’attaquer aux céréales. Plusieurs méthodes furent tentées, mais durent être abandonnées, parc qu’elles restèrent sans effet, qu’elles endommagèrent la récolte ou qu’elles furent trop coûteuses. Mais maintenant nous pouvons espérer que l’agent cherché a été trouvé. On a fait en juin 1906 les premières expériences, sur une grande échelle, à la division agronomique de l’université du Wisconsin, sous la direction du professeur R. A. Moore. Un champ ensemencé fut aspergé d’une solution 3% de sulfate de fer. L’idée d’appliquer ce remède vint à la dite université en suite de nouvelles reçues d’Allemagne où l’on avait tenté de détruire par ce moyen la moutarde sauvage. Immédiatement l’Université prit les mesures nécessaires pour faire l’essai de ce moyen dès que la moutarde sauvage apparaîtrait sur son domaine. Il fallut pour ça faire venir d’Allemagne une machine spéciale pour répandre le liquide. L’Université y consacra les 700 fr. qu’il fallait et eut la joie de réussir. Le Professeur Moore répéta alors l’expérience sur d’autres domaines en Wisconsin et dans le Minnesota. Partout le succès fut le même; la mauvaise herbe fut détruite sans que le bon grain ait subi le moindre dommage. L’expérience a été faite sur des champs ensemencés d’avoine, d’orge, de froment et d’épeautre; quant aux champs de seigle, ils ont été aspergés avec succès en Europe, mais l’expérience n’en a pas encore était faite en Amérique; par contre les expériences faites sur des champs de maïs ont donné jusqu’ici des résultats satisfaisants. Le liquide s’est borné à noircir les vieilles feuilles au bas de la tige; les jeunes feuilles qui contribuent à mûrir le fruit, sont restées intactes. Aucune plainte n’est parvenue à l’université du Wisconsin au sujet de ces expériences: la quantité et la qualité de la récolte des champs aspergés était normale et bonne; la récolte n’a pas été retardée non plus. En Ecosse l’on a, paraît-il, usé de cet agent destructeur sur des prairies et des champs de trèfle pour anéantir la moutarde sauvage qui y poussait: on y a parfaitement réussi sans endommager le moins du monde le jeune trèfle ou la jeune herbe.
Sont détruits par la solution du sulfate de fer outre la moutarde sauvage: l’oseille, la bardane, l’ortie et l’on peut espérer que le chardon du Canada le sera également, que les mauvaises herbes de toutes les contrées des Etats-Unis pourront être combattues avec succès moyennant application du sulfate de fer.
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Mais les préparatifs pour les temps de rétablissement ne se bornent point à ce moyen négatif. L’Ecriture prédit qu’à cette époque bénie la terre rendra davantage; eh bien, l’on a découvert un moyen pour rendre le sol plus fertile. On sait depuis longtemps que le sol est appauvri par le fait que les provisions d’azote qu’il contenait, sont finalement épuisées à force de nourrir des plantes. On sait également que l’air contient des réserves d’azote inépuisables, mais on ne savait pas comment en faire bénéficier le sol. On a transporté à grands frais des fertilisateurs azotés pour rajeunir le sol où il était épuisé; mais le moyen est beaucoup trop coûteux pour être appliqué en grand. Maintenant on vient de découvrir un moyen d’isoler
123 Février 1908
l’azote qui dans l’air atmosphérique se trouve mélangé à l’oxygène: l’électricité se charge de cette besogne à peu de frais. Il est à prévoir qu’avant peu la production de l’azote pur sera possible sur une grande échelle et que l’agriculteur sera pourvu d’un engrais extra-puissant pour rajeunir son sol.
Certain microbes sont d’ailleurs venus en aide à l’électricité pour enrichir d’azote le sol épuisé: ces microbes forment des nœuds sur les racines des légumineux tels que le trèfle, les haricots, les pois, la vesce, et ces nœuds absorbent l’azote de l’air et le mélangent au sol, de sorte que tout en faisant prospérer la plante, ces microbes enrichissent encore le sol qui la produit et améliorent les conditions pour les futures récolte..
Ainsi la même Providence qui a donné à l’homme l’habileté nécessaire pour construire des machines, pour produire l’énergie et la lumière électrique, lui fait découvrir des moyens qui serviront à changer le désert en jardins et à détruire les épines et les ronces. —Esaïe 35: 1, 2.
Louons Dieu de nous avoir donné les yeux de la foi qui nous permettent de reconnaître en lui notre Libérateur quels que soient les serviteurs qu’il envoie pour opérer la délivrance. Trad. par E. P