« Mais vous êtes venus au mont Sion, et à la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, et au nombre innombrable d’anges, à l’assemblée générale et à l’Église des premiers-nés, qui sont écrits dans les cieux, et à Dieu, le juge de tous, et aux esprits des hommes justes rendus parfaits. » – Hébreux 12 : 22, 23.
L’Apôtre s’adresse ici à l’église et pointe vers la fin ou la consommation de cet âge. Le contexte indique qu’à la fin de cet âge tout ce qui peut être ébranlé sera ébranlé – tout sera ébranlé sauf ce qui est inébranlable. Et la chose inébranlable c’est le royaume qui sera alors inauguré. L’Apôtre assimile le moment de son inauguration à l’inauguration de l’Alliance de la Loi au Mont Sinaï, quand tout le peuple entendit les tonnerres et le son des trompettes, vit les éclairs et la montagne fumer ; quand Moïse « s’approcha de l’épaisse obscurité où était Dieu » et monta sur la montagne. Tout cela était typique – le scellage de l’Alliance de la Loi entre les mains du médiateur typique, Moïse. – Exode 20 : 18-22.
L’antitype est ce dont nous nous approchons – ce qui sera atteint par l’Église à la fin de cet âge. Il y aura alors de l’agitation, des conflits, dans le monde – des tonnerres, des éclairs. Et comme dans le type, il en sera de même dans l’antitype, les gens seront découragés, dans une grande peur et dans le trouble. À la fin du temps de détresse, la Nouvelle Alliance sera inaugurée. Le Médiateur sera Jésus le Messie, comme Tête glorifiée, et l’Église son corps.
L’Apôtre dit [voir la traduction Diaglott] que nous nous approchons de l’assemblée générale de l’église des premiers-nés. Elle sera constituée de Christ, la Tête, et de tous les fidèles de cet âge, ceux du passé et ceux du présent. Il y aura à la fois le petit troupeau et la grande multitude ; car ensemble ils constituent l’église des premiers-nés, dont les noms sont écrits dans les cieux. Par conséquent, cette manifestation aura lieu après que le petit troupeau aura été rassemblé. Nous nous rapprochons chaque jour un peu plus de ce moment – et même maintenant, nous y sommes déjà quelque peu entrés.
L’Apôtre dit aussi que nous nous approchons du lieu où les « esprits des hommes justes » seront rendus parfaits. Il ne serait pas raisonnable de supposer qu’il mentionnerait d’abord l’église des premiers-nés, dans sa totalité, et qu’ensuite il en mentionnerait une partie d’entre elle. Nous concluons donc que cette phrase fait référence à une autre classe. Nos esprits vont naturellement s’interroger, pensant aux anciens dignes – une classe qui attend simplement que l’église soit glorifiée. Aussi, ceux-ci viennent ici dans le cours normal, ou dans l’ordre. Ainsi, après avoir parlé du rassemblement de l’église des premiers-nés, Saint Paul parle de cette autre classe : « les esprits des hommes justes rendus parfaits ». Mais il y a une autre raison pour laquelle ceux-ci ne pourraient pas être l’église, et seraient les anciens dignes – c’est que ni l’église ni la grande multitude ne seront « des hommes rendus parfaits ». La raison même pour laquelle l’église devient une classe spirituelle est qu’elle renonce à la nature humaine.
Mais comment appliquerons-nous cette expression aux anciens dignes ? Nous faisons cela par la transposition de quelques mots, de la façon suivante : « Nous nous approchons des hommes parfaits dont les esprits sont justes ». Et les anciens dignes étaient justes, bien qu’ils aient eu des imperfections charnelles. L’Apôtre a fait référence à cette classe et nous a dit qu’ils auront une meilleure résurrection, bien qu’elle ne soit pas une résurrection aussi bonne que celle que recevra l’église. Les anciens dignes atteindront la meilleure résurrection en ce sens qu’ils seront parfaits selon la chair lorsqu’ils sortiront du tombeau. Comme ils étaient justes en esprit, ils seront aussi des hommes parfaits au début du temps de rétablissement.
L’image d’une montagne est couramment utilisée dans les Écritures pour représenter un royaume. Le Mont Sion représente le royaume de Dieu. Ce royaume du Mont Sion doit englober toute la terre. Ce royaume est sur le point d’être établi. Son instauration est ce dont parle l’Apôtre. Symboliquement, un royaume est aussi appelé une cité ; mais à proprement parler, une montagne représente la nation et une cité représente le gouvernement de cette nation. Cette figure de style est très courante aujourd’hui. Si nous lisons que Berlin fait telle ou telle chose, nous savons qu’il est fait référence au Gouvernement Allemand ; ou si nous lisons que Saint-Pétersbourg a fait ceci ou cela, il est question du Gouvernement Russe (ndlr : Saint-Pétersbourg était la capitale russe quand cet article a été écrit en 1913) ; de même, Washington représente le Gouvernement des États-Unis et Londres le Gouvernement Britannique.
Notre texte fait référence au saint royaume de Dieu. Et donc, pour ne pas perdre son identité, mais pour transmettre la pensée que la cité représente tout le royaume, l’Apôtre parle de la cité de Dieu comme la Jérusalem céleste. Ainsi, il nous conduit à penser que, comme la Jérusalem littérale était la capitale du royaume typique de Dieu, il y aura une Nouvelle Jérusalem – un gouvernement plus élevé – qui sera le royaume de Dieu pour régner sur la terre entière. Ainsi ces diverses images sont utilisées pour nous montrer l’antitype du royaume de la Sion terrestre, de Jérusalem. Ensuite, suivent les autres déclarations, et celle qui concerne les justes en esprit rendus parfaits. Ceux-ci étaient déjà justes en esprit, et à présent ils seront rendus parfaits, en ayant cette meilleure résurrection que le Seigneur a promise.
En relation avec cela, nous avons la déclaration, « au nombre innombrable d’anges ». Nous pensons que ceux-ci seront les anges spirituels de Dieu, qui ont tant œuvré à son service. Nous pensons qu’il s’agit des mêmes anges dont notre Seigneur a parlé lorsqu’Il a dit qu’Il nous confesserait devant son Père et devant les saints anges – ceux qui ont exercé un ministère en faveur des saints tout au long de cet âge. Il est tout à fait approprié qu’ils doivent nous rencontrer et qu’ils voient notre introduction auprès du Père.
WT1913 page 5294