Luc 12 : 35-48
« Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant. » – Luc 12 : 37.
La leçon d’aujourd’hui poursuit l’examen des exhortations du Maître adressées à ses fidèles – afin qu’ils se préparent à entendre son « cela est bien ! » et à participer avec Lui à son Royaume. Il a dit : « Ne crains point, petit troupeau ; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume. » (Luc 12 : 32). Le Seigneur laissa volontairement ses disciples sans informations concrètes au sujet du temps de l’établissement de son Royaume. Il illustra dans la parabole des talents l’intervalle de temps compris entre son départ et son arrivée. En tant que Maître, Il laissa à ses serviteurs la charge de ses biens avant de partir dans un pays lointain, aux cieux, pour y être investi de l’autorité royale et pour revenir, au moment opportun, afin de prendre à Lui ses serviteurs et les rendre participants, avec Lui, de son Royaume, en fonction de leur fidélité. Alors, Il commencerait à régner sur ses sujets, pour les bénir et les relever de la condition de péché et de mort, pour les délivrer du règne du péché et de la mort.
Concernant la seconde présence du Seigneur
La leçon d’aujourd’hui commence par une parabole. Si, dans une grande maison, le maître était sur le point de se marier et d’amener son épouse à la maison, les serviteurs seraient en cette nuit particulière actifs, éveillés, attentifs d’une manière inhabituelle, afin d’accueillir leur Seigneur avec une attention convenable. Ils ne connaîtraient pas le moment exact de la venue du maître, mais ils seraient continuellement sur leurs gardes, afin de pouvoir l’entendre frapper à la porte et aller lui ouvrir à l’instant même. Ainsi, Jésus déclara que tous ses disciples doivent être sur le qui-vive, en rapport avec sa seconde venue. Il n’est pas question dans ce cas qu’Il amène son épouse avec Lui, mais Il vient plutôt pour prendre ici une épouse pour Lui. En effet, ce sont les serviteurs fidèles qui doivent alors devenir l’épouse, selon une autre image.
L’idée est que les disciples de Jésus devraient tirer leurs idéaux de vigilance de l’expérience la plus extrême du service terrestre. Jésus donna à entendre que ses disciples pourraient s’attendre à Lui plus tôt, avant qu’Il ne vienne, disant : Qu’il arrive à la deuxième ou à la troisième veille, ou à n’importe quel autre moment, heureux ces serviteurs, s’Il les trouve en train de veiller, sur le qui-vive, prêts à L’accueillir. Il déclara qu’Il accorderait à ces serviteurs-là un honneur particulier. Il se ceindra, se fera leur serviteur, les invitera à se mettre à table en vue d’un festin somptueux qu’Il procurera.
Les Étudiants de la Bible comprennent que cela signifie qu’à la Parousia de Jésus, à sa seconde présence, Il se fera connaître premièrement à ses fidèles disciples, alors que le monde en général ignorera le fait qu’Il est venu. Sa manifestation au monde interviendra plus tard, comme nous le lisons : « Il se révélera par le feu » – les jugements. « Quand Christ paraîtra [au monde], alors vous [l’Église] paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. » – Colossiens. 3 : 4.
C’est la Parousia de notre Seigneur qui est décrite dans notre leçon d’aujourd’hui – ses premières manifestations de son second avènement. Le monde ne Le verra pas et ne saura rien de sa présence, mais son Église ne reconnaîtra sa présence que par son « frappement » – par les indications données dans les Écritures – par l’accomplissement de la prophétie. Il appartiendra alors à ceux qui veillent de reconnaître cet accomplissement et, par la foi, d’ouvrir rapidement leurs cœurs et leurs esprits, afin de reconnaître la présence du Maître, ainsi que tout ce que cette présence implique quant à la proximité de son Royaume et à la mise à l’épreuve de tous ceux qui seront trouvés fidèles, dignes d’avoir part à ce Royaume comme membres de son Épouse.
Pour ceux qui L’accueillent ainsi, Il fera un festin. Il apportera des choses nouvelles et anciennes issues de la Parole Divine, en vue de leur rafraîchissement et de leur réconfort. La Bible deviendra pour eux un Livre nouveau ; ils se rassasieront des richesses de la grâce de Dieu, ce qui est obscur deviendra clair et les mystères cachés seront révélés. Le Maître Lui-même sera le Serviteur, le Révélateur, Celui qui fournira ces mets de Vérité. Beaucoup d’Étudiants de la Bible croient que nous vivons actuellement dans ce temps bien précis ; et que chaque disciple de Jésus, fidèle et veillant, recevra la possibilité d’entendre le frappement à la porte ainsi que le privilège de participer à ce festin, duquel beaucoup nous disent qu’ils se réjouissent aujourd’hui.
« Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. » Le grand Instructeur laisse entendre ici que Satan, le Prince de ce monde, est le maître de ce présent ordre de choses sur la terre et qu’à sa Seconde Venue, Il liera cet homme fort, maître de l’ordre présent, renversera les institutions présentes et établira à la place le Règne de Justice longtemps promis. Ce sera cette transition minutieuse du règne du péché et de la mort vers le Règne de Justice et de vie, qui provoquera le grand Temps de Détresse mentionné dans toute la Bible comme marquant la fin de l’Age de l’Évangile – « un temps de détresse tel qu’il n’y en a pas eu depuis qu’il existe une nation » – Daniel 12 : 1 ; Marc 13 : 8 ; Matthieu 24 : 21.
Ici et ailleurs, Jésus parle de sa Seconde Venue en la comparant à celle d’un voleur. L’idée est qu’Il sera présent durant un temps, inaperçu par le monde et reconnu seulement par les membres de la classe de l’Épouse, le sel de la terre, qu’Il enlèvera – les changeant de la nature terrestre à la nature céleste. Le verset 40 confirme cette pensée et apprend à tous les fidèles du Seigneur qu’ils devraient être prêts pour sa présence, afin de rendre leurs comptes à toute heure et être changés.
« Pour leur donner leur ration »
St. Pierre était perplexe. Cette parabole était-elle principalement destinée aux Apôtres, afin qu’ils veillent, etc., ou était-elle destinée à tout le monde ? Il posa la question. Mais le Seigneur ne lui répondit pas directement. Il assura simplement Pierre qu’au moment opportun, Il établirait un serviteur sur sa maison, afin de donner à chacun sa ration de nourriture au temps convenable. Cela ne diffère pas beaucoup de la méthode habituelle employée par le Seigneur vis-à-vis de sa famille. Alors qu’une mesure de l’Esprit est donnée à chacun en vue de son profit, et tandis que l’Esprit Saint ainsi donné doit guider celui qui le reçoit vers une connaissance de ce qui concerne Dieu, toutefois, il a plu au Seigneur d’employer à différents moments des instruments particuliers.
Par exemple, St. Pierre était apparemment, pendant un temps, conducteur parmi les Apôtres ; il ouvrit la porte de la Pentecôte et, plus tard, il ouvrit la porte aux Gentils – prêchant à Corneille, le premier Gentil converti. Par la suite, le Seigneur semble avoir choisi tout particulièrement St. Paul comme messager spécial envers les Gentils ; comme nous le lisons, « Cet homme est un instrument que j’ai choisi, pour porter mon nom devant les nations. » (Actes 9 : 15) De la même manière Énoch, Abraham, Moïse, les prophètes, et d’autres durant l’Age de l’Évangile, semblent avoir été tout particulièrement employés par le Seigneur dans le but d’attirer l’attention de son Peuple sur sa Parole. Dans le cas des Apôtres, ils étaient bien sûr dotés d’une inspiration absolue, spéciale, qui ne fut pas donnée à d’autres, dans cet âge, depuis leur temps.
Alors que le Seigneur avait établi en des temps différents des serviteurs spéciaux qui avaient pour but de donner à sa maison de la nourriture au temps convenable, il était exigé de chacun d’eux qu’il vérifie, teste et détermine si l’enseignement dispensé était de Dieu ou non. Il devait prouver toutes choses par la Parole écrite de Dieu qui, selon la déclaration de l’Apôtre Paul, est suffisante pour que l’homme de Dieu soit pleinement accompli. Tout serviteur n’étant pas trouvé fidèle, nous est-il dit, serait supplanté par un autre.
Le serviteur de la fin de l’âge, au moment de la venue du Maître, s’il était trouvé fidèle, serait tout particulièrement béni et aurait à accomplir une œuvre générale en relation avec la nourriture spirituelle de la famille du Seigneur, la « nourriture au temps convenable. » Mais s’il s’avérait être infidèle, ne reconnaissait pas la présence du Maître et manifestait un esprit méchant à l’égard de sa maison, effectuant un ministère selon ses propres désirs terrestres, plutôt que selon les besoins spirituels de la famille de Dieu, il serait alors destitué en ce même jour – écarté, séparé, jeté dans les ténèbres du dehors avec le monde en général, dans l’ignorance absolue des temps et des saisons de son Seigneur, etc. L’idée est que le remplacement de ce serviteur signifierait la reconnaissance d’un autre pour nourrir la maison de la foi.
Sur la base de cette parabole, le Seigneur expliqua un principe général relatif à ses agissements ; à savoir que tout serviteur, connaissant la volonté de son Maître et n’agissant pas en harmonie avec celle-ci, recevrait des corrections, des punitions, des tribulations de quelque sorte que ce soit, en proportion du degré de sa connaissance et de ses opportunités. D’un autre côté, tout serviteur, même s’il a accompli des choses méritant des corrections, mais s’il les a faites par ignorance, en recevrait proportionnellement moins. En un mot, le principe général est : « Celui à qui l’on donne beaucoup, c’est de lui qu’on attend beaucoup. »
Notre texte d’or
Le cœur de cette leçon se trouve dans le verset 37, qui se réfère à tous les serviteurs du Seigneur qui vivront au temps de sa Seconde Venue – ceux qui, dans les premiers stades de sa Seconde Venue, au temps de sa Parousia, sa Présence, veilleront fidèlement et seront en état d’alerte afin de servir tous les intérêts de la cause du Seigneur, cherchant de leur mieux à connaître et à accomplir sa volonté, à sonder et à obéir aux Écritures. Ceux-là seront informés dans une certaine mesure du temps dans lequel ils vivront, comme l’indique l’Apôtre, en disant : « Vous frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. » « Vous êtes tous des enfants de la lumière et des enfants du jour. » «Car le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit, au cours duquel les hommes [le monde] diront : Paix et sûreté, et ils [le monde] n’échapperont pas [aux tribulations de ce jour]. «Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. » « Vous êtes des enfants de la lumière, des enfants du jour. » (1 Thessaloniciens 5 : 1-8) « Ne marchons donc pas dans les ténèbres, mais dans la lumière ».
Le secret observé au sujet du temps et de la manière de la Seconde Venue de Jésus se révélera être un test sévère. Tous les consacrés du Seigneur qui sont surchargés par les soucis de cette vie – affaires, plaisir, etc. – seront lents à entendre le frappement à la porte ; et même lorsqu’ils l’entendront, ils seront trop occupés pour y prêter attention.
Toutefois, une grande bénédiction attend ces serviteurs que le Seigneur, en ce temps-là, trouvera en train de veiller – non pas regardant le ciel en espérant y voir apparaître Jésus, puisqu’Il est maintenant un être spirituel invisible à l’humanité, mais sondant les témoignages de la Bible et le déroulement des événements, veillant sur leur propre cœur ainsi que sur les intérêts de l’Église de Dieu, cherchant à s’édifier l’un l’autre dans la très sainte foi, rejetant tout fardeau et le péché qui nous enveloppe. Que chacun d’entre nous qui disons être vierges – être purs –, qui disons être les serviteurs du Seigneur ainsi que ses frères – puisse être trouvé par Lui en paix, cherchant premièrement le Royaume de Dieu et la justice qu’Il inculque ; puisse être trouvé sur le qui-vive, cherchant des opportunités pour se rendre utile dans la proclamation du Message du Royaume et pour aider l’Épouse à se préparer. – Apocalypse 21 : 9 ; 19 : 7.
WT 1914 p.5399