LES MAUVAIS SOUPSONS

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« Ne jugez point et vous ne serez pas jugés » – Luc 6 :37.

Un des grands défauts de la nature humaine est d’être prompt à supposer et à soupçonner. C’est un travers très nuisible, qui suscite beaucoup de difficultés parmi les hommes. Ainsi, sur une simple apparence, on soupçonne et on suspecte parfois des tas de choses. Supposer quelque chose n’est pas grave en soi, mais malheureusement ce défaut possède un serviteur zélé, la langue, toujours prête à colporter tout le mal qu’un esprit corrompu peut imaginer.

C’est ainsi que naissent les calomnies, les diffamations et les commérages. Il n’est pas exagéré de dire que les mauvais soupçons et les mauvaises paroles qui en découlent ont apporté plus de difficultés, de souffrances, de malheurs et de larmes, que toutes les guerres elles-mêmes.

C’est un terrible fléau qui oppresse toute la malheureuse humanité. Il affecte aussi bien les riches que les pauvres, les personnes simples que celles qui sont éduquées. Il est vrai que ce défaut ne se manifeste pas de la même manière chez tout le monde. Bien que certains en soient peu affectés, personne n’échappe cependant à cette « vallée de larmes » et ne peut dire qu’il n’a jamais été directement ou indirectement confronté à ce problème.

Combien de couples heureux et aimants se sont brisés à cause de mauvais soupçons ! Combien de familles tranquilles se sont transformées en lieu d’incompréhension et de dispute pour la même cause ! Combien d’amis sincères en sont venus à se détester toujours pour la même raison ! Et que dire des nombreux désastres provoqués dans les associations, les partis, organisations ou autres institutions nationales ou internationales !

C’est avec tristesse qu’il nous faut ajouter, combien les institutions religieuses qui prétendent être l’Eglise de Dieu et se déclarent du Nom de Christ, ne sont pas exemptes de ce mauvais et terrible défaut. Plus triste encore, même ceux qui se disent être le peuple de Dieu, qui sont éclairés par la Vérité du Plan de Dieu, ne savent pas toujours se défaire de cette pernicieuse maladie des mauvais soupçons.

Dans ces derniers temps, à « l’heure de la tentation », il devient de plus en plus évident que cette faiblesse charnelle accomplit de grands ravages parmi le peuple de Dieu. C’est avec tristesse que nous voyons souffrir des frères et des sœurs, ainsi que des assemblées. L’idéal chrétien et la merveilleuse vérité de la parole de Dieu que nous aimons et que nous annonçons sont souvent mis au second plan, voir même dénaturés.

Nous sommes convaincus que les véritables chrétiens ne se laisseront pas entraîner par de telles choses et qu’ils ne proféreront sciemment et intentionnellement aucune mauvaise parole, même si parfois ils le font d’une manière irréfléchie.

Il n’est pas suffisant de savoir que soupçonner est une chose affreuse, encore faut-il connaître la façon de la combattre. Pour autant que cela soit possible, ne soyons pas l’objet de mauvais soupçons.

Voyons d’abord ce que sont les mauvais soupçons et de quelle manière ils apparaissent. Lorsque nous voyons ou entendons quelque chose qui ne nous paraît pas très clair, qui paraît douteux ou suspect, ceci s’imprime immédiatement dans notre esprit, presque inconsciemment.

Mais une telle idée instinctive ne constitue pas encore un mauvais soupçon ou un péché. Cela va dépendre de notre volonté, de notre influence sur notre première idée, de notre attitude à l’égard de cette personne. Mais il arrive souvent que la pensée atteigne le cœur, puis éveille des sentiments négatifs, incitant la langue à de mauvaises paroles. Une telle manière n’est pas correcte.

(Périodique Straz 1933-6-82 ; 7-98).