LES SIGNES DE LA PRÉSENCE DU ROI

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« Mais qui supportera le jour de sa venue, et qui subsistera lorsqu’il se manifestera ? Car il est comme un feu d’affîneur, et comme la potasse des foulons. » Malachie 3 : 2 (Darby).

Les paroles du prophète, citées dans notre texte, se rapportent à la fin de l’âge actuel de l’Evangile. C’est de ce même jour qu’a prophétisé l’Apôtre Paul lorsqu’il déclara : « L’oeuvre de chacun sera mani­festée. Le jour vient qui la fera connaître ; c’est dans le feu qu’elle se révélera, et ce que vaut l’oeuvre de chacun, le feu le montrera. » (1 Cor. 3 : 12, 13, Synodale.) C’est au sujet de ce jour que l’Apôtre Pierre écrivit si graphiquement lorsqu’il affirma que dans le grand jour du Seigneur les cieux seraient enflammés, les éléments embrasés se fondraient et la terre, avec les oeuvres qu’elle renferme, serait consumée (2 Pierre 3 : 12, 10). C’est au sujet de ce jour que le Prophète Sophonie a parlé lorsqu’il déclara que, dans le grand jour de l’Eternel, toute la terre serait dévorée par le feu de la jalousie de Dieu (Sophonie 3 : 8). Esaïe, Jérémie, et un grand nombre d’entre les fidèles prophètes de Dieu, prophétisèrent ce jour. Le Prophète Daniel fut informé, par l’ange de l’Eter­nel, que dans ce jour il y aurait un « temps de détresse tel qu’on n’en aura jamais vu de pareil depuis qu’il existe des nations » (Daniel 12 : 1, Syn.). Notre Seigneur Jésus, lui-même, confirma cette prophétie et ajouta qu’il n’y aurait plus jamais, dans la suite, de temps pareil – Matthieu 24 : 21, 22.

Les Ecritures appellent ce jour « le jour du Seigneur », « le jour de Jéhovah », « le jour de Dieu », « le jour de Christ », « le jour de la ven­geance », « ce grand et glorieux jour », etc… C’est le jour dans lequel l’ordre ancien doit périr et le glorieux ordre nouveau être introduit. En pré­disant ce jour, les prophètes aussi bien que les Apôtres, parlent de la classe de ceux qui résis­teront dans ce jour alors que tous les autres succomberont. Saint Paul dit que tout ce qui peut être ébranlé le sera, et que seul le royaume, qui sera établi dans ce temps-là et qui ne peut être ébranlé, subsistera (Hébreux 12 : 25-29). L’ordre actuel de la société : les systèmes d’églises nomi­naux, les institutions financières, les institutions politiques, tout sombrera.

Durant l’âge de l’Evangile, beaucoup de gens, qui ne furent pas des chrétiens, s’associèrent à l’église. Le monde civilisé d’aujourd’hui se nomme « chrétien », par contraste avec les nations qu’il appelle « païennes », bien qu’ils soient tous, du point de vue Scriptural, des païens – des Gentils. Parmi toutes ces diverses nations, se trouvent de nombreuses religions dont les dévots prétendent s’être consacrés à Dieu. Mais la pierre de touche, qui permet d’éprouver ces prétentions, est la Parole de Dieu. Voyez Galates 1 : 6-9. C’est à la véritable église de Christ exclusivement que Dieu donnera le royaume Messianique. D’aucuns, qui ont réelle­ment Christ et son oeuvre de sacrifice pour fon­dement, seront sauvés, mais aux dépens de toutes leurs oeuvres, de leur structure de caractère, que le « feu » de ce jour consumera. La classe de l’ivraie des églises nominales sera liée en gerbes et « brûlée », non pas en tant qu’individus, mais en tant que prétendus Chrétiens; ce qui veut dire que leurs professions de foi seront reconnues être sans fondement. Ils en viendront à voir comme ils étaient grossièrement dans l’erreur – comme ils étaient loin de la vérité.

« Sauvés comme au travers du feu »

Ceux qui se tiennent sur le Rocher Christ Jésus, l’unique véritable. Fondement, sont ceux qui ont accepté Jésus comme leur sacrifice de ran­çon et qui, par lui, se sont totalement consacrés à Dieu. Tous ceux-là ont été « appelés à une seule espérance par leur vocation » (Ephésiens 4 : 4). Beaucoup d’entre eux n’arriveront pas à affermir leur appel et leur élection, et ils souffriront une grande perte. Ils n’auront pas convenablement bâti sur ce Fondement, Christ, un édifice d’or, d’argent et de pierres précieuses de vérité et d’entière fidé­lité de coeur au Seigneur. Ils souffriront la perte du royaume et, passant par une grande tribulation ils obtiendront une place d’un rang inférieur, de­vant le trône – ils ne gouverneront pas, mais seront les honorables serviteurs de la classe qui gouver­nera. Tous ceux qui ont été engendrés de l’Esprit saint doivent, comme nous l’avons montré autre part, soit naître sur le plan spirituel, soit perdre la vie complètement. Ceux qui se montreront entiè­rement fidèles naîtront êtres divins. Ceux qui ne seront pas entièrement fidèles, et qui manqueront le grand « prix », bien que ne reniant pas le Sei­gneur qui les racheta, naîtront être spirituels d’un ordre inférieur.

Les tribulations qui caractérisent la fin de cet âge réveilleront complètement ces insouciants. Certaines tribulations spéciales, comme nous le compre­nons, sont arrivées sur ceux qui furent de cette classe pendant toute la durée de l’âge. Mais apparemment un grand nombre d’entre eux vivent actuellement, à la fin de l’âge et ils doivent passer par « la grande tribulation »; ils doivent laver leurs robes salies et les blanchir dans le sang de l’Agneau (Apoc. 7 : 9-17). Ils auront une part bénie après leur purification, mais bien moins glo­rieuse que celle à laquelle ils furent appelés.

L’Apôtre Paul, dans ses écrits, insiste parti­culièrement sur l’importance fondamentale d’un enseignement doctrinal correct. Que ce fût Paul ou Apollos, ou même un ange du ciel qui ensei­gnât quelque chose, cela était parfaitement indif­férent ; ce qu’il fallait, c’est que cet enseignement fût en harmonie avec les doctrines de fondement qui leur furent données par le Seigneur (Galates 1 : 6-12). L’Apôtre Paul donna à l’Eglise l’assurance que ce qu’il lui avait enseigné était de Dieu, et que même si un ange lui apportait un autre Evan­gile, cela prouverait qu’un tel ange se serait détour­né de la fidélité à l’Eternel. Que Jésus-Christ mourut pour procurer le prix de rédemption pour Adam et sa race, est la doctrine de fondement de l’Eglise, qui fut reçue de Jésus lui-même et de ses fidèles porte-parole, et qui fut montrée dans les types de la loi, dont l’institution était de source divine. Quiconque enseigna fidèlement cette véri­té fondamentale, fut un aide réel au peuple de Dieu. Pourtant, il se pourrait que même celui qui aurait ainsi enseigné, ait aidé le peuple de Dieu à construire, même sur ce juste fondement, un édi­fice de foi et de caractère qui ne résisterait pas aux épreuves du grand jour de l’Eternel, car le feu de ce jour éprouvera, à coup sûr, la nature de cet édifice. En conséquence, l’instructeur et l’élève, l’un et l’autre, supporteraient un préjudice et ne seraient sauvés que « comme au travers du feu ».

Invulnérabilité de la Vérité

Cette prophétie de notre texte est toujours en cours d’accomplissement. Le « feu d’affineur » est à l’instant même en train d’accomplir son oeuvre, et des mille et des dizaines de mille tombent tout autour de nous. La question du Prophète est très pertinente en ce temps-ci. Nous voyous que les faux enseignements, transmis de génération en génération durant les nombreux siècles écoulés depuis que les apôtres se sont endormis, ont rendu l’humanité incapable de raisonner correctement sur des sujets religieux. Dans le passé, nous avons eu nos propres expériences à cet égard. Toutes les fois qu’il était fait mention de quelque chose de religieux, nous avions l’impression de perdre le sens commun. A présent, nous avons cessé d’avoir peur de l’effroyable pénalité, par le fait de nous être servi de notre raison. Nous sommes revenus aux enseignements de Jésus et des apôtres, et nous les trouvons grandioses et magnifiques.

Ceux qui ont enseigné des erreurs seront bien­tôt confus (Esaïe 66 : 5). Le feu de ce jour ne fera que manifester la vérité à l’égard de tous. Aucune puissance, aucune langue, aucune plume ne peut, avec succès, contredire la Vérité, le grand divin plan des âges. Elle est ferme devant ses ennemis et devant tous ceux qui l’assaillent, et sous peu, l’absurdité de ses adversaires sera portée à la con­naissance du monde tout entier. « C’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

Signification de la présence du Roi

La venue du Roi pour posséder son royaume signifie un examen, un jugement et un traitement personnels aussi bien que nationaux, ainsi que de l’église. Elle signifie, lorsque le royaume sera en­tièrement inauguré, la suppression du vice d’une manière et à un degré jamais atteints par aucun réformateur terrestre, quel qu’il ait été. Il ne sera pas permis de faire le mal sous aucune forme. La seule liberté qui sera accordée sera la liberté de faire le bien. Il n’est pas surprenant que si peu de gens éprouvent de la joie à la proclamation du retour, pour régner, du légitime Roi de la terre. Pour beaucoup ce retour signifie la perte de leur supériorité présente sur leurs semblables. Pour beaucoup il signifie la prohibition et l’extirpation des pêchés auxquels maintenant ils s’abandonnent, et dans lesquels ils trouvent plaisir.

Toutefois, le Roi et le royaume, l’un et l’au­tre, ne sont pas seulement en train de venir, mais ils sont ici-bas et les afflictions et ébranlements présents, dans l’église et dans l’état, et le réveil général des peuples sont les résultats des influen­ces émanant de ce Roi et de ce royaume. Bien que les hommes ne le sachent pas, c’est le frappement, accompli par le Royaume de Dieu, qui, à l’instant même, est en train de préparer la ruine de tous ces royaumes de la terre, afin que le chemin soit ouvert à l’établissement de la droiture dans le monde, afin que le coeur des hommes soit humilié et préparé en vue du gouvernement équitable qui doit prendre autorité sur la terre. Les hommes de ce monde ne sont pas capables de réaliser cela, car ce royaume ne vient pas de manière à frapper les regards — avec une parade et un déploiement extérieurs. Par conséquent, ils ne peuvent dire « Voyez ici, » ou bien : « Voyez là. »

Mais nous sommes reconnaissants de ce que, tandis que les jugements d’un Dieu équitable, con­tre le péché, doivent venir à cette époque, cepen­dant, les résultats ultimes en seront glorieux lors­que le monde sortira corrigé, vaincu, purifié par le terrifiant baptême de feu et de sang; lorsqu’il en viendra à voir que le péché, l’égoïsme et la corrup­tion ont amené leurs conséquences normales. Alors le genre humain sera disposé à crier à l’Eternel ; il désirera ardemment être délivré par Lui et il Le suppliera instamment, et l’Eternel le relèvera et le bénira.

Mais l’avènement du Roi signifie beaucoup d’afflictions et la ruine générale des royaumes de ce monde qui, alors qu’ils professent être des royaumes de Dieu, sont en réalité sous l’autorité du «prince de ce monde », de Satan « Le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit main­tenant dans les fils de la rebellions (Segond).» ~Jean 14 : 30; 16 : 11 ; Ephésiens 2 : 2). Il signifie l’ébranlement de la société d’une manière et dans une mesure jamais connues auparavant, et si com­plètement qu’un autre ébranlement ne sera jamais plus nécessaire. (Hébreux 12 : 26, 27). Il signifie la mise en pièces, comme d’un vase de potier, des empires et des gouvernements du monde. Il signi­fie la disparition des « cieux » ecclésiastiques actuels et la chute d’un grand nombre de ses bril­lantes « étoiles ». A présent, la lumière solaire du véritable Evangile, et la lumière lunaire de la Loi, avec ses types et ombres, sont obscurcies par les épais nuages de la sagesse mondaine. « Le soleil sera changé en ténèbres, et la lune en sang. » —Joel 2 : 30, 31.

Tandis que beaucoup se réjouiraient de voir la société soulagée d’un grand nombre de ses ulcères égoïstes, ils paraissent réaliser qu’un Juge aussi juste et impartial que l’Eternel Lui-même, pourrait ne plus permettre certains péchés depuis longtemps entretenus par eux et auxquels ils désirent se cramponner; ils craignent que leur égoïsme personnel ne soit touché. Et leurs craintes sont fondées. L’Eternel mettra en lumière toutes les choses cachées des ténèbres, et punira et sup­primera le péché et l’égoïsme privés aussi bien que publics. Il mettra à découvert les profondeurs de la corruption, ce qui n’a jamais été réalisé aupa­rayant. Il fera «de la droiture une règle et de la justice un niveau; et la grêle emportera le refuge de la fausseté, et les eaux inonderont l’abri du mensonge (Segond) ». Il « abattra ceux qui habi­tent en haut, il abaissera la ville haut élevée [Ba­bylone], il l’abaissera jusque dans la poussière». Il abattra ceux qui ont « fait du mensonge leur abri». — Esaïe 28 :15, 17, 18; 26 5,6.

Elevez la glorieuse bannière de la Vérité

Il est écrit que le jour de l’Eternel viendrait comme un voleur et comme un piège sur le monde entier, et que seule l’église de Dieu, pleinement consacrée, serait dans la lumière et ne serait pas prise à l’improviste. Un grand nombre de consa­crés ont été déçus de s’être attendus à ce que le Roi céleste revienne dans la chair. Ils ont oublié que l’unique raison pour, laquelle il vint dans la chair, à son premier avènement, fut « pour souffrir la mort » comme prix correspondant de l’homme; et que maintenant il est hautement élevé, Etre spi­rituel glorieux. « Ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l’Es­prit. » (1 Pierre 3 : 18, Segond.) Ils ont oublié que l’Apôtre Paul, également, a dit : « Si même nous avons connu Christ selon la chair, toutefois main­tenant, nous ne le connaissons plus [ainsi].» (2 Co­rinthiens 5 :16, Darby.) Les véritables enfants de Dieu en arrivent de plus en plus à voir de quelle façon le Maître vient à son second avènement, et ne s’attendent pas à le voir dans la chair ni de leurs yeux naturels.

Nous qui savons que le Roi de Gloire et son royaume béni sont le seul remède pour les maux et les malheurs de l’homme, devrions attirer l’at­tention de la création gémissante sur ce royaume, plutôt que sur les remèdes de sa propre imagina­tion et qui ne peuvent pas faire de bien réel. Dites-lui la signification des conditions universelles pré­sentes et comment, au-delà des afflictions envahis­sant actuellement le monde, viendront les glorieux temps de la restitution, prédits par tous les saints prophètes, depuis le début du monde. Dites-lui que la mort de Jésus fut le prix de rédemption pour la race entière d’Adam, et que son retour a pour but non seulement de délivrer son église, mais de lier Satan et de libérer tous ses captifs, y compris tous ceux qui sont dans les tombes, donnant tous ceux qui le voudront, une occasion favorable, d’avoir part à la liberté des fils de Dieu, sous les termes de la Nouvelle Alliance devant bientôt être établie.

W. T. 5.916 — C.T.R. 1916