« Bien-aimés, ne soyez point surpris de la fournaise qui est au milieu de vous, pour vous éprouver, comme s’il vous arrivait quelque chose d’étrange. Mais réjouissez-vous de ce que vous participez aux souffrances de Christ, afin que lorsque sa gloire sera manifestée, vous soyez aussi comblés de joie. » – 1 Pierre 4 : 12 – Ostervald.
Bien que nous comprenions, d’après les Écritures, que tout le mal actuel sera finalement vaincu par Dieu et transformé en bien, nous sommes loin de penser que « tout est pour le mieux », ou que tout ce qui se passe dans le monde a été prédestiné par Dieu et suscité par Lui. Non, nous devons nous rappeler que depuis la désobéissance d’Adam, le Paradis dont la perfection et les bénédictions convenaient à l’homme parfait a été supprimé, et que la race maudite par le péché a été condamnée à vivre sur une terre encore inachevée et imparfaite. Le jardin d’Éden n’était qu’un petit coin achevé à l’avance, afin de fournir une épreuve parfaite à l’homme parfait qu’était Adam.
Lorsque l’homme aura retrouvé sa condition d’homme telle qu’elle est représentée par Adam, la terre aura elle aussi atteint la perfection représentée par l’Éden. Entre-temps, les turbulences de la nature ― cyclones, tremblements de terre, etc., qui résultent de l’œuvre inachevée ― se poursuivent et font partie du mal auquel toute la race d’Adam a été soumise par le péché de son père et dont elle sera bientôt libérée grâce à l’œuvre accomplie par notre Rédempteur.
Mais dans toute cette confusion de la nature, les Écritures nous enseignent qu’il existe une classe placée sous la surveillance spéciale de Dieu, et que rien ne peut arriver à ceux-là en dehors de ce qui est ordonné par Dieu. C’est la classe consacrée, les membres du Corps oint ― le Christ. Nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein.
POURQUOİ LES CHÂTİMENTS SONT NÉCESSAİRES
Bien que ce soit une cause de tristesse pour nous que d’avoir besoin de châtiments spéciaux pour nous rappeler au devoir, nous ne devons pas oublier que ce sont des preuves que nous sommes toujours considérés par Dieu comme l’un de ses fils ; et que de tels châtiments sont donc une démonstration de son amour pour nous et de son désir que nous affermissions notre appel et notre élection pour le grand prix pour lequel la classe consacrée court. Compte tenu de ce fait, tout disciple consacré du Maître qui reçoit de telles corrections dans la justice ne devrait pas penser que c’est ÉTRANGE.
Mais si de telles épreuves ne doivent pas être considérées comme étranges, saint Pierre, dans notre texte, a manifestement voulu dire plus que cela ; car il dit : « Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ. » (1 Pierre 4 : 13). Notre Seigneur n’a pas souffert à cause de sa déloyauté ou de son incapacité à respecter son contrat, son alliance de sacrifice. Il n’a pas souffert à cause d’une apathie spirituelle et d’une soumission au monde. Il n’a pas non plus souffert parce que sa propre volonté L’aurait conduit à ignorer la volonté et la parole du Père, ni parce qu’un de ses propres plans devait être réduit à néant. Les souffrances de Christ n’ont pas été causées par l’une de ces causes. Par conséquent, dans la mesure où nous partageons ses souffrances, ce ne doit pas être un châtiment pour le mal ni un renoncement au mal, mais une souffrance injustifiée ― imméritée. La sienne était une souffrance pour le bien et pour l’amour de la Vérité ; et pour avoir part ou pour participer à ses souffrances, qui nous permettent de nous réjouir et d’anticiper la gloire à venir, nous devons prendre garde à la cause de ces souffrances. Nous ne faisons que nous tromper nous-mêmes si nous considérons les souffrances dues au péché comme faisant partie de nos souffrances pour Christ, espérant à ce titre la gloire qui sera révélée – 1 Pierre 4 : 14-16.
Nous sommes bien conscients que « cette parole est dure » et que beaucoup ne se permettent pas d’y croire. Les termes « souffrances de Christ » et « sacrifice » ont longtemps été mal utilisés. Beaucoup se considèrent comme des sacrificateurs avec Christ parce qu’ils ont abandonné certaines pratiques qu’ils considèrent comme mauvaises ― comme le blasphème, l’usage de stimulants, les tenues extravagantes, la danse, etc. Si ces choses sont mauvaises, alors personne n’y a jamais eu droit. Par conséquent, ce ne peut être un « sacrifice » avec Christ que d’abandonner quelque chose qui est mauvais en soi.
QUE COMPRENNENT LES SOUFFRANCES DE CHRİST ?
Quelles sont donc les souffrances de Christ que nous pouvons endurer pour Lui ? demandera-t-on. Nous répondons que le mot Christ signifie « oint » et que, par conséquent, ces souffrances n’ont pu commencer pour Jésus qu’après qu’Il ait été oint du Saint Esprit au moment de son immersion dans l’eau au Jourdain, après que Jean-Baptiste L’ait immergé dans l’eau comme symbole de sa consécration jusqu’à la mort. Il en est de même pour tous les disciples de Jésus sur le chemin étroit du sacrifice. Aucun d’entre nous ne peut participer aux souffrances de l’Oint sans se consacrer d’abord à Dieu, sans être accepté dans le Bien-aimé et engendré du Saint Esprit, devenant ainsi membre de la Compagnie Ointe.
Le sacrifice et les souffrances de Jésus-Christ comprenaient toutes les souffrances mentales et physiques et tous les renoncements à soi-même qui RÉSULTAIENT de sa consécration, jusqu’à ce qu’elle s’achève dans la mort. Elle comprenait donc le renoncement à toutes les ambitions humaines louables et appropriées que notre Seigneur, en tant qu’homme parfait, a dû expérimenter plus que ne pourraient le faire des hommes imparfaits. Elle incluait également l’opprobre qu’Il a supporté de la part de ses semblables pour la cause de la Vérité, en particulier de la part des enseignants de l’église nominale de son époque. Elle incluait aussi sa fatigue et son épuisement causés non seulement par la prédication, mais aussi par le don de sa propre énergie vitale pour le bien des autres en guérissant les malades, etc. – Marc 5 : 30.
Les disciples pourront se réjouir d’avoir participé à de telles souffrances de Christ, lorsque viendra le temps de la révélation de la gloire. Elles commencent à l’heure de notre consécration ; et si nous sommes fidèles, elles ne prendront fin qu’à notre mort. Pour nous, comme pour notre Chef et Modèle, le sacrifice consiste à nous priver de ce qui est légitime et convenable, dans nos efforts pour honorer Dieu, promouvoir la Vérité et aider de quelque manière que ce soit ceux qui sont dans le besoin, en particulier ceux de la Maison de la Foi. Manifestement, la plupart des membres du Corps de la Compagnie Ointe, à l’instar de leur Chef, consacreront plus de leur temps et de leurs corps sacrifiés à répondre aux besoins spirituels des gens qu’à leurs besoins physiques, bien que ceux-ci ne doivent pas être négligés.
DES İLLUSTRATİONS DE TELS SACRİFİCES
Peut-être qu’avant votre consécration, vous étiez ambitieux dans l’exercice d’un talent professionnel légitime. Mais votre consécration a exigé du temps et de la réflexion pour l’étude attentive de la Parole de Dieu, afin que vous puissiez vous familiariser avec Lui et avec sa volonté à votre égard, et que vous puissiez communiquer cette connaissance aux autres. Pour obtenir le temps nécessaire à l’accomplissement de ce travail, vous avez dû mettre un frein à votre ambition professionnelle. Votre temps et votre talent ne vous appartenaient plus, car vous les aviez consacrés au Seigneur. Ainsi, bien que les affaires professionnelles soient toujours nécessaires, elles sont devenues secondaires, et les affaires de votre Père ont été prioritaires. Par conséquent, vos anciennes ambitions ont été limitées au strict nécessaire pour l’avancement des affaires du Père céleste.
Peut-être aviez-vous pris un grand plaisir à rendre votre maison élégante, à vous habiller et à habiller votre famille avec élégance ; et vous aviez dit que c’était juste parce que vous aviez gagné votre argent de façon juste, et vous étiez sûr que Dieu aime les belles choses et que sa Maison céleste et sa famille sont élégantes. Mais maintenant que votre temps et votre argent sont pleinement consacrés, vous réalisez quelque chose du plaisir de vous sacrifier avec Christ en vous privant de ce luxe et en limitant votre dépense du temps et de l’argent du Seigneur à la fourniture de choses nécessaires et décentes aux yeux de tous les hommes.
Il se peut que vous aimiez la compagnie, que vous ayez passé de nombreuses heures agréables à écouter de la musique, à bavarder, à danser, à vous amuser et à jouer en toute innocence. Maintenant, sans condamner ces loisirs innocents dans le monde, votre alliance de sacrifice avec Christ exige que le temps, l’argent et l’influence que vous utilisiez auparavant de cette manière soient fidèlement rendus à Dieu, à l’exception de ce qui relève des nécessités ou des urgences ; que vos droits et privilèges dans ces domaines soient sacrifiés ; et que le temps, l’argent et l’influence soient utilisés pour le service de Dieu.
Il est possible que vous ayez été intéressé par la politique, par la question de l’alcoolisme, par la prévention de la cruauté envers les animaux, par le sujet de la paix internationale, par le mouvement de réforme des prisons, par un syndicat, etc., etc. Vous avez consacré de nombreuses heures, de nombreux dollars et tout le poids de votre influence à ces objectifs louables, et vous continuez à penser que vous les avez bien dépensés en essayant de faire le bien. Mais maintenant, vous vous apercevez que votre vœu de consécration vous oblige à suivre une voie différente, et que ces projets qui étaient votre propre volonté et votre propre façon de faire le bien doivent être sacrifiés aux projets de Dieu ; et vous devez suivre votre Chef.
En outre, si vous observez attentivement la carrière de notre Seigneur, vous vous apercevrez que, bien qu’Il ait été en sympathie avec toute réforme morale, Il a utilisé son temps et son influence entièrement à la prédication de l’Évangile ― la Bonne Nouvelle d’une grande joie, qui sera pour tous les peuples. Et au fur et à mesure que vous appréciez davantage les voies du Seigneur, vous vous rendez compte que ces réformes morales poursuivies par les personnes bonnes et bienveillantes du monde peuvent l’être tout aussi bien sans vous et ne pourront jamais atteindre la perfection jusqu’à ce que le Royaume du Messie en prenne le contrôle. Vous avez alors compris, comme vous ne l’aviez pas fait au début, la nécessité du travail dans lequel vous deviez être engagé ― que la prédication des « bonnes nouvelles des bonnes choses » à venir était la méthode de Dieu pour vous développer, ainsi que les autres disciples consacrés de notre Seigneur, pour participer à cette grande et fructueuse réforme morale qui s’appliquera dans le monde entier lorsque le Roi de gloire et son Épouse seront intronisés au pouvoir.
L’OPPOSİTİON DES ANCİENS AMİS
Jadis, non seulement vous vous complaisiez à faire preuve de générosité, en donnant pour tout et en parlant favorablement de tous, mais vous appréciiez hautement la bonne volonté et la faveur de tous à votre égard. Cela témoignait d’un bon esprit et d’un cœur large que personne ne pouvait s’empêcher d’admirer ; et une telle admiration est toujours agréable. Nous pouvons être sûrs que l’homme parfait qu’était Jésus aurait pris plaisir à faire ces mêmes choses. Mais dans le cadre de son alliance de sacrifice, Il devait se priver de ce plaisir et c’est ce qu’Il a fait. Il devait, et Il a réprimandé le péché, l’erreur et l’hypocrisie ; et ainsi Il a perdu (sacrifié) la bonne opinion et l’admiration de l’église nominale de son temps. Au lieu de laisser tranquillement les scribes et les pharisiens en paix, Il a dû sacrifier son inclination à la paix afin de faire avancer la vérité, honorer Dieu et bénir le peuple.
Vous avez constaté cela, vous aussi. Vous ne pouvez plus donner pour tout ; car par votre alliance de sacrifice avec Christ, vous avez déjà donné à Dieu TOUT CE QUE VOUS AVEZ. Maintenant, vous n’êtes que l’agent ou l’intendant de Dieu, et vous ne pouvez rien donner sans consulter ses directives et sans vérifier si cela servira à faire avancer la vérité ou l’erreur. Vous n’avez plus d’option ou de choix ; et bien sûr, certains qui vous considéraient autrefois comme un homme au grand cœur et généreux vous considéreront maintenant comme un homme étroit d’esprit et bigot.
Cela sera également vrai en ce qui concerne les questions doctrinales. Autrefois, vous aviez négligemment et par ignorance ― quoiqu’avec bienveillance ― supposé que toutes les dénominations chrétiennes croyaient de la même manière, et ne faisaient qu’emprunter autant de voies différentes vers le ciel, fixées par Dieu, afin que chacun puisse avoir le choix de sa forme d’adoration. Vos amis vous qualifiaient alors de chrétien large d’esprit. Mais après que votre consécration vous ait conduit à étudier le Plan de Dieu tel qu’il est consigné dans sa Parole, vous vous êtes rendu compte de votre erreur. Vous avez vu que vous n’aviez jamais été un chrétien au sens plein du terme, et que beaucoup des doctrines enseignées par toutes les dénominations sont contraires aux desseins de Dieu tels qu’ils sont révélés dans sa Parole. Ainsi, vous avez commencé à être ce que le monde appelle « étroit d’esprit », et vous avez été obligé de vous opposer à certains systèmes ainsi qu’à certaines doctrines. Finalement, avec une recherche plus approfondie des plans et des objectifs de votre Père céleste, vous avez découvert que les divers systèmes qui s’appellent eux-mêmes des églises et qui établissent des règles et des doctrines pour la foi et la pratique sont TOUTES de simples organisations humaines qui élaborent leurs propres doctrines et leurs propres contraintes, un mélange de vérité et de mensonge aveuglant et déroutant, à la fois pour le saint et le pécheur.
Lorsque vous avez découvert que l’Église mentionnée par notre Seigneur Jésus-Christ et ses Apôtres n’est pas l’un des systèmes créés par l’homme, ni même l’ensemble de ces systèmes, mais qu’elle est composée de la classe qui, ayant tout consacré à Dieu, a été acceptée par le Rédempteur et a vu son nom inscrit dans les cieux, alors une épreuve supplémentaire s’est présentée à vous. Sacrifieriez-vous, oui ou non, votre honneur, votre statut social, votre « bonne réputation » et votre largesse d’esprit pour LA VÉRITÉ ?
Ce fut l’une des plus dures de vos SOUFFRANCES ; pourtant, avec le Maître, vous avez dit : « Père, glorifie ton nom. » (Jean 12 : 28). Et lorsque vous avez vu la contrepartie de cela dans le sacrifice de notre Rédempteur, vous L’avez entendu dire : « Il suffit au disciple d’être traité comme son Seigneur » (Matthieu 10 : 25). Il vous est arrivé ce que je vous avais annoncé : « Lorsqu’on dira faussement (et souvent par ignorance) de vous toute sorte de mal à cause de Moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux. » (Matthieu 5 : 10, 11). Dans votre allégresse, vous ne trouvez plus étranges les épreuves ardentes qui vous accablent. Dorénavant, réjouissons-nous de plus en plus de ces souffrances ― nous réjouissant d’être jugés dignes de souffrir maintenant pour Christ ; car celui qui souffre ainsi fidèlement jusqu’à la mort sera aussi jugé digne de régner avec Lui dans la vie à venir.
Livre des Sermons CTR p649