Les trois naissances de notre Seigneur

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Lorsque nous examinons les Saints Ecrits, nous constatons que Jésus-Christ, notre Seigneur et Maître, expérimenta trois naissances.

La première

Il en est question dans l’épître aux Colossiens, chapitre premier et verset 15 : « Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création ».

C’était donc le premier Etre créé, le commencement de la création de l’Eternel et c’est ce que confirme l’Apocalypse, au chapitre 3 et au verset 14, où nous lisons : « Et à l’ange de l’assemblée qui est à Laodicée, écris : Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu. »

Nous retrouvons cette affirmation dans les Proverbes, où notre Seigneur est personnifié par la « Sagesse » et où on lit, au chapitre 8 et aux versets 24, 25 et 26 : « Quand il n’y avait pas d’abîmes, j’ai été enfantée, quand il n’y avait pas de sources pleines d’eau. Avant que les montagnes fussent établies sur leurs bases, avant les collines, j’ai été enfantée, lorsqu’il n’avait pas encore fait la terre et les campagnes, et le commencement de la poussière du monde. »

Quelle fut la condition du Seigneur à sa création ?

Il fut créé comme Etre esprit, comme Etre céleste car, comme le mentionne l’Apôtre Paul en 1 Corinthiens 15 : 40 : « … il y a des corps célestes et des corps terrestres ; mais différente est la gloire des célestes, et différente celle des terrestres. » Les êtres célestes sont invisibles à l’œil humain. Jésus ne possédait pas alors l’immortalité, la nature divine. Il possédait une nature céleste, angélique, très probablement la nature angélique du plus haut rang.

Dieu l’appela le « Logos », mot grec qui signifie « Parole ». Le Logos, comme Porte-Parole de l’Eternel, était revêtu d’une certaine puissance parmi les anges, mais ce n’était pas Dieu le Tout-Puissant. Par contre, comme le mot Dieu signifie « puissant », ce mot désignait parfois le Logos, et même d’autres êtres dans les Saints Ecrits. Ainsi lisons-nous dans l’Evangile de Jean, chapitre 1er et versets 1 et 2, d’après la Diaglott : « Dans un commencement était la Parole [le Logos], et la Parole était avec le Dieu, et un dieu était la Parole. Elle était au commencement avec le Dieu. » Ces versets font bien ressortir que le Logos était un être puissant, mais pas le Tout-puissant. Une certaine gloire Lui avait été alors accordée. Cela ressort de ses paroles rapportées en Jean 17 : 5 : « Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi-même avant que le monde fût. »

Quelle fut l’œuvre accomplie par le « Logos » ?

Le Tout-Puissant l’employa comme agent exécuteur dans toute l’œuvre de la création. « Toutes choses furent faites par elle, et sans elle pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait. » – Jean 1 : 3.

« … toutefois, pour nous, il y a un seul Dieu, le Père, duquel sont toutes choses, et nous pour lui, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par lequel sont toutes choses, et nous par lui. » – 1 Corinthiens 8 : 6.

L’emploi de notre Seigneur comme artisan dans l’œuvre de la création est aussi mentionné dans les Proverbes, au chapitre 8 et aux versets 29 et 30 : « Lorsqu’il donna une limite à la mer, pour que les eaux n’en franchissent pas les bords, lorsqu’il posa les fondements de la terre, j’étais à l’œuvre auprès de lui, et je faisais tous les jours ses délices… ».

Remarques

Il est donc clair que notre Seigneur, comme première créature de l’Eternel, eut un début et qu’au regard de l’Eternel, Il était et demeure son Fils. Il fut un temps où Il n’existait pas, tandis que l’Eternel, son Père Céleste, a toujours existé. Il n’a pas de commencement ni de fin, comme l’indique le Psaume 90, aux versets 1 et 2, où il est écrit :

« Seigneur  [ici, le mot Seigneur s’applique à l’Eternel] ! Tu as été pour nous un refuge, de génération en génération. Avant que les montagnes fussent nées, et que tu eusses créé la terre et le monde, d’éternité en éternité, tu es Dieu. »

Il en résulte qu’il n’y a pas eu et qu’il n’y a pas égalité absolue entre le Tout-Puissant et son Premier-né, le Logos. Cela signifie que la doctrine de la Trinité, qui veut qu’il y ait un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint Esprit, personnes absolument égales en toutes choses, n’a pas le soutien des Saint Ecrits. Arius avait donc raison, quand il se dressa contre la doctrine de la Trinité au Concile de Nicée.

Deuxième naissance

Et tout d’abord, pour quelle raison fallait-il que le Seigneur naquît une deuxième fois ? C’était en vue de l’œuvre de la rédemption de l’homme. Dieu avait fait part au Logos de son désir de racheter l’humanité du péché et de la mort, pour pouvoir accorder aux hommes la vie éternelle sur terre. Il Lui a aussi fait part de son désir d’appeler d’entre le genre humain un Petit Troupeau, une Eglise, pour l’associer à Lui-même dans son Royaume et la faire participer à son œuvre et à sa gloire, en tant que son Epouse.

Pour ce faire, le sacrifice d’un Etre humain parfait était nécessaire, et le Logos accepta de le devenir, car aucun homme, d’entre le genre humain, ne pouvait le fournir, en raison de l’imperfection héritée d’Adam. De là, la nécessité du transfert du Logos, de la condition céleste à la condition terrestre. L’Apôtre Paul en fait mention au chapitre 2 de l’épître aux Philippiens. Lisons les versets 5 et 6 :

« Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu… »

Ces versets confirment que le « Logos » n’était pas l’égal de Dieu et qu’Il ne cherchait pas à le devenir. Il existait alors « en forme de Dieu », en tant qu’Etre Esprit, comme nous l’avons déjà dit.

Voici maintenant le verset 7

« Mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur [d’esclave, selon le texte grec], en devenant semblable aux hommes… ». Ainsi, en devenant semblable aux hommes, notre Seigneur a pris une forme d’esclave. Nous savons comment Jésus est devenu semblable aux hommes. C’était par la conception, au moyen du Saint Esprit, dans le sein de Marie, puis de sa naissance. Il naquit comme être humain, semblable à tout autre être humain et, de cette façon, il a pris une forme d’esclave, parce que tout homme se trouve assujetti à un esclavage. De qui, ou de quoi l’homme est-il esclave ? Il est esclave du péché et de la mort.

Le Seigneur devint-Il aussi esclave du péché et de la mort ?

Non ! Il n’a jamais commis de péché ! Il était saint, innocent, sans souillure et séparé des pécheurs. – Hébreux 7 : 26. Mais Il naquit semblable à ceux qui se trouvaient sous la domination du péché et de la mort adamique, afin de pouvoir se charger de leurs péchés et mourir en sacrifice pour eux.

Il est en effet écrit :

que « l’Eternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous. » – Esaïe 53 : 6

qu’ « …il a porté les péchés de beaucoup d’hommes » – verset 12.

que « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous… » – 2 Corinthiens 5 : 21.

Qu’Il « était blessé pour nos péchés » – Esaïe 53 : 5.

Et que : « Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours » – Verset 10.

La postérité du Seigneur, mentionnée dans ce verset 10 du chapitre 53 d’Esaïe, ce seront tous ceux d’entre le genre humain qui, dans le Royaume, accepteront Christ comme leur Rédempteur et parviendront à la vie éternelle sur terre. Et ceci, nous le comprenons bien. Mais notons que, pour ce faire, le Seigneur a dû se dépouiller de sa « forme de Dieu » comme l’indique le verset 6 du chapitre 2 de l’épître aux Philippiens. Autrement dit, Il a dû se dépouiller, ou se vider, d’après le texte grec, du corps céleste qu’Il possédait en tant que Logos.

Comment ce dépouillement a-t-il pu se réaliser ?

En rapport avec cette interrogation, il y a lieu de considérer que, selon l’épître aux Romains, chapitre 6 et verset 10, Christ, quand Il est mort, « c’est pour le péché qu’Il est mort une fois pour toutes ». Cela sous-entend qu’Il ne mourut pas en d’autres circonstances, pour d’autres causes et, en particulier, à l’occasion de son transfert des conditions célestes aux terrestres. En cette circonstance-là, il n’y a donc pas eu, pour Lui, de cessation de vie.

Ceci étant, nous pourrions émettre l’hypothèse suivante : dans la procréation humaine, c’est un germe de vie, le sperme qui, dans le corps d’une femme développe progressivement les différentes parties du corps humain jusqu’à sa formation complète intervenant au bout d’un certain délai. Ce germe vivant, cette semence humaine contient tout un programme conçu selon une sagesse infinie qui provoqua l’étonnement et l’admiration du Psalmiste David. Mention en est faite dans le Psaume 139. Mais si l’Eternel, à partir du germe, est capable de développer un être, nous pouvons être certains qu’Il est tout aussi capable de réduire un être créé à l’état de semence vivante, en appliquant le processus inverse. Autrement dit, Il a pu réduire le corps céleste du Logos à l’état de semence vivante, qu’Il a introduite ensuite, au moyen du Saint Esprit, dans le corps de Marie, et celle-ci, étant de nature humaine, Lui a formé un corps humain, et ce corps était parfait, puisque la semence reçue était parfaite. Ainsi a pu s’effectuer le dépouillement du Logos. Et constatons que, dans le dépouillement compris de cette manière, le corps céleste du Logos disparaît, tandis que dans la naissance de Jésus, seule la nature humaine existe, et il n’y a pas cessation de vie. Et c’est ainsi que le Seigneur a pu être fait de peu inférieur aux anges, selon le Psaume 8, verset 5 ou 6, selon le cas.

Parlons maintenant du baptême du Seigneur

Citons ce que dit Marc au sujet de ce baptême, au chapitre premier et aux versets 9 à 11 :

« En ce temps-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Au moment où il sortait de l’eau, il vit les cieux s’ouvrir, et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Et une voix fit entendre des cieux ces paroles : Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis mon affection. »

Ce baptême symbolisa la consécration du Seigneur. Une fois ce symbole effectué, le Saint Esprit descendit sur Lui, indiquant que l’Eternel acceptait cette offrande ; de plus, par cet Esprit Saint, Jésus fut à la fois oint et engendré. Il fut oint, et par cette onction, Il devenait l’Oint, c’est-à-dire le Christ, le Messie ; car ces deux mots, Christ, en grec, et Messie, en hébreu, signifient tous deux  « Oint ». Et Il fut oint pour être Roi et Souverain Sacrificateur, selon l’ordre de Melchisédec. – Hébreux 6 : 20.

Il fut aussi engendré à une nouvelle nature, à la nature divine, devenant ainsi une Nouvelle Créature. Une nouvelle vie commença à se développer en Lui, une vie d’origine céleste. Ainsi, à partir du baptême et jusqu’à la mort effective sur la croix, il y avait en Jésus-Christ ce qui mourait, c’était l’Être humain offert en sacrifice ; et il y avait ce qui vivait, c’était la Nouvelle Créature engendrée du Saint Esprit. On peut donc dire que, pendant ce temps-là, il y avait deux natures en Jésus-Christ, la nature humaine consacrée, et la nature céleste, générée par l’Esprit Saint.

Et la Nouvelle Créature était soumise à des souffrances et des épreuves de fidélité.

A ce sujet, il est écrit que le Seigneur, « a appris, bien qu’Il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes » – Hébreux 5 : 8. Notre Seigneur fut toujours obéissant à son Père Céleste, que ce soit dans le ciel, en tant que Logos, ou sur terre, avant sa consécration. Son obéissance se manifestait alors dans des conditions de vie paisibles, heureuses.

Mais l’obéissance dans des conditions de vie adverses, dans les souffrances, et des souffrances extrêmes, cela, Jésus l’a appris uniquement au cours de son ministère terrestre concernant sa consécration et, particulièrement, dans les derniers moments de sa vie sur terre, c’est-à-dire dans le jardin des Oliviers et, ensuite, sur la croix, à Golgotha.

Par ces souffrances, Il fut « élevé à la perfection », est-il écrit en Hébreux, chapitre 2 et verset 10 (version Scofield) : « Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, ait élevé à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut. », c’est-à-dire Jésus-Christ. Jésus fut rendu « parfait par les souffrances », comme parfaite Nouvelle Créature de nature divine, à sa résurrection, du fait d’avoir souffert la mort avec une obéissance totale. Il démontra ainsi qu’Il était digne d’être le Prince de notre salut, et Il acquit l’expérience nécessaire afin, comme l’indiquent les versets 17 et 18 de ce chapitre 2 de l’épître aux Hébreux, « d’être un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu,… car du fait qu’il a souffert lui-même quand il fut tenté, il peut secourir ceux qui sont tentés », ceux qui le sont actuellement parmi son peuple, et Il pourra secourir de même, dans le Millénaire, ceux qui s’efforceront d’obéir à ses commandements.

Mais précisons ici que l’élévation à la perfection, à sa résurrection, comme parfaite Nouvelle Créature, avec son corps glorieux, n’est pas la seule pensée renfermée dans le verbe grec « teleioõ », utilisé en Hébreux 2 : 10. Darby, en lieu et place de l’expression « élevé à la perfection », emploie le seul mot « consommât ». Et il fournit l’explication suivante en bas de page : « consommer, ou rendre parfait, dans l’épître aux Hébreux, c’est faire tout ce qui est nécessaire pour rendre propre à remplir un office. »

L’office attribué par l’Eternel au Seigneur, c’est, comme nous l’avons vu, celui de Souverain Sacrificateur et de Roi. Ce que le Seigneur avait à faire, pour être apte à remplir ces fonctions, c’était, comme nous l’avons vu également, apprendre l’obéissance par les souffrances, de même que la compassion. Il a appris et l’une et l’autre au cours des 3 années et demie de sa consécration, jusqu’à la croix, et même sur la croix plus qu’à tout autre moment, car ce fut là que les souffrances furent les plus pénibles.

Aussi, et dans le sens considéré maintenant, nous pouvons dire que ce fut sur la croix que notre Seigneur fut consommé, rendu définitivement parfait, apte aux fonctions de Roi et de Souverain Sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec.

Des explications intéressantes sur la signification du mot « teleioõ » se trouvent également dans le Lexique « Grec – Anglais » du Nouveau Testament, de Thayer, au regard de la référence Strong n° 5048. Il y est écrit, entre autres : « compléter (rendre parfait), c’est-à-dire ajouter ce qui manque encore afin de rendre une chose pleine. … amener son caractère à la perfection… ». Il s’agit donc de compléter par ce qui manque. Cette explication correspond à celle de Darby ; nous ne nous y arrêterons donc pas.

Autre explication : « Amener à la fin (au but) proposé. – Hébreux 7 : 19. » Cette explication est valable à propos du développement des qualifications requises. Le Seigneur fut consommé, rendu parfait définitivement, au moment de sa mort. Elle est aussi valable en ce qui concerne le but final que se proposait l’Eternel, à propos de Jésus : l’élévation à la gloire, l’attribution d’une très grande récompense.

Autre explication encore : « rendre parfait ou consommer, c’est-à-dire élever à l’état qui lui convenait : il en fut ainsi de Dieu élevant Jésus à l’état de la majesté céleste, Hébreux 2 : 10 » Il s’agit ici de l’élévation du Seigneur après sa résurrection et son ascension, Cette explication confirme celle donnée en premier lieu.

Considérons maintenant les effets de la mort du Seigneur

Sur la croix, son sacrifice était réalisé. Là, Il est mort pour l’humanité entière. Là, Il s’est donné Lui-même en rançon pour tous, selon 1Thimotée 2 : 6. Là, et selon la première pensée de l’Auteur des Etudes des Ecritures, le prix de la rançon a été payé, et selon sa dernière pensée, il a été fourni, le paiement étant effectué lors de l’imputation des mérites de Christ. Et dans les annales de l’histoire de l’humanité, cette mort sur la croix constitue et constituera à tout jamais l’événement le plus important !

Et comment interpréter le cri final :

« Père, je remets mon esprit entre tes mains » – Luc 23 : 46.

Il remettait entre les mains de son Père Céleste son espérance de vie, l’espérance qu’Il Le ramènerait à la vie comme Etre céleste, et Il remettait aussi, entre ses mains, les mérites de son sacrifice humain. Il s’agissait d’une mise en dépôt de ces mérites, en vue d’une utilisation conforme à la volonté de l’Eternel, comme l’indique la préface au Volume 5. Quant au corps du Seigneur, son corps de chair, il fut mis au tombeau par Joseph d’Arimathée (Matthieu 27 : 57-60), et ensuite il disparut. Il paraît certain que des anges l’ont enlevé pour le cacher. Il est possible que l’Eternel le garde caché, pour le montrer au monde dans le Royaume. Peut-être fut-ce aussi pour que ce corps ne devienne pas un objet d’idolâtrie. Nous nous souvenons que le corps de Moïse fut aussi caché par l’Eternel, qui ne permit pas que Satan se l’approprie pour l’utiliser à ses fins. – Voir Deutéronome 34 : 6 et Jude, verset 9.

Quant à la Nouvelle Créature, elle s’est endormie comme dans le cas d’Etienne, selon Actes 7 : 60, et elle resta endormie jusqu’au troisième jour.

Et que se passa-t-il à sa résurrection, le 3e jour ?

Il y eut réveil de cette Nouvelle Créature qui reçut le glorieux corps céleste qui Lui était destiné. Ainsi, et selon 1 Pierre 3 : 18, « mis à mort quant à la chair », comme Etre humain parfait, Il a été « rendu vivant quant à l’Esprit », comme Etre Esprit glorieux, de nature divine. Et depuis, Il possède cette seule nature divine ; mais n’oublions pas qu’Il avait à sa disposition les mérites de son sacrifice, placés entre les mains de Dieu. Il commença à les utiliser le Jour de la Pentecôte, au profit de l’Eglise. Il les utilisera au bénéfice du monde, à l’inauguration du Royaume.

La troisième naissance

Ainsi aussi le Seigneur fut le premier- d’entre les morts, ce que nous avons déjà signalé. Cette résurrection est donc bien comparée à une naissance d’entre les morts. Et cette naissance fut précédée d’un engendrement de l’Esprit, ce que nous avons déjà mentionné également. Cette distinction entre engendrement et naissance de l’Esprit n’est pas clairement observée dans nos Bibles.

On lit, par exemple, en Actes 13 : 32,33 :

« Et nous, nous vous annonçons cette bonne nouvelle que la promesse faite à nos pères, Dieu l’a accomplie pour nous en ressuscitant Jésus, selon ce qui est écrit dans le Psaume deuxième : Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui. »

Puisqu’il est question de la résurrection du Seigneur, dans ces versets, il y est donc question de sa naissance d’entre les morts, et non de son engendrement de l’Esprit. A propos de cette incorrection, il se trouve des explications dans l’extrait ci-après d’un article sur la régénération, publié le 15 juillet 1904, que l’on trouve dans l’ouvrage « Glanage de Moisson », et qui est reproduit en français dans le Périodique « Messager », numéro 2 de l’année 2003.

Sous-titre : Comment Christ « naquit de nouveau » ? :

« …La résurrection de notre Seigneur est mentionnée en trois autres circonstances, comme ayant été une naissance d’entre les morts, mais notre version commune en a obscurci la pensée en traduisant par le mot engendré au lieu du mot . Ces cas sont en Actes 13 : 33 ; Hébreux 1 :5 ; 5 : 5. Ces versets sont des citations provenant des Psaumes et, de l’explication fournie par l’Apôtre en Actes 13 : 33, il est clair qu’elles se rapportent à la résurrection de notre Seigneur.

Notre Seigneur fut engendré de l’Esprit Saint au moment de son baptême, et la nouvelle créature-esprit, engendrée là, naquit à sa résurrection. Pareillement, ses disciples sont engendrés au moment de leur consécration complète et, si la nouvelle créature prospère, le temps de la « vivification », de l’activité au service du Seigneur, même dans ce corps mortel, pourra être discerné ; et si la croissance en grâce, en connaissance et en amour – croissance à la ressemblance divine – continue, il en résultera, à coup sûr, une naissance de l’Esprit dans chaque cas, à la nouvelle nature, dans la ‘ première résurrection’… »Fin de citation.

La vie en Lui-même

A la résurrection de Jésus-Christ, se sont aussi accomplies les paroles suivantes rapportées dans l’Evangile de Jean, au chapitre 5 et au verset 26 : « Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. »

La vie en soi-même, c’est une vie inhérente, qui ne dépend d’aucun élément extérieur. C’est l’immortalité, l’incorruptibilité. Celui qui la possède ne peut mourir. Le Seigneur, à sa création comme Logos, ne la possédait pas. Mais, selon ses paroles, l’Eternel lui offrit la possibilité de l’obtenir, comme récompense, dans la mission qu’Il Lui confia. Jésus fut fidèle, et Il obtint cette récompense. Il fut ressuscité comme Etre esprit de nature divine.

Cela est confirmé en Hébreux,

Chapitre 1er et verset 3, version Darby, dans l’expression « l’empreinte de sa substance », s’appliquant au Seigneur ressuscité. Autrement dit, le Seigneur est devenu l’empreinte de la substance du Père, et par conséquent « le resplendissement de sa gloire » lorsqu’Il fut ressuscité.

La « substance » du Père Céleste, c’est bien une substance immortelle, incorruptible. Selon l’Apôtre, cette substance, devenue celle du Seigneur, est aussi promise à l’Eglise. Il est à noter que le terme « empreinte », dans l’expression « empreinte de sa substance », est ici la traduction d’un mot grec qui signifie « caractère ». Autrement dit, le Seigneur serait devenu le « caractère » de la « substance » de l’Eternel. Si ce mot confirme l’interprétation précédente tirée du mot « empreinte », il peut avoir une signification plus étendue et signifier, en plus, la possession d’un caractère semblable à celui de l’Eternel. Et effectivement, le Seigneur, après avoir appris l’obéissance dans les souffrances, après avoir aussi parachevé sa compassion au vu des misères et des souffrances humaines, est parvenu au développement d’un caractère absolument semblable à celui du Père Céleste.

N’oublions pas qu’il nous faut nous efforcer d’y parvenir également. Nous n’y arriverons pas à 100 %, mais sachons que si nous faisons de notre mieux, les mérites du Seigneur suppléeront à la différence manquante.

Quant à la sacrificature selon l’ordre de Melchisédec,

selon l’Epître aux Hébreux, chapitre 6 et versets 18 à 20, c’est à sa résurrection que notre Seigneur devint Souverain Sacrificateur selon cet ordre. Remarquons que, si l’onction en vue de l’exercice de cette charge fut conférée au Seigneur à son baptême, par la réception du Saint Esprit, le Seigneur ne reçut le titre officiel de Souverain Sacrificateur selon l’ordre précité qu’à sa résurrection.

Toutefois, il nous faut signaler que la fonction de Sacrificateur, notre Seigneur la commença auparavant déjà, par le sacrifice qu’Il fit de Lui-même, à son baptême au Jourdain. Ici, il y a lieu de remarquer que notre Seigneur ne pouvait être Sacrificateur selon l’ordre d’Aaron, car Il n’était pas de la tribu de Lévi, mais de Juda (Hébreux 7 : 14-16); en conséquence, Il ne pouvait accomplir son propre sacrifice qu’en tant que Sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec. Et sur ce point, il y a lieu de constater que Jésus, Souverain Sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec, accomplit, durant l’âge de l’Evangile, une œuvre de sacrifice, illustrée par l’œuvre accomplie sous la sacrificature aaronique, au cours de l’âge Judaïque.. Par contre, il paraît évident que l’œuvre illustrée dans le récit biblique présentant Melchisédec bénissant Abraham (Genèse 14 : 17-20), sera accomplie dans le Royaume, par le Grand Souverain Sacrificateur et Roi selon l’ordre de Melchisédec, le Christ glorifié, Tête et Corps, et ce sera une œuvre de bénédiction.

Tout pouvoir dans le ciel et sur la terre,

Lui a aussi été donné à sa résurrection, selon ses propres paroles rapportées en Matthieu, chapitre 28 et verset 18. A sa résurrection, le Seigneur fut aussi l’Agneau immolé ramené à la vie et déclaré digne de recevoir le Livre scellé de sept sceaux, que tenait dans sa main droite Celui qui était assis sur le trône. – Apocalypse 5 : 1, 6, 9.

D’autres dispositions ont pu aussi être prises immédiatement après la résurrection du Seigneur en rapport avec les récompenses qui Lui ont été accordées. Nous les regrouperons dans le point suivant qui est :

La glorification du Seigneur.

Cette glorification, ou installation dans l’honneur, la puissance, avec toute la gloire et la majesté de l’office dans lequel le Seigneur fut introduit, suivit son ascension et précéda l’envoi du Saint Esprit, selon l’Evangile de Jean, chapitre 7 et verset 39, où il est écrit : « Il dit cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié. »

Apparemment, ce fut un événement tout particulier, et tout à l’honneur de notre Sauveur et Maître, qui revenait dans les sphères célestes, après les avoir quittées trente-quatre années et quelques mois plus tôt. Alors, Il reçut un nom au-dessus de tout nom, conformément à Hébreux 1 : 4 et Philippiens 2 : 9,10. Il fut établi Héritier de toutes choses, suivant Hébreux 1 : 2, et Il fut investi de la royauté, selon Luc 19 : 12.

Il n’est donc pas étonnant que le livre de l’Apocalypse, au chapitre 14 et au verset 14, Le présente à son retour avec une couronne sur la tête, symbole de la royauté, lorsqu’Il effectue l’œuvre de la moisson de l’âge de l’Evangile, représentée par la faucille tranchante à la main.

Alors également, lors de sa glorification, le Seigneur reçut le sceptre de droiture, le droit de gouverner, symbole apparenté à celui de la couronne et mentionné en Hébreux 1 : 8. Alors aussi, fut lancé l’ordre : Que tous les anges de Dieu l’adorent (Hébreux 1 : 6). Alors encore, Il vint recevoir le livre de la main de Celui qui était assis sur le trône. – Apocalypse 5 : 7.

Voici maintenant les premières choses accomplies par le Seigneur après sa glorification

En premier lieu, Il a comparu devant Dieu pour les membres de l’Eglise entière des Premiers-nés devant être appelés tout au long de l’Age de l’Evangile. Et Il a fait application en leur faveur des mérites de son Sang en dépôt auprès de Dieu. Par cette application, ils étaient (et sont) purifiés de leurs péchés. – Hébreux 9 : 24 ; 1 : 3.

Il est à noter que si le Sang du Seigneur purifie des péchés, il constitue aussi le prix du rachat, la Rançon, selon la 1ère épître de Pierre, chapitre 1 et versets 18 et 19. Il en résulte que, par cette application du Sang du Seigneur, furent de même rachetés, officiellement dirons-nous, ceux en faveur desquels ce Sang fut appliqué, c’est-à-dire les membres de l’Eglise entière des Premiers-nés (Petit Troupeau et Grande Multitude). – 1 Corinthiens 6 : 20.

Quant au monde, son rachat officiel, et la purification de ses péchés interviendront lors de la deuxième comparution du Seigneur devant Dieu, juste avant l’inauguration de son royaume et au cours de laquelle les mérites de son Sang seront appliqués au profit de l’humanité. Ensuite, après avoir accompli la purification des péchés, et selon Hébreux 1 : 3,

« Il s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts. »

La « droite » signifie la place principale, la position d’excellence ou de faveur la plus rapprochée de l’Eternel, faisant participer à son autorité et à sa domination suprêmes, ce qui est en outre indiqué par le fait d’être assis sur le trône de Dieu. De toute évidence, ce fut alors qu’Il reçut de son Père Céleste l’Esprit Saint et le répandit sur les disciples réunis à Jérusalem. C’était le Jour de la Pentecôte (Actes 2 : 33). Cela se fit effectivement après sa glorification. Et Il rompit le premier des sept sceaux du Livre qu’Il avait reçu de son Père céleste (Apocalypse 6 : 1), et le rompement des autres sceaux suivit.

Ainsi, progressivement, la compréhension du Plan de Dieu, de ses desseins, était accordée au peuple de Dieu des sept époques de l’Age de l’Evangile. Et nous, qui vivons maintenant, avons le privilège de participer à cette connaissance plus abondamment que d’autres parce que, le dernier sceau étant rompu, le livre est ouvert pour tous ceux qui suivent l’Agneau. Et ils peuvent admirer la grandeur et la beauté du Plan conçu par le Maître de l’univers, afin de nous faire « connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu’il avait formé en lui-même, pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. » – Ephésiens 1 : 9,10.

Nous parlerons maintenant d’un prolongement de gloire.

Nous pouvons ajouter qu’à cette gloire personnelle du Seigneur s’ajoutera, le moment venu, la gloire promise aux membres de l’Eglise. A ce sujet, il est écrit dans le Volume 1, à la page 281 :

« Nous ne savons pas combien de temps après leur « changement » ou perfectionnement en êtres spirituels (degré L), ceux-ci, comme une troupe entière et complète, seront glorifiés (degré K) avec le Seigneur, et unis avec lui en puissance et en grande gloire. Cette union et cette pleine glorification du corps entier de Christ avec le Chef sont, selon notre compréhension, les « noces de l’Agneau » avec son épouse… ». – Fin de citation.

Alors, le Seigneur s’assiéra sur son trône, selon Matthieu 25 : 31 : « Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. »

Alors aussi, les membres de l’Eglise, glorifiés, seront assis avec Lui sur son trône : « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.» – Apocalypse 3 : 21.

Et alors, également, la gloire du Seigneur et de l’Eglise sera révélée au monde, comme nous en informe l’épître aux Colossiens, chapitre 3 et verset 4 : « Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. »

Pour terminer, nous citerons les paroles de louange rapportées en Apocalypse, chapitre 5 et versets 11 et 12 : « Je regardai et j’entendis la voix de beaucoup d’anges autour du trône, des êtres vivants et des anciens, et leur nombre étaient des myriades de myriades et des milliers de milliers. Ils disaient d’une voix forte : L’Agneau qui a été immolé est digne de recevoir puissance, richesse, sagesse, force, honneur, gloire et louange. » – Frère Adolphe Debski.

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