L’ESPRIT D’OBLIGEANCE

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« Que chacun de nous complaise au prochain pour ce qui est bien en vue de l’édification. »

– Romains 15 : 2 –

Dans notre texte, l’apôtre Paul ne dit pas : « Que les plus jeunes complaisent à leur prochain », ni : « Que les plus âgés complaisent à leur prochain » ; mais il dit : « Que chacun de nous complaise au prochain. » Tous les enfants de Dieu devraient avoir un tel intérêt l’un pour l’autre et pour la cause du Seigneur, et devraient avoir tellement de l’esprit du Seigneur, qu’ils chercheraient plutôt à se sacrifier qu’à se donner satisfaction, surtout au détriment des autres.

Si nous avons l’esprit du Maître, nous trouverons différentes manières de nous sacrifier sans attendre des directives précises. La Loi d’Amour nous incitera à agir contrairement à nos propres préférences naturelles, si, ce faisant, nous nous entraidons de la bonne manière.

Dans sa lettre aux Corinthiens, l’Apôtre illustre ce principe par une application pratique concernant la coutume grecque d’offrir leur viande dans leurs temples. Après avoir été ainsi offerte aux idoles, la viande était considérée comme étant particulièrement sacrée. Par conséquent la quasi-totalité de la viande disponible était offerte aux idoles, de sorte que chaque fois que quelqu’un voulait avoir de la viande, il ne pouvait en trouver aucune qui ne soit offerte de la sorte.

Ceux qui s’étaient détournés de l’idolâtrie pour devenir chrétiens savaient que l’adoration des idoles était un péché ; car ils avaient appris qu’il n’y a qu’un seul vrai Dieu. Ils savaient aussi que la viande elle-même ne subissait aucune altération en étant offerte aux idoles ; car une idole n’est rien. Mais ils étaient prêts à se priver de viande, plutôt que de blesser la conscience d’un frère faible qui pensait encore que la viande ainsi offerte était sacrée, ou contaminée. L’Apôtre déclare qu’il préférait s’abstenir complètement de viande, plutôt que de risquer de faire trébucher un frère qui ne pouvait avoir un point de vue plus large et plus juste. Faire trébucher une telle personne pourrait la rejeter tout à fait, hors du droit chemin.

RESPONSABLES QUANT À NOTRE INFLUENCE

L’Apôtre ne dit pas que ce n’était pas bien de manger de la viande ; mais il dit qu’il était prêt à renoncer à ses droits et privilèges afin d’édifier autrui. Ces autres dont il parle n’étaient pas venus à apprécier pleinement le fait que la viande offerte aux idoles n’avait pas été altérée de cette manière. Déposer de la viande devant un morceau de pierre ne pouvait pas la dénaturer ; et donc la placer devant une idole ne pouvait rien lui faire non plus. Mais l’apôtre Paul était à même de renoncer complètement à manger de la viande plutôt que de faire trébucher un frère.

Le principe est évident. Nous devrions, si nécessaire, être prêts à nous priver de certains de nos privilèges, si cette attitude peut aider un frère et l’empêcher de faire un faux pas. Certains enfants de Dieu ont une conscience très délicate, d’autres sont moins sensibles. Plus quelqu’un est enseigné à l’école de Christ, plus il a de capacités, et plus il se trouve en mesure de discerner facilement ce qui serait agréable au Seigneur. En tant que chrétien, il ne voudrait rien faire qui puisse offenser le Seigneur, même s’il devait se passer de viande pour le reste de sa vie.

Mais s’il voulait suivre la manière de faire que sa propre conscience approuve, alors la question serait : Son intelligence, son équilibre mental, permettraient-ils de faire du tort à un frère ? Voudrait-il faire trébucher un frère, le rendre faible, l’amener à violer sa conscience ? Voudrait-il perdre toute influence bénéfique sur son frère ? L’Apôtre répond à cette suggestion par la négative ; il dit : Lorsque vous péchez ainsi contre les frères en blessant leur faible conscience, vous péchez contre Christ. « C’est pourquoi, si la viande est une occasion de chute pour mon frère, je ne mangerai pas de chair, à jamais, pour ne pas être une occasion de chute pour mon frère. » – 1 Corinthiens 8 : 1-13 (DARBY).

QUANT À L’OBSERVANCE DU DIMANCHE

En appliquant le principe ci-dessus – notre responsabilité quant à notre influence – à l’observance du dimanche, nous ne devrions pas nous sentir assujettis, comme l’étaient les Juifs relativement à leur jour de sabbat. Mais nous devrions éviter de provoquer ou créer des remous pour rien. Nous devrions éviter de chanter ou de jouer sur un instrument quoi que ce soit qui ne serait généralement pas reconnu comme étant en harmonie avec les choses saintes. Nous devrions éviter tout ce qui pourrait être considéré par d’autres comme un non-respect du sabbat. Nous devrions faire cela par rapport à notre influence. Selon notre compréhension, chaque jour fait partie du grand sabbat dans lequel nous sommes entrés – le repos en Christ. Nous avons une plus grande liberté. Mais nous ne devons pas user de cette liberté au préjudice des autres.

Beaucoup de gens pensent que toute forme de travail est une violation du quatrième commandement. De notre point de vue, nous savons que le sabbat juif était typique ; et nous comprenons ce qu’est l’antitype. Nous jouissons de l’antitype de ce sabbat. Mais bien que nous ayons la liberté de travailler le dimanche, agir de la sorte pourrait faire trébucher notre prochain. Nous ne violerions aucun principe, si nous n’observions pas le repos dominical ; mais pour ne pas faire trébucher notre prochain, nous sommes heureux de nous reposer de notre travail et de nous vouer à l’étude de la Parole de Dieu.

En général, les Chrétiens n’observent pas le dimanche de la façon qu’ils pensent devoir l’observer. Le point de vue d’un grand nombre de personnes est qu’ils devraient l’observer d’une façon aussi rigide que l’exige la loi juive ; et qu’on ne devrait se servir ni du bœuf, ni de l’âne, ni de l’automobile, ni du tramway. En effet, ils désapprouveraient que l’on parcoure une grande distance le jour du sabbat.

A vrai dire, les membres de l’église nominale d’aujourd’hui ne vivent pas conformément à leurs propres conceptions de la Loi de Dieu. Pour autant que nous en ayons l’occasion, nous aimerions aider ces personnes à acquérir une meilleure compréhension du sabbat, afin que leur conscience ne soit pas offensée, mais libre de toute inquiétude. Le dimanche devrait être un jour calme et révérencieux à tous les égards et spécialement consacré au service de Dieu, un jour où les affaires sont limitées, et autant que possible écartées. Mais les intérêts de l’œuvre du Seigneur ne permettent pas toujours de nous abstenir de l’usage de voitures, de tramways, etc… le dimanche.

Nous souvenant que le mot sabbat signifie repos, tel que l’utilisa l’apôtre Paul (Hébreux 4 : 9), nous voyons que l’Église de Christ garde le sabbat, ou repos, chaque jour et reconnaît l’arrangement de Dieu en rapport avec ce sujet. Ceux qui observent chaque septième jour comme un jour de sabbat, mais qui manquent d’entrer dans le repos de la foi, ne gardent pas le véritable sabbat, mais un autre, pour autant que cela concerne l’Église.

L’arrangement du sabbat était pour les Juifs. En vertu de notre alliance, nous avons le meilleur arrangement. Nous entrons dans le repos, notre sabbat, chaque jour ; et nous espérons entrer bientôt dans le plus grand sabbat, le Millenium, où nous aurons non seulement le repos du cœur, mais aussi la perfection ; et où nous ne serons alors plus assaillis par les épreuves et les difficultés de la vie. Au cours de son ministère, Jésus choisit le jour du sabbat pour faire des miracles, guérir les malades, afin de manifester le genre d’œuvres qu’Il accomplira au cours du grand jour de sabbat, le septième jour de mille ans – le Millenium.

AIDANT ET NE GÊNANT PAS NOS PROCHAINS

Nous pouvons appliquer ce principe d’une manière générale. Nous pouvons l’appliquer dans nos conversations avec des chrétiens. Il est possible de se moquer des gens à cause de leur ignorance, etc. Ce n’est pas de l’amour ; car l’amour ne se réjouit pas d’exposer les faiblesses d’autrui. Plus nous serons attentifs à nos paroles et à nos actions, plus polis et plus serviables serons-nous.

« La politesse, c’est faire et dire la chose la plus gentille de la manière la plus aimable. »

On peut être poli pour des raisons politiques ou par principe. Notre attitude envers nos prochains devrait être en vue de leur édification. Nous devrions être heureux de faire tout ce que nous pouvons pour les aider, les édifier, les élever et les affermir. Si nous pouvons dire quelque chose d’aimable, un mot gentil, ce sera pour les édifier ; et nous devrions le dire, plutôt que de dire quelque chose de désagréable.

Dans notre désir d’édifier les autres, nous devons premièrement avoir à l’esprit l’édification du peuple du Seigneur dans les choses spirituelles. Comme le dit l’Apôtre : « … pour nous exciter à… » (trad. Hébreux 10 : 24). Nous savons qu’il y a différentes façons d’inciter les autres et l’Apôtre Paul nous montre la bonne méthode. Ce que l’Apôtre avait à l’esprit était l’inverse d’exciter à la colère, à la haine et aux conflits. Certains parmi nos chers frères, qui sont manifestement très sincères, n’ont pas saisi l’esprit de la Vérité sur ce sujet ; et où qu’ils aillent, ils sont susceptibles d’attiser l’esprit du mal des autres, au lieu d’aviver leur bon esprit et exciter à l’amour et aux bonnes œuvres.

Nous devons complaire à nos prochains pour autant que ce soit pour leur bien, et conformément aux bons principes. Car édifier dans l’iniquité ne serait pas juste. Nous ne devrions pas penser qu’il est normal de laisser courir les poules de notre voisin dans notre jardin ; et nous pensons que ce dernier serait, par conséquent, plus édifié par notre position ferme pour ce qui est juste. Mais nous ne devons pas lui dire comment gérer ses poules. Nous devons faire tout notre possible pour garder ses poules hors de notre jardin ; mais nous commettrions une erreur, si nous allions chez lui, et lui donnions des ordres concernant ses poules, sa maison et ses enfants. Agir ainsi serait de l’ingérence. Nous avons assez à faire à veiller sur les carences de notre propre famille.

WT1914 p5412

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