« Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit. » Éphésiens 5 : 18.
Considérons ensemble rapidement ces paroles de l’Apôtre Paul, s’adressant à l’Eglise de Christ, aux saints. Elles ne s’appliquent pas à ceux qui sont de simples professeurs sans profondeur, ayant uniquement une apparence de piété, mais à ceux qui ont accepté complètement les termes de l’appel de Dieu, qui ont accompli la pleine consécration qui, seule, nous introduit dans la position de fils de Dieu. Ceux-ci sont les seuls à avoir l’Esprit de Dieu. Ils sont les seuls à être engendrés d’en haut. Mais Saint Paul nous rappelle qu’il n’est pas suffisant d’être engendrés du Saint Esprit qui descend sur nous à notre entrée même sur le chemin étroit. Nous devrions remarquer que le Saint Esprit de Dieu abonde de plus en plus en nous à mesure que nous poursuivons notre course vers les cieux. La petite étincelle du nouvel esprit devrait croître en force et en éclat jour après jour.
Si ce développement ne s’effectue pas, si nous faisons simplement du sur-place, nous allons rapidement commencer à perdre pied. Mais si nous progressons, l’homme naturel va progressivement décliner tandis que le nouvel homme s’épanouira. Le développement du chrétien devrait être constant et régulier. Nous devons être de plus en plus remplis de l’Esprit. Parfois les enfants de Dieu disent : « Je désire réellement être rempli de l’Esprit du Seigneur, mais il semble que ma capacité soit très réduite, à cet effet. Je souhaite posséder son Esprit dans une grande mesure, mais je suis incapable d’être ce que je souhaite tant devenir. Je ne suis pas satisfait de mes résultats ». Mais si nous nous efforçons avec ardeur, priant sans cesse, de devenir semblables à Christ, ne nous décourageons pas. Rappelons-nous que si nous parvenons à être remplis de l’Esprit selon notre capacité présente, ce remplissage même augmentera notre aptitude. Ainsi, notre vase terrestre contiendra davantage de Saint Esprit, ce qui, à son tour, augmentera davantage notre capacité. Ainsi s’opèrent l’accroissement des aptitudes et le remplissage de l’Esprit. Il nous est ainsi possible d’être continuellement remplis de l’Esprit.
S’il était impossible pour nous d’être remplis de l’Esprit de Dieu, l’Apôtre inspiré ne nous aurait pas instruits de cette manière. Pour l’enfant de Dieu véritablement consacré, ceci est possible, et non seulement possible, mais obligatoire. Il y a des flux et des reflux dans les marées de l’océan ; il en va de même de notre faculté à discerner la présence du Seigneur auprès de nous et son sourire. Nous manquons souvent, dans une grande mesure, de nous rendre compte de sa présence ; mais les saints de l’Eternel doivent apprendre à marcher par la foi, à se confier en Lui et en son amour et en sa présence auprès de nous, même si des maladies physiques, des circonstances ou des conditions extérieures fâcheuses peuvent parfois causer une dépression mentale. Nous devons nous réjouir dans le Seigneur même si nous sommes gagnés, pour un temps, par une lourdeur d’esprit plus ou moins pesante.
Nécessité d’un examen journalier de soi
Parlant de la glorieuse rédemption de l’Eglise, l’Apôtre Pierre dit : «C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable, (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra, lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie ineffable et glorieuse. » – 1 Pierre 1 : 6-8.
Et nous pouvons nous réjouir même au milieu d’épreuves sévères causant de la peine et faisant pleurer. Il peut y avoir des moments où il nous semblera que nous sommes davantage remplis de l’Esprit qu’à d’autres moments. Mais si nous nous efforçons sincèrement de travailler chaque jour avec Dieu, il n’en sera pas ainsi. Il peut s’agir seulement d’une impression. Le véritable enfant de Dieu devrait progresser régulièrement.
L’esprit, la disposition du monde cherchera à dominer la Nouvelle Créature. Mais la Nouvelle Créature doit être sur le qui-vive et veiller à ce que son esprit et son corps soient libérés de tout ce qui ne serait pas en complète harmonie avec le Saint Esprit de Dieu. Chacun devrait chercher à se juger sur ce point. Nous ne pouvons nous juger les uns les autres, mais nous devrions nous juger nous-mêmes. Nous devons veiller à ce que l’Esprit du Seigneur soit manifesté par nos paroles, nos pensées et nos actions. Nous devrions être capables de le faire avec un succès croissant, d’une manière de plus en plus continue, à mesure que nous marchons sur le bon chemin et croissons en grâce et en connaissance. Ceci, nous le ferons, si nous veillons, prions et déployons nos efforts dans ce sens, jour après jour. L’Esprit du Seigneur demeurant pleinement en nous, comme il le devrait, fera en sorte que notre être tout entier sera si absorbé par les principes de justice rapportés dans la Parole du Seigneur, si attaché aux choses célestes, aux espérances célestes, aux perspectives célestes, que toute autre chose sera sans valeur pour nous. Et ce sera là ce que nous expérimenterons avec bonheur de plus en plus, si nous continuons à marcher fidèlement sur le chemin étroit, si nous « continuons à chercher à connaître le Seigneur ».
Mais si, au contraire, nous nous voyons amasser des provisions pour notre chair, faisant des projets mondains, si nous nous trouvons enclins à amasser des trésors sur terre plutôt qu’au ciel, alors nous devrions nous alarmer et nous demander si nous ne sommes pas déficients, si nous ne négligeons pas les moyens de la grâce qui sont : prier Dieu individuellement, étudier sa Parole, méditer sur les choses glorieuses auxquelles Il nous a appelés et nous analyser nous-mêmes, quant à notre croissance dans le développement des fruits de l’Esprit. Si nous nous apercevons que nous sommes considérablement sous l’emprise de l’esprit de dispute, nous devrions nous demander : « Est-ce que nous nous efforçons de nous conduire d’une manière juste et équitable envers les autres, de respecter leurs droits, de ne pas les importuner ? Est-ce que nous cultivons l’amour, qui est indulgent, clément et bienveillant ? » – 2 Timothée 2 : 24 ; Ephésiens 4 : 31, 32.
Si nous trouvons, après une introspection attentive, que nous sommes en accord total avec l’esprit d’amour et que nous voyons se développer graduellement en nous ce fruit de l’Esprit par excellence, réjouissons-nous, car si ce n’était pas le cas, nous devrions le déplorer grandement. Si nous nous trouvons être dirigés par l’esprit d’amour, nous pouvons savoir que nous sommes remplis de l’Esprit. Cet esprit d’amour élargira nos cœurs et nos esprits, nous rendant plus grands et plus nobles de jour en jour.
Mais nous avons besoin de veiller et de prier continuellement, car autrement, il y a un danger constant de faire un faux pas, de trébucher, soit de notre faute, soit de celle des autres. Nous ne serons jamais certains de ne pas être détournés vers une voie secondaire, à moins de nous rendre fréquemment au trône de la grâce. Nous ne pouvons être remplis de l’Esprit, à moins de nous tenir tout près de la merveilleuse fontaine de laquelle provient notre remplissage. Nous devons chaque jour porter notre cruche terrestre vers cette fontaine céleste, afin d’être remplis de nouveau, car nous sommes des vases fuyants. Nous ne devons pas nous sentir découragés si notre développement n’est pas aussi rapide que nous le voudrions. Les arbres puissants, robustes, capables de résister aux plus fortes tempêtes ne se sont pas développés en un jour. Leur croissance est un processus lent et régulier. Nous devrions montrer notre loyauté au Seigneur en renouvelant nos efforts à chaque échec. Il ne nous observe pas pour voir si nous sommes parfaits dans la chair, car Il sait que nous ne le sommes pas et ne pourrons jamais l’être, mais pour voir si oui ou non nous possédons l’esprit de sincérité et de loyauté qui chaque jour et à chaque heure cherche à garder le corps soumis et à porter joyeusement sa croix.
Les résultats bénis de la croissance en esprit
Le chrétien doit se différencier du monde et ne pas noyer ses difficultés et afflictions dans la boisson, les plaisirs, la débauche et les divertissements frivoles. Mais à chaque difficulté, il doit voler vers l’unique véritable source de consolation, de réconfort et de force. Cela repoussera toute anxiété et lui donnera du repos et de la paix, même au cœur des difficultés. Comme le mythe d’alcyon, qui construisit son nid et y amena ses oisillons au milieu de la mer, de même le véritable enfant de Dieu peut se reposer même au milieu des flots et des tempêtes de la vie ; il peut prospérer en tant que Nouvelle Créature et accomplir tout ce qui plaît à la volonté de Dieu. Cette confiance inébranlable en notre Seigneur, ce repos de l’âme, ce zèle au service de Dieu, sont matière à développement.
« Leur force s’accroît de jour en jour » déclare le psalmiste à propos des habitants de Sion. Notre Seigneur dit de cette classe : « Leur force augmente pendant la marche» (Psaume 84 : 8) ; « La terre produit d’elle-même, d’abord l’herbe, puis l’épi, puis le grain tout formé dans l’épi. » (Marc 4 : 28). Malgré les difficultés de la vie, ceux-ci sont capables de chanter dans leur cœur pour le Seigneur. Ils se réjouissent, peu importe les conditions extérieures terrestres. Ils peuvent sourire malgré leurs larmes, sachant que, en accord avec sa promesse, toute chose concourt à leur bien. Parvenir à ce développement, c’est être rempli de l’Esprit, et chaque disciple consacré de Christ devrait atteindre ce stade.
Un certain écrivain chrétien écrivit un jour : « Partout où s’est trouvé un fidèle disciple du Seigneur, au cœur consacré, plusieurs choses ont tôt ou tard inévitablement suivi. L’humilité et la tranquillité d’esprit finissent par devenir les caractéristiques de leur vie journalière. Une acceptation soumise de la volonté de Dieu pour chaque expérience journalière se manifeste, de même qu’une flexibilité à se plier aux mains de Dieu pour agir ou souffrir selon le bon plaisir de sa volonté ; se manifestent aussi la douceur sous la provocation, le calme au milieu des tumultes et de l’agitation, l‘empressement à céder aux souhaits des autres (lorsqu’il n’y a pas de différence de principe) et une insensibilité aux offenses et aux affronts, ainsi que l’absence d’inquiétude ou d’anxiété, la délivrance des soucis et des craintes… Tout cela, et de nombreuses autres grâces similaires, constituent invariablement le développement extérieur naturel de cette vie intérieure qui est cachée avec Christ en Dieu ».
Jésus, mon Seigneur, Tu es ma vie,
Mon repos dans le labeur, ma force dans les difficultés ;
Ton amour engendre mon amour pour Toi ;
Ta plénitude est ce qui me remplit.
Mes efforts sont vains, mes faiblesses apprises,
Fatigué de soi, je me tourne vers Christ,
Content de laisser sa plénitude être
Une source de grâces intarissable pour moi.
WT 1916 p.5912