L’EXHORTATION DE L’APÔTRE PIERRE

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« C’est pourquoi, ceignez les reins de votre entendement, soyez sobres, et ayez une entière espérance dans la grâce qui vous sera apportée, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux convoitises que vous aviez autrefois, quand vous étiez dans l’ignorance. Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu’il est écrit : Vous serez saints, car je suis saint. » – 1 Pierre 1 : 13-16.

Pour apprécier les exhortations des Apôtres, nous avons besoin de connaître leurs différents caractères, de prendre note de ce qui les concerne, de remarquer leur zèle et leur fidélité et de nous souvenir que chaque parole d’exhortation, adressée à l’Eglise, est confirmée par leurs dignes exemples. Ils ont souffert beaucoup pour le privilège de proclamer la Vérité. Dans leurs écrits, se mêle un haut niveau de logique, d’éloquence et de pathétisme, combiné avec un enthousiasme qui inspire et qui doit éveiller, en ceux qui étudient leurs enseignements, une mesure, tout au moins, de la même flamme sacrée.

Bien qu’écrites il y a si longtemps, les paroles d’ex­hortation mentionnées ci-dessus ne perdent rien de leur force pour nous. Elles furent rédigées pour ins­truire toute l’Eglise, jusqu’à la fin de l’âge [de l’Evangile, trad.]. Les mots d’introduction : « C’est pourquoi », nous renvoient à l’espérance glorieuse, rattachée à notre haut appel, et aux mesures nécessairement sé­vères qu’exige notre adaptation en vue de l’héritage haut placé qui nous est promis, comme le mentionnent les versets précédents. Pierre voulait nous faire appré­cier ce que signifie être appelé d’un tel haut appel, à un héritage incorruptible et pur qui ne se flétrit pas, ré­servé dans le ciel pour ceux qui sont gardés par la puissance de Dieu, au moyen de la foi (verset 4). Il voulait nous faire savoir que, si nous sommes fidèles, nous devons même être rendus « participants de la nature divine » et devenir des co-héritiers avec Jésus Christ, en toutes choses. – 2 Pierre 1 : 4.

A mesure que l’esprit de Dieu introduit nos cœurs dans une communion et un accord plus étroits avec la pensée divine, la valeur de ces « excessivement gran­des et précieuses promesses » est de mieux en mieux comprise, jusqu’à ce que s’embrase dans nos cœurs le même saint enthousiasme qui a rempli le cœur des Apôtres. Et c’est seulement quand nos cœurs sont ainsi échauffés et nos esprits réveillés, que nous som­mes préparés pour comprendre le « C’est pourquoi » de l’Apôtre, de la compréhension duquel dépend notre capacité à prêter attention à l’exhortation pressante qui suit.

Si nos cœurs ne sont pas convenablement inspirés par cette espérance – si nous avons commencé à l’es­timer avec légèreté, ou à l’oublier, ou à la considérer comme sornette – il sera impossible d’observer les conseils donnés ici par Pierre. Si, par conséquent, nous réalisons que, dans une certaine mesure, une léthargie spirituelle s’est doucement emparée de nous, engourdissant imperceptiblement nos sens spirituels, de sorte que la Vérité perd sa puissance d’inspiration sur nous, notre premier devoir est de prier, de commu­nier avec Dieu et avec sa Parole, afin que la puissance sanctifiante de celle-ci puisse agir sur nous.

« C’est pourquoi », donc, vous qui discernez le prix de votre haut appel et qui vous efforcez de courir droit vers le but, « ceignez les reins de votre entende­ment », comme dans l’illustration ; donnez à vos inten­tions et à vos efforts plus d’énergie et de vigueur ; re­nouvelez votre détermination ; redoublez d’activité ; rejetez tout fardeau de soucis mondains inutiles ; ac­croissez votre zèle et, comme l’Apôtre nous y exhorte expressément, courez avec patience la course placée devant vous. Courez, non pas comme battant l’air, mais comme quelqu’un qui a un but en vue et qui est déterminé à affermir son appel et son élection. – Hé­breux 12 : 1 ; 1 Corinthiens 9 : 26.

Ayant ainsi « ceint les reins de votre entende­ment », en vue d’un effort long, régulier et déterminé, il conseille en plus : « soyez sobres », ne vous excitez point et, sous l’impulsion de l’excitation, n’épuisez point en un court moment toute votre vitalité spirituelle, pour déplorer ensuite une chute dans l’indifférence et le dé­couragement ; réfléchissez et préparez-vous avec at­tention à l’endurance, longue et tenace, de toutes les expériences et épreuves de foi et de patience néces­saires pour prouver que vous êtes un vainqueur, digne de la récompense bénie promise « à celui qui vain­cra ». La course qui nous est proposée ne se court ni par sauts ni par bonds, mais par « la persévérance à bien faire ». Sobrement, d’une manière réfléchie, il nous faut peser et nous efforcer de réaliser l’impor­tance des excessivement grandes et précieuses pro­messes, pour en tirer l’inspiration fortifiante qu’elles renferment ; il nous faut sérieusement conformer nos esprits et nos cœurs à l’instruction de la Parole inspirée de Dieu, en profitant aussi d’aides telles que celles de « pasteurs et de docteurs », et de leurs écrits,  s’ils s’harmonisent avec les Ecritures et sont utiles à leur étude ; il nous faut assidûment et patiemment nous soumettre à toutes les influences transformantes de la grâce et de la vérité divines ; et puis, fidèlement et loyalement, il nous faut vouer nos talents consacrés, qu’ils soient plus ou moins nombreux, au grand travail de prédication de cet évangile du Royaume à tous ceux qui voudront bien l’entendre.

Une vue si sobre de la situation fortifie l’esprit contre le découragement, et nous permet, comme l’Apôtre le suggère, « d’avoir une entière espérance dans la grâce qui nous sera apportée lorsque Jésus-Christ apparaîtra. » Une vue aussi sobre maintient nos esprits dans le domaine de la raison. Et la raison indi­que que l’appel divin au co-héritage avec Christ impli­que clairement l’éligibilité à cette élévation ; la pro­messe divine assure clairement que la grâce divine nous permet de remplir les conditions ; la disposition divine pour ma justification, par la foi dans le sang pré­cieux de Christ, me libère de la condamnation à mort ; et la justice de Christ qui m’est imputée par la foi, com­pense entièrement toutes mes faiblesses, de sorte que, par Lui, je me tiens approuvé devant Dieu. La so­bre raison indique aussi que les instructions données dans les Ecritures à ceux qui voudraient courir la course, sont claires et explicites, et elles rendent évi­dente chaque étape du chemin pour ceux qui sont vraiment et entièrement consacrés au Seigneur. Les exemples du Seigneur et des Apôtres, sur le point de la morale, y brillent avec un éclat et une gloire qui ne peuvent nous égarer. Si nous marchons sur les em­preintes de leurs pas, nous atteindrons sûrement le même but.

Par conséquent, avec cette vue sobre de notre haut appel et de ses privilèges, et comptant sur les ressour­ces abondantes de la grâce divine, ne nous découra­geons pas ni ne nous laissons vaincre, d’aucune façon, mais espérons jusqu’à la fin en la grâce (la faveur) qui doit nous être apportée à la révélation de Jésus-Christ – à sa seconde venue. L’Eglise a joui dans une grande mesure de la faveur divine tout au long de l’âge de sa probation et de son épreuve ; mais la grâce qui doit être révélée à la révélation de Jésus-Christ – quand Il viendra pour régner en puissance et avec une grande gloire –, c’est son élévation avec Lui pour s’asseoir avec Lui sur son trône. Tout au long de l’âge, l’Eglise doit fermement garder en vue ce but glorieux ; mais combien glorieux est le privilège de ceux de ses mem­bres vivants en cette fin de l’âge, quand déjà, avant même d’être changés à sa ressemblance glorieuse – en un instant, en un clin d’oeil – nous commençons à entrer dans les joies de notre Seigneur.

Ceux qui sont toujours sobres et fidèles, et qui n’ont pas abandonné leur confiance, ont été conduits dans le secret de la présence du Maître ; et ils ont été invités à s’asseoir pour manger, et le Maître Lui-même est venu et les a servis. Oui, nos cœurs ont commencé à brûler en nous, quand Il a ouvert les Ecritures et nous a fait comprendre, à partir du témoignage de la Loi, des Pro­phètes et des Apôtres, que le temps est accompli, que nous sommes à la fin de l’âge et que le Seigneur de la moisson est présent, pour diriger et superviser le grand travail de la récolte du fruit de la précieuse graine se­mée avec larmes il y a bien longtemps. Ce fruit doit être maintenant recueilli avec joie et en chantant, tan­dis qu’Il nous ouvre les trésors de la sagesse et de la grâce divines montrées dans le plan des âges, que Dieu avait prévu avant la fondation du monde, qu’Il a exécuté graduellement dans les âges passés et qui approche maintenant de sa fin glorieuse.

Ah, quel festoiement, quelle joie il y eut autour de la table du Seigneur, quand l’un après l’autre les trésors de la grâce divine nous ont été dévoilés, révélant les gloires des nouveaux cieux et de la nouvelle terre, et la félicité à laquelle auront part tous les sujets obéissants de Celui qui est assis sur le trône pour régner avec droiture. Ces trésors révèlent aussi que toutes les lar­mes seront essuyées, de tous les visages, et que le motif d’opprobre du peuple de Dieu doit êtreôté ! Da­niel a en effet bien prophétisé en disant : « Heureux celui qui attendra, et qui arrivera jusqu’à mille trois cent trente-cinq jours ! » – jusqu’aux jours de la seconde présence du Seigneur, quand tout ce qui est écrit, comme devant être accompli par son règne glorieux, commencera à se réaliser.

Voyant, alors, que tels sont nos privilèges et espé­rances, « quelles (gens) devrions-nous être en sainte conduite et en piété ? » (2 Pierre 3 : 11 – DARBY). Étant purifiés par cette espérance, ne devrions-nous pas, comme l’Apôtre nous y exhorte, nous façonner nous-mêmes, non pas selon les anciennes convoitises (les désirs et les ambitions, que nous avions) dans no­tre ignorance, mais, comme Celui qui nous a appelés est saint, ne devrions-nous pas aussi être saints dans toutes nos paroles et voies ? Puisqu’il est écrit : « Soyez saints, car moi (le Seigneur) je suis saint » (1 Pierre 1 : 15, 16), ne devrions-nous pas, nous qui sommes appelés à être participants de sa propre na­ture et de sa propre gloire, être saints aussi ?

Certains chrétiens ont cette fausse conception que Dieu fait toute l’œuvre de conformation et que ses en­fants doivent rester passifs dans sa main ; mais l’apôtre Pierre ne dit pas cela. Il nous exhorte à nous conformer nous-mêmes, selon les instructions divines. Une œuvre est à faire en nous et autour de nous, et ceux qui ne se mettent pas en devoir de la faire, mais qui s’assoient et attendent que le Seigneur fasse un miracle en leur faveur, se trompent eux-mêmes beaucoup et donnent à l’adversaire un grand avantage sur eux. Il ne manquera pas d’utiliser promptement cette occasion pour leur lier pieds et mains et les jeter dans les ténèbres du dehors, à moins qu’ils ne s’empressent de travailler à leur propre salut avec crainte et tremblement, tandis que Dieu, coopérant avec leurs efforts sérieux, produit en eux le vouloir et le faire, selon son bon plaisir (Philippiens 2 : 12, 13). « Veillez et priez », bien-aimés, de peur que l’ennemi ne vous prenne au piège et vous prive de votre récompense.

WT 1903 p3149

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