Liez connaissance avec Dieu

Listen to this article

« Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux qui ont le sens exercé, par l’usage, au discernement du bien et du mal ». – Héb. 5 : 14.

Dans ce texte l’Apôtre utilise une vérité matérielle bien connue pour illustrer une importante vérité spirituelle. De même que les petits enfants s’étoufferaient ou auraient leur digestion troublée en prenant de la nourriture qui serait trop forte pour eux, mais qu’ils iraient prendre à leur avantage s’ils étaient âgés, de même aussi, comme l’Apôtre le dit, les nourrissons spirituels ont besoin de vérités simples, afin que par elles ils puissent croître, développer leur caractère et en même temps apprendre à apprécier le Plan divin. Que la nourriture solide appartienne à ceux qui sont d’un âge mûr est un fait incontestable. Les adultes peuvent exercer un jugement sur le fait de savoir quels aliments seraient avantageux pour eux – lesquels seraient conformes à leur goût et produiraient Ies meilleurs résultats afin qu’ils puissent les choisir avec sagesse. Nous trouvons tous que certains aliments qui conviennent à l’un ne conviennent pas à l’autre. La nourriture qui est du goût de l’un n’est pas forcément du goût de l’autre.

Dans la mesure où quelqu’un appréciera et prendra une nourriture qui est la meilleure pour lui, il se développera et prendra des forces. Il en est ainsi de ceux qui sont en Christ. Il y a une telle abondance de nourriture étalée sur la table du Seigneur que lorsque nous venons à cette table chacun peut y trouver la nourriture adaptée à son besoin particulier du moment. Certains peuvent avoir besoin de foi ; d’autres, de patience ; d’autres encore, de persévérance, etc.

A mesure que chacun de nous parvient à être considérablement développé dans la connaissance chrétienne et à acquérir une grande expérience chrétienne, il devrait être capable de déterminer quels traits caractéristiques de la Parole de Vérité lui sont nécessaires pour suppléer à ce qui manque dans son caractère. Au début de son expérience chrétienne, chacun est incapable de discerner clairement le bien du mal. Un esprit enfantin pourrait mal interpréter l’Ecriture Sainte ou pourrait combiner des textes en les séparant de leurs contextes respectifs, de façon à arriver à des conclusions erronées. Mais un esprit mûr verrait qu’un tel assemblage de textes bibliques serait nuisible.

Défaut d’appréciation du bien et du mal.

Certains Chrétiens trébuchent sur des vérités de la Bible et en font sortir le mal. Par exemple, notre bon frère Calvin selon toute évidence n’avait pas une appréciation suffisamment claire du bien et du mal. Résultat, au lieu de tirer du bien de la doctrine de l’élection de l’Eglise, il en fit sortir une doctrine très mauvaise, à savoir que tous ceux qui ne sont pas élus sont damnés. Son nouvel esprit n’était pas suffisamment développé pour scinder correctement la Parole de Vérité. (2 Tim. 2 : 15). Quiconque apprécie suffisamment le caractère de Dieu devrait savoir, en dépit des mauvais enseignements, que Dieu ne condamnerait pas délibérément notre race à la torture éternelle avant qu’elle ne fût créée.

Beaucoup de gens aujourd’hui n’ont pas leurs sens suffisamment exercés par l’usage. Ils imputent au Tout-Puissant quelque chose qu’aucun être humain ne penserait même pas faire. L’expression « qui ont le sens exercé » ne se rapporte pas seulement à l’esprit, mais elle inclut aussi le coeur. Frère Calvin avait apparemment un esprit très capable ; mais la chose qui lui manquait était une communion convenable avec l’Eternel. S’il avait connu le caractère de l’Eternel, il aurait su que la doctrine de la torture éternelle était contraire à chaque élément du caractère divin. – Jérémie 7 : 31 ; 19 : 5.

Autant que nous pouvons en juger, frère Wesley a dû être considérablement développé sous le rapport de l’appréciation spirituelle du caractère de l’Eternel. Nous doutons que Wesley ait été plus logique que Calvin, peut-être l’était-il moins, mais manifestement il était en harmonie de coeur avec Dieu. Wesley, très justement, conclut qu’il serait impossible à Dieu de concevoir un plan comme celui qui était présenté par Calvin. Dans notre cas, nous savons que nous pouvons avoir une connaissance superficielle et cependant ne pas avoir ce développement spirituel – la connaissance de Dieu dans le coeur. Nous devons chercher à avoir non seulement une connaissance intellectuelle de la Bible, une connaissance des paroles de la Bible, mais aussi à apprécier le sentiment, l’esprit qui réside derrière ces paroles – le caractère de notre Père Céleste et de notre Seigneur Jésus-Christ – l’esprit dont Ils sont animés et dont nous voudrions être aussi animés.

Une profonde étude est profitable.

Quand les gens aujourd’hui parlent de l’étude de la Bible, ils ont très rarement à l’esprit une étude et une appréciation des profondes vérités spirituelles qui sont présentées dans la Bible. Ils semblent plutôt se contenter d’une étude de la géographie, de l’histoire et de la psychologie bibliques, etc. Lorsque nous voyons ces conditions prévaloir, nous sommes forcés de conclure que la majorité des Chrétiens de nos jours, tout comme du temps des Apôtres, ont besoin que quelqu’un leur enseigne de nouveau quels sont les premiers principes de la doctrine de Christ.

L’Apôtre Pierre nous dit aussi quelque chose de semblable : « Désirez avec ardeur, comme des enfants nouveau-nés, le lait pur de la Parole, qui vous fera grandir pour le salut ». Nous, avons tous besoin de choses simples. Mais le nourrisson spirituel qui ne grandit pas n’atteindra jamais l’état d’homme fait. Il ne sera jamais roi et prêtre. Nous avons besoin de lier une réelle connaissance avec Dieu. « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ ». Nous avons besoin non seulement de connaître Dieu et de connaître Jésus-Christ, mais aussi de les connaître dans le sens d’être liés intimement avec eux – de les connaître en ayant le même saint Esprit et en grandissant dans cet Esprit – de les connaître par une étude des « choses profondes de Dieu ».

W.T. 5326 – 1911