L’IMPORTANCE DES EMBLÈMES

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Au sujet du pain, notre Seigneur déclara: « Ceci est mon corps »; cela veut dire que le pain sans levain représente Son corps, Son humanité rompue, sacrifiée pour nous. S’Il ne s’était pas sacrifié pour nous, nous n’aurions jamais pu obtenir la vie éternelle. C’est ce qu’Il affirma, disant: « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes.» — Jean 6 : 53.

Non seulement le rompement du corps de Jésus devait ainsi fournir le pain de vie, qui permettra à l’homme qui en mangera de ne jamais mourir, mais il ouvrit également le « chemin étroit » de la vie, et brisa, rompit le sceau qui scellait la Vérité, à laquelle il nous donna accès. Celle-ci est une nourriture spirituelle qui nous aide à marcher dans l’étroit chemin conduisant à la vie. L’on voit de cette manière que le pain rompu représentait bien à propos le rompement de Celui qui dit: « Je suis le CHEMIN, la VERITE, et a VIE. Nul ne vient au Père que par MOI. » —Jean 14: 6.

Aussi devrions-nous comprendre, quand nous mangeons du pain rompu, que si notre Seigneur n’était pas mort — s’Il n’avait pas été rompu —pour nous, nous n’aurions jamais pu venir au Père, mais nous serions restés à toujours sous la malédiction du péché adamique et dans les liens de la mort.

Il est une autre pensée à signaler ici: le pain dont se servît notre Seigneur était sans levain. Le levain, c’est la corruption, c’est un facteur de décomposition; aussi est-ce un type du péché, ainsi que de la décomposition et de la mort engendrées par le péché au sein de l’humanité. Ce symbole enseigne par conséquent que notre Seigneur Jésus était affranchi du péché; c’était un «agneau » sans tache ni défaut, « saint, innocent, sans souillure ». S’Il avait été de la souche adamique, s’Il avait reçu la vie de la manière usuelle, de n’importe quel père terrestre, Il aurait Lui aussi été gâté par le levain du péché adamique, comme le sont tous les autres hommes. Mais Sa vie provint, immaculée, d’une nature supérieure, céleste, et fut changée et adaptée aux conditions terrestres; c’est pourquoi notre Seigneur est appelé le « pain qui est descendu du ciel » (Jean 6: 41). Apprécions donc le pain pur, sans levain, sans souillure, auquel Dieu a pourvu, et mangeons-en — en mangeant et en digérant la Vérité, et spécialement cette vérité dont nous venons de parler —nous appropriant par la foi Sa justice; et reconnaissons-Le comme étant à la fois le chemin et la vie.

L’Apôtre, instruit par révélation divine, nous fait part d’une signification supplémentaire contenue dans cet emblème commémoratif. Il indique que le pain ne représentait pas uniquement notre Seigneur Jésus, pris individuellement, mais que, après que nous eûmes pris notre part de Lui (après que nous avons été justifiés par l’appropriation de Sa justice), nous Lui sommes, par la consécration, associés comme partie de l’unique pain rompu qui constituera une nourriture pour le monde (1 Cor. 10: 16). Ceci nous fait penser au privilège que nous avons, en tant que croyants justifiés, de participer actuellement aux souffrances et à la mort de Christ, condition à remplir pour hériter avec Lui des gloires futures, et Lui être associés dans la grande œuvre de bénédiction de toutes les familles de la terre et d’octroi de la vie à ces dernières.

Cette même pensée est exprimée par l’Apôtre à maintes reprises et sous diverses figures, mais aucune d’entre celles-ci n’est plus vigoureuse que celle montrant que l’Eglise, dans son ensemble, constitue le «seul pain» en train d’être rompu actuellement. C’est une illustration frappante de notre union et de notre communion avec notre Chef.

Nous citons: « Puisqu’il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs [personnes], nous formons un seul corps; car nous participons tous à un même pain. » « Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion au corps de Christ ? » — 1 Cor.10 :17, 16.

Le « fruit de la vigne » représente la vie sacrifiée de notre Seigneur. « Ceci est mon sang [symbole de la vie livrée à la mort], le sang de l’alliance qui est répandu pour plusieurs, POUR LA REMISSION DES PECHES. » « Buvez-en tous. »— Matth. 26: 28, 27.

Ce fut grâce au don de Sa vie comme rançon pour la vie de la race adamique, perdue à cause du péché, qu’un droit à la VIE pourra être transmis aux hommes qui exerceront foi et obéissance sous la Nouvelle Alliance (Rom. 5: 18, 19). Le sang répandu, de notre Seigneur, fut le «[prix de] rançon pour TOUS», payé pour tous par notre Rédempteur Lui-même ; mais l’acte qu’Il accomplit, en tendant la coupe aux disciples et en leur demandant d’en boire, était une invitation adressée à ces derniers, les conviant à participer à Ses souffrances, ou, comme l’exprime Paul, à accomplir « ce qui reste [encore à souffrir] des afflictions du Christ ». (Col. 1: 24, Darby). L’offre qui nous fut faite signifie que si, après avoir été justifiés par la foi, nous participons volontairement aux souffrances de Christ, en épousant Sa cause, cela nous sera compté comme si nous avions part à Son sacrifice. « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion au sang [au sang répandu — à la mort] de Christ?» (1 Cor. 10 : 16). Puissions-nous tous comprendre la valeur de la « coupe» et rendre grâces à Dieu pour l’opportunité qui nous est offerte de partager avec Christ Sa « coupe » de souffrances et de honte! Tous ceux qui la partageront peuvent être sûrs qu’ils seront aussi glorifiés avec Lui. — Rom. 8: 17.

Notre Seigneur attribua également cette signification à la « coupe », indiquant qu’elle signifiait notre participation au déshonneur qu’Il eut à subir, notre part dans Son sacrifice, la mort de notre humanité. Lorsque deux de Ses disciples Lui demandèrent, par exemple, de leur donner une promesse de gloire future sur Son trône, Il leur répondit: « Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire?» (Matth. 20: 22.) Comme ils acceptèrent avec empressement, Il leur répondit: « Il est vrai que vous boirez ma coupe. » (Matth. 20: 23.) Le jus du grain de raisin évoque l’idée non seulement de l’écrasement du grain jusqu’à ce qu’en jaillit le jus, mais aussi d’un rafraîchissement subséquent. Et ainsi nous qui actuellement avons part aux « souffrances de Christ », nous aurons également part, sous peu, aux gloires, aux honneurs et à l’immortalité qu’Il reçut; ce sera lorsque nous boirons le vin nouveau, avec Lui, dans le Royaume.

En conséquence, bien-aimés, rappelons-nous la signification de ce que nous ferons lorsque, le soir du 25 mars, nous commémorerons la mort de notre Seigneur. Et, tonifiés par Sa vie, et fortifiés par le pain vivant, buvons avec Lui en participant à Sa mort, et repartons plus déterminés que jamais à être brisés avec Lui pour servir de nourriture à d’autres. « Car si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; si nous souffrons, nous régnerons aussi avec lui. » — 2 Tim. 2: 11, 12, Darby.

Qui peut y prendre part.

A chacun est laissé le soin de décider pour lui-même s’il a ou n’a pas le droit de prendre part au pain et à la coupe. Si quelqu’un professe être un disciple de Christ se confiant dans le Sang de la Nouvelle Alliance pour le pardon des péchés, et déclare s’être consacré au service de l’Eternel, ses condisciples n’ont pas à le juger. Dieu seul peut lire dans son cœur d’une manière certaine.

Ces emblèmes symbolisant la mort de Christ, que tous ceux qui y participent prennent donc garde à ne pas y participer avec ignorance, indignement, improprement, sans y reconnaître le « corps du Seigneur », notre rançon; dans pareil cas, en effet, le participant serait comme un de ceux qui mirent à mort le Seigneur et, en symbole, il serait «coupable envers le corps et le sang du Seigneur. » — 1 Cor, 11 : 27.

« Que chacun donc s’éprouve soi-même »; que chaque frère [et chaque sœur , trad.] s’assure, en participant à ces emblèmes, de bien comprendre qu’ils sont un symbole du prix de rançon de sa vie et des privilèges qui lui sont octroyés et, qu’en outre, en y prenant part, il s’engage à participer aux souffrances de Christ et à être rompu pour les autres; autrement, son acte de commémoration sera une condamnation de sa vie journalière, par sa propre conscience; ce sera « un jugement contre lui-même ». — 1 Cor. 11 : 28, 29.

Du fait d’un manque d’appréciation correcte de cet acte commémoratif, qui symbolise non seulement notre justification mais aussi notre consécration, accomplie en vue de participer aux souffrances et à la mort de Christ, « plusieurs », déclare l’Apôtre, « sont faibles et malades parmi vous, et… un assez grand nombre dorment » (1 Cor. 11: 30, Darby). La vérité contenue dans cette remarque est évidente: le manque d’appréciation et la perte de vue des vérités représentées dans ce Souper sont la cause de l’état faible, maladif et dormant de l’église nominale. Rien n’éveille et ne fortifie aussi pleinement les saints qu’une claire appréciation du sacrifice de rançon et de leur participation, avec leur Seigneur, à Ses souffrances et à Son sacrifice effectué au bénéfice du monde. « Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe. »

W.T. 1636 — C.T.R. 1894.