L’INIQUITE DES PERES JUSQU’A LA TROISIEME ET A LA QUATRIEME GENERATION

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Après que Moïse eut fait sortir les Israélites de la servitude d’Égypte, et les eut conduits avec de grands signes divins et des miracles jusqu’à la montagne de Dieu, à Horeb, il fut tellement impressionné par ce qui avait été fait par la puissante main de Dieu, qu’il implora Dieu en disant : « Laisse-moi regarder ta gloire ! ».

L’Eternel répondit à Moïse : « Je ferai passer devant toi toute ma bonté, et je proclamerai devant toi le nom de l’Eternel ». Mais Moïse ne put voir la gloire de la face de Dieu, car l’homme ne peut pas voir l’Eternel et vivre. Dieu promit alors à Moïse : « Tu me verras par derrière, mais ma face ne pourra pas être vue. » – Exode 33 : 23.

Nous pouvons très bien nous mettre à la place de Moïse, car Dieu fait aussi passer devant notre face toute sa bonté, et Il fait proclamer son nom par sa Parole et son plan, mais à la différence près que, si nous sommes fidèles, c’est au-delà du voile que nous avons l’espérance de pouvoir contempler la splendeur du visage de Dieu. Nous Le verrons tel qu’Il est.

De bon matin, Moïse monta avec les tables de pierre sur la montagne sainte, et Dieu descendit dans un nuage sur le sommet de l’Horeb. Il plaça Moïse dans le creux d’un rocher, pour le protéger, et le couvrit de sa main, avant de laisser passer sa gloire et de proclamer son nom :

« L’Eternel, l’Eternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu’à mille générations, qui pardonne l’iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour innocent, et qui punit l’iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération ! » – Exode 34 : 6, 7.

Comment pouvons-nous comprendre cette description symbolique, selon laquelle Dieu fit proclamer son nom devant Moïse et fit passer sa gloire devant lui ?

Le merveilleux nom de l’Eternel

Assurément, notre compréhension du nom glorifié de l’Eternel doit se baser en prenant en considération son grand plan de salut de l’homme, qui doit être sauvé du péché et de la mort. Le merveilleux nom de l’Eternel est clairement révélé dans sa manière de se manifester à sa créature. Dans l’Ancien Testament, nous trouvons une multitude de versets où le Seigneur s’est révélé en tant que le Dieu « qui a sorti son peuple de la servitude d’Égypte ». C’est avec ces événements que son saint Nom est inextricablement lié. Il est le Dieu miséricordieux et compatissant qui est à l’écoute des cris de son peuple. Il est le Dieu du salut et de la délivrance, qui a fait sortir son peuple de « l’esclavage de l’Égypte », qu’il s’agisse de l’Égypte type ou antitype, et de l’état de péché et de la mort.

Les attributs du caractère de Dieu, à savoir l’amour, la justice, la sagesse et la puissance sont harmonieusement unis dans son sublime Plan de rétablissement et de bénédiction de l’homme ; ils sont l’expression de la sainteté et de la divinité de son nom. La miséricorde, la compassion, la longanimité sont proclamées comme étant les premiers traits de caractère de l’Eternel, des composantes de la notion d’amour. Elles expriment chacune à leur manière l’amour de Dieu qui s’étend sur « mille générations ».

Mais l’Eternel n’est pas seulement un Dieu d’amour, mais aussi un Dieu de justice. Le véritable amour ne peut se déployer que sur le fondement de la justice. Les Écritures confirment ceci au moyen des paroles du Psalmiste : « La justice et l’équité sont la base de ton trône », et il ajoute immédiatement : « La bonté et la fidélité sont devant ta face. » – Psaume 89 : 15.

L’Eternel fit passer devant Moïse ce trait de caractère de la justice, considéré comme faisant partie de son saint nom, par les paroles suivantes : « … mais qui ne tient point le coupable pour innocent, et qui punit l’iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération. »

Entre l’affirmation de la miséricorde, de la compassion et de la longanimité divines, que nous avons associées à l’attribut d’amour, et la déclaration de la punition divine, affirmant que Dieu éprouvera les enfants et les enfants des enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération, à cause de l’iniquité des pères, nous trouvons ces paroles importantes : « qui pardonne l’iniquité, la rébellion et le péché » !

Au milieu de notre texte, entre l’expression de l’amour de Dieu et celle de la justice divine, apparaît la référence à la rémission des péchés, rendue possible grâce au sacrifice de son Fils bien-aimé, et qui représente également une partie de son Nom magnifique.

Dieu est amour et (l’amour) ne veut pas que le pécheur meure, mais qu’il change de conduite et qu’il vive (Ézéchiel 33 : 11). L’Eternel ne trouve aucun plaisir dans la mort des méchants, car Il est le Dieu des vivants, et non pas des morts, et c’est pourquoi Il a donné la possibilité de se détourner de la mauvaise voie et de revenir à la vie, et ceci grâce à la mort en sacrifice de son Fils bien-aimé. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. » – Jean 3 : 16.

Moïse monta sur le mont Horeb avec les tables de pierre et, dans une apparition, l’Eternel fit passer son nom et sa gloire devant lui ; ensuite, Moïse retourna avec les tables écrites, afin de présenter aux Israélites les conditions de l’alliance que Dieu leur imposait par sa Loi. Nous lisons ceci en Exode 20 aux versets 1 à 6 :

« Alors Dieu prononça toutes ces paroles, en disant : Je suis l’Eternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays de Misraïm (d’Égypte), de la maison de servitude. Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l’Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu qui s’emporte (un Dieu jaloux), qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu’en mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements. » (Transcription de la traduction de Naftali Herz Tur-Sinai).

Ce qui frappe, si nous comparons les deux textes des Écritures rapportant les faits en cause, Exode 34 et Exode 20, c’est que l’ordre de la déclaration a changé à un certain point. Lorsque Moïse se présente sur la montagne de Dieu avec les tables vierges, encore non écrites, Dieu parle d’abord de son amour qui s’étend jusqu’à des milliers (de générations), puis de l’iniquité des pères pour laquelle Il veut punir les enfants et les enfants des enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération. Mais après que Moïse fut descendu de la montagne avec les tables gravées et après qu’il eut lu les lois au peuple de l’alliance, l’Eternel parle, d’abord, de l’iniquité des pères et, ensuite seulement, de son amour qui s’étendra jusqu’à des milliers (de générations).

Si cette inversion surprenante a de l’importance, elle signifierait que Dieu avait prévu que le peuple de l’alliance se chargerait d’une iniquité supplémentaire par le non-respect de la Loi, et qu’Il lui retirerait sa grâce et sa miséricorde. L’Écriture indique que le peuple de l’alliance qui avait accepté la Loi, mais qui n’a pas pu l’accomplir, fut maudit doublement : une fois à cause du péché d’Adam, et une seconde fois par la Loi. Moïse mit en garde le peuple, lors de la conclusion de l’alliance, par ces paroles : « Voici, je mets aujourd’hui devant vous la bénédiction et la malédiction » (Deutéronome 11 : 26). C’est pour cela qu’en accomplissement de l’Écriture, Jésus a dû mourir sur le bois de la croix, afin de prendre sur Lui cette double malédiction. – Galates 3 : 10, 13.

Une autre question se pose en ce qui concerne les « milliers », auxquels Dieu accorde sa grâce. En règle générale, les traducteurs [allemands] ajoutent entre parenthèses le mot « races » ou « générations » pour signifier que, dans le contexte, il ne s’agit pas de milliers d’hommes pris individuellement.

Si nous comparons les différentes traductions de la Bible [allemandes], nous constatons que certains traducteurs utilisent le mot « générations » alors que d’autres préfèrent l’idée de « généalogie – postérité – familles – races » comme, par exemple, la version de la Bible de Zurich ou celle déjà citée de Naftali Herz Tur-Sinai. En quoi consiste la différence et quel terme doit-on préférer ? Si nous partons de l’Ancien Testament – et c’est ce que nous devons faire en l’oc-currence – alors il est préférable de parler de « généalogie – postérité – familles – races  », car l’Ancien Testament fait état de registres généalogiques et de généalogies, de généalogie des rois, de postérité des sacrificateurs, de postérité des fils de Noé, etc.

Avec Abraham, Dieu traita une alliance particulière dans laquelle Il fait cette promesse : « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité. » – Genèse 22 : 18.

Dieu limite sa colère et sa rétribution, à l’égard de ceux qui font le mal, jusqu’à la troisième et la quatrième génération, alors que son amour s’étendra jusqu’à mille générations ; cela nous montre, en toute clarté, qu’Il est un Dieu d’amour et de bénédiction et qu’Il ne correspond pas à l’image que le monde se fait du Créateur de toutes choses. David le constate aussi, à juste titre, dans ses psaumes : « Car sa colère dure un instant, mais sa grâce toute la vie ; le soir arrivent les pleurs, et le matin l’allégresse. » – Psaume 30 : 5.

Si nous examinons l’affirmation de l’Eternel du point de vue de sa justice, en considérant qu’Il punira les pères pour leurs péchés, alors nous voyons qu’Il a fixé une limite, à savoir jusqu’à la troisième et la quatrième génération. En d’autres termes, Dieu punira l’iniquité des pères en partant d’Adam jusqu’à la troisième et la quatrième génération, mais pas au-delà.

Maintenant, on peut se demander ce qui se cache derrière l’expression la troisième et la quatrième génération, et quelle est la quatrième génération ?

Si on comptait simplement à partir du père de toute l’humanité, en partant d’Adam vers sa descendance naturelle jusqu’à la quatrième génération, cela ne nous avancerait pas dans le cas présent. De même, si nous partions d’Abraham, le père de la nation d’Israël, en comptant jusqu’à la quatrième génération, cela ne nous apporterait rien parce que cela aboutirait encore à des milliers d’années avant la naissance du Rédempteur. Il fallait, tout d’abord, que vînt le Seigneur et qu’Il se donnât en rançon, afin que la culpabilité des pères puisse prendre fin. Ensuite, nous devons prendre en considération le fait que notre Seigneur a d’abord appliqué les mérites de son sacrifice uniquement à ceux qui sont siens, les appelés du Haut Appel. Quant aux autres, il s’agit de l’humanité incrédule, de ceux qui haïssent Dieu, l’iniquité des pères subsiste jusqu’au temps du jugement de l’humanité.

Quand nous étudions les Écritures, nous remarquons toujours que la mort en sacrifice et la résurrection de notre Rédempteur se trouvent au centre du Plan de Dieu. Sans la mort en sacrifice, le pardon de tous nos péchés n’est pas possible, et sans la résurrection, notre espérance est vaine, comme Paul l’écrit clairement dans la première lettre aux Corinthiens chapitre 15.

L’ordre des générations dans l’ordre de la résurrection

Si nous prenons en compte la résurrection, alors ce sont les membres du Corps de notre Seigneur qui sont les premiers à passer de la mort à la vie. En tant que sacrificateurs royaux, on peut les considérer comme la ‘première génération’, dans l’ordre de la résurrection et dans l’ordre hiérarchique de Dieu. La suivante, dans l’ordre séquentiel de la résurrection et dans l’ordre hiérarchique, est la ‘deuxième génération’, c’est la classe de la grande multitude qui sera classée à un niveau étroitement proche, puis nous trouvons après la ‘troisième génération’ des vainqueurs de l’Ancien Testament, la génération des princes terrestres, et pour finir comme ‘quatrième génération’, ce sera l’humanité, qui devra être rétablie.

Le Plan de Dieu est le Plan de rétablissement de l’humanité auquel prendra part l’Église glorifiée, Tête et Corps. Ce n’est seulement que lorsque le dernier membre du Christ sera passé au-delà du voile, quand le temps de l’offrande sera terminé, que Christ s’occupera du monde. C’est ce qu’enseignent les Écritures concernant le temps de rétablissement de l’homme : « En ces jours-là, on ne dira plus : Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées. Mais chacun mourra pour sa propre iniquité ; tout homme qui mangera des raisins verts [qui péchera après que l’iniquité des pères aura été pardonnée], ses dents en seront agacées [mourra pour ses propres péchés] ». – Jérémie 31 : 29, 30.

Quand Dieu traita son alliance avec Abraham, Il lui expliqua que ses descendants vivraient pendant 400 ans asservis et étrangers « dans un pays qui ne sera point à eux ». Ensuite, ils devaient revenir, en l’occurrence à la quatrième génération, comme nous le lisons en Genèse 15 : 14-16 : « Mais je jugerai la nation à laquelle ils seront asservis, et ils sortiront ensuite avec de grandes richesses… A la quatrième génération, ils reviendront ici ; car l’iniquité des Amoréens n’est pas encore à son comble. »

Ici aussi, nous ne pouvons pas nous attendre à une réponse définitive, concernant le déroulement naturel de l’histoire d’Israël, parce que l’iniquité « des Amoréens » [« de l’Amoréen », au singulier en allemand] ne sera à son comble, selon la pleine compréhension de la prophétie, qu’à notre époque.

Récapitulons, pour l’instant : chacune des trois citations des Écritures (Exode 34 : 7 ; Exode 20 : 5 et Genèse 15 : 16) parle d’une iniquité qui s’étend jusqu’à la quatrième génération, laquelle est désignée comme étant, d’une part, « l’iniquité des pères », et d’autre part « l’iniquité des Amoréens » et qui, dans l’histoire du salut, dans le passé, n’ont pas eu leur accomplissement.

L’iniquité des Amoréens

Quand Josué succéda à Moïse, pour conduire les Israélites au-delà du Jourdain en terre promise, il reçut l’ordre de Dieu d’exterminer les peuples païens qui habitaient en Canaan sans la moindre pitié, de l’enfant jusqu’au vieillard. Pour certains, cette mission peut paraître brutale et en contradiction avec la miséricorde divine, mais nous ne devons pas oublier que ces peuples s’étaient corrompus dans une très grande mesure par leur idolâtrie, laquelle était constituée par la prostitution et les sacrifices d’êtres humains, et qu’ainsi ils étaient devenus esclaves de Satan avec lesquels les Israélites, en tant que peuple saint particulier, ne devaient en aucun cas être mis en contact.

En Deutéronome 7 : 1, Dieu mentionne sept nations païennes qu’Il bannit ou frappa de malédiction : les Héthiens, les Guirgasiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Jébusiens.

Parmi les sept nations païennes que Dieu maudit, il y a les Amoréens dont nous venons de parler au sujet de leur iniquité en Genèse 15 : 16. Qui étaient les Amoréens ? C’étaient les descendants de Cham. Cham était le père de quatre enfants : Cusch, Mitsraïm, Puth et Canaan (Genèse 10 verset 6). Il est écrit au sujet de Canaan « Maudit soit (doublement) Canaan ! Qu’il soit l’esclave des esclaves de ses frères ! » (Genèse 9 : 24). Puis Canaan engendra Sidon, son premier-né, et Heth et les Jébusiens, les Amoréens, etc. C’est ainsi que la double malédiction partant de Canaan s’est étendue à toute sa descendance, de même qu’auparavant la malédiction partant d’Adam avait atteint toute sa descendance.

Pourquoi Dieu a-t-Il annoncé à Abraham, le père de la promesse, que tout d’abord, la mesure de l’iniquité des Amoréens devait parvenir à son comble, avant que, à la quatrième génération, sa postérité revienne et hérite de cette terre ?

Pour nous qui suivons les événements qui se déroulent en Terre Sainte avec un intérêt particulier, il est évident que les descendants naturels d’Abraham n’ont pas encore reçu la terre promise dans les limites prévues, après des dizaines de générations qui peuvent avoir existé depuis la promesse jusqu’à aujourd’hui. En toute logique, nous pouvons en déduire que la mesure de l’iniquité des Amoréens n’est pas encore arrivée à son comble.

Quel est le lien entre la promesse que Dieu fit à Abraham : « A la quatrième génération, ils reviendront ici ; car l’iniquité des Amoréens n’est pas encore à son comble » et l’affirmation d’Exode 20 : 5 « Car moi, l’Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent. » ?

Autrement dit, pourquoi l’iniquité des Amoréens doit d’abord être à son comble avant que le peuple d’Israël puisse revenir à la quatrième génération ? Que représentent les Amoréens ? En quoi consiste la mesure pleine de l’iniquité des Amoréens ?

L’Amoréen ou les Amoréens étaient les ennemis acharnés du peuple choisi de Dieu, qui est un type de l’Israël spirituel. Et de même que l’Israël charnel est utilisé dans les Écritures comme type de l’Israël spirituel, le peuple des Amoréens représente les ennemis les plus acharnés du peuple saint. Les Amoréens se trouvent encore mentionnés au temps d’Esdras comme ennemis du peuple de Dieu, puis sont tombés, à l’instar d’autres peuples. Mais pendant toute cette période, leur mesure, en tant qu’ennemis du peuple saint de Dieu, n’est pas parvenue à son comble.

Le prophète Daniel, qui porte son attention au temps de la fin, reprend cette pensée en parlant d’une « mesure des péchés » que les « transgresseurs auront portée à son comble au moment désigné » [Trad. mot à mot d’une version allemande – traduit par Darby par « auront comblée »]. Il dit : « Et au dernier temps de leur royaume, quand les transgresseurs auront comblé la mesure, il s’élèvera un roi au visage audacieux, et entendant les énigmes ; et sa puissance sera forte, mais non par sa propre puissance ; et il détruira merveilleusement, et il prospérera et agira ; et il détruira les hommes forts et le peuple des saints ; et, par son intelligence, il fera prospérer la fraude dans sa main ; et il s’élèvera dans son cœur ; et, par la prospérité il corrompra beaucoup de gens ; et il se lèvera contre le prince des princes, mais il sera brisé sans main. » – Daniel 8 : 23-25 (Darby).

Daniel parle ici de la Babylone religieuse qui s’est acharnée sur le peuple des saints pendant des siècles et en a fait mettre à mort de toutes sortes de manières cruelles. Et tant que le Corps de Christ et la Grande Multitude ne sont pas complets, le sang de tous les saints, à partir d’Abel (l’Israël spirituel, la classe du blé) jusqu’à Zacharie (qui est un type de la classe de la Grande Multitude) réclamera la rétribution avec cris. Ce n’est que lorsque cette classe sainte sera complète que la mesure des Amoréens, en accomplissement de l’image, sera à son comble.

En Apocalypse chapitre 6, il nous est montré d’une manière symbolique comment la justice opprimée réclame avec cris la punition eu égard aux saints : « Jusques à quand, Maître saint et véritable, tardes-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? … et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu’à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux. » (Apocalypse 6 : 10, 11). L’Apocalypse écrit en complément au sujet des saints : « Quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l’abîme leur fera la guerre, les vaincra, et les tuera. » – Apocalypse 11 : 7 ; Daniel 8 : 23.

La persécution, qui a commencé par les prophètes du Seigneur, n’a pas pris fin avec le « Prince des Princes », notre Tête, mais elle s’est étendue aux membres de son Corps jusqu’à nos jours, et elle continuera jusqu’à ce que le Corps soit au complet et que les membres de la classe de la Grande Foule aient lavé leur robe dans le sang de l’Agneau.

Notre Seigneur eut une position critique à l’égard des scribes et des pharisiens qui représentaient le clergé en ce temps-là. Voici comment elle est rendue dans l’évangile de Matthieu : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes et ornez les sépulcres des justes, et que vous dites : Si nous avions vécu du temps de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour répandre le sang des prophètes. Vous témoignez ainsi contre vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont tué les prophètes. Comblez donc la mesure de vos pères. Serpents, race de vipères ! Comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne [séjour des morts] ? » – Matthieu 23 : 29-33 (version allemande Schlachter).

Le Seigneur parle en commençant par la tête à partir du verset 34 : « C’est pourquoi, voici, je vous envoie des prophètes, des sages et des scribes. Vous tuerez et crucifierez les uns, vous battrez de verges les autres dans vos synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville, afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l’autel. » – Matthieu 23 : 34, 35.

C’est une des merveilleuses prophéties de l’achèvement du Corps de Christ et de l’achèvement de la classe de la Grande Foule des vierges qui suivent et qui n’entrent pas dans le Temple en tant que Corps mais qui, au contraire, finissent leur chemin de sacrifice entre l’autel et le temple.

Nous reconnaissons ici l’accomplissement des paroles prophétiques que nous avons reçues de la bouche du Seigneur, et qui nous éclairent au sujet de la promesse de Dieu faite à Abraham, que le peuple reviendra à la quatrième génération ou à la quatrième postérité afin de prendre possession de la terre promise par Dieu.

Comme nous l’avons déjà établi auparavant, la première génération ou première postérité doit être considérée comme représentant la postérité royale, l’Épouse de Christ. La deuxième génération ou deuxième postérité est dans l’ordre, la classe des vierges de la Grande Multitude. La troisième postérité correspondrait alors aux héros de la foi. Tous ceux-ci reçoivent la vie promise par Christ dans l’ordre de leur résurrection. Ces trois postérités doivent d’abord être au complet et recevoir leur salaire avant que l’humanité puisse recevoir dans le Millénium l’opportunité, en tant que « quatrième postérité », d’être relevée et rétablie. Pendant mille ans les hommes devront apprendre et montrer à la fin des mille ans ce qu’ils ont appris. Après l’examen final seulement, quand Satan et tout le mal seront détruits dans la seconde mort, ils reviendront à l’état originel que leur père Adam possédait en Éden avant la chute. Alors s’accomplira la promesse abrahamique telle que Dieu la prononça, qu’ils y entreront à la quatrième génération ; car en effet à ce moment-là la mesure des Amoréens sera arrivée à son comble.

En résumé :

Résumons donc encore une fois brièvement : les affirmations des Saintes Écritures partent souvent de l’Israël charnel et prennent ensuite une importance croissante qui trouve son entier accomplissement dans le contexte de l’Israël spirituel.

La critique de notre Seigneur était particulièrement dirigée envers les scribes, les pharisiens et les docteurs de la Loi, en tant que classe religieuse la plus élevée, qui devait interpréter et enseigner les lois de Dieu au peuple, mais qui, en lieu et place, mettait en avant les traditions et ses propres intérêts, et menait ainsi le peuple dans l’erreur, et persécutait et faisait mourir les véritables adorateurs.

L’histoire atteste que les Amoréens fondèrent la première dynastie babylonienne, et comme nous l’apprenons des Saintes Écritures, Babylone est une image de la confusion et du système religieux. Les Amoréens étaient les ennemis mortels de l’Israël charnel, de même que le système de la chrétienté nominale poursuit l’Israël véritable ou spirituel jusqu’à la mort. Les Amoréens proviennent comme nous l’avons dit de Cham, de même que les Amalécites qui représentent le mal qui doit être entièrement exterminé. Cham se trouvait sous une malédiction particulière, mais les Écritures parlent de l’iniquité des Amoréens. Ce n’est que lorsque la mesure de l’iniquité des Amoréens serait à son comble qu’Israël devait « y » retourner, c’est-à-dire retourner en terre promise. Et ceci devait arriver lors de la quatrième génération ou postérité.

L’iniquité des Amoréens antitypiques doit être considérée dans le fait qu’ils poursuivent, persécutent l’Israël spirituel, le Dieu Saint. « Car c’est un jour de vengeance pour l’Eternel, une année de représailles pour la cause de Sion. » – Esaïe 34 : 8.

La Parole de Dieu nous dit que le sang innocent des saints réclame vengeance et que l’Eternel ne sera pas insensible à ce cri mais au contraire qu’Il fera des représailles pour ce sang innocent. Quand ? Ne vivons-nous pas à la fin de l’Âge de l’Évangile, au temps de la fin ? Ceux qui pendant cet âge ont été persécutés et tués pour la cause de Christ doivent attendre encore un peu – « jusqu’à ce que leurs compagnons et leurs frères fussent au complet. » La manifestation des représailles de la justice de Dieu attend que le dernier membre du Corps de Christ ait souffert pour la cause de Christ et que le Corps soit au complet. Frère Russel écrit dans le commentaire : « Il semble qu’il y ait une plainte de la justice contre ceux qui doivent être punis ou qui sont responsables de la mort ou de la poursuite des saints. » (Reprints 4651 : 6 – 4652 : 1).

Au cours de l’Âge de l’Évangile, pendant lequel les membres du Corps de Christ sont appelés, mis à l’épreuve et choisis, Israël est resté, comme toutes les nations, sous la domination du Prince de ce monde, esclave du péché et de la mort. Israël est montré dans les Écritures comme un exemple de toute l’humanité qui a besoin d’être libérée du péché et de la mort. Et ainsi les « 400 ans de servitude », de même que « la mesure de l’iniquité des Amoréens », semblent avoir une très grande importance, non seulement pour l’Israël charnel dans le type, mais aussi pour toute l’humanité.

Gardons en mémoire que l’esclavage d’Israël devait durer 400 ans, jusqu’au moment où la mesure de l’iniquité des Amoréens serait parvenue à son comble. Si nous multiplions les 400 ans par 360 suivant la règle qu’un jour compte pour un an, nous obtenons le chiffre de 144.000. Est-ce un hasard ? Nous ne le pensons pas ! Car les promesses de bénédictions qui ont été données pour l’humanité ne peuvent pas s’accomplir avant que le Corps de Christ soit glorifié avec son nombre au complet. C’est uniquement lorsque les Amoréens auront été justement châtiés pour leur iniquité au moment du jugement qui vient sur les systèmes injustes que l’humanité, quatrième postérité antitypique, pourra revenir de l’esclavage de Satan, du péché et de la mort.

En Jérémie 31 : 16, 17 nous lisons les paroles qui se rapportent autant à l’Israël charnel qu’à toute l’humanité : « Ainsi parle l’Eternel : Retiens tes pleurs, retiens les larmes de tes yeux ; Car il y aura un salaire pour tes œuvres, dit l’Eternel ; Ils reviendront du pays de l’ennemi. Il y a de l’espérance pour ton avenir, dit l’Eternel ; Tes enfants reviendront dans leur territoire. »

Puisse ce temps venir bientôt. Que Dieu soit loué pour son plan et son amour inépuisable qui s’étend sur des milliers de générations qui L’aiment, et qui apprendront à L’aimer.

Fr. Lutz Ruthmann

Conférence générale de Vigy, Avril 2009

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