« Je traite durement mon corps et je le tiens assujetti de peur d’être moi-même rejeté. » — 1 Cor. 9 :27.
Les chrétiens ont une qualité que n’ont pas les autres gens. L’homme naturel n’a pas un être distinct de son corps. La nouvelle créature est reconnue comme ayant une vie, une entité distincte de son corps; cette nouvelle créature est développée temporairement et nourrie dans le corps. Le vieil homme a sa volonté, ses désirs; la nouvelle créature a aussi ses intérêts, ses désirs. Conséquemment il y a combat entre les deux.
Dans la première partie de notre texte, « je traite durement mon corps » il y a idée de domination, d’autorité. La nouvelle créature doit dire, je suis le maître, je ne permettrai pas à mon corps de me maîtriser, je dois craindre que le vieil homme ne me domine et ne m’étrangle.
C’est une lutte qui montrera lequel est le plus fort, lequel vivra et ne sera pas détruit.
La première chose donc, pour la nouvelle créature est de tenir son corps assujetti et ainsi d’être le maître. La nouvelle créature ayant pris de l’autorité doit faire un second pas, assujettir la vieille nature et non pas l’inviter à faire telle ou telle chose. La vieille créature essaye continuellement de se soutenir; elle argumente fréquemment sur la façon dont elle doit être traitée. Quelquefois par une fausse sympathie, on lui montre trop d’égards.
Nous devons nous souvenir que la vie du vieil homme signifie la mort de la nouvelle créature. Nous devons vaincre la chair; nous ne serons victorieux que lorsque
47 Juin 1913
la chair sera entièrement détruite. Nous n’aurons des victoires comme nouvelles créatures que lorsque nous serons morts comme vieil homme. Le combat est ainsi à mort et il ne doit pas y avoir de sympathie particulière entre les deux natures.
Ce qui essayerait de ranimer, d’encourager la chair en quelque sens est un ennemi et doit être banni de nos cœurs. Cela peut nous conduire en certains cas à des extrêmes de conduite et nous pouvons être jugés par le monde comme des exaltés; mais les hommes ne sont pas nos juges. Ils ne voient rien des grandes et précieuses promesses, ils forment une classe tout à fait différente de la nôtre. Nous ne devons pas prendre instruction d’eux, ni leur permettre de former nos vues sur aucune chose; mais, nous devons faire usage de l’esprit de sagesse en toutes choses.
LA MORT DE LA CHAIR EST NÈCESSAIRE
L’apôtre dit que nous devons mourir avec Christ, souffrir avec lui. Le Maître nous invite à prendre notre croix et à le suivre, ce qui signifie l’assujettissement complet de la chair, la mort de la chair. Si c’est la chair qui remporte la victoire, nous manquerons le grand prix. Ceux qui obtiendront le prix du haut appel sont ceux qui crucifieront la chair, qui la mettront à mort. Nous devons être plus que vainqueurs.
C’est ce que l’apôtre veut dire par: « Je traite durement mon corps et je le tiens assujetti de peur d’être moi-même rejeté après avoir prêché aux autres. Toutes mes prédications aux autres ne me feront pas entrer dans le royaume, je dois traiter durement mon corps et le tenir assujetti, y mettant tous mes soins. J’aurai beau faire, si je gratifie ma chair, ce sera toujours à mon désavantage. Je dois être sur mes gardes pour avoir la victoire jusqu’au bout de peur que je ne sois rejeté.
NÉCESSITÉ DE CONNAÎTRE LA NOUVELLE VOLONTÉ
Ailleurs, l’apôtre nous dit que l’Eglise est une nouvelle création de Dieu, que, pour ceux qui sont engendrés du St. Esprit, les choses anciennes sont passées et toutes choses sont devenues nouvelles (2 Cor. 5: 17). S’adressant à la même classe, il dit : « Etant dépouillés du vieil homme et de ses oeuvres » (Col. 3 : 9). Nous avons crucifié le vieil homme, l’homme naturel, l’homme déchu avec ses privilèges comme successeur d’Adam, dans le même sens que nous crucifions la vieille volonté recevant un nouvel esprit en Christ. Nous n’appartenons plus à la famille humaine, nous avons fait un pas de plus, nous sommes membres du corps de Christ, étant sortis de ce qui est ancien, nous sommes entrés dans ce qui est nouveau.
Le corps de Christ n’est pas humain, mais spirituel. Nous avons été transférés d’une famille dans l’autre, de laquelle nous avons les espérances et les intérêts. Le vieil homme est dans la condition déchue, dégénérée de toute manière; nous constatons que ses actions sont loin de nous satisfaire et surtout de satisfaire Dieu. Par notre volonté, nous sommes sortis de cette condition avec le secours d’en haut. Nous avons fait une entière consécration de tous les anciens droits et intérêts que nous avions dans la vieille nature, afin de pouvoir être dans le nouvel homme, Christ.
Etant membres du nouvel homme, Christ, duquel Jésus est la tête, nous avons, sous ce chef, une plus grande connaissance : une connaissance ascendante. Ayant revêtu l’homme nouveau qui se renouvelle dans la connaissance selon l’image de celui qui l’a créé (Col. 3 :10). La nouvelle créature acquiert une connaissance de plus en plus claire de la nouvelle volonté, cela dans la proportion où elle cherche à crucifier la volonté humaine et où elle se laisse diriger par le St. Esprit.
Nous crucifions ainsi le vieil homme, la nature humaine en général, pour nous revêtir de Christ, et être trouvés en lui comme membres de son corps; c’est de cette manière que nous pourrons avoir part à sa gloire et être un jour considérés comme dignes d’avoir une place dans le royaume de Dieu. Proportionnellement à notre croissance dans la grâce, dans la connaissance, notre appréciation des choses célestes augmente. Ainsi notre renouvellement fait des progrès.
La nouvelle volonté reconnue par Dieu dans l’engendrement du St. Esprit est la nouvelle créature, qui ainsi se défait de ce qui est ancien et revêt ce qui est nouveau. Son existence dépend de cette transformation. Faillite spirituelle signifie seconde mort. Une faible victoire veut dire une place plus basse dans le degré spirituel, c’est-à-dire « dans la grande multitude ». Il n’y a que les plus que vainqueurs » qui seront cohéritiers de Christ et posséderont la nature divine dans la gloire.