« MÊME LES VENTS ET LA MER LUİ OBÉİSSENT »

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« Quelle sorte d’homme est-il, celui-ci, que même les vents et la mer lui obéissent. » – Matthieu 8 : 27 – Nouvelle Bible Segond.

Notre texte est tiré du récit évangélique de la tempête sur la mer de Galilée, pendant laquelle Jésus était endormi dans la partie arrière du bateau, jusqu’à ce que les vigoureux marins, épouvantés par la tempête, Lui crient : « Maître, ne te soucies-tu pas que nous périssons ? » Alors le Sauveur se leva et menaça la tempête ; et il y eut un grand calme. Lorsque les disciples-pêcheurs virent cela, ils dirent : « Quelle sorte d’homme est-il, celui-ci, que même les vents et la mer lui obéissent ! »

Nous avons une grande sympathie pour les compatriotes de Jésus qui, ne Le comprenant pas, ont provoqué son exécution, Le considérant comme une menace pour leurs institutions. Ses merveilleuses paroles, ses merveilleuses paroles de vie, au sujet desquelles il est rapporté que le public a déclaré : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme » (Jean 7 : 46), et en général sa merveilleuse personnalité semblaient vraiment surprenantes au regard de son comportement général. Il ne prétendait pas être Jéhovah, ni être son propre Père, comme certains l’enseignent aujourd’hui, mais déclarait au contraire : « Mon Père est plus grand que moi. » (Jean 14 : 28 – Darby). Il revendiqua néanmoins une relation spéciale avec Dieu ; et Il le démontra par des miracles tels que celui de notre leçon. S’Il avait fait et dit ces choses en tant que membre d’une des sectes populaires de son temps, Il aurait été révéré. S’Il s’était joint aux Pharisiens et avait fermé les yeux sur leur interprétation de la Loi pour le peuple et une autre pour eux-mêmes, Il aurait reçu beaucoup d’honneur de la part des riches et des pauvres, des savants et des ignorants. Mais Il a éveillé leur hostilité par son humilité en se mêlant aux gens du peuple, en acceptant certains d’entre eux comme ses disciples privilégiés et en les envoyant comme ses représentants. Cela Le fit passer pour un insensé aux yeux des sages du monde. Cela L’a particulièrement discrédité, non seulement en tant qu’homme et enseignant, mais surtout en tant que Celui qui affirmait être le Messie, le Roi de gloire, qui devait établir un empire. Nous voyons bien pourquoi les sages d’alors ou ceux d’aujourd’hui considéreraient une telle personne comme un imposteur, un simulateur, un trompeur. Les apparences étaient contre Lui.

« ES-TU DONC UN ROİ ? »

Imaginez le Grand Maître marchant avec ses douze Apôtres, une foule indéfinissable qui L’écoutait avec plaisir — pas beaucoup de grands, pas beaucoup d’instruits, pas beaucoup de riches, pas beaucoup de nobles. Entendez-Le leur dire ― à ceux qui reconnaissaient leur ignorance et leur manque d’instruction (Actes 4 : 13) ― que, s’ils Lui étaient fidèles, Il leur accorderait de s’asseoir avec Lui sur son trône pour juger les douze tribus d’Israël. Cette déclaration paraissait sans doute trompeuse ; et Il n’avait pas le cœur disposé à condamner les Juifs qui L’avaient ainsi mal interprété. St. Pierre ne les a pas condamnés, mais a dit clairement : « Je sais, frères, que par ignorance vous avez crucifié le Prince de la vie, comme l’ont aussi fait vos chefs. » selon Actes 3 : 15-17 ; 1 Corinthiens 2 : 7, 8.

Peut-on s’étonner de la confusion des Juifs instruits de cette époque ? Ils avaient bien entendu parler de ses miracles ― le fait de rendre la vue à un aveugle et la vigueur à la main desséchée d’un homme impotent (Luc 6 : 6 – Saci) ; et, dans le cas de Lazare, au moins, ils avaient eu la démonstration de son pouvoir sur les morts. Ils se rendaient compte que ces miracles avaient une influence sur les masses — qu’ils portaient atteinte à leur propre estime au sein du peuple. Ils savaient que nombre des paroles de Jésus étaient merveilleusement sages et que ses critiques de leurs propres contradictions étaient remarquablement pénétrantes. Pourtant, ils disaient : « Nous savons que c’est un imposteur, à cause de sa prétention singulière d’être le Messie et le Fils de Dieu. Cette revendication discrédite tous ses enseignements et ses œuvres puissantes. Il ne peut pas être vrai qu’Il soit le Messie que notre nation a attendu pendant plus de seize siècles. Dieu enverrait certainement un Messie ayant suffisamment de gloire et de pouvoir pour convaincre les plus intelligents de notre nation, les scribes, les pharisiens et les sacrificateurs. Ce sur quoi ils ne sont pas du même avis et contre lequel ils s’élèvent, doit être faux. »

POUR LE BİEN DE LA NATİON

Les juifs sages d’il y a dix-huit siècles ont conclu qu’un homme qui mettait les masses en émoi en se présentant comme le Messie-Roi, mais qui n’avait pas d’armée ni de soutien financier pour mener une campagne, présenterait leur nation aux Romains sous un jour ridicule. En conséquence, on pouvait leur retirer, sur ordre de l’empereur, les privilèges et les droits civils et religieux dont ils jouissaient. Ils tinrent conseil et décidèrent que, dans l’intérêt de la paix de la nation, ce faiseur de miracles à la langue d’or devait être dénoncé comme imposteur ou être tué. Ils essayèrent d’abord de Le démasquer en Le piégeant avec ses propres paroles en présence de ses disciples et de la multitude. Mais son intelligence était plus vive que la leur, et les coups qu’ils Lui portaient se retournaient contre eux pour leur plus grand malheur et renforçaient sa propre position dans l’estime de ses disciples et aux yeux du peuple. L’un de ces efforts pour mettre en évidence la fausseté de ses affirmations et leur caractère frauduleux, et pour décourager ses disciples, mérite une attention particulière, car il nous fournit la clé du sentiment des dirigeants et aussi des faits réels de l’affaire, que ces dirigeants n’ont pas su discerner.

« LE ROYAUME AU MİLİEU DE VOUS »

Les Juifs influents se concertèrent et dirent : « Interrogeons ce faux Messie sur ses prétentions, non pas dans l’espoir de Le corriger, mais dans le but d’ouvrir les yeux de ses disciples sur la faiblesse et la fausseté de ses enseignements. Ils verront alors la fausseté des espérances qu’ils nourrissent et leur folie de quitter leurs diverses occupations pour devenir ses disciples, dans l’espoir de s’asseoir avec Lui sur son trône. Ils verront qu’Il n’a aucune perspective de s’assurer un jour un trône, et qu’Il les trompe purement et simplement avec de telles attentes. » Ils Lui demandèrent : « Quand ton Royaume paraîtra-t-il ? Dans combien de temps seras-Tu assis sur ton trône et auras-Tu des disciples avec Toi sur le trône ? Dans combien de temps ce Royaume messianique règnera-t-il en Palestine et s’étendra de ses frontières jusqu’aux extrémités de la terre ? Quand Tu auras répondu à ces questions, nous T’en poserons d’autres concernant ton soutien financier et tes ressources ― tes propres qualifications, et tes officiers subalternes ; les armes pour tes soldats et les fournitures nécessaires pour une campagne mondiale telle que celle que Tu es sur le point de commencer, selon tes enseignements. »

La brève réponse du grand Maître fit taire complètement toute objection. Si ces hommes avaient été des « véritables İsraélites », ils auraient été si profondément impressionnés par ses enseignements qu’ils auraient poursuivi la discussion en posant des questions complètement différentes de celles qu’ils avaient d’abord envisagées. Mais ils n’étaient pas sincères. Aussi, lorsque leurs questions, destinées à piéger le « Maître et Enseignant », reçurent une réponse et furent déjouées, ils ne firent que reconnaître leur défaite par leur silence. La réponse ne fut pas, comme le traduit imparfaitement notre version commune (anglaise) ― le Royaume des Cieux est en vous, pharisiens hypocrites, mais, mon Royaume, le Royaume des Cieux, dont je suis le Roi, n’apparaîtra pas du tout. Ce sera un Royaume invisible ― il ne vient pas pour être vu (selon traduction KJV) ni avec ostentation. Vous ne direz pas : « Voici, il est ici », ni « Voici, il est là », car il sera partout au milieu de vous, parmi vous, invisible mais tout-puissant – Luc 17 : 20-22.

Vraiment, quelle sorte d’homme était cet homme, et quelle sorte de message et de Royaume était le sien, si différent de tout ce que les Juifs avaient jamais attendu ! Pouvons-nous nous étonner que seule une proportion relativement faible d’entre eux ait été dans l’attitude de cœur pour recevoir ce message concernant un Royaume spirituel ? Nous ne pouvons pas nous en étonner ! Même ses disciples les plus intimes n’ont pas saisi la profondeur de son enseignement jusqu’à ce qu’après sa mort et sa résurrection, ils aient reçu, à la Pentecôte, l’illumination spéciale annoncée – Joël 2 : 29.

LES ESPÉRANCES D’İSRAËL SİMPLEMENT DİFFÉRÉES

Ils ont alors compris la véritable profondeur des enseignements de Celui qui parlait comme jamais homme n’a parlé (Jean 7 : 46). Ils comprirent alors qu’Il était le Fils unique engendré de Dieu qui, en obéissant au programme divin pour Israël et le monde, avait quitté les parvis célestes et la gloire de la nature spirituelle et fut fait chair ― « l’homme Christ Jésus » (1 Timothée 2 : 5 – Darby). Alors ils comprirent, non seulement qu’Il était un homme parfait, mais que par l’onction du saint Esprit, qui descendit sur Lui au baptême, Il devint en effet l’Oint de Dieu, le Sacrificateur antitypique, le Prophète antitypique et le Roi antitypique ― non pas qu’Il fut ceux-ci dans la chair, mais que la nouvelle nature spirituelle engendrée en Lui par cette onction, fut parachevée dans la résurrection, et que c’est le Christ glorifié sur le plan spirituel qui accomplira toutes les grandes choses prédites par les prophètes, bénissant tout Israël et toutes les nations, au temps voulu par Dieu. Ils comprirent alors le sens des paroles du Maître au gouverneur romain : « Mon Royaume n’est pas de ce monde ; car s’il l’était, mes serviteurs combattraient pour moi et Je ne serais pas livré à la mort. » (Selon Jean 18 : 36). Ils ont alors perçu que son Royaume ne serait pas moins réel et puissant, mais qu’il le sera davantage, parce qu’il s’agit d’un Royaume céleste, d’un Royaume spirituel, qui, en temps voulu, dans l’âge à venir, agira par l’intermédiaire de la nation d’Israël, comme cela avait été promis à l’origine et attendu.

Les Apôtres discernèrent que les espérances de leur nation n’étaient pas anéanties, ni détruites, mais qu’elles auraient toutes un accomplissement, bien que le moment de cet accomplissement était futur. Et ils virent deux raisons à ce délai : pour que la bénédiction messianique soit à la hauteur de ce que Dieu avait conçu ― pour le monde entier et pour la vie éternelle ― il était nécessaire qu’un grand sacrifice pour les péchés soit accompli ― un sacrifice dont le type fut représenté depuis des siècles dans les sacrifices du Jour de Réconciliation d’İsraël ― un sacrifice en deux parties. Ces deux parties sont représentées lors du Jour de Réconciliation d’İsraël ― par le taureau du sacrifice pour le péché et par le bouc de l’Éternel du sacrifice pour le péché. Jésus Lui-même accomplit le premier de ces sacrifices, dont le mérite est applicable aux quelques saints juifs et païens qui, au cours de cet âge de l’Évangile, font une entière consécration pour marcher sur les traces du Rédempteur. La partie secondaire du sacrifice, l’offrande du bouc de l’Éternel, représente l’ensemble des fidèles disciples du Seigneur qui se sacrifient au cours de cet âge. Ceux-ci, sous le couvert de sa justice, souffrent avec Lui en sacrifice – Hébreux 13 : 11-13.

Leur récompense est d’avoir une part avec le Rédempteur sur le plan céleste, celui de l’esprit, participant à sa gloire, à son honneur et à son immortalité, ainsi qu’à sa grande œuvre de dispensation de la bénédiction messianique à İsraël et au monde.

Combien tous les hommes seront honteux lorsque les temps de rétablissement mentionnés par St. Pierre (Actes 3 : 19-23) seront inaugurés ! Combien tous seront stupéfaits de la bonté de Dieu et de sa fidélité à l’égard de toutes ses promesses ! Les yeux de toute l’humanité se tourneront alors vers les jours de Jésus dans la chair, lorsqu’Il parut parmi les hommes pour poser le fondement de son glorieux royaume messianique en s’offrant en sacrifice pour les péchés du monde, afin que par ce moyen Il puisse laver du péché tous ceux qui viendront au Père par Lui, et avoir ainsi le droit de rétablir les humains de bonne volonté et les obéissants à la pleine perfection et détruire les rebelles dans la seconde mort. Ah, alors tous connaîtront, comme jamais auparavant, la force des mots de notre texte, « Quelle sorte d’homme est Celui-ci ? » Ils Le connaîtront comme ayant été un homme, l’Envoyé de Dieu. Ils Le connaîtront comme Celui qui est maintenant hautement élevé, bien au-dessus des hommes et des anges, récompensé par la plus haute récompense que Jéhovah pouvait donner à son Fils bien-aimé, en qui Il a pris plaisir et par les meurtrissures duquel Israël et nous tous sommes guéris.

Livre des Sermons p749

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