« Je veillerai sur mes voies, de peur de pécher par ma langue ; je mettrai un frein à ma bouche tant que le méchant sera devant moi. » — Ps. 39 : 1.
Nos pensées générales ont beaucoup à faire avec notre langage, avec notre conversation générale. Donc, celui qui gouverne bien son cœur , se gouverne lui-même de toutes manières. Si nos voies plaisent à l’Eternel, si elles sont selon la justice, la bouche parlera de l’abondance du cœur , pour l’édification de celui qui entendra. Les voies étant justes, les paroles seront justes. Les gens, en général, s’aiment eux-mêmes et évitent de dire quelque chose d’amer, de mauvais d’eux-mêmes, mais, quiconque hait ses voisins n’aura pas de peine à dire quelque chose d’amer, de méchant contre eux.
La langue est un des membres les plus utiles, mais il est nécessaire d’y mettre un frein, une restreinte, une influence qui la maîtrise. Avec la langue nous honorons Dieu et avec la langue nous pouvons blasphémer contre lui. C’est pour cela qu’en présence des méchants, nous devons nous tenir plus sur nos gardes, que devant le juste, car les tendances du méchant sont du côté du mal. Avec le méchant ou en sa présence, nous nous trouvons au contact d’une influence dégradante; alors, si nous avons quelque mauvaise disposition, nous trouverons de la difficulté à mettre un frein à notre langue, mais c’est bien de le faire; c’est mieux de se taire parfois au sujet de ce qui est bon devant le méchant, comme c’est bien de parler au juste devant lequel nous nous sentons la liberté de le faire. Le Seigneur a dit: « Ne jetez pas vos perles devant les pourceaux . . – de peur qu’ils ne se retournent et ne vous déchirent. »
A côté de ceux qui sont enclins au mal parmi le monde, il y a une autre classe scripturairement appelée les méchants; ce sont ceux qui connaissent le Seigneur, mais qui lui sont opposés. Judas fut un de ceux-là. Il y a aussi, autour de nous, ceux qui sont dans une attitude opposée. Il n’y a personne qui semble plus cynique que ceux qui ont été participants de l’Esprit saint, mais qui ont tourné le dos au chemin de la vérité et de la vie. Ceux-là semblent plus méchants que les autres en ce qu’ils ont une attitude plus blâmable. Peu importe combien nous faisons attention à nos paroles, ils trouveront toujours que nous avons dit quelque chose que nous n’avons pas dit.
L’avertissement des Ecritures n’est pas contre la langue elle-même, mais contre la puissance que nous pouvons exercer sur les autres par notre langue, lorsque nous parlons mal. Toute personne d’expérience s’accordera sûrement avec ce que nous disons, c’est à dire que la langue, par son influence, est plus puissante qu’aucun autre membre du corps, soit pour le bien, soit pour le mal.
La langue est souvent puissante pour le mal chez les enfants de Dieu.
Comme le mors dans la bouche du cheval gouverne tout son corps, et comme le petit gouvernail d’un vaisseau dirige toute sa course, ainsi en est-il de la langue, et de la plume qui en est le représentant; elle peut influencer un grand nombre de personnes, soit pour le bien, soit pour le mal. Combien donc la langue est importante. Et combien plus souvent la trouvons-nous employée pour le mal que pour le bien, pour anéantir la foi plutôt que pour l’édifier, pour planter des semences de discorde et de mécontentement, plutôt que des semences de justice et de paix? Si cela est vrai parmi les mondains, c’est aussi vrai parmi les enfants de Dieu. Chacun devrait se rappeler qu’il est, à un certain degré, un instructeur et que, jour après jour, il fait avancer ou il entrave la cause de la vérité, de la justice et de la paix.
Parmi le monde non régénéré, la langue est un « feu » qui brûle sans fin, alimentant la colère, l’envie, la haine, les querelles, et tout ce qui corrompt le corps, tout ce qui stimule les mauvaises passions et les
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mauvais désirs, il n’est pas étonnant que l’apôtre dise au figuré: La langue est enflammée par la Géhenne (la vallée d’Hinnom), la seconde mort. Elle tend à consumer, non seulement ce qui lui appartient, mais elle conduit aussi les autres à la destruction.
Comme êtres imparfaits, nous pouvons ne pas toujours être parfaits en paroles et en actions. En dépit de nos meilleurs efforts, nous nous égarons quelquefois aussi bien en paroles qu’en actions, quand même nous cherchons à gouverner nos paroles et nos voies par de vigilants et fidèles efforts. Quoiqu’il en soit, nous, croyants consacrés, nous devons rendre compte à notre jour-ci de jugement de toute parole vaine que nous aurons dite.
Nous devrions en rendre compte chaque jour.
Si, chaque jour, lorsque nous sondons nos voies, ce qui est le devoir de tout chrétien, nous découvrons que nos paroles ont, de quelque manière, déshonoré Dieu, nous devrions nous rappeler que: « Si quelqu’un a péché, nous avons un Avocat auprès du Père, Jésus-Christ le Juste » (1 Jean 2: 1); au nom de notre Avocat, nous pouvons nous approcher du trône de grâce. Là, nous pouvons dire à notre Père céleste que nous comprenons notre erreur, nous pouvons lui dire notre profond regret d’avoir manqué à l’honneur dû à son nom et à l’honneur de sa cause, en n’ayant pas une marche sainte dans la conversation; nous pouvons lui demander humblement que ce péché ne soit pas porté à notre charge, mais qu’il soit effacé par Christ offert une fois pour notre purification, nous devons humblement reconnaître devant Dieu que le précieux sang de Jésus est toute notre espérance et toute notre confiance.
Ainsi, comme le monde rendra compte à son jour de jugement, nous devons, maintenant, rendre compte pour toute parole vaine; par des paroles de repentance, supplémentées par les mérites de Christ qui seront appliqués par la foi, nous serons acquittés. Autrement, les paroles vaines, déshonorant le Seigneur, se dresseraient contre nous pour nous condamner, et nous serions forcés d’en subir les conséquences. La première conséquence serait de se faire du tort a soi-même; toute mauvaise pensée ou parole que nous nous permettons, endurcit le caractère et l’incline du côté de l’injustice. La seconde conséquence est que, en montrant un mauvais exemple aux autres, nous excitons le mal en eux: « Une réponse douce calme la fureur, mais une parole dure excite la colère » (Prov. 15: 1). Ainsi, comme résultat de paroles peu sages, peu bonnes, nous nous amènerons des difficultés qui deviendront des agents de la justice pour nous rétribuer, nous enseigner une leçon du gouvernement de soi-même et de considération pour les sentiments et pour l’opinion des autres.
On blâme quelquefois le Seigneur (ou le diable), pour l’envoi des épreuves, lesquelles ne sont souvent que le simple et naturel résultat de nos propres fautes. Ceux qui ne voient pas la racine du mal en eux-mêmes prient en vain le Seigneur; Il n’enlèvera pas miraculeusement ce qu’ils auraient pu prévenir eux-mêmes en obéissant à la Parole et par une forte discipline de leur propre cœur . « Si nous nous jugions [et corrigions] nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur [largement par les expériences dans lesquelles nous mettent nos propres fautes], afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. » — 1 Cor. 11 : 31, 32.
La tendance de notre nature déchue est de blâmer les autres plutôt que nous-mêmes.
Si nous admettons que les difficultés ne sont pas directement causées par Dieu ou par le diable (« tout homme est tenté [éprouvé] quand il est attiré et amorcé par se propre convoitise [ses désirs] »), notre tendance naturelle cherche à blâmer quelqu’un d’autre et à penser que notre manque de patience, nos paroles ou nos actions hâtées sont arrivées par la faute de quelqu’un d’autre.
Combien il y a de personnes qui se trompent elles-mêmes et s’encouragent avec cette pensée: Si chacun avait une nature aussi raisonnable et douce que moi, notre famille, notre Eglise, nos réunions ou notre communauté seraient le ciel sur la terre! Bien-aimés, examinons-nous nous-mêmes, soyons humbles de peur que les pensées de félicitation à nous-mêmes et de propre satisfaction que nous voyons en notre cœur, même si nous ne les exprimons pas à haute voix, ne nous amènent la condamnation.
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. « Si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous saura-t-on [quel mérite y a-t-il en cela]? » (Luc 6 : 32, 33). Ce n’est que lorsque nous endurons des peines, des souffrances injustement, que notre souffrance est acceptable devant Dieu comme un sacrifice d’agréable odeur. Quelle gloire serait-ce pour vous si, étant battus pour avoir mal fait, vous l’enduriez? Mais Si, en faisant bien vous êtes maltraités et que vous le souffriez patiemment, c’est à cela que Dieu prend plaisir; c’est aussi à quoi vous êtes appelés (1 Pier. 2: 19—21). Biens aimés, considérons si nos souffrances sont pour l’amour de la justice seulement, et ne chargeons pas Dieu ou nos voisins de nos tribulations, résultat de notre propre indulgence, de nos fautes héréditaires ou cultivées.
Par le fait que nous nous tenons maintenant à la barre du tribunal de Dieu, si nous sommes le peuple du Seigneur, nous tâcherons de réaliser de plus en plus ces paroles: « Quels ne devez-vous pas être par la sainteté de la conduite [et de la conversation] et par la piété? » (2 Pier. 3: 11). La ressemblance à Dieu, certainement ne comprend aucun bavardage, chose qui fait du mal aux autres, aucune parole déloyale ou rebelle. Rappelons-nous que nous devons mettre nos comptes en règle avec le Seigneur, afin d’être surs que des rapports de paroles vaines, desquelles nous ne nous serions pas repentis et qui, par conséquent, n’auraient pas été pardonnées, ne s’élèvent contre nous: « Conduisons-nous d’une manière digne de l’Evangile de Christ. » — Phil. 1 : 27.
De saintes pensées produisent de saintes paroles.
« Tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable,… juste, … aimable, ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées » (Phil. 4: 8) Que, du bon trésor de notre cœur, nous puissions tirer des bonnes paroles de vérité et de sobriété, des paroles qui honorent notre Dieu; que, par une marche et une conversation
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pieuses, nous soumettions les tendances de notre nature déchue: « Ayons au milieu des païens une sage conduite, afin que là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes œuvres et glorifient Dieu au jour ou il les visitera. » — 1 Pier. 2: 12.
Si chaque jour nous faisons nos comptes avec Dieu et recherchons sa grâce pour vaincre mieux pendant les jours qui suivent, nous serons acquittés en jugement et nous resterons debout, nous serons approuvés devant Dieu par Christ, en ayant le témoignage du Saint-Esprit. Ainsi, chers frères, prenons garde à nos voies, afin que nous ne péchions pas par notre langue (Ps. 39: 1). Il n’y a rien qui ait autant de puissance par son influence que la langue. L’influence d’une bonne parole, d’une bonne pensée peut s’étendre par tout le monde; une pensée mauvaise, une méchante parole peut aussi s’étendre dans son influence jusqu’au bout du monde. (A. B.)