NOTRE CONQUÊTE DES CANANÉENS ANTITYPIQUES

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« Fortifie-toi seulement et aie bon courage. » – Josué 1 : 7.

Josué a consigné ces paroles venant de l’Eternel Dieu, qui lui ont été adressées au temps où, après la mort de Moïse, il prit le commandement d’Israël. Les Israélites vécurent alors leur expérience de quarante ans dans le désert, et étaient tout juste sur le point de traverser le Jourdain pour prendre possession du pays de Canaan. Josué était devenu le successeur de Moïse. Le peuple avait appris de nombreuses leçons dans ses expériences du désert, et maintenant que Moïse était mort, il considérait Josué comme son leader.

Josué avait exprimé son incapacité à servir à la place de Moïse, par qui Dieu s’était clairement manifesté. Mais le Seigneur l’assura qu’Il le bénirait durant tous les jours de sa vie, tout comme Il avait béni Moïse. Josué a été trouvé fidèle dans toutes ses expériences. Il était un des deux survivants du désert qui, au départ d’Égypte, avait plus de vingt ans. En raison de sa fidélité et de celle de Caleb, le Seigneur leur a promis qu’eux seuls, parmi les adultes qui quittaient l’Égypte, allaient entrer en Terre Promise. Les autres sont tous morts dans le désert, à l’exception de Moïse et d’Aaron ; Aaron mourut au mont Hor, et Moïse, un peu plus tard, au mont Nébo, avant que le peuple ne traverse le Jourdain.

L’exhortation du Seigneur à l’égard de Josué, d’être fort et d’avoir bon courage, était liée à l’ordre que les Israélites devaient prendre possession de la terre de Canaan et détruire les habitants du pays. Cet ordre de Dieu a été une pierre d’achoppement pour beaucoup de gens. Ils supposent que la Bible ne peut pas provenir de Dieu si elle contient de telles instructions. Ils sentent que ce serait injuste, pour les Israélites, de pénétrer dans le pays et de prendre possession de Canaan. Ils disent : Quel droit avait Israël de tuer ces personnes et de prendre possession de leurs terres ? Elles appartenaient davantage au peuple qui les possédait qu’à qui que ce soit d’autre. Envahir leur pays, anéantir leurs vies, confisquer leurs terres et leurs possessions serait très injuste. L’histoire d’Israël est utilisée comme une illustration de la tendance « conquérante » de l’homme naturel, qui semble avoir augmenté de siècle en siècle, en dépit de la croissance de la civilisation et de sa prétendue appréciation de la justice.

Tel est le point de vue que beaucoup adoptent, et souvent en leur propre défaveur ; car ils ne comprennent pas de quoi ils parlent. Lorsque nous disons qu’ils ne comprennent pas, nous ne voulons pas dire que ce sont des personnes simples d’esprit, mais qu’elles n’ont pas saisi le point de vue de Dieu. Si l’on adopte un quelconque autre point de vue que le bon, l’intégralité de l’histoire d’Israël, en cette affaire, doit être vue comme étant injuste et impie. Toutefois, du bon point de vue, cette histoire semble raisonnable, juste et droite à la fois. Les péchés et les abominations de ces nations païennes étaient tels que leur destruction était véritablement une bonne chose. Dieu avait de grandes choses à l’esprit pour cette terre de Canaan, où ils habitaient. De plus, l’Age Judaïque était un âge de types. Tant Israël que ces nations païennes corrompues étaient des types.

Les chrétiens doivent être non-résistants.

Dans l’âge présent, le peuple du Seigneur ne doit pas prendre possession des personnes, ou des biens d’autrui. Il ne doit pas détruire la vie de qui que ce soit, sous aucun prétexte. Il ne doit pas se battre avec aucune sorte d’armes terrestres. Il doit être non résistant. Nous ne sommes pas de ceux qui défendraient la conduite, inspirée par ces méthodes, des prétendues nations chrétiennes des temps modernes. Comme chrétiens, guidés par l’exemple et les instructions de notre Maître, nous devrions chercher à faire le bien à l’égard de tous les hommes, selon que nous en avons l’opportunité, et les laisser maîtres de leurs possessions, de leurs maisons, de leurs propriétés et de leurs libertés. Il y a une grande différence entre la divine Loi d’Amour, qui est la puissance agissante opérant parmi les véritables enfants de Dieu aujourd’hui, et la loi de l’égoïsme, sous laquelle opèrent toujours les masses de l’humanité – incluant la vaste majorité de la chrétienté nominale – et continueront d’opérer jusqu’à ce que la Nouvelle Dispensation soit pleinement introduite par la Puissance Divine.

Néanmoins, voyant que la véritable Église est séparée du monde, dans le Plan de Dieu et dans ses agissements, nous sommes en mesure de considérer avec une relative sérénité le fait que les royaumes de ce monde foulent aux pieds la justice et l’équité. Nous pouvons nous rendre compte que le Seigneur, tout particulièrement au temps présent, profite de leurs dispositions naturelles à l’égard de la guerre, des conquêtes et de la création d’empires. Il fera en sorte que la colère des hommes accomplisse ainsi certains traits de son Plan, qui se révéleront plus tard comme étant une bénédiction pour le monde entier, tant de ceux qui sont déjà dans la tombe que de ceux qui sont encore en vie.

Du fait qu’ils ne sont pas en mesure de voir les merveilleux desseins de notre Père Céleste au-delà du voile, et du fait qu’ils ne sont pas suffisamment sages pour savoir comment ces desseins pourraient être menés à bien, les peuples de la terre tâtonnent dans l’obscurité, pensant qu’ils peuvent gérer leurs propres affaires, ne sachant pas qu’une Main Puissante dirige les affaires des nations de telle sorte que ses propres desseins glorieux se réaliseront en toutes choses. Ils ne savent pas que rien ne peut les entraver. Le peuple du Seigneur occupe, en grande partie, une position de spectateur en ce qui concerne le cours des événements dans le monde – ses politiques, ses conquêtes, ses efforts frénétiques pour accomplir des projets égoïstes. – Jean 17 : 16.

Si nous devions prendre part aux affaires du monde, quel que soit le problème que nous tenterions de traiter, nous agirions sans doute d’une manière contraire au Plan de Dieu. Dieu n’a pas pour but de donner maintenant la victoire à qui que ce soit dans la bataille. Nous devons être séparés du monde et attacher nos pensées, notre attention, notre sympathie et nos intérêts aux affaires du Royaume Céleste. Et si nos voix devaient un jour s’élever à ce sujet, elles le devraient au profit de la justice, de la miséricorde et de la paix. Déjà, nous pouvons regarder avec beaucoup de sang-froid tous les événements et les changements qui prennent place dans le monde, sachant que notre Père Céleste a tous les pouvoirs pour diriger ces affaires à sa propre louange et au bien ultime de l’humanité.

Un coup d’œil rétrospectif.

Mais les gens nous disent que nous sommes trop pacifiques. Ils disent que l’humanité ne pourrait pas avancer sans un certain nombre de guerres. Nous répondons que personne ne peut comprendre les méthodes de Dieu, à moins d’être guidé par sa Parole, par l’Esprit de la Vérité. La manière d’agir de Dieu varie selon les âges et selon les buts. Ces présentations, apparemment opposées de la Volonté de Dieu, sont parfaitement raisonnables et harmonisables si elles sont observées du bon point de vue.

Voyons un peu. En Éden, la punition : « Mourant, tu mourras » a été prononcée sur Adam à cause de sa désobéissance volontaire au commandement divin, qui précisait qu’une violation entraînerait la mort. Après la chute, l’humanité s’est graduellement éloignée du Seigneur. Beaucoup d’anges, qui avaient alors accès à la terre avec le pouvoir de se matérialiser, ont chuté de leur position sainte. L’humanité est devenue une proie pour ces anges qui « se livrèrent à l’impudicité et à des vices contre nature » (Genèse 6 : 1-4 ; Jude 6, 7 ; 2 Pierre 2 : 4). Cet état de choses a finalement été renversé par le grand déluge, dans les jours de Noé.

Mais par la suite, le monde recommença de nouveau à pécher grandement. Alors, Dieu choisit un homme parmi l’humanité, à savoir Abraham. Il promit à celui-ci que s’il marchait selon ses voies, Il dirigerait ses projets pour son bien, Il ferait de lui une grande nation et Il bénirait sa descendance. Nous voyons ainsi Abraham, Isaac et Jacob devenir des serviteurs particuliers de Dieu. Dieu fit alliance avec les descendants de Jacob durant les jours de Moïse. Avec Moïse pour médiateur, Dieu a promis d’être leur Dieu et de les reconnaître comme son peuple. S’ils étaient loyaux à son égard, alors Il les bénirait. S’ils étaient déloyaux, et se tournaient vers l’idolâtrie des nations avoisinantes, alors Il les punirait pour leurs péchés et leur infligerait des châtiments ; mais Il ne les abandonnerait pas.

Les peuples de Canaan se trouvaient dans une condition morale très dégradée. Ils avaient progressé si loin, dans le péché, qu’il ne leur était plus avantageux de conserver la terre de Canaan. Les Israélites devaient chasser ces peuples – et les détruire si le besoin s’en faisait sentir. Il y avait certaines nations que Dieu avait expressément ordonné de détruire entièrement. – Deutéronome 20 : 10-18.

Lorsque nous pensons à ce commandement de Dieu, nous devons chasser de notre esprit les superstitions du passé. Ces peuples qui ont été sacrifiés ne sont pas allés à des tourments éternels, mais à la mort, au Shéol, au Hadès, la tombe. Il s’agit d’un sommeil inconscient. Ceux qui ont péri par l’épée dorment toujours ; ils ne souffrent pas, ils ne subissent aucune forme de supplice. Ils sont simplement retranchés de la vie jusqu’au temps du réveil général ; car Dieu a prévu que ces peuples reviennent à la vie, qu’ils soient réveillés de leur sommeil. C’est par le Messie que Dieu a prévu toutes les bénédictions de la vie éternelle. Le Messie doit avoir un Royaume ; et ce Royaume doit dominer le monde en justice (voyez les Psaumes 96, 97 et 72), bénissant non seulement les vivants, mais également ceux qui se sont endormis du sommeil de la mort (Esaïe 25 : 6-9 ; Osée 13 : 14 ; Romains 14 : 9 ; 8 : 20, 21 – Diaglott). Beaucoup de passages bibliques le déclarent dans des termes qui ne peuvent porter à confusion. En fait, c’est là la substance de la Parole de Dieu dans son ensemble. Le Plan divin se tient comme une chaîne d’or d’un bout à l’autre de la Bible, tant de l’Ancien que du Nouveau Testament.

Ce merveilleux Messie, qui doit bientôt bénir toute la race d’Adam, doit absolument être son Rédempteur et donc le Possesseur et Libérateur du peuple, comme le déclarent les Écritures. Par son sacrifice pour l’homme, Il a reçu « les clefs du hadès [état d’inconscience, comme exprimé en Ecclésiaste 9 : 10 – trad.] et de la mort », comme Il nous le dit (Apocalypse 1 : 18). Il a donné sa vie pour compenser celle de notre père Adam. Ce prix de rachat n’a pas encore été appliqué pour le monde en général, mais il le sera, nous le croyons, dans un futur très proche. Le Royaume millénaire de Christ a justement pour but de donner à tous les enfants d’Adam, qui n’ont pas été encore éclairés, tout comme à Adam lui-même, une pleine opportunité pour avoir la vie éternelle, après avoir vécu des expériences, quant à la nature et aux conséquences du péché.

De ce large point de vue, nous voyons que pour ces peuples de l’ancienne Palestine – les Cananéens, les Amoréens, les Haïtiens, les Phéréziens, les Héviens, les Jébusiens, etc. – leur mort en ce temps-là était une bénédiction. Vils et dégradés moralement, ils n’étaient d’aucun avantage, ni pour eux-mêmes, ni pour les autres. Il en aurait été de même s’ils étaient morts à cause de maladies comme la tuberculose, la pneumonie, le choléra – ou d’une quelconque autre manière.

Quelqu’un pourrait demander : Pourquoi Dieu a-t-Il choisi de faire périr ces peuples dans la bataille plutôt que par la maladie ? La réponse est que les peuples habitant le pays auraient été une menace constante pour la morale du peuple d’Israël. Ils n’étaient pas seulement idolâtres, mais ils pratiquaient de surcroît des rites licencieux, de la divination, etc. De plus, Dieu prévoyait que le pays serait employé d’une manière bien différente. Il avait un Plan merveilleux, dans lequel Il avait prévu que Canaan jouerait un rôle important. Le pays et ses habitants devaient constituer des types des agissements de Dieu avec l’Israël spirituel durant l’Age de l’Évangile. Le type, dont le pays de Canaan devait faire partie selon l’arrangement de Dieu, ne pouvait être mis en application sans l’expulsion de ces païens, ou leur destruction.

L’Israël spirituel chassant les cananéens.

Nous pouvons nous demander quel type y était montré ? Nous croyons que l’expulsion et la destruction de ces nations pécheresses par Israël était un type montrant comment le peuple de Dieu aujourd’hui, l’Israël spirituel, doit prendre possession de son corps humain. Comme nouvelles créatures, nous devons conquérir et détruire ces tendances de la chair qui nous asserviraient. Si nous ne les vainquons pas et ne les détruisons pas, ce sont elles qui vont nous vaincre et nous détruire. Nous devons vaincre les mauvaises tendances naturelles, les habitudes, les vices, les pensées et les désirs mauvais qui habitent nos pensées. Notre nouvelle volonté doit prendre entièrement le contrôle et remplir l’espace occupé par ces précédents occupants, avec des pensées, des désirs, des ambitions, des habitudes et des buts saints et purs.

Ces corps humains sont dorénavant la propriété et la possession des Israélites spirituels, les Nouvelles Créatures en Christ. Il ne doit pas y avoir de paix entre la Nouvelle Créature et sa chair. Nous devons considérer les avertissements donnés au travers de l’Israël naturel dans ce domaine. Le fait qu’il ne soit pas arrivé à chasser et à détruire totalement ses ennemis, comme Dieu l’avait ordonné, a été une source permanente d’épreuves, de séductions ainsi que la cause d’une idolâtrie très répandue, et de nombreux péchés, de la part des Israélites. Et leurs expériences « ont été écrites pour notre instruction. » Notre lutte contre les ennemis spirituels doit s’achever par la destruction totale de l’esprit charnel, et signifiera également la mort du corps humain.

Cette bataille d’Israël contre ses ennemis peut aussi être une image des conditions du Millénium. Durant l’Age Millénaire, sous la conduite de Christ et de l’Église, le monde sera amené à une condition qui lui permettra de prendre possession de la terre entière. Satan sera lié pour mille ans. Le péché et la malédiction de la mort adamique reposant actuellement sur le monde seront détruits, avec tout ce qui est contraire à la justice. Toutes ces choses appartiennent au règne de cet « homme fort » qui a opprimé le monde pendant si longtemps. Christ, l’antitype de Josué, sera alors aux commandes et montrera aux hommes comment exterminer ces choses découlant du péché pour qu’ainsi, finalement, ils puissent prendre possession de la terre, de l’Éden de Dieu, et Il montrera comment chaque homme devra devenir un roi, un souverain.

Si l’Israélite naturel devait devenir un homme de guerre et prendre possession de la terre de l’ennemi, nous ne devons pas voir dans ce fait ce qui ne s’y trouvait pas. Par exemple, il n’appartenait pas aux Israélites de dire qu’ils allaient monter pour prendre possession du pays de Canaan. C’était Dieu Lui-même qui devait leur donner cette possession. Nous ne devons pas non plus penser que Dieu négligeait les intérêts réels de ces peuples païens. Il a déclaré que leur iniquité était arrivée à son comble. Il n’était plus bénéfique pour eux, en ce temps-là, que leur vie soit prolongée. Ainsi, nous voyons que le fait de donner en possession éternelle ces terres aux Israélites n’enfreignait pas la justice. Cela avait été préalablement annoncé par le Seigneur ; mais au temps où la promesse a été faite, le témoignage du Seigneur indiquait que le temps approprié de l’accomplissement n’était pas encore arrivé. Il devait d’abord y avoir une période sombre devant durer jusqu’à ce que l’iniquité de ces nations arrive à sa plénitude.

Le combat de l’Israël spirituel aujourd’hui.

Revenant à l’Age de l’Évangile, nous voyons que les Israélites spirituels ont eu à mener un grand conflit, contre le monde entier. Aucun conflit aussi intense et aussi important n’a jamais été engagé. Toutefois, le conflit mené par le Seigneur Jésus et ses disciples ne l’est pas au moyen de canons ou d’autres armes charnelles. Aujourd’hui, des millions de gens appartenant à des clans différents sont préoccupés à se détruire les uns les autres [trad. : Écrit en Juin 1915. Semble se référer à la première guerre mondiale où les allemands et les français, avec leurs alliés respectifs, prétendaient être le peuple de Dieu, combattant pour Dieu]. Ils se laissent conduire par leurs leaders. Il peut se trouver parmi eux un Chrétien ou un autre, ayant donné entièrement son cœur à Dieu ; mais ceux-là font exception. La grande masse de l’humanité se rend compte que les millions dont nous parlons ne sont pas véritablement consacrés au Seigneur. Toutefois, leurs leaders leur enseignent qu’ils sont le peuple de Dieu et qu’ils combattent pour Lui.

Selon la Bible, seuls les saints, seuls ceux qui se conforment aux instructions spécifiques laissées par le Maître à l’intention de ses disciples, sont des Chrétiens. Tous les autres, qui professent être des Chrétiens, en sont de simples imitations – de « l’ivraie ». Au travers de l’étude de la vie des saints des temps anciens, les véritables Chrétiens sont en mesure de discerner plus clairement la pensée de Dieu ainsi que sa volonté à leur égard. Ils tirent des leçons de foi, de courage et de zèle en se basant sur la vie de Moïse, de Josué, des prophètes et d’autres fidèles des âges passés. Ils apprennent que tous ces modèles spirituels servent de types et d’avertissements pour l’Église de l’Évangile. Ainsi, ils sont avertis, fortifiés et encouragés.

Les membres du peuple du Seigneur ne devraient pas se sentir eux-mêmes forts ou être vantards, mais au contraire, ils devraient se sentir très humbles et faibles – tout comme se sentait Josué. Tous les enfants de Dieu doivent réaliser leur faiblesse. Ils devraient ressentir que Dieu les a appelés à une œuvre grandiose, et que sans sa bénédiction, ils échoueraient totalement. Ils doivent tourner leurs regards vers le Seigneur et recevoir ses promesses dans un cœur bon et honnête, croyant que ces promesses leur sont destinées, dans la mesure où ils Lui sont loyaux et fidèles. Faisant ainsi, ils peuvent être forts, très forts. Ils peuvent être très courageux.

Les exemples rayonnants du passé.

Nous avons remarqué le courage de notre Seigneur Lui-même, bien qu’Il ait eu une nation entière contre Lui ! Et il en est ainsi de tous ses fidèles disciples ; la plupart d’entre eux étaient les pauvres de ce monde, qui n’avaient que très peu de richesses, d’influences ou d’honneur devant les hommes. Le véritable peuple de Dieu, au travers de l’Age de l’Évangile, formait une classe humble. Toutefois, il a été très fort et courageux. Les gens, aux jours des Apôtres, « les reconnurent pour avoir été avec Jésus » et se sont laissés enseigner. Ces disciples ont vu combien Jésus était disposé à donner sa vie au service du Père. Ils ont vu son courage lorsque, face à la mort la plus cruelle, Il dit : « Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire ? » De même, nous qui suivons le Maître depuis lors, nous avons acquis une plus grande mesure de l’esprit que notre cher Seigneur manifesta en tout temps, sous ses expériences les plus éprouvantes et déterminantes ; et cela constitue une merveilleuse source d’inspiration pour nous.

Les fidèles ont été, en tout temps et de manière générale, peu connus dans le monde. Ils n’ont pas généralement été parmi les grands, les instruits ou les riches. Dans le passé, il y a peut-être eu quelques saints de Dieu avec une certaine renommée, étant de bonne naissance, et vivant selon la lumière disponible en leur temps ; mais ils étaient des exceptions. Nous savons qu’il y a eu de nombreux véritables saints, qui ont vécu en silence des vies sans turbulences, mais qui semblaient avoir vécu selon toute la lumière qu’ils possédaient et qui ont marché avec Dieu, jusqu’à ce qu’ils s’endorment dans la mort. Le monde a généralement ignoré ces saints de Dieu, même lorsqu’ils n’étaient pas activement persécutés. Nous ne pouvons pas savoir avec certitude qui a un cœur entièrement loyal et sincère ; mais nous pouvons être certains que : « Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent. » – 2 Timothée 2 : 19.

Le courage dans cette « heure de la tentation ».

Revenant au temps présent, il n’y a jamais eu, autant qu’aujourd’hui, une période où davantage de force de caractère et de courage soient requis. Les iniquités du monde entier, et tout particulièrement celles de la soi-disant chrétienté, sont presque arrivées à leur apogée. Tous les gouvernements présents sont sur le point de s’effondrer, pour faire place au glorieux Royaume de Dieu sous les cieux – le glorieux Règne du Roi des rois. Tous les systèmes ecclésiastiques d’aujourd’hui, s’appelant Église de Christ, sont placés en rangs du côté de l’erreur et combattent contre la Vérité et ses avocats. Ainsi, nous devons être forts dans le Seigneur et dans la puissance de sa force.

Quiconque commence à combattre selon ses propres forces, contre cette forteresse de l’erreur, sera sûr de perdre. Mais s’il s’avance dans la puissance du Seigneur des Armées, et s’il s’en remet à la direction divine pour tout ce qu’il fera ou dira, il pourra alors avoir bon courage. Beaucoup de cœurs sincères demandent actuellement le Pain de la Vie. Ils sont captifs dans Babylone, ou souffrent la famine dans le « champ », le monde. Ceux-là ont besoin de notre assistance.

Notre force sera mise à l’épreuve – tant notre attachement à Dieu et à la Vérité que notre courage dans la défense de la Vérité. Tout cela sera certainement mis à l’épreuve ; car Babylone s’oppose à nous. Dieu n’acceptera pas dans son Royaume celui qui n’aura pas enduré l’épreuve fidèlement. Cependant, cherchons à instruire avec douceur ceux qui s’opposent à la Parole du Seigneur. Recherchons ceux qui ont faim et soif.

Nous ne savons pas sous quelle forme certaines de nos épreuves et de nos tribulations surviendront. Mais nous qui vivons dans ce « jour mauvais », que dirons-nous, à la fin même de ce jour – dans la dernière « heure de la tentation » – nous avons absolument besoin d’avoir revêtu toute l’armure de Dieu. Nous avons besoin d’avoir nos reins ceints par la Vérité ; nous avons besoin du casque permettant de protéger nos pensées, notre intellect, des éclats de l’erreur ; nous avons besoin de la cuirasse de la justice, de l’épée de l’Esprit – à double tranchant ; nous avons besoin des sandales de la « préparation de l’Évangile de paix. » Nous avons besoin de tout cela pour vaincre les cananéens, qui logent dans nos propres poitrines, et pour surmonter tous les obstacles environnants.

Ainsi armés et apprêtés, nous pouvons vraiment devenir « plus que vainqueurs » dans le grand conflit qui prend quotidiennement de l’ampleur. Nous vaincrons « par Celui qui nous a aimés et nous a rachetés au prix de son sang précieux. » Que la promesse du Maître soit notre inspiration quotidienne : « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône. »

« Lève-toi, O armée de Gédéon !

Que celui qui a peur s’en retourne ;

L’Eternel ne veut que les zélés,

Dont le cœur brûle de l’amour de la Vérité !

« Ton épée est ‘l’épée de l’Esprit’ ;

Ta lampe est la lumière de sa Parole ;

Ton vase, ce pauvre récipient de terre

Tu le brises à la voix de ton Seigneur.

« Ta lumière brille-t-elle bien dans ton vase ?

Ta trompette donne-t-elle un son clair ?

Bientôt, l’Épée du Seigneur et de Gédéon

Confondra les armées ennemies.

« La victoire promise est certaine,

Et grande est la paix qu’Il octroie ;

Alors, tenez bon, vous tous fidèles –

Le combat n’est pas vôtre, mais celui du Seigneur ! »

WT1915 p5705