NOUS AVONS VU SA GLOIRE

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Leçon tirée de l’évangile selon St Matthieu 17 : 19

« Comme ayant vu sa majesté de nos propres yeux » – 2 Pierre 1 : 16

« Et nous avons contemplé sa gloire ». – Jean 1 : 14

Les disciples ne s’imaginaient guère, que la déclaration de leur Maître, selon laquelle certains d’entre eux ne devaient pas connaître la mort avant qu’ils eussent aperçu le Fils de l’Homme dans son Royaume, devait se réaliser six jours plus tard, à l’avantage de Pierre, Jacques et Jean, sur la montagne de la Transfiguration. C’est pourtant ce qui se passa. Et cela eut un tel retentissement sur les témoins que l’un d’eux décrivit ainsi cette vision : “Ce n’est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues, que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais c’est comme ayant vu sa majesté de nos propres yeux. Car il a reçu de Dieu le Père honneur et gloire, quand la gloire magnifique lui fit entendre une voix qui disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. Et nous avons entendu cette voix venant du ciel, lorsque nous étions avec lui sur la sainte montagne”. – 2 Pierre 1 :16-18.

 Ce ne fut pas uniquement une transfiguration fortuite de notre Seigneur, mais c’était une vue ou plutôt une vision comme le Martre le notifia lui-même aux apôtres, en descendant de la montagne. Dans cette vision, comme dans toute autre vision, ce qui n’existe que dans notre imagination, apparaît comme réel. Il en était de même dans la vision qu’eut l’apôtre Jean sur l’île de Patmos, relatée dans l’Apocalypse. Celui-ci voyait, entendait et conversait, mais ces faits, éléments de la vision, n’étaient pas réels – il n’y avait là, ni bête multicéphale à dix cornes, ni ange, ni crâne, ni trône, ni monstre véritable. C’était une vision. Dans tous les cas, la vision était plus représentative que n’eût pu être une description.

MOÏSE ET ÉLIE N’ÉTAIENT PAS PRÉSENTS EN PERSONNE

 Moïse et Elie ne se trouvaient pas sur la montagne. Ils ont été montrés aux disciples dans la vision. Nous le savons, non seulement par l’explication du Seigneur mais aussi par sa déclaration : “Personne n’est entré au ciel” (Jean 3 : 13 – Actes 2 : 34). Nous pouvons aussi comprendre que leur présence n’était pas effective puisqu’ils ne sont pas ressuscités des morts car il est écrit de notre Seigneur qu’il est “les prémices (le premier) de ceux qui dorment” (1 Cor. 15 : 20) “afin qu’il les précède tous” (Col. 1 : 18). De plus, l’apôtre, dans son épître aux Hébreux mentionne clairement Moïse et les prophètes (au rang desquels nous devons classer Elie) et souligne leur fidélité. Mais il ajoute qu’ils n’ont pas encore reçu leur récompense et qu’ils ne la recevront pas avant que nous (l’Église de l’âge Évangélique) ne parvenions d’abord au cohéritage avec Christ dans son Royaume.

 “Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur était promis. Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection”. – Hébreux 11 : 39, 40.

 Donc, puisque l’apparition de Moïse et d’Elie auprès de notre Seigneur Jésus n’était qu’une vision, il est logique de s’interroger sur le sens de cette dernière. Voici, c’était une illustration, une représentation imagée du glorieux Royaume de Christ, prédit par lui-même. Pierre le comprit et en fit mention dans son épître. Dans cette illustration, les trois disciples n’avaient aucune participation. Ils étaient simplement témoins de la scène. Christ était le personnage essentiel et l’éclat de son visage et de ses vêtements représentait la gloire inhérente à la nature divine qu’il obtint à sa résurrection en devenant “le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne” (Heb. 1 : 3). C’est la même gloire céleste qui est indiquée dans les visions apocalyptiques, où les yeux de notre Seigneur sont décrits comme semblables à des flammes de feu, où ses pieds ressemblent à de l’airain ardent comme s’il eût été embrasé dans une fournaise (Ap. 1 :14, 15 ; 2 :18).

 La seconde venue de notre Seigneur ne peut être charnelle car il est écrit que “la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu” (1 Cor. 15 : 50). Il est actuellement et restera toujours un Être Spirituel, du plus haut rang, de nature divine. La transfiguration d’alors avait pour but de donner aux disciples un mince aperçu de cette gloire surnaturelle.

SIGNIFICATION FIGUREE DE MOÏSE ET D’ÉLIE

 Moïse représentait les fidèles vainqueurs qui ont vécu avant la première venue de Jésus. Dans Héb. 11 : 39, 40, l’apôtre les décrit comme ceux qui ne sont pas devenus parfaits mais qui le deviendront lorsque le Royaume de Dieu sera établi. Elie représentait les vainqueurs de l’ère Evangélique. Au cours de cette vision, le sujet de la conversation tournait autour de la crucifixion de Jésus-Christ (Luc 9 : 31). Sa mort sur la croix fut montrée comme inévitable pour qu’il puisse entrer dans sa gloire. C’est ce qu’il a lui-même déclaré en ces termes, après la résurrection : “Ne fallait-il pas que le Christ souffrit ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire ?” (Luc 24 : 26). Sans l’œuvre de la rançon, il ne pouvait y avoir de règne glorieux. Cette vision représentait donc la gloire du Royaume qui résultera de la mort du Seigneur Jésus.

Il est possible également que cette vision dût représenter deux classes qui participeront au Royaume de Christ. Comme présenté ci-dessus, la première serait l’Eglise, le Corps de Christ, son épouse et cohéritière : classe formée par ceux qui seront semblables à Lui, qui Le verront tel qu’il est et qui accéderont à sa gloire comme êtres spirituels. Actuellement, ceux-ci sont représentés par Élie, la seconde classe rassemblerait les vainqueurs du temps passé, qui seront des représentants terrestres du Royaume. Ceci est d’ailleurs en accord avec la déclaration de notre Seigneur selon laquelle le monde verra Abraham, Isaac et Jacob ainsi que tous les prophètes, dans le Royaume qui sera finalement instauré sur la terre comme résultat de la mort de Jésus-Christ. Ces pères saints reviendront à la vie comme êtres humains parfaits.

 Ils seront donc visibles par les hommes. Par contre, Jésus et les membres de son Eglise glorifiée, seront invisibles aux humains car ils auront perdu leur nature humaine au profit de la nature spirituelle.

 Ils ne seront plus faits de chair et de sang mais seront des êtres spirituels, de nature divine, ce qui les rendra invisibles aux yeux du monde tout comme le sont déjà Dieu et les anges. — 1 Tim. 1 :17 ; 6:16 ; Heb.11 :27.

 Les disciples assurément, ne comprenaient pas alors la question. Ils en ressentirent cependant certaines bénédictions et déclarèrent : “II est bon que nous soyons ici”. Leur court séjour sur la montagne commença par une prière. Ce sont trois disciples qui, à ce moment-là accompagnaient notre Seigneur, privilégiés comme ils le furent à d’autres occasions également (par exemple : lorsque Jésus entra dans la chambre où reposait la fille de Jaïrus qu’il réveilla d’entre les morts. Plus tard également, lorsque Jésus entra dans le jardin de Gethsémané, ces trois disciples l’accompagnèrent encore). Il serait faux de penser que le choix de ces trois disciples eût été pure coïncidence. Nous supposons plutôt qu’il y avait en ces hommes quelque chose qui en faisait des compagnons particuliers pour le Seigneur Jésus.

 Ce qui frappe chaque lecteur du Nouveau Testament, c’est la foi de ces trois apôtres et leur zèle pour la cause du Seigneur. Il s’agissait de Jacques et de Jean qui par leur zèle (et non par leur connaissance) étaient prêts à demander qu’un feu du ciel tombât sur les Samaritains qui n’avaient pas voulu accepter et accueillir leur Martre. Il s’agissait également de Pierre, qui le premier confessa que Jésus est le Christ, le même qui prit la défense de notre Seigneur un glaive a la main, le même qui avoua qu’il était prêt à mourir avec son Maître. Jésus était également fervent et il était normal qu’il s’attachât davantage aux personnes qui avaient un tempérament semblable.

UNE LEÇON POUR NOUS

 Nous pouvons trouver là une leçon pour nous : si nous voulons être proches du Seigneur et avoir fréquemment le privilège d’une communion profonde avec Lui, nous devons développer en nous le même esprit de ferveur et d’enthousiasme. Les gens froids et intéressés peuvent avoir d’autres qualités, mais ceux qui ont un jour compris la bonté du Seigneur, ne peuvent être ni froids ni tièdes. Une fois que l’amour est enflammé, il doit réveiller en ceux-ci ardeur et passion, c’était le tempérament de Jésus et c’est pour cela qu’il était aimé du Père.

 Parlant de Lui, un prophète a déclaré : “Le zèle de Ta maison me dévore”. Que tous ceux donc qui veulent plaire à Dieu, soient remplis d’un tel zèle pour la justice et la vérité afin que leur sacrifice soit consumé sur l’autel du Seigneur. C’est de cette façon qu’ils seront agréables à Dieu par Jésus-Christ. Seuls, les gens bouillants pourront se libérer complètement de Babylone. Les autres calculent et hésitent si longtemps que l’esprit du monde, la chair et le diable les obscurcissent à nouveau, même s’ils avaient été éclairés auparavant dans une certaine mesure.

 Pierre proposa de dresser sur la montagne des tentes pour le Seigneur et ses invités. Il était excité et confus, mais guidé par ses dispositions naturelles, il voulait s’exprimer. Une voix du ciel semblait pourtant lui dire “Calme-toi, écoutes ce que mon Fils bien-aimé vous dira”.

 Nombreux sont ceux qui ont besoin d’une leçon de calme et de silence afin qu’ils sachent écouter Dieu et s’instruire avant de pouvoir parler. Apparemment, Pierre a appris avec le temps (comme le prouve son comportement ultérieur) à être plus lent à s’exprimer mais plus disposé à écouter (Jacques 1 : 10). Il y a là une leçon importante pour tous ceux qui veulent être des serviteurs de Dieu. Nous devons comprendre que nous ne sommes rien et incapables de bien faire. Apprendre cette leçon correctement, c’est devenir humble, patient, c’est se reconnaître quantité négligeable et comprendre que l’intégrité vient de Dieu.

 Mais ceux qui parviennent à un tel état et qui sont de bons élèves dans l’école de Christ, ne sont pas seulement des auditeurs passifs de la Parole de Dieu, mais au contraire très actifs. Ce sont les seuls qui seront convenablement préparés à enseigner la Vérité aux autres. Ceux qui se mettent en avant pour enseigner aux autres avant de se laisser enseigner par le Seigneur, ne savent pas ce qu’ils disent dans certains cas, tout comme cela s’est produit pour Pierre. Si de telles personnes sont sincères et si, avec le temps, elles sont considérées dignes dans le service du Maître, alors elles recevront de temps à autre toutes sortes de réprimandes.

LA CRAINTE (RÉVÉRENCE) DE L’ÉTERNEL EST LE DÉBUT DE LA SAGESSE

 La première leçon pour ceux-là est de comprendre que la “crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse”. C’est pour cela que les paroles irréfléchies de Pierre — ne sachant ce qu’il disait — ont appelé une réprimande de Dieu sous la forme d’une voix venant du ciel et disant : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le !”. Il est écrit ensuite que les disciples eurent peur (Luc 9 : 33-36).

 La crainte de l’Éternel est nécessaire comme commencement de la sagesse, non seulement au début de notre chemin, mais jusqu’à sa fin. Ceux qui ont été éclairés par la Vérité et qui grâce à elle se sont débarrassés de la peur servile, attisée par les faux enseignements sur le Plan de Dieu et son caractère, ont tendance à perdre toute crainte de Dieu. Selon les Saintes Écritures, c’est un état très dangereux qui dans les conditions imparfaites actuelles, peut conduire à toute sorte d’abus.

 Il est vrai que “l’amour parfait éloigne la crainte”, mais il est également vrai que l’amour parfait est sur terre une qualité particulièrement rare, même parfois parmi les consacrés. D’où l’exhortation de l’apôtre : “Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de vous ne paraisse être venu trop tard”. — Hébreux 4:1.

 La crainte dont nous devons nous débarrasser complètement, c’est “la peur des hommes” qui est un piège (Proverbes 29 : 25). Par contre, celui qui négligerait la crainte de Dieu, convaincu qu’il ne peut perdre la récompense suprême de Dieu, se retrouverait dans une situation très critique. Il pourrait devenir présomptueux et indifférent au point de nier la juste punition des pécheurs ainsi que la seconde mort. De cette façon il deviendrait inattentif à ses pensées, à ses paroles et actions, s’éloignant toujours plus des principes énoncés dans la Parole de Dieu. En perdant la crainte de Dieu, il perdrait également très vite le respect de la Parole de Dieu, il ferait de plus en plus confiance à son raisonnement personnel et serait aveugle vis-à-vis de ses propres défauts.

CRAIGNEZ DIEU

 Remarquons quelques conseils et exhortations bibliques en ce qui concerne la juste crainte de l’Éternel. En voici quelques-uns : “Craignez Dieu, vous, ses saints”. — PS. 34 : 10.

 “Vous qui craignez l’Eternel, louez-Le !”. — PS. 22 :24.

 “Que ceux qui craignent l’Eternel disent : car sa miséricorde dure à toujours”. – PS. 118 : 4.

 “Comme un père a compassion de ses enfants, l’Eternel a compassion de ceux qui le craignent”. -PS. 103 :13.

 “Mais la bonté de l’Eternel dure à jamais pour ceux qui le craignent”. — PS. 103 :17.

 “L’Eternel aime ceux qui le craignent”. — PS. 147 :11.

 “Il accomplit les désirs de ceux qui le craignent”. -PS. 145 :19.

 Notre Seigneur a dit également : “Je vous montrerai qui vous devez craindre”. -Luc 12 :5.

 L’apôtre Paul a écrit : “Ne t’abandonne pas à l’orgueil, mais crains !”. – Rom. 11 :20.

 “Craignons donc !”. — Heb. 4:1.

 L’apôtre Pierre a également écrit : “Aimez les frères, craignez Dieu !”. — 1 Pi. 2 :17. “Celui qui le craint et pratique la justice lui est agréable”. — Actes 10 : 35.

 Dieu dit par l’intermédiaire de son prophète que ceux qui craignent son Nom, qui se parlent souvent de Lui, sont inscrits dans le livre des souvenirs (Mal. 3:16). Et nous lisons cette promesse : “Mais pour vous qui craignez mon Nom, se lèvera le soleil de la justice et la guérison sera sous ses ailes” (Mal. 4 : 2). De notre Seigneur il est écrit qu’il a été exaucé à cause de sa piété (ou crainte selon les traductions) (Heb. 5:7).

 Voici la leçon à tirer de tous ces passages : perdre la crainte envers l’Eternel, c’est à dire perdre l’appréhension de ne pas s’exposer à sa disgrâce, de ne pas perdre les merveilleuses possibilités qu’il nous a présentées, serait une perte grave et pourrait nous coûter la vie éternelle. Car ceux qui ont perdu cette crainte seraient comme un moteur incontrôlé. Ils iraient si loin dans leur insubordination qu’ils courraient à leur perte, incapables d’exercer un service quelconque. Aussi l’apôtre conseille aux pèlerins qui cherchent la Patrie céleste : “Et si vous invoquez comme Père celui qui juge selon l’œuvre de chacun, sans acception de personnes, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre pèlerinage” (1 Pierre 1 : 17) sans relâcher l’effort, sans vous attarder sur les futilités et les plaisirs mondains, sans amasser les terres, les demeures ou l’argent, sans négligence, sans paresse mais en veillant soigneusement sur chaque parole, sur chaque action afin de plaire à Dieu, de prendre modèle sur Son caractère et ainsi affermir votre appel et votre élection pour vous trouver enfin dans Son Royaume lorsque celui-ci sera instauré.

 WT 2288-1898

(STRAZ 10/1961)

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