L’apôtre Paul explique en Hébreux 13 : 10-14 que, d’une manière typique, les animaux sacrifiés durant le « jour de réconciliation » étaient des offrandes pour le péché, et que leurs corps étaient brûlés hors du camp.
Nous lisons dans l’ouvrage « Ce que le Pasteur Russel a dit » – Questions et réponses, page 568 – le texte rectifié du verset 11, qui se lit ainsi : « les corps des animaux dont le sang est porté dans le Très Saint en tant qu’offrande pour le péché, sont brûlés hors du camp » – et le verset 13 : « Sortons donc pour aller à lui, hors du camp. » – (QR page 96).
Au temps de Jésus, le ‘camp’ se composait de tous ceux qui professaient faire partie du peuple de Dieu, du peuple saint – du peuple Juif, qui se disaient être en harmonie avec le Seigneur.
Afin d’être fidèle à Dieu et à son message, Jésus était tenu de défendre la Vérité, de défendre tout ce qui est juste, et L’amenait donc à être hors de sympathie et en désaccord avec la grande masse nominale du peuple Juif. ‘Hors du camp’ signifiait donc hors de la synagogue des Juifs et de tous ceux qui professaient être en harmonie avec Dieu ; quiconque soutenait et prétendait être du peuple de Dieu constituait le camp.
Qu’est-ce que cela signifie de nos jours ? Aujourd’hui ‘le camp’ représente toute la chrétienté, toutes les personnes qui prétendent être des Israélites selon l’esprit, c’est-à-dire le camp de Dieu. En d’autres termes, il représente l’église nominale qui n’apprécie pas l’Esprit du Seigneur et ses enseignements. Sortir vers Lui, hors du camp, signifie vouloir prendre sa croix, quel qu’en soit le sacrifice, – tel la rupture de tendres liens avec de chers amis chrétiens d’autres confessions religieuses – et le désir d’aller vers le Seigneur, d’être fidèle et loyal envers Lui quel qu’en soit le prix sans avoir égard à ce que les autres en pensent. Ce furent ceux qui faisaient partie du camp qui persécutèrent Jésus et les Apôtres, et qui ont persécuté l’Église, le Corps de Christ, depuis ce temps jusqu’à nos jours.
Les traits distinctifs de ce jour de réconciliation étaient les sacrifices pour les péchés. Il y avait deux sacrifices. Le premier consistait en un taureau, fourni par le Souverain Sacrificateur lui-même, dont le sang devait être appliqué en faveur de sa famille et de sa tribu. Ce sacrifice représentait la mort de Jésus et la première imputation du mérite du Seigneur, celle qui est faite en faveur de l’Église des premiers-nés.
Le second sacrifice était celui du « bouc pour l’Eternel ». Ce bouc n’était pas fourni par le Souverain Sacrificateur mais il était donné par le peuple, et représente tous ceux qui viennent du monde et acceptent la rédemption de Jésus, consacrent pleinement leur vie, jusqu’à la mort, au service de l’Eternel durant l’Âge de l’Évangile.
L’apôtre Paul identifie tout d’abord l’autel et le service du tabernacle qui préfigurait notre privilège de sacrifice, et insiste sur le fait qu’il s’agissait du sacrifice dont les sacrificateurs typiques n’avaient pas le droit de manger la chair de la victime. Ainsi, au lieu de les consommer comme cela était fait lors de certains sacrifices, les corps de ces animaux étaient brûlés hors du camp (Lévitique 16 : 27) – l’apôtre ajoutant : « Sortons donc pour aller à Lui, hors du camp, en portant son opprobre. »
Notre participation est cette disposition à vouloir devenir co-sacrificateur de Jésus et de pouvoir participer avec Lui à la grande Offrande pour le péché. Au lieu de rester près de l’autel pour manger, nous devons sortir vers Lui, hors du camp, portant son opprobre – autrement dit, nous devons être « brûlés avec Lui ». Il semble donc clair que les deux animaux utilisés durant le jour de réconciliation représentaient l’œuvre de sacrifice de Christ et de son Église. Le fait que les deux animaux étaient traités de la même manière illustre le fait que « nous sommes devenus une même plante avec Lui par la conformité à sa mort. » – Romains 6 : 5.
En Hébreux 9 : 23, l’apôtre parle de plusieurs sacrifices offerts selon la Loi, et qui furent des symboles des « meilleurs sacrifices ». Dans le type c’était, en effet, une seule cérémonie répétée chaque année. Dans la réalisation, à la « fin des siècles », il y a aussi une cérémonie unique où Christ efface le péché. Mais dans ce service unique il y a, comme dans le symbole, deux aspersions avec leurs aspects : la première est pour l’Église de Christ, la seconde sera pour tout le peuple.
Nous relevons, des paroles de ce verset, l’enseignement que Dieu a prévu, dès le commencement, de former des disciples qui seraient membres du Corps du Rédempteur, qui auraient les mêmes expériences à subir que leur Maître, des souffrances et des épreuves, et même la mort. Après quoi, ils seraient associés avec Lui dans la gloire, possèderaient la nature spirituelle céleste et seraient les cohéritiers du Messie dans son Royaume.
Selon le Plan de Dieu, Jésus est donc le Souverain Sacrificateur de cet ordre, et nous sommes des sacrificateurs d’un rang inférieur, en formation, comme Christ fut formé pour être à même d’accomplir l’œuvre grandiose de l’Age Millénaire. L’Église est actuellement façonnée afin d’être capable d’accomplir l’œuvre importante de réconciliation et de régénération des humains qui lui sera assignée pendant le règne millénaire de justice du Messie, leur Maître. L’apôtre Pierre nomme cette classe de disciples un « sacerdoce royal » (1 Pierre 2 : 9), car Christ et les élus seront rois et sacrificateurs.
Le sacrifice de Jésus fut accompli pendant les trois années et demie de son ministère qui se termina par sa mort. Quarante jours après celle-ci, Jésus monta au ciel pour comparaître devant la face de Dieu, où Il présenta la valeur et le mérite de son sacrifice en notre faveur (Hébreux 9 : 24) – « Et cette vie déposée au calvaire est une offrande appropriée pour le péché. » (QR p. 568).
Il reçut une plus grande dignité et fut honoré en obtenant la nature divine. C’est alors qu’II attribua les mérites de son sacrifice à tous ceux qui désireraient devenir membres de la sacrificature royale. Christ et l’Église sacrifient leur nature humaine par leur dévouement et leur fidélité à Dieu. Ils obtiennent une récompense sublime, celle de la nature spirituelle céleste et le Royaume.
Aussi le Père Céleste attend de nous, ses enfants, que nous fassions sa volonté, que nous soyons obéissants à ses commandements, afin que nous trouvions grâce auprès du Souverain Sacrificateur. (Hébreux 4 : 16). L’apôtre Paul écrit en Romains 12 : 1 : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. »
Selon ces paroles, on doit admettre que Dieu exige de nous des sacrifices. Le frère Russell écrit dans le volume 1 sur ce sujet :
« Ce texte veut dire que nous devrions consacrer chaque faculté et chaque talent que nous possédons au service de Dieu, que désormais nous ne vivions plus pour nous-mêmes… mais pour Celui qui nous a rachetés par son propre sang et à son service… l’apôtre Paul montre ici que c’est seulement en étant saints que nous pouvons être des sacrifices agréables. Nous ne sommes point saints comme Jésus qui n’a point commis de péché… mais nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin de savoir que la gloire de notre perfection définitive vient de la faveur de Dieu… Dieu nous a justifiés gratuitement de tous péchés par notre foi dans le sacrifice de Christ en notre faveur. »
L’apôtre profite ici de l’occasion offerte à certaines personnes de devenir disciples de Christ et cohéritiers du Messie dans son Royaume, pour leur recommander de comprendre la valeur du merveilleux privilège offert par Dieu de pouvoir se sacrifier à son service en démontrant toute la richesse du motif qui doit pousser tous ses lecteurs à mener une vie sainte et conforme à la volonté de Dieu.
Ils peuvent prouver leur foi par leurs œuvres et leur ardent désir de réaliser une vie de sainteté ; c’est une exhortation à vouloir se consacrer à Dieu. Le corps avec ses membres étant l’organe de toute l’activité de l’homme doit donc être consacré à Dieu, comme témoignage de sa reconnaissance, en sacrifice vivant qui consiste en une activité constante au service de Dieu. Ce culte est raisonnable parce que Dieu nous a aimés et sauvés en premier. Dieu nous a acceptés par les mérites de son Fils qui nous sont imputés et non tout simplement donnés.
L’apôtre précise en Romains 6 : 3, 4 : « nous tous qui avons été baptisés nous avons été ensevelis avec Lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. »
Cela signifie être transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait (Romains 12 : 2). Comment pouvons-nous être transformés comme l’apôtre le suggère ? En acceptant l’appel céleste durant l’Âge de l’Évangile, en prouvant notre foi et notre amour au Rédempteur, notre Chef et Seigneur, ce qui nous engage à participer aux souffrances de Christ. Car, bien qu’Il fût Fils, Il a appris l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes, écrit l’apôtre en Hébreux 5 : 8, 9. Si le Seigneur a appris l’obéissance par les souffrances, comment pourrions-nous espérer obtenir la gloire d’une manière plus facile ? Soyons fidèles jusqu’à la mort comme le fut Jésus, notre Rédempteur.
Par les sacrifices offerts le jour de réconciliation, l’Eternel nous enseigne que le peuple consacré bénéficie d’une imputation spéciale du mérite de Jésus pour les péchés commis, et que justifiés au moyen de ce mérite, ils sont qualifiés pour devenir participants de Christ dans les glorieuses fonctions sacerdotales. Afin de bénéficier du mérite de Christ, il faut marcher sur les traces de Jésus, il faut sacrifier ses droits terrestres et même notre vie. Ce mérite de Christ couvre nos défauts et nous permet de faire partie du Corps de Christ, de participer à ses souffrances, de faire partie de la « Nouvelle Création », membres du Corps spirituel de Christ dans son Royaume. Cependant, afin de pouvoir profiter de ces merveilleuses promesses, il nous faut respecter les conditions de notre alliance basée sur le sacrifice, c’est-à-dire marcher dans les traces de notre Seigneur et Rédempteur.
Réjouissons-nous d’avoir part aux souffrances de Christ. Acceptons cette participation et buvons la coupe de souffrances avec humilité et obéissance, sachant que c’est le Père Céleste qui nous la donne à boire. Chacun des membres du futur corps céleste spirituel doit participer aux souffrances de Christ, comme le Seigneur l’a déclaré le soir de sa mort en présentant la coupe à ses disciples : « Buvez-en tous », ce qui signifiait « buvez tout », ne laissez rien des souffrances pour d’autres. Ne prenons donc pas à la légère la grande faveur que nous avons de participer à la coupe de souffrances de notre cher Rédempteur, car nous risquerions de perdre la récompense.
Chacun sait qu’il y a beaucoup de tribulations à supporter dans la vie, aussi l’apôtre Pierre exhorte les frères, en disant : « Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous. » (1 Pierre 4 : 12-14). Quelle belle consolation !
Lisons encore Colossiens 1 : 24 : « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous ; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Église. »
L’apôtre Paul est un bon exemple pour nous. Il a souffert dans l’œuvre de Christ, et ses souffrances l’ont préparé pour ce grand sacerdoce à devenir un ministre compatissant et miséricordieux. Durant ses nombreux voyages il a rencontré beaucoup d’obstacles, notamment de la part des Juifs, mais il aima tous ses frères dans la vérité. Ses souffrances lui ont apporté une plus grande compréhension pour les maux de ses frères qu’il aima, comme nous le lisons en Philippiens 4 : 1 : « C’est pourquoi, mes bien-aimés, et très chers frères, vous qui êtes ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés ! »
Il n’est donc pas étonnant que l’apôtre ait pu dire à la fin de sa carrière : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. » – 2 Timothée 4 : 7.
L’apôtre a donné le meilleur des exemples à tous ceux qui veulent suivre les traces du Seigneur et devenir des sacrificateurs miséricordieux dans le Royaume. Chacun de nous doit faire de semblables expériences et démontrer un esprit de fidélité à la Vérité, un esprit de soutien, de miséricorde et d’amour dans le service du Maître. Notre temps et nos talents appartiennent au Seigneur.
D’ailleurs, dans toutes les recommandations de l’apôtre Paul, nous trouvons une certaine force d’encouragement pour affermir notre appel et notre élection, notamment lorsqu’il nous dit « de mettre de côté tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement et de courir avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte » en suivant le chemin étroit de l’Âge de l’Évangile. (Hébreux 12 : 1). Courons, nous recommande l’apôtre, avec zèle de manière à remporter le prix et recevoir une couronne incorruptible. – 1 Corinthiens 9 : 25.
Les Figures du Tabernacle nous fournissent la preuve indiscutable et évidente que l’Église participe aux souffrances de Christ, mais elle ne participe en aucun cas à la Rançon. En effet, les péchés de l’Église sont compris dans le prix du rachat fourni par Christ, car l’Église est issue du monde. L’Eternel a ouvert une dispensation pendant l’Âge de l’Évangile qui permet aux fidèles qui marchent sur les traces du Seigneur de participer à ses souffrances et d’avoir part aux bénédictions à venir. Il nous faut pour cela sacrifier nos droits de rétablissement terrestres et notre vie. A tous ces vainqueurs est promis l’honneur, la gloire et l’immortalité. Ils seront cohéritiers de Christ (Romains 8 : 17) et accompliront l’œuvre de rétablissement de l’humanité.
Dans le volume 6, page 507, nous pouvons lire les recommandations du frère Russell :
Il n’est personne qui, acceptant Christ comme Agneau Pascal, et acceptant ainsi l’antitype comme remplaçant le type, pourrait encore préparer un agneau-type et le manger pour commémorer la délivrance-type. Donc, la chose convenable à faire pour tous ceux qui croient en Jésus comme véritable Agneau Pascal, serait l’aspersion des poteaux de leur cœur avec son sang, prouvant ainsi leur foi, qu’II a par son sacrifice, expié leurs péchés, ils peuvent maintenant obtenir le pardon de leurs péchés. « Et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’une eau pure. » – Hébreux 10 : 21, 22.
Et le frère Russell continue, disant :
Ainsi le fait d’accepter notre Agneau et aussi de commémorer sa mort pour nous, signifie l’attente de la délivrance promise du peuple de Dieu, et signifie que ceux qui apprécient cette commémoration et la célèbrent avec intelligence pendant qu’ils sont dans le monde ne sont pas du monde, mais sont comme des pèlerins et des étrangers qui cherchent des conditions plus désirables, débarrassés des afflictions et de l’esclavage du temps présent du règne du péché et de la mort.
Souvenons-nous des dernières paroles de notre Seigneur disant « Tout est accompli », et puissions-nous discerner que cela signifie l’achèvement de son offrande pour le péché, en notre faveur, que ses blessures nous apportent la guérison et qu’II vit toujours éternellement pour intercéder en notre faveur et nous secourir dans nos besoins.
Dans le type, il y avait deux boucs offerts par le peuple. Ils représentent deux classes de l’Église des premiers-nés. Aaron présenta le bouc sur lequel le sort était tombé pour l’Eternel et il en fit une « offrande pour le péché ». Ce bouc était sacrifié et traité en toutes choses de la même manière que le taureau sacrifié précédemment. Seuls ceux qui suivent le Maître font partie de l’offrande pour le péché et seront finalement membres de son Corps glorifié.
Comme nous l’avons dit au début, les corps de ces animaux étaient brûlés hors du camp et l’apôtre nous exhorte donc en Hébreux 13 : 13 : « Sortons donc pour aller à Lui hors du camp en portant son opprobre », ce qui signifie « sortons du monde et souffrons avec Lui ».
Ainsi le type nous montre que l’Église doit marcher sur les traces de Jésus pour les sacrifices. Rappelons que le sang du taureau ne fut pas appliqué pour les péchés du peuple, mais uniquement pour ceux de la famille du souverain sacrificateur (Aaron) et de sa tribu, donc pour les péchés de l’Église. Le second sacrifice pour le péché (le bouc pour l’Eternel) ne fut pas offert pour les mêmes personnes, car il n’était pas nécessaire qu’un autre sacrifice soit offert pour elles. Il fut offert par le souverain sacrificateur comme partie secondaire de sa propre offrande. Ce point essentiel, principal, n’est pas à perdre de vue, car nous pourrions alors facilement tomber dans l’erreur ; ainsi, le mérite qui en résulta devint applicable à tout le peuple afin que l’expiation fût faite pour tous (Hébreux 9 : 24 ). Seul le mérite du Seigneur confère une vertu à notre sacrifice.
Dans le type, ce n’étaient pas les sacrificateurs qui offraient les sacrifices, mais le souverain sacrificateur. Il en avait l’entière responsabilité, ce qui dans l’antitype signifie que l’entière responsabilité repose entre les mains de notre Seigneur. En tant que membres, nous avons part avec Lui à l’offrande pour les péchés du monde. Nos souffrances sont comptées comme étant les siennes. Nous-mêmes, par nos souffrances, nous ne saurions expier les péchés, ni les nôtres ni ceux des autres. Tout repose entre les mains de Christ.
Notre Seigneur accepte les personnes consacrées représentées par les deux boucs. Celles qui sont suffisamment zélées, Il les accepte comme ses membres et Il les offre comme une partie de son propre sacrifice. Lorsque cette œuvre sera terminée et que l’Église sera au complet, Christ présentera le sang du bouc de l’Eternel comme partie de son propre sang. Il le rendra alors applicable pour les péchés de tout le peuple. Dès que le Royaume de Christ sera établi en puissance et en grande gloire, alors Christ, Tête et Corps, s’occupera des humains, en vue de les délivrer du péché et de la mort et les relever à la perfection humaine.
Le bouc pour l’Eternel représente tous les fidèles, le « petit troupeau » du Seigneur. Ils sont tous égaux et viennent tous par la même voie étroite, de sorte que ce qui est vrai pour la classe dans son entier, est également vrai pour chacun des membres, mais le Corps doit être complet et le sacrifice achevé, avant que le sang du bouc, représentant le Corps entier de Christ, soit aspergé sur le « Propitiatoire ».
Pourquoi est-ce une alliance par le sacrifice ? Quel est le moment favorable pour le sacrifice ?
Nous lisons en Romains 8 : 17 : « Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. » L’une des conditions pour vivre et régner avec Christ, est de souffrir et de mourir avec Lui. La récompense découle des afflictions de Christ. – Colossiens 1 : 24.
L’apôtre Paul nous dit aussi que nous sommes « baptisés en sa mort » et que nous sommes devenus une même plante avec Lui par la conformité à sa mort. Que veut dire par la conformité à sa mort ? L’apôtre Paul répond que Jésus est mort pour le péché, qu’II s’est offert, et que nous devons nous regarder comme morts pour le péché. « Car il est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes ; il est revenu à la vie, et c’est pour Dieu qu’il vit. Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ. » – Romains 6 : 10, 11.
Ceci signifie que nous sommes autorisés, par notre foi dans les mérites du Sang que Jésus versa pour nous, à nous regarder comme participants au sacrifice agréable offert à Dieu, un sacrifice qui doit délivrer le monde du péché, un sacrifice pour le péché.
La vie que nous sacrifions c’est la vie que nous recevons de Jésus par la foi. Nous n’avons pas la vie par nous-mêmes, étant condamnés à la mort en raison du péché. Aussi, nous lisons en Romains 4 : 24, 25 : « C’est encore à cause de nous, à qui cela sera imputé, à nous qui croyons en celui qui a ressuscité des morts Jésus notre Seigneur, lequel a été livré pour nos offenses, et est ressuscité pour notre justification. »
Ce verset déclare que Jésus est mort pour notre « justification » afin que nous puissions offrir nos corps en sacrifice agréable et devenir ainsi comme une même plante avec Jésus par la conformité à sa mort.Ceci nous permet de nous préparer en vue de partager avec Jésus l’œuvre future d’instruction et de bénédiction du monde. Il devient évident que l’Église a une part très active dans l’œuvre de réconciliation du monde.
« Ainsi parle l’Éternel : Au temps de la grâce je t’exaucerai, et au jour du salut je te secourrai ; Je te garderai, et je t’établirai pour traiter alliance avec le peuple, pour relever le pays, et pour distribuer les héritages désolés. » – Esaïe 49 : 8.
Ainsi, nous voyons que l’Âge de l’Évangile est une période de souffrances et d’épreuves pour les fidèles qui sacrifient leur nature humaine terrestre, afin de pouvoir devenir participants de la nature spirituelle divine, pour l’œuvre de régénération de l’humanité. Lorsque le sacrifice de Jésus en faveur de « son Corps » et de « sa maison » fut achevé et présenté devant la face du Père, Celui-ci envoya la preuve qu’II acceptait ce sacrifice par l’effusion du Saint Esprit à la Pentecôte sur les fidèles disciples.
De même que le bouc pour l’Eternel achevait ce qui restait de l’offrande pour le péché, ainsi le « petit troupeau » complète ce qui reste des afflictions de Christ. – Colossiens 1 : 24.
Nos sacrifices, notre part aux souffrances de Christ, sont imparfaits et ne seraient pas valables, si le mérite de Christ ne nous était imputé et nous justifiait d’abord par le sacrifice parfait de notre Seigneur, puis par la Grâce qui nous permet d’offrir notre « moi justifié ». Ainsi, comme membres de son Corps, nous sommes assurés d’avoir part à ses souffrances, afin de pouvoir partager aussi sa gloire et participer avec Lui à son œuvre future de bénédiction de l’humanité lors du rétablissement de toutes choses. – Hébreux 10 : 16-18.
Le jour viendra où le sacrifice des derniers membres du « bouc pour l’Eternel » sera consumé, où l’offrande pour le péché sera achevée, c’est-à-dire lorsque les derniers membres du Petit Troupeau auront complété le « Corps de Christ » au-delà du second voile dans la perfection de la nature spirituelle.
Le passage du second voile a la même signification pour le « Corps » que pour la « Tête ». La présentation du sang du bouc a la même signification que celle du sang du taureau. Ceci est un puissant encouragement pour nous, car malgré nos faiblesses et notre condition mortelle, le Père Céleste accepte notre participation à l’ « offrande pour le péché ».
Ô, espérance bénie ! David disait dans son Psaume, parlant prophétiquement de Jésus : « Quand je me réveillerai, je serai rassasié de ton image. » (Psaume 17 : 15). Et combien cette promesse en Romains 8 : 29 est-elle sublime pour nous : « Ceux que l’Eternel a connus d’avance, Il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fut le premier-né entre plusieurs frères. » Et l’apôtre Jean confirme cette pensée en disant : « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté, mais nous savons que lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à Lui, parce que nous Le verrons tel qu’II est. » – 1 Jean 3 : 2.
Chers frères et sœurs, quelle promesse merveilleuse nous est donnée par la Parole de Dieu, si nous acceptons de participer avec joie aux souffrances de notre Chef, de participer à l’ « offrande pour le péché » tant que nous sommes encore ici-bas. Que l’Eternel nous bénisse tous. Amen.
Frère Jérôme Gruhn – Vigy, Pentecôte 2011