« Car ta bonté vaut mieux que la vie : Mes lèvres célèbrent tes louanges. » – Psaume 63 : 4.
Dieu est bon par nature et a une disposition générale pleine d’amour qui s’étend, selon l’unique sens du terme, à toutes ses créatures – non seulement à celles qui sont intelligentes, mais aussi à celles qui ne le sont pas et qu’Il a créées. Il accorde sa bonté, ses faveurs, au juste et à l’injuste. Il envoie ses rayons de soleil et sa pluie sur les bons et sur les méchants. Mais il y a une bonté particulière, un amour particulier qu’Il réserve à ceux qui ont des qualités de cœur aimables – ceux qui ont des traits de caractère qui Lui permettent de les aimer ainsi– de la même manière que chaque personne bonne aime les autres personnes qui sont bonnes et qui ont un cœur noble.
Dieu éprouve un tel amour à l’égard des saints anges. Il éprouvait semblable amour pour Adam avant qu’il ne pèche. Et depuis le péché, Il manifeste un sentiment de bonté envers ceux de la race d’Adam qui, tout en prenant conscience de leurs péchés, désirent retourner à Lui et faire sa volonté. Sa bonté L’avait conduit à prévoir quelque chose de merveilleux pour eux. Il a prévu que certains auraient une nature terrestre, pour recevoir la bénédiction de la vie éternelle ici sur terre, après que la terre ait été ramenée à la perfection édénique. Il a prévu que d’autres auraient une nature spirituelle. Vraiment, « La miséricorde de Dieu est vaste, comme la mer est vaste ! »
Mais Dieu n’aime pas celui qui pèche volontairement. Ceci est en harmonie avec la justice. Nous pouvons aimer l’ignorant qui viole la loi de Dieu à cause de son manque de connaissance, d’une information convenable ; mais nous ne pouvons pas aimer à juste titre celui qui est méchant, celui dont l’intention du cœur et la volonté le conduisent à faire le mal. Dieu n’a pas d’amour pour ceux qui sont mauvais et incorrigibles. « Il détruira les méchants. » Il a prévu que seuls ceux qui seront en accord avec sa justice pourront jouir de la bénédiction de la vie éternelle. Ceux-là bénéficieront d’une éternité de joie ; ils recevront sa faveur bienveillante pour l’éternité.
Le Psalmiste reçut un avant-goût de la bonté de Dieu dans ses propres expériences. Lorsqu’il fut oint pour être roi d’Israël, il sut qu’il avait trouvé grâce aux yeux de Dieu. Et plus tard, lorsqu’il fit de mauvaises actions, Dieu le châtia et le punit avec amour, parce que David était un homme selon le cœur de Dieu – il désirait faire le bien – faire la volonté de Dieu. Tout comme l’aiguille de la boussole peut, sous certaines conditions, être détournée de sa condition normale consistant à pointer vers le pôle, de la même manière, certaines influences ont attiré David de temps en temps pour le conduire dans une mauvaise voie. Mais dès que l’assaut était passé, ou dès que le Seigneur lui montrait son péché, son cœur revenait pleinement à l’Eternel, tout comme l’aiguille de la boussole retourne en direction du pôle. Ainsi, le Roi David déclara que la vie sans la bonté de Dieu ne vaudrait rien pour lui. Il n’apprécierait pas sa propre vie si celle-ci était coupée de la faveur du Seigneur. C’est pourquoi ses lèvres ont toujours confessé le Seigneur – en annonçant sa bonté et en publiant ses louanges.
Notre onction est bien supérieure.
Et cela est encore plus vrai pour nous qui sommes maintenant les enfants pleinement consacrés du Seigneur, qui nous efforçons chaque jour de Le servir et de suivre le Maître. Nous, qui sommes entrés par la grâce de Dieu en relation d’alliance avec Lui depuis que l’expiation pour le péché a été faite, nous sommes devenus fils de Dieu et nous avons été engendrés du saint Esprit. Nous sommes ainsi entrés dans le Corps oint de Christ. Nous n’avons pas été oints pour un trône terrestre, comme l’a été David, mais notre onction est plus grande : elle nous oint pour un trône céleste, pour prendre part à la domination de la terre entière.
Aucun roi ou aucun empereur, sur n’importe quel trône terrestre, ne peut espérer régner davantage que quelques brèves années. Mais ceux qui seront jugés dignes de régner avec le Messie, de partager son Trône, régneront durant mille ans. Et ce n’est que le commencement de leur gloire. Notre Père céleste, qui maintenant nous discipline et nous prépare pour l’exaltation glorieuse par son Fils unique engendré, avec qui nous devons régner, nous donne l’assurance qu’Il sera avec nous pour nous guider et que toute chose va concourir à notre bien, parce que nous L’aimons et que nous sommes appelés selon son dessein.
Ainsi, bien plus qu’envers quiconque dans l’histoire du monde, la bonté de Dieu se manifeste à notre égard. Nous avons ses plus grandes et ses plus précieuses promesses (2 Pierre 1 : 4). Nous recevons son amour spécial. Et plus nous apprécions cet amour, ces glorieuses promesses et les abondantes dispositions de sa grâce, plus nos cœurs répondent par de la gratitude, plus sa bonté devient une réalité pour nous et plus nous sommes prêts à sacrifier nos vies à son service.
Il en était ainsi de Jésus. Il préférait la faveur de Dieu à toute autre chose. Et, selon l’arrangement divin, Il a ouvert cette voie nouvelle et vivante pour nous, afin qu’en devenant ses disciples, nous puissions prendre part avec Lui à la bonté particulière de Dieu et à ses promesses sans égal, accordées uniquement à ceux qui « suivent l’Agneau où qu’Il aille ». Certainement, nos lèvres loueront notre Dieu ! Et non seulement cela, mais nos portefeuilles, nos comptes en banque et notre influence Le loueront ! Tout ce que nous avons louera le Seigneur, ainsi que tout ce que nous espérons obtenir !
« J’aime raconter l’histoire »
Nous qui avons réalisé que la faveur indicible de notre Père à notre égard est bien meilleure que la vie présente avec tout ce qu’elle peut nous offrir, nous qui avons joyeusement déposé sur son autel tous les biens terrestres, toutes les espérances et les ambitions, toute la force de notre être, nous nous réjouissons d’annoncer aux autres la Bonne Nouvelle du salut. Nous nous réjouissons de célébrer les louanges de Celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. Le message est trop bon pour être gardé ! Si nous ne pouvions pas le proclamer, ce serait comme un feu brûlant en nous et confiné dans nos os ; c’est pourquoi nous devons l’annoncer. Et nous sommes disposés à ce que cette proclamation nous cause des difficultés, nous coûte de l’argent, suscite l’incompréhension et la persécution de la part d’ex-amis, et peut-être même la rupture de liens familiaux. Nous sommes disposés à ce que cela nous attire la réprobation du monde ainsi que des églises organisées.
Un texte applicable uniquement aux saints.
Le prophète David, dans notre texte, parle prophétiquement de l’Église de Christ. Ces paroles ne peuvent s’appliquer à personne d’autre qu’aux saints de Dieu. Personne d’autre, sinon ceux qui marchent et parlent avec Dieu, ne peut estimer que cette faveur est plus précieuse et désirable que sa vie terrestre. Si nous demandons à un chrétien nominal moyen d’évaluer cette question et de nous dire s’il échangerait cette vie contre la faveur du Seigneur – en mettant d’un côté de la balance toutes les bonnes choses, les espérances, les ambitions, les liens familiaux, la position sociale, l’appartenance à une église, l’estime des hommes et en mettant de l’autre côté de la balance la faveur de Dieu – il hésitera et décidera finalement de retenir les choses de cette vie.
La raison est qu’il n’apprécie pas hautement la faveur divine. Il a entendu et a cru certaines choses concernant le Tout-Puissant. Certaines de ces choses sont vraies et d’autres sont fausses. Mais cette représentation erronée du caractère et du Plan de Dieu, cumulée aux influences mondaines qui l’entourent, a largement neutralisé, compensé et rendu inopérantes les vérités qu’il a apprises. De plus, il est sujet au doute quant aux choses invisibles. En conséquence, les intérêts mondains l’emportent sur l’appréciation de la faveur divine, à dix contre un.
Ceux qui ont, au travers du Plan des Âges, pu voir la bonté et la miséricorde du Seigneur sont mis à l’épreuve, s’ils sont enfants de Dieu. S’ils sont simplement contents d’apprendre qu’il n’y a pas de tourments éternels et que le Plan bienveillant de Dieu inclut la race humaine entière, alors, leurs cœurs ne sont pas touchés par la manifestation de son grand amour. Ils suivent leur propre chemin, se réjouissant d’avoir été délivrés des liens de l’erreur, à l’instar des neuf lépreux qui ont été guéris par le Maître mais ne sont pas revenus à Lui pour Lui rendre gloire, ni même pour entrer à son service. Et ceux-là, hélas, représentent la majorité ! Nous sommes maintenant dans le grand jour d’épreuve. Qui sera capable de résister dans ce temps difficile ?
Dieu, le soleil de notre âme.
Cette faveur de l’amour de Dieu, qui est tellement appréciée par les vrais saints, n’est pas une faveur concernant les perspectives et les espérances futures uniquement, mais c’est aussi la vie bénie présente. Graduellement ils en viennent à apprécier la communion avec le Seigneur à un tel point qu’une quelconque interruption de celle-ci remplit l’âme de tristesse. C’est un vide douloureux que rien d’autre ne peut remplir. Ce sentiment est merveilleusement exprimé dans le cantique que nous chantons souvent :
« Soleil de mon âme, mon cher Père,
Je ne connais pas la nuit quand Tu es près de moi ;
Ô, qu’aucun nuage ne s’élève
Pour Te cacher des yeux de ton serviteur ! »
Le véritable enfant de Dieu marchera si près de Lui que rien, aussi doux et précieux soit-il à l’homme naturel, ne pourra le séparer de la face du Père. Ce serait une calamité à nulle autre pareille. Il préférerait se couper quoi que ce soit, comme sa main droite ou s’arracher quelque chose d’aussi précieux qu’un œil, si cet élément devait se placer entre lui et son Ami céleste, qu’il en est arrivé à aimer par-dessus tout. Dieu est vraiment le Soleil de leur âme, sans qui la vie deviendrait noire comme la nuit.
« Les ténèbres haïssent la lumière »
Certains disciples se déclarant de Christ peuvent dire qu’une vie chrétienne ne coûtera pas d’amitiés terrestres et qu’une telle idée est exagérée ; que c’est un point de vue extrême sur ce qui est demandé d’un chrétien ; qu’un cheminement qui produit de tels résultats n’est pas raisonnable. Mais non ! Les paroles de notre Maître sont aussi vraies aujourd’hui qu’elles l’ont été lorsqu’elles ont été prononcées : « Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait » (Jean 15 : 19). La déclaration de l’Apôtre est toujours d’actualité : « Or, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés. » – 2 Timothée 3 : 12.
Pourquoi le Maître a-t-Il souffert la perte d’une position sociale et de la faveur du système religieux de son époque ? Pourquoi les Docteurs en théologie et les chefs religieux se sont-ils détournés de Lui ? Pourquoi se sont-ils finalement remplis d’amertume contre Lui, au point de Le crucifier ? Était-ce parce qu’Il avait mal agi ? Non, parce qu’Il n’a fait que le bien. C’était parce qu’Il disait la vérité. Il déclarait des vérités qu’eux-mêmes reconnaissaient comme telles, mais qu’ils avaient tellement mélangées aux « traditions des anciens » qu’ils étaient trop stupéfaits, ivres et aveuglés pour accepter autre chose qu’une vision pervertie de l’œuvre et des enseignements de notre Seigneur. Leurs cœurs n’étaient pas dans la bonne attitude devant Dieu. « Les ténèbres haïssent la lumière. »
Les persécutions du Maître ne venaient pas du monde extérieur, mais du prétendu peuple saint de l’époque. Il en a toujours été ainsi depuis, et il en est encore de même aujourd’hui. Ceux qui s’opposent actuellement à la vérité ne sont pas les gens du monde qui n’ont rien à voir avec les églises, à quelques exceptions près ; mais ce sont des sectaires pleins de zèle, que Satan a aveuglés avec ses fausses doctrines et ses falsifications. C’est pourquoi nous ne devons pas être étonnés que partout où la vérité est proclamée, elle sera une épée qui sépare, comme l’a déclaré le Seigneur. Ces conditions représentent une épreuve pour les disciples de Jésus. Sommes-nous désireux de supporter la haine, le mépris, l’outrage qu’apporte la loyauté à la vérité ? Est-ce que la faveur de Dieu représente plus, bien plus que la faveur et les sourires du monde entier – et même plus et bien plus que la vie elle-même ?
La glorieuse harpe des âges.
S’il en est ainsi, nous pouvons aller de l’avant en son nom, nous réjouissant et Le louant de nos lèvres, chantant le cantique nouveau qu’Il a placé dans notre bouche, « la bonté même de notre Dieu ». Il en coûte quelque chose de chanter ce cantique. Seuls ceux qui ont appris à jouer de la Harpe de Dieu, dont toutes les cordes sont accordées et en parfaite harmonie, peuvent rendre comme il faut ce « Cantique de Moïse et de l’Agneau. » Jamais jusqu’à ce jour il n’a été possible de produire une telle mélodie avec cette merveilleuse Harpe ; car jamais auparavant ses cordes n’ont été convenablement accordées. Maintenant, sa musique nous ravit ! Alors, prenons cette merveilleuse Harpe des Âges et, alors que nous jouons sur ses cordes, chantons avec l’esprit et compréhension ce merveilleux et joyeux cantique nouveau !
WT1914 p5440