« OÙ EST TON FRERE ? »

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Genèse 4 : 9

Il y a beaucoup de passages dans la Parole de Dieu, où l’on pourrait appliquer ces paroles : « Où est ton frère ? ». Par la grâce de Dieu nous allons en dé­velopper quelques-uns.

Cas de Cain :

Les paroles mentionnées dans la Genèse au chapi­tre 4 et au verset 9, se rapportent à Caïn. Après son funeste forfait, Dieu lui demanda « Où est ton frère ? ». Quelqu’un pourrait objecter qu’il ne peut y avoir de le­çon pour les consacrés de l’Age de l’Evangile, car per­sonne n’aurait le courage ou l’intention de tuer littéra­lement son frère ou qui que ce soit, comme le fit Caïn.

Nous lisons en Romains 15 : 4 – « Or, tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience, et par la consolation que donnent les Ecritures, nous possédions l’espérance ». Du point de vue des Ecritures, une leçon s’impose à nous-même dans le geste de Caïn, comme nous allons le voir.

Dieu donna dix commandements au peuple d’Israël qu’Il choisît. Le sixième nous dit : « Tu ne tueras point » – (Exode 20 : 13). Ces dispositions s’adressaient à Israël selon la chair, tandis que les Nouvelles Créatures en préparation pendant cet âge de l’Evangile ne sont pas sous la loi Mosaïque. Toutefois comme le Seigneur nous l’a démontré, l’esprit de chacun de ces commandements nous concerne et à ce titre, doit être respecté.

Lorsqu’un docteur de la loi demanda au Maître : « Quel est le plus grand commandement de la loi ? », Jésus répondit : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commande­ments dépendent toute la loi et les prophètes » – Mat­thieu 22 : 36 – 40.

Revenons à l’esprit du sixième commandement – « Tu ne tueras point ». La question qui s’impose à nous consiste à savoir si quelqu’un peut devenir un meurtrier en étant sous l’alliance du sacrifice, alors que nous sommes invités à donner notre vie pour les frè­res. La réponse que nous donnent les Ecritures est très significative.

C’est à nous que s’adresse l’apôtre Jean dans l’exhortation de sa première épître chapitre 3 et versets 11 et 12 – « Car ce qui vous a été annoncé et ce que vous avez entendu dès le commencement, c’est que nous devons nous aimer les uns les autres, et ne pas ressembler à Caïn, qui était du malin ». Nous voyons que l’apôtre Jean cite l’exemple de Caïn. Au verset 15 nous lisons : « Quiconque hait son frère est un meur­trier et aucun meurtrier n’a la vie éternelle ».

L’apôtre Pierre confirme ces paroles dans sa pre­mière épître au chapitre 4 et au verset 15 – « Que nul de vous, en effet, ne souffre comme meurtrier ou vo­leur, ou malfaiteur, ou comme s’ingérant dans les affai­res d’autrui ».

La médisance est le vol de la réputation d’un frère innocent. Par contre l’ingérence dans les affaires d’au­trui est une faiblesse qui fait beaucoup de ravage parmi les enfants de Dieu. « Qu’a-t-il fait avec son ar­gent ? Avec quel argent a-t-il construit sa maison, ou acheté sa voiture ? », et tant d’autres exemples.

Cas de Joseph :

Voyons brièvement l’histoire de Joseph vendu par ses frères. Lorsque ses frères voulurent le faire périr, il est vrai que Ruben et Juda n’étaient pas d’accord pour supprimer leur frère. Quand Ruben prit connaissance des desseins de ses frères, il s’y opposa. Nous lisons en Genèse chapitre 37 et aux versets 21 et 22 – « Ruben entendit cela, et il le délivra de leurs mains. Il dit : Ne lui ôtons pas la vie. Ruben leur dit : ne répan­dez point de sang (innocent) ; jetez-le dans cette ci­terne qui est au désert, et ne mettez pas la main sur lui ». Ruben voulait le délivrer par la suite et le remettre à son père. Au chapitre 37, verset 29 nous lisons la suite – « Ruben revint à la citerne ; et voici, Joseph n’était plus dans la citerne ». Au verset 26 Juda dit à ses frères – « Que gagnerons-nous à tuer notre frère et à cacher son sang ? ».

L’histoire de Joseph est bien connue de nous tous, nous n’allons pas la développer en détail. Ce qui nous intéresse dans cette leçon, ce sont les merveilleuses qualités de caractère de Joseph qui nous représente notre cher Sauveur Jésus-Christ. Joseph n’a jamais été animé par un esprit de vengeance.

Qu’est-ce qu’avoir l’esprit de vengeance ? Voyons cet exemple : Un père qui avait le profond désir d’éle­ver ses trois enfants dans la crainte de l’Eternel, se mit un soir à leur lire tranquillement l’histoire de Joseph. Quand les deux plus jeunes filles entendirent la façon dont Joseph fut maltraité, vendu par ses frères et mis en prison en Egypte, alors que le père fut mensongè­rement averti de la mort de son fils comme étant dé­voré par une bête féroce, elles devinrent tristes et les larmes envahirent leurs yeux.

Le plus âgé qui avait douze ans était dur comme un roc. Cette histoire ne l’avait pas troublé, mais il conti­nuait à écouter le récit jusqu’au moment où le père ar­riva au chapitre 42 et versets 6 et 7 où nous lisons – « Joseph commandait dans le pays ; c’est lui qui ven­dait du blé à tout le peuple du pays. Les frères de Jo­seph vinrent, et se prosternèrent devant lui la face contre terre. Joseph vit ses frères et les reconnut ; mais il feignit d’être un étranger pour eux ».Après avoir entendu ces paroles, l’aîné réagit, se frotta les mains de joie et dit – « C’est maintenant que Joseph va faire de l’ordre avec ces brigands ». Oui, ce garçon malgré son jeune âge avait déjà un esprit de ven­geance.

Il est important de voir que les frères de Joseph ne se doutaient pas un seul instant que viendrait le jour où ils auraient des comptes à rendre. En Genèse chapitre 42 et verset 13, il est dit : « Nous, tes serviteurs, som­mes douze frères, fils d’un même homme au pays de Canaan ; et voici, le plus jeune est aujourd’hui avec notre père, et il y en a un qui n’est plus ». Benjamin était le frère de Joseph resté avec son père. Tous deux étaient issus du même père et de la même mère (Ra­chel). C’est pour cette raison que Joseph porta un inté­rêt tout à fait particulier pour son frère Benjamin.

« Il y en a un qui n’est plus ». Joseph aurait bien pu leur demander ce qui lui était arrivé et dans quelles circonstances il avait disparu. Joseph était bien trop délicat pour remuer tout ce triste passé. Tous ces évé­nements ont une signification symbolique. A ce mo­ment précis, Joseph nous représente notre Seigneur Jésus-Christ pendant le temps de sa seconde pré­sence. Benjamin, fils de la même mère (Rachel) et du même père (Jacob) représente des Engendrés de l’Esprit, la Grande Foule ou Grande Multitude.

Quant aux dix autres frères qui représentent Israël selon la chair, ils auront en leur temps la possibilité d’obtenir la perfection perdue. Tout comme Joseph n’a pas rappelé leurs péchés passés, de même Christ ne reviendra pas sur le péché d’Israël, de L’avoir rejeté, vendu, maltraité et crucifié.

En Jérémie 31 : 34, il est dit : « Je pardonnerai leur iniquité, et je ne me souviendrai plus de leur péché ». Cette promesse est citée dans divers versets de l’Ancien et du Nouveau Testament.

Il est important de souligner ici que Joseph a re­connu ses frères, mais qu’il ne s’est pas fait connaître (Genèse 42 : 7, 8), jusqu’à ce que le moment favorable soit arrivé. De même, à l’heure actuelle et en accord avec les Saintes Ecritures, ce n’est pas Israël selon la chair qui reconnaîtra d’abord le Messie. C’est le Sei­gneur Lui-même qui se fera connaître à eux, en temps voulu.

Cas de Moïse :

Portons à présent nos regards sur un grand per­sonnage de l’Ancien Testament. Lorsque Moïse se présenta pour la première fois devant ses frères, il ne fut ni compris ni accepté. En Exode chapitre 2 et verset 11 nous apprenons que Moïse devenu grand, se rendit vers ses frères, et qu’il fut témoin de leurs pénibles tra­vaux. Quand Moïse voulut prendre la défense des en­fants d’Israël qui se querellaient, il fut dénoncé par ses frères et dut même s’enfuir – « Moïse s’enfuit de de­vant le pharaon, et se retira dans le pays de Madian » – Exode 2 : 15.

Pendant son séjour de 40 ans chez son beau-père Jéthro, Moïse, les larmes aux yeux, s’est certainement souvent demandé : « Où sont mes frères ? ». Dieu exauça son désir, car vint le moment approprié, lorsqu’une voix se fit entendre du buisson ardent : « Maintenant, va, je t’enverrai auprès de Pharaon, et tu feras sortir d’Egypte mon peuple, les enfants d’Israël » – (Exode 3 : 10). Puis, « Moïse s’en alla ; et, de retour auprès de Jéthro, son beau-père, il lui dit : laisse-moi, je te prie, aller rejoindre mes frères qui sont en Egypte » – (Exode 4 : 18). Dieu se servit de ce fidèle serviteur Moïse pour libérer son peuple.

Cas de David :

Prenons le cas tout aussi intéressant du berger Da­vid. Ici de même, ses propres frères lui voulurent du mal, et plus spécialement Eliab. Pourtant David avait un bon sentiment et pensait souvent : « Où sont mes frères ? ». Il fut envoyé par son père Isaï sur le champ de bataille pour leur porter du ravitaillement, et en même temps pour se rendre compte de leur santé, afin d’en apporter les nouvelles au père – « Isaï dit à David, son fils : Prend pour tes frères cet épha de grains rôtis et ces dix pains, et cours au camp vers tes frères » (1 Samuel 17 : 17). Dans le verset 22 nous lisons : « Aussitôt arrivé, il demanda à ses frères comment ils se portaient ».

David voulut se rendre compte de la tournure du succès d’Israël sur les Philistins, de l’importance du camp ennemi, pour en faire le récit à son père, ce qui en fait constituait l’objet de sa mission. En 1 Samuel chapitre 17 et verset 28 il est dit : « Eliab, son frère aîné, qui l’avait entendu parler à cet homme, fut en­flammé de colère contre David. Et il dit : Pourquoi es-tu descendu, et à qui as-tu laissé ce peu de brebis dans le désert ? Je connais ton orgueil et la malice de ton cœur. C’est pour voir la bataille que tu es descendu ». Les intentions de David étaient bonnes, mais le récit nous dit qu’il fut incompris et mal reçu.

Son frère Eliab ne se doutait pas un instant que le Seigneur bénirait l’intervention de David contre le Phi­listin Goliath, et que par lui viendrait la victoire et la li­bération d’Israël. En une autre circonstance, David démontra la noblesse de son caractère, lorsque le roi Saül le regarda d’un mauvais œil, suspectant en lui un dangereux rival, qu’il voulut faire mourir – (1 Samuel 18 : 9). En 1 Samuel, chapitre 18, lisons les versets 7 et 8 – « Les femmes qui chantaient se répondaient les unes aux autres, et disaient : Saül a frappé ses mille, et David ses dix mille. Saül fut très irrité, et cela lui déplut. Il dit : on en donne dix mille à David, et c’est à moi que l’on donne mille ! Il ne lui manque plus que la royauté ».

Saül ne se doutait pas un instant que cela était chose faite, comme nous le rapporte la pensée de 1 Samuel chapitre 16 et au verset 12 où nous lisons : « L’Eternel dit à Samuel : Lève-toi, oins-le [David] car c’est lui ! Samuel prit la corne d’huile, et l’oignit au mi­lieu de ses frères ».

Voyons un peu plus en détail le choix du roi David. Lisons 1 Samuel chapitre 16 et verset 10 – « Isaï fit passer ses sept fils devant Samuel ; et Samuel dit à Isaï : l’Eternel n’a choisi aucun d’eux ». Quelle bonne occasion de demander à ces sept frères : mais où est votre frère David ? Nous lisons la réponse aux versets 11 et 12 – « Il reste encore le plus jeune, mais il fait paître les brebis. Alors Samuel dit à Isaï : Envoie-le chercher, car nous ne nous placerons point qu’il ne soit venu ici. Isaï l’envoya chercher. Or il était blond, avec de beaux yeux et une belle figure. L’Eternel dit à Sa­muel : Lève-toi, oins-le, car c’est lui ! ». A ce moment précis, Saül était rejeté !

Il est intéressant de constater dans ce récit, qu’Isaï avait huit fils et qu’il n’en présenta que sept. Il ne faisait aucun cas du modeste berger David. Cet événement correspond bien à la prophétie d’Esaïe. Elle se rap­porte à notre Seigneur, représenté ici par David. Nous lisons : « Comme un rejeton qui sort d’une terre dessé­chée ; il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos re­gards, et son aspect n’avait rien pour nous plaire. Mé­prisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas » – Esaïe 53 : 2 et 3.

Dans les deux cas, David et notre Seigneur Jésus furent des libérateurs. David n’était toutefois qu’une figure du grand libérateur, notre Seigneur. Des leçons très importantes sont encore montrées dans sa vie menacée par Saül et les occasions favorables qu’il eut de porter atteinte à la vie de Saül, ce qu’il ne fit pas. (Voir 1 Samuel 24 : 7).

Les paroles de David sont un témoignage puissant de la noblesse de son caractère. « L’Eternel est vivant ! C’est à l’Eternel seul à le frapper ». « Loin de moi, par l’Eternel ! de porter la main sur l’oint de l’Eternel » – (1 Samuel 26 : 10, 11). Ainsi sont les voies du Seigneur. David, roi légitime, se trouve en exil, privé de liberté, alors que Saül rejeté se trouve encore quelques an­nées sur le trône.

Nous avons ici une leçon importante qui nous re­porte aux temps actuels, après la fin des temps des Nations (1914). Saül peut très bien nous représenter les gouvernements actuels, mais Saül rejeté reste sur le trône encore quelques années. Ces gouvernements sont comparés par le prophète Daniel à des animaux. Lisons bien attentivement ce que Daniel nous dit au chapitre 7 et au verset 12 – « Les autres animaux fu­rent dépouillés de leur puissance, mais une prolonga­tion de vie leur fut accordée jusqu’à un certain temps ». Il en fut ainsi pour Saül, ce roi rejeté à qui une prolon­gation de vie fut accordée pour un certain temps, jus­qu’au moment de sa disparition, celle où David, roi lé­gitime, prit sa place.

Cas de Mardochée :

Nous avons une autre leçon intéressante sous le règne d’Assuérus, roi d’un puissant empire allant de l’Inde jusqu’en Ethiopie (Esther chapitre 1). L’histoire concerne un personnage juif nommé Mardochée qui adopta et éleva une orpheline nommée Hadassa. Par la suite elle fut appelée Esther (2 : 7). Suivant le conseil de Mardochée, Esther ne fit pas connaître son origine. Personne ne savait qu’elle était juive (Esther 2 : 10). Elle fut présentée au roi Assuérus (2 : 15) qui l’aima et lui accorda sa grâce et sa faveur. Il mit la cou­ronne royale sur sa tête et la fit reine.

Dans ce même temps, un complot fut organisé par des eunuques qui voulurent porter la main sur le roi (Esther 2 : 21). Mardochée s’en était aperçu et déjoua le complot. Après une enquête, cela fut reconnu exact et écrit dans le livre des Chroniques en présence du roi. Mais la récompense pour ce geste ne fut accordée à Mardochée que bien plus tard.

Dans l’intervalle, le roi nomma son premier ministre Haman. Celui-ci fut hautement élevé, à tel point que tous fléchissaient le genou et se prosternaient devant lui. Seul Mardochée ne se conformait pas à ces exi­gences, ce qui plongea Haman dans une violente co­lère.

Sachant que Mardochée était Juif, Haman organisa avec ruse tout un stratagème, non seulement pour éli­miner Mardochée, mais aussi tous les juifs du royaume. A-t-il pensé un seul instant : « Où est mon prochain ? », alors qu’il s’en prenait à des innocents. Il ne se doutait pas non plus que les voies du Seigneur ne sont pas les voies de l’adversaire, car son entre­prise fut réduite à un échec cuisant.

Grâce à l’intervention d’Esther et du roi, son plan diabolique échoua. Un concours de circonstances fit qu’à ce moment-là le roi voulut récompenser Mardo­chée pour avoir dénoncé le complot contre lui. L’affaire prit ensuite bonne tournure, car la victoire du côté des Israélites fut totale. Haman fut pendu sur la potence qu’il avait lui-même préparée pour Mardochée.

Qui est mon prochain :

Prenons maintenant un événement du Nouveau Testament noté en Luc au chapitre 9 aux versets 52 à 56 – Le Seigneur « envoya devant lui des messagers, qui se mirent en route et entrèrent dans un bourg des Samaritains, pour lui préparer un logement. Mais on ne le reçut pas, parce qu’il se dirigeait sur Jérusalem. Les disciples Jacques et Jean, voyant cela, dirent : Sei­gneur, veux-tu que nous commandions que le feu des­cende du ciel et les consume ? Jésus se tourna vers eux, et les réprimanda, disant : Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. Car le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver ».

Les disciples étaient fortement irrités et révoltés, au point de vouloir détruire les habitants par le feu. Ont-ils pensé un instant : « Où sont nos frères ? Où est notre prochain qu’il m’appartient d’aimer comme moi-même ? » Peut-être que les disciples pensaient comme bon nombre de juifs que les Samaritains ne faisaient pas partie de leurs prochains.

Le Seigneur répondit à leur interrogation lorsqu’un docteur de la loi Lui demanda : « Qui est mon pro­chain ? ». Le Seigneur savait bien que les juifs ne vi­vaient pas en bon voisinage avec les Samaritains. C’est dans ce but qu’Il leur donna une parabole que nous lisons en Luc chapitre 10 et versets 30 à 34 – « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups, et s’en allèrent, le laissant à demi-mort. Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa ou­tre. Un lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l’ayant vu, passa outre. Mais un samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu’il le vit. Il s’approcha, et banda ses plaies, en y versant de l’huile et du vin ; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui ».

Lequel de ces trois était le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ? Nous voyons que le docteur de la loi fut embarrassé par le Seigneur. Il ne pouvait se dérober, mais était obligé de reconnaître que le samaritain qu’il n’aimait pas était justement son prochain, celui qui doit être aimé comme soi-même. Si le Seigneur s’était limité à dire tout simplement au docteur de la loi : « Le samaritain est ton prochain », l’homme de loi ne l’aurait ni cru, ni accepté. La mé­thode utilisée par le Seigneur pour lui donner une leçon fut très efficace.

« Où est ton frère ? ». N’est-il pas dans la peine ou dans le besoin ? N’a-t-il pas besoin de réconfort, d’une visite ? N’est-il pas à l’hôpital, en maison de repos, dans la solitude ? Peut-être attend-il avec impatience une visite de ta part ? N’attendons pas que ce soient des gens qui n’appartiennent pas à la famille de la foi qui accomplissent ce devoir de réconfort avant que nous nous décidions à le faire.

« Où est ton frère, où est ta sœur ? ». Au temps de notre Seigneur il y avait beaucoup de pauvres. Le Sei­gneur n’a jamais été indifférent à leur douleur. Au temps des apôtres, les pauvres de Jérusalem étaient aidés par d’autres communautés chrétiennes qui sub­venaient à leurs besoins. Aujourd’hui quelle est notre attitude à l’égard de nos frères, de nos sœurs qui vi­vent des drames, ceux qui souffrent, ceux qui sont dans le besoin, comme bien souvent en Ukraine, en Moldavie, en Roumanie, pour ceux qui nous sont connus. Qu’attend le Seigneur de chacun d’entre nous ?

L’apôtre Paul nous donne un sérieux avertissement en 1 Timothée chapitre 5 et au verset 8 – « Si quel­qu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infi­dèle ? ». Dans sa première épître, chapitre 3 et verset 17, l’apôtre Jean nous sensibilise sur les mêmes be­soins : « Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ». Nous appartenons à une grande et même famille de la foi, nous sommes les membres les uns des au­tres sans distinction de race ou de langue, car Dieu ne fait pas acception de personnes – Actes 10 : 34.

L’enfant prodigue :

Voyons encore une importante leçon qui nous est montrée dans la parabole de l’enfant prodigue. En Luc chapitre 15 et versets 11 à 13, nous lisons : « Le plus jeune dit à son père : Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné ». La parabole nous montre que sa misérable entreprise ne s’est pas avérée être une réussite. Après avoir tout dépensé, il ne trouve même plus de quoi apaiser sa faim. La mort est imminente. Il décide alors de revenir chez son père, où il ne manquait de rien.

« Il se leva, et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa. Le fils lui dit : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi  ». Le père l’accepta avec grande joie sans lui faire de reproche. (verset 24) – « Car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir » – Luc 15 : 20.

Ce jour de grande réjouissance l’était-il aussi pour le frère aîné ? Pendant qu’il était absent a-t-il pensé un seul instant où était son frère ? A-t-il accepté avec joie son retour au foyer ? Au contraire, il se mit en colère. Il ne voulut pas partager la joie du père et de ses servi­teurs. « Voici, il y a tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis. Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c’est pour lui que tu as tué le veau gras » – versets 29 et 30.

Remarquons que le fils aîné ne dit pas : « Quand mon frère est arrivé ! », mais « Quand ton fils est ar­rivé ! ». N’était-il pas son frère ? Mais essayons de voir plus en détail certains autres aspects de cette merveil­leuse parabole : « Car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé » (verset 24). Le père tient ici le rôle le plus important. On ne voit en lui que bonté et miséricorde.

Ainsi notre Père céleste est décrit dans le Psaume 103 comme étant Celui « qui pardonne, qui guérit, qui délivre, qui couronne, celui qui rassasie, qui rajeunit, qui est juste, qui fait droit, qui est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté ». Le Psalmiste résume au verset 13 : « Comme un père à compassion de ses enfants, l’Eternel a compassion de ceux qui le craignent ». Nous n’avons aucun doute, que le père de notre parabole représente bien notre Père céleste qui est à la fois bon et généreux à l’égard de ceux qui recherchent sa communion.

L’enfant prodigue nous symbolise les pécheurs, les collecteurs d’impôts, les publicains du peuple d’Israël éloigné de la loi Mosaïque. Le fils aîné représente les Pharisiens, les Saducéens, les scribes les plus ins­truits, c’est-à-dire les docteurs de la loi, ceux qui pré­tendaient connaître et respecter la loi, que le Seigneur dénonce d’une manière très sévère en Matthieu chapi­tre 23.

Le départ du fils pour un pays éloigné nous montre ceux qui se sont éloignés de la loi, les brebis perdues de la maison d’Israël. Ceux qui ne trouvent pas de nourriture spirituelle et qui décident de retourner vers le Père. Le retour est possible, à condition de reconnaître sa faute et de s’humilier devant le Père selon Luc cha­pitre 15 et verset 18 – « Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi ». Dans cette situation, le père ne reste pas insensible (verset 22) – « Apportez vite la plus belle robe, et l’en revêtez ; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds ». La robe est celle de la justice de Christ. L’anneau au doigt représente la bénédiction de l’alliance et l’amour divin manifestés à la Pentecôte.

Les chaussures aux pieds sont les chaussures du zèle pour annoncer la Bonne Nouvelle comme nous le dit l’apôtre Paul en Ephésiens au chapitre 6 et au ver­set 15 – « Mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l’Evangile de paix ». Cette merveilleuse pa­rabole met donc l’accent sur la grande miséricorde de notre Père céleste à l’égard de tous les pécheurs re­pentants.

« Où trouve-t-on le vrai frère ? ». Dans les Prover­bes au chapitre 17 et au verset 17 il est dit – « L’ami aime en tout temps, et dans le malheur il se montre un frère ». C’est véritablement dans le malheur que l’on découvre le véritable ami, « le vrai frère ». Le chapitre 18 et le verset 24 nous confirme cette pensée – « Il existe tel ami plus attaché qu’un frère ». (Traduction Chouraki).

Les amis de la Vérité :

Voyons encore un dernier événement de l’ancien Testament décrit en Nombres 10 : 29, 30. Moïse invite son beau-frère Hobab le Madianite et lui dit : « Viens avec nous, et nous te ferons du bien ». Face à la réti­cence d’Hobab, Moïse insiste (verset 31) : « Ne nous quitte pas, je te prie ; puisque tu connais les lieux où nous campons dans le désert, tu nous serviras de guide ». Hobab était pourtant Madianite et non Hébreu.

Cet exemple nous illustre tous les sympathisants de la foi, les amis de la vérité, tous ceux qui pour l’heure ne se sont pas encore consacrés au service du Sei­gneur, mais qui sont très utiles dans différentes tâches, telles les traductions qui constituent un travail laborieux mais valorisant. Doit-on les repousser, ou au contraire les encourager comme l’a fait Moïse avec Hobab ? N’oublions jamais qu’eux aussi sont utiles et appréciés dans l’œuvre du Seigneur. Le Seigneur déclare en Matthieu chapitre 18 et verset 10 – « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits ».

« Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Suppor­tez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Mais par-dessus toutes ces choses revê­tez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection. Et que la paix de Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos cœurs. Et soyez reconnaissants » – Colossiens 3 : 12 – 15.

Fr. C. T.

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