“OÙ IL ÉTAIT AUPARAVANT”

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− LUC 24 : 50-53 ; ACTES 1 : 1-11 −

« Et si vous voyez le Fils de l’homme monter où Il était auparavant ?… » − Jean 6 : 62.

Les quarante jours qui suivirent la résurrection suf­fisaient au dessein de Dieu. Les disciples avaient perdu leur confusion initiale, suscitée par la crucifixion de Celui dont ils croyaient qu’Il était sur le point de monter sur le trône, afin de régner sur Israël et sur le monde. Nous pouvons y voir la sagesse de la méthode divine pour communiquer les faits aux disciples. Ils n’étaient pas effrayés, comme ils auraient pu l’être si Jésus leur était apparu dans une lumière d’une inten­sité plus grande que celle du soleil, ainsi qu’Il apparut peu de temps après à Saül de Tarse. Peu à peu, ils apprenaient que leur Seigneur n’était plus mort, mais vivant et que, désormais, ce n’était plus un être hu­main, mais un être esprit. Il n’était donc plus astreint aux pratiques des hommes, mais, à la manière des anges, pouvait aller et venir comme le vent, apparaître et disparaître quand bon Lui semblait.

C’était une leçon lente. Après les trois apparitions du premier jour, ils s’attendaient à Lui chaque jour, jusqu’au sabbat suivant, au cours duquel eut lieu la quatrième apparition, ou manifestation. Ce délai ne faisait qu’aiguiser leur appétit, leur ardent désir de connaissances Le concernant. En attendant, ils pou­vaient, et c’est ce qu’ils firent, bien réfléchir sur tout ce que Jésus leur avait dit pendant son ministère sur terre. Ils perçurent en quoi ils avaient confondu un royaume céleste avec un royaume terrestre, ou se rendirent compte, tout au moins, qu’ils s’étaient mépris sur le temps de l’établissement du Royaume du Mes­sie.

La leçon donnée sur le chemin d’Emmaüs doit avoir été très impressionnante. Elle traitait des prophéties liées à Jésus et leur expliquaitde quelle manière elles étaient déjà en voie de réalisation : certaines, parmi elles, étant déjà réalisées et d’autres appartenant en­core au futur. Mais ils remarquèrent bien que leur cœur brûlait au-dedans d’eux lorsqu’Il leur fournissaitces explications !

UNE LEÇON IMPORTANTE

Après ces quatre apparitions, deux semaines entiè­res passèrent sans aucune manifestation, semble-t-il. Durant tout ce temps-là, la tension diminua et les affai­res d’ici-bas commencèrent à s’imposer. Qu’allaient-ils doncfaire ? Dans leur for intérieur, ils pensèrent peut-être qu’il serait sage de retourner à leur travail anté­rieur, duquel Jésus les avait appelés pour devenir des pêcheurs d’hommes ; mais aucun d’eux n’osait enta­mer le sujet en présence des autres. L’apôtre Pierre, toujours le premier à exprimer sa pensée ou à entrer en action, finit par se déclarer : « Je vais pêcher », je reprends mon métier de pêcheur. Un seul mot suffit. Les autres avaient la même chose à l’esprit, et l’ancien commerce fut réorganisé.

C’est précisément en raison d’une telle décision que Jésus avait différé son ascension. Il leur montrerait que la poursuite de leur travail de pêcheurs d’hommes pourrait s’effectuer en son absence et avec sa béné­diction. Le Maître veillait à leurs intérêts et, cette nuit-là, Il eut soin de leur faire subir une « malchance ». Ils n’attrapèrent rien, ce qui les découragea ; mais ce fut « bon pour eux ». Comme il est écrit : « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu », même leurs déceptions financières.

Le matin venu, Jésus se trouva sur le rivage et les appela, leur demandant s’ils avaient du poisson à ven­dre. Ils répondirent qu’ils n’en avaient attrapé aucun. Le Maître leur dit : « Jetez le filet de l’autre côté de la barque. » Ils auraient pu dire qu’un tel avis était in­sensé, mais ils se sentirent d’une humeur à tout faire pour se débarrasser de leur « malchance ». Ils jetèrent le filet conformément à l’instruction reçue et, bien vite, de grands poissons l’emplirent. Ils surent, alors, que la personne sur le rivage ne pouvait être que leur Sei­gneur ressuscité qui, de cette façon, leur apparaissait de nouveau.

Les pêcheurs se pressèrent de gagner le rivage. Ils n’avaient connu qu’une seule expérience pareille à celle-ci ; c’était lorsque, à une occasion précédente, le Maître leur avait procuré une pêche tout aussi abon­dante. Leur bateau avançait trop lentement pour l’apôtre Pierre. Il craignit que le Maître ne disparût d’une manière ou d’une autre. Se revêtant de son manteau de pêcheur, il nagea vers le rivage. Le Maître n’était pas parti ; Il invita Pierre et ses compagnons à prendre leur petit déjeuner en mangeant les poissons qui rôtissaient déjà sur le feu.

Ce fut ici une leçon importante. Leur Maître savait leur offrir du poisson cuit, quand c’était nécessaire, et pouvait leur procurer autant de succès, dans leur commerce de poissons, qu’Il le jugeait bon. Celui qui en pareille occasion pouvait ainsi pourvoir à leurs be­soins, pourrait aussi le faire à l’avenir, s’Il les envoyait quelque part avec l’autorisation de parler en son nom. Aucun d’entre eux ne demanda à l’Inconnu quel était son nom ; bien que ses traits et ses vêtements fussent différents, ils savaient, en effet, que c’était une nou­velle manifestation de leur Seigneur qui, n’étant plus un être humain, avait la capacité d’apparaître sous plusieurs formes, comme Il l’avait déjà fait.

Une fois la leçon enseignée, Jésus disparut. Il eut encore une autre rencontre avec ses disciples, en Ga­lilée. Ce fut une réunion organisée à l’avance. Jésus avait fait dire qu’Il retrouverait ses disciples en Galilée. L’apôtre Paul déclara que plus de cinq cents frères Le virent, et furent témoins de sa résurrection. – 1 Corin­thiens 15 : 6.

LES INSTRUCTIONS D’ADIEU DE NOTRE SEIGNEUR

Notre leçon d´aujourd´hui se rapporte surtout à l´ascension de Jésus. Celle-ci eut lieu près de Jérusa­lem, à Béthanie. Apparemment, Il avait retrouvé ses disciples dans la Ville Sainte, peut-être très tôt le ma­tin, sur rendez-vous. Il les fit sortir de la ville jusqu’à Béthanie, en leur parlant chemin faisant, leur expli­quant les choses qu’ils auraient intérêt à savoir, les choses dont ils devraient être profondément convain­cus, avant qu’Il ne les quittât et qu’ils ne fussent dans la disposition de foi adéquate pour être préparés aux bénédictions qu’Il devait encore leur envoyer.

L’évangéliste Luc, qui écrivit aussi le Livre des Ac­tes, nous raconte que l’essentiel de l’enseignement de Jésus, durant les quarante jours, se rapportait au Royaume de Dieu. Les disciples ne comprenaient tou­jours pas ; de fait, il n’était pas possible pour eux de tout comprendre, jusqu’à ce qu’ils fussent engendrés du Saint Esprit. Ce fut donc vers ce point-là que Jésus dirigea leur attention, quand Il leur dit qu’ils ne devaient pas quitter Jérusalem, ni s’engager dans quelque tra­vail de prédication que ce soit, mais simplement atten­dre la promesse du Père, dont Il leur avait parlé aupa­ravant – le don du Saint Esprit. Il expliqua que Jean-Baptiste avait en effet pratiqué le baptême d’eau, mais que son intention à Lui avait toujours été, à l’égard de tous ses disciples, qu’ils reçoivent un baptême et une qualification supérieurs, le baptême de l’Esprit à la Pentecôte.

A cette dernière occasion, qui fut probablement la septième manifestation, les disciples avaient si bien retrouvé leurs repères qu’ils posèrent cette question significative : « Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? » Le royaume avait été enlevé à Israël il y a bien longtemps, sous le règne de Sédécias, roi de Juda. A ce moment-là, Jéhovah avait dit qu’Il renverserait le royaume jusqu’à ce que vienne le Messie – « jusqu’à ce que vienne celui auquel ap­partient le juste jugement, et je le lui donnerai. » – Ezéchiel 21 : 30-32, dans la version Darby, et 21 : 25-27, dans le texte anglais.

Les disciples considéraient Jésus comme étant le Messie, et pensaient que le temps était venu où le Père allait Lui donner le Royaume. Mais ils avaient été témoins du contraire ; ils avaient vu que le Royaume céleste avait souffert la violence des mains des diri­geants, que l’héritier légitime du trône avait été mis à mort et que Celui-ci était ressuscité des morts. Ils avaient reconquis leur confiance qu’il y aurait un Roi, et ils demandèrent maintenant si ce serait à ce mo­ment-ci ou lors d’une venue future du Maître que son Royaume serait établi. – Actes 1 : 6, 7.

La réponse du Seigneur fut significative : « Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité » – en son propre pouvoir. Le Maître leur avait déjà signifié qu’au temps convenu, ils connaîtraient les temps et les sai­sons, mais qu’il ne leur appartenait pas de comprendre ces choses à ce moment-là. Il leur fallait attendre pa­tiemment. Développer la patience leur ferait du bien, renforcerait leur foi ainsi que leur caractère en général.

Il n’aurait pas été sage de la part du Père de révéler alors le long intervalle de près de dix-neuf siècles qui devait précéder l’établissement du Royaume messia­nique – cela n’aurait pas contribué au bien de son peuple, qui aurait été découragé du fait du long délai fixé à la réalisation de ses espoirs. Voilà pourquoi le Maître indiqua seulement aux disciples qu’il leur fallait marcher par la foi et non par la vue, et surtout qu’il ne leur fallait pas s’attendre à comprendre quoi que ce soit en rapport avec le programme de Dieu, avant de recevoir l’onction du Saint Esprit.

Après avoir reçu l’Esprit, ils seraient entièrement qualifiés pour être les représentants de Dieu et pour parler du message (de la Bonne Nouvelle, trad.) ; et, de temps en temps, il leur serait donné la « nourriture au temps convenable ». Ainsi, ils ne seraient pas dans les ténèbres avec le monde, et le Jour du Seigneur ne les surprendrait pas comme un voleur dans la nuit ou comme un piège. La bénédiction qu’ils reçurent à la Pentecôte les qualifia entièrement pour le travail du ministère, même si elle ne couvrait pas leurs défauts naturels ; car c’est après avoir reçu le Saint Esprit que, comme nous le lisons : « Lorsqu’ils virent l’assurance de Pierre et de Jean, ils furent étonnés, sachant que c’étaient des hommes du peuple sans instruction ; et ils les reconnurent pour avoir été avec Jésus. » – Actes 4 : 13.

L’ASCENSION DE NOTRE SEIGNEUR

L’ascension de notre Seigneur était spectaculaire pour ce qui concerne son Eglise, mais pas en rapport avec le monde. A propos du monde, Il avait déjà dit : « Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus. » Le monde ne vit pas notre Seigneur pendant les quarante jours au cours desquels Il se manifesta à ses disciples ; car Il ne se montra à personne, sauf à ses fidèles, ses consacrés. Les manifestations oculai­res, si profitables à ses disciples, culminèrent en une ascension réelle du Seigneur dans les airs et dans le corps dans lequel Il se montra alors. Comme ils n’étaient pas encore engendrés de l’Esprit, ils avaient à coup sûr besoin d’une telle manifestation afin d’encourager leur foi, et de les amener à comprendre qu’ils ne verraient plus le Maître, jusqu’à ce qu’Il re­vienne avec puissance et grande gloire pour rassem­bler à Lui tous ses saints et bénir le monde.

Notre Texte d’Or nous rappelle que Jésus parla de son ascension au préalable. L’élévation dans le ciel où Il était auparavant ne devrait pourtant pas être com­prise comme signifiant simplement un retour à un lieu précédent. Elle devrait plutôt être comprise comme signifiant un retour à un état antérieur – à l’état de l’esprit, que le Maître avait quitté, pour être fait chair, afin de pouvoir racheter le monde.

Au moment où Jésus quitta ses disciples et monta dans les nuées, disparaissant de leur vue, nous sup­posons que le corps dans lequel Ilvenait d’apparaître fut dissout, ou dématérialisé. Son utilité fut simplement d’aider à affermir la foi des disciples et d’être un moyen d’instruction, une assurance que Jésus s’en était allé pour une absence permanente – qu’ils ne devaient plus s’attendre à Le revoir dans n’importe quel genre de manifestation. Ce fut une leçon de choses.

LA MANIÈRE DU RETOUR DE NOTRE SEIGNEUR

Un des évangélistes raconte qu’après la disparition de Jésus, des anges se matérialisèrent et s´adressèrent à eux en disant : « Hommes Galiléens, pourquoi vous tenez-vous ici, regardant vers le ciel ? Ce Jésus, qui a été élevé d’avec vous au ciel, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en allant au ciel. » Cette déclaration fit croire, à quelques-uns, qu’à son Second Avènement Jésus se matérialisera et ap­paraîtra en chair ; mais d’après nous, ils sont victimes d’une grave méprise. Le monde ne verra plus Jésus ; et les membres de l’Eglise ne Le verront qu’avec l’œil de la foi, jusqu’au moment où ils expérimenteront leur changement, à la fin de l’Age (de l’Evangile, trad.). Alors nous Le verrons tel qu’Il est – non pas tel qu’Il était, car nous serons semblables à Lui. A ce moment-là nous connaîtrons, comme précisément nous som­mes connus maintenant. – 1 Corinthiens 15 : 50-52 ; 1 Jean 3 : 2.

Il est intéressant de remarquer que les anges in­sistaient sur la manière de son départ, et que cette manière concorde avec ce que la Bible nous dit au sujet de la Seconde Venue de notre Seigneur. Il s’en alla sans bruit, en secret, inconnu du monde – Il doit (*) revenir comme un voleur dans la nuit; et personne ne sera (*) au courant de son retour sauf ceux dont les yeux de l’entendement seront (*) ouverts afin de dis­cerner les signes de la présence du Fils de l’Homme. Ceux-ci seront ses quelques saints et loyaux servi­teurs. C’est ce qu’expliqua Jésus, lorsqu’Il dit qu’à son Second Avènement, il en serait pour un certain temps comme il en fut du temps de Noé – les hommes man­geraient, boiraient, planteraient et se marieraient, et ne se rendraient pas compte de sa présence. – Matthieu 24 : 37-39.

WT1914 p5588

Note de la Rédaction :

(*) En fait, ces verbes (doitsera et seront), expri­ment un futur dans le passé. Dans ce cas, lorsque l’événement se réalise, la langue française utilise le conditionnel pour marquer le fait. L’Auteur de l’article comprenait et prêchait que ce retour, le retour du Sei­gneur, s’est déjà réalisé et qu’Il était présent comme un voleur dans le nuit (Apocalypse 16 : 15). En consé­quence, il y aurait lieu de traduire ici comme suit : « Il devait revenir comme un voleur dans la nuit et per­sonne ne serait au courant de son retour sauf ceux dont les yeux de l’entendement seraient ouverts… »

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