OU SONT LES MORTS ?

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Cette question a préoccupé l’esprit du monde intellectuel de tous âges. De nos jours, les réponses qu’on lui donne sont nombreuses et contradictoires. Du chaos de ces opinions multiples beaucoup ne savent plus que croire. Lord Tennison a bien résumé le désir général quand il a dit en substance: «O Christ! si seulement, pendant une heure, il nous était permis de voir les âmes de ceux que nous avons aimés, pour qu’elles puissent nous dire ce qu’elles sont et où elles sont!».

Mais, chers amis, il n’est pas nécessaire que nous nous enquérions de la chose auprès de ceux qui nous ont quittés ; nous avons la Parole de Dieu et cela suffit. J’espère être à même de vous prouver que la Bible répond complètement et d’une manière satisfaisante à la question posée.

Néanmoins, avant de considérer la réponse scripturale, voyons ensemble ce que la raison humaine peut nous dire sans l’aide de l’Ecriture Sainte. Nous verrons que la réponse qu’elle nous offre est incomplète. Cependant, qu’elle que soit l’information qui découlera de la science ou de la philosophie, nous trouverons que ce qu’elle peut nous offrir s’accorde parfaitement avec la Parole de Dieu, et cela est normal, Dieu étant l’auteur de la nature et de la raison aussi bien que de la Bible. Ceux qui prétendent que la science et la religion se contredisent, montrent par là qu’ils ne comprennent pas l’une ou l’autre.

QUE PEUT NOUS DIRE LA SCIENCE ?

Que nous dit la science à l’égard du corps, de l’âme et de l’esprit ? La science nous apprend que le corps est composé de dix-sept éléments et qu’aucun de ceux-ci ne lui est particulier. On les trouve partout autour de nous dans laZone de Texte: 2 terre. Ceci est en parfait accord avec la Bible, qui nous dit que : « Dieu forma l’homme de la poussière de la terre ». Genèse. 2 : 7. Les expressions «la poussière de la terre » et « les éléments de la terre » sont synonymes.

Mais qu’en est-il de l’âme, la personnalité même, l’«ego», la partie intellectuelle de l’homme? Qu’est-ce que la science peut nous dire à son sujet ? La conception populaire est que l’âme est un être ou personne habitant notre organisme, mais indépendant de celui-ci, et qu’à la mort elle quitte le corps et continue d’exister éternellement. La science ne sait rien d’un être semblable ; il n’a jamais été découvert ni dans la salle d’opération, ni dans le laboratoire du chimiste. En outre, la science peut prouver qu’il n’est pas vrai que la partie intellectuelle de l’homme soit indépendante de son organisme. Les animaux inférieurs peuvent raisonner jusqu’à un certain point et plus leur cerveau est développé et de structure fine, plus grande est leur puissance de raisonnement. L’homme, chez qui le cerveau est le plus développé et de structure la plus idéale, possède aussi, au plus haut degré, la capacité de raisonner. A mesure que l’enfant grandit et devient adulte, son cerveau se développe et la puissance de raisonnement s’accroît; plus tard, quand l’âge avance et que le cerveau perd de sa force, cette puissance de raisonnement diminue rapidement. Il est donc bien certain que l’âme, la partie intellectuelle de l’homme, n’est pas indépendante de son organisme.

Il arrive souvent que des personnes transférées sans connaissance à l’hôpital, à la suite d’une blessure reçue à la tête, reprennent leur sens après avoir été opérées. Quelquefois, c’est une partie de la boite crânienne qui a été brisée et il se trouve qu’une parcelle d’os fait pression sur le cerveau. Au moment où l’on supprime cette pression en remettant l’os à sa place, le malade reprend connaissance. Si on lui demande des détails sur son accident, nous trouverons invariablement, que la dernière chose dont le blessé se souvienne est celle qui s’est produite immédiatement avant l’accident. Il n’a aucune conscience de ce qui s’est passé pendant l’intervalle, celui-ci, eût-il duré des jours ou même des semaines. Pourquoi cela? Où était son âme pendant ce laps de temps? Pourquoi, si elle est indépendante du corps, ne peut-elle se souvenir des choses postérieures à l’accident ? II est de toute évidence que l’âme est dépendante de l’organisme. Mais qu’en est-il de l’esprit ? Est-ce un être qui se trouve au dedans de nous ? La science n’a rien trouvé de semblable. Le seul esprit que la science reconnaisse est l’esprit ou puissance de vie. Autrefois on pensait que la vie résidait dans quelque partie spéciale du corps, mais aujourd’hui nous savons que le corps est composé d’innombrables cellules et que l’esprit ou puissance de vie, vivifie chacune d’elles. Nous savons aussi que cette puissance de vie dépend d’une certaine fonction continuelle d’assimilation et de désassimi­lation. Prenez par exemple mon doigt; il est composé de quantités de cellules en chacune desquelles se trouve l’esprit ou puissance de vie et cette vie dépend de la fonction d’assimilation et de désassimilation. Si cette fonction est dérangée, il y a maladie, si elle cesse il y a mort. Mon doigt est mort et avec le temps il se décomposera et finira par tomber. Quand mon doigt meurt, que devient l’esprit de vie ? Quelqu’un pense-t-il qu’il s’envole je ne sais où attendre que le reste de mon esprit le rejoigne ? Sûrement pas ! Nous comprenons plutôt que la mort de mon doigt comme celle de tout mon corps, n’est autre chose que l’arrêt de la fonction d’assimilation et de désassimilation. Il en est de même pour les animaux inférieurs et pour les plantes. Eux aussi sont composés d’innombrables cellules en chacune desquelles se trouve l’esprit ou puissance de vie, et cette puissance de vie dépend d’un semblable processus d’assimilation et de désassimilation. Nous ne croyons pas que cet esprit de vie est un être qui continue à posséder une existence indépendante après la mort.

Lorsque la vie s’en est allée, l’homme est incapable de la rendre. Dieu seul possède cette puissance. Ainsi, nous lisons dans l’Ecclésiaste 12 : 9« La poussière retourne à la terre comme elle y était, et l’esprit (ou puissance de vie) retourne à Dieu qui l’a donné». Seul, Dieu peut donner de nouveau l’esprit ou puissance de vie. Aucun médecin de ce monde, n’est à même de donner la vie aux morts.

Voilà brièvement exposé, ce que la science peut nous dire sur cette question. La science ne connaît rien d’un état futur.

Zone de Texte: 3LA REPONSE DE LA PHILOSOPHIE

C’est ici que la philosophie commence. Comme êtres humains, nous possédons une puissance de raisonnement considérable ainsi qu’une conscience ou sens moral, c’est-à-dire la faculté de discerner le bien du mal. La philosophie nous dit que, si nous suivons le bon chemin, nous sommes bons et vertueux et nous pouvons attendre une récompense correspondante; mais si nous suivons la voie du mal, nous sommes mauvais ou vicieux et alors, nous n’avons à attendre qu’une punition en rapport avec notre vie. Cependant nous constatons qu’en réalité ces conséquences raisonnables ne se produisent pas toujours. En fait, c’est souvent le contraire qui se produit. Le prophète Malachie 3 : 15, dit avec raison: «Nous estimons heureux les hautains; oui les méchants prospèrent; oui, ils tentent Dieu et ils échappent». Beaucoup de gens qui mènent mauvaise vie prospèrent en ce monde au lieu d’être punis. D’autre part, ainsi que le déclare l’apôtre Paul. «Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus Christ seront persécutés» (2 Tim. 3 : 12). Est-il vrai que tous les grands de ce monde, les rois, les nobles, les gens les plus aisés sont les plus honnêtes et que plus nous descendons l’échelle des positions et des honneurs, plus nous trouvons les hommes vicieux? Vous savez tous que cela est faux. N’est-ce pas surtout parmi les pauvres de ce monde, riches en foi, que Dieu a choisi les héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment. (Jacq. 2 : 5).

C’est pourquoi la philosophie nous dit qu’il doit y avoir un état futur où la vertu trouvera sa récompense et le vice sa punition. Mais la philosophie ne peut nous dire quel est cet état, ni où il se trouve, ni si l’on y parvient au moment de la mort ou un certain temps après. C’est pure supposition que de déclarer, comme plusieurs le font, qu’il n’est pas possible qu’il y ait un intervalle entre la mort et le commencement de cette condition future. Cette erreur est basée sur une autre supposition savoir, que Dieu n’a ni assez de sagesse, ni assez de puissance pour créer à nouveau ceux qui ont déjà vécu et qui sont morts.

LES REVELATIONS SPIRITES SONT INDIGNES DE FOI

Il reste ainsi bien des questions que le raisonnement humain laisse sans solution. Puisque nous ne recevons de réponse complète ni de la science ni de la philosophie, où devrions-nous la chercher ? Comme nous ne pouvons la tirer de nous-mêmes, nous ne pouvons évidemment l’attendre que d’une révélation extérieure.

Quelques-uns professent recevoir cette révélation par le spiritisme. Je n’ai pas le temps de discuter maintenant ce sujet, mais je suis convaincu que le spiritisme, quand il ne repose pas sur la fraude et la mystification, ce qui est souvent le cas, est une manifestation des esprits mauvais, des anges déchus. Le Seigneur nous avertit très sévèrement de ne pas consulter ceux qui ont des démons familiers et déclare que tous ceux qui font ces choses Lui sont en abomination. (Deut. 18 : 9-12; Lév. 19 : 31; Es. 8 : 19, 20).

LA REPONSE DE LA PAROLE DE DIEU

D’où donc, attendrons-nous cette révélation ? Il nous faut regarder à Dieu lui-même et chercher notre réponse, non pas dans des visions ou manifestations particulières, mais dans la Bible, la Parole de Dieu, «la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes». Jude 3.

Autrefois, la plupart des chrétiens pensaient que les païens qui meurent dans la proportion effrayante d’environ 70 000 par jour (statistique au début du XXème siècle ­nettement plus importante de nos jours), ne pouvaient être sauvés des tourments éternels que par l’envoi de missionnaires pour leur faire connaître le nom de Jésus avant qu’ils ne meurent. Aujourd’hui peu croient encore à cela. Très peu, en effet, croient que Dieu voudrait, sans merci, tourmenter les gens simplement parce qu’ils n’ont jamais eu l’occasion d’entendre le nom de Jésus. Qui pourrait croire pareille chose de Dieu? Mais le grand nombre se contente de dire: «Celui qui juge toute la terre ne fera-t-il pas justice?». Semblables aux pharisiens du temps de notre Seigneur, ils refusent de pousser leurs recherches plus loin et préfèrent croire et enseigner les traditions des hommes. D’autres, repoussant l’effrayante doctrine des peines éternelles et croyant que la Bible l’enseigne, rejettent la Bible avec elle. C’est là une des causes les plus tristes et les plus fructueuses de l’incrédulité de notre temps.

J’espère qu’aucun de nous n’appartient à l’une ou l’autre de ces deux classes. Recourons à la Bible, recherchant avec humilité les enseignements de Dieu aussi bien sur ce sujet que sur tout autre relatif au plan du salut. Si nous agissons ainsi, allant à la Bible dans l’esprit convenable, non par simple curiosité ni avec orgueil ou préjugé, mais humblement, avec respect et prière, cherchant à comprendre ce que Dieu a à nous dire, sans vouloir accorder la Bible à nos idées particulières et sans décider d’avance qu’elle doit enseigner telle ou telle chose, mais en nous disant d’un esprit impartial: «Je croirai ce que Dieu dit, sans me préoccuper de ce que disent les hommes à ce sujet», si nous nous approchons de la Bible dans cette attitude, tôt ou tard nous trouverons la vérité. «Il conduira par son jugement ceux qui sont humbles, il leur enseignera ses voies». «Le secret de l’Eternel est pour ceux qui le craignent». Il nous faut toujours nous souvenir que la sagesse d’aucun homme ne peut dépasser celle de la Bible. Quelque grand que soit le respect que nous devions à nos parents et conducteurs, nous ne devons jamais nous laisser aller à placer leurs enseignements avant ceux de la Parole infaillible de Dieu. Lorsque nous sondons les Ecritures avec cet esprit humble et respectueux, nous constatons qu’elles donnent à notre question une réponse complète et satisfaisante; plus que cela, une réponse qui nous montre combien grands et harmonieux sont l’amour, la justice, la sagesse et la puissance de Dieu.

QU’EST-CE QUE L’ÂME?

Pour bien comprendre notre sujet nous devons commencer par examiner cette question : «Qu’est-ce que l’âme?». Nous rechercherons naturellement la réponse dans la description de la création de la première âme humaine, Adam. Nous la trouvons au 7ème verset du 2me chapitre de la Genèse: «L’Eternel forma l’homme de la poussière de la terre, et souffla dans ses narines une respiration de vie; et l’homme devint une âme vivante». (Les traductions les plus récentes disent. «Et l’homme devint un être vivant»).Etudions un peu ces quelques mots. Ne lisons pas la Bible sans réfléchir à ce que Dieu nous dit. « Dieu forma l’homme de la poussière de la terre». Le corps d’Adam fut formé des éléments de la terre. Il avait des yeux, des oreilles et une bouche, mais ne pouvait pas encore voir, entendre, parler. Alors Dieu souffla dans ses narines une respiration de vie. Remarquez que la Bible ne dit pas que Dieu souffla «une âme» dans ses narines. Ce que la Parole dit, c’est que Dieu « souffla dans ses narines une respiration de vie », l’esprit ou puissance de vie. Et quel fut le résultat ? Nous est-il dit qu’Adam eut une âme en lui après cela ? Non, nous voyons que le résultat de la respiration de vie communiquée à Adam fut qu’il « devint une âme vivante». (Traduction récente : «un être vivant»). En d’autres termes, l’âme n’est pas le corps; elle n’est pas non plus l’esprit de vie, mais pour devenir une âme vivante, il faut posséder l’un et l’autre, un corps et l’esprit de vie. Ceci s’accorde avec ce que nous avons vu la science nous enseigner, que l’«ego­», la personne réelle, la partie intellectuelle de l’homme, n’est pas indépendante de son organisme.

Adam était maintenant capable de voir, d’entendre et de parler, de penser, de marcher et de travailler. Il était devenu un être conscient, doué du sens de perception. Ainsi, la meilleure définition qu’on puisse donner d’une âme vivante, est que c’est un être sensitif. On pourra objecter qu’une telle définition s’applique tout aussi bien aux animaux inférieurs et que l’Ecriture ne dit pas que ces animaux inférieurs soient des âmes. Et pourtant, la Parole de Dieu parle des animaux inférieurs dans ce sens, bien que, dans nos versions communes, cela soit un peu obscur. Lorsque les mots hébreux: «nephesh caiyah» (âme vivante) sont employés à l’égard des animaux inférieurs, ils ne sont jamais traduits par «âme», mais toujours par «vie», «créature vivante» ou toute expression semblable. Au contraire, les mêmes mots, employés à l’égard d’êtres humains, sont invariablement rendus par «âme» ou «âme vivante». Nous en trouvons deux exemples dans le premier chapitre de la Genèse, aux versets 20 et 30. Au verset 20 nous lisons: «Dieu dit: Que les eaux produisent avec abondance des animaux vivants (nephesh caiyah, âmes vivantes)». Au verset 30 du même chapitre nous lisons: «A tous les animaux des champs et à tous les animaux du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie (nephesh caiyah, âme vivante)».

Zone de Texte: 8La Bible donc, cela ressort avec clarté, s’accorde avec la science pour déclarer que les animaux inférieurs sont des âmes vivantes.

Il devient ainsi manifeste que l’homme ne sera pas transféré dans un état futur parce qu’il a ou possède une âme, mais parce que lui seul, entre toutes les créatures de la terre, a été créé à l’image de Dieu, c.-à-d.. avec les facultés mentales de la raison, de la mémoire, du jugement et de la volonté; avec les qualités morales de justice, de bienveillance, d’amour, etc.., pareilles à celles possédées par Dieu, quoique à un degré inférieur. L’homme seul est moralement responsable de ses actes, et nul autre qu’un fou ne penserait à faire comparaître un animal devant une cour de justice.

L’ÂME EST-ELLE IMMORTELLE ?

La partie suivante de notre sujet a une grande importance. C’est la réponse à la question : l’âme est-elle immortelle ? Tout dépend de cette réponse. Puisque la Bible nous dit que quelques-uns seront sauvés, il en résulte, si l’âme est immortelle, qu’il n’y a que deux alternatives possibles: ou bien tous arriveront finalement à une bénédiction éternelle auprès de Dieu, ou bien quelques-uns sont destinés à une éternité de malheur, peu importe la forme de celui-ci. D’autre part, si notre bon Père céleste peut détruire l’âme, son pouvoir ne sera pas limité à l’une ou l’autre de ces deux alternatives. Il n’aura besoin ni d’ignorer la liberté de la volonté humaine, comme le demanderait la doctrine de l’universalisme, ni de condamner aux tourments éternels les méchants volontaires.

C’est dans le courant de l’été 1899 que mon attention fut, pour la première fois, attirée spécialement sur cette question. A cette époque, deux ou trois de mes amis vinrent me voir et me demandèrent: «L’âme est-elle immortelle?» Je répondis: «Elle l’est certainement. — Pourquoi dites-vous que cela est certain? — Mais, parce que chacun le croit, ou à peu près». Alors mes amis de répondre: «Sûrement, vous n’envisagez pas cette raison comme concluante; l’opinion de la majorité n’est pas une preuve que ce qu’ils croient est la vérité! S’il en était ainsi, nous devrions tous être païens par le simple fait que la plupart des gens le sont. Je dus convenir de la chose. «Mais, dis-je alors, une doctrine de cette importance doit être enseignée dans les Ecritures! — Eh bien! Montrez-nous un verset». Chers amis, je fus embarrassé quand ils me demandèrent cela. Je ne trouvai dans ma mémoire aucun texte semblable, mais je leur dis: «Quoique en ce moment aucun verset de ce genre ne me vienne à la mémoire, il doit sûrement y en avoir plusieurs dans les Ecritures qui parlent de nos âmes immortelles». Jugez de mon étonnement quand ces amis me dirent, et même me prouvèrent, qu’il n’existe dans toute la Bible aucun verset de ce genre!

La preuve est du reste facile à faire. Il suffit de prendre une concordance complète, de chercher premièrement le mot «âme», puis ses synonymes, ensuite le mot «immortel» et les synonymes de ce mot. Vous constaterez que, de la Genèse à l’Apocalypse, il n’y a pas un seul verset qui établisse que l’âme soit immortelle.

Feu le Dr. Thomas Clark, auteur du livre connu «A life’s Thought on Christ», a offert vingt-cinq mille francs (en son temps) a quiconque trouverait dans les Ecritures, soit en hébreu, en grec ou anglais, l’expression «âme immortelle.» ou «éternelle». Le docteur Clark ne risquait rien à faire cette offre. Personne n’a jamais gagné la somme. Feu W. E. Gladstone écrivait à propos de cette question: «L’immortalité naturelle de l’âme est une doctrine absolument inconnue des Saintes Ecritures. Elle n’est qu’une opinion philosophique soutenue avec adresse, mais sérieusement et puissamment contestée… Elle pénétra dans l’église comme par une porte de derrière». (Studies Subsidiary to the works of Bishop Butler, p. 197-198). Et il en est réellement ainsi, chers amis. La doctrine de l’immortalité naturelle de l’âme n’est pas enseignée par les Ecritures Saintes; elle s’est introduite dans l’église par la porte de derrière de la philosophie grecque.

On peut demander: Si les Ecritures n’affirment pas que l’homme ait une âme «immortelle», «éternelle», qui lui est inhérente, affirme-t-elle le contraire, c’est-à-dire que l’âme est mortelle, qu’elle peut mourir? Ceux qui croient qu’elle est immortelle pensent en général que Dieu a fait l’âme de telle façon qu’il ne peut pas Lui-même la détruire. Est-ce vrai? Dans Matth. 10 verset 28, nous lisons que Dieu est capable de détruire non seulement le corps, mais aussi l’âme dans la Géhenne. (Nous verrons plus loin ce qu’il faut entendre par la «Géhenne»). Prenons maintenant Ezéchiel 18 verset 4: «Voici toutes les âmes sont à moi, l’âme du père aussi bien que celle du fils; l’âme qui péchera sera celle qui mourra». La Bible dit-elle: «L’âme qui péchera, son corps mourra; mais quand à l’âme, étant immortelle elle continuera à vivre éternellement »? Est-ce là ce que dit le Seigneur? Non pas, Dieu affirme: «L’âme qui péchera sera celle qui mourra». C’est l’âme, l’être sensitif, qui est responsable du péché, c’est par conséquent l’âme qui subira la pénalité du péché et cette pénalité est clairement désignée comme étant la mort. L’âme qui pèche mourra; «car le salaire du péché c’est la mort», — non pas les peines éternelles. (Rom. 6 verset 23).

Cela étant compris, toute la Bible devient lumineuse. Bien des passages obscurs auparavant deviennent clairs. Dans 1 Tim. 6 v. 15, 16, nous lisons : « Le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, qui seul possède l’immortalité ». Qu’après cela aucun de nous ne dise que nous possédons l’immortalité alors que la Bible affirme de façon aussi catégorique que : seul le Roi des rois la possède.

Dans Rom. 2 v. 7, l’apôtre parle de ceux qui cherchent la gloire, l’honneur et l’immortalité. Permettez une illustration : Je tiens cette montre dans ma main. Si je vous disais : «Je vais chercher ma montre» vous penseriez: il est fou. Pourquoi ? Parce que je chercherais quelque chose que j’ai déjà. Et pourtant c’est là ce que font nombre de chrétiens. Ils disent qu’ils sont immortels et néanmoins ils cherchent l’immortalité. En 1 Cor. 15 v. 53, 54, l’apôtre dit : « Ce mortel doit revêtir l’immortalité!». Mais comment revêtir l’immortalité si nous l’avons déjà ?

Non, chers amis, la Parole de Dieu est conséquente. Elle ne dit pas que l’immortalité appartient naturellement à l’homme. Elle dit :« Le salaire du péché c’est la mort, mais le don de Dieu c’est la vie éternelle par notre Seigneur Jésus-Christ». Nous n’avons pas la vie éternelle en nous-mêmes, mais elle nous est offerte, comme un don, par Jésus-Christ qui s’est donné lui-même en propitiation pour nos péchés. Si nous avons la foi nécessaire en Dieu, nous aurons pour récompense la vie éternelle au temps marqué par Lui. C’est là ce que nous dit le Psalmiste au Ps. 145 v. 20 : « Le Seigneur garde tous ceux qui l’aiment, mais il détruira les méchants». Il ne laissera subsister lesZone de Texte: 11 méchants dans aucune condition.

Quelques-uns s’imaginent que si la doctrine de l’immortalité naturelle de l’âme est réfutée, le fondement de la foi chrétienne est sapé. Mais ce n’est nullement le cas. Partout l’Ecriture affirme que notre espérance d’une vie future dépend, non pas d’une immortalité inhérente, mais d’une résurrection des morts. (Actes 24 v. 14, 15; 1 Cor. 15).

Il peut paraître étrange aux yeux d’un grand nombre que l’idée de l’immortalité de l’âme ait prévalu à tel point, alors qu’elle est aussi contraire à l’enseignement des Ecritures. Cet enseignement de la philosophie grecque a été adopté par l’église au temps où les gens pensaient qu’il était de leur devoir de torturer ceux qui n’avaient pas les mêmes conceptions religieuses qu’eux-mêmes. Ils agissaient de la sorte parce que cet enseignement aidait à soutenir la doctrine des peines éternelles.

L’argument habituel, avancé pour soutenir la théorie de l’immortalité de l’âme, est que celle-ci est une parcelle de Dieu insufflée en Adam lors de sa création. Si ceux qui raisonnent ainsi voulaient seulement poursuivre leur argument jusqu’à sa conclusion logique, ils verraient que la chose ne peut être vraie. Ils devraient se rappeler que ce n’est pas le corps, mais l’âme qui est responsable du péché, et que si l’âme est une parcelle de Dieu en l’homme, c’est donc cette parcelle de Dieu qui est, responsable du péché et qui peut être frappée par la sentence de condamnation éternelle.

D’autres, ayant remarqué que le récit de Gen. 2 v. 7, suivant lequel Dieu souffla une respiration (esprit) de vie dans les narines de l’homme, diffère de la description de la création des animaux inférieurs, pensent que ce n’est pas l’âme, mais l’esprit qui est une parcelle de Dieu, et que ce n’est donc pas l’âme mais l’esprit qui est immortel. Ceux-ci n’ont pas vu qu’au chapitre 7 de la Genèse, v. 22, il est aussi dit des animaux inférieurs qu’ils ont l’esprit de vie dans leurs narines. Ceux donc qui cherchent à prouver ainsi que l’homme est immortel, prouveraient que les animaux inférieurs le sont également. Le même argument s’applique à ceux qui s’efforcent de prouver l’immortalité naturelle de l’homme par l’indestructibilité de la matière et la conservation de l’énergie. Si c’était là la preuve de l’immortalité de l’homme, ce serait en même temps la preuve de l’immortalité de chaque animal et de chaque plante. Sûrement, aucun homme raisonnable ne croit que les animaux inférieurs et les plantes sont immortels!

Nous avons appris que la meilleure définition de l’âme est : qu’elle est l’être sensitif tout entier. La partie essentielle de l’être est l’esprit, la volonté, mais elle ne peut exister sans organisme. Par conséquent, tandis-que, dans un sens restreint, l’âme peut être désignée comme étant l’esprit, la volonté, l’«ego» conscient, cependant pour exister, cet «ego» doit nécessairement avoir un corps quelconque, de poisson ou d’oiseau, d’homme ou d’ange. Nous venons d’apprendre qu’il n’y a, dans la Bible, aucun verset qui nous enseigne que l’âme soit immortelle, mais qu’au contraire la Parole de Dieu établit de façon bien claire: que l’âme qui pèchera mourra.

A QUAND LA JUSTE RECOMPENSE ?

L’idée populaire dérivée de l’enseignement religieux est que «les âmes des croyants sont, à leur mort, rendues parfaites en sainteté et qu’elles passent immédiatement dans la gloire». Est-ce vrai? Nous sommes ici mis à l’épreuve. Croirons-nous l’enseignement religieux, ou croirons-nous la Parole de Dieu? La plupart préfèrent la Parole de l’homme à celle de Dieu parce que la première s’accorde avec leurs sentiments et leurs préjugés. Il en était de même au temps de Martin Luther quand il affirma, selon la Bible, contrairement aux enseignements de l’église à cette époque, que : «Le juste vivra par la foi». La majorité des gens préférèrent croire ce que l’église enseignait plutôt que d’accepter les déclarations de Martin Luther basées sur les Ecritures. Ce fut une épreuve pour les gens de ce temps-là et nous en avons une semblable de nos jours. J’espère qu’aucun de ceux qui sont ici ne se laissera entraîner à placer la parole de l’homme avant la Parole de Dieu. Souvenez-vous que nul ne saurait être plus sage que la Bible.

Est-il vrai que tous les morts qui ont cru en Dieu sont maintenant au ciel ? Prenons un exemple : Qu’en est-il de David qui, malgré toutes ses fautes, était un homme aimé de Dieu, un homme selon son cœur ? Est-il au ciel ? Je suppose que plusieurs ici me répondent oui. Voyons ce que nous dit la Parole de Dieu. Ouvrons Actes 2 v. 34: «David n’est point monté au ciel». Rien ne saurait être plus clair. La question est maintenant celle-ci : Allez-vous le croire ? Quelques-uns d’entre vous diront :«C’est étrange, j’aurais cru que David était au ciel, mais évidemment je me trompe. Il n’a pas été aussi bon que je le croyais ». Mais, un instant. Voyez ce que dit Jésus. Nous trouvons dans Jean 3 verset 13 :«Personne n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme».Personne ! Il n’y a aucune exception, si ce n’est Jésus lui-même, qui vint du ciel pour être fait chair et demeurer parmi nous. Quelles paroles pourraient être plus claires ? Chers amis, prenons garde que les traditions des hommes ne nous fassent renier les paroles de Christ.

Dans Actes 26 :23, il nous est dit que Jésus est ressuscité le premier d’entre les morts. Il a été « les prémices de ceux qui s’endormirent » — «le premier — né d’entre les morts». (1 Cor. 15 v. 20; Col. 1 v. 18). Quelques-uns pourront objecter : « Est-ce que ceci n’est pas en contradiction avec les autres enseignements des Ecri­tures concernant la résurrection de Lazare et d’autres?». L’explication est que Jésus fut le premier qui ressuscitât en perfection de vie. Les autres furent simplement ré­veillés de leur état de mort à leur première condition mourante et, après quelques années, retournèrent de nouveau dans la tombe. Leur réveil d’entre les morts ne fut pas une résurrection en perfection de vie.

Mais que s’est-il passé depuis la mort et la résurrection de Christ ? Est-ce que, durant cet âge de l’Evangile, chacun au moment de sa mort, a reçu la juste récompense de ses mérites ? La réponse des Ecritures à cette question n’est pas celle généralement admise. 2 Pierre 2 v. 9, nous parle des méchants. L’apôtre nous dit-il que Dieu sait comment punir les méchants au moment de leur mort ? Nullement chers amis. Pierre nous dit clairement que : Dieu sait comment« réserver » les injustes pour être punis au jour du jugement ». Remarquez-le ! Le temps où les méchants doivent être punis est le jour du jugement, Notre Seigneur, selon l’Évangile de Matthieu chapitre 16v. 27 dits: «Le Fils de l’homme doit venir dans la gloire de son Père avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon ses œuvres». Cela s’accorde-t-il avec l’opinion religieuse que les âmes des croyants sont rendues parfaites en sainteté à la mort et qu’elles passent immédiatement dans la gloire ? Croyons la Parole de Dieu. Ce ne sera qu’à son retour, dans la gloire du Père, entouré de ses anges, que Jésus rendra à chacun selon ses œuvres.

La théologie enseigne couramment que chaque croyant va auprès de Jésus immédiatement après sa mort, mais le Seigneur n’a pas laissé cette pensée à ses disciples, eux qu’il aimait tant. Il ne leur dit pas : « Je vous prendrai avec moi au moment de votre mort». Voici ce qu’il leur dit : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père; si cela n’était pas je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et quand je m’en serai allé et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai et vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi». (Jean 14 : 2, 3). De même, Paul, écrivant aux Colossiens, dit: «Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Quand Christ, qui est votre vie, paraitra, alors vous paraîtrez aussi avec Lui dans la gloire». (Col. 3 : 3, 4). Enfin nous lisons dans Apocalypse 11 : 18 «Les nations se sont irritées; ta colère est venue et le temps est venu de juger les morts, de récompenser tes serviteurs les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom, petits et grands». Les versets précédents montrent que le temps indiqué ici est le même que dans les passages déjà cités, c-à-dire le retour de Christ, le temps où il entrera dans son règne avec une grande puissance et où les royaumes de ce monde deviendront le royaume de l’Eternel et de Son Christ.

Beaucoup d’autres versets pourraient être cités à l’appui de cette vérité. Les Ecritures convenablement comprises sont unanimes sur cette question.

LE BRIGAND SUR LA CROIX

L’objection qu’on présente le plus fréquemment est la réponse de Jésus au brigand sur la croix (Luc 23 : 43) ne sont pas inspirés, mais qu’ils ont été ajoutés par les traducteurs pour faire ressortir ce qu’ils envisageaient être la pensée des Ecritures.

Ceux qui ont traduit le Nouveau Testament pensaient que les âmes des croyants passent immédiatement au séjour de la gloire ; c’est pourquoi ils ont placé la virgule après – je te dis. Mais nous avons vu, au contraire, que Jésus et ses apôtres ont dit que c’est lors de son retour, dans la gloire de son Père, avec ses saints anges, que les croyants seraient récompensés et les méchants punis. En conséquence, la virgule aurait dû être placée après «aujourd’hui». Ce que Jésus a vraiment dit est: «En vérité, je te dis aujourd’hui que tu seras avec moi dans le paradis». Nous voyons ainsi que Jésus n’a pas contredit ce qu’il avait affirmé en d’autres occasions, et qu’il n’a fait aucune exception pour le brigand repentant.

Il y a en Deut. 30 : 16, un emploi semblable du mot «aujourd’hui». – «Je te commande aujourd’hui, d’aimer le Seigneur ton Dieu».

Lorsque Jésus prononça les paroles de notre texte, le fait qu’il serait roi un jour devait paraître entre toutes choses la moins probable. Suspendu à une croix, mourant de la mort d’un criminel, avec le titre «Roi des juifs» inscrit comme moquerie au-dessus de sa tête, le fait qu’il recevrait un jour le royaume a dû sembler, à ce moment, en dehors de toutes les limites de la possibilité. Mais quand le brigand demanda à Jésus de se souvenir de lui lorsqu’il serait entré dans son règne, Jésus honora sa foi et dit: «En vérité je te dis aujourd’hui, – en ce jour sombre où je meurs de la mort d’un malfaiteur et où il semble que je sois un imposteur, – tu seras avec moi dans le paradis». Une autre raison importante pour le Seigneur d’employer ce mot «aujourd’hui» était qu’en ce jour-là s’accomplissait le grand sacrifice pour le péché du monde, lequel rendait possible l’établissement de Son royaume.

L’ETAT INTERMEDIAIRE

Nous avons vu que les Ecritures parlent d’un état intermédiaire, d’un temps d’attente entre la mort et la récompense. Une grande partie des étudiants de la Bible en sont venus à cette conclusion, mais malheureusement la plupart d’entre eux restent encore attachés à l’idée erronée de l’immortalité naturelle de l’âme. Aussi pensent-ils que l’âme dans cet état intermédiaire, est consciente d’elle-même, qu’elle peut penser, sentir et qu’elle a même plus de connaissance après la mort qu’elle n’en avait auparavant. Voyons ce qu’il en est.

Les Ecritures déclarent-elles qu’après la mort, l’âme a plus de savoir qu’avant celle-ci? Ouvrons Ecclésiaste, chapitre 9 v. 5 : «Les morts ne savent rien»; puis au verset 10 : «il n’y a ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts, où tu vas». Vous vous souvenez aussi de la prière d’Ezéchias : «Ce n’est pas le sépulcre qui te loue, ce n’est pas la mort qui te célèbre; ceux qui sont descendus dans la fosse n’espèrent plus en ta fidélité. Le vivant, le vivant c’est celui-là qui te loue, comme moi aujourd’hui». (Esaïe 38 : 18, 19). Le Psalmiste nous dit aussi au Ps. 146 v. 4 que quand les hommes Meurent, «ils retournent dans la terre, et ce même jour leurs desseins périssent». Cela semble-t-il indiquer qu’ils en savent plus long après qu’avant? Sûrement pas! Au Ps. 6 v. 5, nous lisons : «Reviens, Eternel, délivre mon âme; sauve-moi à cause de ta miséricorde». Puis le verset 6 continue. «Car celui qui meurt n’a plus ton souvenir; qui te louera dans le séjour des morts?». N’est-il donc pas clair, chers amis, que, durant cet état intermédiaire, l’âme se trouve dans un état d’inconscience, attendant le réveil de la résurrection?

Ce n’est que lorsque nous comprenons cela que nous pouvons réaliser la beauté de la figure si souvent employée dans toutes les parties de l’Ancien et du Nouveau Testament : le sommeil de la mort. Vous vous souvenez comment le Seigneur s’exprima: «Notre ami Lazare dort», et comme les disciples ne le comprenaient pas, «alors Jésus leur dit clairement: Lazare est mort». (Jean 11 : 11-14). La mort est comparée à un sommeil parce que c’est un état d’inconscience qui doit être suivi d’un réveil. Si je pénètre dans une chambre dans laquelle quelqu’un dort, je puis faire et dire bien des choses sans que la personne endormie s’aperçoive de ma présence ou de ce qui se passe, tant qu’elle ne se réveille pas. Voilà pourquoi la mort est comparée au sommeil.

Je pense que vous savez, chers amis, que je suis médecin. A ce titre, je suis souvent appelé à sortir de nuit. Quelquefois je suis debout du soir au matin. De ce fait, je suis très fatigué le lendemain et j’ai sommeil, mais, étant très occupé, j’ai rarement le temps de me coucher pendant le jour pour me reposer. Il m’est cependant arrivé, en de rares occasions, de m’étendre sur un lit de repos, puis, fermant les yeux et les rouvrant, de dire en moi-même :«Cette fois j’ai été bien près de m’endormir». Alors, regardant la pendule, j’étais surpris de constater que j’avais dormi une heure entière. Je pouvais à peine le croire. Il me semblait que je n’avais fait que fermer et rouvrir les yeux. Pourquoi cela ? Parce que l’intervalle avait été un état d’inconscience. Je dormais et mon sommeil était profond parce que j’étais très fatigué. Il était aussi profond que celui de la mort.

Telle est la condition des morts. Quand une personne meurt, elle ferme les yeux, passe dans un état d’inconscience et un laps de temps s’écoule qui peut durer des semaines, des années, des siècles, mais quelle que soit la durée, pour cette personne cette période est un temps d’inconscience totale, de complète absence. Il en est exactement de même que de cette heure pendant laquelle j’étais endormi. En d’autres termes, pour tous ceux qui se réveilleront au jour de la résurrection, ce sera comme s’ils venaient de fermer les yeux pour les rouvrir le moment d’après. Voilà la condition des morts. Ils sont absolument inconscients. Ils «ne savent rien».

Mais« l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix et en sortiront». (Jean 5 v. 28, 29). Notez que Jésus ne dit pas : « tous ceux qui sont dans la félicité ou dans les tourments éternels», mais : «tous ceux qui sont dans les sépulcres (l’état de mort)». « Ah! oui, diront quelques-uns, il s’agit des corps des morts, mais cela ne concerne pas leurs âmes. Cela veut dire que quand elles entendront la voix de Jésus, les âmes des sauvés et celles des perdus s’envoleront et rentreront dans leurs corps. Ce sont les corps qui ressusciteront, car ce sont les corps qui passent à l’état de mort ». Mais ce n’est pas ce que dit Jésus.

L’apôtre Paul, répondant à cette question : «Comment les morts ressuscitent-ils et avec quel corps viennent-ils?» ne dit pas: «Singulière question! Pourquoi demandez-vous : comment les morts ressuscitent-ils et avec quel corps viennent-ils ? Ne savez-vous pas que l’âme ne meurt jamais, et que seul le corps meurt et doit ressusciter ?». Non, Paul ne dit pas cela. Il dit : «Insensé! ce que tu sèmes ce n’est pas le corps qui naîtra, puis Dieu lui donne un corps comme il lui plaît et à chaque semence il donne un corps qui lui est propre». (1 Cor. 15 : 35- 38). Quoi de plus clair ? Ce n’est pas le corps, mais c’est l’âme qui meurt, ainsi que nous le lisons de Christ dans Esaïe 53 v. 12:«Il a livré son âme à la mort». Ce n’est donc pas le corps, mais l’âme, qui doit ressusciter. Dieu donnera à chacun un corps comme il lui plaira, conforme au caractère semé pendant sa vie terrestre.

OU SONT LES MORTS?

D’après ce qui précède, la réponse biblique a notre question est évidemment celle-ci: Les morts sont tous, tant bons que mauvais, a une même place, dans la tombe, — pas dans la tombe au sens littéral du mot, mais dans l’état de mort. «Tout va dans un même lieu; tout a été fait de la poussière et tout retourne à la poussière». (Eccl. 3 : 20). «Là, ne s’agitent plus les méchants, et là se reposent ceux qui sont fatigués et sans force (y compris ceux qui se sont épuisés en faisant le bien); les captifs (de la mort) sont tous en paix, ils n’entendent plus la voix de l’oppresseur; le petit et le grand sont là». . . (Job 3 : 17-19).

L’enseignement des Ecritures est donc, que les morts sont morts. Il peut paraître étrange qu’il soit nécessaire de venir prouver devant un auditoire intelligent ce qui est si clairement démontré par la Parole de Dieu. La raison en est que l’esprit de la majorité des chrétiens a été rendu si confus par l’enseignement théologique du passé qu’ils ne peuvent plus discerner l’enseignement si clair de la Bible à ce sujet.

Dans l’Ancien Testament hébraïque, le mot employé pour désigner le sépulcre, ou l’état de mort, dans lequel tous les morts sont en repos, est le mot «Shéol». On le rencontre au total 65 fois dans les Ecritures hébraïques et il est uniformément traduit, dans les versions françaises les plus récentes, par sépulcre, tombeau ou synonymes. Seules certaines traductions anciennes l’ont rendu par « enfer». Ainsi le seul mot hébreu de l’Ancien Testament qui a été rendu par « enfer » est «Shéol». Ce mot «Shéol» correspond au mot grec «Hadès», employé dans le Nouveau Testament pour désigner la même condition, l’état de mort. Preuve en est, que les apôtres Pierre et Paul, dans deux citations de l’Ancien Testament dans lesquelles se trouve le mot «Shéol», l’ont traduit par le mot grec «Hadès». (Comparez Ps. 16, v. 10 avec Actes 2, v. 27 et Osée 13, v. 14 avec 1 Cor. 15, v. 55.). Dans ces deux citations de Actes 2, v. 27 et 1 Cor. 15, v. 55, nos Bibles françaises actuelles rendent «Hades» par sépulcre et mort.

La doctrine des peines éternelles qui s’est glissée dans l’église à mesure qu’on s’éloignait de l’enseignement apostolique, a été puissamment renforcée au temps où les hommes en torturaient d’autres pour ce qu’ils appelaient des hérésies. Le mot «enfer» s’est alors trouvé associé à cette terrible théorie du lieu de tourments, où des démons aux corps réfractaires étaient supposés torturer, d’éternité en éternité, ceux que Dieu y avait consignés. Mais ce n’est pas là la signification originelle du mot «enfer». Primitivement, il signifiait une place «cachée» ou «couverte», traduction tout à fait appropriée des mots «Shéol» et «Hadès».

Il est de toute importance que nous réalisions qu’il n’y a aucune pensée de tourments dans l’emploi biblique des mots « Shéol » et «Hadès». Que dit Job ? : « Oh ! Si tu voulais me cacher dans le« Shéol » (ce serait un désir vraiment étrange, si Shéol indiquait un lieu ou une condition de tourments éternels !) « Si tu me mettais à couvert» (ah ! oui, voilà la vraie pensée ; le Shéol est un lieu couvert, caché) « jusqu’à ce que ta colère soit passée». Si tu me fixais un terme après lequel tu te souviendrais de moi ! Si l’homme après la mort pouvait revivre, tout le temps de mon service j’attendrais jusqu’à ce qu’on vînt me relever. Tu appellerais et je répondrais, tu dési­rerais revoir l’œuvre de tes mains». (Job 14 : 13-15).

En Osée 13 : 14, il nous est affirmé que le « Shéol» (l’enfer, l’état de mort) doit être détruit. Ce ne peut donc être ni un endroit, ni un état quelconque de durée éternelle. Ce verset montre que c’est par la résurrection que «I‘état de mort» sera détruit. Les paroles du prophète sont les suivantes : « Je les rachèterai de la puissance du séjour des morts. (Shéol). Je les délivrerai de la mort. O mort, où est ta peste ? Séjour des morts (Shéol) où est ta destruction?» L’apôtre Paul, en citant ce passage, s’écrie, à la fin de son admirable chapitre sur la résurrection des morts:« O mort où est ton aiguillon? Oh sépulcre (Hadès) où est ta victoire ?» (1 Cor. 15 : 55).

Le meilleur de tous les hommes, Jésus lui-même, non seulement son corps, mais son âme, alla en enfer. Nous l’apprenons par le verset déjà cité de Actes 2 : 27, tiré du Ps. 16 : 10« Tu n’abandonneras pas mon âme dans le sépulcre» (Sheol-Hades, traduits par «enfer» dans les anciennes versions françaises). Considérant que l’âme de Jésus alla en enfer il est manifeste qu’enfer ne peut pas signifier un lieu ou un état de peines éternelles, mais l’état de mort. Ceci s’accorde avec la citation du pro­phète Esaïe 53 v. 12 : « Il(Jésus) a livré son âme à la mort ».

On prétend appuyer la théorie populaire que les morts ne sont pas morts, sur trois passages des Ecritures qui sont :

1- La parabole de l’homme riche et de Lazare.

2- L’apparition de Moïse et d’Elie sur la montagne de la transfiguration et

3- La citation de Jésus concernant Abraham, Isaac et Jacob, que Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des vivants. Examinons ces trois passages.

L’HOMME RICHE ET LAZARE

Il est évident, par l’ensemble de ce récit, que c’est une parabole, sinon, la leçon logique à en tirer serait qu’à moins d’être de pauvres mendiants, couverts d’ulcères, nous n’aurions jamais part au bonheur éternel; que nous sommes destinés aux peines à venir s’il nous arrive de porter du fin lin, de la pourpre et de vivre somptueusement tous les jours. Christ, par cette parabole, a enseigné une grande vérité de la dispensation de Dieu, à savoir le rejet d’Israël et l’entrée des gentils dans la grâce de Dieu. Si vous lisez soigneusement le chapitre 32 du Deutéronome vous verrez que Jésus n’a fait que répéter en langage figuré ce que Moïse avait déjà dit. Voyez en particulier les versets20 et 29, ainsi que la citation de Paul aux versets 19 et21 de Romains 10, où il montre que la prophétie de Moïse avait rapport au rejet d’Israël à la suite du rejet de Jésus lui-même par la nation.

L’homme riche représentait la nation d’Israël, qui au temps où Jésus parlait, vivait somptueusement chaque jour, des faveurs et promesses de Dieu. La «pourpre» illustrait le fait que les juifs étaient des enfants du royaume, la nation à laquelle appartenait le Messie. Le « fin lin» symbolisait la justice qui leur était imputée par les sacrifices typiques de la loi.

Lazare représentait ceux d’entre les gentils qui craignaient Dieu, mais étaient« en dehors de l’Etat d’Is­raël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde ». (Eph. 2 : 12). Les seules faveurs qu’ils pussent recevoir étaient les miettes qui tombaient de la table d’abondance d’Israël. Quand la femme cananéenne demanda au Seigneur de guérir sa fille, Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens ». Elle répondit : « Oui, Seigneur ; mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ». En récompense de sa foi, Jésus lui donna la miette de faveur qu’elle désirait. (Mat. 15 : 21- 28).

Après qu’Israël eut rejeté Jésus comme Messie, un changement intervint chez ces deux classes. La classe de « Lazare» mourut, c-à-d. cessa d’exister comme étrangère et fut acceptée dans la faveur de Dieu. Corneille fut le premier de cette classe. Acceptant Christ, ils furent désormais reçus dans le sein du fidèle Abraham comme ses véritables enfants et devinrent héritiers de la promesse qui lui avait été faite. (Gal. 3 : 7, 26-29 ; Rom. 11 : 7-9 et 12-25).

Plus tard, en l’an 70 après JC, « l’homme riche mourut », c.-à-d. cessa d’exister comme nation et comme représentant national des faveurs de Dieu. Dès lors les juifs, ayant cessé d’exister comme nation, ont été dans les tourments, et le grand abyme creusé par leur prévention de la loi les a empêchés d’accepter Christ et de revenir dans la faveur de Dieu. Toutefois, d’autres portions des Ecritures nous affirment qu’il n’en sera pas toujours ainsi (par ex. Rom. 11) mais qu’une partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement jusqu’à ce que la plénitude des païens soit entrée. « Et ainsi tout Israël sera sauvé ». (Rom. 11 : 25, 261

MOÏSE ET ELIE SUR LA MONTAGNE

Beaucoup pensent que Moïse et Elie sont apparus en personne aux disciples et à Jésus. Ils oublient que Jésus dit expressément à ses disciples que ce qu’ils venaient de voir était une « vision» (Mat. 17 : 9). Pierre, dans sa seconde épître, explique qu’elle représentait le futur ro­yaume glorieux de Christ.

Le mot grec rendu par « vision » est «horama». On le trouve douze fois dans le Nouveau Testament et chaque fois il est bien traduit par « vision». Prenons deux exemples. Dans Actes 9 : 11-12, nous lisons: «Et le Seigneur lui dit (à Ananias): lève-toi, va dans la rue qu’on appelle la Droite, et cherche, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse. Car il prie, et il a vu en vision (horama) un homme du nom d’Ananias, qui entrait, et qui lui imposait les mains, afin qu’il recouvrât la vue». Manifestement, l’homme vu par Saul de Tarse aveugle, n’était pas une réalité, mais une vision. Dans Actes 12 : 7, nous lisons : «Et voici, un ange du Seigneur survint, et une lumière brilla dans la prison. L’ange réveilla Pierre, en le frappant au côté et en disant : Lève-toi promptement!». Verset 9 :«Pierre sortit, et le suivit, ne sachant pas que ce qui se faisait par l’ange fût réel, et s’imaginant avoir une vision (horama)». Pierre pensait que ce qu’il avait vu était une vision et ne savait pas que c’était la réalité. Ces exemples montrent avec évidence que le mot «horama», employé par Christ, indiquait que Moïse et Elie n’étaient pas réellement présents sur la montagne, mais paraissaient seulement y être. Toute la scène était une vision.

Dire que Moïse et Elie étaient réellement avec Christ sur la montagne équivaudrait à contredire l’enseignement des Ecritures que Jésus fut le premier à se relever d’entre les morts. (Actes 26 : 23 et 1 Cor. 15 : 20).

DIEU N’EST PAS LE DIEU DES MORTS MAIS DES VIVANTS

Mat. 22 : 32.

Ce texte est souvent cité pour prouver que les morts ne sont pas morts. L’étude du contexte montre que Christ avait ici en vue la résurrection et que ce passage enseigne exactement le contraire de l’interprétation qu’on en donne couramment. Ses paroles, dans le verset précédent, sont : « Pour ce qui est de la résurrection des morts». Il n’a pas dit : «la résurrection des vivants », c’eût été un non-sens. C’était en vue de la résurrection que Jésus pouvait réellement dire que le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Ceci s’accorde avec ce que dit l’apôtre en Rom. 4 : 17 – «Dieu donne la vie aux morts et appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient».

Deux autres textes, fréquemment employés pour appuyer la théorie qu’à leur mort les croyants « passent immédiatement dans la gloire», sont ceux de 2 Cor. 5 : 8 où l’apôtre Paul dit que« nous aimons mieux quitter ce corps pour habiter avec le Seigneur », et Phil. 1 : 23 où il exprime le désir de partir et d’être avec Christ ». Il est cependant évident, d’après d’autres portions des Ecritures (voyez 2 Tim. 4 : 8), que l’apôtre ne s’attendait pas à être immédiatement introduit en la présence du Seigneur au moment où il quitterait sa « dépouille terrestre». Il savait qu’il resterait endormi dans la mort jusqu’au retour de Christ à la dernière trompette, où il serait réveillé pour la première résurrection et pour être toujours avec le Seigneur.

Le mot « départ » dans ce dernier texte n’est pas une traduction correcte du mot grec «analusai». Dans Luc 12 : 36, ce même mot grec est traduit par « retour », qui donne une tout autre idée. Mais « retour » non plus ne rend pas la pensée exacte du mot «analusai»; la traduction exacte serait «être relâché». Paul était partagé entre deux choses : vivre ou mourir. Chacune d’elles avait ses avantages et il ne savait pas laquelle il choisirait plutôt; mais «être relâché» de la prison de la mort par le Seigneur lors de sa seconde venue, valait en effet infiniment mieux que l’une ou l’autre de ces deux choses. C’est là ce que l’apôtre désirait ardemment, par-dessus.

DEUX CLASSES PRINCIPALES DANS L’ETAT DE MORT

Il y a deux classes principales dans l’état de mort: les morts en Adam et les morts en Christ. Quand Adam eut péché, la sentence de mort ne fut pas seulement prononcée contre lui, mais passa sur toute la race humaine, qui n’é­tait alors pas encore née. Plusieurs nient la chose et disent que Dieu ne voudrait pas condamner toute la race à cause du péché d’un homme ; mais nous constatons tous les jours les résultats de cette loi. Ils ne prêtent pas attention au fait que par la loi de l’hérédité les enfants souffrent des péchés de leurs pères. Comme le prophète l’exprime : « Les pères ont mangé des raisins verts et les dents des enfants en ont été agacées ». (Jérémie 31 : 29). Adam mourant transmit à sa race une vie mourante. Le fleuve était contaminé à sa source. En conséquence «il n’y a pas de juste, non pas même un seul ». Mort sont coupables devant Dieu, et tous, par conséquent, ont été justement condamnés à mort.

Telle est la doctrine du péché originel. C’est exactement ce que Paul nous dit en Rom. 5 : 12 — «C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes parce que tous ont péché»; et encore au verset 18: «comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes». Plus loin, dans 1 Cor. 15 : 22 — «Tous meurent en Adam». Rien n’est enseigné plus clairement dans les Saintes Ecritures que cette doctrine du péché originel.

Ceux qui sont morts en Adam ont été condamnés à mort à cause du péché inné en eux. Dieu, juste juge, est saint. Il hait le péché et ne pouvait accorder la vie éternelle à aucun être imparfait. En ceci nous voyons la justice de Dieu; mais maintenant «Dieu prouve son amour envers nous en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous». (Rom. 5 : 8). «Il a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle». (Jean 3 : 16).

Par la foi en Christ, l’Ecriture n’entend pas seulement cette forme de croyance mentale qui dit: «Je crois qu’un homme appelé Jésus-Christ a vécu et qu’il a été crucifié par les romains». Ce qu’elle entend c’est la foi vivante, confiante en Dieu, qui s’écrie: «Je crois que Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils pour être le Sauveur des hommes; je crois à la promesse que je suis justifié par ma foi et que j’ai la paix avec Lui; et maintenant, je désire faire la volonté de Dieu en toutes choses».

Nous, qui exerçons cette foi vivante en Jésus, nous passons de la mort à la vie. Voyez Jean 5 : 24. Non pas que nous ayons maintenant la vie réelle; mais Dieu nous considère comme la possédant parce que sa justice a été satisfaite par la mort de Christ, et que nous avons accepté ce à quoi il avait pourvu pour nous en Christ.

Est-ce que cela signifie que ceux d’entre nous qui croyons ne mourront pas? Non pas, chers amis, s’il en était ainsi aucun des apôtres ou des saints ne serait mort. Il y a quelque chose de plus. Lorsque nous avons échappé à la condamnation qui frappe le monde et que nous cherchons à faire la volonté de Dieu, nous trouvons dans sa Sainte Parole que nous avons obtenu ce sursis de condamnation dans un but spécial, et que si nous ne l’employons pas pour ce but, nous avons reçu la grâce de Dieu en vain. 2 Cor. 6 : 11.

Quel est ce but spécial en vue duquel nous recevons la justification par sa grâce ? Voyons au chapitre 9 de Luc ce que dit Jésus à cet égard. Au verset 22 il explique à ses disciples qu’il va souffrir: «Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs, par les scribes, qu’il soit mis à mort et qu’il ressuscite le troisième jour». Puis il ajoute, dans les deux versets suivants: «Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive; car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera». En d’autres termes, nous sommes justifiés, c.-à-d. que la sentence de condamnation qui pèse encore sur le monde est suspendue pour nous et nous ne sommes passés de la mort à la vie que dans le but spécial de faire ce qu’a fait Jésus, de donner notre vie comme il a donné la sienne.

C’est là ce que nous dit l’apôtre dans Rom. 12 : 1 — «Je vous exhorte frères (vous qui faites partie de la famille de la foi) par les compassions de Dieu, à offrir vos corps en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu, ce qui est votre service raisonnable».Pouvait-on dire cela au monde? Paul aurait-il pu dire à ceux qui étaient ennemisde Dieu par leurs œuvres mauvaises: «Je vous exhorte, vous les ennemis de Dieu, à offrir vos corps en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu, ce qui est votre service raisonnable»? Non! Celui qui n’a pas été justifié et qui, par conséquent, n’a pas la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ ne peut pas offrir son corps en sacrifice vivant, pour la bonne raison qu’il n’a pas de vie qui lui soit propre et qu’il puisse offrir; elle lui a été confisquée par la justice. Il est mort en Adam.

Quand nous suivons l’exemple de Christ, nous sommes considérés comme membres de son corps. Rappelez-vous comment Paul présente la chose au chap. 12 de la 1ère Epitre aux Cor.: Jésus est la tête et nous, l’Eglise, qui suivons Christ, nous sommes son corps et ses membres en particulier. Tous ceux qui sont membres du corps de Christ ont aussi part aux souffrances et à la mort de Christ. Dans le 6ème chapitre aux Romains, au 3ème verset, Paul dit: «Ignorez-vous que nous tous (la famille de la foi) qui avons été baptisés (immergés) en Jésus-Christ (qui sommes devenus membres de son corps) c’est en sa mort que nous avons été baptisés?».

Ainsi, ceux du monde en général, sont morts en Adam, mais ceux qui ont exercé la foi salutaire et présenté leur corps en sacrifice vivant, sont morts en Christ. Ceux qui sont morts en Adam sont morts aux mains de la justice ; mais ceux qui sont morts en Christ sont morts en sacrifice. Quoique la justice acceptât la mort de Christ, elle ne pouvait pas l’exiger, car il était sans péché et Sa mort était volontaire, ainsi elle ne peut demander la mort de ceux qui le suivent, car «il n’y a maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Christ». (Rom. 8 : 1). C’est l’amour qui a poussé Jésus à donner sa vie pour satisfaire la justice, et c’est l’amour qui pousse les membres de Son corps à suivre ses traces dans le sacrifice d’eux-mêmes jusque dans la mort.

LA PREMIERE RESURRECTION

Nous avons donc deux classes principales dans la tombe, l’état de mort : les morts en Adam et les morts en Christ. Dans 1 Thess. 4 : 16 nous lisons : «les morts en Christ ressusciteront premièrement». Et en Apoc. 20 :6 — « Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ; mais ils seront prêtres de Dieu et de Christ, et ils règneront avec Lui pendant mille ans». Dans Rom. 8 : 17, il nous est dit que nous devons souffrir avec Christ avant de pouvoir être glorifiés avec Lui, mais l’apôtre ajoute: «j’estime que les souffrances du temps présents ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui doit être révélée en nous». Cette parole est certaine: «  si nous sommes morts avec Lui (Christ), nous vivrons aussi avec Lui; si nous souffrons, nous règnerons aussi avec Lui». (2 Tim. 2 : 11,12 ).

J’espère que chacun de vous fera partie de cette classe. L’offre gratuite est faite à tous ceux qui ont des oreilles pour entendre la bonne nouvelle et qui sont décidés à se charger chaque jour de leur croix pour suivre les traces du Maitre. Si vous êtes fidèles jusqu’à la mort, vous recevrez la couronne de vie, et alors, quand vous règnerez avec Christ, vous lui serez semblables car vous ressusciterez dans un corps spirituel glorieux comme le sien. Apoc. 2 : 10 ; 1 Jean 3 : 2 ; Phil. 3 : 21.

LA RESURRECTION DES INJUSTES

Mais qu’adviendra-t-il du reste de l’humanité ? Le terme « première résurrection » implique qu’une autre suivra, et c’est exactement ce que nous disent les Ecritures. Il y aura une résurrection des injustes aussi bien que des justes. (Voyez Actes 24 : 15). Pourquoi feront-ils rappelés à la vie ? L’orthodoxie prétend qu’ils doivent revivre simplement pour être condamnés de nouveau. C’est à cause de cela que plusieurs traducteurs bibliques anciens et modernes ont rendu le mot grec «Krisis» de Jean 5 : 29 par «condamnation» alors qu’il signifie «jugement» (comp. Ostervald et Crampon avec Segond, Darby-Lau­sanne). Voici ce que Jésus dit: «Ne vous étonnez pas de cela; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix et en sortiront; ceux qui auront fait le bien (les dignitaires de l’Ancien Testament aussi bien que les disciples de Christ) ressusciteront pour la vie; et ceux qui ont fait le mal (les injustes) ressusciteront pour le jugement»«Krisis» (jugement) signifie une épreuve suivie d’une sentence, laquelle dépendra de l’innocence ou de la culpabilité de la personne jugée. Le mot français «crise» est dérivé de ce même mot grec. On l’emploie pour désigner tout état de choses dont l’issue est encore incertaine et les personnes en cause attendent anxieusement le résultat: réussite ou insuccès, acquittement ou condamnation, vie ou mort.

Après le prononcé d’une sentence judiciaire, l’accusé n’est plus à l’épreuve; son jugement (acquittement ou condamnation) est fait. Les gens du monde en général, les injustes, n’ont jamais été mis à l’épreuve comme individus. L’épreuve de leur chef commun a eu lieu au commencement, dans le jardin d’Eden, et c’est alors que la sentence a été prononcée. Toute la race est née sous la sentence de condamnation, l’homme est «né dans le péché, formé dans l’iniquité»; la très grande majorité est morte sans avoir échappé à cette condamnation et, par conséquent, sans avoir passé par une épreuve individuelle. A l’inverse de ceux qui sont morts en Christ, desquels Paul écrit: «Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ» (Rom. 8 : 1), ceux-là sont morts sans foi réelle ou sans foi du tout en ce seul «nom qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés». C’est la raison pour laquelle ils sont appelés injustes; ils n’ont jamais été justifiés.

Parmi les habitants de la terre, il y en a comparati­vement peu qui aient entendu parler de Christ. Pensez aux millions qui sont morts avant que le Fils de Dieu vint pour se donner «en rançon pour tous» et à l’égard desquels Paul écrit qu’ils ont été «sans espérance et sans Dieu dans le monde!». (Eph. 2 : 12). Pensez aux nombreux millions qui vivent actuellement en pays païens et qui meurent à raison de 70 000 environ par jour (statistiques au début du XXème siècle – nettement plus important de nos jours), sans avoir entendu le nom de Jésus! Puis pensez encore aux multitudes qui, tout en l’ayant entendu, n’ont pas compris la bonne nouvelle de grande joie de laquelle l’ange disait qu’elle serait pour tout le peuple! Aucun de ceux-là n’a eu d’épreuve individuelle, parce que la condamnation à mort les avait frappés, non à cause de leur propre désobéissance, mais à cause de celle d’Adam.

Ils sortiront tous de l’état de mort pour être jugés, éprouvés pour la vie ou la mort. Nous avons cette assurance parce qu’il nous est dit de Jésus que « par la grâce de Dieu il souffrit la mort pour tous (Héb. 2 : 9), qu’il est une victime propitiatoire pour nos péchés et non seulement pour les nôtres (ceux de l’Eglise) mais aussi pour ceux du monde entier ». (1 Jean 2 : 2).

L’enseignement des Ecritures dit clairement qu’Adam vendit toute la race au péché pour la mort (Rom. 7 : 14), que Christ a acheté toute la race par son sang précieux et que dans ce but Christ est mort et qu’il a repris vie, «afin de dominer sur les morts et sur les vivants». (Rom. 14 : 9). Il est bien clair aussi que le seul chemin par lequel nous puissions recevoir la vie éternelle, c’est la foi en la mort et la résurrection de Christ. Jésus nous dit lui-même: «Je suis le chemin, la vérité et la vie, nul ne vient au Père que par moi». (Jean 14 : 6). Puis encore Paul écrit que ni les Juifs, ni les Gentils ne peuvent se justifier par leurs œuvres et que c’est pour cela que Dieu a envoyé son Fils Jésus-Christ «pour être une victime propitiatoire, par la foi en son sang (sa mort)». (Rom. 2 : 14, 15 ; 3 : 9, 10, 25).

C’est pour ces raisons que Dieu, notre Sauveur, a tout arrangé de manière que tous parviennent à la connaissance de la vérité. (1 Tim. 2 : 4). Ce qui lui permet «d’être juste (tout en justifiant)», c’est que Jésus-Christ, homme, médiateur entre Dieu et les hommes, «s’est donné lui-même en rançon pour tous, témoignage qui sera rendu (à tous) en son propre temps». (1 Tim. 2 : 5, 6).

Rappelons-nous que nous n’avons pas à déterminer qui a eu ou n’a pas eu une occasion complète de salut dans la vie présente. Et c’est heureux, car les hommes sont enclins à juger sévèrement leurs semblables. Vous pourriez penser que si des gens ont eu une telle occasion de salut ce sont sûrement les Juifs qui crucifièrent le Seigneur. Ils ne sont pas seulement allés à l’église pour entendre un prédicateur prêcher Christ; ils ont vu le Christ lui-même, ils ont entendu le gracieux message de sa propre bouche, ils ont vu ses miracles et pourtant ils l’ont crucifié! Vous pourriez affirmer que si quelqu’un a des responsabilités, ce sont ces Juifs, et que si quelqu’un est digne de la condamnation éternelle, ce sont eux. Et pourtant l’Apôtre Pierre s’écrie: «Je sais que c’est par ignorance que vous l’avez fait». Paul, de son côté, assure: «S’ils l’avaient su, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire». Non, chers amis, le «dieu de ce monde», Satan ainsi que nous le lisons au 4ème chapitre de la 2ème Epitre aux Cor. v. 4, «a aveuglé l’intelligence» de ceux qui ne croient pas, afin qu’ils ne vissent pas briller la splendeur de l’Evangile de la gloire de Christ qui est l’image de Dieu». Le Seigneur est juge. Il sait qui est et qui n’est pas responsable, et nous pouvons Lui remettre la chose en toute sécurité. A chacun n’est donnée qu’une seule occasion de bénéficier pleinement du sacrifice du Seigneur, et non deux, une maintenant et une autre dans le Millénium.

A quoi cela servirait-il? Nous devons cependant nous souvenir que Dieu est plein de bonté « car sa miséricorde dure éternellement». En Hébreux chapitre 6, versets 4 à 6, il donne une indication de ce qu’il considère être une pleine occasion.

D’un autre côté, si le Seigneur voit que quelqu’un n’a jamais entendu ou n’a jamais suffisamment compris l’heureux message de salut, il lui en offrira certainement l’opportunité.

Il ne faudrait cependant pas entendre par là une licence de péché ou d’indifférence pendant la vie présente, car il nous est dit qu’il y aura une mesure de punition à venir proportionnée à la mesure de la responsabilité actuelle. Ce qu’un homme sème, il le moissonnera aussi. (Gal. 6 : 7). Au jour du jugement Sodome et Gomorrhe seront traitées moins rigoureusement que le peuple de la Palestine, car les Sodomites ont péché étant infiniment moins éclairés que les Juifs. (Matth. 11 : 23, 24). Nous pouvons en toute sécurité laisser la chose au Seigneur.

Nous avons toutefois cette assurance que, comme tous les hommes furent condamnés dans le seul homme Adam, sans qu’il fût demandé à aucun d’eux s’il désirait ou non être condamné en Adam, ainsi tous les hommes, soit pendant cette vie ou lors de la résurrection, auront part au don gratuit de la justification pour la vie, à cause du seul Sauveur, Jésus-Christ. «Comme par une seule offense, le jugement est venu sur TOUS les hommes en condamnation, de même par un seul acte de justice, la justification qui donne la vie s’étend à TOUS les hommes. Car comme par la désobéissance d’un seul homme BEAU­COUP ont été constitués pécheurs, de même par l’obéissance d’un seul BEAUCOUP seront constitués justes». (Rom. 5 : 18, 19).

LE PLAN DE DIEU

Les voies et les pensées de Dieu ne sont pas nos voies et nos pensées. Elles sont élevées au-dessus des nôtres autant que les cieux sont élevés au-dessus de la terre. (Esaïe 55 : 8, 9). Il est miséricordieux. Son plan prévoyait le passage de l’humanité par une nuit terrible de douleur et de mort comme conséquence du péché. Il attend que cette leçon ait été bien apprise. Entre temps, il met à part ceux qui sont irréprochables et purs, enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d’une génération perverse et corrompue, parmi laquelle ils brillent comme des flambeaux dans le monde (Phil. 2 : 15), en tout : un petit troupeau. C’est le bon plaisir du Père de leur donner le royaume (Luc 12 : 32), afin qu’ils puissent participer à la bénédiction du monde.

Nous avons donc vu que le monde en général fut condamné en Adam, et que les gens reviendront de leur état de mort pour passer leur première épreuve individuelle. C’est à cela qu’est destiné le Millénium. «Parce qu’Il (Dieu) a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice par l’homme qu’il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts». (Actes 17 : 31). Il y a une grande consolation dans ces mots « une preuve certaine»; et notez que cette preuve n’est pas donnée à quelques-uns seulement, mais «à tous». Quelle tranquillité de savoir que le monde sera jugé par l’humble et doux Jésus ! Ceux qui auront suivi Jésus seront associés avec Lui dans ce travail glorieux ainsi que nous le lisons en 1 Cor. 6 : 2 — «Ne savez-vous pas que les saints juge­ront le monde?». C’est pour cette raison que ceux qui suivent Christ doivent croître dans les grâces de l’Esprit.

Ceux qui prétendent que la foi sans les œuvres suffit à elles seule, ferment les yeux sur l’affirmation catégorique des Ecritures que: «la foi sans les œuvres est morte». Dans la 1ère Epitre aux Cor. Chapitre 13 : 1-3, il est solennellement déclaré que nous pouvons avoir toute la connaissance et une foi capable de transporter les montagnes, et cependant, si nous n’avons pas l’amour, cela ne nous sert de rien. Personne ne peut être cohéritier de Christ à moins, qu’avec l’aide de Dieu, il ne bâtisse sur la fondation de la foi et de la connaissance l’édifice de l’amour. L’œuvre du jugement du monde avec Christ ne saurait nous être confiée avant que nous ayons prouvé que l’amour est la grande force motrice de toutes nos paroles et de toutes nos actions. Non pas que Dieu nous demande la perfection dans la chair, mais il faut que nous croissions dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ et que «nous soyons transformés à son image» dans toute la mesure de nos moyens.

Si nous faisons cela, en nous confiant au sang de Christ, nous serons acceptés, non à cause de notre propre mérite, mais à cause de celui de Christ. Ainsi que le dit Paul: «Il nous a rendus agréables dans le Bien-aimé». (Eph. 1 : 6). Ceux qui auront été fidèles jusqu’à la mort entendront le Seigneur leur dire: «C’est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton Maitre». (Matth. 25 : 21).

Nous savons tous qu’il en est très peu qui se chargent chaque jour de leur croix, et qui apprennent à être doux, humbles et aimants comme Jésus l’était; nous ne devrions donc pas être étonnés lorsque nous lisons dans la Parole de Dieu «qu’il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus» et que «la porte est étroite et le chemin étroit qui mènent à la vie, et peu le trouvent». Ce peu sont les saints qui auront le privilège de s’asseoir avec Christ sur son trône. (Apoc. 3 : 21). Ecoutez les paroles si bienveillantes du bon Berger à nous qui l’aimons et nous efforçons de Lui obéir de notre mieux: «Ne crains point, petit troupeau; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume». (Luc 12 :32).

LE JOUR DU JUGEMENT DU MONDE

On croit généralement que ce sera un jour de vingt-quatre heures. Mais Pierre, en parlant du jour du jugement, dit: «Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c’est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour». (2 Pierre 3 :8).

Au « jour» du jugement du monde, le règne de mille ans de Christ, les conditions seront, à bien des égards, exactement l’inverse de ce qu’elles sont à présent. Actuellement nous sommes dans une nuit profonde de tristesse, de souffrances et de mort. Le jour sera en sa perfection lorsque «la tristesse et les tourments s’enfuiront ». Une fausse théologie a appris aux gens à craindre le jour du jugement, tandis que les Ecritures en parlent comme d’un temps joyeux:« Prosternez-vous devant l’Eternel avec des ornements sacrés! Tremblez devant lui, vous tous, habitants de la terre ! Dites parmi les nations : l’Eternel règne, aussi le monde est ferme, il ne chancelle pas; l’Eternel juge les peuples avec droiture. Que les cieux se réjouissent, et que la terre soit dans l’allégresse, que la mer retentisse avec tout ce qu’elle contient, que la campagne s’égaie avec tout ce qu’elle renferme. Que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie devant l’Eternel ! Car il vient, car il vient pour juger la terre ; il jugera le monde avec justice, et les peuples selon sa fidélité!». (Ps. 96 : 9- 13).

En ce jour la terre sera remplie de la connaissance de l’Eternel comme le fond de la mer est couvert par les eaux, et il ne sera plus nécessaire de monter en chaire ou à la tribune pour parler au peuple du Seigneur, car chacun le connaîtra, du plus grand au plus petit. (Esaïe 11 : 9; Jér. 31 : 34). Ce sera un temps véritablement glorieux. Il formera un contraste frappant avec le temps présent où «les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité les peuples». (Esaïe 60 : 2). Il en est, de nos jours, bien peu qui connaissent Dieu. Un voile s’étend sur les yeux et les cœurs, le voile de l’incrédulité. Beaucoup pensent que Dieu est un être qui, pour assouvir sa vengeance, torture les hommes à toujours et à perpétuité. Un pasteur, le Rev. Jonathan Edwards, croyait qu’après sa mort il serait changé à tel point qu’il pourrait contempler par-dessus les remparts des cieux, son père, sa mère et ses petits enfants se tordant dans les tourments, puis, se tourner vers Dieu pour le louer avec d’autant plus de ferveur. Quelle épouvantable conception cet homme devait avoir de Dieu! Et pourtant, nombreux sont encore ceux qui croient que la Bible enseigne les peines éternelles. Il n’y a pas longtemps, deux hommes furent condamnés à Glascow pour avoir jeté un chien dans une fournaise et avoir assisté à son agonie jusqu’à sa mort. Avec raison, le juge caractérisa leur conduite de brutale. Et néanmoins, beaucoup d’entre ceux qui frissonnent au simple récit de semblables cruautés, professent croire que Dieu torture, non pas des chiens, mais des êtres humains, non pour quelques instants jusqu’à ce que la mort mette fin à leurs souffrances, mais pendant toute l’éternité.

Mon cœur tressaille de joie dans la pleine assurance de la Parole de Dieu que pendant le glorieux règne millénaire du Christ, jour de jugement du monde, les yeux de tous les hommes seront ouverts pour voir que « DIEU EST AMOUR». Voyez au chap. 25 d’Esaïe, versets 7 à 9, ce que le prophète nous dit de ce temps béni: «Et sur cette montagne (dans le langage prophétique le terme montagne est mis pour royaume) il anéantit le voile (de l’incrédulité) qui voile tous les peuples, la couverture qui couvre toutes les nations. Il anéantit la mort pour toujours (par la résurrection des morts); le Seigneur, l’Eternel, essuie les larmes de tous les visages. . . En ce jour l’on dira: Voici, c’est notre Dieu en qui nous avons confiance, et c’est lui qui nous sauve; soyons dans l’allégresse et réjouissons-nous de son salut!». Notez, chers amis, que c’est après que le monde sera sorti de ses tombeaux que Dieu le sauvera!

Mais, il y a plus! Pendant l’âge présent, le chemin qui conduit à la vie est étroit et «il y en a peu qui le trou­vent ». Satan rôde encore comme un lion rugissant cherchant qui il pourra dévorer. Pendant l’âge millénaire qui doit suivre celui-ci, «il y aura un chemin frayé, une route qu’on appellera la voie sainte», non pas un chemin étroit et difficile, mais une grande route, une voie large, dans laquelle même les insensés ne pourront s’égarer. Et il n’y aura point-là de «lion», car Satan sera lié pour mille ans. (Esaïe 35 : 8- 10; Apoc. 20 : 2). L’influence pernicieuse de Satan sera restreinte et le but vers lequel tendent aujourd’hui la tempérance et tous nos réformateurs sociaux sera atteint. Il ne sera toléré alors aucun mal, ni social ni autre.

L’une des raisons importantes pour lesquelles les hommes persistent à faire mal de nos jours, c’est qu’ils ne sont pas toujours punis immédiatement pour leurs actions et leurs paroles coupables. Comme le disait un sage :« Parce qu’une sentence contre les mauvaises actions ne s’exécute pas promptement, le cœur des fils de l’homme se remplit en eux du désir de faire le mal». (Eccl. 8 : 11). Cela n’est-il pas vrai ? Pourquoi nos prisons sont-elles toujours remplies ? Simplement parce que les hommes savent que les chances d’échapper à la punition étant grandes, ils peuvent courir le risque d’être condamnés. Quand Christ règnera, il n’en sera plus de même. En Esaïe 26 : 9, nous lisons que lorsque les jugements du Seigneur seront sur la terre, les habitants du monde apprendront la justice. En ce jour, le Seigneur ne permettra plus le mal. Il y aura une punition juste et proportionnée pour chaque acte ou parole coupable et la punition sera donnée en vue de réformer le caractère.

D’autre part, et conformément aux paroles du Psal­miste : «En son jour (le jour de Christ) le juste fleurira». (Ps. 72 : 7). A cet égard aussi les conditions seront l’in­verse de celles qui existent aujourd’hui. Il sera alors plus facile de faire le bien que le mal, tandis qu’à présent il est plus facile de faire le mal que le bien. Quand les jugements du Seigneur s’exerceront sur la terre, quand tout acte et toute parole coupables seront punis, tout acte et toute parole justes récompensés, les hommes en arriveront vite à reconnaitre l’amour, la justice, la sagesse et la puissance de Dieu. Est-il dès lors étonnant qu’en ce temps-là «les habitants du monde apprendront la justice»?

Je crois que le règne millénaire de Christ est très proche, imminent, mais, ne comprenons pas par-là que la paix et la justice parfaites prévaudront dès son début. Bien des personnes ont de fausses idées relativement au millénium. Elles pensent que quand il viendra, tout, êtres et choses, sera rendu parfait d’un instant à l’autre ; mais ce ne sera pas le cas. Parlant des nouveaux cieux et de la nouvelle terre qui seront établis lorsque Christ manifestera sa grande puissance et commencera Son règne, le prophète dit: «il n’y aura plus ni enfant ni vieillard qui n’accomplissent leurs jours; car celui qui mourra à cent ans sera jeune et le pécheur âgé de cent ans sera maudit». (Esaïe 65 : 20). Cela montre qu’il y aura des pécheurs en ce jour millénaire et que les incorrigibles auront pour le moins un temps d’épreuve de cent ans. L’apôtre nous dit clairement (1 Cor. 1 : 25) que Christ « doit régner jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds». En d’autres termes, le millénium ne sera pas un temps de parfaite paix et de parfaite justice, mais c’est le « jour» que Dieu a fixé pour «établir» la paix et la justice parfaites. (Actes 17 : 31).

Mais auparavant, il est nécessaire que les royaumes de ce monde soient détruits et que le royaume de notre Seigneur soit établi. Cela veut dire qu’il y aura bientôt une période de grande détresse. Daniel et Jésus l’appellent tous deux un temps de détresse tel qu’on n’en aura jamais vu de pareil depuis qu’il existe des nations. (Daniel 12 : 1 et Matth. 24 : 21). Maintenant déjà nous voyons approcher les signes de cette grande détresse. Elle sera sans doute causée principalement par le conflit entre les classes et les masses, spécialement entre le travail et le capital. Ce sera un temps d’affliction bien plus grand que celui de la Révolution française parce qu’il s’étendra sur le monde entier. Mais une ligne argentée se dessine autour du nuage sombre, car sur les ruines des royaumes actuels s’établira celui de Christ; et alors «de leurs glaives ils (les peuples) forgeront des hoyaux, et de leurs lances des serpes; une nation ne tirera plus l’épée contre une autre et l’on n’apprendra plus la guerre». (Esaïe 2 : 4).

A la fin du millénium, la perfection qui fut perdue par Adam, la nature humaine parfaite, aura été rendue à toute l’humanité ; toute la terre sera restaurée à la condition antérieure de paradis. (Actes 3 : 21; Esaïe 35). Puis, quand les mille ans seront passés, Satan sera délié pour un peu de temps. (Apoc. 20). Mais, dira-t-on, cela gâtera tout ! Pourquoi relâcher Satan quand le paradis sera rétabli ?

Lorsque, au commencement, Adam et Eve furent placés dans le jardin d’Eden, ils étaient parfaits, mais Dieu permit à Satan de les tenter. Pourquoi ? Pour éprouver leur loyauté envers Lui et envers la justice. Ils tombèrent. Le péché entra dans le monde et par le péché la mort; de là tous nos soupirs, toutes nos larmes et toutes nos souffrances qui ont duré pendant six mille ans et par lesquels les hommes ont appris l’amère leçon de l’abomination du péché. (Rom. 7 : 13). Christ commencera bientôt son règne glorieux. Il parlera et les morts sortiront de leur état d’inconscience. Ceux qui, dans le passé, ont partagé ses souffrances et sa mort, partageront alors sa gloire avec Lui; ils règneront avec Christ et jugeront tous ceux qui sont morts en Adam. Ces derniers seront graduellement ramenés à la perfection perdue par Adam et, quand ils auront appris à connaître la valeur de la soumission au Seigneur et reconnu les bénédictions attachées à la justice, il sera permis à Satan de les tenter. Pourquoi? Pour la même raison pour laquelle il lui fut permis de tenter Adam et Eve, pour éprouver leur loyauté envers Dieu et leur attachement à la justice. Nous ne savons pas combien tomberont, mais nous pouvons certainement nous attendre, après cette longue expérience du péché puis de la justice, à ce que comparativement peu suivent Satan, car tous auront fait l’expérience pratique aussi bien de l’amour que de la justice de Dieu. Ceux qui tomberont périront de la seconde mort.

LA SECONDE MORT

La première mort est la mort en Adam, mais la seconde mort ne sera pas due à Adam à aucun titre. «En ces jours-là on ne dira plus: les pères ont mangé des raisins verts (du péché) et les dents des enfants ont été agacées, mais chacun (de ceux qui mourront) mourra pour sa propre iniquité». (Jér. 31 : 29, 30). Cela veut dire que pendant l’âge millénaire chacun subira l’épreuve pour lui-même, et ceux qui mourront alors, mourront à cause de leur propre péché et non plus à cause de celui d’Adam,

Ce sera leur seconde mort, la première étant celle qu’ils subissent à présent à cause de la désobéissance d’Adam. (Rom. 5 : 12, 18).

La seconde mort est représentée comme un «étang ardent de feu et de soufre» (Apoc. 21 : 8), image puissante de la destruction complète — une mort de laquelle il n’y aura aucune résurrection; car «Christ ne meurt plus», il n’y aura pas de seconde rançon pour les pécheurs. (Rom. 6 : 9). Dans la version grecque de la Bible cette seconde mort est souvent appelée «Géhenne», l’un des trois mots traduits par «enfer» dans nos nouveaux testaments. «Géhenne» est la forme grecque du nom «Vallée de Hinnom», laquelle est située en dehors de Jérusalem, au-dessous du mont de Sion. C’était le lieu où se consumaient les détritus de la ville. On y entretenait continuellement des feux au moyen de soufre pour aider au travail de destruction. Toutes les ordures de la ville y étaient jetées, ainsi que les corps des criminels, comme pour signifier que ces derniers n’étaient pas dignes d’une résurrection.

Nous voyons ainsi qu’aucune idée de tourments n’est associée à la Géhenne, la seconde mort. Elle symbolise un état de destruction éternelle. C’est exactement ce que dit le Psalmiste: «Le Seigneur garde ceux qui l’aiment, et il détruit tous les méchants», et non pas: il les garde, dans quelque condition que ce soit. (Ps. 145 : 20).

LA RECOMPENSE DES FIDELES

Ceux, d’autre part, qui résisteront à Satan et seront loyaux envers Dieu, s’attachant à la justice, qui aimeront le Seigneur leur Dieu de tout leur cœur, de toute leur âme, de toute leur pensée et leur prochain comme eux-mêmes, passeront dans les âges qui suivront où il n’y aura plus ni mort, ni tristesse, ni cris, ni aucune sorte de peine, car les choses qui étaient auparavant seront passées. Ceux-là seulement qui adoreront Dieu en esprit et en vérité atteindront cet état de bénédiction éternelle comme êtres humains parfaits sur une terre parfaite. Alors, quand la première domination sera rétablie, le grand plan de salut de notre Dieu sera complet et la prière que le Seigneur enseignait à ses disciples sera réalisée : «Ton règne vienne! Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel !». Alors aussi le message des anges sera accompli : «Une bonne nouvelle qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie». (Luc 2 : 10).

Comme conclusion, j’espère que tous mes lecteurs reconnaitront le fait que, bien que le rétablissement de notre terre soit une glorieuse récompense à la fidélité, nous avons pourtant, dans cet âge-ci, un but plus élevé à poursuivre. J’espère que vous comprenez que votre service raisonnable est maintenant de vous charger de votre croix, de suivre Christ. Si vous le faites et si vous êtes fidèles jusqu’à la mort, vous régnerez avec Lui comme des êtres spirituels glorieux, de nature divine. (2 Pierre 1 : 4). Le principal objet de votre joie sera d’être ainsi rendus capable de coopérer avec l’aimable et tendre Jésus à la dispensation de toutes ces merveilleuses bénédictions à cette pauvre terre maudite à cause du péché. N’y a-t-il pas, en effet, plus de bonheur à donner qu’à recevoir ?

J’ai cette confiance que ce qui précède vous mettra mieux à même de comprendre et d’apprécier la Parole de Dieu et que votre amour pour Dieu et sa justice en sera augmenté.

LA CONSERVATION DE L’IDENTITE DANS LA RESURRECTION

L’IMPORTANCE DE LA FORMATION D’UN BON CARACTERE

par John Edgar

Membre de la Faculté Royale des Médecins
et Chirurgiens de Glasgow.
Professeur de Gynécologie et des maladies
de la femme au Collège Anderson
Chirurgien à l’Hôpital Royal Samaritain
de femmes de Glasgow

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LA CONSERVATION DE L’IDENTITE DANS LA RESURRECTION

« Mais quelqu’un dira : comment les morts ressuscitent-ils et avec quel corps viennent-ils? Insensé ! Ce que tu sèmes ne reprend point vie s’il ne meurt. Et ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps qui naîtrai; c’est un simple grain, de blé peut-être ou de quelque autre semence; puis Dieu lui donne un corps comme il lui plaît, et â chaque semence il donne un corps qui lui est propre». — 1 Corinthiens 15 : 35-38.

Quand on lit ce texte sans esprit préconçu, on voit que la Bible est d’accord avec la science pour affirmer que le corps qui se désintègre lorsqu’il meurt, ne sera pas ressuscité. Les Ecritures ne parlent nulle part de la résurrection du corps et ce passage le conteste positivement: «Insensé … tu ne sèmes pas le corps qui sera!».

On pose souvent la question : Si le corps n’était pas ressuscité, comment l’identité serait-t-elle préservée dans la résurrection? Ne faut-il pas que quelque chose appartenant à l’ancien organisme subsiste dans l’intervalle ? Quelle est cette semence, ce simple grain dont l’apôtre dit qu’il est semé dans la mort et à qui il sera donné un corps comme il plaira à Dieu? N’est-ce pas quelque chose d’immatériel, de quelque nom qu’on l’appelle, âme ou esprit, que Dieu conserve et auquel il donnera un nouveau corps dans la résurrection? A cela nous répondons: L’âme est l’être sensitif dans son entier. Quand l’âme ou être meurt, il disparaît de l’existence. Dieu conserve la mémoire et le caractère de l’individu, non pas comme quelque chose d’immatériel mais comme un souvenir. A la résurrection, il intègrera cette mémoire et ce caractère dans un nouveau corps et ainsi l’identité sera conservée.

Bien des personnes prétendent qu’elles ne peuvent comprendre comment les caractéristiques mentales et morales d’un homme peuvent être conservées à moins que dans l’intervalle entre la mort et la résurrection elles ne soient incorporées a une substance matérielle ou spirituelle. En réalité on se trouve en présence de la vieille notion qui a conduit à la conception de la naturelle immortalité.

Pour reprendre l’illustration du phonographe dans le détail nous dirons que le cylindre de cire vierge représente notre organisme physique dans son ensemble et plus particulièrement notre cerveau. Le moteur du phonographe c’est le ressort entraineur qui peut représenter notre esprit ou énergie vitale. Ce n’est que lorsque la machine fonctionne que l’inscription peut se faire, de la même façon que ce n’est que lorsqu’on vit que notre caractère peut s’inscrire dans notre organisme. La voix émise dans le cornet représente nos pensées, nos paroles, nos actes, et les vibrations de l’aiguille figurent les divers changements chimiques et autres indispensables à la production des impressions sur notre organisme.

Quand l’enregistrement est terminé, on s’aperçoit qu’il se présente de manière plus ou moins continue par une série de creux plus ou moins profonds semblables à de minuscules ondes sur la surface du cylindre correspondent aux impressions produites sur notre organisme et en particulier sur notre cerveau par suite de nos pensées, de nos paroles et de nos actes. Tandis que l’enregistrement proprement dit consiste dans cette successions d’impressions ondulatoires, le cylindre lui-même s’appelle un enregistrement (on dit aujourd’hui un disque, la forme du support ayant changé). Ainsi en va-t-il pour nous. Notre être tout entier est une âme, mais l’âme réelle, la partie essentielle de notre personnalité est notre caractère.

Lorsqu’on replace l’enregistrement sur l’appareil, et qu’après avoir effectué les changements nécessaires, on remonte le ressort et qu’on remette le tout en mouvement, on réentend exactement la parole ou le chant, les mêmes mots, les mêmes tons, les mêmes inflexions de voix etc, le tout exactement comme s’il avait été parlé ou chanté.

Supposez maintenant que l’enregistrement soit détruit, personne ne pourrait le refaire absolument pareil à la première fois. Mais ce que l’homme ne peut pas faire, le Tout—Puissant le peut. Il est possible à Dieu de noter et de se souvenir des marques incrustées sur le cylindre d’origine de façon si parfaite que des années et même des siècles après sa destruction, il peut les réinscrire sur un nouveau cylindre. Il peut reproduire la longueur, la largeur, la profondeur et la forme de la ligne d’inscription et ses différentes modulations et ce, exactement, en sorte que si on le replaçait sur l’appareil on pourrait dire: «Mais c’est tout à fait l’enregistrement d’origine!».

C’est ce que Dieu fera pour toute individualité de l’Eglise et du monde. Chaque être écrit son caractère sur son organisme et surtout sur son cerveau. Chaque fois qu’il pense, chaque fois qu’il parle ou qu’il agit, il imprime sur son organisme. Une pensée laisse une faible trace, une parole une impression plus profonde, une action une impression plus profonde encore parce que «les actions parlent plus haut que les paroles». Toutes ces impressions concourent à la formation du caractère. Quand une pensée se présente souvent, elle acquiert l’importance d’une parole ou d’une action, et plus souvent les pensées, les paroles et les actions se répètent, plus profondes se font les inscriptions sur notre organisme et plus particulièrement sur le cerveau. Bientôt ces impressions se font si profondes, qu’on les appelle habitudes.

Les habitudes font le caractère. On peut définir le caractère d’un homme, comme étant la somme de ses habitudes. Quand une habitude est prise, elle s’inscrit non seulement sur le cerveau, mais dans tout l’organisme. Les habitudes se lisent plus ou moins sur le visage, dans la démarche, dans le ton de la voix, dans la poignée de main. Quand on rencontre quelqu’un, on se fait plus ou moins consciencieusement une idée approximative de son caractère. Si l’on trouve un regard franc et honnête, un visage ouvert, des manières affables, une voix amicale, une chaude poignée de main, on peut croire que l’on a trouvé quelqu’un en qui on peut avoir confiance. Au contraire, si le regard est inexpressif et fuyant, le sourire ambigu, la démarche rampante, la poignée de main lâche, on a le sentiment qu’il vaut mieux autant que possible ne rien avoir à faire avec un tel homme. Il n’est pas besoin d’entrer dans plus de détails. Il a été dit suffisamment sur ce chapitre, pour nous rappeler que le caractère de quelqu’un se lit fréquemment dans son comportement général.

Pourtant, ces marques extérieures, bien qu’elles per- mettent de se rendre compte de ce qui se passe dans le cerveau, se trouvent être jusqu’à un certain point dépendantes de l’hérédité et du cadre de vie et ne sont par conséquent pas toujours un signe certain de ce qui se passe à l’intérieur. On ne peut donc pas toujours juger du caractère d’un homme d’après ce qu’il parait être; mais Dieu ne juge pas tant à l’apparence extérieure, qu’à l’état d’esprit et du cœur, qu’à l’état mental et moral, que les modifications du cerveau mettent en évidence. Il note ces changements, et ainsi que le prophète Malachie le signale de façon poétique, il les écrit dans son «livre de souvenir», autrement dit, dans sa mémoire. Et quand viendra le temps du réveil des morts, quel que soit le temps qui s’est écoulé, même au bout de nombreux siècles, il reproduira et marquera ces caractéristiques sur un nouveau corps, tout comme il aurait pu reproduire un enregistrement détruit sur un nouveau cylindre. Evidemment Dieu aurait pu procéder de cette manière dès le début sans exiger de notre part que nous formions notre caractère, mais il a préféré procéder avec nous en tant que créatures morales libres et intelligentes.

Ainsi donc l’identité de chaque être humain dans le monde sera conservée dans la résurrection. Chacun se rappellera sa vie passée comme il se la rappelle maintenant, ses habitudes, bonnes et mauvaises restant les mêmes. Chaque sentiment, chaque pensée, chaque expérience seront parfaitement reproduits et il se reconnaitra lui-même. Ses amis aussi le reconnaîtront non pas tant physiquement que par ses habitudes. Vous souvient-il que les disciples de notre Seigneur ne le reconnurent après sa résurrection que lorsqu’il leur eut révélé que c’était bien lui par son comportement et sa manière d’être. Marie l’avait pris pour le jardinier jusqu’à ce qu’il l’eût appelé «Marie» de la manière tendre et familière qui lui avait été habituelle. Alors, sur-le-champ, le reconnaissant, elle se retourna et lui dit: «Maître!». Le même jour, les deux disciples qui marchaient avec lui vers Emmaüs ne le reconnurent pas à son apparence extérieure ni à sa voix, bien que, au cours de la conversation leurs cœur brûlaient, s’exaltaient au dedans d’eux. Ce n’est qu’un peu plus tard, lorsqu’il eut pris le pain, qu’il l’eut béni et rompu et le leur eut donné, qu’ils le reconnurent immédiatement tandis qu’il «disparaissait à leurs yeux».

On a objecté qu’il serait dégradant pour Dieu que de le supposer mettant en mémoire des œuvres mauvaises. C’est assurément faire preuve de fâcheuse compréhension. L’objecteur pourrait-il supposer que Dieu se laissât contaminer de quelque façon que ce soit ? Le souvenir du mal ne souille pas Dieu. On le sait parce que Dieu est saint et ne peut être tenté par le mal. Dieu est un Juge et il lui serait impossible de juger sans connaître le bien et le mal, s’il ne pouvait se souvenir du caractère du juste comme celui de l’injuste. « Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal ». — Eccl. 12 :15.

DERIVATION DU MOT « CARACTERE »

Le mot « caractère » pris dans son sens dérivé est très significatif. D’après le dictionnaire Larousse : «en typographie, on appelle ‘caractère’ un petit parallélépipède en métal fondu portant à l’une de ses extrémités une lettre, un signe quelconque gravé en relief. Dans son sens le plus général, le mot caractère désigne des traits distinctifs de chaque individu; c’est la physionomie psychologique de chacun de nous. Une marque, une empreinte.»

MARQUES SUR LE CERVEAU

Le cerveau est formé de deux hémisphères de matière blanche reliés entre eux à la base et recouverts d’une mince épaisseur de matière grise. La surface du cerveau se trouve partagée en lobes aux circonvolutions nombreuses par des creux et de profondes scissures en sorte que la surface en revêtement de matière grise se trouve considérablement accrue. Quand on examine sous un puissant microscope une extrêmement mince lamelle de matière grise, on remarque un nombre incalculable de petits corps appelés neurones ou cellules nerveuses, toutes pressées l’une contre l’autre, comme dans une foule compacte. Tout un réseau de filaments nerveux extrêmement délicats les relie l’une à l’autre et a toutes les régions du corps. Ce sont tous ces filaments nerveux qui constituent la matière blanche du cerveau. Les physiologistes pensent que les neurones sont le lieu où s’élaborent nos pensées, nos paroles, nos actions et le siège de la mémoire. Il est donc probable que les neurones ou plus exactement les changements qui s’y forment, correspondent à l’onde d’enregistrement à la surface du cylindre du phonographe. S’il en est ainsi, à la résurrection, le Seigneur reconstituera un semblable ensemble de neurones dans le cerveau d’un corps nouveau, et les anciennes habitudes de penser, de parler et d’agir seront rétablies.

« A CHAQUE SEMENCE SON PROPRE CORPS»

Notre Dieu est infiniment aimant et sage. « Sa bonté s’élève au-dessus des cieux». Il accordera à chacun le désir légitime de son cœur. J’espère que vous faites partie de la classe du bon froment et que vos affections sont placées sur les choses d’en haut et non sur celles qui sont sur la terre. S’il en est ainsi, à la résurrection, vous recevrez un corps céleste ou spirituel, semblable à celui du dernier Adam, notre grand précurseur et Seigneur céleste. Mais il existe d’autres grains d’espèce différente. Ceux-là aussi recevront le corps correspondant à leur désir. Bien des personnes parlent du ciel, disent leur espoir d’y aller sans que leur cœur y soit attaché. Leurs affections ne sont pas d’ordre spirituel mais terrestre. Ces personnes-là seront plus que satisfaites d’un paradis restauré, qui dépassera les plus profonds désirs de leur cœur ou leurs rêves les plus fantaisistes et les plus utopiques. Un jour, faisant son marché, une chère sœur dans la vérité surprit une partie de la conversation entre un prêtre et une dame qui se trouvaient près d’elle au même comptoir. Il semblait que la dame avait été très malade et le prêtre essayait de la réconforter. « Oui, disait la dame, j’ai été dangereusement malade et ce n’est que par la miséricorde de Dieu que je ne suis pas au ciel aujourd’hui». De toute évidence elle ne désirait pas aller au ciel. Ses affections étaient centrées sur les choses de la terre.

Ceux dont les aspirations sont d’ordre terrestre, matériel, s’ils se conforment aux règles du grand Médiateur, seront ressuscités dans l’état du premier Adam, des êtres humains parfaits exerçant une pleine domination sur une terre parfaite. Quand ils seront réveillés du tombeau, de leur état de mort, leurs corps seront marqués exactement du même caractère qui était le leur lorsqu’ils sont morts, car les yeux du Seigneur sont en tous lieux. Il voit le bien et le mal et enregistre le caractère de chacun, tant de l’Eglise que du monde. « Ce qu’un homme sème, il le moissonnera aussi ». (Gal. 6 : 7). C’est ainsi que l’identité de chacun sera respectée dans la résurrection et que chacun sera tenu pour responsable des actes commis étant dans son corps. « C’est pourquoi il est écrit : le premier homme, Adam, devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. Mais ce qui est spirituel n’est pas le premier, c’est ce qui est animal (c’est-à-dire naturel); ce qui est spirituel vient ensuite. Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre (d’origine terrestre); le second homme est du ciel (d’origine céleste ou spirituelle). Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres ; et tel est le céleste, tels aussi seront les célestes. Et dé même que nous avons porté l’image du terrestre, nous porterons aussi l’image du céleste. Ce que je dis, frères, c’est que la chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu et que la corruption n’hérite pas l’incorruption ». (1 Cor. 15 : 45-50 Diaglott). Nous qui ne sommes plus dans la chair mais dans l’esprit, parce que l’esprit de Dieu habite en nous, nous recevrons des corps spirituels, célestes, à la résurrection. «L’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’esprit de Dieu» (1 Cor. 2 : 14). Son entendement n’est pas tourné vers le spirituel mais vers le terrestre, c’est pourquoi, à la résurrection, il aura un corps terrestre comme celui du premier Adam. «Ce qui est né de la chair est chair; mais ce qui est né de l’esprit, est esprit». (Jean 3 : 6).

Dans le cas de l’Eglise, ce sont les intentions du cœur et les efforts accomplis pour réaliser ces intentions qui représentent le caractère de la nouvelle créature. Les imperfections de la pensée, de la parole et des actions qui ne sont pas volontaires mais imputables à l’imperfection de notre organisme à cause de la Chute, sont couvertes par la Justice de Dieu en Jésus-Christ. A la résurrection les changements apportés dans les neurones par suite des imperfections de la chair, ne seront pas reproduits. Seuls ceux qui sont les résultats des intentions du cœur seront réinscrits sur le corps spirituel parfait que le Seigneur créera. L’identité de la Nouvelle Créature sera ainsi conservée et non celle de la vieille nature humaine. Ce serait comme si une voix entraînée se serait produite dans le cornet d’un phonographe sur un cylindre défectueux. Le résultat en serait discordant. Or, Dieu peut détruire le cylindre défectueux, en faire un nouveau d’un autre matériau, d’une qualité meilleure sur lequel il inscrirait seulement l’onde d’impression de la voix du chanteur et ignorerait tout ce qui relèverait des imperfections du cylindre. Le résultat serait un enregistrement parfait reproduisant uniquement et exactement la belle mélodie d’origine.

Dans le cas du monde, les modifications diverses des neurones seront reproduites dans le corps humain qui sera créé, telles qu’elles étaient dans l’ancien organisme. Le résultat sera une reproduction exacte du caractère de l’individu, tel qu’il était au moment de sa mort. Les jeunes enfants qui seront morts avant d’avoir eu le temps de se former un caractère, n’auront pas à se débarrasser de mauvaises habitudes à la résurrection. A un certain point de vue cela leur sera un avantage, mais d’autre part, cet avantage sera compensé par une méconnaissance des leçons apprises au contact du mal. Ils auront à faire leur expérience pendant le Millénium.

L’IMPORTANCE DU CARACTERE

On se rend compte de la grande importance de se former dès maintenant un caractère droit. C’est la seule chose qui nous sera rendue à la résurrection. Comprendre cela c’est se rendre compte de la non-valeur de toute autre chose. Dès lors, l’attention ne se porte plus sur ce que l’on mange et sur ce que l’on boit, sur le vêtement à porter, sur l’importance de l’argent que nous pouvons gagner, sur les remèdes destinés à soulager nos petites misères, etc. Bien que tout cela soit nécessaire pour nous maintenir en santé et en force physique et nous permettre de rendre un service plus efficace pour le Seigneur, la Vérité et les frères, l’essentiel demeure la formation d’un caractère semblable à celui de Christ. Notre temps, nos énergies doivent s’orienter dans cette direction, car c’est à cela que Dieu a prédestiné l’épouse de Christ, savoir que ses membres soient à l’image de Christ. C’est pour cela que Jésus a dit: «Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice». C’est pour cela que l’apôtre a écrit: «Je compte toute chose comme une perte à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur». Tout ce que le monde considère comme im­portant et désirable, nous apparait comme une perte afin de gagner Christ, de partager ses souffrances, sa mort, et d’avoir part à sa résurrection. Nos soucis domestiques ou d’affaires envahissent-ils nos esprits? Vous lamentez-vous à propos de votre bilan? Si oui, considérons que ces choses-là et toute autre question de ce genre ne sont que secondaires. Accomplissons notre devoir sur ce plan-là sans les laisser envahir notre esprit et notre cœur. Disons plutôt avec l’apôtre: «Je fais une chose . . . je cours vers le but pour le prix du haut appel de Dieu en Jésus-Christ.»

DIFFERENCE ENTRE UN PHONOGRAPHE ET UN HOMME

Ainsi donc le phonographe peut servir de bonne illustration pour imager la méthode grâce à laquelle Dieu conservera l’identité de chaque individu à la résurrection. Cependant il existe une différence considérable entre un phonographe et un homme. Le premier n’est qu’une mécanique. L’autre est une âme vivante, un être sensible.

(1)    Le phonographe est à la fois la création et le reflet de son entourage. Il n’a ni conscience ni sens moral, c’est-à-dire qu’il n’a pas la faculté de discerner le bien du mal. Il n’a pas de volonté propre. Si quelqu’un lui chante un air, il ne peut pas se dire : «Je n’aime pas cet air-là, je n’approuve pas ce sentiment». Il ne peut pas partir à la recherche d’un semblable. En un mot, il ne peut pas volontairement changer de milieu. Il est dans l’obligation de reproduire ce qu’on lui dit ou ce qu’on lui chante, tant que son cylindre tourne.

Bien que, comme le phonographe l’homme subisse l’influence de son environnement, il peut le modifier, plus ou moins, selon ce qu’il désire. En règle générale il peut choisir entre des compagnons meilleurs ou pires, entre des livres meilleurs ou pires, entre des façons de vivre meilleures ou pires, etc.. Il y a une bonne partie de vérité dans le vieux proverbe « qui se ressemble s’as­semble ». Si votre esprit est tourné vers la piété, ceux qui sont habités par l’esprit du monde, ne rechercheront pas votre compagnie, pas plus que vous ne rechercherez la leur. Si vous persistez à fréquenter ceux qui ont l’esprit du monde, alors que vous pourriez faire en sorte d’y échapper, vous en serez plus ou moins empoisonnés, quelques principes du monde vous pénétreront, et comme l’apôtre le dit: «les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs». (1 Cor. 15 : 35). Supposez que vous soyez membre d’une des dénominations de la chrétienté et que vous veniez à vous rendre compte que vous fréquentiez des gens animés de l’esprit du monde, vous devriez vous dissocier d’avec eux. Le Seigneur exhorte: «Sortez du milieu d’eux. Purifiez-vous, vous qui portez les vases (enseignements) de l’Eternel». (2 Cor. 6 : 17; Es. 52 : 11). L’apôtre nous exhorte par ailleurs à ne pas négliger de nous réunir. Ya-t-il contradiction? Nullement. L’apôtre s’adresse à ceux qui s’efforcent de ressembler à Christ et les exhorte à se rencontrer souvent entre eux de manière à s’encourager à la charité et aux bonnes œuvres, et cela d’autant plus qu’ils voient s’approcher le jour, le jour du Seigneur — jour de jugement et de vengeance sur la chrétienté et jour de la délivrance de l’Eglise. Si nous suivons le conseil de l’apôtre nous nous apercevrons que l’influence qui en résultera sur notre esprit et sur notre cœur sera bénéfique.

On ne peut cependant éviter tout contact avec lemal qui est dans le monde et rien ne dit que Dieu le veut ainsi. Nos ancêtres, dont la plupart étaient des hommes pieux, comprenant la déclaration de l’Ecriture que l’Eglise n’est pas du monde et qu’elle en est séparée, se sont enfermés dans des monastères. Ce fut en vain. Ils ne purent se soustraire au mal qui est dans le monde. Il n’était pas dans les vues de Dieu que ses enfants se retirassent du monde de cette manière. Il nous faut résister au mal que nous ne pouvons éviter dans le sens de ne pas nous laisser influencer par lui, faire ou penser le mal. Tout au contraire, nous devons vaincre le mal par le bien, car c’est aux vainqueurs que Jésus a promis de partager son trône de même qu’il a vaincu le mal par le bien et s’est assis avec son Père sur son trône. Cela revient à dire que les mauvaises influences venues du dehors doivent servir d’occasions nous permettant, par la grâce de Dieu, de contracter de bonnes habitudes de penser, de parler, d’agir, des habitudes de foi, de patience, de douceur et d’amour. Supposez que rien ne mette votre patience à l’épreuve, comment pourriez-vous développer cette précieuse qualité. A l’exemple, de notre grand Précurseur nous apprenons l’obéissance par les choses que nous souffrons. Ainsi le phonographe aussi longtemps qu’il marche doit enregistrer tous les divers sons qui lui parviennent de l’extérieur, nous au contraire, nous enregistrons dans notre organisme uniquement nos propres pensées, paroles, actions et non celles des autres, à moins que nous n’ayons décidé de les considérer comme nôtres. Dieu laisse à chacun la liberté de volonté tout en veillant à ce que toutes choses concou­rent au bien de ceux qui l’aiment et sont appelés selon son dessein.

Ainsi, la grande différence entre un phonographe et un être humain consiste en ce que ce dernier est doué d’une conscience, de la capacité de discerner ce qui est bien et ce qui est mal, de la liberté de choisir entre les deux, d’accepter ou de rejeter selon son désir.

(2) — L’autre grande différence entre un phonographe et un être humain consiste en ce que la machine ne peut de son vouloir ni effacer ni accentuer les inscriptions une fois les enregistrements effectués. Les hommes, au contraire, peuvent plus ou moins faire les deux. Pour comprendre ceci, examinons ce qu’est une âme vivante.

UNE AME VIVANTE

La Parole de Dieu dit : «L’Eternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre et souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint une âme vivante». (Gen. 2 : 7). Quand l’homme fut formé de la poussière du sol, des éléments de la terre, il possédait à l’état latent toutes ses facultés : l’ouïe, la parole, la pensée, la possibilité d’agir. Mais sans l’influx vital, aucune de ces facultés ne pouvait opérer. C’est alors que Dieu insuffla dans ses narines le souffle de vie – l’esprit ou puissance de vie. Seulement alors seulement, l’homme devint une âme vivante. On voit ainsi que l’âme n’est pas le corps ni l’esprit de vie mais l’être sensible dans son entier, l’être doué de facultés de perception des sens. La partie dominante de l’âme est la volonté, la partie pensante de l’homme. C’est l’ego, la personne vraie, car dans un sens le corps n’est que l’instrument de la volonté. Cependant la volonté ne peut exister sans un corps. Celui dont le cerveau a été lésé, ne peut dire, lorsqu’il revient à lui, ce qui s’est passé pendant tout le temps de son inconscience. C’est la preuve que son esprit n’est pas indépendant de son organisme.

J’ai déjà indiqué que la matière grise du cerveau est le siège de la volonté et de l’intelligence. On peut y distinguer trois zones ou aires :

  1. Une aire de la région frontale siège de la faculté de cognition (connaître) et de la volition (vouloir).
  2. Une aire motrice vers le milieu
    au niveau des oreilles.
  3. Une aire sensitive à l’arrière. Ces distinctions cependant ne sont pas absolues.

Les neurones ou cellules nerveuses sont rangées par groupes. Les cellules nerveuses qui commandent le côté droit du corps occupent le côté gauche du cerveau. La commande des jambes se situerait dans la matière grise au sommet du cerveau; les bras de même mais un peu plus bas du même côté (gauche) du cerveau; le cou et le visage y compris le centre de la parole encore un peu plus bas. Ce qui s’applique à l’homme, s’applique aussi bien à un degré moindre à tous les mammifères. Ils ont aussi un cerveau formé de matière grise et blanche avec des neurones et des filaments nerveux. Ils répondent au stimulus, sont conscients et sont doués d’une certaine réflexion. Les arguments dont on se prévaut en faveurde la doctrine non scripturaire communément reçue quant à la nature de l’âme et sa supposée immortalité devrait également s’appliquer aux animaux inférieurs.

Le professeur Ferrier a localisé les différentes aires en utilisant le cerveau d’un singe et le courant d’un accumulateur. (Le cerveau est insensible â la douleur). A la suite d’expériences, il réussit en excitant les différents points de l’aire motrice, à provoquer chez le singe certaines actions musculaires comme étendre le bras, saisir une pomme, la porter à la bouche et la mordre. On a tiré bien des enseignements de ces expériences permettant aux chirurgiens de localiser la zone cérébrale intéressée dans le cas de tumeurs, etc, chez l’homme.

Les filaments qui relient les cellules nerveuses entre elles et aux différentes parties du corps, constituent par leur réunion les minces cordelettes que sont les nerfs. Ceux-ci se différencient en nerfs sensitifs et en nerfs mo­teurs. Les nerfs sensitifs transmettent les impressions reçues par l’oeil, l’oreille, la langue, la peau, aux cellules respectives localisées dans l’aire sensitive d’où elles sont transmises par les filaments correspondants aux centres intellectuels et, de là en général, aux cellules nerveuses de l’aire motrice. Celle-ci à son tour, provoquera les impulsions que les nerfs moteurs transmettront aux muscles intéressés des joues, du larynx, des bras, des jambes et toutes autres parties du corps.

Ainsi par exemple, si quelqu’un lève un bâton contre vous, l’impression frappe vos yeux. Immédiatement l’impulsion en est transmise aux centres visuels à l’arrière de votre cerveau et vous voyez ce qui va se produire. Le message est transmis à vos centres intellectuels et vous vous rendez compte que l’homme menace de vous frapper. Tout aussitôt, les centres intellectuels s’émeuvent et lancent un ordre aux centres moteurs, qui à leur tour commandent les muscles des bras. C’est ainsi que votre bras gauche se lèvera pour vous protéger tandis que votre bras droit tentera de saisir le bras ou le bâton de l’adversaire. En même temps, un ordre est donné aux muscles de la gorge et de la bouche qui font que vous vous écriez : «Arrêtez donc!». Voilà une série de transmissions bien compliquées et pourtant tout se fait en l’espace d’une seconde. Vraiment nous sommes construits de façon merveilleuse.

COMMENT SE FORMENT LES HABITUDES

Tout d’abord entre la perception de quelque sensation particulière et le moment de l’action qui lui est consécutive, il peut s’écouler un moment plus ou moins long. Mais, plus les mêmes pensées, paroles ou actions se reproduisent souvent, moins il s’écoule de temps entre eux, jusqu’à ce que finalement ce temps devienne extrê­mement court. L’intervention de la volonté ne se produit même plus. Une habitude a été acquise.

Comment expliquer ceci ? Il se peut que, de même que le courant électrique circule beaucoup plus facilement dans un fil épais que dans un fil mince, de même, les filaments qui assurent la liaison entre cellules sensitives, centre intellectuel et cellules motrices, s’ils se trouvent souvent sollicités, deviennent plus épais, plus facilement excitables. Les cellules elles-mêmes peuvent devenir ultra sensibles au point que tout effort conscient ne soit plus nécessaire. (C’est ce qu’on appelle le mouvement reflexe).

HABITUDES PHYSIQUES

Permettez-moi d’illustrer ceci en montrant comment une habitude physique se forme. Quand quelqu’un commence à apprendre à monter à bicyclette, on lui dit que dès que la machine s’incline d’un côté, il faut tourner la roue avant du même côté pour ne pas tomber. Cependant il n’est pas plus tôt monté sur la bicyclette et livré à lui-même, qu’il se retrouve par terre. Pourquoi ? Ses cellules sensitives l’ont bien averti que la bicyclette s’inclinait d’un côté, mais, défaut d’habitude, il a fallu un moment pour réfléchir et passer l’ordre aux cellules motrices qui commandent les muscles des bras. Avant d’avoir pensé à tourner la roue avant dans le bon sens, il est par terre.

Quelques chutes malheureuses lui apprennent bien vite à penser plus vite et avec plus de précision. La prochaine fois qu’il montera à bicyclette, dès qu’il la sentira s’incliner d’un côté, il tournera immédiatement la roue avant du même côté. Pourtant il n’a pas encore appris s’il doit la tourner beaucoup ou peu. Il la tourne trop et le voilà tombé encore. S’il persévère, il verra qu’au bout de plusieurs jours d’entraînement, il arrivera à se tenir sur la bicyclette, mais en prenant toute la largeur de la route. Il ne sera pas allé bien loin que ses cellules nerveuses deviendront fatiguées et qu’il tombera encore. Avec de la patience et de la persévérance, il sera bientôt heureux de s’apercevoir qu’il peut parcourir plusieurs kilomètres sans trop balancer.

Une fois devenu cycliste chevronné, quelle différence ! Comme il roule avec grâce ! Et quel parfait équilibre ! Comme il sait choisir son passage entre cailloux et ornières. C’est à peine s’il pense à ce qu’il fait. Il engage une conversation animée avec son compagnon de route, ou il admire le paysage sans le moindre écart. Pourquoi ? Parce que les centres sensitifs et moteurs qui ont affaire avec le sens de l’équilibre sont tellement bien coordonnés entre eux par des filaments très sensibilisés, que l’intervention de la volonté n’est plus ou à peine nécessaire. L’acte réfléchi est devenu un automatisme. Une habitude a été acquise. Et c’est ainsi qu’elles se forment.

L’illustration que je viens de donner démontre comment s’acquièrent les habitudes physiques. Mais l’acquisition des habitudes mentales et morales — les principales au fond, puisqu’elles constituent le caractère et par conséquent, la partie essentielle de l’identité de l’individu ­se fait tout à fait de la même manière. Si un homme, pour apprendre à monter sur une bicyclette, passe au-dessus des sourires et des moqueries de ses amis et des étrangers, s’il accepte la douleur et la honte que lui valent ses chutes fréquentes, s’il persévère malgré tout et ne perd pas courage tant qu’il ait vu ses efforts couronnés de succès, à combien plus forte raison devons—nous rejeter toute entrave et le péché qui nous enveloppe si facilement, pour courir avec persévérance dans la course qui nous est offerte. A fournir cet effort, nous serons très encouragés en pensant à la foi qu’ont montrée les anciens dignitaires, en regardant à Jésus le chef et le consommateur de notre foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée a souffert la croix, méprisé l’ignominie et s’est assis à la droite du trône de Dieu.— Hébreux 12 : 1, 2.

HABITUDES MENTALES ET MORALES

Plus souvent certaines pensées, paroles ou actions suivent certaines sensations ou concours de circonstances, plus facilement elles se remémorent. Tout d’abord une fixation consciente est nécessaire, mais après une longue pratique, elles deviennent plus ou moins automatiques. Une habitude mentale ou morale, bonne ou mauvaise, s’acquiert de cette façon. Si, par exemple, après avoir consulté la parole que notre Père Céleste nous a donnée et y ayant trouvé, qu’une réponse douce calme la fureur, avec l’avis de bénir ceux qui nous maudissent, de faire du bien à ceux qui nous haïssent et de prier pour ceux qui nous méprisent et qui nous persécutent, si nous nous résolvions, par la grâce de Dieu, à essayer de mettre en pratique ces excellents avis qui nous sont donnés, il ne sera pas long avant que notre résolution soit mise à l’épreuve. Il est même possible que, le même jour quelqu’un nous maudisse, non pas qu’il nous injurie de façon grossière, mais qu’il essaie, sans le vouloir ou en le voulant, de porter atteinte à notre bonne renommée. Tout aussitôt, nous nous sentirons chagrinés, énervés, et avant que nous ayons eu le temps d’y réfléchir, nous répondons par des mots acides. C’est alors qu’un sentiment de honte s’empare de nous. Nous reconnaissons avoir rendu le mal pour le mal et, confessant notre péché à notre Père Céleste, nous implorons son pardon au nom de notre cher Sauveur, lui demandant de nous accorder sa faveur dans nos futurs efforts vers la justice. Nous rendant compte que notre chute provient du fait que notre cerveau est plus habitué à céder aux pensées mauvaises qu’aux bonnes pensées, que nous sommes plus préoccupés de nous-mêmes que de Dieu, nous nous efforçons à amener toute pensée captive à l’obéissance de Christ, «avec l’idée» que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable soit l’objet de nos pensées (2 Cor. 10 : 5 ; Phil. 4 : 8) en nous tournant vers le Seigneur pour trouver grâce et force au temps du besoin.

Si nous persévérons, en dépit de plusieurs insuccès, nous découvrirons bientôt que nous sommes devenus capables de subir l’insulte avec patience et de rendre le bien pour le mal. Tout d’abord nous serons un peu gauche, nous nous demanderons s’il n’aurait pas mieux valu de ne pas faire attention à celui qui nous méprise. Mais, si nous continuons à faire effort sur nous-mêmes, nous trouverons qu’il devient de plus en plus facile de rester affable, gentil et sympathique à l’égard d’autrui. Finalement, nous acquerrons l’habitude de la bonté aimable et, sans trop d’effort, nous bénirons ceux qui nous maudissent et ferons du bien à ceux qui nous haïssent.

Une chose qui peut beaucoup nous aider dès qu’il s’agit d’aimer ses ennemis, c’est de se souvenir que Dieu est la grande Cause Première, que nos ennemis ne sont que les secondes, et qu’ils ne pourront rien dire ni faire contre nous qu’il ne permette. Tout ce que Dieu fait, il le fait dans un but sage et aimant. Si donc Dieu permet que quelqu’un nous insulte ou porte atteinte à notre renom, c’est que ce doit être pour notre bien. Quel bien demandez-vous cela peut-il apporter? Le bien apporté, c’est de nous mettre à même de faire mourir les œuvres de la chair, à se sacrifier, à développer la foi, la bonté, l’empire sur soi, la patience, la paix, la charité.

La vieille volonté réclamera justice, mais le nouvel esprit tiendra le corps en bride et, en définitive, l’amour triomphera. Au lieu de nous faire tort, ceux qui parlent mal de nous ou nous font du mal, nous rendent service. La promesse d’être cohéritiers avec Christ concerne ceux qui, non seulement croient en lui, mais souffrent pour sa cause et surmontent le mal par le bien. Comment pouvons-nous être vainqueurs si notre Père Céleste ne permet pas que nous soyons tentés? Glorifions-nous, chers frères, dans les afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. Or l’espérance ne trompe point parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le saint esprit qui nous a été donné. (Rom. 5 :3-5).

Ceci ne veut pas dire d’avoir de nous-mêmes à mettre les autres à l’épreuve pour qu’ils puissent en retirer un bénéfice spirituel. Notre Seigneur n’a-t-il pas dit: «Il faut que des scandales (des sujets de trébuchement) arrivent, mais malheur par qui le scandale arrive!». Méfions-nous donc de placer une pierre d’achoppement devant un des petits du Seigneur. Il vaudrait mieux qu’une meule de moulin nous soit attachée au cou et que nous soyons noyés dans les profondeurs de la mer. — Matt. 18 :6,7.

Il est toujours plus facile d’acquérir de mauvaises habitudes que de bonnes. Les habitudes mauvaises sont plus agréables à la chair parce qu’elles ont leur source dans l’égoïsme. Les bonnes habitudes, au contraire, prennent leur source dans l’amour de Dieu et la justice et réclament une renonciation à soi. Une autre raison qui explique pourquoi il est plus facile de prendre de mauvaises habitudes, c’est que notre organisme est imparfait par suite de la Chute. Il est impossible de faire un enregistrement parfait sur un disque imparfait, et de même, il n’est pas possible de former un caractère parfait sur un organisme imparfait. «Il n’y a pas de juste, pas même un seul».

Les seuls êtres humains qui aient possédé un organisme parfait, sont Adam et Jésus. Adam désobéit à Dieu. Quand il se fut aperçu que celle qu’il aimait tant, avait mangé du fruit interdit, il prit la résolution de mourir avec elle et en mangea aussi. Il aurait dû avoir plus de foi et d’amour pour Dieu. Par son attitude, il a mis en évidence, non seulement qu’il manquait de foi, de confiance, mais encore qu’il tenait à sa volonté personnelle et qu’il s’aimait aussi. Son enregistrement devint défectueux. Les sons caractériels qui s’en échappaient étaient durs et discordants. Toutes les œuvres de Dieu étant parfaites, celui-ci fut mis dans l’obligation tant par son amour que par sa justice de supprimer Adam et de condamner toute la race, imparfaite par hérédité, à subir le même destin.

D’un autre côté, Jésus obéit à Dieu à tous égards. Il démontra sa foi, sa douceur, sa bonté, sa patience, sonamour. Son enregistrement rendait une harmonie parfaite qui établit sa dignité à la vie éternelle. Son grand plaisir, toujours le même, était d’observer la volonté de son Père. Par obéissance à cette volonté il s’humilia jusqu’à la mort, même la mort de la croix, avant d’être souverainement élevé et qu’il lui fut donné un nom au-dessus de tout nom. « Jésus, un nom si doux au cœur de son disciple !». «Il se distingue entre dix-mille » « Toute sa personne est pleine de charme».

Comme il en va différemment de nous. Lorsque, petits enfants nous avons commencé à penser, à parler et à agir, nous n’avons réussi qu’à confirmer le vieux dic­ton: «Les pères ont mangé des raisins verts et les dents des enfants ont été agacées». Tout d’abord ce ne sont que grincements, des sons durs, inarticulés qui traduisent l’impatience, la colère, l’envie. Vous avez tous vu de jeunes enfants quand on leur enlève leurs jouets. Ils pleurent avec colère et même essaient de vous frapper. En grandissant, cela ne va pas mieux et quand on atteint l’âge de discrétion, c’est pour s’apercevoir que les traits de caractère sont déjà profondément inscrits dans l’organisme. On a donc déjà acquis de mauvaises habitudes. Il arrive même qu’il soit extrêmement difficile, voire impossible de s’en débarrasser. Et c’est le moment de faire une suggestion aux parents. Les pères et mères peuvent faire beaucoup par une éducation judicieuse. Ils peuvent apporter un frein aux mauvaises tendances naturelles de leurs enfants et encourager les bonnes qualités. D’autre part, chaque enfant a ses propres dispositions, sa propre volonté, en sorte qu’il arrive souvent que, même avec une éducation éclairée, les parents soient déçus quant au résultat.

Deux esprits opposés se partagent la pensée, la parole et l’action, l’un mauvais, l’autre bon. Si vos pensées, paroles ou actions ont pour origine un esprit mauvais, un entendement équivoque, une disposition mauvaise, les notes qui en résulteront seront fausses et discordantes. Si au contraire, elles prennent leur source dans un esprit saint, un entendement clair, dans un esprit de vérité et d’amour, les notes émises seront douces et harmonieuses. Ces deux esprits sont comme les pôles positif et négatif d’un aimant. Ils sont opposés l’un à l’autre. L’esprit mauvais est l’esprit de Satan, l’esprit d’orgueil, d’incroyance, d’égoïsme, de colère, d’envie, de calomnie, d’aigreur. Le Saint Esprit est l’esprit de Dieu et de Christ, l’esprit d’humilité, de foi, d’amour, d’empire sur soi, de patience, de générosité, de paix, de bonté, d’oubli de soi. Les seuls à recevoir le Saint Esprit sont les disciples de Christ. Grâce à lui, ils se débarrassent des empreintes d’orgueil, et, petit à petit, y substituent les empreintes de l’humilité, aux empreintes d’incroyance celles de la foi, à celles de l’impatience celles de la patience, à celles de la convoitise celles de la générosité, etc.

Rappelons-nous cependant que si Dieu s’attend à un progrès de notre part, il n’espère pas la perfection dans la chair. C’est en Christ le Bien-aimé que nous sommes acceptés. S’il avait été possible à quelqu’un d’acquérir la perfection dans la chair, Jésus ne serait pas mort pour nous.

Comme nous l’avons déjà expliqué, lorsque nous aurons façonné dans notre organisme, dans les limites du possible, les véritables traits d’un caractère droit, Dieu nous donnera, à la résurrection, un nouveau corps de nature divine avec l’inscription des marques de caractère de la Nouvelle Créature, exception faite des imperfections consécutives à la Chute. C’est ainsi que sera conservée notre identité en tant que Nouvelle Créature. Nous nous reconnaitrons nous-mêmes, et nous nous reconnaîtrons l’un l’autre. Soyons tous fidèles à notre vœu de consécration, pour avoir l’honneur de porter l’image de notre Seigneur céleste et de nous asseoir avec lui sur son trône à la gloire de Dieu le Père.

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Edité par l’Association des Etudiants de la Bible

Dawn  Bible Students Association (1984)