« PAS JUSQU’AU SANG »

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Dans le onzième chapitre de l’épître aux Hébreux, l’apôtre Paul mentionne de nombreux héros de la foi du temps de l’Ancien Testament. Il cite Abel qui présenta à l’Éternel tout puissant « un sacrifice plus excellent » que celui de Caïn. Il mentionne Noé qui, par obéissance, construisit l’arche dans laquelle lui et sa famille furent épargnés des eaux du déluge. Il évoque Abraham qui, en raison de sa foi, collabora avec Dieu lors de la naissance d’Isaac et, par la suite, montra sa résolution de le sacrifier en holocauste.

Nous avons aussi Moïse qui, par la foi, fut prêt à supporter la détresse avec le peuple de Dieu plutôt que vivre de plaisirs passagers dans l’ivresse du péché. Nous avons aussi ces trois Hébreux, amis de Daniel, qui, refusant de se prosterner devant la grande statue érigée par le roi, furent jetés pour cela dans le feu duquel Dieu les libéra.

Nous avons aussi Daniel qui refusa d’interrompre sa vie de prières pour se conformer à la loi promulguée par le roi païen et fut pour cela jeté dans la fosse aux lions. Mais Dieu envoya son ange afin de fermer la gueule des lions.

C’est pour ceux-là, et bien d’autres encore mentionnés par l’Apôtre Paul, que se rapportent les quatre premiers versets du chapitre douze : « Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu. Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l’âme découragée. Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang, en luttant contre le péché. » – Hébreux 12 : 1-4.

Dans ce merveilleux aperçu de la vie du chrétien, Paul nous dit qu’elle est semblable à une course dans un stade. Dans les temps anciens, pendant l’entraînement, les athlètes lestaient leurs jambes. Lorsqu’ils entraient en compétition, ils retiraient ces poids. Cela leur permettait de sentir leurs jambes plus légères et, de cette façon, courir plus vite et avoir plus d’endurance.

Il en est de même pour les chrétiens. Avant le départ de la course dans le stade, ils sont souvent accablés par de nombreux poids, peut-être par les soucis de ce monde, ou par l’illusion de la richesse. Ils se rendent compte qu’ils ne peuvent entreprendre cette course chrétienne tout en portant ces fardeaux. L’Apôtre Paul nous exhorte à déposer ce « péché qui nous enveloppe si facilement ».

Chaque disciple du Maître est enveloppé de tels ou tels péchés, et certains d’entre eux lui causent peut-être plus de problèmes que d’autres. Mais ici, dans l’épître aux Hébreux, dans la mise en garde de l’Apôtre, il semble qu’il soit question du péché d’infidélité. Dans la suite de sa lettre, l’apôtre Paul porte l’attention sur les manquements du peuple de Dieu figuratif. Ses défaillances manifestaient leur manque de foi. Cette lettre était destinée à un groupe de Chrétiens hébreux pour fortifier leur foi chancelante.

Lorsque notre foi commence à faire défaut, nous nous trompons sur toute la ligne. Manquer de foi signifie manquer de courage, de zèle et d’esprit de sacrifice. Cela signifie aussi manquer d’amour pour le Seigneur, pour la Vérité et pour les frères. La foi est si importante pour le chrétien que l’apôtre Paul a dit : « sans foi on ne peut plaire à Dieu » (Hébreux 11 : 6). A cause de leur manque de foi les Israélites ne sont pas entrés dans le repos que l’Éternel leur avait préparé. Nous n’entrerons pas non plus dans le repos en Christ qui nous est réservé, si nous commençons à manquer de foi, si nous ne croyons pas réellement aux promesses divines, et si nous ne marchons pas avec zèle selon elles. Si nous déposons nos poids et saisissons fermement les promesses divines qui, par Christ, nous sont assurées, alors nous serons aptes à persévérer dans cette course qui est devant nous.

LE PLUS GRAND TÉMOIN

Lorsque l’apôtre Paul rappelle cette « si grande nuée de témoins » de l’Ancien Testament qui nous incitent à être fidèles, il se réfère, en outre, au plus grand de tous les témoins et nous encourage à tourner nos regards vers Lui. En Jésus nous avons l’exemple idéal de foi, ce qui signifie dans la vie de chaque chrétien, une consécration totale à Dieu et à son service. Sans commettre de péché, Jésus a été tenté, comme nous, du péché d’infidélité, c’est-à-dire de faire un écart quelconque par rapport à l’accomplissement absolu de la volonté de son Père.

Jésus a été fidèle dans les conditions les plus défavorables, jusqu’aux douloureuses souffrances de la mort sur la croix. Pour pouvoir tout accomplir, une force Lui a été donnée par la foi dans les promesses de Dieu. Nous devons prendre exemple sur Lui, fixer notre regard sur Lui, car Il est le Chef et le Consommateur de la foi. Méprisant l’ignominie, Il a supporté la croix pour la joie qui Lui était réservée. Cette joie était assurée à Jésus par les promesses divines. Il fallait pour cela saisir celles-ci pour obtenir la force qui en découlait.

L’une de ces promesses affirmait : « J’ai constamment l’Éternel sous mes yeux ; quand il est à ma droite, je ne chancelle pas. Aussi mon cœur est dans la joie, mon esprit dans l’allégresse, et mon corps repose en sécurité. Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras pas que ton bien-aimé voie la corruption. Tu me feras connaître le sentier de la vie ; il y a d’abondantes joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite. » – Psaume 16 : 8-11.

Ces promesses garantissaient à Jésus sa résurrection des morts, que son âme, son être, ne resterait pas dans le shéol. Elles déclaraient aussi que son chemin serait un chemin de souffrances qui se terminerait par la mort. Puis, par la résurrection Il entrerait en présence et en communion avec Dieu, son Père, où il y aurait plénitude de joie et élévation à la droite de son Père céleste, des joies éternelles à sa droite. Assurément, quelle joie miraculeuse a été présentée à notre Maître !

SA SEMENCE

Dans le 53ème chapitre d’Esaïe nous trouvons la prophétie prédisant non seulement les souffrances du Seigneur Jésus, mais montrant aussi la perspective d’une grande récompense qui Lui a permis de supporter la croix, de mépriser l’ignominie. Esaïe déclare : « Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas. Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. » – Esaïe 53 : 3, 4.

Il est écrit plus loin : « Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance… Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours ; et l’œuvre de l’Éternel prospérera entre ses mains » – Versets10 et 11.

Au verset 8, une question est posée : « et sa génération, qui la racontera ? » (Version Darby). Naturellement, personne n’a pu raconter la descendance de Jésus, car Il n’a pas eu d’enfant. Mais en raison de sa position exceptionnelle dans le plan de Dieu, et dans l’objectif du rétablissement, Il sera le donateur de vie pour toute l’humanité. Toute l’humanité deviendra sa « semence », sa descendance, car Il ramènera et restaurera celle-ci à une vie humaine parfaite. Et ainsi « Il verra du fruit du travail de son âme, et sera satisfait. » – Verset 11 (Version Darby).

C‘est ainsi que fut présentée à notre Maître la perspective de la grande joie future qui Lui a permis de supporter ses souffrances. La joie d’accomplir le plan d’amour de son Père, le rétablissement de l’humanité à la vie éternelle ; ce désir de Yahvé était aussi le sien, et il se réalisera avec succès par sa main.

Ce sont ces deux grandes joies qui ont été assurées à Jésus par le Père céleste, à savoir : être avec son Père, élevé à ce niveau où la joie est éternelle, et cette joie, dessein de Dieu, de bénir toutes les familles de la terre. Car c’est par Lui que se fera la réconciliation entre Dieu et l’homme.

QUELLE GRANDE JOIE A ENCORE ÉTÉ DONNÉE À NOTRE SEIGNEUR ET SAUVEUR ?

A qui a-t-Il dit qu’Il désirait ardemment manger la pâque ? A qui a-t-Il dit que lorsqu’Il les reverrait Il leur enlèverait toute tristesse ? Et de qui parlait-Il cette nuit, dans sa prière sacerdotale, lorsqu’Il fut trahi et vendu ? Voici quelques extraits de ses paroles profondes de l’Évangile de Jean, chapitre 17 :

« J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés ; et ils ont gardé ta parole. » – Verset 6.

« C’est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi. » – Verset 9.

« Et maintenant je vais à toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu’ils aient en eux ma joie parfaite. » – Verset 13.

« Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un » – Verset 22.

« Père, je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, la gloire que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. » – Verset 24.

Ces joies, et bien d’autres, ont permis au Seigneur Jésus de supporter et d’accepter l’ignominie de la croix. Et ces mêmes joies nous sont assurées, à nous « frères saints » qui avons été rendus capables (dignes) d’avoir part au haut-appel, ayant Jésus comme Apôtre et Souverain Sacrificateur de notre confession, « car, ayant été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés » – Hébreux 3 : 1 ; 2 : 18.

CONSIDÉREZ-LE

Nous avons vu dans l’épître aux Hébreux que nous devons considérer Celui qui a souffert une si grande opposition de la part des pécheurs, afin que nous ne désespérions pas, étant affaiblis en esprit. En vérité, comme elle fut grande l’opposition des pécheurs envers Jésus ! Dans de nombreuses situations les Scribes et les Pharisiens s’opposèrent à Lui, recherchant quelque prétexte pour se saisir de Lui et Le faire condamner.

Mais outre cette grande opposition qui concernait la vie de notre Maître, le plus important, ce fut la manière avec laquelle Il supporta cette hostilité. Il était le Fils de Dieu et, depuis le tout début de son ministère, ce fait si important fut mis en doute. Le diable, le pécheur absolu, tenta le Maitre disant : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi du haut du temple » – en d’autres mots, prouve ta filiation !

Ceci arriva pratiquement juste après avoir entendu la voix de son Père céleste qui disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. » Jésus n’avait pas besoin d’autres preuves de sa filiation, et certainement pas par un geste aussi insensé que de se jeter du haut du temple. Jésus savait que ce serait tenter Dieu que d’afficher sa filiation de cette manière.

Mais le diable ne s’arrêta pas là. Lorsque Jésus fut sur la croix, il parla par la bouche des passants qui disaient : « Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix. » (Matthieu 27 : 40). Mais notre Seigneur n’a pas répondu à cette provocation pour la même raison que celle évoquée au début de son ministère lorsqu’Il fut tenté par le diable.

Jésus savait, que la volonté de son Père exigeait qu’Il fût crucifié. Chaque pas de sa part qui viendrait perturber ce dessein serait une infidélité envers Dieu. Il ne pourrait pas avoir part à la résolution de son Père de bénir toutes les générations de la terre grâce à la Rançon. C’est un privilège qu’Il a eu de fournir cette Rançon pour toute l’humanité.

Jésus était aussi un grand roi qui devait régner sur la terre jusqu’à ce qu’Il détruise tous les ennemis de Dieu et de la justice, y compris la mort. Mais les pécheurs d’Israël ne L’ont pas reçu, c’est la raison pour laquelle ils cherchaient à s’opposer à Lui, chaque fois qu’ils le pouvaient. Pour se moquer de Lui, on a posé sur sa tête une couronne d’épines. L’écriteau fixé sur la croix au dessus de Lui, indiquait : « Jésus de Nazareth, roi des juifs ». Les principaux sacrificateurs insistèrent auprès de Pilate pour faire changer la teneur de l’inscription, mais Pilate refusa.

NOUS AUSSI, NOUS DEVRIONS SUPPORTER.

Ces vérités qui nous sont bien connues concernant les épreuves relatées dans la Bible ne sont pas qu’un simple récit. L’exhortation de Paul nous incite à suivre l’exemple du Seigneur et à supporter nos souffrances de la même manière. De nos jours, il est peu probable qu’un membre du peuple de Dieu soit amené à supporter la croix et les blasphèmes d’un peuple en colère. Cependant, nous devons aussi parfois écouter et répondre aux doutes des autres, pourquoi nous croyons et persévérons en cela, alors qu’il en est ainsi depuis des milliers d’années.

L’opposition que nous subissons se manifeste dans un domaine limité, mais nous y voyons un principe similaire et son efficacité. Jésus savait, qu’Il était le Fils de Dieu ainsi que futur Roi, mais Il n’a rien fait pour prouver ces vérités de sa vie. Il était prêt à mourir dans une nuée de railleries et de moqueries.

Qu’en est-il de nous ? Les grandes doctrines du plan de Dieu sont pour nous une réalité. Lorsque nous faisons ce qui est en notre pouvoir – en les prêchant et en les défendant -, nous ne le faisons pas d’une manière irréfléchie pour prouver au monde irrespectueux que nous avons raison, ne soyons pas nous-mêmes désagréables. Il est préférable que le monde puisse dire après notre mort : « Comme homme, il était ou elle était correct(e), mais avec sa foi impossible nous ne pouvions pas être d’accord. »

POUVONS-NOUS SUPPORTER L’OPPOSITION DES PÉCHEURS ?

Ce principe agit dans la majorité des affaires personnelles de notre vie, et particulièrement dans la communion avec les frères. Comme nous l’avons déjà mentionné, nous avons la même lumière de compréhension des vérités fondamentales. Mais en ce qui concerne les points de vue, il arrive qu’un thème soit rejeté par la majorité, et nous nous trouvons alors obligés de prouver notre opinion. Dans un tel cas, il existe un bon remède : penser au comportement de Jésus alors qu’Il était attaché à la croix, ou tout au long de son ministère de souffrances. Si nous avons raison, le Seigneur fera toute la lumière en temps opportun, ce fut aussi un réconfort pour Jésus.

Si nous négligeons de porter notre regard sur Jésus, et si nous n’imitons pas le comportement qui fut le sien au cours de sa plus grande épreuve, il se peut que nous finissions par nous sentir fatigués et faibles en esprit jusqu’au découragement.

Nous vivons dans un monde hostile. A cause de la faiblesse humaine, il semble parfois que les frères ont un comportement d’opposition envers nous, en particulier lorsqu’ils ne partagent pas notre compréhension. Ce sont des épreuves et des souffrances d’autant plus grandes que nous n’arrivons pas à apprendre qu’il n’est pas vraiment important de se justifier devant les hommes. Remettons cela plutôt dans les mains du Seigneur tout en restant zélé au service de Dieu, prêchant la Vérité tout en donnant notre vie pour les frères.

SUIVRE JÉSUS

La raison pour laquelle il est si important pour le chrétien de porter le regard sur Jésus afin d’être encouragé à marcher selon l’exemple de fidélité qu’Il nous a laissé en sacrifiant sa vie, c’est que nous avons fait alliance avec Dieu pour marcher sur les traces de notre Sauveur. Il est notre prédécesseur et notre exemple. Ceux qui veulent vivre et gouverner avec Lui dans son royaume, doivent sacrifier leur vie, à l’image de Jésus qui a été fidèle en donnant sa vie. En Apocalypse, ils sont représentés avec Lui sur le mont Sion et il est déclaré à leur propos qu’« ils suivent l’agneau partout où il va. » – Apocalypse 14 : 4.

En mourant, Jésus était conduit par le Saint Esprit. Si nous Le suivons fidèlement nous serons aussi conduits avec Lui à la mort. Mais nous ne serons pas estimés dignes de vivre et de régner avec Christ si nous suivons une direction « humaine », charnelle, provenant soit de liens familiaux, soit de conducteurs éminents de l’Église. Ce n’est que lorsque nous suivons Jésus tout au long de ce chemin, jusqu’à la mort, que nous pouvons avoir l’espérance de faire partie de son royaume et de bénir avec Lui toutes les familles de la terre.

Au début, les frères Juifs furent très fidèles dans leurs épreuves et leur cheminement sur les traces du Seigneur. C’est à ces frères que l’Apôtre Paul écrit aux Hébreux 10 : 32-39 :

« Souvenez-vous de ces premiers jours, où, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un grand combat au milieu des souffrances, d’une part, exposés comme en spectacle aux opprobres et aux tribulations, et de l’autre, vous associant à ceux dont la position était la même. En effet, vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez accepté avec joie l’enlèvement de vos biens, sachant que vous avez des biens meilleurs et qui durent toujours.

N’abandonnez donc pas votre assurance, à laquelle est attachée une grande rémunération. Car vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. Encore un peu, un peu de temps : celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas. »

Ces versets font ressortir clairement que, pendant un certain temps, les frères Juifs furent très fervents et se réjouirent du privilège de souffrir avec Christ. Mais il est aussi évident qu’il y avait une cause au refroidissement de leur zèle. C’est pourquoi l’Apôtre les encourage à se souvenir du temps où ils avaient été éclairés, où ils avaient ce premier amour et ce zèle ardent ; un encouragement doublé d’une suggestion implicite, à savoir : tendre à retrouver cette position abandonnée et rester sur le chemin du sacrifice.

La cause du refroidissement de leur zèle fut probablement une certaine faiblesse de leur foi, un manque de confiance que Dieu accomplira réellement ses promesses. Pour les frères Juifs il était important, tout comme cela est important pour nous, de bien courir mais pas seulement pendant un certain temps. Nous nous sommes consacrés pour être fidèles à la volonté de Dieu jusqu’à la mort, et seuls ceux qui accompliront cette alliance obtiendront la couronne de vie.

Les frères Juifs furent également fidèles dans le service du peuple de Dieu. L’apôtre Paul leur écrivit en Hébreux 6 : 10,11 : « Car Dieu n’est pas injuste, pour oublier votre travail et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints. Nous désirons que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu’à la fin une pleine espérance. »

Le souhait de l’Apôtre Paul semble nous faire comprendre que ces Juifs manifestaient un esprit de service pour les frères sous le signe d’un certain engourdissement. Nous aussi, nous sommes de nouveau exhortés à la fidélité sur le chemin étroit, et en même temps à la nécessité de tenir ferme aux promesses de joie qui succéderont à l’épreuve de la croix. Ce privilège merveilleux qui consiste à pouvoir bénir toutes les familles de la terre reviendra à tous ceux qui se trouveront en présence de notre Père céleste.

JUSQU’AU SANG

Notre leçon se termine avec le rappel de l’Apôtre Paul aux frères Hébreux que « Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang, en luttant contre le péché. » (Hébreux 12 : 4). Ils avaient couru correctement pendant un certain temps, supportant de nombreuses souffrances, acceptant avec joie la confiscation de leurs biens, mais n’avaient pas marché avec Jésus jusqu’au bout du chemin. S’ils avaient fixé correctement leur regard sur Jésus, ils auraient reconnu que suivre ses traces signifiait sacrifier et souffrir jusqu’à la mort, car Il a achevé son ministère sacrificiel sur la croix lorsqu’Il s’écria « tout est accompli ». Son sacrifice était un sacrifice « jusqu’au sang » car réellement Il a donné sa vie.

S’il n’y avait pas eu ce problème chez les frères Hébreux, nous ne pourrions pas le percevoir en nous tant que nous sommes dans la chair. Il ne suffit pas d’être fidèle dans une épreuve ou dans plusieurs autres, mais nous devons être fidèle « jusqu’au sang » c’est-à-dire jusqu’à la mort, si nous voulons obtenir la récompense du haut-appel de Dieu en Jésus-Christ. Nous devons être « battus pour le témoignage de Jésus » et de la Parole de Dieu, puisque nous espérons gouverner avec Lui pendant 1000 ans, comme sacrificateurs et rois, et vivre éternellement avec Lui.

Ainsi donc, déposons tout fardeau et courons avec persévérance dans cette course qui est devant nous. Fixons nos regards en permanence sur Jésus, qui, pour la joie qui était devant Lui, a méprisé l’ignominie, a souffert la croix, et s’est assis à la droite du trône de Dieu. Observons toujours Jésus, sa fidélité en toutes circonstances, afin que nous soyons encouragés à persévérer sans faiblir et sans nous lasser. Rappelons-nous toujours, que nous n’obtiendrons la couronne de vie que si nous sommes fidèles « jusqu’au sang », si nous persévérons sur ce chemin étroit jusqu’à ce que notre sacrifice soit accompli.

Chers frères et sœurs, ces mots « jusqu’au sang » n’impliquent pas qu’il faille se faire du mal, se blesser, comme l’a expliqué l’apôtre Paul en Colossiens 2 : 18-23. Cela ne servirait qu’à la satisfaction de la chair, de notre esprit. L’Apôtre Jean avait cette même pensée lorsqu’il dit en 1 Jean 3 : 16 d’offrir notre vie pour les frères. En comprenant ces mots littéralement, nous ne pourrions ni servir les frères ni leur venir en aide. Le fr. Russel a écrit à juste titre, que nous devrions être disposés à offrir nos biens, nos forces, notre temps, notre influence. Oui, nous devrions tout donner pour les frères. Par exemple, si quelqu’un blesse mon frère ou ma sœur, je dois être prêt à laisser couvrir mon nom d’ignominie afin que la sœur ou le frère blessé soit enveloppé d’un manteau d’amour.

Mais cela, chers frères et sœurs, nous ne serons pas capables de le faire avec nos propres forces. Avec un cœur sincère et véritable, fixons en permanence notre regard sur notre Seigneur et prions-Le pour qu’Il nous donne la grâce et la force. Et c’est ce que nous pouvons nous souhaiter réciproquement. Amen.

Fr. Hubert Lipka – Vigy-2014

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