« Pensons la même chose »

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« Or, je vous prie, frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de tenir tous le même langage et de n’avoir point de divisions parmi vous, mais d’être unis dans une même pensée, et dans un même sentiment. Car, mes frères, j’ai été informé… qu’il y a des contestations entre vous ». (1 Cor. 1 : 10, 11, Ostervald)

Nous sommes devenus tellement habitués aux différences d’opinions, que beaucoup d’enfants de Dieu en sont venus à avoir l’impression qu’une parfaite unité de pensée, de sentiment, doit sûrement présager une mauvaise condition, une servilité. Dans les paroles citées plus haut, l’Apôtre Paul fait voir qu’il n’est pas d’accord avec de tels sentiments. Il critique une telle opinion. Il y avait sans doute des « indépendants » dans l’Eglise d’alors, comme il y en a aujourd’hui, des gens qui se sont érigés en instructeurs, qui se vantent de leur indépendance de pensée ainsi que de leur désaccord avec les « Volumes » et les « Tours » sur certains points de la Vérité, donnant implicitement l’impression qu’ils devraient être d’autant plus considérés à cause de cette indépendance.

Il ne nous appartient pas de juger de leurs motifs et de leurs intentions, mais nous croyons qu’ils sont séduits et qu’ils font plus de tort à la cause du Seigneur qu’ils ne le pensent certainement. Selon ce qui est exposé dans notre texte, la conception de l’Apôtre sur la Vérité divine était que tous ceux qui parlent et qui enseignent devraient dire et enseigner les mêmes choses ; ailleurs il dit que nous devrions tous avoir les mêmes sentiments. Il aborde le sujet en entrant dans les moindres détails, puis il montre sur quoi portaient les différends et où résidait l’erreur. Il fait remarquer que ces conditions sont le résultat d’un esprit de parti, d’un esprit sectaire. En effet, l’un prétendait être de Paul, un autre d’Appolos, encore un autre de Pierre, etc., alors que tous auraient dû reconnaître le caractère erroné d’une telle conduite ; ils auraient dû reconnaître que Christ n’est pas divisé et que l’Evangile, loin d’être discordant, est un message magnifique et harmonieux de la révélation divine.

On nous a demandé comment serait-il possible à « beaucoup de personnes ayant chacune son esprit » d’envisager la Vérité divine sous les mêmes aspects ? Et comment devons-nous considérer les différents credo de la Chrétienté qui se contredisent sur tant de points de doctrine ? Nous répondons que ces divisions sectaires sont autant de preuves de la véracité des paroles de l’Apôtre citées au début de cet article. L’esprit sectaire a mis en pièces la Parole de Dieu. L’Esprit de Christ, qui aurait préservé l’unité du Corps, de l’Eglise, dans les liens de la paix, fut négligé et un esprit d’« indépendance » fut entretenu au point qu’il en est résulté une confusion – Babylone.

Le remède à cela est celui que nous vous cherché à présenter dans toutes les publications de la Société, à savoir la reconnaissance de la pensée de Christ, de l’esprit de vérité, par l’acceptation de la Parole de Dieu tout entière, par la mise en alignement avec elle de toute interprétation et par le rejet de tout ce qui est trouvé contraire à elle.

Les questions de l’heure, qui peuvent se présenter aussi bien à un temps qu’à un autre sont celles-ci : Avons-nous, nous qui croyons dans la « Vérité présente », une plus grande pénétration d’esprit et une plus grande capacité dans l’ interprétation de la Parole que tous nos ancêtres qui ont vécu durant les dix-huit siècles passés ? Ou bien, vivons-

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nous dans la magnifique époque appelée temps de la moisson ? N’est-ce pas au Seigneur de recevoir le mérite pour avoir attiré notre attention sur l’harmonie de la Parole divine ?

Nous croyons que tous ceux qui ont une conception correcte de la « vérité présente » ont conscience qu’elle est réellement le divin Plan des âges et aussi qu’elle est tellement au-dessus des capacités de l’homme naturel que ce serait un miracle si celui-ci parvenait à bâtir une telle théorie ; ce serait en effet le plus prodigieux des miracles dont nous pourrions avoir connaissance. Maintenant si la découverte de cette vérité n’est pas due à l’homme, ni n’a été faite par l’homme, mais par le saint Esprit, alors le saint Esprit devrait être regardé comme l’Instructeur et non l’instrument humain par lequel la présentation en a été faite à l’Eglise. Si l’on accepte cela comme une solution raisonnable et véridique au problème, ne doit-on pas également admettre que le « penseur indépendant » et « instructeur indépendant » risque plus, par son indépendance, de conduire dans les ténèbres que de conduire à une nouvelle lumière ?

C’est certainement en vain que nous prions dans le cantique, en disant : « Sois mon instructeur, Seigneur », si dans la pratique, au lieu de prêter notre attention au Seigneur comme à notre Instructeur, nous encourageons une grande indépendance de pensée et suggérons l’idée que n’importe qui peut faire craquer une allumette spirituelle qui donnerait une plus grande lumière et jetterait le divin Plan des âges dans l’ombre de l’arrière-plan.

Celui qui croit que cela est possible ne peut pas croire que le Plan divin est la vérité, le vrai Plan de Dieu. Ce Plan ne satisfait pas son désir comme rien d’autre ne pourrait le faire, autrement il ne désirerait pas ni ne rechercherait quelque chose de nouveau, une lumière spéciale et indépendante. Il serait au contraire tellement impressionné par la magnifique grâce de Dieu manifestée par la lumière de la Vérité divine, qui a réussi à percer l’aveuglement de ses superstitions antérieures et qui lui a donné la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu, qu’il s’inclinerait jusqu’à terre en signe d’humilité et de gratitude. Il ne détournerait pas les yeux même pour un moment de cette vision béatifique, de peur de manquer un seul trait de ce Plan. Raisonnablement, il ne pourrait pas non plus s’attendre à trouver un Plan plus grand, s’il a réellement perçu et réellement goûté les richesses de la grâce et de la Vérité de Dieu, telles qu’elles sont maintenant manifestées aux saints.

La seule explication qui convienne de façon quelconque aux conditions présentes, à la clarté lumineuse de la Parole divine et qui les décrive, est celle donnée par le Maître Lui-même. Il nous a assuré qu’à Sa seconde venue, Il se ferait connaître à ceux qui seraient en ce temps-là Ses serviteurs véritables, loyaux et fidèles. Il nous a assuré qu’Il se ceindrait, qu’Il deviendrait leur serviteur et qu’Il les ferait asseoir pour leur donner de la nourriture, pour leur dispenser des choses nouvelles et anciennes provenant des trésors de la Vérité divine (Luc 12 : 37). C’est la seule explication de la merveilleuse lumière qui brille maintenant sur le Plan divin, la seule explication des dons généreux qui s’entassent sur la table des fidèles du Seigneur. Ils ont réellement une nourriture à manger que le monde ne connaît pas.

Le Seigneur nous éprouve pour voir jusqu’à quel point nous Le reconnaissons pour le Donateur de tout bien, jusqu’à quel point nos coeurs se nourrissent de la Vérité, jusqu’à quel point ils se nourrissent spirituellement ; chez d’autres, Il désire voir jusqu’à quel point ils manifestent une agitation fébrile, du mécontentement et recherchent quelque chose de nouveau. Nous pouvons être sûrs qu’à ceux qui se

trouvent dans cet état de mécontentement, Satan se présentera comme un messager de lumière, leur offrant une autre nourriture et une autre lumière – « plus récente et meilleure ». Nous pouvons être également sûrs que Dieu daignera lui permettre de faire venir de telles illusions sur Son peuple, afin de le mettre à l’épreuve.

La parabole de notre Seigneur concernant le blé dont une partie tomba le long du chemin et fut mangée par les oiseaux du ciel, dont une autre partie tomba sur des endroits pierreux où, n’ ayant que peu de terre, elle fut brûlée

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par le soleil de la persécution, dont une autre partie encore tomba parmi les épines qui, en grandissant, l’étouffèrent, et dont une autre partie enfin tomba dans la bonne terre et donna du fruit, un grain en rapportant cent, un autre soixante et un autre trente, a son accomplissement de nos jours et a eu son accomplissement dans le passé. La Vérité éprouve le caractère, et Dieu désire qu’il en soit ainsi. Nous devons veiller à ce que nos coeurs soient, par la grâce de Dieu et malgré ce que nous avons pu être dans le passé, dans une condition productive et nous devons veiller aussi à ce que nous soyons, si possible, de ceux qui produisent au centuple.

Seuls ceux qui attachent de l’importance à la Parole du Seigneur, qui se nourrissent de son esprit, qui reconnaissent le Maître, Ses directions ainsi que Ses soins providentiels et la nourriture du Troupeau, seront prêts à penser la même chose (Phil. 3 : 16, Bible de Jérusalem, note) ; ils seront capables de produire beaucoup de fruits et de gagner le Royaume.

Depuis que nous avons écrit ce qui précède, nous avons reçu des lettres de différents côtés contenant des questions sur des sujets étroitement apparentés à celui que nous venons de traiter et nous y répondons :

1) Que doivent faire les brebis du Seigneur quand ceux qui les ont conduits jusqu’ici s’opposent à ce qu’elles se réfèrent aux Etudes des Ecritures et à ce qu’elles en citent des passages au cours des réunions de l’Eglise où, habituellement, il y a une totale liberté d’expression ? Ils prétendent, spécieusement, que c’est « adorer un homme » ou « adorer des livres » et que le peuple de Dieu devrait seulement faire usage du Livre de Dieu, c’est-à-dire de la Bible.

Nous répliquons qu’on devrait leur répondre franchement de cette manière : nous sommes incapables de voir la différence qui existe entre le fait d’écouter un instructeur faisant un exposé oral et le fait de lire ou de faire lire les enseignements d’un instructeur donnés sous forme de feuille imprimée. Si l’enseignement donné par une feuille imprimée est mauvais, alors tout enseignement est mauvais. S’il n’est pas déraisonnable pour nous d’écouter les paroles de celui qui prétend avoir la capacité de nous aider à comprendre exactement la Parole de Dieu, il ne peut pas être déraisonnable pour nous d’écouter les paroles de ces livres qui nous ont appris effectivement et véridiquement presque tout ce nous savons de la Parole de Dieu. Si nous avons choisi d’avoir uniquement cet intermédiaire humain pour notre instruction, notre décision sera de rester fermement attachés à celui que Dieu a employé et béni pour notre éclairement, plutôt qu’à un instrument oral qui s’oppose, comme on l’a vu, à l’intermédiaire que Dieu a reconnu, employé et béni pour nous. Agir autrement serait peu sage et serait en outre déshonorant pour le Donateur de tout don.

2) Le frère qui a été élu ancien et conducteur dans notre assemblée est un frère capable ; cependant nous remarquons souvent que ses exposés sont quelque peu

erronés, différents de nos vues, de celles que nous tirons largement de notre étude des Tours et des Etudes des Ecritures. Quand nous appelons l’attention de ce frère ancien sur cette question, il répond généralement qu’il n’a pas lu les Etudes des Ecritures depuis longtemps et que, pour ce qui est des Tours, il est vraiment trop occupé pour les lire. Quel devrait être notre devoir, en tant qu’assemblée, dans ce cas ?

Nous répondons qu’il y a deux devoirs à remplir : a) Le premier l’est envers le conducteur ou ancien de l’assemblée en lui disant dans l’amour et avec bonté que selon sa propre déclaration il est « surchargé par les soucis de cette vie » et que c’est votre devoir à son égard de le dispenser de la direction de l’assemblée, afin qu’il puisse trouver le temps nécessaire pour l’étude et pour son développement personnels. b) Le deuxième l’est par l’assemblée qui devrait établir comme conducteur des études béréennes un frère de nature moins doué, mais possédant plus de temps pour l’étude et ayant plus de zèle pour la Vérité. Elisez-le ancien, puis mettez-le à la place de l’autre et aidez-le en étudiant bien les sujets de chaque leçon. Nous avons l’intime conviction que le Seigneur bénira ce courage et cette loyauté aux principes de Sa Parole.

Rappelez-vous que nos ancêtres avaient

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des Bibles, qu’ils ont essayé pendant des siècles d’étudier la Bible, de tenir des réunions bibliques, etc., comme nous l’avons fait aussi, sans parvenir à acquérir beaucoup de sagesse et de lumière en définitive. Est-ce que la lumière dont vous jouissez maintenant vous est venue par « une étude indépendante de la Bible » ? Nous en doutons !

Que sont les « Etudes des Ecritures » si ce n’est la Bible arrangée d’une manière topique, comportant des citations pour chaque point et chaque paragraphe ? N’est-il pas vraisemblable que le grand adversaire, qui se plaît à se faire passer pour un ange de lumière et un défenseur de la Bible, soit en fait en train de séduire certains de nos chers amis, essayant de les éloigner graduellement de la grande lumière que notre Seigneur a maintenant procurée à chacun de nous et de les ramener aux méthodes en vogue avant que la vraie lumière ait brillé sur notre sentier ?

W.T. 4446 – 1909.

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