« Car il y a un seul Dieu aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous. C’est là le témoignage rendu on son propre temps. »
— 1 Timothée 2 : 5 – 6.
Nous naissons tous avec une tendance naturelle à adorer une puissance supérieure, un être suprême. Ce besoin d’adoration a poussé l’humanité vers des conceptions étranges et primitives de la divinité. Des nations entières ont essayé d’écarter l’idée de Dieu et de vivre sans religion, mais tôt ou tard elles sont revenues à cette idée-force qui domine l’homme. D’autres peuples sont tombés dans l’extrême contraire et ont invoqué un nombre impressionnant de dieux. A cet égard, les habitants de l’antique Athènes étaient allés jusqu’à dresser un autel au « dieu inconnu » (Actes 17 : 23).
Le vrai Dieu de la Bible a été un « Dieu inconnu » pour la plupart, dans tous les âges et même maintenant. A notre époque de l’histoire du monde où des forces puissantes essaient de mettre de côté le Dieu de la Bible pour le remplacer par le culte païen du dieu de la violence, quoi de plus approprié que d’essayer de remettre en lumière le Dieu du christianisme, le Dieu qui demande une adoration intelligente, en « esprit et en vérité » (Jean 4 : 23 et 24 ; Jérémie 9 : 24 ; Jean 17 : 3 ; Néhémie 8 : 8 et 12).
L’existence des nombreuses sectes religieuses montre assez les idées plus ou moins opposées qu’ont les uns et les autres sur le Dieu de la Bible. Il n’est pas nécessaire d’examiner successivement les bons côtés de chacune de ces théories contradictoires pour en dégager les éléments qui permettront d’apprécier la conception biblique sur la question. Le mieux est d’aller directement à la Bible elle-même. Celle-ci nous apprend qu’il n’existe qu’un Dieu et que les chrétiens de cet âge peuvent à juste titre le considérer comme leur Père céleste.
Elle nous apprend aussi que le « Fils de Dieu », notre Seigneur Jésus-Christ, est le Rédempteur et le Sauveur du monde.
Le premier chapitre de l’Evangile de Jean établit que Jésus était, dans sa condition pré humaine, le « Logos » c’est-à-dire la « Parole » ou « Verbe » du Dieu créateur. Dans sa relation avec l’humanité, la prophétie l’appelle « Prince de la Paix », « Dieu Puissant », « Emmanuel », « Michaël », « Roi des rois », « Médiateur », etc… Les différents titres ne se rapportent pas à différents dieux, mais au seul Fils de Dieu que le Père a commandé d’honorer comme lui-même (Esaïe 9 : 6 ; Matthieu 1 : 23 ; Daniel 12 : 1 ; Apocalypse 19 : 16 ; 1 Timothée 2 : 5).
La Bible parle encore du « Saint-Esprit ». Une mauvaise compréhension a fait qu’on a vu dans le Saint-Esprit une personne, un troisième être puissant, égal en puissance et en gloire au Père et au Fils et pourtant de la même substance qu’eux, par quelque moyen mystérieux et incompréhensible. Cette pensée n’est pas scripturaire, comme nous aurons l’occasion de l’exposer. Le Saint-Esprit, dont il est si souvent question dans l’Ecriture, est plutôt le saint pouvoir, la sainte influence exercée par Dieu et opérant toujours et partout dans le sens de l’accomplissement des buts divins. Ce fait s’affirmera au seul examen des textes des Ecritures qui s’y rapportent.
JÉHOVAH, UN DIEU D’AMOUR
Une conception plus ou moins répandue sur le Yahvé, ou Jéhovah de la Bible, en fait un Dieu austère et peu sympathique, un justicier exigeant le châtiment immédiat et plus ou moins cruel de tous ceux qui dévient dans l’observance de sa volonté. Par contre, Jésus apparaît comme le Dieu aimable de la Bible, celui qui s’est interposé entre le Créateur irascible et l’homme, le Rédempteur et Sauveur de la race humaine. C’est l’idée que traduit l’histoire de cette petite fille à qui l’on demandait ce qu’elle ferait tout d’abord lorsqu’elle irait au ciel : « J’irai tout de suite me cacher derrière Jésus, répondit-elle, pour que Dieu ne me voie pas. »
Recherchons ensemble ce que les Ecritures disent du « Dieu d’amour » de « miséricorde ». Et tout d’abord remarquons que, selon les Ecritures, Dieu lui-même, aussi bien que Jésus, possède cette qualité particulière d’amour. Le texte du livre de Tite 3 : 4, nous apprend que c’est Dieu lui-même qui est en réalité notre « Sauveur » et qu’il aime les hommes. Les Ecritures présentent Dieu comme l’Auteur du Plan de salut de l’humanité et Jésus comme l’agent travaillant de tout son cœur à la réalisation de ce Plan. « Dieu a tellement aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3 : 16 ; 1 Jean 4 : 9-10 ; Hébreux 10 : 5 à 7).
Le nom Jéhovah, modification du nom Yahvé, veut dire « celui qui existe par lui-même, l’Eternel ». La Bible applique exclusivement ce nom à la personne même du Créateur, à la Grande Cause première de toute chose. L’Ecriture emploie souvent l’expression « d’éternité en éternité » pour insister sur l’idée que Jéhovah n’est pas un être qui a été créé, mais qu’il est le créateur de tout ce qui existe (Psaume 90 : 2). Le nom de Jéhovah ne s’applique jamais à Jésus et fait partie du vocabulaire de l’Ancien Testament. Ceux qui ont écrit le Nouveau testament ne se sont jamais servi de ce nom-là peut-être parce qu’ils le considéraient comme trop sacré pour le traduire d’une langue dans une autre ou peut-être encore parce qu’ils n’ont pas trouvé de mot grec strictement équivalent. Mais il ne saurait être question que le nom de Jéhovah se rapporte à une divinité spécifiquement juive, comme on voudrait parfois le faire croire. Il est le seul vrai Dieu, le Créateur de l’Univers, celui en qui toute création animée puise l’être et le mouvement (Actes 17 : 24 à 28).
Les versions françaises de la Bible traduisent fréquemment le nom Jéhovah par l’Eternel ou Seigneur. Cependant, la version catholique, parue récemment et publiée sous la direction de S.E. le Cardinal Liénart, maintient, sans le traduire, le terme hébreu Yahvé, ainsi que d’autres, tels Elohim Adonaï, que nous allons examiner maintenant. Mais en aucun cas le mot Jéhovah se rapporte à un autre dieu – soit bon, soit mauvais – que le Créateur lui-même.
AUTRES DIEUX DE L’ANCIEN TESTAMENT
Pourtant il existe dans l’Ancien Testament d’autres mots qu’on a traduits par Seigneur et par Dieu. Ceux-ci, bien que s’appliquant parfois à Jéhovah lui-même, se rapportent aussi dans un sens prophétique à Jésus, aux anges et même parfois à de hauts personnages, à des rois ou à des dieux païens. Ces mots hébreux sont au nombre de trois : adon, Adonaï et élohim.
Adon se rapporte le plus fréquemment aux grands et aux puissants de la terre.
Adonaï concerne toujours la divinité mais pas nécessairement Jéhovah.
Le mot Elohim est un pluriel traduit le plus souvent par « dieu » ou « dieux » et se rapportant à tout être revêtu de quelque pouvoir.
Nous ne faisons allusion à ces différents mots hébreux que pour mieux insister sur le fait que Jéhovah est le seul, l’unique Dieu Tout-Puissant qui subsiste « d’éternité en éternité ». Il existe bien d’autres seigneurs et d’autres dieux auxquels l‘Ecriture fait allusion, mais Jéhovah demeure L’Adonaï ou L’Elohim par excellence.
ATTRIBUTS DU CARACTÈRE DE JÉHOVAH (YAHVÉ)
Le Moyen Age, ses fresques et ses peintures, ont buriné dans nos esprits l’image d’un vieillard à la barbe imposante représentant Dieu le Père. Cette illustration l’a diminué dans la pensée de beaucoup. La Bible n’essaie même pas de décrire l’aspect physique de l’Eternel, nos esprits n’étant pas susceptibles de s’imaginer un monde, un degré d’existence dont nous n’avons pas la moindre idée. Par contre, elle s’étend assez longuement sur les attributs majeurs du caractère divin. Elle parle de sa sagesse infinie, de sa justice, de son amour, de sa puissance. Ces attributs ou traits distinctifs du caractère de Dieu s’équilibrent parfaitement. Leur manifestation dans les rapports de la divinité avec la race humaine révèle sa gloire et c’est dans la mesure où nous sommes capables de pénétrer le plan divin que nous en apprécions la beauté.
La Bible affirme que Dieu est amour, qu’il est juste, sage et puissant, mais c’est l’exécution des desseins du Très-Haut au profit des enfants des hommes qui donne un sens à ces affirmations. Et tandis que la puissance de Dieu s’est manifestée dans la création de tout ce qui nous entoure, la future résurrection des morts, dont la résurrection de Jésus constitue un gage, sera une démonstration de puissance plus grande encore (Ephésiens 1 : 19-20).
Sans une connaissance même rudimentaire du cheminement du Plan divin, on pourrait se demander pourquoi Dieu n’intervient pas pour mettre immédiatement un terme à la souffrance humaine, puisqu’il est amour et puissance. C’est vrai, mais s’il est amour et puissance, il est aussi juste et sage.
S’il n’était qu’amour et miséricorde, il aurait pu ne pas condamner nos premiers parents, en dépit même de l’avertissement qu’il leur avait donné. Or, une des règles fondamentales du gouvernement de Dieu se formule ainsi qu’il est écrit : « Le salaire du péché c’est la mort. » (Romains 6 : 23). Sa justice exigeait donc que nos premiers parents payassent le salaire du péché.
Mais, pourrait-on objecter, puisque Dieu se propose de ressusciter les morts, cela ne correspond-il pas, en fait, à mettre de côté cette justice en vertu de laquelle la sentence de mort a été prononcée ?
D’accord, mais il ne faut pas non plus perdre de vue l’intervention de la sagesse et de l’amour divins dans cette réalisation. Considéré sous l’angle de la seule justice, il n’était pas possible de faire quoi que ce fût pour éluder la sentence de mort originelle. Mais la sagesse et l’amour divins ont trouvé un moyen grâce auquel Dieu peut rester juste tout en demeurant libre d’employer sa puissance pour rendre la vie aux morts. Ce moyen c’est Christ, le Rédempteur ! Et la Bible envisage l’œuvre de Christ sous l’aspect d’une « rançon » ou prix correspondant. C’est par amour que Dieu a pris les dispositions qui rendaient cette rançon possible. Il est écrit : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3 : 16 ; Hébreux 2 : 9).
Le fait d’avoir racheté l’humanité par une rançon ne signifie pas du tout que le Seigneur aurait modifié son point de vue et que le salaire du péché ne serait plus la mort.
Le mal sur la terre s’est révélé être une terrible expérience pour les hommes en même temps qu’une leçon salutaire pour les anges qui en ont été les témoins. La sagesse divine fait tout concourir en définitive au bien de ses créatures.
Dieu aurait pu créer directement autant d’êtres humains qu’il eût été nécessaire pour peupler la terre. S’il l’avait fait il n’eut pas été nécessaire d’assurer le peuplement de la terre par voie de procréation. Mais dans ce cas chaque individu aurait connu l’épreuve pour son propre compte et il aurait fallu autant de rédempteurs que d’êtres humains défaillants. Ainsi, Adam entraînant avec lui tout le genre humain sous la condamnation, le rachat de tous devenait possible par la mort d’un seul Rédempteur (Romains 5 : 12). De plus, chaque génération aura pris contact avec le péché et en aura acquis une connaissance expérimentale. Plus tard, chacun appréciera que le mieux est d’obéir à la loi divine.
LA SAGESSE INFINIMENT VARIÉE DE DIEU
Dans sa lettre aux Ephésiens, chapitre 3, verset 10, l’apôtre Paul parle de la sagesse infiniment variée de Dieu. La récente version du Cardinal Liénart traduit par « sagesse multiforme» ce que l’abbé Crampon rend par « sagesse infiniment variée ». La pensée est rigoureusement identique. Dans ce texte, l’apôtre veut faire ressortir que cette sagesse de Dieu, manifestée tout au cours de cet âge dans sa relation avec l’Eglise, sert en même temps de démonstration pour les êtres angéliques de l’univers entier. Toutes les créatures de Dieu, à tous les plans d’existence, se rendent compte, par l’observation, de ce que Dieu a fait pour tirer l’humanité du péché et de ses conséquences.
Il a voulu choisir et préparer une Eglise qui, dans l’avenir, collaborerait avec Jésus à cet immense travail de rééducation de 1a race perdue. Cette disposition est une manifestation supplémentaire de la sagesse d’En Haut. De quelle sagesse ne faut-il pas faire preuve, en effet, pour choisir, éduquer, au sein même de l’humanité déchue, ceux qui, plus tard, aideront les autres hommes à sortir de leur misère.
Oui, ceux qui suivent Jésus et marchent sur ses traces régneront avec Lui pendant mille ans. Ces mille ans de règne ont pour but de rendre à toute la race humaine le paradis terrestre perdu. Pendant tout ce temps-là, Christ et son Eglise, agissant comme médiateurs, instruiront, éduqueront et béniront le monde et, finalement, opéreront la réconciliation entre l’humanité et le Créateur (Apocalypse 20 : 4 ; Actes 3 : 20-21 ; 15 : 16 et 17).
Ainsi donc, le Plan de Dieu exprime l’amour, la justice, la puissance, la sagesse du Créateur. Plus on scrute ce Plan, plus on y sent la marque du caractère de gloire de son divin auteur. A sa lumière, même les dures expériences par lesquelles passe l’humanité acquièrent un sens, surtout quand on les envisage du point de vue de leur répercussion dans l’avenir.
JÉSUS
Le Jéhovah de l’Ancien Testament est le Père Céleste du Nouveau Testament. Jésus a appris à ses disciples à le prier ainsi : « Notre Père qui es [êtes] aux Cieux. ». Jésus est le Fils de Dieu. C’est là sa relation précise avec Jéhovah, le Créateur. Les Ecritures affirment que Jésus a été l’associé direct et actif de son Père dès les premières heures de la création. En fait, ils disent qu’il a été le « commencement de la création de Dieu » (Apocalypse 3 : 14) et aussi le « premier-né de toute créature » (Colossiens 1 : 15).
Ces textes font ressortir que Jésus a été la création directe du Père. C’est donc à juste titre qu’il est appelé son « Fils unique ». L’apôtre le présente comme l’agent créateur actif de Jéhovah dans toute l’œuvre de la création. Il dit : « Car et par lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles : trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui. » (Colossiens 1 : 16; Hébreux 1 : 2 ; Jean 1 : 3 ; Ephésiens 3 : 9).
Un autre passage intéressant se rapportant au même sujet peut se lire dans le premier chapitre de l’Evangile de Jean. Là, Jésus, dans sa condition pré humaine, est appelé « Parole » ou « Verbe » de Dieu. Le verset 14 affirme que la « Parole a été faite chair et a habité parmi nous ». Ce mot « Parole » ou « Verbe » est la traduction du mot grec Logos. Lorsque les rois de l’antiquité voulaient parler à leur peuple, ils se dissimulaient derrière une sorte d’écran devant lequel un fonctionnaire répétait à haute voix le message du roi au peuple rassemblé. Ce fonctionnaire était également appelé le logos ou porte-parole du roi.
Considéré à ce point de vue, le titre de Logos, appliqué au Fils Unique de Dieu, est particulièrement bien choisi. Le Fils de Dieu, le Logos, a toujours été l’agent actif de Dieu et la Bible affirme qu’il le demeurera toujours. Ainsi, non seulement dans l’œuvre de la création, mais encore dans l’appel et dans la préparation de l’Eglise au cours de cet âge, dans cette œuvre gigantesque de rétablissement de l’humanité pendant l’âge millénaire, ce bien-aimé Fils de Dieu agit en lieu et place de son Père, exprime sa volonté et réalise son ouvrage. Bientôt il parlera de paix aux nations et invitera les hommes à transformer leurs armes en socs de charrue et à faire de leurs épées des serpes (Michée 4 : 1 à 4 et Psaume 46 : 9 et 10).
L’apôtre Paul parle de ce triomphe futur de la cause divine sur la terre sous la conduite du Fils de Dieu. Il écrit : « Il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit c’est la mort. » Dieu en effet a tout mis sous ses pieds [sous les pieds de Jésus]. Mais lorsqu’il dit que tout lui a été soumis, il est évident que celui qui lui a soumis toutes choses est excepté. Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit en tout » (1 Corinthiens 15 : 25 à 28).
Une traduction trop peu précise du texte qu’on peut lire dans l’Evangile de Jean, chapitre 1, versets 1 et 2, d’après laquelle il semble que la « Parole » ou « Logos » soit la même personne que Dieu lui-même, a jeté une confusion considérable sur le sujet. « Et la Parole était Dieu » est une manière de traduction incorrecte. L’emploi de l’article « le » et « un » dans le texte grec original apporte cependant la précision que nos versions n’ont pas rendue.
Le texte grec établit en effet une distinction entre le Logos qui était « un » Dieu et le Père qui, lui, est appelé « Le » Dieu. La traduction correcte de ce passage devrait se lire de la façon suivante « Au commencement était le Logos et le Logos était avec le Dieu, et le Logos était un Dieu. »
Dans ce même texte le mot grec traduit par Dieu est Théos. Théos veut simplement dire un puissant, et il dépend du texte considéré s’il se rapporte au Tout-Puissant ou à son Fils, Jésus-Christ, auparavant le Logos, qui était « un » puissant. Il est à remarquer que dans le texte de la seconde épître aux Corinthiens, chapitre 4, verset 4, ce même mot Théos, se rapporte à Satan, le « dieu » « Théos » de ce monde. De toute façon et dans tous les cas, l’article défini « le » précise, en grec, de qui l’on parle.
L’Ecriture établit donc une distinction très nette entre le Logos, qui était « un » dieu, et l’Eternel, « le » Dieu Tout-Puissant. Le récit de la Genèse relatif à la création éveille la même idée. « Faisons l’homme à notre image ». Ici l’Eternel parle au Logos et lui donne ses directives au sujet du travail à accomplir. (Genèse 1 : 26).
Dans cet esprit d’unité de but, de collaboration étroite, on comprend mieux que, lorsque vint le moment où le rachat de l’homme put s’opérer, le Logos consentit à « s’humilier » à devenir un serviteur de l’ordre le plus humble jusqu’à souffrir la mort sur un bois d’infamie (Philippiens 2 : 7 et 8). Pendant tout son ministère sur cette terre, Jésus accepta cette condition inférieure rappelant toujours à ceux qui l’écoutaient que les paroles qu’il prononçait, les œuvres qu’il faisait ne venaient pas de lui, mais du Père céleste. Toute sa vie fut d’accord avec sa propre déclaration « Mon Père est plus grand que moi. » (Jean 14 : 28).
L’UNITÉ DE JÉSUS AVEC LE PÈRE
A ses disciples, Jésus dit un jour « Moi et mon Père nous sommes un. » (Jean 10 : 30). Le sens de cette déclaration a été singulièrement tordu. D’aucuns ont prétendu que cette unité était une unité de personne, autrement dit que Jésus et son Père étaient une seule et même personne. On reconnaîtra sans peine cependant qu’il existe d’autres formes d’unité que l’unité de l’individualité, de l’être. Au chapitre 17 de l’Evangile de Jean, Jésus prie pour l’unité de son Eglise. Dans sa prière, il demande au Père de faire naître entre les membres de son Eglise et lui-même la même unité qui existait déjà entre son Père et lui. De toute évidence, il ne peut être question que de l’unité dans la volonté et l’intention.
C’est exactement dans le même sens que Jésus et son Père étaient un, comme il l’a dit. Et de nombreuses déclarations du Maître confirment ce point de vue. Souvent il insista sur le fait qu’il n’était pas venu pour faire sa volonté mais celle du Père Céleste qui l’avait envoyé. Lorsque, sur la fin de sa carrière il eut à faire face à la moquerie, à l’ignominie et à la mort, il demanda au Père s’il était possible que cette coupe lui fût épargnée : « Toutefois », ajouta-t-il, « non pas ma volonté, mais la tienne » (Luc 22 : 42 ; Matthieu 26 : 39 ; Jean 5 : 30 ; 6 : 38). Chez lui, la volonté de son Père Céleste primait toute considération. Aussi il a pu vraiment dire « Moi et mon Père nous sommes un. »
C’est aussi dans le même ordre d’idées que Jésus a pu dire « Celui qui m’a vu a vu le Père. » (Jean 14 : 9). Cette déclaration du Maître ne peut pas avoir voulu dire que celui qui l’avait vu avait de même vu, effectivement, corporellement, Jéhovah lui-même, puisque le Nouveau et l’Ancien Testament affirment que personne ne peut voir Dieu et vivre (Exode 33 : 20 ; 1 Timothée 6 : 16 ; 1 : 17 ; Jean l : 18).
Si ceux qui ont vu Jésus au temps où il vivait sur la terre avaient en réalité vu Dieu lui-même, cela équivaudrait à prétendre que Dieu, le Créateur de l’univers, est un être humain ! Ce que Jésus voulut dire c’est que sa vie et son ministère étaient pour ceux qui ont « des yeux pour voir », une démonstration vivante de ce qu’était le Père.
D’autre part, il est bon de se rappeler ici que Jésus était l’exact équivalent d’Adam, duquel il est écrit qu’il fut créé à « l’image de Dieu ». Il est évident que ce mot image ne peut être pris qu’au sens figuré. Il est question d’une image au moral et non d’une ressemblance physique. Adam était apte à discerner entre le bien et le mal, ces deux grands principes de la loi du Créateur. C’est pour cette raison qu’il fut considéré comme responsable de son péché.
De même qu’Adam avant la chute, Jésus était aussi à l’image de Dieu, être humain parfait sans la moindre tache ou souillure. Il était indispensable que Jésus fût dans cette condition de perfection, sans quoi il ne lui eût point été possible de racheter Adam et sa race de la mort. Il vint sur la terre en représentant du Père Céleste ; il parla et agit exactement de la même manière que l’aurait fait le Père si ce dernier avait visité la terre en personne. Ainsi il était quand même vrai que celui qui avait vu Jésus avait vu le Père. C’était d’ailleurs la seule façon dont un être humain déchu pût voir Dieu et vivre.
D’ailleurs, comprendre exactement la personne de Jésus, Fils bien-aimé et unique du Père, dans le cadre de l’Ecriture, c’est le grandir, c’est lui donner dans nos cœurs la place qu’il mérite, immédiatement après lui en lui-même. Il convient d’honorer le Fils comme on honore le Père (Jean 5 : 23). Dieu lui-même a tellement honoré le Fils qu’il a ordonné que les anges l’adorent (Hébreux 1 : 6 et 7). Si au contraire on admet que Jésus était Dieu lui-même, on aboutit à de lourdes inconséquences, telles que celle-ci par exemple que le Maître se serait prié lui-même, et autres incongruités du même genre relativement à son ministère et à sa vie.
JÉSUS EST MAINTENANT SOUVERAINEMENT ÉLEVÉ
La Bible montre que dans son travail d’exécution du Plan divin de rédemption de la race humaine, le Fils Unique de Dieu a subi deux mutations à des plans d’existence différents. Avant d’être homme, il était un être spirituel glorieux, venant immédiatement en honneur et en autorité après le Père Céleste lui-même. Parlant de la gloire qui était sienne avant de devenir un homme, Jésus dit un jour dans une prière qu’il adressait à Dieu : « Père glorifie-moi de la gloire que j’avais auprès de toi avant que monde fût. » (Jean 17 : 5) Cette gloire fut déposée quand le Logos fut « fait chair ». Jésus fut fait chair, explique l’apôtre, « pour souffrir la mort pour tous » (Hébreux 2 : 9-14). S’il était resté être spirituel, il n’aurait pu être considéré comme un prix correspondant de l’homme Adam et de sa race. Mais il consentit à s’humilier, à devenir un homme, et à mourir en rançon pour sauver la race humaine de la destruction éternelle (Philippiens 2 : 7 et 8 ; 1 Timothée 2 : 5 et 6).
En ressuscitant Christ d’entre les morts, le Père fit plus que de rendre à son Fils sa position antérieure de gloire dans les sphères célestes. Il l’a souverainement élevé près de lui sur le trône de l’univers. Il lui a donné la nature divine, en sorte qu’il est maintenant le Christ divin, « l’empreinte de la personne du Père » (Psaume 110 : 1 ; Actes 2 : 34-36 ; Philippiens 2 : 9 à 11 ; Hébreux 1 : 3-13). Alléluia ! Quel grand Sauveur
LE SAINT-ESPRIT
Cette question a été beaucoup discutée. Mais les traductions plus ou moins conformes, les idées reçues et transmises par la superstition à propos des esprits, fantômes et revenants, n’ont pas contribué, tant s’en faut, à éclairer le sujet. Le « bon vieux temps passé » (?) nous a légué souvent des conceptions à la vie dure, en sorte que bon nombre de personnes se sont imaginé que le Saint-Esprit était une personne, la troisième personne d’une trinité de Dieu. Les Ecritures cependant n’appuient nullement cette conclusion et le mot grec pneuma, traduit dans nos Bibles par esprit, n’a jamais voulu dire un esprit dans le sens d’un fantôme ou d’une apparition.
Dans l’Ancien Testament, le mot « esprit » est la traduction d’un mot hébreu ruach. A l’origine, ce mot ruach voulait dire « vent ». Nous ne voulons pas dire par là que le Saint-Esprit soit un vent saint, mais que c’est le sens initial de ce mot. Le vent est à la fois invisible et puissant ; c’est pourquoi les anciens appliquèrent ce mot à toutes les influences invisibles et puissantes, de quelque nature qu’elles soient. Et puisque la puissance divine s’exerce par des moyens qui échappent au contrôle humain, soit à la vue ou même à l’intelligence, ce mot ruach est venu tout naturellement s’appliquer à toutes les manières de faire de Dieu.
Outre que ce mot ruach est traduit par « esprit », il est encore rendu par « souffle », « respiration », « tempête », « intelligence », « pensée », « vent ». Dans chacun de ces mots se retrouve l’idée d’une force ou influence invisible. Ainsi par exemple la « pensée » représente une force mais une force invisible à l’élaboration de laquelle nous ne comprenons pratiquement rien.
Comme il a été dit plus haut, le mot grec traduit par « esprit » dans le Nouveau Testament et qui est associé à l’expression Saint-Esprit, est pneuma. Ce mot signifie également vent ou air. Il a d’ailleurs servi à former notre mot « pneumatique ». En plus du mot « esprit », on l’a également traduit par « vie », « spirituel » et quelquefois par « vent ». Dans le texte de l’Apocalypse, chapitre 13, verset 15, il est traduit par vie et se rapporte à la vie qui fut communiquée à « l’image de la bête ».
Ainsi donc, le « Saint-Esprit » est la force invisible exercée par Dieu, c’est sa puissance se manifestant par une infinité de moyens. A propos de la puissance de Dieu mise en œuvre lors de la création, il est dit que « l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux » (Genèse 1 : 2). C’était une puissance fécondante qui donnait la vie. L’influence transformatrice exercée dans nos vies comme chrétiens par le Saint-Esprit a pour origine la volonté de Dieu à notre égard.
Pour nous aider à comprendre ce qu’est le Saint-Esprit, il peut être utile de mettre en parallèle ce que les Ecritures en disent avec ce qu’elles font connaître de l’esprit mauvais qui anime Satan. Certaines manifestations de l’Esprit Saint sont appelées « l’Esprit de Christ », « l’Esprit de sainteté », « l’Esprit de vérité », « le Saint-Esprit de la promesse », « l’Esprit de douceur », « l’Esprit de grâce », « l’Esprit de prophétie ».
Par contre, l’esprit de Satan est qualifié d’« esprit de crainte », d’ « esprit de servitude », d’ « esprit du monde », d’ « esprit d’erreur », « esprit de divination », d’ « esprit de l’anti-Christ » et d’ « esprit de sommeil et d’assoupissement ». Personne ne songerait qu’en raison des différentes manifestations de l’influence exercée par Satan dans le monde, il y ait un « esprit du mal » qui serait une personne, une en substance avec le diable.
NÉ DE L’ESPRIT
Les Ecritures se servent d’un certain nombre d’expressions pour décrire l’œuvre du Saint-Esprit dans les cœurs et les vies des chrétiens. L’une d’entre elles fait l’objet de ce sous-titre : « Né de l’esprit ». C’est une expression qui fait image et suggère la venue à l’existence d’une vie nouvelle. Cette vie nouvelle est une des choses qu’accomplit la puissance de l’Esprit Saint et lorsqu’elle sera parvenue au stade de la naissance elle sera si différente de la vie humaine que Jésus a pu en dire : « Le vent souffle où il veut, et tu entends le bruit mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va ainsi en est-il de quiconque est né de l’esprit. » (Jean 3 : 8).
Le mot grec traduit par « né » peut tout aussi correctement être traduit par « engendré » et il est nécessaire de déterminer par le contexte quelle a été la pensée dominante de l’écrivain. Cette distinction établie, il n’est par conséquent pas logique de parler de la conversion à Christ comme d’une naissance selon l’esprit. Quand quelqu’un s’approche de Dieu, se repent et par la foi en Christ en qui il voit dorénavant son Rédempteur, décide de faire la volonté divine en abandonnant la sienne propre, il est plus exact de dire que ce qui intervient alors est un « engendrement » par l’esprit de Dieu. En d’autres termes, une nouvelle vie a commencé à ce moment.
Or, cette vie nouvelle, pour continuer l’image, est une vie embryonnaire. Elle a besoin d’être nourrie, sustentée par la Parole de Dieu pour se développer et se fortifier dans le Seigneur. Ce n’est qu’à la résurrection que cette vie nouvelle naîtra. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’on pourra vraiment dire qu’un tel homme est « né » de l’Esprit. Alors seulement les paroles de Jésus se réaliseront au sens propre, celui qui sera « né de l’Esprit » sera comparable au vent invisible qui va et vient sans qu’on s’en aperçoive. Cette simple différence dans l’usage des mots « né » et « engendré » aide à mieux comprendre l’action de Dieu par sa parole.
LE BAPTÊME DE L’ESPRIT
Les Ecritures parlent encore du « baptême » de l’Esprit. Baptiser c’est immerger, ensevelir être baptisé par l’Esprit de Dieu c’est s’être tellement abandonné au Seigneur pour faire sa volonté que l’individu est tout entier sous son contrôle il n’a plus aucune volonté personnelle.
Du point de vue de Dieu, l’Eglise de Christ tout entière a été baptisée de l’Esprit, en bloc, à la Pentecôte. C’est pourquoi il n’est plus nécessaire qu’aucune effusion d’Esprit soit renouvelée sur chaque individu à mesure que l’un ou l’autre se consacrent pour faire la volonté de Dieu.
L’apôtre Paul écrit : « Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit », puis il explique que, en ce qui concerne l’individu, ce baptême a lieu quand il entre dans le [faire partie du] corps de Christ (1 Corinthiens 12 : 13). Le baptême n’est autre que la figure de l’ensevelissement de notre volonté personnelle dans la volonté divine exprimée par Christ qui est la Tête du « corps » ou Eglise. Quand on a bien compris ce sens du baptême de l’Esprit on se rend compte qu’il n’est plus nécessaire d’attendre la répétition de manifestation spectaculaire dans le genre de celle qui s’est déroulée à la Pentecôte, il y a près de deux mille ans.
Quand on a bien compris ce qui arrive lorsqu’on accepte de se soumettre à l’influence de l’Esprit Saint, on ne s’étonne plus de ce qu’on ne parle plus en langues de nos jours comme le faisaient les disciples au moment de la Pentecôte et pendant un laps de temps relativement court après cette démonstration nécessaire. Le « parler en langues », expérience vécue par l’Eglise primitive, était une nécessité à cette époque. A la Pentecôte, par exemple, les Juifs se rassemblaient à Jérusalem, venant d’un peu partout du monde connu alors. Ils parlaient des langues différentes. Or, le Seigneur voulait qu’ils entendissent le témoignage porté par les apôtres sur ce qui venait de se passer. Pour que cela fût possible, les disciples reçurent miraculeusement le don de parler des langues étrangères. A mesure que l’Eglise prenait de l’extension et que des conversions s’opéraient dans les pays de groupes linguistiques différents, la nécessité de parler des langues étrangères disparut, puisque partout se trouvaient des disciples capables d’annoncer l’Evangile dans leurs langues indigènes.
REMPLIS DE L’ESPRIT
Les Ecritures disent : « Soyez remplis de l’Esprit. » (Ephésiens 5 : 18). Si le Saint-Esprit était une personne, cette expression ne serait-elle pas vide de sens ? Mais quand on se rend compte que le Saint-Esprit est simplement le pouvoir, l’influence exercée par Dieu sur la vie du chrétien, en grande partie par sa Parole écrite, on comprend alors qu’on puisse se trouver dans telle condition où l’Esprit agit plus ou moins dans nos vies. Pour être rempli de l’Esprit, il faut être vidé de soi-même, de sa volonté propre, s’appliquer à étudier la Parole de Dieu, s’en imprégner, et mettre en pratique ses justes préceptes.
Les Ecritures disent encore que les chrétiens sont « scellés » du « Saint-Esprit de la promesse » (Ephésiens 1 : 13, version de Darby). Dans le passé, l’Esprit de Dieu a guidé la pensée des prophètes qui ont écrit l’Ancien Testament. Leurs livres expriment les nombreuses promesses faites par Dieu assurant son peuple fidèle de la bénédiction d’En Haut. Le Nouveau Testament fut, lui aussi, écrit sous l’inspiration directe du même Esprit ou influence de Dieu. Il renferme des promesses supplémentaires par lesquelles Dieu assure la victoire en Christ à tous les disciples fidèles du Maître. C’est ainsi qu’il nous « scellé » par ses promesses. Autrement dit, il certifie que si nous lui sommes fidèles, il nous donnera sa grâce pour nous aider dans nos besoins et la couronne de vie à la résurrection.
L’Ecriture emploie aussi le mot de « témoignage » à propos de l’œuvre du Saint-Esprit dans les cœurs et les vies des chrétiens. Son esprit rend témoignage à nos esprits, dit l’apôtre, « que nous sommes enfants de Dieu » (Romains 8 : 16). Cette question est aussi très compréhensible. Toute l’Ecriture, inspirée l’Esprit de Dieu renseigne le chrétien sur les différents stades de son développement, sur les expériences qu’il acquiert dans sa fidélité au service de Dieu. Si donc le chrétien trouve un lien de corrélation entre sa vie et ces indications de la Parole divine, il ressent, par cela même, une approbation intérieure qui lui est un « témoignage » de l’esprit, une assurance qu’il est entré dans la famille de Dieu par l’engendrement du Saint-Esprit et est devenu Fils de Dieu.
« SUR TOUTE CHAIR »
L’œuvre du Saint-Esprit, ou sainte influence de Dieu, ne se limite pas à l’âge dans lequel nous vivons. Les pages sacrées de l’Ecriture révèlent au contraire que, pendant le règne de mille ans de Christ, il « répandra » son esprit sur « toute chair » (Joël 2 : 28). Il serait assez difficile de s’imaginer comment un Saint Esprit qui fût une personne, une individualité, puisse être « répandue ». Si, au contraire, l’Esprit de Dieu est le pouvoir, l’influence que le Seigneur exerce pour réaliser son dessein, cette expression devient immédiatement très claire.
L’Esprit de Dieu sera répandu de plusieurs manières pendant le règne millénial de Christ en vue de la bénédiction générale de la race humaine. Il fera en sorte que la connaissance de ce qu’est l’Eternel soit diffusée au point de remplir toute la terre aussi intégralement que les eaux couvrent le fond des mers (Esaïe 11 : 9). Sa puissance rappellera les morts à la vie, car la promesse précise qu’il y aura une « résurrection des justes et des injustes » (Actes des Apôtres 24 : 15).
Il est même parlé d’une Alliance Nouvelle que le Seigneur traitera d’abord avec la Maison d’Israël puis avec le monde entier et qu’il écrira sa loi dans les cœurs (Jérémie 31 : 31 à 34). Ceci aussi sera la résultante de l’action du Saint-Esprit dans la vie de ceux qui obéiront aux lois du Royaume de Christ (Héb. 8 : 7-12).
Pendant ces mille ans de règne du Christ, Satan sera lié, c’est-à-dire que son esprit ne pourra plus influencer les gens dans le sens du mal. Les conditions du nouvel ordre social seront au contraire favorables à l’éclosion de la réalisation de la juste volonté de Dieu. L’amour remplacera l’intérêt et l’égoïsme comme mobiles d’action dans toutes les relations de l’activité humaine. Les peuples apprendront que la plus grande joie, la vraie, celle qui dure, est celle que l’on ressent en travaillant au bonheur des autres plutôt que de penser et d’assurer exclusivement son propre bien-être.
Ainsi toute l’humanité sera changée en surface et en profondeur par l’action de l’Esprit Saint répandu sur toute chair. Et quel ne doit pas être notre bonheur en nous rendant compte de la manière dont Dieu apporte la solution aux problèmes qui hantent un monde mourant en détresse
Lorsque, à leur tour, les hommes comprendront que tous ces bienfaits obtenus par l’action de l’Esprit Saint viennent du grand Dieu de l’univers, du Créateur des cieux et de la terre, ils se réjouiront, lui rendront gloire et sauront qu’il est vraiment un Dieu d’amour.
QUE TON ROYAUME VIENNE
Il est normal que Dieu et l’honneur de son nom occupent la première place dans l’esprit de ses enfants. Leur première pensée, de même, s’oriente naturellement vers le glorieux royaume de justice qui a été promis. Quelque attrait que nos affaires personnelles puissent exercer sur nous, quelque désir que nous éprouvions même d’être l’objet des bénédictions de l’Eternel, il ne faut pas que ces choses prennent jamais le pas sur notre vive appréciation des dispositions bienveillantes révélées dans sa Parole. Il convient en effet de se rappeler que lorsque ce Royaume sera établi, ce sera la disparition de tous les maux et de tous les tracas, et non seulement des nôtres, mais de ceux de l’humanité tout entière. Ne nous laissons donc pas submerger par de prétendus besoins personnels. Rappelons-nous au contraire que la création tout entière gémit et est un travail attendant ce glorieux temps de bénédiction pour toutes les familles de la terre.
Cette idée du royaume est nécessaire et s’impose d’elle-même à tous égards. Elle nous rappelle également le haut appel à y participer comme cohéritier avec notre Seigneur. Et dans la proportion où cette espérance est présente à notre esprit, elle ressort comme une « ancre de notre âme, ferme et solide, pénétrant dans le sanctuaire, au-delà du voile » (Hébreux 6 : 19). Cette espérance du royaume nous rend capables de subir dans une tranquillité relative les épreuves, les tempêtes et les difficultés de ce « présent monde mauvais ». Et dans un autre ordre d’idées, si le Seigneur juge bon de nous associer à lui d’une manière plus directe dans ce grand travail de relèvement du monde entier, il est nécessaire que nous apprenions nous-mêmes à lui obéir. Lorsque nous prions « Que ton règne vienne », nos cœurs se reportent au moment futur où le Royaume sera établi et où les membres de l’Eglise de Jésus-Christ lui seront associés dans sa gloire et dans le grand travail de bénédiction du monde entier. Et nous pensons aussi que pour être estimés dignes de faire partie de cette Eglise, il est nécessaire de demeurer fidèlement attachés au Seigneur en dépit des épreuves et des difficultés qui assaillent le chrétien et que l’adversaire Satan ne manque pas de lui susciter. Et il ressort finalement, de toutes nos pensées, que les larmes et les afflictions du temps présent nous paraissent légères on comparaison de la gloire entrevue.