PORTANT LE JOUG AVEC CHRIST

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« Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, … car mon joug est doux, et mon fardeau léger. » – Matthieu 11 : 29, 30.

Notre Seigneur s’adressait ici aux Juifs. Il ne prêcha pas aux païens parce que le temps de faveur pour les païens n’était pas encore arrivé. Il ne fut envoyé, déclara-t-Il, que « pour sauver les brebis perdues de la maison d’Israël ». Les Israélites étaient sous le joug de la nation Romaine, mais nous ne pensons pas que notre Seigneur se référait à ce joug. Ils étaient sous un joug religieux, le joug de la Loi.

Un joug signifie la servitude. Celui qui porte un joug est un serviteur. Par exemple, on met un joug sur les bœufs, non pas dans le simple but de les faire porter un joug, mais pour les rendre capables de porter grâce à ce joug les fardeaux dont ils doivent être chargés. Le joug symbolise donc le service, le fait de porter un fardeau. Il en fut ainsi des Israélites ; ils devaient porter toutes les obligations de l’Alliance de la Loi. Ils acceptèrent de devenir des serviteurs de Dieu en se soumettant aux conditions de cette Alliance de la Loi. Mais ils se trouvèrent être si déséquilibrés et faibles, à cause du péché, qu’ils ne purent pas porter le fardeau de la Loi. Aucun Juif ne put tirer la charge qu’était l’Alliance de la Loi. « Il n’y a point de juste, pas même un seul » : personne n’a pu satisfaire aux obligations de la Loi parfaite de Dieu.

Notre Seigneur n’est pas venu pour supprimer la Loi. Au contraire, Il la rendit encore plus importante et honorable. Il montra que ses exigences n’étaient pas déraisonnables ni injustes, même si, en raison de son imperfection, aucun homme ne put la garder. En observant la Loi parfaitement, notre Seigneur prouva qu’elle n’est pas au-dessus des possibilités d’un être humain parfait, mais que c’est la pleine mesure de la capacité d’un homme parfait. La Loi ne se trouva pas être un fardeau trop lourd pour Lui ; Il fut capable d’accomplir toutes ses exigences et les accomplit.

Mais, dès lors, Il invitait ses disciples à venir sous un autre joug : un joug de servitude envers Lui. Il prêchait un nouveau message : l’Évangile, le message de « la bonne nouvelle ». Ce message annonçait la délivrance des obligations de cette Alliance de la Loi qu’ils étaient incapables de porter, mais qui fut pour eux « un pédagogue pour les conduire à Christ » (Galates 3 : 24). Il leur dit comment ils pouvaient avoir part à ce merveilleux nouvel arrangement, qui venait juste d’entrer en application et dans lequel Lui-même devait être le Chef. L’ arrangement provenait du Père, mais le Fils devait être son représentant spécial. Ses disciples pouvaient en faire partie en devenant morts à l’Alliance de la Loi, en croyant en Jésus leur Messie et en s’unissant à Lui. Ainsi ils seraient acceptés de Dieu, par Lui, et engendrés du Saint Esprit et ils deviendraient fils de Dieu.

LA NOUVELLE CRÉATURE ACCOMPLIT LA LOI

De cette manière, ils deviendraient des associés du Messie dans l’observance de Loi de justice ; car il leur serait tout à fait possible de garder la Loi de Dieu sous ce nouveau genre de joug et ces nouvelles conditions. Le nouveau joug ne serait pas mis sur l’ancienne créature ; l’ancienne créature a déjà prouvé qu’elle ne pouvait pas remplir les exigences de la Loi. Mais l’arrangement divin prévit que, pour devenir de Nouvelles Créatures, ils devaient mourir, non seulement à l’Alliance de la Loi, mais à tous les intérêts, espoirs et ambitions terrestres. L’apôtre, parlant de tels disciples, dit que la justice de la Loi est accomplie en nous qui marchons non pas selon la chair, mais selon l’Esprit. – Romains 8 : 4.

Nous n’accomplissons pas seulement les exigences de la Loi, nous faisons plus. Nous sacrifions nos vies pour les frères. C’est plus que ce que la Loi exige. Mais c’est la Nouvelle Créature qui le fait. L’ancienne créature est morte, du point de vue de Dieu. La Nouvelle Créature doit agir au moyen du vieux corps, dont les imperfections sont toutes couvertes par la robe de justice de Christ. Ainsi la Nouvelle Créature, du point de vue Divin, accomplit la justice de la Loi, car elle reste fidèle au Seigneur et bénéficie constamment de la purification opérée par le mérite du sang de Christ, imputé en raison des imperfections de son corps.

LE JOUG PESANT DE LA LOI, SUR ISRAËL

C’était dans un but précis que le Maître utilisa l’image d’un joug à l’attention des Juifs. Ils en savaient quelque chose au sujet des fardeaux de la Loi sous lesquels, en tant que peuple, ils avaient longtemps gémi. Ils avaient appris qu’ils étaient incapables d’obtenir la vie éternelle qui était promise à la condition d’obéir parfaitement à ses exigences. Pendant mille six cents ans, ils avaient essayé de garder la Loi, et avaient échoué. Ils se souvenaient que Dieu leur avait promis le Messie, et ils savaient que d’une manière ou d’une autre Celui-ci introduirait un nouvel arrangement, mais ils ne savaient pas quand ni comment. Dieu avait prédit, par leurs Prophètes, qu’Il enlèverait de leur chair le cœur de pierre et leur donnerait un cœur de chair. Aussi, les fidèles ont guetté et ont attendu avec impatience le Messie et tout ce qui était promis par Lui. Les Juifs pieux attendent toujours l’accomplissement de ces promesses.

Mais lorsque Jésus vint, Il commença un travail qui ne fut pas clairement compris auparavant. Il n’introduisit pas alors la Nouvelle Alliance qui avait été promise par les Prophètes (Jérémie 31 : 31-34 ; 32 : 38-41 ; Ézéchiel 11 : 19 ; 36 : 25-30). Il n’enleva pas leur cœur de pierre ni ne leur donna un cœur de chair. Cela devait être un travail encore futur, le travail du Royaume, lorsqu’il serait établi en puissance et grande gloire sur toute la terre.

LE DÉBUT DE LA NOUVELLE CRÉATION

Mais alors, et avant toutes ces choses, le Messie était venu dans un but différent, celui de faire un travail préparatoire. Il était en train d’établir une nouvelle chose ; Il commençait une Nouvelle Création et invitait tous les Juifs qui avaient la bonne attitude de cœur à Le rejoindre, à ne pas attendre la Nouvelle Alliance du futur, mais à devenir, comme Lui, fils de Dieu. « Prenez sur vous mon joug », dit Jésus. Et son message fut apprécié par ceux qui avait sincèrement essayé de garder la Loi. « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » (Matthieu 11 : 28). Nous trouvons ici une nouvelle proposition. Cela devait leur paraître très étrange, même s’ils avaient entièrement compris sa façon de parler.

Nous qui sommes des Gentils par nature, quoique nous n’ayons jamais été sous le joug de la Loi juive, cependant, nous avons reçu d’une autre manière un grand fardeau que nous n’avons pas pu porter : le fardeau du péché et de la mort. Adam fut le premier à subir ce fardeau du péché qui apporta au monde une si grande malédiction. Nous avons tous porté et ressenti le poids du péché et tout le mal qui l’accompagne. Aussi les paroles d’espoir et de réconfort de notre Maître ont apporté joie et rafraîchissement à nos cœurs également, et nous avons trouvé ce repos qui nous était offert : un repos en Lui, notre véritable Compagnon de Joug.

Tous ceux qui sont lourdement chargés, qui comprennent la nature et l’aigreur du péché, qui le connaissent, en ont peur et s’efforcent de le combattre, tous ceux-là sont invités à venir au Maître. Ils sont invités à se charger de son joug et à apprendre de Lui. Ils sont assurés que son joug est doux. Il est doux dans le sens qu’on peut le porter et qu’il ne blesse pas.

LE JOUG PARFAIT QUI S’AJUSTE

Nous avons vu des bœufs portant un joug. Nous avons vu le grand joug en bois à leur cou, exerçant une lourde pression sur leur peau et leurs muscles. Un joug qui n’est pas ajusté à un animal va l’irriter et le rendre agité, tandis qu’un joug convenablement ajusté sera confortable et permettra de porter le fardeau plus facilement. Notre Seigneur déclare qu’Il a un joug qui est doux, confortable et agréable. Son joug est, pour ainsi dire, élastique. Il s’adapte aux conditions variées des différents individus qui le portent. Il est grand pour les grands, petit pour les petits, moyen pour les moyens. C’est un joug qui permet au plus grand, au plus élevé et au plus talentueux de s’unir au Seigneur ; il le permet aussi au plus insignifiant des disciples. Le Seigneur peut porter à notre place tout ce que nous ne sommes pas capables de porter. Il n’y a pas d’autre joug qui puisse nous rendre capables de porter les fardeaux comme ce joug-là. Il est vrai que la perfection est exigée pour porter ce joug et que nous sommes faibles et des êtres imparfaits ; mais si nous possédons seulement un dixième de perfection et neuf dixièmes d’imperfection, notre Seigneur portera avec nous les neuf dixièmes manquants. Si nous avons une moitié d’imperfection, Il la portera. Il subvient ainsi aux besoins des plus faibles et les plus forts reçoivent ce dont ils ont besoin. C’est là la grande opportunité de l’Age de l’Évangile.

Notre Seigneur Jésus donna à l’Apôtre Paul cette assurance : « Ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12 : 9). Toutes choses concourront à notre bien parce que nous L’aimons, parce que nous avons pris son joug et que nous sommes devenus ses compagnons de joug. Nous nous réjouissons du privilège de souffrir avec Lui. La chair peut souffrir, mais l’esprit se réjouit. Nous ne serons pas éprouvés au-delà de nos forces. Son fardeau est léger. Il n’est exigé de personne, sous cet arrangement, de faire plus qu’il ne le peut. Si nous avons un bon esprit, nous ferons avec plaisir tout ce que nous pourrons accomplir. Si quelqu’un n’est pas désireux de faire tout ce qui est en son pouvoir, il ne sera pas compté comme fidèle par le Seigneur. Le fardeau de notre Maître est léger si nous l’acceptons avec sincérité et en vérité, et ceux-là seuls qui le reçoivent de cette manière peuvent devenir ses compagnons de joug.

WT 1916 p.5885

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